Les Fleurs du mal de Baudelaire

ILLUSTRÉES PAR HENRI MATISSE
Introduction de Stéphane Guégan
COLLECTION « BEAUX-ARTS »
paru aux Editions Hazan
 
Les fleurs du malHommage à Baudelaire, hommage à Matisse,
un livre-événement réédité à un prix exceptionnel.
Durant l’été 1944, Matisse se décida à illustrer
Les Fleurs du mal de Baudelaire,
comme il en fit
de même pour Mallarmé, Ronsard, Charles d’Orléans
et bien d’autres. Il dessina 34 visages au crayon gras,
compositions qui viendront orner l’édition de
1947, publiée par La Bibliothèque française.
Les cent cinquante ans qui nous séparent de la première
édition des Fleurs du mal n’ont fait qu’en confirmer
la valeur inaugurale et l’impact sur les artistes.
En 1857, il s’agissait pour le poète de se délester du vieux
romantisme, trop idéaliste, de traduire l’esprit
du temps, ce qu’il appelle « la modernité », et d’explorer
la face sombre de sa propre conscience, condamnée aux limites
et auxplaisirs d’une époque désenchantée.
Personne n’osa se lancer dans l’illustration d’un tel livre,
au sortir du procès qui le frappa à sa sortie.
Mais la vraie raison du silence des artistes tient à la difficulté même
de doubler une telle poésie, peu descriptive et impropre au
pittoresque, par l’image. Il fallait des tempéraments tels que
Rodin ou Rouault pour s’y atteler. Matisse avait connu le second alors qu’ils fréquentaient tous deux l’atelier de Gustave Moreau,
à la fin des années 1890. Sans doute le désir d’associer
son nom et son trait à l’univers de Baudelaire remonte-t-il assez haut.
Il se réveille dans l’entre-deux-guerres et commence à se concrétiser sous l’Occupation, moment où Matisse se retourne sur sa vie, qui a failli lui échapper.
D’où la coloration sensuelle et nostalgique de ces visages de femmes,
alternativement graves, rieurs ou félins, selon la teneur des textes
qu’ils accompagnent plus qu’ils ne les illustrent.
Un rapport d’harmonie, et non de plate adéquation, règle dessins et
purs effets graphiques.
Le choix des poèmes qu’il retient, moins d’un tiers de l’édition de 1868,
procède de l’érotisme et de la créolité que Matisse et Baudelaire partagent.
Ils avaient en commun l’expérience du voyage exotique, l’île Bourbon
pour le poète, Tahiti pour le peintre, et furent
tous deux sensibles à la beauté noire. Ce livre, longtemps caressé,
ouvre une fenêtre très féminine sur l’esthétique et la psyché de l’artiste lettré,
parvenu au seuil des papiers découpés et de son ultime explosion orientaliste.
POINTS FORTS DE L’OUVRAGE
• Une version luxueuse à petit prix du fac-similé de l’édition de 1947
• Le fac-similé est accompagné d’un essai introductif éclairant
les choix de Matisse et les liens qui unissent le poète et le peintre
Exposition L’OEil de Baudelaire au musée de la Vie romantique du 20 septembre 2016 au 29 janvier 2017
• 2017, année du cent cinquantenaire de la mort de Charles Baudelaire
(1821-1867)
L’AUTEUR
L’introduction est rédigée par Stéphane Guégan,
_s-guegan
historien et critique d’art, conservateur au département
des peintures du musée d’Orsay.
Spécialiste des XIXe et XXe siècles, il est l’auteur
d’une biographie de Théophile Gautier (Gallimard, 2012)
qui fait autorité. Il participe au catalogue de l’exposition du
musée de la Vie romantique.

SOMMAIRE
Bénédiction
La vie antérieure
L’homme et la mer
La beauté
Parfum exotique
La chevelure
Je t’adore à l’égal
Tu mettrais l’univers
Sed non satiata
Avec ses vêtements
Le serpent qui danse
Le Léthé
Remords posthume
Le chat
Le parfum
Le flambeau vivant
A celle qui est trop gaie
Confession
Harmonie du soir
L’invitation au voyage
Chanson d’après-midi
A une dame créole
Moesta et errabunda
Sonnet d’automne
L’amour du mensonge
A une Malabaraise
Les yeux de Berthe
Le jet d’eau
Bien loin d’ici
Les plaintes d’un Icare
Recueillement
L’albatros
L’examen de minuit
INFORMATIONS PRATIQUES
Volume : Broché sous coffret
Format : 175 x 220
34 illustrations
224 pages
Prix : 25 € TTC
Nuart : 2888422
ISBN : 9782754109536
Mise en vente : 14 septembre 2016

Un choix d’oeuvres chinoises à la Fondation Vuitton

Actuellement dédiée à la Chine, l’accrochage de la collection
de la Fondation Louis Vuitton s’enrichit de deux nouvelles
oeuvres de première importance.
Fondation Vuitton
La première, Giant n°3 (Géante n°3), est une sculpture monumentale
de Zhang Huan, artiste décisif dans l’importance prise
par la Chine sur la scène internationale.

Giant no 3 de Zhang Huan
Giant no 3 de Zhang Huan

A l’image de ses grandes peintures d’encens également présentées à la Fondation, la sculpture Giant n°3 (Géante n°3) de Zhang Huan est le résultat d’une transformation. Ici, ce sont les animaux qui s’agglomèrent pour figurer l’humain ou l’humain qui se pare de fourrures pour se protéger. La métamorphose de cette immense maternité est suspendue, tout comme l’identité de cette géante.
Chaman vêtu de peaux de bête ou clocharde vêtue de haillons rapiécés, elle est la représentation d’un être entre deux mondes. Le personnage qui la surmonte renforce encore son étrangeté.
Niché au creux de sa tête, il est un autoportrait de Zhang Huan lui-même,
une référence directe à l’une de ses performances.
En 2005, à Rome, l’artiste était monté à l’assaut d’un autre colosse, le Marforio.
La représentation du dieu Océan est une des “statues parlantes” de Rome,
celles où la population de la ville portait ses revendications.
Zu Zhen, rt Yan Pei Ming
Zu Zhen, et Yan Pei Ming

