A Triple Tour à la Conciergerie

Se termine le 6 janvier, hâtez-vous
La Conciergerie détail
L’exposition A Triple Tour, issue de la collection François Pinault, présentée à la Conciergerie, porte sur le thème de l’enfermement. Le lieu historique, résidence et  siège du pouvoir des rois de France, du Xe au XIVe siècle, convertie en prison d’État en 1370, était considérée pendant la Terreur comme l’antichambre de la mort. Les œuvres entrent en parfaite résonance avec le cadre de la Conciergerie, la disposition des cimaises  ajoute au confinement..
« ….La Conciergerie est un lieu exceptionnel, non seulement du point de vue architectural mais aussi et surtout par sa dimension historique….. »
François Pinault.

Organisée par le Centre des Monuments Nationaux, sous la présidence de Philippe Bélaval. la scénographie est confiée aux architectes Caroline Barat et Thomas Dubuisson, le commissariat  à Caroline Bourgeois. L’exposition présente sur 1500 mètres carrés une sélection de près de 50 œuvres de 23 artistes. Ces œuvres, pour la majorité inédites, proposent des points de vue variés et singuliers sur ce sujet omniprésent dans l’histoire de l’Humanité.
L’exposition s’articule autour de deux axes principaux : l’enfermement résultant de la violence sous toutes ses formes, politique, religieuse et judiciaire, ou encore des enfermements intérieurs que la fatalité, le destin, l’atavisme, les malheurs de la vie imposent à beaucoup d’entre nous.
La Ier partie intitulée
« Crise et enfermement », traite de l’enfermement du aux conflits armés, régimes politiques totalitaires, terrorisme, débordements urbains.
La seconde partie intitulée « Enfermement et individu », traite d’un enfermement plus personnel (La folie, l’enfermement physique et psychologique, la maladie).

Michel Angelo Pistoletto la Gabbia
Michel Angelo Pistoletto la Gabbia

Le parcours de l’exposition commence par l’oeuvre de Michelangelo Pistoletto, La Gabbia (La Cage), une installation faite de miroirs grillagés, qui brouille la perception : le visiteur est mis en abîme et a déjà l’impression d’être enfermé. Le ton est donné. L’immersion est immédiate.
On passe dans un couloir, où une autre star de l’art contemporain Bill Viola, nous fait prendre conscience des baillons répressifs (politiques, sociaux, économiques etc..)
Bill Viola Hall of Whispers
Bill Viola Hall of Whispers

Puis la toile de Raphaëlle Ricol, Terrorisme, où bien que masqué ou camouflé, les yeux s’ouvrent sur l’environnement.
Raphaëlle Ricol, Terrorisme
Raphaëlle Ricol, Terrorisme

Puis les prisons dans tous leurs états (Boris Mikhaïlov, Mohammed Bourouissa, Ahmed Alsoudani), la guerre civile (Mona Hatoum),
Triple Tour
le terrorisme (Raphaëlle Ricol), les débordements urbains (Julie Mehretu) et enfin l’idée de résistance (Bertille Bak (vidéo) et Jennifer Allora & Calzadilla).
La deuxième partie se concentre sur l’individu confronté à lui-même et à ses démons : l’angoisse de la vieillesse (Sung Yen et Peng Yu), montrent 13 sculptures de vieillards qui semblent avoir été des notables, pope, militaire, pape, scheik, qui déambulent inlassablement dans leurs fauteuils roulants automatiques, dans un ballet macabre. Ils sont l’illustration du « naufrage de la vieillesse » seuls, abandonnés, une Vanité. vidéo
a triple tour
La phobie de la maladie et de la décadence, la gigantesque et glaçante  armoire à pharmacie de Damien Hirst autre star, la folie Javier Tellez, qui remplace dans le film de Dreyer, la (les) voix par celles de schizophrènes en écho à celles de Jeanne d’Arc.
Maria MarshallTrès poignante, bouleversante, la vidéo de Maria Marshall, où un petit enfant, grimace en gros plan, maintenu par une camisole force, confiné dans une chambre capitonnée, puis la peur de la solitude (Llyn Foulkes).
La culpabilité avec une installation de Kristian Burford, une chambre d’hôtel, la porte entr’ouverte, pourtant l’interdiction d’y entrer est mise, vue sur le room service au premier plan, puis dans le fond, un miroir où se reflète un homme nu. Nous sommes devenus voyeurs, presque malgré nous, témoins d’une scène intime. Parvenus de l’autre côté de la chambre, c’est l’image d’un homme abattu.
Kristian Burford
« Last night you brought a man up to your room after having a late night at the hotel bar. Knowing that you are a HIV positive you had sex which caused him to bleed. After a day of meetings you now return to your room »..
Chen Zhen
le verrouillage mental (Friedrich Kunath, Tetsumi Kudo),
Testsumi Kudoou corporel (Justin Matherly, Alina Szapocznikow). Le parcours se poursuit avec trois œuvres de Chen Zhen qui dans un même élan embrassent toutes les formes d’enfermement : depuis l’exil jusqu’à la maladie, avec la chaise à ou de concentration, à double sens.
Elle se termine sur les White Elements de Jos de Gruyter.
L’exposition n’est pas bling, bling, et fait la part belle à des artistes moins ou peu connus qui ont été choisis par François Pinault. C’est aussi un peu le portrait d’un collectionneur passionné qui se questionne sur le monde actuel.
Photos de l’auteur

