Enfin une nouvelle qui rassure et fait plaisir
petit clic pour agrandir l’image
Partager la publication "Nouvelles du blog du Monde"
Bienvenue, au gré de mon humeur, de mes découvertes
La Fondation Gianadda a choisi d’ offrir un plaisir rare : celui de découvrir une large sélection d’œuvres appartenant à un collectionneur privé. Par souci de discrétion, celui-ci tient à garder l’anonymat. Mais, soucieux de pédagogie et conscient de la mission éducative des musées et des expositions, il a toujours généreusement accepté de soutenir les manifestations organisées par Léonard Gianadda et il a souvent participé aux expositions organisées à Martigny. Exceptionnellement, et pour la première fois, il a accepté de partager plus largement encore ses trésors et de présenter sa collection au public, le temps d’une présentation qui durera six mois. Une sélection de cent vingt œuvres environ, peintures et dessins, a été faite, de façon à raconter l’évolution de la peinture depuis Jean-Baptiste Corot et Eugène Boudin, jusqu’à nos jours. Au cours de cette période, les avancées esthétiques se sont bousculées à un rythme tel qu’on ne peut la comparer qu’à la renaissance des arts dans la Florence du XVe siècle. Cette effervescence créative correspond parfaitement au goût de notre collectionneur.
Il est très sensible aux charmes de la couleur en général, qu’elle soit le fruit d’une observation attentive de la nature ou d’une spéculation artistique purement abstraite. Le visiteur verra ainsi la peinture se libérer progressivement de la représentation du réel et privilégier l’expression d’une vision individuelle, de plus en plus éloignée du motif qui l’a inspirée. L’impressionnisme et le post-impressionnisme ont joué un rôle fondamental dans cette évolution. Ils sont donc particulièrement présents dans ce panorama qui retrace une brève histoire de la peinture du pré-impressionnnisme à nos jours. Les chefs d’œuvre ne manquent pas dans cette collection : Julie au violon peint en 1893 par Berthe Morisot, ainsi que Julie au chat vert, ou encore un fusain d’Edgar Degas, Les Blanchisseuses (vers 1902). Pratiquement jamais vus, il y a, parmi tant d’autres, un remarquable Maurice Denis, Avril, les anémones (1891), à la provenance particulièrement prestigieuse ou l’éblouissant pastel de Sam Szafran, Imprimerie Bellini (1972). L’intérêt d’une collection particulière se définit par sa cohérence et son exhaustivité, mais aussi par les choix qu’elle reflète et qui relèvent des préférences d’un individu. Les axes qui ont été privilégiés ici sont clairs.
Si l’impressionnisme est évoqué par une sélection d’œuvres magistrales signées Monet, Renoir, Sisley ou Morisot, le néo-impressionnisme est quant à lui plus largement représenté encore. Parmi les tableaux, un ensemble remarquable d’œuvres peintes par Signac illustre la passion de notre collectionneur pour cet artiste épris de lumière et de couleur. Depuis les tout premiers tableaux « divisés » comme Les balises, Saint-Briac (1890) ou Saint-Tropez. Après l’orage (1895), jusqu’aux œuvres pré-fauves comme L’Arc-en-ciel. Venise (1905), c’est l’ensemble de l’œuvre de Signac qui est évoqué ici. Dans celle de Camille Pissarro, ce sont deux rares exemples de la période néo-impressionniste qui ont été choisis. Mon coup de cœur va immédiatement au « Troupeau de moutons » de Pissarro, avec un bel effet de poussière dans le soleil et « devant la Briqueterie à Eragny », où l’effet de soleil est filtré par les nuages. Quant à Maximilien Luce, il est lui aussi très présent avec une sélection particulièrement pertinente de toiles, comme Le Café (1892) ou l‘éblouissant Port de Saint-Tropez (1893) qui contraste avec la poésie abstraite de Londres, Canon Street (1893), un des nocturnes chers à l’artiste. Parmi les Nabis, remarquons les audaces chromatiques de la somptueuse Marine à Cannes peinte par Bonnard en 1931. Mais c’est Maurice Denis qui est privilégié. Il est en effet très présent, avec une série de tableaux de premier plan.
