Détours des Mondes

Lyliana alias « Détours des Mondes », diplômée de l’Ecole du Louvre, entre autres diplômes…. ( elle déteste que j’en parle…) passionnée par les voyages, ne pouvait que devenir mon amie, depuis quelques 4 ans, grâce à nos blogs respectifs.musee-du-quai-branly.1257950062.jpg
Elle est fascinée par différentes formes d’art notamment les arts traditionnels africains. C’est donc par l’étude de ces arts et des peuples d’Afrique qu’elle tient son blog. Celui-ci s’est enrichi, au fur et à mesure du temps, d’articles sur les arts d’Océanie et arts d’Australie. Puis sur sa lancée, elle a crée au printemps de cette année 2009,  l’association Détours des Mondes, dont le premier trimestre de fonctionnement vient de s’achever. Je lui laisse la parole :
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Le blog Détours des Mondes, – en lien sous la référence blogs amis sur la droite de mon blog – ,  existe maintenant depuis 3 ans et demi et est apprécié par de nombreux passionnés d’arts « premiers ».
J’avais, à l’origine, souhaité transmettre ce que je savais sur ces arts sous forme de billets souvent didactiques, parfois par le biais de comptes-rendus ou de coups de cœur de visites d’expositions, de manifestations.
Si Internet permet de communiquer ainsi avec des personnes à l’autre bout du monde, je souhaite aussi et ce, grâce à des amis, que Détours des Mondes puisse se matérialiser en un « réel » lieu de rencontres et d’échanges sur Paris.
C’est pourquoi l’Association Détours des Mondes voit le jour en ce printemps 2009.
Celle-ci a pour objet d’organiser des conférences, des débats, des expositions, des manifestations culturelles en tout genre, afin de promouvoir et faciliter l’accès du plus grand nombre à la connaissance des arts d’Afrique et d’Océanie, et plus généralement aux cultures du monde.
Dans le planning de sa première année d’existence 2009/2010, l’Association proposera à la rentrée de septembre deux cycles de 6 conférences :
* Arts d’Afrique et d’Océanie : une introduction ;
* Aspects des identités masculines en Afrique et en Océanie (sur le thème de la prochaine exposition du Musée Dapper : L’Art d’être un homme (Afrique, Océanie)).
Pour ses membres, il sera proposé en outre des visites guidées au Musée du Quai Branly et au Musée Dapper, des manifestations particulières (conférences d’intervenants extérieurs de manière ponctuelle, visite(s) en région(s)…), une news-letter… L’Association sera en mesure, je l’espère, d’être rapidement, une force de propositions plus importante.
Nous souhaitons recueillir toute idée, toute initiative, qui puisse la faire devenir un lieu vivant de rencontres amicales, d’échanges, sous formes les plus variées.
Rien n’est encore définitivement fixé mais le sera avant fin juin (horaires, lieu).
Pour toute question ou suggestion, merci de nous contacter à :
Association Détours des Mondes.

