Venise la Biennale 53 e

biennale.1254068134.JPGUn peu étrange en effet : la 53e Biennale de Venise manque de cohérence. Intitulée « Construire des mondes », vaste programme, mais qui n’engage à rien. La sélection opérée par son directeur, Daniel Birnbaum, laisse perplexe : ni préférences nettes, ni directions établies, ni nouveautés. Tout cela est de l’ordre  du déjà vu à Art Basel dans les différentes sections, souvent en mieux et en primauté, ou ailleurs. Mais allons y voir de plus près et ne boudons pas notre plaisir.

Les Giardini rassemblent  30 pavillons, que je n’ai pas tous visités. Le lieu est plaisant loin de la grande foule de San Marco ou du Rialto où se déverse en fin de semaine, la foule des visiteurs du week-end et où les paquebots crachent leurs passagers, qui déambulent, guides en tête à la quête d’un maximum de choses à photographier en un minimum de temps. Surtout qu’un temps fabuleux était de la partie.
J’ai commencé par le pavillon espagnol, présentant  des peintures et de belles céramiques de Miquel Barceló.miguel-barcelo1.1254063231.JPG Puis j’ai pris le temps d’apprécier les installations multimédias de Fiona Tan au pavillon néerlandais, avant de me perdre dans la première grande monstration « Fare Mondi » du Palazzo delle Esposizioni.
L’installation à la fois « florale » et vidéo de la Suédoise vivant à Berlin, Nathalie Djurberg, m’a rappelé celle qu’elle présentait à Art Basel, tout aussi « gore » que l’installation “The Rhinoceros and the Whale” (2008) . Elle se compose d’une structure en bois sur laquelle sont projeté des films d’animation “. Ces  films ont des affinités et présentent des similitudes, dans le traitement de la féminité et tous ses tracas.
J’ai été séduite par les installations de Hans-Peter Feldmann (Allemagne) qui, à partir de petits manèges tournants, projette sur le mur des ombres oniriques, par le biais de petits projecteurs.
La gigantesque installation cosmogonique et filaire de l’Argentin Tomas Saraceno, ne surprend plus, car elle a été reproduite dans tous les magazines, quoique je me sois amusée à y pénétrer.tomas-saraceno.1254068354.JPG
Aucune surprise en ce qui concerneTobias Rehberger qui a choisi de complètement transformer, radicalement et géométriquement, la cafétéria-restaurant du Palazzo delle Esposizioni, ce qui lui a valu de recevoir le Lion d’Or du meilleur artiste. Il a fait la même « customisation » à la Kunsthalle de Baden Baden, vue 2 mois auparavant.
tobias-rehberger.1254068472.JPGJ’ai zappé Jussi Kivi autour et sa thématique des pompiers,
J’ai un peu regardé la méditation très picturale (tableaux, films, photos) de Péter Forgács autour du regard ou d’actes dominants que l’on peut porter ou exercer sur l’Autre, les pistes se brouillant avec l’interférence d’images de prisonniers de guerre, lors de la Seconde Guerre mondiale, mais zappé le pavillon israélien présentant des acryliques de Rafi Lavie, récemment disparu.
Le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède ont laissé carte blanche à Michael Elmgreen et à Ingar Dragset. Pour le curieux projet « The Collectors ». Le visiteur est mis dans la peau d’un acheteur potentiel d’une étrange maison contemporaine avant d’être autorisé à pénétrer dans un second espace, très vaste, où sont présentées diverses œuvres d’art très connotées, dont du design, comme il se doit. En sortant, un cadavre flotte dans la piscine, pause photo obligée pour tous et reproduite partout.
Le pavillon russe présente « Victoire sur l’avenir » en ayant invité sept jeunes artistes russes. Alexei Kallima a imaginé un match de football entre le fameux Chelsea et un club tchétchène, Terek. D’impressionnants panneaux muraux, soumis à des jeux de lumière percutants. Anatoly Shuravlev a reproduit en un format minuscule les effigies de ceux qui ont fait l’histoire et les a disséminées, dans un nuage de petites billes de verre suspendues au plafond,
claude-leveque.1254068550.JPGPuis j’ai « emprisonné » JR dans la grand-messe « grillagée » et quelque peu funèbre de Claude Levêque. Le drapeau noir flotte sur « Le grand soir » Il ne faut pas oublier le pavillon vénitien avec sa superbe installation colorée.
A l’Arsenale je me suis amusée avec les miroirs brisés de Pistoletto, déjà vus à Art Basel il y a 2 ans.
Pour les installations parsemées dans la ville, il vaut mieux se reporter à d’autres blogs, j’ai préféré me consacrer aux autres beautés artistiques de Venise.

