Marie Paule Bilger – Take care

« Mettre en place mon territoire
Contempler le monde
Positionner mon regard
Poser mon geste pictural
Eterniser l’éphémère »
Marie Paule Bilger

mp-bilger-take-care-lezad-colmar15-1-2010-16.1263682491.jpg

n’oubliez pas le clic sur la photo

Le choix de Marie Paule Bilger du titre, pour son exposition, à l’Espace Lézard de Colmar,  n’est pas anodin, la légèreté, la fragilité du support, l’éphémère de la floraison, pour nous rendre attentif à la beauté de la nature qui nous environne, beauté à laquelle nous ne prêtons pas suffisamment attention. Lorsque l’art si conforme, on imagine presque que c’est l’inverse.mp-bilger-take-care-lezad-colmar15-1-2010-29.1263683380.jpg
Il y a 5 ans, elle a vu la couleur qui dégoulinait d’un verre, elle a aimé ceci et trouvé intéressant de continuer son travail en ce sens. Après les bestioles,  dit-elle, elle est revenue à la peinture. C’est en allant au Japon que ce rapport à la nature, en ayant travaillé sur l’animal auparavant, lui apparut  le même, des instants à vivre avec la nature, sa beauté.mp-bilger.1263683042.jpg
Le choix du blanc est délibéré,  sans aucune transparence, en faisant l’expérimentation de la couleur, même sur des sacs de congélation.
Les trésors collectés dans la nature proposés sous forme d’herbiers frémissants, pour souligner la fragilité, l’éphémère des choses, mais aussi sa participation au combat écologique.
Il faut souligner autant la beauté, la délicatesse, que la qualité de son travail. Techniquement c’est une prouesse  assez exceptionnelle, c’est un travail d’anticipation, il faut peindre les premiers plans en premier, et finir par les arrières plans une technique difficile, comme celle de la peinture sous verre.
Cela montre la joie simple de la vision d’arbres en fleurs, qui emporte notre regard vers le haut, la rêverie et tout à la fois la prise de conscience de ce qu’il faut préserver. Préservation pourrait également être le thème de ses peintures sur sac de congélation.

« Vivre seulement pour l’instant, contempler la lune,
la neige, les cerisiers en fleurs et les érables rouges ;
chanter des airs, boire, se divertir et se laisser flotter
comme flotte la gourde au fil de l’eau… »
Dit du Monde flottant (Ukiyo Monogatari) d’Asai Ryoi

mp-bilger-take-care-lezad-colmar15-1-2010-14.1263683177.jpgDans une sorte d’herbier peint Marie-Paule Bilger représente sur cet objet industriel, courant et polluant, ce que la nature a de plus insignifiant et de plus beau à la fois : feuilles, graines, herbes, autant de choses qu’elle aime ramasser, collecter, représenter. Autant de choses tellement courantes qu’on a tendance à les oublier, à oublier qu’elles pourraient un jour disparaître, si on n’y prend pas garde, si on ne les préserve pas. Tout comme elle aime figer ses visions mp-bilger-herbier.1263993780.jpgéphémères dans ses œuvres, Marie-Paule Bilger aime conserver ses sensations dans ces petits poèmes visant à dire l’évanescence des choses que sont les häikus.
A l’Espace Lézard, c’est déjà le printemps dans la grisaille de l’hiver.
Elle animera un atelier haïku pour les enfants de 8 à 10 ans les samedis 30 janvier et 20 février de 15 à 16 h. Places limitées sur inscription au 03.89.41.70.77.
Y ALLER du 15 janvier au 6 mars, du lundi au vendredi de 14 h 30 à 18 h 30, le samedi de 14 h 30 à 17 h 30. Entrée libre Espace Lézard, 2 bld du Champ de Mars, Colmar : 03 89 41 70
74 mp-bilger-take-care-lezad-colmar15-1-2010-21.1263683582.jpg
contact : @lezard.org/
http://www.lezard.org

photos de l’auteur
 

James Ensor – le maître du fantastique

« Faut-il Crever pour être aimé dans le monde des étriqués ou chez les pâles sirs de Beaudrucherie »
James Ensor

ensor-squelettes-se-disputant-un-hareng-saur.1263433110.jpgAu hit-parade des artistes les plus bizarroïdes, le Belge James Ensor (1861-1949) mérite une médaille d’or. C’est en tout cas l’impression qui domine en admirant les 90 peintures et dessins réunis au musée d’Orsay. Masques grimaçants, squelettes se battant pour un hareng saur, en référence à son nom
‘Art  En Sor’, Jésus paradant à Bruxelles et des autoportraits parfois poignants : Ensor, dont les couleurs éclatantes rappellent l’impressionnisme ou le fauvisme, mais dont les sujets étranges annoncent le surréalisme avec des décennies d’avance, est inclassable dans le domaine de l’histoire de l’art. C’est un solitaire, non récupéré dans aucun mouvement. Cet isolement le rend aussi amer, critique, acerbe, voire revanchard dans sa peinture. Mais quelle leçon de peinture, les couleurs éclatantes, violentes, des tonalités crues de rouges,  jaunes,  mauves, verts,  bleus. Ses maîtres : Goya, pour le goût du fantastique, Bruegel pour les scènes de foule très détaillées. C’est un artiste de la cruauté. Sont rassemblés crânes, sculptures monstrueuses et surtout masques lui ayant appartenu. Les carnets et croquis permettent d’approcher l’univers burlesque d’Ensor.
Ensor a réalisé 112 autoportraits, lequel choir pour illustrer mon propos ? ensor-autoportrait.1263433240.jpg Narcisse, ambiguë, chapeau fleuri, où il n’hésite pas à se ridiculiser, le pisseur, gravure où il est de dos et se soulage contre un mur, ou encore, l’entrée du Christ à Bruxelles, s’identifiant au martyr en proie aux critiques. Et comme s’il défiait la mort  dans beaucoup de toiles il se montre plusieurs fois sous forme de squelette. Novateur il a introduit les graffitis dans la peinture. Il participe à l’élaboration de son propre mythe. Il peint lors de ses débuts dans l’indifférence générale.
Il s’inspire de la boutique maternelle, un bric-à–brac baroque de coquillages, de chinoiseries, de souvenirs, de curiosités, des tenues  de sa grand’mère. Scatologique, (eau-forte, le roi au centre, l’armée bourgeoise à droite, le clergé à gauche, nourrissent le peuple de leurs excréments) satirique, agressif, étrange
« J’ai donné un style libre,(….) reflétant mes mépris,
mes joies, mes peines…) »

