Cold Wave

 Jusqu’au 2 juillet 2017

Elles sont au nombre de trois, comme les trois grâces,
elles ont en commun le goût, pour le froid,
d’où le titre ( vague froide ou vague de froid), pour l’aventure, les extrêmes.
Par cette chaleur estivale vous pouvez vous rafraichir
en visitant cette très belle exposition.

Elles sont surtout photographe, exposées sur les cimaises,
de la Galerie de la Filature, grâce à l’œil connaisseur
d’Emmanuelle Walter, commissaire de l’exposition.
Aurore Bagarry, Camille Michel,  sorties de l’Ecole d’Arles,
Anna Katharina Scheidegger, a fait ses études à l’École
Nationale  Supérieure des Arts Décoratifs de Paris et au
Fresnoy, studio national des arts contemporains à Tourcoing.
Trois femmes photographient les glaciers des Alpes et paysages
du Grand Nord pour souligner la beauté mais aussi la fragilité
de ces lieux menacés de disparition.

Les paysages qu’elles photographient appartiennent à
une double tradition, celle  de la description poétique et
intimiste du paysage, et celle qui considère le paysage
d’un point de vue  scientifique et précis. Entre exploration
plastique et démarche documentaire, leurs images sont le
fruit d’une expérience – de la randonnée glaciaire dans
les Alpes ou de l’expédition en embarcation entre la Gaspésie
et le Groenland. Les couleurs et les matières sont celles
des lieux extrêmes : banquises s’évanouissant dans le ciel,
reliefs des moraines, pointes des glaciers.
Aurore Bagarry, Camille Michel et Anna Katharina Scheidegger
semblent révéler à notre regard la profondeur
de la terre engendrant la surface, épiderme du monde
dont le spectacle nous brûle et nous agite.

Aurore Bagarry
www.aurorebagarry.com

Aurore Bagarry est une photographe et vidéaste française.
Née le 2 juin 1982 au Mans, elle vit à Saint-Brieuc.
Aurore Bagarry est représentée par la Galerie Sit Down
www.sitdown.fr
Aurore Bagarry est diplômée de l’École Nationale de la
Photographie d’Arles et des Gobelins de Paris, l’École
de l’image en Photographie, option traitement des images.
Son travail appréhende la relation entre la photographie
et le document. Cette exploration a pris plusieurs
formes : le portrait en studio (série Quelle histoire !, 2008),
la pratique de l’errance (Journal Japonais, 2012),
l’archéologie (Louqsor 2030, 2008-2013) et plus  récemment
la photographie de montagne (Glaciers, 2012-2017).
Aurore Bagarry courtoisie

Ses recherches ont été soutenues par le prix LVMH en 2008,
le ministère des affaires étrangères en 2009 et le
Centre National des Arts Plastiques en 2013 et 2015.
Pour Aurore Bagarry, la carte n’est pas l’objectif mais le
point de départ d’une exploration contemporaine.
C’est à un inventaire photographique des glaciers qu’elle
procède.Elle restitue l’emplacement des fleuves gelés
et reporte les points de vue photographiques comme
cela se faisait au 19e siècle.
Courtoisie Aurore Bagarry

Le recours à la chambre photographique, l’infinie qualité
de détails et la totale maitrise technique des rendus
de lumière et de couleur, renvoient aux approches
documentaires les plus exigeantes. Le style en est adopté
mais les choix de points de vue, de lumière et de cadrage
troublent l’impression de « déjà vu ». Ces glaciers ne
ressemblent ni à ceux, actuels, issus de la conquête sportive,
ni à ceux enregistrés par les glaciologues  contemporains,
ni encore aux images « noir et blanc » des glaciers d’albumine,
de collodion ou de gélatine qui  ont pâli avec le temps.
La vision est revitalisée ici, via la couleur, dans la rencontre
extrême et sensible entre une jeune femme photographe et
des sites qui, s’ils ne sont plus considérés comme maudits,
n’en restent pas moins fascinants.
CAMILLE MICHEL
www.camillem.net

Camille Michel est une photographe française.
Née le 27 mars 1988 à Aulnoye-Aymeries, elle vit et
travaille à Paris.
Elle est lauréate du Prix Filature mulhouse015,
biennale de la jeune création contemporaine.
Depuis 2015, son travail est représenté par le studio
Hans Lucas www.hanslucas.com

Camille Michel est une photographe française ayant
étudié les arts à Paris 8 et la photographie à
l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles.
Ses photographies constituent des documentaires poétiques.
Dans son travail elle s’intéresse à la relation entre l’homme
et l’environnement, et à leurs impacts respectifs,
dans les sociétés proches de la nature. L’influence
d’une nature, parfois hostile, sur le mode de vie de l’homme
mais aussi les dommages humains sur l’environnement.
Quelles relations entretiennent l’homme et la nature au
21e siècle ? Que reste-t-il de la culture traditionnelle ?
Quel est l’impact de l’industrialisation ? Elle documente
avec la photographie la vie quotidienne de populations
et de communautés en période de bouleversements.
On imagine à peine cette jolie jeune femme partant en
expédition dans le grand nord, s’embarquant avec des
scientifiques.