Cinque Terre et Via dell'Amore

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Les Cinque Terre est le nom donné à une partie de la côte de la Riviera ligure du Levant, dans la province de La Spezia entre Punta Mesco et Punta di Montenero dans laquelle se trouvent cinq villages avec les communes de Monterosso, Vernazza, et Riomaggiore et les deux hameaux de Corniglia et de Manarola
Le paysage des Cinque Terre se caractérise par la présence spectaculaire de milliers de kilomètres linéaires de restanco, soutenus par leurs séculaires murs en pierre sèche, où sont cultivés principalement des vignes, oliviers, agrumes basilic et plantes médicinales. Ces murs alignés les uns après les autres sont d’une longueur de 6729 kilomètres, et à peu près égale à celle de la Grande Muraille de Chine !
Ce monumental ouvrage de terrassement, à pic sur la mer, a été construit, à partir de l’ An mil, par des générations d’hommes avec seulement des pierres et de la terre trouvées sur place.cinqua-terra-terrasse.1256859296.JPG
L’émission récente de Thalassa a permis de voir notamment le dur labeur de la vigne de cet endroit.
La zone aménagée en terrasse, au cours des siècles, atteint la superficie maximale d’environ 1400 hectares, et occupe une face côtière jusqu’à une hauteur de 450-500 mètres au dessus du niveau de la mer et en partant quelques fois du ras du rivage. via-dell-amore-liguria.1256858838.JPG
Pour rejoindre le territoire des Cinque Terre, nous nous sommes rendu à La Spezia, important port marchand, qui comprend l’Arsenal de la Marine Militaire dans une importante base de la marine italienne, un musée naval et de nombreux chantiers navals.
Le golfe de la Spezia (le Golfe des Poètes) et la zone littorale proche sont d’un grand attrait touristique avec les Cinque Terre, cinq villages déclarés à l’UNESCO patrimoine de l’humanité et paysage culturel, en 1997. La côte au sud est sableuse propice au développement du tourisme de masse.
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Nous avons emprunté un sentier pédestre entre Manarola et Riomaggiore, cheminant sur la  » Via dell’ Amore  » sous un soleil radieux, avec une vue imprenable sur la côte, certains endroits, y compris des plantations, portent les traces des amoureux, qui sillonnent cette voie depuis qu’un journaliste, s’y trouvant en charmante compagnie, l’a baptisée ainsi.
Le sentier longe la côte, la marche est aisée et la vue magnifique.cinqua-terra-ligurie.1256859049.JPG Nous avons repris un train régional pour rejoindre Monterosso, où un délicieux déjeuner de friture nous attendait. Puis nous avons navigué, cheveux caressés par la brise et le soleil, le long de la côte pour rejoindre à nouveau la Spezia.
A chaque village montaient ou descendaient des passagers, une vraie bouffée de vacances.
photos de l’auteur

Toscane

Si vous me cherchez je suis quelque part par là :

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Maison natale de Giacomo Puccini

Le Guggenheim de New York

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La plus belle oeuvre est le musée lui-même, construit par Frank Lloyd Wright, pendant 10 ans. Le propriétaire, Salomon Guggenheim, qui avait commandé cette construction, pour abriter sa collection, ne la vit jamais terminée.
Cette grosse machine à laver déroule dans son intérieur une gigantesque
spirale qui part du 6 ième étage, dominée par une coupole qui amène la lumière dans la rotonde. Vous descendez le long des rampes, en déambulant devant les œuvres exposées. L’inconvénient, c’est que cet immense espace est occupé par les expositions temporaires, qui ne sont pas forcément plus attrayantes qu’ailleurs.

 

 

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Nous avons manqué de chance, il n’y qu’une infime partie de la collection qui était exposée dans la Thannhauser gallery. J’en ai vu une meilleure part à l’expo Kandinsky à Beaubourg en 2009. Il vaut mieux être renseigné à l’avance sur l’exposition temporaire.

Anne-Sophie Tschiegg

Toute petite, Anne Sophie Tschiegg est tombée dans la marmite de l’art, avec un père créateur de bijoux fabuleux et une mère peintre, accessoirement prof d’arts plastiques, sa voie ne pouvait être que celle de l’art.
Après une période de mue périlleuse, à peindre toutes les nuits, et à recouvrir la toile en blanc chaque matin, et un « second métier » les affiches pour les théâtres, et avant une expo aux US, 
c’est à

 Paris à l’Espace Beaurepaire dans le Xe,

que l’on peut voir son exposition actuelle. Elle dit :

 n’avoir ni Dieu ni Maître,  je passe ma vie à adouber des Maîtres et des Dieux, chaque jour un nouveau, ça va de Kirkeby à Sebald et Louis René des Forets rien que pour le mois de juillet… Et j’ai le culte très,  très exalté.. et pourtant ….

Dieu est un fumeur de havane, Anne Sophie une fumeuse de gitanes, aussi s’est-elle lancé un défi «  365 jours pour arrêter de fumer » Pour atteindre ce paradis, elle a peint, 365 ciels au gré des jours qui passaient, tantôt gais, tristes, ombrageux, ensoleillés, gris, neigeux, flamboyants, incandescents, ciel du matin, ciel de fin de journée, ciel à la tombée de la nuit, ciels sur paquet de cigarette, un format aux contours accidentés, comme le chemin de croix de celui qui veut s’arrêter de fumer. Puis avant de prendre la décision finale, elle a rassemblé, en un ordre dispersé, les 365 ciels, sur une immense plaque en  bois, peinte en gris qui donne le titre à

« https://www.facebook.com/100001609816158/videos/1977466122410480365 ciels sur paquets de gitanes »

