Olivier Debré l’affirmait lui-même :
« Je me défends d’être un paysagiste, je traduis l’émotion qui est en moi devant le paysage, mais pas le paysage. »
Très belle exposition que nous présente, l’ Espace d’art contemporain Fernet Branca de Saint Louis. Les grands murs blancs des anciens chais se prêtent à merveille aux toiles surdimensionnées, mais néanmoins poétiques d’Olivier Debré. Il ne manque que la lumière zénitale dans certaines salles, où les bleus ne sont pas glorifiés. Sensualité des rouges bordés par des concrétions brutales, des blancs jaillissent, des ocres de terres du Maroc, ou de Chine, des tourments de Loire, des ombres surgissent qui paraissent indispensables à l’œuvre. Ces grands formats sont au nombre de 31, illustrant un parcours de 1961 à 1998 se terminant, par un tableau prémonitoire,
« La Résurrection ou Le Buisson ardent ».
Même si Olivier Debré a beaucoup voyagé et travaillé à l’étranger, on constatera que, justement pour des raisons essentiellement de format, les œuvres présentées privilégient la Loire et la Touraine, sa région de prédilection. Les titres en font largement référence.
Le visiteur est invité à contempler ou à se laisser engloutir par ces grandes toiles tour à tour sombres ou limpides, en applat, avec quelques déchirures deci-delà, sans aucune perspective, acceptant de se dissoudre dans la sérénité de ces larges plages quasi monochromes, telles les toiles de Rothko.
Ce qui m’intéresse, c’est que la part de moi qui peint soit une part d’un individu sensible et ému ( …) c’est ainsi que je deviens un élément de la nature, (…) Quand je suis comme le vent, comme la pluie, comme l’eau qui passe, je participe à la nature et la nature passe à travers moi, je pourrais le faire les yeux fermés.
Tout est dit ….
A l’étage des formats plus petits témoignent de l’activité diversifiée de l’artiste, ses « signes-personnages », moins connus, ici exécutés à l’encre sur papier. La figure humaine s’y trouve réduite à un pictogramme à l’épure énergique. L’oeuvre de jeunesse, parfois sous nette influence picassienne, est encore évoquée. Tout comme la prestigieuse commande du rideau de scène de l’Opéra de Shanghaï en 1998 – après celui de la Comédie Française et de l’Opéra de Hong-Kong – qui avait fait l’objet d’un reportage photographique de Marc Deville, partiellement présenté à Fernet-Branca.
Gérard Cahn, ami du peintre, en présence du fils et de la fille de l’artiste, lui rendit un vibrant hommage en racontant les moments intenses qu’il partagea avec lui.
Je ne peux que vous encourager à vous plonger dans les couleurs intenses d’Olivier Debré et ceci jusqu’au 25 avril 2010.
° CAUSERIE SUR L’ŒUVRE ET LA PERSONNALITE DU PEINTRE OLIVIER DEBRÉ Gérard CAHN, commissaire de l’exposition, parlera de celui qui est considéré comme le plus grand peintre abstrait de sa génération, alors que lui-même se considérait comme un peintre proche de la réalité. Comment concilier ce double aspect. Gérard Cahn a rencontré de nombreuses fois l’artiste. Il va témoigner d’Olivier Debré le peintre, mais aussi le philosophe, celui qui se posait des questions, et qui jusqu’à la fin de sa vie relevait les défis de l’espace pictural.Ø Mercredi 14 octobre à 20h00 (entrée gratuite)______________________________________________________________________________________________________________° VISITES GUIDEES Auguste Vonville propose ses premières visites guidées de l’exposition d’Olivier Debré. (Autres dates: programmation en cours)Ø dimanche 18 octobre/ dimanche 1er novembre à 14h30 et pour la première fois, visite guidée nocturne : > vendredi 4 décembre à 20h00
Pour les visites de groupes, renseignements au 03 89 69 10 77 ou musee-fernet-branca@wanadoo.fr ______________________________________________________________________________________________________________° ATTENTION NOUVEAUX HORAIRES… Depuis le démarrage de l’exposition d’Olivier Debré, l’Espace Fernet Branca pratique de nouveaux horaires. ouvert du mercredi au dimanche : de 14h00 à 19h00 (fermé le lundi et le mardi)
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Je me plonge et me replonge dans les ouvrages sur O.Debré et c’est à chaque fois avec le même ravissement notamment le Olivier Debré à Shangaï.
Christian
Garouste est à la Villa Médicis en ce moment, un lieu cher à mon coeur.
St Louis est tout près de la frontière suisse, cette ville dynamique touche la ville de Bâle où l’on trouve de magnifiques musées, Beyeler, Schaulager, Kunstmuseum, sans oublier les galeries. Je suis prête à vous fournir tous les renseignements pour vous rendre dans mon triangle d’or la « Regio », c’est devenu un point de rencontres incontournables des blogueurs amateurs d’art.
Autre avantage le TGV EST ne subit pas les grèves !
quelle chance tu as de voir les oeuvres d’Olivier Debré, mon préféré avec Garouste…mais je ne sais pas où se trouve Saint Louis.
christian
Très belle exposition. Hélas ! peu de monde . Je me suis un peu noyée dans les grands tableaux mais j’ai été éblouie et émerveillée par les derniers tableaux de Debré au premier étage. Génial !!!
Ton article est très bien Elisabeth. Tu as du talent !
je ne passerai pas très souvent car je suis en balade ; après l’expo du sculpteur LETOURNEUR parc de Sceaux ; une très belle expo à TROYES sur la sculpteur du XVIème, demain je vais à BALE à la fondation LEBEYELER pour une expo GIACOMETTI, puis le musée de SAULIEU pour photographier la petite cosette au seau sur tous les côtés afin de la réaliser pour mon petit fils cette année, avec l’aide de mon prof. DES MON RETOUR, au bord de l’océan, je vous en ferai profiter.