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Dominique L. Il ne faut jamais hésiter devant une envie de voyager et de découvrir.
Si ton mari est aussi ton amoureux, emmène-le avec toi, dans la ville des amoureux par excellence. Si tu veux mettre ton ménage en péril pour aller voir juste la biennale, ne te fies pas à mon appréciation, je te renvoie à l’à propos en haut de mon blog «  dilettantisme ne veut pas dire compétence. »
La prochaine fois, j’irai juste pour me consacrer à la biennale.

Venise

Si vous me cherchez je suis par jusqu’à nouvel ordre, pour un petit moment

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Je vous conseille Sélest’art, la Kunsthalle de Mulhouse avec « Le Jardin aux sentiers qui bifurquent, ainsi que la Galerie de La Filature avec les photographes d’Alsace choisis par Paul Kanitzer 

La collection Frick à New York

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Je me devais de vous parler de ce lieu tout à fait particulier de New York.
Un nom prédestiné pour cet entrepreneur  américain, magnat de l’acier et du charbon, jusque dans les années 20. Collectionneur d’art à ses heures perdues, Henry Clay Frick achetait ça et là des oeuvres d’art, essentiellement européennes, peintures, sculptures, tapisseries, qu’il stockait ensuite dans son hôtel particulier de Manhattan .
 
A sa mort il légua sa collection à ses héritiers qui en firent un musée. Cela ne ressemble en rien à l’idée qu’on se fait d’un musée traditionnel et c’est peut-être pourquoi les New-Yorkais adorent la Frick Collection,
Mécène donc, mais aussi farouchement anti-syndicaliste, Frick fut responsable du massacre des ouvriers de la Homestead Steel. Il consacra une grande partie de son immense fortune et 40 années de sa vie à l’achat des merveilles qui sont suspendues aux cimaises de son opulente demeure bâtie en 1913 sur la 5th Avenue, en face de Central Park.
La maison, dont la majeure partie est laissée en l’état d’origine, comporte 19 salles meublées dans le style XVIIIe siècle, anglais et français. 1 100 pièces de premier ordre : que des œuvres de grands maîtres, et souvent parmi les plus belles, sinon les plus personnelles.
On y voit des tableaux de Gentille Bellini, Boucher, Bruegel, Chardin, David, Delacroix, Degas, Fragonard, Gainsborough, Goya, El Greco, Ingres, Lawrence, Lorrain, Manet, Monet, Piero della Francesca, Rembrandt, Renoir, Rubens, de La Tour, Van Dyck, Van Eyck, Velázquez, 3  Vermeer, Tiepolo, Titien, Véronèse, Watteau, Whistler… Dans la galerie ouest (la plus riche), on peut admirer, se faisant face, deux remarquables Turner et, placés côte à côte, un autoportrait de Rembrandt et son énigmatique Cavalier polonais. Pêle-mêle, quatre très beaux tableaux du peintre américain Whistler, un étonnant Bronzino, le portrait de l’Arétin par Titien.
Le portrait, par Holbein le Jeune, de l’humaniste sir Thomas More, qui fut décapité, à cause de son opposition à Henri VIII, par l’ironie du sort il voisine avec celui de Thomas Cromwell artisan de la réforme de l’Église anglicane pour le compte d’Henri VIII.
Seuls deux peintres américains ont été jugés dignes de faire partie de sa collection :
  James Abbott McNeill Whistler, avec  entre autres, le portrait de Madame Frances Leyland, ou encore le comte Robert de Montesquiou-Fezensac, 1891-1892
Ainsi que Gilbert Stuart (1755 – 1828)  portraitiste de George Washington
ingres_broglie.1252631655.jpgUn magnifique portrait 1845  peint par Ingres de Louise, Princesse de Broglie, devenue à l’âge de 18 ans la Comtesse d’Hassonville, dans une pose ingresque, sa nuque se reflète  à l’arrière dans le miroir de manière totalement improbable. Le petite texte la décrit, comme une coquette, ayant fait souffrir maints soupirants. Cette comtesse était très musicienne et cultivée.
Une autre dame au grand cœur… a attiré mon attention, C’est Lady Hamilton peinte par Romney . Fille d’un forgeron gallois, elle fut la maîtresse de Charles Greville, qui commanda le portrait. Puis attiré par sa grande beauté,  Sir William Hamilton, oncle  de Charles Greville, ambassadeur à Naples, en fit sa maîtresse. Goethe loua sa grâce et sa beauté. Puis elle épouse Lord Hamilton,  elle le quitta pour Lord Nelson, elle côtoiera la reine Marie Antoinette.romney-lady-hamilton.1252631732.jpg
  A la mort de l’Amiral Nelson, Lady Hamilton est sans ressource, Hamilton légua son héritage à son neveu  Gréville.   Elle fait de la prison pour dettes et meurt dans le plus grand dénuement, abandonnée par tous ses amis Elle était connue et célèbre pour ses « attitudes » et poses romantiques inspirées de la mythologie ainsi que de la littérature.
 