Braque les derniers jours de la rétrospective

Le Grand Palais présente la première rétrospective consacrée à
Georges Braque (1882-1963) depuis près de quarante ans. Initiateur du cubisme et inventeur des papiers collés, il fut l’une des figures d’avant-garde du début du XXe siècle, avant de recentrer son œuvre sur l’exploration méthodique de la nature morte et du paysage. L’exposition propose un nouveau regard porté sur l’œuvre de l’artiste et une mise en perspective de son travail avec la peinture, la littérature ou la musique de son temps.
braque
L’expo Braque est encore ouverte jusqu’au 6 janvier.
Retardataires, si vous aviez encore besoin d’être convaincus, jetez un coup d’oeil à la presse !
 
Georges Braque le port de l'Estaque
Georges Braque le port de l’Estaque

Il a peint cette oeuvre en 1906. Il y a tout juste un an qu’il a découvert les « Fauves » groupe qui privilégie la couleur pure, loin du romantisme. Il s’agit d’établir un véritable vocabulaire pictural, de mettre en place des stuctures solides.
Le grand nu est un tournant capital dans son oeuvre, une rupture totale avec le fauvisme et sa rencontre avec Picasso pour donner naissance au cubisme. En compagnie de Guillaume Appolinaire ils ont un choc en découvrant les « demoiselles d’Avignon » de Picasso.
L’art africain est présent dans le visage, mais aussi du cézannisme dans la composition et la touche, les couleurs ocres.
Il est le premier à intégrer des lettres dans les pochoirs, dans le désir de s’approcher le plus possible d’une réalité, voir la nature morte aux banderilles.
Une salle d’honneur, lui est consacrée au salon d’automne 1922, à 40 ans, avec 18 oeuvres apparaissent 2 d’entre elles, ou surgissent les Canéphores, consacrées au nu féminin, retour à l’art antique.
Braque Canéphores
Braque Canéphores

L’homme à la guitare traduit sa solitude, pendant la seconde guerre mondiale, des oeuvres sombres, des compositions à figures, à peine éclairées, elles traduisent l’enfermement, malgré un travail construit et maîtrisé.
George Braque, l'Homme à la Guitare
George Braque, l’Homme à la Guitare


La série des Grands Ateliers a donné naissance chez Braque à une sorte d’apothéose, un lieu clos, où la palette est toujours présente, toutes sortes de matières, rapport entre la réalité et l’illusion, sans perspective et avec l’abandon du cubisme. Il ordonne dans une sorte de symphonie, l’espace, la couleur, en miroir, une atmosphère troublante, un espace tactile, palpable.
L’oiseau, présent dans la plupart de ses ateliers, a parfois la forme d’une palette, ou encore il est transparent, ou en forme de miroir, reflétant toutes les figures de la composition, ou éclaté dans l’espace. Braque a toujours nié la charge symbolique de l’oiseau, sa présence est à ses yeux, une nécéssité d’ordre plastique, puisque sa fonction est de briser le bloc compact des formes, son vol anime un espace tactile, cet espace qui permet selon les mots mêmes de Braque de « mesurer la distance de l’objet » un espace qu’il rend palpable, tout en suggérant le mouvement.
George Braque, les Ateliers
George Braque, les Ateliers