Imprégné de philosophie bouddhique, Zhang Huan explore
des thèmes relatifs aux relations corps-esprit et aux cycles de la vie.
Dès 1993, il se fait connaître par des performances provocantes
engageant directement son corps. Il poursuit ses actions au cours
de son séjour à New York de 1998 à 2005.
Zhang Huan
Son retour en Chine marque un tournant. Devenu bouddhiste,
il réalise à partir de 2006 à l’aide d’une centaine d’assistants
des peintures et sculptures en cendres d’encens collectées
dans les temples, empruntant tant à l’iconographie religieuse
qu’à l’histoire récente de la Chine.
Zhang Huan
Zhang Huan

Zhang Huan est né en 1965 à Anyang (Chine), il vit et travaille à Shangaï et New York.
La seconde est le cycle complet des Seven intellectuals in a bamboo forest
(Sept intellectuels dans la forêt de bambous) de Yang Fudong.
Remarqués en 2007 lors la Biennale de Venise, les cinq films qui le composent sont ici diffusés simultanément. Rare, cette configuration se déploie dans un parcours pensé avec l’artiste.
La série des Seven intellectuals in a Bamboo forest (Sept intellectuels dans la forêt de bambous) de Yang Fudong est une suite de cinq films réalisés entre 2003 et 2007. Ici présenté sous la forme d’une installation en accord avec l’artiste, le cycle dépeint les aspirations et doutes de l’artiste et de ses proches.
 Zhang Huan
Zhang Huan

De par son titre, l’oeuvre se réfère à une légende relative aux sept lettrés, philosophes, poètes, musiciens et écrivains qui au IIIe siècle avant J-C ont choisi de s’éloigner des tumultes de l’époque des royaumes combattants. Ils voulaient réfléchir et vivre librement. Aussi, si ces films s’apparentent à des rêveries, c’est l’anxiété de sa génération arrivée à maturité au seuil du XXIe siècle dont traite Yang Fudong.
Yang Fudong
Yang Fudong

Le long d’une saga de près de cinq heures, Yang Fudong réagit à la croissance des mégalopoles chinoises, aux désastres provoqués par les cycles d’industrialisation et de crise, à la mondialisation. Mais ses réponses sont indirectes.
Il ouvre son cycle sur le paysage intemporel de la Montagne jaune.
S’en suit un huis-clos sentimental en ville puis la violence d’une campagne d’un autre temps.
Le quatrième épisode est particulièrement envoutant par ses scènes
en bord de mer. Quant au dernier film, il multiplie les registres et lieux d’action,
des épisodes de vagabondage dans des paysages ruinés,
l’oisiveté d’une jeunesse dorée ou encore des chorégraphies.
Zhang Xiaogang, My Ideal
Zhang Xiaogang, My Ideal

Les sites et décors de l’artiste ne sont néanmoins pas les seuls exils de ses personnages. C’est en adoptant une intemporalité stylistique produite par des costumes, des décors et un traitement vintage – un noir et blanc qui cite aussi bien le cinéma glamour des années 1930 que la photographie d’Antonioni des années 1960 – que Yang Fudong parle avec détour de son époque.
La cohabitation des cinq films dans un labyrinthe plonge le spectateur dans un récit éclaté, symptomatique des nouvelles formes de cinéma inventées par Yang Fudong à partir du début des années 2000.
Figure majeure de l’art contemporain et du cinéma d’auteur chinois, Yang Fudong tire son vocabulaire d’une culture large où se mêlent la tradition orientale du paysage et le cinéma. Ses fictions intemporelles plongent le visiteur dans une atmosphère onirique et nostalgique. S’y expriment les errances et les questionnements d’une génération partagée entre modernité et tradition dans une Chine en constante évolution.
Yang Fudong est né en 1917 à Pékin, il vit et travaille à Shangaï.
Le niveau 5, galerie 4 accueille une installation immense d‘Isaac Julien, un hommage à la culture chinoise.
Isaac Julien
Regroupant les travaux de douze artistes Ai Weiwei, Huang Yong Ping, Zhang Huan, Yan Pei-Ming, Xu Zhen, Yang Fudong, Cao Fei, Zhang Xiaogang, Tao Hui, Zhou Tao et Isaac Julien – figurant dans la collection de la Fondation Louis Vuitton, “un choix d’oeuvres chinoises” est présentée jusqu’au 29 août 2016.
Huang Yong Ping, cinquante bras de Bouddha
Huang Yong Ping, cinquante bras de Bouddha

La visite se termine par la grotte d’Olafür Eliasson (vidéo ici)
Olafür Eliasson
Horaires d’ouverture (hors vacances scolaires) :
Les lundis, mercredis et jeudis de 11h à 20 h, nocturne le vendredi jusqu’à 23 h. Le samedi et le dimanche de 10 h à 20 h. Fermeture le mardi.

BPM – Biennale de la Photographie de Mulhouse

ON PHOTOBOOKS
Soirée dédiée aux livres photos
Samedi 3 septembre 17H
à Motoco bât.75
Pour son finissage, la BPM – Biennale de la Photographie de Mulhouse
propose une soirée dédiée aux livres photographiques avec
le lancement des livres d’Anna Meschiari
et de Vincent Delbrouck,
suivi d’une table
ronde et de la projection Before Instagram
de Philipp Anstett.

 

Vincent Delbrouck, CATALOGUE
Vincent Delbrouck, CATALOGUE

17h – 18h
BOOK LAUNCH / LANCEMENT DE ARE WE ALONE ?
d’Anna Meschiari
auto-édité, issue de sa recherche et exposition à Mulhouse
– avec les Bibliothèques-médiathèques de Mulhouse et le soutien
de Pro Helvetia dans le cadre de la BPM 2016
BOOK LAUNCH / LANCEMENT DE CATALOGUE
de Vincent Delbrouck
auto-édité, issue de la résidence et exposition à Mulhouse
– Mulhouse Art Contemporain et Association
l’agrandisseur dans le cadre de la BPM 2016
18h – 19h
TABLE RONDE SUR LES MODELES D’EDITIONS
Des milliers de livres photos sont auto-édités chaque année,
chaque photographe possède un ordinateur et il est facile de
produire un livre sur Internet, l’impression numérique
étant désormais accessible à tout le monde. Ce phénomène
a fait monté en puissance le créativité liée au livre photo,
médium à part entière. L’émergence des livres auto-édités a fait
apparaître de nombreuses expérimentations sur les combinaisons
d’images et les agencements, Vincent Delbrouck et
Anna Meschiari en témoigneront. En parallèle,
des maisons d’édition photographiques adoptent une ligne éditoriale
exigeante et pointue comme cela est le cas pour
Poursuite édition ou Médiapop Edition.