Les « signes-paysages » d’Olivier Debré

Olivier Debré l’affirmait lui-même :
« Je me défends d’être un paysagiste, je traduis l’émotion qui est en moi devant le paysage, mais pas le paysage. »
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Très belle exposition que nous présente, l’ Espace d’art contemporain Fernet Branca de Saint Louis. Les grands murs blancs des anciens chais se prêtent à merveille aux toiles surdimensionnées, mais néanmoins poétiques d’Olivier Debré. Il ne manque que la lumière zénitale dans certaines salles, où les bleus ne sont pas glorifiés. Sensualité des rouges bordés par des concrétions brutales, des blancs jaillissent, des ocres de terres du Maroc, ou de Chine, des tourments de Loire, des ombres surgissent qui paraissent indispensables à l’œuvre.  Ces grands formats sont au nombre de 31, illustrant un parcours de 1961 à 1998 se terminant, par un tableau prémonitoire,
« La Résurrection ou Le Buisson ardent ».
Même si Olivier Debré a beaucoup voyagé et travaillé à l’étranger, on constatera que, justement pour des raisons essentiellement de format, les œuvres présentées privilégient la Loire et la Touraine, sa région de prédilection. Les titres en font largement référence.
Le visiteur est invité  à contempler ou à se laisser engloutir par ces grandes toiles tour à tour sombres ou limpides, en applat, avec quelques déchirures deci-delà, sans aucune perspective, acceptant de se dissoudre dans la sérénité de ces larges plages quasi monochromes, telles les toiles de Rothko.

Ce qui m’intéresse, c’est que la part de moi qui peint soit une part d’un individu sensible et ému ( …) c’est ainsi que je deviens un élément de la nature, (…) Quand je suis comme le vent, comme la pluie, comme l’eau qui passe, je participe à la nature et la nature passe à travers moi, je pourrais le faire les yeux fermés.
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Tout est dit ….