Les derniers paysages, vastes panoramiques, seront ses derniers tableaux, où on ne voit plus que le rapport du ciel avec la terre, ou avec l’eau. La composition se réduit à 2 bandes parallèles,  dans son rapport à la matière, face à la création et à l’immensité du vide, à la manière de Courbet.
George Braque, paysage
George Braque, paysage

Le cycle des oiseaux,débute par une commande par André Malraux pour un plafond de la salle des étrusques du Louvre, puis par Aimé Maeght pour une décoration murale à St Paul de Vence. En 1960 Braque excécute ses premières grands peintures sur le thème de l’oiseau.
« les oiseaux m’ont inspiré, je tente d’en extraire le meilleur profit pour mon dessin et ma peinture, il me faut pourtant enfouir dans ma mémoire leur fonction naturelle d’oiseau, ce concept doit s’effacer, s’abolir pour mieux dire, pour me rapprocher de ce qui me préoccupe essentiellement,la construction du fait pictural ».
En 1960 la stylisation du sujet atteint son terme avec l’oiseau blanc et l’oiseau noir, très beau tableau qui a été choisi pour l’affiche de l’exposition. Devenu le motif emblématique de Braque, l’oiseau est en quelque sorte, l’aboutissement de ses recherches, et la réponse à ses questions, il est le lien entre l’espace et la matière, entre le ciel et la terre, entre l’infini et la condition humaine.
George Braque atelier
George Braque atelier

 
 
Braque dans la presse
L’Agora des Arts
Jean-Michel Masqué

« Une rétrospective qui n’avait pas eu lieu depuis quarante ans et qui réhabilite celui qui avec Picasso à inventer le cubisme… » Entrée libre (France 5) vidéo
« Chez Braque, la composition a la rigidité apparente d’une portée musicale, la rigueur d’un énoncé mathématique, la complexité d’un puzzle constructiviste. Mais chaque tableau est de l’atome en fusion. » Paris Match
« Braque est un peintre sans histoire. C’est aussi une sorte de chevalier : héros tranquille des choses et des huiles, sans peur et sans reproche – sans repos. » Libération Next
« L’œuvre de Braque est ‘sous-estimée’ car elle est ‘exigeante’, ‘rétive à toute anecdote’ et ‘pudique’. » Le Huffington Post
« Braque n’a rien à voir avec le Picasso, ­volubile, mondain, jubilatoire et sensible au succès. Il a l’élégance naturelle du flegmatique. C’est un lent, un méditatif » Lefigaro.fr

Voeux 2014

A tous mes lecteurs
 
voeux copie
Photo Robert Cahen « Dernier Adieu »  extraite de la vidéo 1988

Sommaire décembre 2013

Chiaharu Schiota
Chiaharu Schiota

Art Basel 2013
01 décembre 2013 : Fondation Beyeler
07 décembre 2013 : Régionale 14
08 décembre 2013 : Fait et à Faire – Voir et Revoir
09 décembre 2013 : COMMITMENT #3 : LE FOCUS AFRIQUE DU SUD
10 décembre 2013 :  Laurent Pernod
11 décembre 2013  :  Vladimir Skoda, Miroir du Temps
24 décembre 2013  : Joyeux Noël

Petit florilège 2013

Le voyage à St Petersbourg
Non pas un choc thermique, mais un choc et une émotion artistiques.
2013-04-17 St Pertersbourg APN Canon volé 031
 