TABLE RONDE SUR LES MODELES D’EDITIONS
Vincent Delbrouck, CATALOGUE,
Anna Meschiari, ARE WE ALONE ?,
Pascal Amoyel, NOT ALL, Poursuite édition, Arles
Philip Anstett, BEFORE INSTAGRAM, Médiapop Edition, Mulhouse.
Philippe Schweyer, Médiapop Edition,
Modérateur : Dominique Bannwarth, pour Mulhouse Art Contemporain, partenaire de la BPM 2016

Suivi par la projection Before Instagram de Philipp Anstett
Photographies issues du livre paru chez Médiapop édition, des inédits et ++++
VISITES COMMENTEES DES EXPOSITIONS EN PRESENCE DES PHOTOGRAPHES
Samedi 3 septembre 11H
Bibliothèque Grand’Rue
Visite de l’exposition Are We alone ? par la photographe Anna Meschiari
Dimanche 4 septembre 15H
Musée des Beaux-arts de Mulhouse
Visite de l’exposition « L’autre et le même » avec les
photographes Vincent Delbrouck et Pascal Amoyel.
INFORMATIONS PRATIQUES
L’AUTRE ET LE MÊME
Musée des Beaux-Arts Mulhouse
4 juin – 4 septembre
DELPHINE BEDEL (NL), VINCENT DELBROUCK (BE), LIVIA MELZI (BR), PASCAL AMOYEL (FR), YAAKOV ISRAEL (IS),
EMILIE SAUBESTRE (FR), ARCHIVES DE PAUL-RAYMOND SCHWARTZ (FR), ARCHIVES HÉLÈNE DISERENS (CH)
Commissariat d’exposition : Anne Immelé
4 Place Guillaume Tell, 68100 Mulhouse Tel : 03 89 33 78 11
Ouvert tous les jours, sauf mardis et jours fériés de 13h à 18h30
ARE WE ALONE ?
Bibliothèque Grand-Rue Mulhouse
4 juin – 3 septembre
ANNA MESCHIARI (CH)
Commissariat d’exposition : Marie Du Pasquier
19 Grand Rue, 68100 Mulhouse Tel : 03 69 77 67 17
Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h
Les samedis de 10h à 12h et de 14h à 17h30
Motoco
13 rue de Pfastatt 68200 Mulhouse

Les Anges de Paul Klee

Paul Klee

Paul Klee, 1920, L’Angelus Novus
Paul Klee, 1920, L’Angelus Novus

« Il existe un tableau de Klee qui s’intitule Angelus Novus. Il représente un ange qui semble sur le point de s’éloigner de quelque chose qu’il fixe du regard. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. C’est à cela que doit ressembler l’ange de l’Histoire. Son visage est tourné vers le passé.
Là où nous apparaît une chaîne d’événements, il ne voit, lui, qu’une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncelle ruines sur ruines, et les précipite à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré. Mais du paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si violemment que l’ange ne peut les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s’élève jusqu’au ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès. » Walter Benjamin, Sur le concept d’histoire, 1940.
Paul Klee, l'ange Militant, 1940
Paul Klee, l’ange Militant, 1940

Cet ange de l’histoire est un peu le frère des autres anges de Paul Klee : vigilant, joueur, mais sans trop d’espoir. Anges qui veillent sur un monde qui s’en va.
la Galerie des Anges de Paul Klee (diaporama)

Paul Klee, Archange 1938
Paul Klee, Archange 1938

Paul Klee

La tristesse émerveillée des anges
texte vu sur Internet (à consulter)
L’exposition Paul Klee à Pompidou vient de se terminer

2016-07-22 12.55.01

Ecoutez le podcast : les Regardeurs de France Culture « l’Angelus  Novus »

La saga des Maya

Femmes mécènes
La grand’mère
Maja Stehlin (1896 -1989). originaire d’une famille d’architectes,
a étudié la sculpture à Munich et a ensuite
suivi des cours chez le sculpteur Antoine Bourdelle à Paris.

Maja Hoffman-Stehlin
Maja Hoffman-Stehlin

En 1921, elle a épousé Emanuel Hoffmann
Emanuel Hoffmann (1896-1932) a étudié le droit
à Bâle et à Berne. Il a préparé son doctorat
dans l’ entreprise chimique et pharmaceutique,
fondée par son père Fritz Hoffmann-La Roche.
Avec leurs trois enfants, Andrew (1922-1933),
Lukas (* 1923) et Vera (1924- 2003),
le jeune couple
vit d’abord à Paris, puis à Bruxelles, où Emanuel Hoffmann
de 1925-1930, dirige la branche belge de l’entreprise familiale .
En 1930 la famille retourne à Bâle, où Emanuel Hoffmann
devient directeur adjoint au siège de F. Hoffmann-La Roche AG .
Le jeune couple s’ engage résolument dans l’art et acquiert
ses premières œuvres de leurs amis artistes.
En 1930 Emanuel Hoffmann est nommé à la
Commission de la Convention de Bâle,
puis un an plus tard en prend la présidence.
À ce titre, il accorde une attention accrue et se consacre
à la promotion de l’art contemporain en créant un Art club.
En 1932 Emanuel Hoffmann meurt, prématurément à 36 ans
dans un accident de voiture.
En sa mémoire, et dans la continuité de l’engagement d’ Emanuel Hoffmann pour l’art contemporain, Maja Hoffmann-Stehlin fonde en 1933, la Fondation Emanuel Hoffmann.

Maya Hoffman par Andy Wahrol
Maya Hoffman par Andy Wahrol


Veuve, elle a épousé en 1934 , en seconde noce, le Chef d’orchestre Paul Sacher.
L’architecture de la nouvelle maison commune sur le Hofgut Schoenberg à Pratteln est conçue par Maja Sacher-Stehlin elle-même. Elle en était directeur des travaux et a conçu les intérieurs. Sur le Schoenberg elle avait un atelier où elle crée ses sculptures. De 1940 à 1964, elle était la première femme membre de la Commission de l’Art Public Collection de Bâle. La collection de la Fondation Emanuel Hoffmann, a été donnée en 1941 en tant que prêt permanent de l’Art Public Collection de Bâle, pour la rendre plus visible au Kunstmuseum. Jusqu’en 1979, elle était présidente de la Fondation Emanuel Hoffmann. Son dernier grand projet a été la création du Musée d’art contemporain de Bâle, qui a été fondée en Europe comme le premier musée d’art contemporain, le Gegenwartskunst de Bâle.
Gegenwartskunst
Gegenwartskunst

Pour son engagement et son esprit visionnaire, en 1980 la ville de Bâle
a honoré Maja Sacher-Stehlin à titre posthume, en donnant son nom à la place située devant le Musée d’art contemporain.