A l’étage des formats plus petits témoignent de l’activité diversifiée de l’artiste, ses « signes-personnages », olivier-debre-52.1252451557.JPGmoins connus, ici exécutés à l’encre sur papier. La figure humaine s’y trouve réduite à un pictogramme à l’épure énergique. L’oeuvre de jeunesse, parfois sous nette influence picassienne, est encore évoquée. Tout comme la prestigieuse commande du rideau de scène de l’Opéra de Shanghaï en 1998 – après celui de la Comédie Française et de l’Opéra de Hong-Kong – qui avait fait l’objet d’un reportage photographique de Marc Deville, partiellement présenté à Fernet-Branca.
Gérard Cahn, ami du peintre, en présence du fils et de la fille de l’artiste,  lui rendit un vibrant hommage en racontant les moments intenses qu’il partagea avec lui.
Je ne peux que vous encourager à vous plonger dans les couleurs intenses d’Olivier Debré et ceci jusqu’au 25 avril 2010.
° CAUSERIE SUR L’ŒUVRE ET LA PERSONNALITE DU PEINTRE OLIVIER DEBRÉ         Gérard CAHN, commissaire de l’exposition, parlera de celui qui est considéré comme le plus grand peintre abstrait de sa génération, alors que lui-même se considérait comme un peintre proche de la réalité. Comment concilier ce double aspect. Gérard Cahn a rencontré de nombreuses fois l’artiste. Il va témoigner d’Olivier Debré le peintre, mais aussi le philosophe, celui qui se posait des questions, et qui jusqu’à la fin de sa vie relevait les défis de l’espace pictural.Ø Mercredi 14 octobre à 20h00 (entrée gratuite)______________________________________________________________________________________________________________° VISITES GUIDEES         Auguste Vonville propose ses premières visites guidées de l’exposition d’Olivier Debré. (Autres dates: programmation en cours)Ø dimanche 18 octobre/ dimanche 1er novembre à 14h30        et pour la première fois, visite guidée nocturne : > vendredi 4 décembre à 20h00 
                            Pour les visites de groupes, renseignements au 03 89 69 10 77 ou musee-fernet-branca@wanadoo.fr ______________________________________________________________________________________________________________° ATTENTION NOUVEAUX HORAIRES…         Depuis le démarrage de l’exposition d’Olivier Debré, l’Espace Fernet Branca pratique de nouveaux horaires.         ouvert du mercredi au dimanche : de 14h00 à 19h00 (fermé le lundi et le mardi)

Nuit de l'art contemporain à Strasbourg

Le 11 septembre de 18 h30 à 23 h
vous aurez l’embarras du choix
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Téléchargez et imprimez : Opening Night
TRANS RHEIN ART – réseau art contemporain Alsace
vous invite à une programmation nocturne qui vous
conduira de lieux d’art en lieux d’art.


Parcourez la ville ce 11 septembre 2009 et assistez
aux différentes performances, expositions, projections
vidéos ou vernissages programmés spécialement
pour l’occasion. Les artistes et professionnels seront
présents tout au long de cette soirée pour vous
accompagner dans vos parcours.


opening NIGHT est un moment unique fait de
multiples découvertes et rencontres qui vous permettra
également de (re)découvrir de nombreux espaces
associatifs ou institutionnels qui font vivre au quotidien
une scène artistique strasbourgeoise ouverte sur
l’Europe et sur le monde.


opening NIGHT avec Accélérateur de Particules,
le CEAAC, La Chambre, l’ESAD, le Frac Alsace, le
MAMCS / Auditorium des musées de Strasbourg,
Polart, Stimultania et le Syndicat Potentiel.

Invités * : Vidéo Les Beaux Jours et la Galerie Riff Art
Projects.

www.artenalsace.org
ÉVÉNEMENTS
Accélérateur de Particules
EXPOSITION / PERFORMANCE / CONCERT
20 h 30 : Performance de Pierre Aouston et vernissage
de l’exposition collective d’Isabelle Anthony et Yann
Weissgerber, Pierre Aouston, Olivia Benveniste, Peter
Bond, Sarah Bourdarias, Ildiko Csapo, Clémentine
Margheriti, Angela Murr
21 h 30 : Concert de Fuchigami to Funato
Espace Apollonia
12, rue du Faubourg de Pierre / 67000 Strasbourg
www.accelerateurdeparticules.net
CEAAC / Centre Eur. d’Actions Artistiques Contemporaines
EXPOSITION / INSTALLATION / RENCONTRE
18 h 30 : Visite commentée de l’exposition « Braun Braun
Braun-Bad Beuys Entertainment 1999-2007 »
20 h 00 : Rencontre-Échange avec le Collectif Bad Beuys
Entertainment
7, rue de l’Abreuvoir / 67000 Strasbourg
www.ceaac.org
La Chambre
PHOTOGRAPHIE / MUSIQUE
18 h : Vernissage de l’exposition d’Estelle Hoffert
18 h – 21 h : Apéro-mix !
27, rue Sainte Madeleine / Entrée par le 2, rue du Fossé
des Orphelins / 67000 Strasbourg
www.chambreapart.org
photographies © Sonia Poirot / graphisme © Stimultania / imp. int. CUS
L’ESAD / École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg
s’associe au Frac Alsace et au CEAAC