 Il s’exerce aussi à faire vibrer la lumière dans ses toiles,
en peignant un univers brûlant, fantastique, grimaçant,
caricatural, une symphonie de couleurs tranchées.
Ses sujets, les natures mortes, la musique, la médecine,
la mise en scène de ses critiques et détracteurs.

ensor-alimentation-doctrinaire.1263433343.jpg

Soudain reconnu, à la fin de sa vie, nommé baron par le roi,
il n’est pas dupe, mais apaisé Il assiste en 1930 à l’inauguration
d’un monument à sa gloire. Une radio annonce par erreur son
décès, en 1942 il va se recueillir devant sa propre statue.
Musée d’Orsay jusqu’au 4 février 2010
scan provenant du catalogue

Chefs d'oeuvre du musée Von Der Heydt au musée Marmottan

Le Musée allemand Von-der-Heydt de Wuppertal (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) et le Musée Marmottan-Monet, à Paris, ayant conclu un accord, chacun accueille une cinquantaine d’oeuvres prêtées par l’autre. Des Monet sont partis en Allemagne. En échange, Marmottan présente une anthologie des avant-gardes allemandes de la première moitié du XXe siècle et ceci jusqu’au 20 février 2010
Trois ensembles se distinguent : celui du groupe Die Brücke (« le pont »), fondé à Dresde en 1905, et dont Ernst Ludwig Kirchner fut le héros ; celui du Blaue Reiter (« le cavalier bleu »), qui s’est créé à Munich en 1911 autour de Vassily Kandinsky et de Franz Marc ; et, dans les années 1920, la nouvelle objectivité, qu’incarne Otto Dix.
D’emblée on est saisi par la profusion, presque l’agression des couleurs,  des nuances d’orange et de rouge, des tourbillons de courbes bleues, des ciels jaunes pâles, des obliques outremers, des triangles coupants. La raillerie, l’ironie, le sacrilège sont sous-entendus. C’est une occasion rare d’admirer des toiles de premier plan.
Voici ce qu’en dit Philippe Dagen
 » Pour Kandinsky, Jawlensky, Marc ou encore August Macke, la couleur est exaltation. Lyrique, panthéiste, elle célèbre les filles fleurs, les couchants, une nature pure. Ces peintres sont beaucoup plus proches de Monet, qui les reçoit, que ne le sont Kirchner et les siens, qui se placent sous l’autorité d’Edvard Munch. Opportunément, celui-ci ouvre le parcours : un terrible portrait de jeune fille vêtue et chapeautée de rouge, allégorie de l’angoisse. « 

munch.1262731646.jpgEdvard Munch (1863-1944)Jeune fille au chapeau rouge, vers 1905
« La concentration expressive et tendue de la forme et les couleurs saturées à dominantes rouge et noir confèrent à ce portrait d’enfant un sentiment d’angoisse et une évocation particulièrement pessimiste et inquiète dela destinée humaine. (…) Ce portrait peint avec une extrême économie de moyens témoigne d’une grande hardiesse plastique. » [Christine Poullain]



Un vrai choc :
Emil Nolde (1867-1956) Le Pont, 1910nolde.1262731850.jpg
Un pont qui, pourrait être peint par Monet, où les violets du pont et les jaunes de l’eau se juxtaposent comme dans une leçon sur les couleurs complémentaires, un parapet bleuté, sous un ciel rose, avec des flammèches rougeoyantes parsemé de bleu, qui forme une perspective avec l’eau dans les mêmes pigments , le vert de la forêt et le rivage
 
À la Beauté , 
« L’Hommage à la Beauté d’Otto Dix, tableau de 1922, met en spectacle avec ironie cette défaite et cet effacement de l’Expressionnisme. Le peintre en personne est au centre. Costume élégant, toilette soignée. Ce dandy tient dans une main l’écouteur d’un téléphone. Arrière-fond, un décor artificiel de style néo-classique, avec un salon de danse où un musicien noir rythme du jazz à la batterie. »
 [Lionel Richard)à la laideur
Otto Dix (1891-1969) Leonie, 1923 est une lithographie en couleursotto-dix-leonie-litho.1262732668.jpg
L ’image est une caricature, Léonie est laide, c’est du pur réalisme, le visage est détaillé au scalpel, sans complaisance, de savant glacis et rehauts rouges  en font un portrait saisissant annonciateur des troubles à venir.