Sa petite-fille
Maja Oeri,
(1955) fille de Vera Hoffmann (Bâle, * 14.6.1924, † 16.10.2003, Bâle) et Jakob Oeri (* 7 mai 1920, Riehen, † 1er octobre 2006),
cousine de Maja et Vera Hoffmann.

Maya-Öri, photo Véronique Bidinger
Maya-Öri, photo Véronique Bidinger

La collection  a été présentée au Schaulager de Bâle en 2015, Future Present.
Ouvert en 2003, ce lieu de conservation, d’étude et d’exposition de l’art familial a été financé par Maja Oeri. Sur trois niveaux et 5000 m2 au total, les œuvres couvrent les courants modernistes de l’entre-deux-guerres avec des pièces remarquables, en particulier surréalistes, puis explorent les diverses expressions de l’art contemporain, jusqu’à aujourd’hui. Notamment le Ratenkoenig de Katharina Fritsch 
Ratenkoenig Katharina Fritsch
Ratenkoenig Katharina Fritsch

Le Schaulager, qui abrite la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann, a pour mission à la fois d’entreposer, étudier et présenter l’art moderne et contemporain. Il s’adresse d’abord aux spécialistes, ainsi qu’aux enseignants et étudiants. Les expositions et manifestations ouvertes à un public plus large sont occasionnelles.
Cette saison c’est Zita – Щара de Katharina Fritsch et Alexej Koschkarow.
Maja Oeri, est la présidente actuelle de la fondation Emmanuel Hoffmann. Elle a aussi créé, en 1999, la fondation Laurenz, du nom de son fils décédé. La fondation Laurenz a en particulier soutenu la création du Schaulager.
Schaulager
Un concept lancé par Maja Oeri ; il s’agit d’un espace qui se situe entre l’entrepôt d’un musée et le musée lui-même, puisque les pièces qui s’y trouvent peuvent être vues.
La Fondation Lorenz a aussi créé un poste de professeur pour l’art contemporain à l’Université de Bâle. Celle-ci a offert un terrain pour une nouvelle aile de Musée d’art à Bâle. Cette fondation soutient aussi, à hauteur de près de 100 millions de francs suisses, la création de la nouvelle aile du Musée d’art de Bâle (Kunstmuseum)

Sa petite fille
Maja Hoffmann
(1956)  fille de Lukas (dit Luc), décédé le 21 juillet 2016, docteur en zoologie et cofondateur du WWF, et  la comtesse Daria Razumovsky (* 1925, † 2002)  envisage d’acheter les anciens ateliers pour les transformer en incubateurs de l’art de demain.
Maya Hoffmann
Maya Hoffmann

Maja Hoffmann voudrait l’an prochain présenter la collection d’art de sa famille Mécène depuis des années du festival de photo, notamment grâce à son prix Découverte, Maja Hoffmann continuera certainement à le soutenir. Elle est Arlésienne de plein droit, ayant grandi dans la région. Son père, le biologiste Luc Hoffmann, s’est établi en Camargue dans les années 50, contribuant à sauver cet exceptionnel territoire naturel.
Geste de reconnaissance envers une ville provençale qui est chère à la mécène, a la  volonté de transformer la petite cité en pôle culturel d’importance européenne.
Luma Arles pousse désormais à bon rythme sur l’ancien site ferroviaire.
Plus de 300 personnes travaillent sur place ou dans les bureaux parisiens de l’entreprise Vinci, chargée de la construction du complexe. La tour de béton, de verre et d’acier de Frank Gehry, ainsi que les ateliers rénovés et les jardins aménagés devraient être inaugurés début 2018. L’ensemble proposera plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés de surfaces d’exposition, d’ateliers d’artistes, d’espaces d’études, de lieux de production d’œuvres, d’une bibliothèque, de cafés, d’un restaurant panoramique au sommet de la tour. Et de vastes locaux pour les archives de la Fondation Luma, mémoire qui donne le sens de l’entreprise à venir.
photo Jean Fichter
photo Jean Fichter

Ni musée ni université des arts, encore moins parc d’attractions culturelles,
Luma Arles est un concept inédit d’expérimentation pour la création contemporaine, en particulier l’art et les images, qu’elles soient fixes ou animées. Il s’ancre aussi dans le respect de l’environnement grâce au peu d’énergie que requerra la construction verticale de Frank Gehry. Sa base circulaire, entièrement vitrée, demande la mise au point de logiciels complexes pour gérer l’aération naturelle des lieux, selon les saisons.
Maja Hoffmann rechigne à parler d’elle. Mais la construction de sa cité des arts la contraint à sortir – un peu – de sa réserve. Elle a récemment publié chez Steidl le catalogue de sa propre collection d’art et de design contemporains, répartie entre ses propriétés d’Arles, de Zurich, de Gstaad, de Londres et de l’île Moustique (Caraïbes).
 

Sommaire de juillet 2016

Paul Klee, Eclair Pétrifié 1927
Paul Klee, Eclair Pétrifié 1927

 

01  juillet 2016 : Roni Horn à la Fondation Beyeler

03 juillet 2016 : « Zita – Щара » au Schaulager

06 juillet 2016 : Biennale de la photographie de Mulhouse

13 juillet 2016 : Amadeo de Souza-Cardoso

 

Amadeo de Souza-Cardoso

Les derniers jours
jusqu’au’18 juillet 2016
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais et la Fondation Calouste Gulbenkian.

Amadeo de Souza-Cardoso Le Saut du lapin 1911 huile sur toile 49,9 x 60,8 cm États-Unis, The Art Institute of Chicago Arthur Jerome Eddy Memorial Collection © The Art Institute of Chicago
Amadeo de Souza-Cardoso
Le Saut du lapin 1911
huile sur toile 49,9 x 60,8 cm
États-Unis, The Art Institute of Chicago
Arthur Jerome Eddy Memorial Collection
© The Art Institute of Chicago

Il n’y a probablement pas d’exemple aussi étonnant
, au XXe siècle, d’un artiste majeur tombé dans
l’oubli que celui
d’Amadeo de Souza-Cardoso. (vidéo)
Au point que l’historien d’art américain Robert Loescher
l’a qualifié en 2000 comme
« l’un
des secrets les mieux gardés du début de l’art moderne ».
Emporté à trente ans par l’épidémie de grippe espagnole,

après avoir quitté au début de la guerre cette avant-garde
parisienne dont il était l’une des figures les plus originales,

Amadeo est sorti des écrans radar et n’a conservé sa célébrité
que dans son propre pays. Il a pourtant eu le temps

de laisser une oeuvre étourdissante, à la fois en prise
avec toutes les révolutions esthétiques de son temps et ne

ressemblant à aucune autre.