L’effet est prodigieux, les passants de la rue Beaurepaire à Paris, pénètrent spontanément dans la belle galerie du même nom, aux vitrines lumineuses. J’ai entendu : mais ce n’est pas de la photo, c’est de la « vraie peinture » c’est formidable, quelle merveilleuse idée, c’est magnifique, magique,  est-ce de l’acrylique ? Pourquoi, comment ? je reviendrai avec mon mari, mes enfants, les cousins, la voisine, etc ….. Puis ils passent plus en avant dans la grande galerie, admirent et s’amusent des collages dadaïstes joliment encadrés, prodigieux disent-ils
.Mais aussi les peintures sur petites toiles, des cœurs chargés d’émotion, des têtes aux idées fourmillantes ? C’est selon que l’on est romantique ou intello. Il faut laisser lentement les toiles monter vers vous, les couleurs vous embrasent, vous emmènent dans leur musique, on sent comme un changement dans sa vie personnelle, une sérénité, un épanouissement, Puis, c’est l’exubérance des fleurs, des fruits, le lyrisme dans ses coups de pinceaux, si élégants,  emprunts de volupté, au fur et à mesure, on accède à l’espace du fond de la galerie, plus intime, où s’exhalent les couleurs, l’endroit que j’appelle : la chambre d’amour, (comme chez Chagall, l’hommage à Vava, musée biblique de Nice), autre point d’orgue de l’exposition. Ici tout n’est que beauté, chaleur des rouges, des camaïeux, un accrochage intelligent.
.
Je m’interroge sur la toile la plus récente, dyptique, aux grandes courbes phalliques, qui a servi pour l’affiche de l’exposition, sur un chevalet, surmonté d’une croix,  croix que l’on retrouve sur son pull. Courbes rouges, vertes, jaunes, blanches, entrelacées de liens, tout cela est très voluptueux, tendrement érotique et m’interpelle est-ce un autoportrait ?


Ce qui a été formidable pour moi, c’est d’assister dans les coulisses au montage d’une exposition, de voir l’artiste, artisan, chauffeur, livreur,  assistée par sa commissaire, l’autre Sophie (sophie.gaury@wanadoo.fr), monter ses œuvres sur les cimaises et vivre l’arrivée des premiers visiteurs.
A ne manquer sous aucun prétexte.

Vernissage les 21/10 et 23/10 à 18 h 30,

 ouverture de 13 h à 21 h,

 le samedi de 11 h à 21,

 le dimanche de 11 h à 16 h.

photos et vidéos de l’auteur
n’oubliez pas les clics

Le Moma

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Le Museum of Modern Art, plus familièrement appelé le MOMA, gros cube d’acier et de fer, joue la carte de la sobriété et de la discrétion. Le gros lego a choisi de s’effacer au profit de la fantastique collection d’art moderne qu’il contient.
Il a été entièrement renouvelé, pour mettre tous ses joyaux en valeur, par l’architecte japonais, Yoshio Taniguchi, de 2002 à 2004. Cubisme, fauvisme, surréalisme, Pop Art, la collection donne le tournis.
150 000 œuvres, la collection est ouverte aussi à la photographie, au cinéma, à l’architecture et au design.
Pour les grands chefs d’oeuvre : la nuit étoilée de van Gogh était partie vers Amsterdam, mais les oliviers de Vincent van Gogh, exposés plus tard au Kunsmuseum de Bâle, étaient encore présents.diego-rivera.1255886002.JPG
L’œuvre phare, les Demoiselles d’Avignon, de Picasso, très photographiée, au détriment du jeune garçon à cheval du même auteur, voisine avec d’autres toiles cubistes, de Braque, Gris, Malévitch Popova, mais aussi Diego Rivera (une surprise) Léger.
Une découverte, les sculptures de  Boccioni, bocciolini.1255886160.JPGpuis le Grand Intérieur Rouge de Matisse, une salle entière lui est consacrée. Puis il y a les 3 musiciens avec Picasso en Arlequin, jouant de la guitare, Max Jacob et Guillaume Appolinaire. Puis une préfiguration des Nymphéas de Monet, telles que présentées à l’Orangerie à Paris. Grâce aux très nombreuses baies vitrées dans les salles d’exposition, la lumière naturelle joue sur les oeuvres.
Une encyclopédie complète de l’histoire de l’art de 1880 à nos jours, Picasso, Cézanne, Magritte, Matisse, Rousseau, Giacometti (le palace), Brancusi, Arp, Miro, Klee, Kandinsky, Tanguy, Mondrian,  De Chirico, Duchamp, Bonnard, Vuillard,, Kupka, Chagall, Lautrec, Lewit, Rothko, etc …. aucun ne manque à l’appel, pour faire connaissance avec tous les mouvements artistiques, présentés chronologiquement et groupés  par styles.