Kees Van Dongen (1877-1968)
Nu de jeune fille, 1906
 « Ce tableau montre une femme nue, de face, à mi corps, dont la nudité sensuelle et librement dévoilée est mise en valeur par une lourde chevelure qui la révèle et l’encadre, peinte dans des accords chromatiques audacieux bleu sombre et rouge, qui contrastent avec la clarté lumineuse du corps aux formes généreuses et à l’insolence heureuse. » [Christine Poullain]kees-van-dongen.1262732846.jpg
Alexej von Jawlensky (1864-1941)
Les Yeux noirs, 1912
 « Die Schwarzen Augen montre en miroir dans un visage dessiné par de larges cernes noirs comment l’artiste met en correspondance la réalité du monde extérieur et sa vision intérieure. Libéré de tout élément accessoire, le visage de la femme aux yeux noirs n’exprime que le nécessaire, impérieux semble-t-il, son regard tendu et profond renforcé par le rouge des joues, le jaune du front, devenu sujet même du tableau. » [Christine Poullain]
Alexej von Jawlensky (1864-1941) Jeune fille aux pivoines, 1909
alexis-jawlenski.1262732986.jpg « Mädchen mit Pfingstrosen montre le portrait à mi-corps d’une femme à l’expression méditative, la tête légèrement penchée sur le côté, les yeux mi-clos. La couleur de sa veste et de son chapeau posée en larges touches et hachures rouge vif semées de petits points noir et blanc entre en harmonie dissonante et puissante avec le vert jaune de son visage et de ses avant-bras et le vert acide du fond. Il émane de ce portrait aux tons stridents, et de manière paradoxale, une intériorité silencieuse qui évoque fortement la nécessité spirituelle prônée par Kandinsky. » [Christine Poullain]

–––
Il faudrait tous les citer, Kandinsky, Pechstein, Nolde, Jawlensky, Münter, Marc et Macke, Felixmüller, Dix et Grosz, Max Beckmann, Delaunay, Karl Schmidt-Rottluff, Eberslöh, Oppenheimer, Kees van Dongen, Heckel, Dufy, Müller, Kokoschka, Kirchner, Morgner, Georges Braque, qui nous enchantent et nous abreuvent par le lyrisme des couleurs
A l’origine du musée se trouvent les collections privées de deux cités prospères de la sidérurgie et du textile, Elberfeld et Barmen, qui fusionnent en 1929 seulement pour fonder Wuppertal. En achetant largement, en organisant des expositions, en conjuguant leurs forces, les banquiers von der Heydt et les industriels locaux défendent très tôt l’art de leur temps. Ils exposent même les Munichois du Blaue Reiter dès 1910, avant la fondation du mouvement. Rien d’étonnant : à Essen, Düsseldorf ou Cologne, il en va de même. Les collectionneurs, dans l’empire de Guillaume II, sont infiniment plus actifs et avant-gardistes que ceux de notre IIIe République – y compris pour ce qui est du postimpressionnisme et du fauvisme parisiens. En 1914, il y a des Dufy, des Van Dongen et des Braque à Wuppertal. Il n’y en a pas un dans un musée français.
Cette tendance se maintient constamment jusqu’en 1933. Le nazisme lui est fatal. Il y a d’abord les saisies de la campagne contre l’art dit « dégénéré », puis les destructions de la guerre. Insultes, pillages, bûchers : de 1937 à 1945, le Musée de Wuppertal perd 1 680 oeuvres, dont 531 sont détruites.
Dès 1910, longtemps avant qu’Elberfeld et Barmen ne soient réunis pour former la ville actuelle de Wuppertal, le musée d’Elberfeld et le Barmer Kunstverein commencèrent à exposer et collectionner les oeuvres des expressionnistes et de leurs successeurs. Des dons importants de collectionneurs privés, au premier rang desquels August et Eduard von der Heydt, vinrent enrichir ces fonds. En dépit des nombreuses pertes occasionnées par les confiscations d’oeuvres « dégénérées » par le régime nazi en 1937-1938, l’actuel musée Von der Heydt peut s’enorgueillir, grâce à des dons et acquisitions significatives, de posséder à nouveau une collection exceptionnelle d’art expressionniste. Les oeuvres des représentants de la Nouvelle Objectivité constituent un autre point fort des collections. (source musée marmottan)

Robert Rauschenberg au musée Tinguely

bac-traversee-du-rhin-baselmedium.1261443576.JPGAller au musée Tinguely, est un plaisir sans nom, un cheminement vers l’art. Depuis le Schifflände, vous empruntez un petit chemin qui grimpe à travers des boutiques anciennes, aux vitrines de scribes, qui présentent des plumes anciennes, des plumes d’oies authentiques, des encriers de collections, dans le quartier de l’ancienne université de mathématiques, aux villas bourgeoises, à la hauteur de la cathédrale, gothique comme la cathédrale de Strasbourg,bale-05-06-2009.1261443351.JPG vous descendez les hautes marches des escaliers, pour aller jusqu’à l’embarcadère situé en contrebas, au bord du Rhin. Là vous prenez le bac, qui à la force du courant, par un ingénieux système de filin, vous transporte sur l’autre rive. Puis vous cheminez au bord du Rhin, en croisant, joggueurs, poussettes, amoureux, passants, arrivés au Parc de la Solitude, une sculpture de Niki de St Phalle, puis le bassin avec la fontaine de Tinguely, vous avez le choix,  vous faites une pause au bistrot chez « Jeannot » (entendez par là Tinguely) pour attaquer de pied ferme le musée Tinguely.
 L’exposition actuelle est consacrée à Robert Rauschenberg et à sa complicité avec Jean Tinguely et Niki de St Phalle.
«J’éprouve de la sympathie pour les objets abandonnés, je fais donc de mon mieux pour les sauver.»