Amadeo de Souza-Cardoso Titre inconnu (Clown, cheval, salamandre) vers 1911-1912 gouache sur papier 23,80 x 31,80 cm Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian Photo Paulo Costa
Amadeo de Souza-Cardoso
Titre inconnu (Clown, cheval, salamandre)
vers 1911-1912
gouache sur papier 23,80 x 31,80 cm
Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian
Photo Paulo Costa


Si l’on observe finement la chronologie de son compagnonnage
avec Amedeo Modigliani
ou Constantin Brancusi,
c’est bien souvent lui q
ui fait figure d’inventeur de formes.
Amadeo de Souza-Cardoso est déjà au Grand Palais en 1912, exposant au Salon d’Automne Avant la Corrida, une toile qui figurera
ensuite à la célèbre exposition de l’Armory Show aux Etats-Unis en 1913.
Elle y est vendue immédiatement
comme presque tous
les autres envois de l’artiste qui fait sensation.
C’est ainsi que plusieurs de ses chefs-d’oeuvre sont

conservés aujourd’hui aux Etats-Unis, en particulier à
l’Art Institute de Chicago.

Amadeo de Souza, Avant la Corrida, vers 1912. Huile sur toile. Lisbonne, Fondation Calouste Gulbenkian.
Amadeo de Souza, Avant la Corrida, vers 1912. Huile sur toile. Lisbonne, Fondation Calouste Gulbenkian.

La vie de Souza-Cardoso est courte et intense.
On distingue deux grandes périodes qui sont matérialisées
dans le
parcours de l’exposition :
la période de Paris (1906-1914) et le retour à Manhufe,
Portugal (1914-1918).

Amadeo de Souza-Cardoso La Cuisine de la maison de Manhufe 1913 huile sur bois 29,2 x 49,6 cm Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian Photo Paulo Costa
Amadeo de Souza-Cardoso
La Cuisine de la maison de Manhufe
1913 huile sur bois 29,2 x 49,6 cm
Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian
Photo Paulo Costa

Cependant, tout au long de sa vie artistique qui dure
un peu plus d’une décennie, Amadeo vit entre ces deux mondes :
il voyage, va et
vient, éternel insatisfait, désireux d’être ailleurs,
manifestant une perpétuelle instabilité géographique.

Fils d’une famille traditionnelle de la riche bourgeoisie
rurale, Amadeo part pour Paris dans une situation financière

confortable, loin de la condition de boursier
qui est celle de nombre de ses compatriotes
– qu’il ne fréquente d’ailleurs
sur place que
pendant une courte période.
Il fait ses adieux à sa mère en lui affirmant qu’il
lui faut accomplir son destin.

Vue de l’exposition (5) scénographie Atelier Jodar Architecture © Photo Didier Plowy pour la Rmn-Grand Palais
Vue de l’exposition (5)
scénographie Atelier Jodar Architecture
© Photo Didier Plowy pour la Rmn-Grand Palais

La ville qu’il découvre, centre euphorique de toutes
les ruptures, attire son attention sur les artistes
qui rompent avec les
canons classiques. Amadeo participe,
lui aussi, à ce mouvement de rupture ;
il fait ses premiers pas dans cet univers

cosmopolite en développant un dialogue créatif
avec ses compagnons de travail : Modigliani, Brancusi, Archipenko,

le couple Delaunay, Otto Freundlich, Boccioni, entre autres,
et prend contact avec des agents artistiques, des éditeurs

ou des commissaires d’exposition, comme Walter Pach,
Wilhelm Niemeyer, Ludwig Neitzel, Herwald Walden,
Adolphe
Basler, Harriet Bryant.

Amadeo de Souza-Cardoso Titre inconnu (Coty) vers 1917 technique mixte 94 x 76 cm Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian Photo Paulo Costa
Amadeo de Souza-Cardoso
Titre inconnu (Coty)
vers 1917 technique mixte 94 x 76 cm
Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian
Photo Paulo Costa

En 1908, lorsqu’il s’installe à la Cité Falguière (Montparnasse),
il se lie avec certains artistes qui,
comme lui,
se situent en marge des mouvements programmatiques,
notamment Modigliani et Brancusi.

Le petit village de Manhufe au Nord du Portugal, imprègne
l’univers visuel d’Amadeo et se retrouve au long des multiples

étapes de son travail. Il ne s’agit pas seulement de paysages
ou de représentations de la nature ; ce lieu renferme ce

qu’Amadeo considère comme sien, un paysage naturel
mais aussi mental. Il intègre dans tout son processus créateur

ce qui pourrait être perçu comme des thèmes traditionnels :
objets du quotidien, paroles de chansons populaires et

poupées folkloriques, instruments de musique régionaux,
montagnes, forêts, châteaux imaginaires et intérieurs familiers.
Ces éléments sont représentés selon des solutions stylistiques où se combinent cubisme, futurisme, orphisme et expressionnisme.

Amadeo de Souza-Cardoso Chanson populaire vers 1916 huile sur toile 50 x 50 cm collection particulière Photo José Manuel Costa Alves
Amadeo de Souza-Cardoso
Chanson populaire vers 1916
huile sur toile 50 x 50 cm
collection particulière
Photo José Manuel Costa Alves

Amadeo confronte des fragments du monde rural
et du monde moderne dans une même dynamique
et, sans hiérarchie, il opère une fusion entre sa région
d’origine et le vertige des machines, des mannequins
mécaniques, des fils télégraphiques et téléphoniques,
des ampoules électriques et des panneaux publicitaires,
des émissions de radio, des moulins à eau, des parfums,
du champagne…
Devenu urbain par choix, l’artiste garde le lien avec
le mouvement ondulatoire de ses montagnes, qu’il peint
à maintes reprises et qui servent de fond à des tableaux
de phases diverses. Et c’est d’ailleurs devant ces montagnes
qu’il trace son autoportrait, habillé en peintre,
à la manière du Greco.