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 Des expositions temporaires y trouvent leur place, comme Martin Kippenberger, lors de notre visite, dans cette prestigieuse institution culturelle américaine.
Pour Dominique et les autres, j’essaie de rattraper mon retard 😉
photos de l’auteur

Robert Cahen – le voyage en Italie

Non je ne vais pas vous commenter le chef d’oeuvre de  Roberto Rosselini,
Mais vous parler d’un autre Roberto, alsacien d’adoption :
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photo Georges Senga à Kipuchi (Congo)
Son actualité italienne est très dense en cet automne.
Cela démarre par une rétrospective de ses films au
Festival FishEye  de Rome, organisé par Bruno di Marino spécialiste de l’Art video et enseignant  cette matière à Rome.
Du 15-20 octobre 2009 au Nuovo Cinema Aquila – Roma
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– Sanaa, passage en noir di Robert Cahen, Francia, 2007, video,
– L’étreinte di Robert Cahen, Francia, 2003, video,
(I video sono introdotti dall’autore)
– Blind Song di Robert Cahen, Francia, 2007, video,
Cela continue avec une rétrospective de ses vidéos :
Robert Cahen, pionnier et personnalité phare de l’art vidéo international, est l’artiste invité de l’exposition :
«Robert Cahen. Passaggi», installations vidéo 1979-2008,
du 23 octobre 2009 au 10 janvier 2010, à Lucca en Toscane.

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L’exposition est organisée par la Fondazione Centro di Studi sull’arte
«Licia e Carlo Ludovico Ragghianti», Lucca, direction artistique Sandra Lischi, professeur à l’Université de Pise et spécialiste des arts électroniques.
Elle est réalisée en collaboration avec le «Lucca Film Festival 2009», qui va consacrer à cet artiste, parallèlement à l’ouverture de l’exposition, une rétrospective de ses films 16 et 35 mm.
Le Frac Alsace (Fonds Régional d’Art Contemporain) et
l’Institut Français de Florence apportent leur soutien.
Cet auteur français, un des artistes des plus importants de l’art vidéo international, a realisé  depuis 1971 un important corpus de films, de vidéo monobandes  et d’installations  vidéo, présentés, exposés et primés dans de nombreuses biennales, festivals vidéo nationaux et internationaux, tels que la Biennale de Paris, le MoMA de New York, le Musée des Beaux Arts de Fukuoka au Japon,  la Documenta 8 à Kassel en Allemagne, le FestRio au Brésil, le Tokyo Festival, le Festival de Locarno…
L’exposition  présente onze installations vidéo, et deux vidéos des années 80 installées spécialement pour cet événement. Les oeuvres exposées, particulièrement intenses, permettent  de découvrir les grands thèmes abordés par cet artiste: le paysage, le voyage, le temps des images et l’image du temps. L’approche étant, entre autres, picturale et musicale.
Un catalogue comprenant des textes critiques, des photos et des informations sur les oeuvres exposées est publié par la Fondazione.
L’exposition a lieu dans l’espace  de la
Fondazione Ragghianti, au sein du beau
complexe monumental de
San Micheletto.
Le vernissage aura lieu vendredi 23 octobre à 17h30, en présence de l’artiste,  et l’exposition restera ouverte jusqu’au 10 janvier 2010. Horaire : 10h00-13h00 ; 15h00-19h00. Fermeture hebdomadaire: lundi.
L’entrée sera gratuite et offerte par la
Fondazione  Cassa di Risparmio di Lucca. comme pour toute  manifestation consacrée à l’art et à la culture visuelle contemporaine mise en place par la Fondation Ragghianti.
Bureau de presse :  Elena Fiori
Tél. 0583/467205 – téléfax  +39 0583/490325
e-mail: elena.fiori@fondazioneragghianti.it
Marcello Petrozziello
Tél. 0583.472.627 – Port. 340.6550425
e-mail: comunicazione@fondazionecarilucca.it
Et cerise sur le gâteau :
Le livre de Sandra Lischi, citée ci-dessus co-directrice du Festival International « Invideo « de Milan ,
« Il respiro del tempo » (Le souffle du temps) (clic)
avec la promesse d’une future édition en langue française.