EXPOSITION / PERFORMANCE
18 h 30 : Vernissage de l’exposition « de-ci de-là /
Media », 2007-2009 / Trois années d’échanges culturels
entre Alsace et Basse-Silésie : Younes Baba-Ali , Vincent
Bernat, Dorota Hartwich, Sonia Poirot, Anna Plotnicka,
Arnaud Tanguy, Maja Wolinska, Jacek Zachodny.
L’exposition se tiendra au niveau 2 de l’ESAD
19 h 30 : Performance d’Arnaud Tanguy (durée 90 min)
1, rue de l’Académie / 67000 Strasbourg
Exposition « Foul Rain » de Paul van de Eerden jusqu’à
22 h 30 à la Chaufferie / galerie de l’ESAD
5, rue de la Manufacture des Tabacs / 67000 Strasbourg
www.esad-stg.org
MAMCS / Musée d’art moderne et cont. de Strasbourg
CONFÉRENCE / PERFORMANCE
19 h : « Anamnèse ou catamnèse ? », conférence-performance
d’Eric Duyckaerts à l’Auditorium des musées
1, place Hans Jean Arp / 67000 Strasbourg
www.musees-strasbourg.org
Association Polart / Échanges Artistiques
INSTALLATION / GRAVURE / PHOTOGRAPHIE / VIDÉO
19 h : Ouverture de l’exposition « Légendes Urbaines-
La Cité : espace public, espace poétique ». Exposition
urbaine avec Matylda Salajewska, Natalia Kabiesz, Klara
Beck, Katarzyna Kozaczyk, Marta Caradec et Walter
Vogelbaum
Infos et détails des lieux et horaires www.polart.asso.fr
Stimultania
PHOTOGRAPHIE / RENCONTRE / MUSIQUE / GAUFRES PARTY
18 h – 22 h : Vernissage de l’exposition « Le Regard des
Aveugles » de Georges Pacheco
20 h : Visite guidée de l’exposition en présence de l’artiste
22 h – 00 h : DJ / Mr Miette : groovy music for funky people
Et toute la soirée : gaufres party!
33, rue Kageneck / 67000 Strasbourg
www.stimultania.org
+++ La Maison de l’image / Vidéo les Beaux Jours *
VIDÉO
18 h 30 – 22 h : Regards de cinéastes sur le monde
des aveugles « L’enfant aveugle, 1 » de J. Van der Keuken,
« Le monde du bout des doigts » de D. Fritsch, « Visités
de C. Cogitore »
31, rue Kageneck / 67000 Strasbourg
www.videolesbeauxjours.org
Syndicat Potentiel Strasbourg
INSTALLATION / ÉCHANGE / CONCERT
21 h : Vernissage de l’exposition « I Haven’t Seen The
Place I’ve Looked At », Deborah Farnault et Emmanuelle
Giora
21 h – 00 h : Construction d’une collection d’objets en
échange d’impressions numérotées avec les visiteurs.
Projections et oeuvres ponctuelles d’artistes invités
22 h 30 : Concert / Thomas Joseph (Herzfeld)
13, rue des Couples / 67000 Strasbourg
syndicatpotentiel.org
+++ Galerie Riff Art Projects *
PROJECTION
18 h – 00 h : « Movimentum » 1 soir, 10 artistes, 10 vidéos
1b, rue du Puits / 67000 Strasbourg
www.galerieriffartprojects.com
Bientôt … opening NIGHT Colmar le 6 novembre
2009, vernissages communs à partir de 18 h 30
à l’Espace Malraux et à l’Espace Lézard.