Rauschenberg nourrissait de fait une affection viscérale pour ce type de détritus.
Le rauchenberg-the-door-medium.1261441958.JPGMuseum Tinguely présente jusqu’au 17 janvier 2010 une série d’œuvres en métal peu connues de Robert Rauschenberg. Adepte du recyclage, Rauschenberg a inventé de nouvelles manières d’utiliser ce que les autres jettent au rebut, donnant aux détritus une seconde vie extrêmement révélatrice. Dans son studio jonché d’objets disparates, il a choisi une approche sans détour en créant les Gluts (1986–89 et 1991–95), sa dernière série de sculptures. Pendant près de dix ans, Rauschenberg s’est régulièrement rendu au Gulf Iron and Metal Junkyard, situé non loin de chez lui, près de Fort Myers, en Floride, dans le but d’y collecter des éléments métalliques comme des panneaux de circulation, des pots d’échappement ou des grilles de radiateurs. Il a ensuite incorporé ces éléments à ses assemblages poétiques et pleins d’humour, où l’ensemble devient plus important que la somme des parties.
L’exposition a été organisée par la Collection Peggy Guggenheim à Venise, où elle fut montrée pour la première fois pendant l’été 2009. Elle rend hommage à cet artiste de génie un an après sa mort. Le commissariat de l’exposition a été assuré par Susan Davidson, conservatrice au musée Guggenheim de New York, et David White, conservateur à l’Estate of Robert Rauschenberg. Parallèlement à Gluts, le Musée Tinguely présente une exposition consacrée à la collaboration entre Robert Rauschenberg et Jean Tinguely au début des années 1960.
A propos de la série Gluts, Susan Davidson raconte que, dans les années 1980, le travail artistique de Rauschenberg s’est de plus en plus orienté vers l’exploration des propriétés visuelles du métal. Qu’il s’agisse d’assembler des objets métalliques glanés à droite, à gauche ou d’expérimenter de nouvelles manières de sérigraphier ses photographies sur des supports en aluminium, en acier inoxydable, en bronze, en laiton ou en cuivre, Rauschenberg cherchait à exploiter les possibilités des matériaux: réflexion, texture, sculpture et développement de thématiques diverses. Les premières œuvres créées dans cette nouvelle matière sont les Gluts. La série a été inspirée par une visite à Houston à l’occasion de l’exposition « Robert Rauschenberg, Work from Four Series: A Sesquicentennial Exhibition », organisée au musée d’Art contemporain de la ville.rauschenberg-money-thrower-for-tinguely.1261442129.JPG Au milieu des années 1980, l’économie du Texas était en pleine récession en raison d’une surabondance (glut en anglais) de l’offre sur le marché pétrolier. Rauschenberg a pris conscience de la misère économique de la région tandis qu’il collectait des panneaux de stations essence et des éléments automobiles et industriels endommagés qui jonchaient le paysage. À son retour à son studio, sur l’île de Captiva, en Floride, il a transformé ces détritus métalliques en reliefs muraux et en sculptures qui rappellent les pièces des Combines. Lorsqu’on l’interrogeait sur la signification de Gluts, Rauschenberg répondait:

«Nous vivons à une époque de surabondance. L’avidité est sans limite. Je ne fais que l’exposer, j’essaie de réveiller les gens. Je veux simplement confronter les individus avec leurs ruines […] Les Gluts sont des sortes de souvenirs sans nostalgie. À mes yeux, elles doivent permettre aux gens de regarder tout objet du point de vue des potentialités qu’il contient.»

rauschenberg-snow-crac-crystal.1261442277.JPG

Rauschenberg a choisi ces objets non seulement pour leur dimension quotidienne, mais aussi pour leurs propriétés formelles. Pris individuellement ou collectivement, ces matériaux constituent la base même de son langage artistique.
photos de l’auteur