Le musée de l’Ermitage,

RembrandtRembrandt

Leonard de VinciLéonard de Vinci

Le Mariinsky, les Eglises ont toutes leurs particularités mais  celle du Sang Versé, dépasse toutes les autres
.30 novembre Iphone 5 S 275
le musée Russe et ses icônes anciennes
30 novembre Iphone 5 S 181
La Laure St Alexandre Newky, le cimetière  où sont enterrés musiciens
2013-04-16 St PertersbourgTschaikovski 223
et écrivains russes
2013-04-16 St Pertersbourg Marius Petitpas  232et le maître de ballet français Marius Petitpa.
La biennale de Venise 2013
A San Giorgio l’oeuvre de Mark Quinn, Alison Lapper Pregnant, oeuvre réalisée pour les jeux paralympique de Londres 2012
Mark Quinn
La 55e Biennale de Venise, qui a clôturé le 24 novembre dernier, a connu un succès incontestable. Avec plus de 475 000 visiteurs, plus de 7000 journalistes accrédités, la manifestation sous-titrée « il Palazzo enciclopedico », dont Massimiliano Gioni était pour cette édition le curateur, a visiblement rencontré son public.
Au-delà de la fréquentation du public, 161 artistes en provenance de 38 pays participaient au « Palazzo enciclopedico » auxquels ils faut rajouter les artistes des 88 représentations nationales occupant les 88 pavillons des Etats et les 47 événements co-latéraux agréés par La Biennale. Enfin, 10 pays étaient pour la première fois représentés à La Biennale : Angola, Bahamas, Kingdom of Bahrain, Republic of Côte d’Ivoire, the Republic of Kosovo, Kuwait, Maldives, Paraguay, Tuvalu and the Holy See (Vatican).
Mes coups de coeur :
Le premier ci-dessus,
Anri Sala, franco-libanais, dans le pavillon de l’Allemagne, représentant la France :
dans vidéo 2 mains de 2 pianistes différents, dirigées par 2 chefs différents, interprètent  le concerto pour la main gauche de Maurice Ravel.

Ai Weiwei pour l’Allemagne dans le pavillon français, empile des tabourets chinois
qui s’élancent vers le ciel.
DSC05203
 
Pavillon Russe : Danaë de Vadim Zakharov voir la  Vidéo
Pavillon du Chili : Venise, Alfredo Jaar voir la vidéo
La Biennale sous les eaux
Au musée Unterlinden de Colmar, la peinture en mouvement avec Robert Cahen

 
Les dernières expositions parisiennes :
Félix Vallotton au Grand Palais
Félix Vallotton
Georges  Braque au Grand Palais
Georges Braque
Frieda kahlo et Diego Rivera à l’Orangerie
très mauvaise organisation, trop de monde pour voir les toiles de Frieda Kahlo
Frieda Kahlo
 
Parcours dans l’univers de Philippe Parreno au Palais de Tokyo
déjà vu en partie chez Beyeler
A Triple Tour à la Conciergerie : collection Pinault
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Pierre Huyghe à Pompidou
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photos de l’auteur
 
 
 
 
 
 
 
 

Joyeux Noël

Le Caravage – Le repos pendant la fuite en Egypte

Le Caravage - Le repos pendant la fuite en Egypte
Le Caravage – Le repos pendant la fuite en Egypte

 Galerie Doria Pamphilj Rome

Vladimir Skoda, Miroir du Temps

Les espaces Lézard et Malraux à Colmar, présentent le travail de l’artiste tchèque Vladimir Skoda.

Vladimir Skoda

Avec une formation de tourneur-fraiseur, Vladimir Skoda a débuté sa trajectoire artistique avec des sculptures en fer ou acier forgés, manuellement.
« On chauffe, on tape là-dessus… » Il est passé ensuite à la forge industrialisée. Peu à peu, Skoda s’aperçoit de « l’absurdité » de sa démarche :
« Je travaillais sur une forme que je ne voyais pas, ébloui par les couleurs, rouge, blanc, que prend le fer quand on le chauffe. »
Le sculpteur décide alors de choisir, une bonne fois pour toutes, une forme,
« la plus parfaite qui existe », la sphère.
Sur cette base, il avance depuis de façon empirique, en expérimentant, toujours fasciné par la cosmogonie, l’astronomie et d’une manière générale par la physique.