Citons les trois dernières versions du Mystère catholique (1889 et 1890) qui se trouvent encore en mains privées ou Ils virent des fées débarquer sur la plage (vers 1893). Il y a encore un très beau choix de paysages peints par Emile Othon Friesz au cours des années fauves comme Port d’Anvers (1906) ou Bord de mer, Cassis (1907). Car cette période artistique où la couleur est, plus que jamais, privilégiée se devait d’être bien représentée elle aussi. Citons notamment un séduisant Van Dongen, Thé au casino (Deauville) de 1920 , et une vigoureuse marine de Valtat, Les Rochers rouges (1906). La couleur a souvent déterminé le choix du collectionneur : c’est vrai aussi parmi les dessins où elle est loin d’être absente. Le noir et blanc est évidemment à l’honneur avec, notamment, une remarquable feuille au crayon Conté par Charles Angrand, Maternité. Un éblouissant ensemble d’aquarelles peintes par Signac, ou la série des gouaches de Raoul Dufy. Kees Van Dongen n’est pas oublié, avec une rare aquarelle fauve et un ensemble inédit de gouaches peintes en 1947 pour illustrer une édition d’A la recherche du temps perdu. Emil Nolde est là aussi, avec ses paysages quasi abstraits peints à l’aquarelle… Mais, toujours dans le domaine du dessin, la séduction des pastels retient tout particulièrement. Souvent de grands formats, ils sont signés Morisot, Odilon Redon, Denis ou Szafran qui est représenté ici par une impressionnante sélection.
Ces feuilles, souvent de très grand format, montrent que la magie colorée du pastel continue d’opérer de nos jours et de retenir les talents les plus affirmés et, plus particulièrment, celui de cet artiste original, cher à la Fondation Pierre Gianadda. Ils montrent aussi que l’art actuel n’est pas oublié dans cette collection. Car les grands noms de la peinture du XXe siècle sont nombreux dans cette présentation qui compte Amedeo Modigliani, Jules Pascin, Marc Chagall, André Masson, Man Ray ou encore Pablo Picasso. Sans oublier Josef Albers dont l’Hommage au carré apparaît ici comme un clin d’œil au point néo-impresionniste. Enfin, si la peinture française ou celle appartenant plus largement à l’Ecole de Paris sont à l’honneur dans cette présentation, l’Europe du Nord, évoquée jusqu’ici par Nolde uniquement, est loin d’être absente.
Car la collection compte encore un important ensemble d’œuvres – peintes, dessinées ou gravées – de Lyonel Feininger, représenté ici par un choix d’œuvres peintes et d’aquarelles.
Le commissariat de l’exposition est assuré par Mme Marina Ferretti-Bocquillon.
L’exposition est visible jusqu’au 13 juin.
Les photos – courtoisie de la Fondation Gianadda
Partager la publication "De Renoir à Szafran à la Fondation Gianadda"
Derniers jours pour voir à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne une importante exposition consacrée à l’art espagnol à l’aube du XXe siècle. Centrée autour des peintres de la «génération de 1898» issue des turbulences extrêmes traversées par l’Espagne tout
au long du XIXe siècle, l’exposition montre l’évolution que connaissent ces artistes.
Oscillant entre respect des traditions hispaniques et modernité, leurs oeuvres s’inscrivent dans l’élan d’ouverture que connaît alors l’avant-garde espagnole.
Extraordinairement riche et diverse, la production artistique en Espagne à l’aube du XXe siècle reste encore mal connue en dehors de son pays d’origine. Entre la mort de Goya et la période cubiste de Picasso s’étendent pourtant quelques décennies fascinantes, qui voient se former les
prémices de l’art moderne espagnol. Grâce à cette exposition, la Fondation de l’Hermitage propose à ses visiteurs la découverte d’une partie des trésors cachés de l’Espagne, dont beaucoup sont présentés pour la première fois en Suisse.
L’exposition, qui compte une centaine de tableaux, réunit les artistes les plus significatifs de
cette époque (Anglada, Beruete, Casas, Mir, Picasso, Pinazo, Regoyos, Rusiñol, Sorolla, Zuloaga).