Rivalités à Venise

Cette remarquable exposition me ramène avec plaisir à mon récent séjour à Venise, entre autre à la Scuola  Grande San Rocco, véritable chapelle sixtine peinte par Jocopo Tintoretto. Mais il ne faut pas s’y tromper, les toiles n’ont pas été décrochées des églises et musées vénitiens, à part quelques unes, mais proviennent du monde entier. C’est ce qui en fait son intérêt.
Je ne m’étendrai pas sur l’intégralité de l’exposition, le mini-site du Louvre étant fort bien construit, l’exposition elle-même fort bien présentée, avec un audio-guide « intelligent » qui vous guide à travers les diverses salles et grâce auquel rien ne vous échappe ou presque de cette merveilleuse exposition.
Deux toiles ont un été un vrai coup de cœur pour moi, 2 sujets récurrents dans l’histoire de l’art :
Sous le titre la femme désirée, le nu féminin à Venise :
Le nu féminin est un des thèmes les plus représentatifs de la peinture vénitienne du XVIe s. Ce genre trouve son origine dans les images de femme à la beauté idéale peintes par Giovani Bellini et Giorgione au début du siècle (rien à voir avec les femmes grasses, cellulitiques de Renoir vues au Grand Palais)
La femme nue apparaît aussi bien dans des scènes historiques que dans les images où son corps étendu, offert à la contemplation, devient le sujet principal du tableau. Ce thème érotique devient incontournable pour tous les peintres vénitiens ou étrangers dans la lagune.
Titien triomphe dans ce genre sensuel, et ses nus sont recherchés par les cours princières d’Europe. Ses mythologies peintes pour Philippe II d’Espagne montrant le corps féminin dans des positions variés servent de modèles. Véronèse les transpose dans un style serein et mesuré, tandis que Tintoret leur confère un caractère énergique souvent empreint d’ironie. Bassano, moins intéressé par ce sujet cherche à saisir le mouvement instantané et la vérité psychologique de l’événement.
titien-danae.1261446626.JPG
Danaë recevant la pluie d’or, accompagnée de sa servante cupide, du Titien, oeuvre déjà vue au Prado.
Acrisios, le roi d’Argos, enferma sa fille, engendrée avec Eurydicé, dans une tour de bronze. Il avait appris d’un oracle que le fils de celle-ci allait le tuer. Zeus la rejoindra sous la forme d’une pluie d’or et lui donnera un fils du nom de Persée. Acrisios jettera l’enfant et sa mère à la mer, enfermés dans un coffre qui échouera sur l’île de Sériphos. Le frère du roi, un pêcheur nommé Dictys (filet), les sauvera et leur offrira le gîte et le couvert. Le roi de l’île de Sériphos, Polydectès, tentera de tuer Persée qui protégeait Danaé dont il était amoureux. Il demandera au jeune homme lui ramener la tête de la Gorgone Méduse au titre du tribut qu’il devait lui verser. Il emmurera Danaé dans un sanctuaire sans nourriture, jusqu’à ce qu’elle accepte de l’épouser. Persée, rentré l’année suivante avec sa femme Andromède, libérera Danaé à temps et pétrifiera le roi et sa cour grâce à la tête de la Gorgone qui transformait en pierre ceux qui la regardaient. Persée confiera la royauté à Dictys et amènera sa femme et sa mère à Argos où il tuera accidentellement Acrisios. Danaé se rendra en Italie, selon Virgile, et échouera sur la côte de Latium en raison d’une tempête. Il fondera la cité d’Ardée avec les colons argiens. L’un de ses petits-enfants, Turnus, sera le rival d’Enée pour la main de Lavinia.

tintoret-suzanne-et-les-vieillards.1261446751.jpg

Ou encore Suzanne et les vieillards du Tintoret (Vienne Gemälde Gallery) est un tableau d’une beauté saisissante, A Babylone. Suzanne y est une très belle, très pieuse mère de famille, Elle se regarde dans un miroir, épiée par des vieillards lubriques qui la surprennent aux bains. Elle les repousse. Pour se venger, ils l’accusent d’adultère, de coquetterie et de provocation.  Les deux notables licencieux sont juges au tribunal religieux : ils ont donc toutes chances de la faire condamner. Mais le jeune prophète Daniel les confond en les faisant interroger séparément. Les deux lâches sont alors condamnés et lapidés.
Vous trouverez des détails sur ce blog
photo 1 de l’auteur

La confusion des sens à l'espace Vuitton

Indissociable du monde du voyage, la Maison Louis Vuitton à Paris
se plaît à traiter de cette thématique dans les expositions qu’elle organise, au sein de son espace culturel. Pour sa dixième exposition, elle en propose une nouvelle approche, qui change un peu la donne, puisqu’elle invite, cette fois-ci, son spectateur à un voyage intérieur.

Un parcours dans lequel ses sens se troublent, bouleversant ainsi son rapport à la réalité pour une remise en question absolue de son existence et du monde qui l’entoure. Un périple au coeur des méandres d’une intériorité déstabilisante, puisque sans repères. Une

img_0656-medium.1260467345.JPG

 » confusion des sens « ,

comme l’indique le nom de l’événement, provoquée par la mise en scène de huit oeuvres d’artistes contemporains, toutes surprenantes. La commissaire de l’exposition est Fabienne Fulcheri que vous pouvez trouver dans sa présentation sur le site de l’exposition.

C’est une invitation à plonger à l’intérieur de nous-même, à être à l’écoute de notre corps et de nos sens afin de mieux nous comprendre, mais peut-être aussi de mieux saisir la complexité du monde qui nous entoure. Elle constitue une expérience à vivre et à éprouver qui bouscule notre perception autant que nos certitudes.

Le point de départ de cette exposition sensorielle est l’œuvre de l’artiste Olafur Eliasson, créée à l’occasion de l’inauguration de l’Espace culturel Louis Vuitton dans l’ascenseur central. Intitulée «Votre Perte des Sens», Olafur Eliasson a voulu pousser son exploration de la perception individuelle et du sens de soi avec «une chambre d’entropie sensorielle». Cet ascenseur, qui enveloppe le visiteur d’une obscurité totale, prend pleinement son sens dans cette exposition et en constitue la porte d’entrée autant réelle que symbolique.traumatheque-berdaguer-et-pejus.1260466954.JPG

A travers les créations de huit artistes, «La Confusion des Sens» trace un parcours qui amène le spectateur à prendre conscience de son corps, de sa place dans l’espace mais aussi à développer ses propres images mentales. Accueilli dès la vitrine par une nouvelle œuvre de Didier Fiuza Faustino, le visiteur découvre en prologue un texte qui semble s’arracher du mur avec une force à la fois violente et contenue. Le parcours se poursuit dans le hall, l’ascenseur puis l’espace d’exposition avec un ensemble d’œuvres qui redessine la géographie des lieux dans des contrastes lumineux allant du noir profond au blanc le plus aveuglant. Conjuguant abstraction et approche sensible du réel, les installations de Renaud Auguste-Dormeuil, Céleste Boursier-Mougenot, celeste-boursier-mougenot-elisabeth-itti.1260467079.JPGVéronique Joumard et Laurent Saksik nous invitent à nous perdre pour mieux nous retrouver,  l’approche plastique créant la distorsion nécessaire pour révéler l’invisible, appréhender l’insaisissable. Plus directement lié au corps, à ses dysfonctionnements et à sa «mécanique»  interne, le travail de Berdaguer & Péjus nous propose d’expérimenter une nouvelle version de leur Traumathèque. Laurent Grasso, enfin, présente une série inédite de tableaux qui interroge notre rapport à l’espace et au temps mais constitue aussi une relecture de son propre travail.veronique-joumard.1260466792.JPG