Sommaire d'août 2009

01 août 2009 : Passions partagées
04 août 2009 : Art Basel Unlimited 1
07 août 2009 : De Holbein à Tillmans au Schaulager de Bâle
11 août 2009 : La petite fille au ruban bleu
14 août 2009 : Livia de Poli à Mulhouse
18 août 2009 : Le curieux
21 août 2009 : Zofia Rostad une vie en couleurs
23 août 2009 : Keith Haring à la Kunsthalle Weishaupt d’Ulm
28 août 2009 : L’homme-lion au Weickmannium d’Ulm
30 août 2009 : Météo

Météo

Rassurez-vous, je ne me suis pas transformée en Miss Météo, dont je n’ai ni le talent, ni le look (voir celle de Canal +), mais je souhaite vous entretenir du Festival Météo de ma bonne ville :  Mulhouse. Pas très férue de jazz, j’ai assisté à un concert inédit de musique acoustique.
Cela se passait dans la salle de l’Entrepôt, où  plus souvent on peut voir des comiques se produire. Une première partie, surprenante, tout à fait intéressante où assis en cercle autour de
Jean-Luc Guionnet et Éric de la Casa, nous étions en direct dans  le garage automobile Dillmann, voisin de l’Entrepôt, littéralement truffé de micros. Trente mètres plus loin, les deux musiciens mixent en direct et sans filet ce matériau sonore brut de décoffrage, pour le plaisir d’un auditoire encerclé par huit puissants haut-parleurs.
L’Alsace :
« Ça vrille, ça cogne, ça râle, le chien du patron jappe dans les pattes des clients, la radio FM crachote et le téléphone sonne sans cesse — bref, un garage automobile typique, mais passé à la moulinette de
l’« octophonie ». Planant. »
Le patron du garage mérite une mention spéciale – 😉
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En seconde partie c’est Lionel Marchetti qui interpréta une suite de trois œuvres  de sa composition , de la musique concrète.  Ce sont des sons enregistrés et transformés par manipulation du support de l’enregistrement, (le disque et la bande magnétique à l’origine) C’est ainsi que l’on pu entendre un air de vieux piano désaccordé oublié dans un grenier. Les titres entendus :« Dans la montagne (Ki Ken Taï) Docteur Kramer (you are not you) et Natura Morta
(Distribution en CD via  : Metamkine.com)
Un franc succès, très applaudi par un public averti et conquis. Une découverte pour moi.

L’homme-lion au Weickmannium d’Ulm

homme-lion-ulm2.1251462965.jpgUnique en son genre, cette collection d’objets rares et exotiques, comporte entre autres des objets de culte et des ustensiles d’usage courant venant d’Afrique. Elle fut assemblée au XVIIe s par le marchand Chritoph Wieckmann d’Ulm pour son musée particulier d’art et d’histoire naturelle. Cette collection autrefois célèbre, compte parmi les plus anciennes d’Allemagne. C’est ainsi que j’ai découvert « l’homme-lion » plus de 32 000 ans d’âge avant JC.
Il y a plus de 30 000 ans – au début du paléolithique supérieur – le Jura souabe près d’Ulm faisait partie de l’espace vital des premiers hommes anatomiquement modernes (Homo sapiens sapiens). Ils traversaient en petites groupes les vallées marquées par la période glaciaire sur les traces d’animaux comme le mammouth, le renne et le cheval sauvage. On retrouve les preuves de leur présence dans les grottes environnantes, à savoir des restes des foyers, des outils, des armes et des bijoux en pierres, en os, en bois de rennes et en ivoire.homme-lion-ulm1.1251461977.jpg
Par ailleurs on a découvert dans quatre grottes des petites figurines qui sont pour la plupart entièrement sculptées. Ces figurines, taillées à l’aide d’outils en pierre dans de l’ivoire de mammouths, sont les preuves d’art mobilier les plus anciennes du monde. Elles témoignent des animaux de chasse importants à l’homme mais aussi des individus dangereux tels que l’ours et le lion des cavernes qui furent admirés pour leur force. Cette fascination s’exprime par l’homme- lion, la plus grande et la plus spectaculaire des figurines en ivoire, fouillée dans la grotte du Hohlenstein-Stadel dans la vallée de la Lone.
Cette statuette, magnifiquement sculptée dans une défense de mammouth, unifie des attributs humains et ceux propres à l’animal. L’aspect animal est exprimée par la tête de lion, le corps longitudinal et les bras en forme des pieds de derrière. Le côté humain est mis en évidence par les jambes et les pieds ainsi que par le fait que cet être soit représenté debout. La nature fragmentaire de la statuette ne  permet pas d’en déterminer le sexe.
La créature fantastique de l’homme-lion est un vestige unique qui fait preuve de da spiritualité et la religiosité des hommes de la dernière période glaciaire. Néanmoins nous ne saurons déchiffrer leur vision du monde – certainement complexe – qui se caractérise par un combat quotidien avec la nature.
L’homme-lion fera partie d’une exposition itinérante à travers l’Europe, d’après les renseignements obtenus auprès du musée.
photo 2 de l’auteur