Quelques toiles, liste non exhaustives de loin :
Ramon Casas i Carbo est l’un des membres fondateurs du café Els Qautre Gats.
Il s’installe avec Utrillo et Rusinol sur la butte Montmartre, en 1890. Il peint des scènes de la vie nocturne parisienne dont on peut voir son autoportrait dans un miroir. Il a créé également des affiches, participent à de nombreuses expositions, apporte un soutien matériel aux jeunes artistes comme Mir et Nonell, ainsi qu’au jeune Picasso. Il acquiert une grand réputation aux US grâce à l’attention d’un mécène Charles Deering, provoquant une affluence de commande de portraits mondains. Ce qui l’éloigne complètement du modernisme espagnol dès les années 1920.
Joaquin Sorolla y Bastida
Considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands peintres espagnols, il peint plus de 4000 œuvres. Sa correspondance quotidienne avec son épouse, lors des éloignements, témoigne d’un réel épanouissement personnel, pour lequel la peinture était toute sa vie.
Faut-il attribuer au fait qu’il perd ses parents à l’âge de 2 ans, l’importance que prit pour lui sa femme et ses enfants, dans sa peinture et dans sa vie artistique. Les oeuvres où apparaissent ses plus proches sont foule et l’on peut les voir dans cette exposition, émouvantes, touchantes, splendides, dans diverses occupations et attitudes. Les tenues qu’il faisait parvenir à son épouse sont dépeintes dans les diverses toiles, avec une affection tout à fait particulière pour Maria, pour la maternité.
Eliseo Meifren y Roy, après des débuts en médecine, rejoint Rusinol et Casas, Il peint des chanteuses de cabaret et des danseuses des ballets espagnols, tout en se rapprochant des peintres de Barbizon. Il peint des paysages évoluant vers un semi-impressionnisme où la lumière et la couleur priment sur le dessin et les contours.
Picasso peint le Paris du Moulin Rouge et du French Cancan.
Ignacio Zuloaga y Zabaleta, ami de Rodin et de Rilke, il s’inspire du Greco pour ses protraits.
Le relais des Rois d’Arragon à Tarassone est un prêt du Centre Georges Pompidou.
La grande majorité des oeuvres provient de musées publics espagnols (le Prado, le
Musée Sorolla, le Musée Thyssen-Bornemisza, ou encore le Musée des beaux-arts de Valence
et le Musée National d’Art de Catalogne de Barcelone), de même que de collections privées
espagnoles. Quelques tableaux-phares du Musée d’Orsay et du Musée Rodin viennent
compléter cette sélection rigoureuse et de haut niveau.
L’exposition est placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi d’Espagne Juan Carlos 1er
et de Madame Micheline Calmy-Rey, Présidente de la Confédération suisse.
Commissariat général : Juliane Cosandier, directrice de la Fondation de l’Hermitage
Très belle exposition qui se termine le 28 mai 2011
images courtoisie Fondation de l’Hermitage Lausanne
Partager la publication "El Modernismo à la Fondation de l'Hermitage de Lausanne"
05 avril 2011 : Stephane Couturier à l’Espace Malraux de Colmar
14 avril 2011 : Robert Cahen « Films + Vidéos 1973 – 2007 »
18 avril 2011 : Samuel Buri et Carlo Aloë au Fernet Branca
21 avril 2011 : Jean Pierre Sergent au Musée des Beaux Arts de Mulhouse
29 avril 2011 : Giverny ma journée particulière
Partager la publication "Sommaire d'avril 2011"
« Je dois peut-être aux fleurs d’avoir été peintre. »
Claude Monet
Claude Monet a vécu de 1883 à 1926, soit près de quarante-trois ans, dans sa maison de Giverny. Passionné par le jardinage autant que par les couleurs, il a conçu son jardin de fleurs et son jardin d’eau comme de véritables œuvres. En se promenant dans son jardin et dans sa maison, les visiteurs ressentent toujours l’atmosphère qui régnait chez le maître de l’impressionnisme et s’émerveillent devant les compositions de fleurs et devant les nymphéas qui ont été ses sources d’inspiration les plus fécondes. le peintre-jardinier n’aura de cesse de perfectionner le Clos Normand pour en faire le jardin de ses rêves colorés.