De l’ascenseur obscure d’Olafier Eliasson, au texte frappant de Didier Fiuza Faustino, en passant par la Traumathèque de Berdaguer et Péjus, le tout orchestré par des contrastes lumineux, le spectateur se perd, inconditionnellement. Mais s’il se perd, c’est pour mieux se retrouver.

Un parcours initiatique, une véritable quête de soi, à expérimenter à l’espace culturel de la Maison, 101 avenue des Champs-Elysées, jusqu’au 10 janvier 2010. Le catalogue de l’exposition m’a été gracieusement offert.

Sens de la fête et du plaisir, une occasion de profiter de la vue sur les Champs Elysées pendant la période de l’Avent.

champs-elysees.1260466500.JPG

Sur le site vous pouvez écouter les interviews des artistes, ainsi que la présentation par eux-mêmes de leurs oeuvres.

Un système de parcours par audio-guide par dédection dans l’espace permet un parcours facile, initiatique, déconcertant.

photos Elisabeth et JR Itti

La basilique San Stefano de Bologne

 san-stefano-bologna-vue.1259016760.jpg

La basilique de Santo Stefano est un complexe d’édifices religieux, assez étonnant, dans la ville de Bologne (Émilie-Romagne), en Italie du nord. Située dans le square éponyme, elle est connue localement comme Sette Chiese ( « Sept églises »).

san-stefano-bologna.1259016510.jpg

Selon la tradition, l’ensemble a été construit au cours du Ve siècle sur l’emplacement d’un temple dédié à la déesse Isis par Pétrone de Bologne qui était évêque de la ville.
Construites à l’image du Saint Sépulcre de Jérusalem, elles donnent sur une place bordée d’un palais Renaissance, l’église de Saint Jean Baptiste  ou église du Crucifix, VIIIe s siècle remaniée au  XI, l’église du Saint Sépulcre du Ve siècle, (restaurée au XIIe siècle, de forme polygonale et renfermant le tombeau de Saint Pétrone, patron de Bologne, elle donne accès à la charmante cour de Pilate par un portique du XIIIe siècle, connu sous le nom de « Cortile di Pilato ».san-stefano-bologna-cortile-pilate.1259016671.jpg Il relie les autres bâtiments de l’église de la Sainte Trinité (XIIIe siècle) puis à un cloître roman, transformé en musée, où l’on peut voir des peintures, des statues et des objets du culte. L’église de la Trinité abrite une adoration des mages, curieux groupe sculpté du 14e s en bois polychrome, puis l’église St Vital et Agricola (8e-11es) aux lignes sombres et robustes. On pense que les sarcophages des Saints Vitalis et Agricola sont peut être à Santo Stefano.

L’école bolognaise comporte de nombreux peintres et sculpteurs d’importance : Vitale da Bologna, Francia, les Carracci , Reni, Guercino, Crespi, Nicolo dell’Arca.

à signaler : Umberto Eco est titulaire de la chaire de sémiotique et directeur de l’École supérieure des sciences humaines à l’Université de Bologne, il en est professeur émérite depuis 2008