Amadeo de Souza-Cardoso Montagnarde - poème en couleur vers 1914-1916 aquarelle sur papier 23,80 x 33,10 cm collection particulière Photo José Manuel Costa Alves
Amadeo de Souza-Cardoso
Montagnarde – poème en couleur
vers 1914-1916 aquarelle sur papier
23,80 x 33,10 cm
collection particulière
Photo José Manuel Costa Alves

La simple représentation, même augmentée par
les moyens du cubisme, ne lui suffira pas.
Il procède par représentation
et par « incorporation », ses oeuvres intégrant – notamment par collage –
de nombreux objets régionaux ou urbains.
Les lettres/mots, appliqués à l’aide de pochoirs en carton
ou en zinc (qu’il fait lui-même ou commande), sont autant de
nouveaux éléments de polysémie – références à la publicité industrielle
(Barrett, Wotan) et commerciale (Coty, Brut, 300, Eclypse)
mais sans rôle narratif ou illustratif dans la peinture.
Amadeo détourne les significations, ainsi que les
formes : ses disques chromatiques peuvent être des cibles
colorées ou des assiettes en faïence populaire sur lesquelles
tombent des insectes…

Curieusement, son histoire familiale rapporte que l’artiste
compose sa toute première peinture sur deux battants d’une armoire
de la salle à manger ; le très jeune Amadeo y reproduit, vers 1897,
les couvercles de boîtes à biscuits de la marque Huntley & Palmers.
Tous ces indices d’incorporation du monde nouveau dans son oeuvre
montre qu’Amadeo a une conscience aiguë de ce que signifie
« être moderne », qui se traduit non seulement dans ses
thèmes (exaltation de la mécanisation), mais aussi dans méthodes et
techniques ou encore dans sa volonté de se faire connaître
en promouvant personnellement son identité d’artiste.
Cette stratégie est mise en oeuvre très tôt avec
la publication d’une édition de ses XX Dessins et des 12 Reproductions,
et s’exprime encore dans l’emploi du tampon de sa signature.
Amadeo de Souza-Cardoso PAIR IMPAIR 1 2 1 vers 1915-1916 huile sur toile 100 x 70 cm collection particulière Photo Paulo Costa Amadeo
Amadeo de Souza-Cardoso
PAIR IMPAIR 1 2 1
vers 1915-1916
huile sur toile
100 x 70 cm
collection particulière
Photo Paulo Costa
Amadeo

Selon un parcours chrono-thématique, l’exposition réunit
environ 300 oeuvres : peintures, dessins, gravures,
photographies, ainsi qu’une sculpture et deux masques africains.
Parmi elles, quelques oeuvres d’artistes contemporains
d’Amadeo dont il fut proche comme Brancusi, Modigliani,
Robert et Sonia Delaunay.

Nuno Cera devant son oeuvre Tour d’Horizon scénographie Atelier Jodar Architecture © Photo Didier Plowy pour la Rmn-Grand Palais
Nuno Cera devant son oeuvre Tour d’Horizon
scénographie Atelier Jodar Architecture
© Photo Didier Plowy pour la Rmn-Grand Palais

Dans la rotonde un triptyque vidéo, commandé spécialement par la
Fondation Calouste Gulbenkian à l’artiste Nuno Cera, consacre les lieux chers à
Amadeo (Manhufe au Portugal, la Bretagne et Paris).
En dix ans, Amadeo de Souza-Cardoso a tracé une voie totalement
singulière dont la redécouverte en France, bien
tardive, ne devrait en être que plus saisissante.
Grand Palais
galeries nationales
entrée square Jean Perrin
(1887-1918)
commissaire : Helena de Freitas, historienne de l’art, Fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne
scénographie : Atelier Jodar Architecture
 

Biennale de la photographie de Mulhouse

La seconde édition de la BPM, Biennale de la photographie
de Mulhouse
se tient
jusqu’au 4 septembre 2016.
cid_0BB3ED91-ABE5-468A-A4F9-9FA2D7B3E834-283x400Direction artistique :
La direction artistique de cette manifestation est confiée
à Anne Immelé, photographe et Docteur en art.
Anne
Immelé exerce une activité de commissariat d’exposition,
qui prend appui sur les recherches théoriques,

engagées depuis son Master en Arts Visuels à l’Université
Laval de Québec, Canada (1997) et une thèse

de Doctorat en Arts, soutenue en 2007 à l’Université
de Strasbourg. En 2015 est paru Constellations

photographiques aux éditions médiapop.
Anne Immelé, vit et travaille dans l’espace Rhénan, elle enseigne

à la HEAR, Haute école des arts du Rhin.
Musée des Beaux-arts Mulhouse
une visite guidée par Anne Immelé le 17 juillet

Vincent Delbrouck
Vincent Delbrouck

Une édition spéciale de NOVO que vous pouvez consulter
en ligne  ici est consacrée à la BPM

La BPM initie un parcours photographique entre
les communes de Hombourg, Ottmarsheim et
Chalampé avec des photographies installées dans l’espace public.
La BPM est un festival transfrontalier (France, Allemagne, Suisse)
dont la volonté est de défendre la photographie contemporaine
autour d’un temps fort et fédérateur.
La BPM présente des artistes internationaux ainsi que
des nouveaux talents autour d’un thème qui se renouvelle
lors de chaque édition.
Le thème de cette édition est « l’Autre et le même ».
Pensée comme une invitation au voyage, cette manifestation permet
au spectateur de se questionner sur le rapport à l’Autre,
aux territoires et à la découverte.
La BPM invite aussi des photographes en résidence.
En 2015, elle a organisé deux résidences,
Pascal Amoyel
Pascal Amoyel

celle de Pascal Amoyel et celle de Vincent Delbrouck
(en partenariat avec Mulhouse Art Contemporain).

Leurs photographies sont exposées pendant la BPM.
La BPM offre la possibilité à des jeunes photographes de faire une première exposition individuelle.
Vincent Delbrouck
Vincent Delbrouck

C’est aussi le cas, en 2016 pour Anna Meschiari
et pour Rebecca Topakian.