« Les travaux de restauration menés par Gérald et Florence Van der Kemp grâce notamment aux mécènes américains ont permis à la maison et aux jardins de Claude Monet de redevenir un lieu d’exception, d’une profonde quiétude et d’un perpétuel enchantement. Chaque année, plus de 400 000 visiteurs viennent du monde entier ressentir cette atmosphère unique. La Fondation Claude Monet, propriété de l’Académie des Beaux Arts, doit rester un lieu vivant. Nos jardiniers travaillent toute l’année pour mettre en valeur les jardins, les « reconstruire » en permanence, en préserver et en renouveler le patrimoine végétal, tout en restant fidèle à la vision du grand peintre. » Hugues R. Gall Membre de l’Institut
Depuis le 26 mars 2008, Hugues R. Gall, membre de l’Académie des Beaux Arts et ancien conseiller d’Etat, est le directeur de la Fondation Claude Monet. Hugues Le Gall était le scénographe de l’exposition Monet au Grand Palais (2010-2011) Initiée par Hugues R. Gall, membre de l’Institut, directeur de la Fondation Claude Monet à Giverny, la reconstitution du salon-atelier dans la maison du peintre a bénéficié du très généreux mécénat de la Versailles Foundation, présidée par Barbara de Portago. Placée sous la direction scientifique de Sylvie Patin, correspondante de l’Académie des Beaux-Arts et auteur de nombreux travaux sur l’impressionnisme, la disposition du salon-atelier se rapproche de celle du temps de Claude Monet. Plusieurs photographies prises en 1920 ont guidé ce travail de reconstitution. L’analyse des clichés et l’étude minutieuse de l’historique des toiles du maître ont permis d’identifier avec précision celles qui étaient présentes alors à Giverny. Une soixantaine de tableaux ont été sélectionnés pour être répliqués (un grand soin a été pris pour mentionner aux visiteurs leur localisation actuelle afin de les inciter à aller voir et revoir les toiles originales de Monet) : ces répliques sont désormais présentées aux cimaises du salon-atelier selon un accrochage dense afin de retrouver l’atmosphère d’antan, dans le souci du grand respect de la vérité historique. Plutôt que d’utiliser des reproductions photographiques de ces œuvres et de perdre ainsi la matière même de la peinture, il a été décidé de confier à la Galerie Troubetzkoy la réalisation de répliques à l’identique de ces tableaux. Chacune d’elles est obtenue selon une technique spécifique. Les pigments photographiques de l’œuvre originale sont imprégnés sur une toile, laquelle est ensuite peinte selon cette empreinte. Ma visite :
Guidée par l’ancien jardinier Gilbert Vahé, à la tête d’une équipe de 10 jardiniers, dans le jardin, j’étais subjuguée par son discours et ses explications. A partir du 1er juin, il sera remplacé par le nouveau jardinier, un britannique, James Priest, formé au collège du Lancashire. Pendant 30 ans, son travail a consisté a pénétré l’œuvre du peintre, à comprendre les raisons qui l’ont poussé à choisir, les plantes et fleurs, leurs couleurs, leur disposition, afin d’y apporter la lumière, comme dans les toiles du maître de l’impressionnisme. Sylvie Patin, qui a été la commissaire de l’exposition Monet au Grand Palais, auteur d’ouvrages sur Monet, nous a guidé dans la maison et dans l’atelier de Claude Monet. J’ai mitraillé avec mon appareil photos, la lumière voulue par Monet est tout à fait fabuleuse, selon les endroits où l’on se trouve. D’un côté la palette du peintre pour le clos normand, de l’autre côté le jardin d’eau