Bologne médiévale et universitaire

Bologne (Émilie-Romagne, Italie du nord ) est restée l’une des villes médiévales les mieux préservées d’Europe, possédant une grande valeur historique. En dépit des dommages considérables lors de bombardements en 1944, le centre historique de Bologne, l’un des plus grands d’Europe, recèle de richesses aussi bien médiévales, de la Renaissance que Baroques.
Moins touristique que ses voisines toscanes, elle est plus facile d’accès et vaut le détour incontestablement.
Les tours de Bologne, un des traits les plus caractéristiques de la ville, sont des structures architecturales militaires ou nobiliaires d’origine médiévale.
Entre les XIIe et XIIIe siècles, il s’est construit dans la ville un très grand nombre de ces édifices : on a parfois parlé de 180 tours, mais cette estimation, qui reposait sur une interprétation erronée d’actes notariés, est aujourd’hui considérée comme très excessive.
Les raisons pour lesquelles elles furent élevées ne sont pas encore très claires, mais on pense que les familles les plus riches, dans la période des luttes pour les investitures impériales et papales, les utilisaient comme instruments de défense autant que comme symboles de pouvoir.bologne-27.1258669780.JPG
Un grand nombre de tours furent abattues au cours du XIIIe siècle ou ont fini par s’écrouler.  Il subsiste  des deux grandes tours Asinelli et Garisenda, penchées comme celle de Pise. 2tours_bologne.1258667640.jpg
La Piazza Maggiore est la principale place de la ville dont la forme actuelle date du XVe siècle. Cette place contient les principaux bâtiments médiévaux de la Ville. En effet, le Palazzo d’Accursio, la Basilique San Petronio, le Palais des Notaires, le Palazzo del Podestà et le Palazzo dei Banchi donne sur cette place. La place est adjacente à une autre place remarquable de la ville, la Piazza Nettuno.
Le Palazzo d’Accursio, aussi appelé Palazzo Comunale, est la mairie de Bologne. À l’origine, résidence d’Accursius, il devint vite le siège du pouvoir bolonais. Le palais qui vit le couronnement de Charles Quint, possède de nombreuses fresques retraçant l’histoire de la ville.
Un musée Giorgio Morandi se trouve à l’étage.
La Basilique de San Petronio est la plus grande église de la ville, et la cinquième au monde. La Basilique dont la construction a commencé en 1390, est située sur la Piazza Maggiore et elle est une des principales curiosités de la ville, grâce notamment à sa façade inachevée.
Le portail, de Jacopo della Quercia, comporte des scènes de l’Ancien Testament, la Vierge et saint Pétrone dans le tympan jacopo-della-quercia-bologne.1258668078.JPGet les portes latérales sont de Niccolò Tribolo.
Le chœur comporte des stalles en marqueterie et les orgues de Lorenzo da Prato (1475) sont les plus anciennes d’Italie.
Les multiples chapelles sont séparées de la nef par des transennes. Certaines ont été recouvertes de fresques, en 1415, par Giovanni da Modena, illustrant La Divine Comédie.
Michel Ange jeune, alors qu’il a sculpté un autre David pour San Domenico, il se serait inspirée du Portail et de la représentation de la vierge par Jacopo della Quercia pour la sculpture de la Pieta de St Pierre de Rome. La construction de l’édifice qui avait pour intention de dépasser la Basilique Saint-Pierre de Rome, ne fut jamais achevée. On peut remarquer que la façade n’est pas revêtue du marbre initialement prévu
C’est la cinquième plus grande église au monde, avec ses 132 mètres de longueur et ses 60 mètres de largeur. Sa voûte culmine à 45 mètres 1de hauteur et sa façade à 51 m. nicolo_san_petronio_cacciata_dal_paradiso_bologna_san_petronio_1425-1438.1258668755.jpg
Une méridienne, instrument d’astronomie destiné à suivre les variations de la hauteur du soleil à midi, fonctionne dans la basilique, à l’image de celle que l’on peut voir à St Sulpice à Paris.
Le Palazzo dei Banchi est un palais, datant des XVe et XVIe siècles situé sur la Piazza Maggiore. C’est de là que part que le célèbre portique : le Pavaglione.
Le Palais des Notaires ( Palazzo dei Notai ) est un palais érigé par la société des Notaires en 1381. L’une des façades a été refaite en 1437, et le bâtiment rénové dans son ensemble au début du XXe siècle.
La Fontaine de Neptune ( La Fontana del Nettuno ) est une monumentale sculpture de bronze posée sur un socle. Réalisé par le sculpteur Jean de Boulogne (Douai 1529-Florence 1608) par la volonté de Charles Borromée entre 1563 et 1567, la statue trône sur la Piazza Nettuno devant le Palais du Roi Enzo.
Le Palais du Roi Enzo ( Palazzo Re Enzo ) fut construit en 1245, et servira de prison au roi Enzio de Sardaigne jusqu’à sa mort en 1272. Il est situé à côté du Palais du Podestat.
Le Palazzo Bentivoglio Pepoli est une prestigieuse demeure de campagne datant des XVe et XVIe siècles, située de nos jours à proximité immédiate du centre urbain. Il fut édifié à la fin du XVe siècle par Alessandro Bentivoglio. Avec Alessandro Pepoli, au XVIIIe siècle, la villa fut réaménagée par le célèbre architecte néoclassique Angelo Venturoli et devint un centre de vie mondaine et culturelle très prisé.
Le Palais Magnani et ses fresques de l’Histoire de la fondation de Rome par l’académie bolonaise des Incamminati des frères Carrache.
Le Palais dell’Archiginnasio, édifice en style gothique datant du XVIe siècle ,et son théâtre anatomique (transformé en bibliothèque par Napoléon).palais-dellarchiginnasio-bologne.1258669240.JPG
 
Siège de l’Université de Bologne depuis le XVIe siècle, le palais est l’œuvre de l’architecte Antonio Morandi dit Il Terribilia.
Le théâtre anatomique de Bologne est l’un des rares à avoir été conservés jusqu’à aujourd’hui, notamment  par une opération récente avec le concours d’ une somme réunie grâce à une loterie.
On trouve à l’intérieur de l’installation,  les statues en bois de plusieurs grands anatomistes passés par la ville et l’université de Bologne, ainsi que deux figures marquantes de l’histoire de la médecine durant l’Antiquité grecque. Au total, douze personnages sont représentés : Hippocrate, Claude Galien, Fabrizio Bartoletti, Giovanni Girolamo Sbaraglia, Marcello Malpighi, Carlo Fracassati, Mondino de’ Liuzzi, Bartolomeo da Varignana, Pietro d’Argelata, Costanzo Varolio, Giulio Cesare Aranzio et Gaspare Tagliacozzi Trigambe, entourant une table de dissection.anatomical_theatre_of_the_archiginnasio_bologna_italy_-_the_dissection_table.1258668981.jpg
Mon préféré est l’ancêtre des chirurgiens plasticiens, qui se reconnaît grâce au nez qu’il tient dans sa main gauche.
Napoléon en 1803 transféra l’étude à palazzo Poggi et transforma l’Archiginnasio en bibliothèque communale.
Le monument aux morts sur la Piazza Maggiore renvoie à des œuvres de Boltanski, Ce mur du souvenir et d’hommages a été constitué pendant et après la guerre, avec les photos, qu’apportaient les survivants, qui s’informaient du sort des disparus.
Un autre lieu a retenu toute mon attention, c’est le musée de l’anatomie, où l’on peut voir, des personnages, des fœtus en cire, et la leçon d’obstétrique.