Pascal Amoye
Pascal Amoyel

Programmation BPM
Pascal Amoyel, Delphine Bedel, Vincent Delbrouck,
Alicja Dobrucka, Yaakov Israel, Marc Lathuilliere,
Franck Pourcel, Anna Meschiari, Livia Melzi,
Rebecca Topakian, Emilie Saubestre, Archives de Paul-
Raymond Schwartz et d’Hélène Diserens.
Yaakov Israel
Yaakov Israel

Programmation associée
Katrin Bauer & Yannic Heintzen, Axel Hoedt, Sarah Lena Meierhofer, Alisa Resnik,
à la Filature jusqu’au 10 juillet,
Anne-Sophie Stolz,
Petra Warrass.
 Musée des Beaux-arts Mulhouse
une visite guidée par Anne Immelé le 17 juillet

Livia Melzi
Livia Melzi

jusqu’au 4 septembre
L’AUTRE ET LE MÊME
les sites des artistes
DELPHINE BEDEL (NL), VINCENT DELBROUCK (BE),
LIVIA MELZI (BR), PASCAL AMOYEL (FR),
YAAKOV ISRAEL (IS), EMILIE SAUBESTRE (FR),
ARCHIVES DE PAUL-RAYMOND SCHWARTZ (FR),
ARCHIVES HÉLÈNE DISERENS (CH)
4 Place Guillaume Tell, 68100 Mulhouse
Ouvert tous les jours, sauf mardis et jours fériés de 13h à 18h30
Du 1er juillet au 31 août : de 10h à 12 h et de 13h à 18h30
03 89 33 78 11
a
a Bibliothèque Grand-rue Mulhouse
– 4 septembre
ARE WE ALONE ?
ANNA MESCHIARI (CH)
Commissariat d’exposition : Marie Du Pasquier
19 Grand Rue, 68100 Mulhouse
A partir du 4 juillet jusqu’au 3 septembre :
Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h
Les samedis de 10h à 12h et de 14h à 17h30
03 69 77 67 17
 

"Zita – Щара" au Schaulager

Zita – Щара

Du 12 juin au 2 octobre 2016, le Schaulager présente l’installation
« Zita – Щара »
réalisée en étroite collaboration par Katharina Fritsch et Alexej Koschkarow.
Pièce de chambre de Katharina Fritsch et Alexej Koschkarow.
Les 2 artistes se sont rencontrés aux Beaux Arts de Dusseldorf.
Cette Pièce de chambre mise en scène dans trois petits espaces est constituée par des sculptures et des réalisations murales spécialement créées pour l’installation au Schaulager.

Katharina Fritsch et Alexej Koschkarow
Katharina Fritsch et Alexej Koschkarow

Indépendantes et sans autre dessein que d’être elles-mêmes, les œuvres forment les unes avec les autres un tableau évocateur, plein de références culturelles et historiques
L’extension à travers trois pièces,  de cette pièce de chambre,  puise dans la pratique théâtrale. Les œuvres individuelles des 2 artistes interagissent entre elles et sont le fruit d’échanges intenses entre eux.
Aménagée comme une maison fermée, à l’exception d’une entrée étroite
sur la façade, elle se trouve au rez-de-chaussée du Schaulager.
Le visiteur est saisi d’emblée par le jaune vif et lumineux
des « Puppen » 2016 de Katharina Fritsch qui voisinent avec
le  » Kalter Ofen » de Alexej Koschkarow.

Katharina Fritsch - Puppen 2016
Katharina Fritsch – Puppen 2016

C’est un groupe de trois figures féminines, 2 femmes,
l’une tenant un balai, ceint d’un tablier rouge,
l’autre tenant un torchon blanc, devant elles une petite fille
semblant jouer avec un ballon vert. Ce qui frappe c’est l’absence de visage.
C’est une scène intime de paysannes d’Europe de l’Est,
déconcertante par son côté artificielle.
Les proportions et les volumes ronds sont inspirés des figurines de crèche
fabriquées avec du papier maïs.
Katharina Fritsch, par une méthode complexe,
et selon sa précision habituelle, les a agrandies
pour les ramener avec leurs attributs, à évoquer
les sphères traditionnelles, campagnardes et domestiques.
Alexej Koschkarow, Kaler ofen 2016
Alexej Koschkarow, Kaler ofen 2016

De l’autre côté dans l’axe oblique, la sculpture en céramique d’Alexej Koschkarow, fait penser à nos kachelofen alsaciensEn y regardant de plus près, comme une illusion d’optique, le Kalten Ofen 2016, évoque à la fois un poêle à bois et une grenade dégoupillée. Par la porte ouverte du poêle , on aperçoit sous les bûches calcinées le scintillement d’un feu qui ne produit aucune chaleur, de même que les éclats de la grenade, pris dans une céramique glacée blanche, ne peuvent plus se disperser.
La gerbe de flamme est aussi stoppée dans son ascension. Le danger imminent semble écarté, la menace de guerre banalisée et finit par envahir l’univers domestique.
Alexej Koschkarow , détail kalter Ofen
Dans la salle de gauche une porte mène dans le plus petit des cabinets, où est disposé au milieu, la sculpture de Katharina Fritsch  « Sarg » – cercueil 2016 –
Telle une réalisation constructiviste, identifiée comme un objet ayant une fonction déterminée, elle est faite de formes, d’aplats, et de couleurs géométriques. Est-ce une araignée sur 8 pattes ou un joyau miroitant de ses faces bien polies ?
Bleu profond pour le coffre et orange vif pour le support, un fort contraste de couleurs,
sa surface mate ne présente aucun réfléchissement comme toutes les oeuvres de l’artiste.
Présentée sans cérémonie, avec dépouillement dans cette scène intimiste, le deuil, la veillée funèbre, semble être apaisement et consolation.
« Toutes mes oeuvres relèvent d’une ambiance » Katharina Fritsch
Katharina Fritsch, Sarg 2016
Katharina Fritsch, Sarg 2016

Dans la salle de droite de l’autre côté, changement de scène, 
Alexej Koschkarow
a conçu ici un épisode sombre.
Une maquette, sorte de Janus à double faces,
das Was keinen Namen hat
(ce qui n’a pas de nom) se compose d’éléments que tout dissocie.
Un puissant bunker avec meurtrières forme le bâtiment central,
dont l’ouverture suggère le gosier d’un cobra dressé.
Des conduits en spirale et 2 escaliers imbriqués, en font le corps.
 Alexej Koschkarow
Tout en haut des guerrières nues, athlétiques, aux traits masculins, caquées,
viennent couronner l’ensemble. Armées de bâtons et de boules, flanquées de chiens d’attaque, ses « pin-up » malgré tout hommasses, sont diamétralement opposées aux figurines en maïs de Katharina Fritsch, loin de l’image domestique et maternelle.
La face arrière du bunker est conçue comme la  façade abstraite d’une maison aux éléments architecturaux disparates, arc de triomphe, escaliers, fortifications qui s’assemblent en un montage qui a sa charge symbolique.
 Alexej Koschkarow
Dans le Schtetl 2012, fabriqué à partir d’innombrables
morceaux de bois, qui formaient le plancher de son atelier
dans le quartier juif de Brooklyn, deux cercles de maisons
bordent une place centrale. Cela évoque le traditionnel
shtetl d’Europe de l’Est, habitation campagnarde,
établie depuis des siècles.
Ces communautés villageoises ont brusquement disparu
avec les atrocités de la deuxième guerre mondiale.
Longtemps  représenté comme un mode de vie – idéalisé –
figuraient déjà en art et en littérature –
ici avec la hache surplombant le centre du village
donne une forme prégnantes à ses ambivalences.
Alexej Koschkarow parvient même à établir un lien
avec l’émigration juive en Amérique.
Les quatre pattes aux allures instables donnent à
l’ensemble l’aspect d’une silhouette penchée et boiteuse,
ou d’un insecte aux longues pattes.
Koschkarow (Shtetl), 2012
Koschkarow (Shtetl), 2012