avec ses côtés japonisants. La salle à manger de la maison a été reconstituée dans ses moindres détails. Sur les murs jaunes, on peut admirer la collection exceptionnelle d’estampes japonaises. Les meubles peints en jaune étaient alors très modernes pour l’époque. Dans les vitrines, on peut voir la vaisselle en faïence bleue, le service jaune et bleu, que Monet avait fait faire pour les jours de fête. Dans la cuisine aux carreaux bleus de Rouen, l’immense cuisinière aux multiples fourneaux et les ustensiles de cuivre semblent attendre le retour de leurs propriétaires. L’atelier salon a été reconstitué, avec des copies des toiles de l’époque et les estampes japonaises dans les autres pièces. La reconstitution du salon-atelier réutilise quatre-vingt pour cent du mobilier déjà sur place. Sur les photographies prises en 1920, le mobilier est recouvert par un tissu d’ameublement fleuri, tissu très proche du modèle « Nouvelle France » toujours édité par la maison Georges Le Manach . Chaque objet et élément de mobilier figurant sur les photographies ayant été minutieusement scannés, Hubert Le Gall a pu redessiner une méridienne et faire réaliser une lampe en bronze, à l’identique de celle utilisée en 1920. Afin que l’accrochage des « tableaux » soit le plus fidèle à celui du temps de Monet, des cadres de cette époque – au cuivre terni – ont été l’objet de recherches assidues chez les antiquaires. Aussi « peu intrusif » que possible, Hubert Le Gall parle volontiers de son intervention comme d’un « coup d’éclat et de fraîcheur » apporté à ce salon-atelier – lieu d’une intimité retrouvée avec Claude Monet. En fait ce sont des photos, sur lesquelles la peinture avec les bons pigments ont été apposés, disposées d’après ce qu’elle a pu identifier d’après les photos d’archives. Lesplanches explicatives, indiquent les lieux où l’on peut voir les originaux. Sylvie Patin a bien insisté sur la rigueur et la conformité des copies. Un travail d’historienne, car à la base, ce projet de copie même conforme, était contraire à son éthique d’historienne. Des planches sont à la disposition des visiteurs, qui permettent de voir l’accrochage des toiles, telles qu’elles l’étaient à l’époque où Claude Monet y vivait en compagnie d’Alice Hoschede et de leurs enfants. Il y est précisé la dimension, le lieu où l’on peut admirer l’original. Un travail de décryptage, sur la base de photos d’archives a permis à Sylvie Patin de reconstituer, parfois par recoupement l’emplacement, le cadrage ou non des toiles qui garnissaient l’atelier, dont Monet s’entourait et qu’il tenait à la disposition de ses éventuels acheteurs. Camille dans son voile de deuil, Blanche, ses enfants Michel et Jean. les amateurs d’art sont heureux de découvrir la collection d’estampes japonaises de l’artiste. La collection de Claude Monet recense quarante-six estampes de Kitagawa Utamaro (1753-1806), vingt-trois de Katsushika Hokusai (1760-1849) et quarante-huit d’Utagawa Hiroshige (1797-1858), soit cent dix-sept sur les deux cent onze exposées auxquelles s’ajoutent trente-deux numéros en réserve. Au premier étage : les appartements privés, la chambre de Monet, la chambre d’Alice Hoschede, le cabinet de toilette, une minuscule pièce destinée aux travaux de couture.
Un site Internet de la Fondation, très bien documenté, permet de préparer sa visite, avec des billets coupe-fil, ainsi qu’une documentation précise et complète sur les lieux.
A ne manquer sous aucun prétexte, du 1 avril 2011 au Mardi 1 novembre 2011.
que les lecteurs veuillent m’excuser le logiciel du Monde est trop capricieux depuis quelques temps, pour que les billets aient un aspect correct.
photos de l’auteur grâce à la courtoisie de la Fondation Giverny
photos de Cécile Debise
Partager la publication "Giverny, ma journée particulière"
Après les carrés harmoniques d’Elisabeth Bourdon, ce sont les carrés (1.05/1.05) montés en puzzle sur plexiglas de Jean Pierre Sergent qui ornent les cimaises du Musée des Beaux Arts de Mulhouse jusqu’au 29 mai 2011.
Entrez en transes et vibrez avec Jean Pierre Sergent, partagez sa dimension spirituelle et humaniste, avec des images flamboyantes dans une danse étourdissante, un éloge du chamanisme, avec
« Mayan Diary ».