Les femmes qui aiment sont dangereuses

Laure Adler :
« Une femme amoureuse en vaut cent. Par sa puissance sexuelle et son intelligence du cœur, elle peut en se donnant à celui qu’elle a choisi, le capturer dans les rets de son désir et faire de lui son égal, voire son esclave. Le désir de la femme a toujours été perçu, et sous toutes les latitudes, plus fort, plus ensorcelant, plus mystérieux que le désir des hommes. »

adler-lecosse.1258498738.jpg


 

A l’origine était  la femme, plurielle par nature, tout à tour, objet d’amour, de fascination et de crainte. De la Venus de Willendorf, image d’un idéal féminin tout-puissant, à la mariée de Niki de St Phalle, offrant le regard de l’artiste sur sa propre destinée, la quête de l’éternel féminin jalonne l’histoire de l’art depuis les temps les plus anciens. Figures mythiques et tutélaires, les héroïnes amoureuses, d’Eve à Rita Hayworth et de Bethsabée à Camille Claudel, se révèlent brutales ou tendres, ambitieuses parfois, mais toujours  ensorceleuses : dangereuses pour les autres et pour elles-mêmes.
durer_eve.1258499615.jpgAu parcours de cette galerie, Laure Adler et Elisa Lécosse proposent un décryptage passionnant d’une histoire trop longtemps laissée aux seuls mains et regards des hommes. Explorant les archétypes, les codes de l’histoire de l’art, et leur détournement au fil des époques, elles analysent le lent basculement des femmes vers l’autonomie amoureuse et la reconnaissance du corps et du désir.
Ici le thème est le triomphe de la femme mais aussi la chute de celles qui se sont perdues dans la passion, comme Dora Maar, amoureuse s’il en faut, et je citerai toutes les femmes de Picasso, lesquelles, à part Françoise Gilot, sont mortes de l’avoir trop aimé. Ce livre nous remet en mémoire les mythes et autres histoires bibliques. Femmes douces, sulfureuses, conquérantes, fidèles, infidèles, sages, hystériques, démoniaques, poétesses, intrigantes, jalouses, tout ce qui en fait le mystère féminin. En dernière page on peut y voir le verrou de Fragonard, détaillé par bleu de cobalt, et comparé à la peinture du couple de Bonnard, que je résumerai ainsi : avant la montée de l’escalier, puis après ….
😉 à Benoit qui conseille de monter doucement, marche après marche ….

Détours des Mondes

Lyliana alias « Détours des Mondes », diplômée de l’Ecole du Louvre, entre autres diplômes…. ( elle déteste que j’en parle…) passionnée par les voyages, ne pouvait que devenir mon amie, depuis quelques 4 ans, grâce à nos blogs respectifs.musee-du-quai-branly.1257950062.jpg
Elle est fascinée par différentes formes d’art notamment les arts traditionnels africains. C’est donc par l’étude de ces arts et des peuples d’Afrique qu’elle tient son blog. Celui-ci s’est enrichi, au fur et à mesure du temps, d’articles sur les arts d’Océanie et arts d’Australie. Puis sur sa lancée, elle a crée au printemps de cette année 2009,  l’association Détours des Mondes, dont le premier trimestre de fonctionnement vient de s’achever. Je lui laisse la parole :
 lyliana.1257949725.jpg

Le blog Détours des Mondes, – en lien sous la référence blogs amis sur la droite de mon blog – ,  existe maintenant depuis 3 ans et demi et est apprécié par de nombreux passionnés d’arts « premiers ».
J’avais, à l’origine, souhaité transmettre ce que je savais sur ces arts sous forme de billets souvent didactiques, parfois par le biais de comptes-rendus ou de coups de cœur de visites d’expositions, de manifestations.
Si Internet permet de communiquer ainsi avec des personnes à l’autre bout du monde, je souhaite aussi et ce, grâce à des amis, que Détours des Mondes puisse se matérialiser en un « réel » lieu de rencontres et d’échanges sur Paris.
C’est pourquoi l’Association Détours des Mondes voit le jour en ce printemps 2009.
Celle-ci a pour objet d’organiser des conférences, des débats, des expositions, des manifestations culturelles en tout genre, afin de promouvoir et faciliter l’accès du plus grand nombre à la connaissance des arts d’Afrique et d’Océanie, et plus généralement aux cultures du monde.
Dans le planning de sa première année d’existence 2009/2010, l’Association proposera à la rentrée de septembre deux cycles de 6 conférences :
* Arts d’Afrique et d’Océanie : une introduction ;
* Aspects des identités masculines en Afrique et en Océanie (sur le thème de la prochaine exposition du Musée Dapper : L’Art d’être un homme (Afrique, Océanie)).
Pour ses membres, il sera proposé en outre des visites guidées au Musée du Quai Branly et au Musée Dapper, des manifestations particulières (conférences d’intervenants extérieurs de manière ponctuelle, visite(s) en région(s)…), une news-letter… L’Association sera en mesure, je l’espère, d’être rapidement, une force de propositions plus importante.
Nous souhaitons recueillir toute idée, toute initiative, qui puisse la faire devenir un lieu vivant de rencontres amicales, d’échanges, sous formes les plus variées.
Rien n’est encore définitivement fixé mais le sera avant fin juin (horaires, lieu).
Pour toute question ou suggestion, merci de nous contacter à :
Association Détours des Mondes.