Du fait de sa taille, l’Espace Malraux présente les grands formats de l’artiste. Intitulée
« Miroirs du temps », l’exposition s’intéresse principalement au travail de Skoda sur le reflet. Le Tchèque y est arrivé en polissant l’acier. Miroir « extérieur » ou convexe d’abord, puis, un peu par accident, miroir « intérieur », concave.
Vladimir Skoda
« La poussière qui bouge dans la lumière »
Dans l’espace, les formes tournent, vibrent, renvoient l’image de l’environnement, à l’endroit puis à l’envers. Dans un hommage à Foucault, une boule dorée suspendue à un pendule oscille d’avant en arrière face à un miroir. Mouvement perpétuel qui modifie la composition de la forme jusqu’à ce que la couleur dorée envahisse l’ensemble… Dans la mezzanine, on découvrira notamment des œuvres réalisées spécialement pour l’exposi-tion colmarienne dont une forme en acier, brute cette fois, et même martelée, transformant le minéral en végétal…
Remarquons encore une vidéo intitulée Giordano Bruno , du nom d’un philosophe en avance sur son temps brûlé vif à Rome en 1600.
Vladimir Skoda, Nuage Cosmique détail
« Observant la poussière qui bougeait dans la lumière, il avait dit : ‘‘L’univers, c’est ça…’’ »
Un espace infini peuplé d’innombrables astres et mondes. C’est donc un ballet de poussière cosmogonique auquel nous convie Vladimir Skoda. Du côté du Lézard, l’artiste rend notamment hommage à un autre barbu, Constantin Brancusi (1879-1957) « par simple admiration de cet artiste qui m’a beaucoup séduit et beaucoup influencé ». Le Tchèque est parti d’un dessin intitulé Pyramide fatale , un projet resté inachevé pour Brancusi. Ce dernier la renvoyait à la tour de Babel, symbole de la vanité humaine, s’exprimant dans l’accumulation des biens et de sa chute qui toujours s’ensuit.
« La pyramide, c’est l’idée que dans la société, on tend toujours à monter dans la hiérarchie… », explique Skoda.
Valdimir Skoda Pyramide
Son œuvre comprend une pyramide faite de balles de golf et, à côté, une vidéo filmant la chute de cette construction, de ce mythe sur les escaliers d’un bâtiment historique. Une autre vidéo filme l’élévation dans le ciel d’un ballon noir gonflé par l’artiste, puis sa chute et son dégonflement. « Ça, c’est action-réaction ! »
texte Annick Woehl
Espace Malraux, 4 rue Rapp à Colmar
Espace Lézard 2 bld du Champ de Mars
photos de l’auteur
Jusqu’au 12 janvier 2014

Laurent Pernod

Année lumière
Laurent Pernod
Lorsqu’il m’a été proposé d’intervenir dans les espaces d’accueil du bâtiment, et à l’occasion d’une année qui marque 20 ans d’existence de La Filature, j’ai souhaité concevoir une série d’interventions lumineuses, une Année lumière, autour de la notion de Célébration. Cinq étapes seront présentes tout au long de la saison 2013-14, tels les chapitres d’un récit où progressivement des décors, des actions et des paysages se superposent. La couleur, la vibration et le mouvement de la lumière seront expérimentés dans des rapports d’échelles variables, en écho ou à rebours des saisons climatiques, intimes ou irradiantes.
Pour la première intervention, intitulée L’équinoxe, des centaines de fanions-miroir ont été déployés dans l’espace du hall pour composer un entrelacs quasi-végétal de guirlandes, scintillantes à la lumière du jour et à celle des projecteurs qui ont été installés spécialement.
Tous les soleils, seconde étape inaugurée à l’approche de l’hiver, rassemble une collection d’abat-jour dispersés dans l’espace comme autant de soleils dans la nuit, à proximité des visiteurs ou dans des espaces plus inédits.
Laurent Pernod
À l’occasion de l’ouverture du festival les Vagamondes,
( mardi 14 janvier à 18h30 en entrée libre) une nouvelle œuvre prendra place dans La Filature, tel un astre qui invitera encore à lever le regard…
Laurent Pernot
En privilégiant toutes les formes d’expressions, de la conception d’installations à la production d’images fixes et en mouvement, Laurent Pernot expérimente des processus temporels, poétiques et immersifs. Ses productions s’articulent de façon récurrente autour des notions de visible et d’invisible, du temps et des égarements de la mémoire, en s’inspirant de l’imaginaire des sciences et de l’histoire qui hantent l’individu comme la société. L’exploration du potentiel fictionnel des espaces d’exposition et la relation au spectateur sont également déterminantes.
photos de l’auteur
 
 
 