L’ombre des mots

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Rencontre de deux prix Nobel de Littérature, au musée Würth, non pas par la plume, mais par les pinceaux. Ils dialoguent avec bonheur avec les peintures à l’encre de Chine de Gao Xingjian et les aquarelles de Günter Grass.
Ils peuvent cependant être qualifiés, l’un comme l’autre, d’artiste total, mêlant dans leur pratique, l’écriture, la peinture, la réalisation cinématographique (Gao Xingjian) et la scultpture (Günter Grass).
Le Musée Würth France Erstein reprend un choix de tableaux de Gao Xingjin, déjà exposé au Musée Würth La Rioja en
2008, mais élargit le concept de l’exposition en opposant l’oeuvre délicate et minimaliste de Gao à une sélection des grands cycles d’aquarelles et de dessins à l’encre de Günter Grass appartenant à la Collection Würth – déjà vues au musée Würth d’Arlesheim , en 2008, sont magnifiées sur les cimaises d’Erstein – fait qui a bien entendu largement contribué à l’idée de cette mise en parallèle.
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L’exposition « L’ombre des mots » propose donc un dialogue entre deux artistes d’abord connus pour leurs travaux littéraires mais qui revendiquent chacun une pratique picturale. Cette peinture a toujours été intimement liée à leur plume ; pour Gao Xingjian, elle prend le relais sur les mots lorsque ceux-ci s’essoufflent. Son travail est une quête intérieure, un langage pictural, un rêve éveillé, qui fait défiler lorsque l’on ferme les yeux, des personnages qui traversent leur vie, malgré les difficultés, avec espoir, reflets d’ombre et de lumière, lumière partout et toujours présente, exprimant la pensée positive qui anime l’artiste.
Tandis que pour Günter Grass, elle naît du même geste graphique. En s’affranchissant de l’écriture pour accéder à la forme peinte, le premier sépare rigoureusement les deux moyens d’expression, tandis que le second noue les deux disciplines l’une à l’autre, aussi bien dans le processus de création que sur la feuille de papier.
Cette rencontre au Musée Würth France Erstein se propose de faire découvrir sous un angle inhabituel le travail plastique de deux auteurs, à la fois poètes, romanciers, peintres et hommes de théâtre.
En août 2006, Günter Grass a révélé son enrôlement en octobre 1944 dans les Waffen-SS après avoir prétendu auparavant avoir servi dans la Flak. Cette divulgation tardive, faite quelques jours avant le lancement de son dernier livre autobiographique: Pelures d’oignon (Beim Häuten der Zwiebel), a suscité malaise et incompréhension en Europe. Elle a été à l’origine d’une controverse entre intellectuels européens, certains d’entre eux considérant que cet aveu lui ôtait son statut de caution morale, d’autres au contraire pensant que cette sincérité, même tardive, ne faisait que renforcer sa légitimité.la-fin-du-monde.1255051164.JPG
Pendant la Révolution culturelle (1966 à 1976),Gao Xingjian est envoyé en rééducation dans les campagnes des provinces de Jangxi et Anhui, et il est obligé de brûler les manuscrits qu’il a déjà écrits (environ trente kilos de papier). C’est à la campagne qu’il s’imprègne de la tradition de transmission orale. Cet environnement lui paraît plus permissif et plus créatif que le Nord, trop marqué par le confucianisme. En 1975, il repart à Beijing pour reprendre ses activités professionnelles. Le Parti a toujours besoin de gens qui maîtrisent une langue étrangère, mais Gao se sent surveillé et décide de brûler les pages qu’il vient de réécrire, c’est-à-dire à peu près un million de signes.
 Lors de la rencontre avec l’artiste, ni moi, ni personne n’a osé soulevé cette antinomie.  Gao a simplement évoqué une courte rencontre informelle avec Günter Grass.
photos et vidéos de l’auteur

Venise

Si vous me cherchez je suis par jusqu’à nouvel ordre, pour un petit moment

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Je vous conseille Sélest’art, la Kunsthalle de Mulhouse avec « Le Jardin aux sentiers qui bifurquent, ainsi que la Galerie de La Filature avec les photographes d’Alsace choisis par Paul Kanitzer 

La collection Frick à New York

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Je me devais de vous parler de ce lieu tout à fait particulier de New York.
Un nom prédestiné pour cet entrepreneur  américain, magnat de l’acier et du charbon, jusque dans les années 20. Collectionneur d’art à ses heures perdues, Henry Clay Frick achetait ça et là des oeuvres d’art, essentiellement européennes, peintures, sculptures, tapisseries, qu’il stockait ensuite dans son hôtel particulier de Manhattan .
 