Dans l’exposition Cold Wave, Camille Michel livre
le portrait d’un Groenland contemporain, tiraillé
entre tradition et modernité. Uummannaq est un documentaire
sur un village au Nord. Stories from the Sea résulte
d’un voyage sur un bateau d’expédition le long de la côte Ouest.
Sur l’île, les modes de vie et de consommation s’occidentalisent.
La pêche s’industrialise. Les chiens de traîneaux ne sont
plus beaucoup utilisés. Ils cohabitent maintenant sur la
banquise avec les voitures, les quads et les scooters.

Pack of dogs on ice looking for someone Camille Michel courtoisie

Les téléphones portables et les réseaux sociaux
sont à la mode ! Des infrastructures modernes marquent
le paysage : supermarchés, café, station-service.
Les importations de nourriture industrielle et
de produits européens permettent de rendre la vie
plus simple mais génèrent des problèmes de santé comme
le diabète et aussi une importante pollution.
Dans le village, tous les déchets sont brûlés en plein air.
Uummannaq, Greenland, 2015. Camille Michel courtoisie
Uummannaq, Groenland, 2015.

D’inquiétantes traces de dioxine ont été relevées dans
les eaux du lacs. La santé des habitants et la sécurité
alimentaire sont menacées. Beaucoup d’habitants partent
vers Nuuk la capitale ou le Danemark à la recherche de
travail et d’une vie plus confortable.
Le changement climatique est-il plus responsable
des problèmes que la course à l’économie globale moderne
qui transforme désormais la société Groenlandaise en
une société matérialiste ?
Anna Katharina Scheidegger
www.annakatharina.org


Anna Katharina Scheidegger pratique la photographie,
le film et la vidéo.
Née en 1976 en Suisse, elle vit et travaille à Paris.
Anna Katharina Scheidegger a fait ses études à
l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris
et au Fresnoy,
studio national des arts contemporains à Tourcoing.
Elle était membre de l’Académie de France à Madrid et est
actuellement artiste en résidence au MAC VAL (Musée d’Art
Contemporain du Val-de-Marne) et à la Cité internationale
des Arts à Paris.
Anna Katharina Scheidegger courtoisie

Ses oeuvres nous font découvrir des phénomènes urbains, le lien
passé et futur entre l’architecture, le pouvoir et la société.
Avec la photographie et la vidéo, elle affirme la primauté
du documentaire. Son travail l’amène progressivement vers
des sujets pesants, difficiles. Elle travaille de plus en plus
souvent sur des gens à la marge de la société, attirés par ces
extrêmes, s’approchant au bord de l’envergure des modèles
de vie possibles.
Anna Katharina Scheidegger courtoisie

Les glaciers suisses se sont considérablement réduits
durant le 20e siècle, avec un affaissement atteignant une
vingtaine de mètres au cours des quinze dernières années.
Pour les protéger du réchauffement climatique, les scientifiques
ont entrepris une opération audacieuse : chaque été, ils emballent
les glaciers les plus vulnérables dans des kilomètres de bâche
isolante pour les mettre à l’abri des rayons du soleil.
Témoignant de cette lutte acharnée, les images
d’Anna Katharina Scheidegger dégagent une esthétique
tragiquement extraordinaire.

Les villageois de la vallée de Fiesch en Suisse, dépendants
de la nature et du tourisme, s’arrangent avec Dieu, les esprits
et les projets scientifiques sans qu’aucun ne puisse exclure
l’autre, avec comme unique but de conserver le fondement
de leur communauté autant identitaire qu’économique,
le coeur de leur existence : le glacier d’Aletsch.
Dans cette vallée du bout du monde, entre mythes et sciences,
l’écologie et la tradition se fondent dans une avancée
imperturbable vers l’avenir.
Anna_Katharina Scheidegger courtoisie

Anna Katharina Scheidegger est lauréate de nombreux prix tels
que le prix Artiste-Air Suisse et le prix de la Photo de Berne.
Ses oeuvres font, entre autres, partie de la collection du CNAP
et de la Maison européenne de la photographie
rencontre, visite guidée en présence de Camille Michel
samedi 10 juin 11h
dans le cadre de mulhouse017 biennale de la jeune
création contemporaine
entrée libre en galerie
www.mulhouse.fr/fr/mulhouse-017
LA GALERIE DE LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE
Galerie en entrée libre
du mardi au samedi de 11h à 18h30
les dimanches de 14h à 18h et les soirs de spectacles
20 allée Nathan Katz – 68090 Mulhouse cedex
T +33 (0)3 89 36 28 28 – www.lafilature.org
La Filature, Scène nationale, est membre de Versant Est
Réseau art contemporain Alsace http://versantest.org
et de la Régionale

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.