COMMITMENT #3 : LE FOCUS AFRIQUE DU SUD

COMMITMENT #3 :
Filature
DAVID GOLDBLATT, MIKHAEL SUBOTZKY, JODI BIEBER depuis le 5 novembre au dimanche 22 décembre 2013 à la Filature de Mulhouse.
Une programmation en 3 volets, 3 lieux, 2 villes présentée par
La Chambre, Le Maillon et La Filature
du 18 octobre au 22 décembre 2013 au mardi
LE FOCUS AFRIQUE DU SUD
Après une Saison française en Afrique du Sud en 2012, c’est au tour de la France d’accueillir la Saison sud-africaine à travers tout le pays. La Filature ne pouvait rester étrangère à cette manifestation. Une occasion inédite pour nous de découvrir le dynamisme de la culture et de la société contemporaine de cette puissance émergente. Outre Mamela Nyamza qui sera accompagnée de jeunes danseurs issus du quartier de Soweto, La Filature accueillera la célèbre Handspring Puppet Company ainsi que COMMITMENT#3, l’exposition dédiée à trois générations de photographes sud-africains qui disent leur fascination pour Johannesburg et envisagent l’image comme un engagement.
Commitment a pour vocation de présenter trois générations d’artistes sud-africains qui ont en commun de porter un regard sans concession sur la ville de Johannesburg. Les trois expositions qui composent ce programme à La Chambre, au Théâtre du Maillon et à La Filature présentent des auteurs qui ont chacun un engagement et un positionnement social et politique affirmés, et qui dessinent ensemble une image de la ville à la fois humaine et contrastée.
David Goldblatt (né le 29 novembre 1930 à Randfontein dans le Transvaal en Afrique du Sud), au sein d’une famille d’origine lituanienne, est un photographe sud-africain.
David Goldblatt
David Goldblatt a photographié pendant des décennies le paysage politique d’Afrique du Sud, portant un intérêt particulier pour l’histoire de son pays.
Depuis les années 1960, il a ainsi observé l’évolution sociale et politique de la société sud-africaine, explorant la relation entre les individus et les structures dans lesquelles ils vivent. Il a notamment saisi et analysé au travers de ses photographies l’intersection entre la terre, ses habitants et ses valeurs, dévoilant les origines, la complexité et les nuances de la société sud-africaine.
Ses photographies ont apporté un témoignage de la vie quotidienne en Afrique du Sud non seulement sous l’Apartheid mais aussi depuis la fin du régime ségrégationniste.
Mikhael Subotzky est né en 1981 au Cap, il vit et travaille à Johannesburg.
Mikhaël Subotzky
Dès ses années d’étude, il développe un travail photographique avec des détenus qui fait de lui un « militant visuel ». L’ouvrage Beaufort West rend compte de son travail à l’intérieur et à l’extérieur d’une prison, située sur un rond-point au centre de l’agglomération, et fait apparaître les importantes disparités sociales. En collaboration avec Patrick Waterhouse, il réalise un travail d’une grande cohérence autour de l’immeuble de Ponte City à Johannesburg, avec une très forte implication personnelle dans l’échange avec les locataires. Résidant dans cet immeuble, il photographie successivement des habitants dans l’ascenseur, sur leur palier de porte, chez eux, puis photographie Johannesburg depuis leurs fenêtres.
À l’occasion de son exposition itinérante organisée en Afrique du Sud par la Standard Bank, il a publié l’ouvrage Retinal Shift, proposant une réflexion sur son travail de photographe et l’acte même de voir et d’être vu, qu’il inscrit dans l’évolution de la société sud-africaine. Le regard sans concession qu’il porte sur le monde qui l’entoure explore les modes de narration de la photographie humaniste.
Jodi Bieber fait ses études au Market Photography Workshop fondé par David Goldblatt à Johannesburg. Elle débute sa carrière en 1993 en travaillant pour le journal sud-africain The Star. En 1996, elle intègre la Joop Swart Masterclass.
Jodi Bieber 2
Depuis 1996, outre une collaboration régulière avec le New York Times, elle s’est attachée à photographier les gens de son pays en marge de la société. Sa première exposition
« Mon Afrique du Sud. 1994-2001 », présentée lors du festival Visa pour l’image 2002 à Perpignan, offre un premier regard sur ce travail. Elle le concrétise véritablement par la publication d’un livre en 2006, Between Dogs and Wolves. Growing Up With South Africa, paru en France aux Éditions de l’œil sous le titre Entre chiens et loups. Grandir avec l’Afrique du Sud.
Jodi Bieber1
Son dernier projet, intitulé Soweto (South Western Township) du nom de l’une des banlieues noires les plus pauvres d’Afrique du Sud, a également fait l’objet d’un livre publié en 2010. Polka Magazine l’a présenté dans son n°8 [1].
Aujourd’hui, elle donne aussi des conférences au Market Photography Workshop, la formation qu’elle a elle-même suivie, ainsi qu’au London College of Communication, à l’université de Westminster et à l’école du Centre International de la Photographie (ICP) à New York.
Jodi Bieber
Au cours de sa carrière, Jodi Bieber a remporté huit fois le World Press Photo Award. En 2011, elle décroche le prix dans la catégorie « Portrait » avec une photographie très forte parue en couverture du Times magazine le 1er août 2010[2]. Il s’agit d’un portrait montrant une Afghane, Bibi Aïsha, le visage mutilé par son mari pour avoir quitté leur domicile. Laissée pour morte après cette agression, le nez et les oreilles arrachés, la jeune femme est sauvée par l’armée américaine et vit désormais aux États-Unis.
difficile de prendre des photos de photos