Keith Haring à la Kunsthalle Weishaupt d' Ulm

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Cinq grandes toiles, une sculpture monumentale, ainsi que les travaux de papier issus de la  collection personnelle  de Siegfried Weishaupt, sur un total de 27 travaux exposés, constituent l’exposition Keith Haring  à la Kunsthalle Weishaupt, d’Ulm  dans le Bade Würtemberg
 Outre les œuvres de la collection propre, les prêts de prestigieux clients privés et collections de musée, ainsi que de la Keith Haring Foundation elle-même c’est une vue d’ensemble, de grande qualité des oeuvres de l’artiste new-yorkais  exposées sur  600 m².
La collection de Siegfried Weishaupt, outre les collections de Frieder Burda, Reinhold Würth, Friedrich E. Rentschler (RPC), Josef Froehlich et de la famille Grässlin fait partie des plus importantes dans le Bade-Wurtemberg.
Dans les années 1989 à 1992, sur le site de la société Weishaupt le « Weishaupt Forum » fait construire un bâtiment par l’architecte new-yorkais Richard Meier, auteur du Frieder Burda Museum de Baden Baden. Il sert de centre de formation, d’expositions et de lieu social de l’entreprise de bâtiment, à l’image de ce qu’a réalisé Reinhold Würth à Erstein.
kunsthalle-weishaupt-ulm.1251049566.JPGL’élégant ouvrage « Kunsthalle Weishaupt » en dépit de sa présence dans le centre d’Ulm, réalisé par  Wolfram  Wöhr architecte de Munich, ancien collaborateur de Richard Meier, avec ses 16 mètres de haut, est un véritable spectacle sur la Hans-Sophie-Scholl-Platz. Le hall d’entrée entièrement en verre est en continuité avec la rue. Ce gros cube d’ art semble presque flotter dans l’espace.
C’est en visitant l’atelier new-yorkais de keith Haring, que le couple  Weishaupt fit la connaissance de KH. Il acquit sa première œuvre de l’artiste, grâce à son exposition à la galerie Tony Shafrazi à Soho. Ce fut le début d’ importantes acquisitions par les collectionneurs allemands. KH vint leur rendre visite très peu de temps avant son décès en 1990.
Inspiré par le graffiti, tenant du Bad Painting, et soucieux de toucher un large public, Haring commence à dessiner à la craie blanche sur des panneaux publicitaires noirs du métro de New York. Il grave également des dalles de grès des trottoirs dans l’East Village (elles sont toujours présentes de nos jours). Un photographe, Tseng Kwong Chi, le photographie en permanence, même quand la police l’arrête. Il exécute plusieurs milliers de ces dessins, aux lignes keith-haring.1251049430.jpgénergiques et rythmées. La griffe Haring, c’est la répétition infinie de formes synthétiques soulignées de noir avec des couleurs vives, éclairantes sur différents supports. C’est un récit permanent où l’on retrouve bébés à quatre pattes, dauphins, postes de télévision, chiens qui jappent, serpents, anges, danseurs, silhouettes androgynes, soucoupes volantes, pyramides ou réveils en marche, mais aussi sexualité et pulsion de mort. Il est l’ami de Warhol,  Basquiat et c…
Son œuvre, tel un langage figuré et volubile sur des sujets universels, reste comme l’une des plus importantes de la fin du XXe siècle, comme s’il regardait le monde, derrière ses lunettes, avec des yeux d’enfant, et le présentait ainsi, pour parler aux adultes.
Jusqu’au 1 novembre 2009
photos de l’auteur