A sa mort il légua sa collection à ses héritiers qui en firent un musée. Cela ne ressemble en rien à l’idée qu’on se fait d’un musée traditionnel et c’est peut-être pourquoi les New-Yorkais adorent la Frick Collection,
Mécène donc, mais aussi farouchement anti-syndicaliste, Frick fut responsable du massacre des ouvriers de la Homestead Steel. Il consacra une grande partie de son immense fortune et 40 années de sa vie à l’achat des merveilles qui sont suspendues aux cimaises de son opulente demeure bâtie en 1913 sur la 5th Avenue, en face de Central Park.
La maison, dont la majeure partie est laissée en l’état d’origine, comporte 19 salles meublées dans le style XVIIIe siècle, anglais et français. 1 100 pièces de premier ordre : que des œuvres de grands maîtres, et souvent parmi les plus belles, sinon les plus personnelles.
On y voit des tableaux de Gentille Bellini, Boucher, Bruegel, Chardin, David, Delacroix, Degas, Fragonard, Gainsborough, Goya, El Greco, Ingres, Lawrence, Lorrain, Manet, Monet, Piero della Francesca, Rembrandt, Renoir, Rubens, de La Tour, Van Dyck, Van Eyck, Velázquez, 3  Vermeer, Tiepolo, Titien, Véronèse, Watteau, Whistler… Dans la galerie ouest (la plus riche), on peut admirer, se faisant face, deux remarquables Turner et, placés côte à côte, un autoportrait de Rembrandt et son énigmatique Cavalier polonais. Pêle-mêle, quatre très beaux tableaux du peintre américain Whistler, un étonnant Bronzino, le portrait de l’Arétin par Titien.
Le portrait, par Holbein le Jeune, de l’humaniste sir Thomas More, qui fut décapité, à cause de son opposition à Henri VIII, par l’ironie du sort il voisine avec celui de Thomas Cromwell artisan de la réforme de l’Église anglicane pour le compte d’Henri VIII.
Seuls deux peintres américains ont été jugés dignes de faire partie de sa collection :
  James Abbott McNeill Whistler, avec  entre autres, le portrait de Madame Frances Leyland, ou encore le comte Robert de Montesquiou-Fezensac, 1891-1892
Ainsi que Gilbert Stuart (1755 – 1828)  portraitiste de George Washington
ingres_broglie.1252631655.jpgUn magnifique portrait 1845  peint par Ingres de Louise, Princesse de Broglie, devenue à l’âge de 18 ans la Comtesse d’Hassonville, dans une pose ingresque, sa nuque se reflète  à l’arrière dans le miroir de manière totalement improbable. Le petite texte la décrit, comme une coquette, ayant fait souffrir maints soupirants. Cette comtesse était très musicienne et cultivée.
Une autre dame au grand cœur… a attiré mon attention, C’est Lady Hamilton peinte par Romney . Fille d’un forgeron gallois, elle fut la maîtresse de Charles Greville, qui commanda le portrait. Puis attiré par sa grande beauté,  Sir William Hamilton, oncle  de Charles Greville, ambassadeur à Naples, en fit sa maîtresse. Goethe loua sa grâce et sa beauté. Puis elle épouse Lord Hamilton,  elle le quitta pour Lord Nelson, elle côtoiera la reine Marie Antoinette.romney-lady-hamilton.1252631732.jpg
  A la mort de l’Amiral Nelson, Lady Hamilton est sans ressource, Hamilton légua son héritage à son neveu  Gréville.   Elle fait de la prison pour dettes et meurt dans le plus grand dénuement, abandonnée par tous ses amis Elle était connue et célèbre pour ses « attitudes » et poses romantiques inspirées de la mythologie ainsi que de la littérature.