Fait et à Faire – Voir et Revoir

Regionale
Avec la participation de Julien Amillard et Swann Mahieu, Guillaume Barth, Alexander Bledowski, Françoise Caraco, Martin Chramosta, Clément Cogitore, Alessia Maria Carmela Conidi, Saskia Edens, Livia Johann, Clare Kenny, Sandra Kunz, Simon Pfeffel, Angelika Schori, Raphaël Stucky, Nicole A. Wietlisbach.
Ce n’est pas parce que ça a été déjà fait que ce n’est plus à faire ! L’histoire est faite de préoccupations, de sujets récurrents qui n’échappent ni à l’art ni à nos contemporains. C’est ainsi que l’on retrouve des oeuvres qui prolongent des questionnements atemporels, qui revisitent des réflexions indémodables. Le tableau est-il forcément une image fixe ? Le marbre fait-il la sculpture ? Collectionner est-ce un art de vivre ou un acte compulsif ? L’exposition Fait et à faire présente de nouvelles pistes de recherche.
En écho à l’exposition FAIT ET À FAIRE, La Kunsthalle et La Filature proposent
VOIR ET REVOIR, une sélection de vidéos qui revisitent les notions d’histoire, d’espace et de temps.
VOIR ET REVOIR Avec la participation d’Eva Borner, Alessia Maria Carmela Conidi, Philip Engelhardt, Rebecca Feldmann, Matthias Heipel, HOIO, Richard Ibghy & Marilou Lemmens, Philipp Madörin, Marianne Maric, Vladimir Mitrev, Thomas Nie, Irene Schüller.
 
une petite sélection ci-dessous :
Jeune diplômé de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg en 2012, Guillaume Barth se définit plasticien-sculpteur. Il partage son temps entre voyages et escales dans son atelier.
Il a participé en 2013 aux expositions Grundfrage au CRAC Alsace à Altkirch et Windy City Challenger à Lieusaint en Seine et Marne, et a proposé la performance « Mise en bouteille d’une sculpture » dans le cadre des Ateliers Ouverts 2013.
 

Fragments, 2013 Sculpture en béton 24 éléments de 110 x 40 x 10 cm ©Guillaume Barth
Fragments, 2013
Sculpture en béton
24 éléments de 110 x 40 x 10 cm
©Guillaume Barth

Guillaume Barth est un sculpteur, constructeur, expérimentateur. Il développe un travail autour des notions d’errance, de fiction et d’équilibre. La matière est son point de départ. Il la transforme, la prolonge, la dévie de ses propriétés intrinsèques pour en faire un partenaire idéal et réactif. Il utilise essentiellement des matériaux de construction lourds ou communs et, dans un jeu de mouvements ou de déplacements, il les estompe  jusqu’à leur donner de la légèreté voire de la vie.
Dans l’exposition, Guillaume Barth présente Fragments, les 24 éléments d’une sphère éclatée et dispersée.
Martin Chramosta Inseln, 2013 Sculpture Céramique émaillée, verre, laiton 20 x 30 x 30 cm ©Martin Chramosta
Martin Chramosta
Inseln, 2013
Sculpture
Céramique émaillée, verre, laiton
20 x 30 x 30 cm
©Martin Chramosta

Martin Chramosta a étudié l’art à Berne et Bâle. Il aime se qualifier d’artiste, journaliste, professeur, musicien et jardinier. En 2012, il a été lauréat de la bourse iaab pour une résidence à Montréal. Ses œuvres ont été présentées en France, Allemagne, Autriche, Italie, Hongrie, Canada et Suisse.
 