Zofia Rostad une vie en couleurs

Zofia Rostad au musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse
Cet article est publié avec l’autorisation d’Elisabeth Dufresne.
vue par
Elisabeth Dufresne, professeur d’Arts Plastiques

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On évalue le succès d’un chanteur au nombre de disques vendus, mais qui peut dire combien de personnes en France ou en Europe dorment dans des draps créés par Sofia Rostad ? Il faudrait pourtant faire le calcul et constater alors la vraie popularité de cette petite dame aux cheveux blancs et lunettes rouge vif venue de Pologne en 1959 pour entrer à l’Ecole des Arts décoratifs de Paris.

Le Musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse
lui consacre pour la 2e fois une exposition jusqu’ au 25 octobre 2009 (la première a eu lieu en 1983). On y voit les gouaches originales « au raccord », méthode qui permet de multiplier les motifs en créant un module de base suffisamment astucieux pour qu’un œil d’amateur ne puisse pas repérer le début ni la fin de ce motif. Ce sont des grands formats 64 x 64 cm.

Sofia Rostad n’utilise pas d’ordinateur pour ses recherches, elle préfère le plaisir de la gouache finement préparée puis appliquée très soigneusement pour obtenir des surfaces lisses et calmes qui peuvent être ensuite brossées avec une teinte contraste, elle travaille aussi le trait de pinceau comme une calligraphie pour mettre en scène de drôles de chats ou quelques renoncules à longue tige élégante (dessin en noir et blanc). Elle peut faire tout un poème avec un jeu de rayures très simple mais dont les teintes savamment orchestrées font vibrer le tissu et évoque toutes sortes d’ambiances lointaines.
catalogue-zofia-rostad.1250637156.jpgPour un même motif, le Musée montre toutes les variations imaginées par Sofia Rostad de la gamme de couleur à la maquette peinte en grandeur réelle jusqu’à l’impression sur tissu. On peut alors mieux comprendre le rôle d’un tissu de qualité qui va mettre en valeur le motif au lieu de le ternir.
Pour que les tissus exposés conservent leurs couleurs d’origine, l’éclairage est dosé avec prudence, on traverse le Musée dans une pénombre un peu mélancolique. Pour aller un peu plus vers le public qui ne vient pas assez dans ce Musée il faudrait agiter un peu la scénographie des expositions ; des photos, une interview filmée de Sofia Rostad manquent. Dans le catalogue elle est présentée dans son atelier, 2-portrait-z-rostad.1250637719.jpgmais il y a une seule photo alors qu’on aimerait la voir dessiner et peindre, ouvrir les tiroirs et de feuilleter les carnets de croquis, on aimerait aussi savoir à quoi ressemblait cette petite dame ronde à cheveux blancs lorsqu’elle étudiait en Pologne. En tant que professeur d’Arts Plastiques lorsque je visite une exposition avec un groupe d’élèves j’aime bien décrire la personne qui a créé tout ce qui est exposé, raconter sa jeunesse, comment est née sa vocation. C’est peut-être trop « people » mais pourquoi pas si cela permet d’intéresser les plus jeunes. Nos media mettent au pinacle des personnes qui n’ont pas toujours grand intérêt, pourquoi ne pas utiliser les mêmes méthodes de communication et rendre hommage avec plus d’enthousiasme à cette femme qui depuis 50 ans embellit nos intérieurs.
Elle le vaut bien, non ?!