Les sculptures sont flanquées des 2 côtés par des frottages
« Smearing » au graphite sur toiles. Il l’obtient par une technique d’abrasion par laquelle il transfère sur toile, à l’échelle d’origine des éléments architecturaux, pans de façade ou murs.
Transposées en 2 dimensions, elles laissent transparaitre des formes floues, nuageuses et obscures. Le motif d’Aigle de Bellevue 2014  provient de sculpture en  pierre new-yorkaise.
Koschkarowlui fait face « Höllentor 2012 » qui évoque la porte de l’enfer de Rodin, dans les faits le frottage vient d’une maison historique de New York
« j’ai consciemment évité que les smaerings soient trop exacts, les contours pourraient être beaucoup plus précis. Mais ils doivent paraître évanescents, comme dans un souffle  » A Koschkarow
L’aigle illustre la puissance, depuis l’antiquité, il a toujours servi à symboliser la suprématie en tant qu’animal héraldique, on le retrouve aussi bien dans le Reich allemand que dans des variantes plus contemporaines.
La duplication dans les  deux toiles penchées l’une vers l’autre suggère notamment les deux aigles dans les armoiries de l’Autriche Hongrie

KoschkarowLe personnage historique de Zita de Bourbon-Parme,
mariée à l’empereur Charles 1er, forma le dernier couple impérial
d’Autriche-Hongrie. Après la défaite le couple
fut contraint à l’exil. Zita (1892-1989) ayant revendiqué le trône,
ne fut autorisée à retourner en Autriche
qu’ à un âge très avancé. a sa mort on lui fit un enterrement
presque impérial.
Le fleuve Щара (Chtchara), coule à l’ouest de la Biélorussie.
Cette zone a donné lieu à de nombreux combats
aux cours des deux guerres mondiales.
pas de confusion avec Zita, voilà l’explication du titre de l’exposition.
Un très beau catalogue est publié, édité par la Fondation Lorenz Schaulager

Heidi Naef, Senior Curator
Isabel Friedli, Kuratorin

Ouverture
tram 11 arrêt  Schaulager  soit Grenze St Louis ou SBB (gare Bâle)

jeudi, 13 – 19 Uhr
vendredi à dimanche 11 – 17 Uhr

courtes visites guidées  en allemand anglais français (30 mn)

Roni Horn à la Fondation Beyeler

The Selected Gifts, 1974-2015
Première présentation d’un travail photographique en plusieurs parties de l’artiste américaine Roni Horn à la Fondation Beyeler
11 juin 2016 – 1 janvier 2017

Roni Horn, The Selected Gifts, (1974–2015) (detail), 2015-2016, 67 photographs, 13 x 13 / 19 inches (width variable), Courtesy the artist and Hauser & Wirth
Roni Horn, The Selected Gifts, (1974–2015) (detail), 2015-2016, 67 photographs, 13 x 13 / 19 inches (width variable), Courtesy the artist and Hauser & Wirth

C’est en deux étapes que la Fondation Beyeler se consacre cette année à l’œuvre polymorphe de l’artiste américaine Roni Horn. On pourra, à partir du 11 juin 2016, voir pour la première fois dans le Souterrain The Selected Gifts, 1974-2015, (lire en ligne) un travail photographique de l’artiste composé de nombreux éléments. Le 1er octobre, l’exposition Roni Horn ouvrira ses portes, prolongeant ainsi la présentation du mois de juin. Cette exposition restera en place jusqu’au 1er janvier 2017.
horn-roni
Depuis le début de sa carrière à la fin des années 1970, Roni Horn, née à New York en 1955, utilise des moyens d’expression d’une grande diversité visuelle et matérielle : elle réalise des dessins, des photographies, des textes, des livres d’artiste et des sculptures. Certains thèmes reviennent dans un grand nombre de ses travaux. Citons avant tout la question de la faculté de transformation et de la pluralité de l’identité, ainsi que la démonstration par des moyens artistiques des divergences entre l’essence des choses et leur aspect visuel. Roni Horn accorde toujours une fonction majeure à la manipulation délibérée et en même temps ludique du langage et du texte.
détail
détail

The Selected Gifts, 1974-2015, une œuvre rassemblant 67 photographies différentes, est présentée pour la première fois depuis le 11 juin 2016. Comme son titre suffit à l’indiquer, il s’agit de clichés de cadeaux que Roni Horn a reçus au cours des 40 dernières années, approximativement depuis le début de sa carrière artistique. Ils regroupent aussi bien des livres, qu’une lettre d’amour, des dessins et des photos d’amis, un œuf de dinosaure fossilisé ou un cygne empaillé. Ils sont immortalisés isolément par la photographie, fixés par un regard « objectif » et tirés dans cinq formats de hauteur identique (33,0, 35,6, 40,6, 45,7 ou 48,3 x 33 cm). À quelques exceptions près, ces objets si divers sont reproduits grandeur nature. Les photographies des cadeaux sélectionnés ont une fonction documentaire. En même temps, elles constituent – surtout considérées dans leur intégralité – un portrait possible de l’artiste, reflété par le choix des donateurs.
roni-horn-the-selected-gifts-1974-2015-1
L’exposition Roni Horn, que l’on pourra voir parallèlement à la présentation des
Selected Gifts, 1974-2015 à partir du 2 octobre 2016, réunit des ensembles d’œuvres choisis, nouveaux pour certains, qui englobent son œuvre aussi bien dessinée que sculptée. Cette exposition est conçue dans un dialogue étroit entre Roni Horn et Theodora Vischer, Senior Curator de la Fondation Beyeler, et est élaborée tout spécialement pour les locaux du musée.
 
Fondation Beyeler,
Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20 h