Martin Chramosta revisite avec sa série Inseln une œuvre célèbre et mainte fois reproduite, L’île des morts du peintre suisse Arnold Böcklin. Ce paysage d’île arborée de cyprès est réinterprété en céramique vernie et s’éloigne, de par la couleur et l’approximation des formes modelées, de l’austérité imposée par la version originale du maître. D’une œuvre mythologique et historique, Martin Chramosta tire de petits sujets qui s’apparentent aux objets-souvenirs que l’on pourrait trouver dans une boutique de bord de mer.
 
Sandra Kunz Sandra Kunz, 2004 66 photographies 4 séries, papier mat, 235grs ©Sandra Kunz
Sandra Kunz
Sandra Kunz, 2004
66 photographies
4 séries, papier mat, 235grs
©Sandra Kunz

Après avoir suivi des études en design graphique en Suisse et aux Etats-Unis,
Sandra Kunz ouvre sa propre agence de design et signe de nombreuses collaborations avec notamment Design-Team pour l’exposition suisse Expo.01. En 2005 et 2010, elle complète ses études avec des Masters en design, art et innovation. En 2010, Sandra et l’artiste chinoise Yang Jiansa prennent part à l’exposition universelle de Shanghai avec une œuvre monumentale The container. L’ensemble de son travail artistique tourne autour des questions d’identité et de construction de la réalité.
Dans ce travail Sandra Kunz aborde le genre de l’autoportrait. A partir d’un jeu avec ses homonymes, les Sandra Kunz de Suisse, elle manipule les images et décline les portraits de manière énigmatique et dérangeante.
Chaque nom est associé à un visage. «Mon visage m’appartient, mon nom aussi.» Sandra Kunz est unique, elle est l’original, elle ne peut être confondue. Mais si Sandra Kunz est l’original, alors que sont les autres ? Et si toutes les Sandra Kunz sont des originaux, le nom Sandra Kunz n’a plus de raison d’être. Qui est vraiment Sandra Kunz, comment est-elle perçue et comment se perçoit-elle ? C’est le thème de ces quatre séries de portraits.
Les évènements
les jeudis 5 décembre et 9 janvier à 18h00
Des oeuvres et des vins à découvrir : visite guidée suivie d’une dégustation de vins, en partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.
Participation de 5 euros / personne, inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
Concert de l’Orchestre Symphonique de Mulhouse • Électron Libre 4 : vendredi 6 décembre à 20h00 « Traverser le présent »
Entrée libre RDV famille : dimanches 8 décembre et 12 janvier à 15h00 Une visite guidée proposée aux enfants et à leurs parents. A partir de 6 ans Entrée libre
Lancement de la revue A3 de Julien Amillard et Swann Mahieu : jeudi 12 décembre à 18h30 Entrée libre
Kunstdéjeuner : vendredi 13 décembre à 12h15 Conversation autour d’une oeuvre suivie d’un déjeuner* En partenariat avec l’Université Populaire Gratuit, sur inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr * repas tiré du sac
« Courir après n’importe quoi », conférence performée portant sur l’enseignement des arts par Julien Amillard : jeudi 19 décembre à 18h30 Entrée libre
Bus tour : dimanches 8 et 15 décembre
Plusieurs circuits en bus sont proposés au départ de Bâle, Strasbourg et Fribourg.
Dimanche 15 décembre, possibilité de suivre un circuit sur Bâle avec une visite de l’exposition Fait et à faire au départ de Strasbourg rendez-vous, Place de l’Etoile départ à 9h45. Payant, sur réservation – informations sur : www.regionale.org
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h Les samedis et dimanches de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h Fermé les lundis, mardis, 25, 26 décembre 2013 et 1er, 2 janvier 2014 Entrée libre
Coordonnées La Kunsthalle Mulhouse / La Fonderie Centre d’art contemporain 16 rue de la Fonderie 68093 Mulhouse Cedex tél : + 33 (0)3 69 77 66 47 kunsthalle@mulhouse.fr
 www.kunsthallemulhouse.fr