«Mayan Diary» par Jean-Pierre Sergent
« La série de peintures sur Plexiglas « Mayan Diary » commencée à New York en 2000 fait suite aux séries « Amana » 1998, « Le Rêve de l’Homme Emprisonné » 1999 et les oeuvres sur papier « Dionysos » 1998.
« Mayan Diary » est un carnet de voyage non littéraire constitué de stimuli visuels et émotionnels collectés lors de mes voyages successifs au Mexique et au Guatemala ainsi que durant mon vécu dans la New York multiculturelle et multiethnique. Au début, c’est la superposition et l’accumulation d’éléments iconographiques venant des rencontres faites au Museo de Antropología de México, aux sites archéologiques de Chichen Itza, Uxmal, Mitla, Oaxaca, ainsi qu’avec les peuples Maya, Mixtec, Zapotec et leurs créations artistiques. Par la suite, le travail s’est enrichi de nombreuses images venant des sociétés prémodernes et des périodes archaïques des grandes civilisations, images induites également par de nombreuses lectures ethnographiques et philosophiques sur les cultures et mythologies amérindiennes, indiennes, japonaises, australiennes,
préhistoriques etc.
Ma principale référence picturale est celle de la présence, dans l’art pariétal, d’images superposées durant des millénaires sans commencement ni fin apparente. Cette « surimposition » iconographique cyclique sans lien cohérent logique, fait fortement
référence à la Mâyâ indienne où la vérité ultime, présence du divin, est cachée par des réalités illusoires, protéiformes, fragmentaires, contradictoires et multiples.
L’inspiration puise également dans les métamorphoses vécues lors de transes chamaniques, quand l’individu se dissout pour se transformer en différentes entités humaines, animales, végétales, minérales, spirituelles pour enfin fusionner dans les
réseaux génético-cosmiques.
L’idée maîtresse de ma création artistique est de rendre hommage à l’Humain historique, intemporel et contemporain, au corps, à la beauté ; aux différentes réponses et interprétations sur la Sexualité, l’Art et la Mort, imaginées lors de rituels sacrés ou
profanes au cours de notre histoire. »
Jean-Pierre Sergent
Besançon. Février 2010.
Œuvres démesurées, sans cesse ré-assemblées, associant et superposant un répertoire formel issu de différentes cultures pré-industrielles, condensé des recherches plastiques et intellectuelles, du grand lecteur qu’est l’artiste Jean Pierre Sergent.
traditions ancestrales et traditions contemporaines,
Hommes au oreilles percées, femmes à la langue percée, la transe est récurrente dans le travail de JPS qui a l’a expérimentée sous hypnose, proche de la vision des indiens d’Amérique du Nord, Fulgurance des images, avec la transformation des animaux. Dans les vieilles religions shinto, l’habitude est de lier des pierres, des arbres, des choses qui sacralisent, le corps de la femme est sacré. L’idée était de créer un déité. L’approche de l’occidental devant ces images est totalement différente. Il y croit y voir de la perversion, ce qui explique l’avertissement apposé, – réservé aux adultes -.
Ces productions qui figurent, côte à côte, en une simultanéité qui peut dérouter, peuvent créer un sentiment de confusion, mais elle a le mérite de souligner ce qu’a de spécificité la tâche du créateur.
Travail sur papier, Trash painting, parterre, images récupérées sur Internet et retravaillée ordinateur. Danse dans l’espace, cela permet de créer, de sacraliser, les occidentaux ont une approche différente, la démarche des indiens relève du sacré.
Plexiglass coloré, support et medium résolument moderne dans une salle rouge, une salle bleue, une autre jaune orange, avec un densité des couleurs, décidées avec Joel Delaine, la superposition des transparences permettent l’accès à un voyage transcendant.
« Je découpe des films à partir d’images dessinées sur ordinateur, puis je sérigraphie plusieurs panneaux de manière sérielle sur Plexiglas ou sur papier. Je superpose ainsi des images différentes au cours du working progress et j’arrête quand je sens qu’une énergie se dégage de l’œuvre. J’assemble alors les carrés sur le mur de façon aléatoire »
Séjournant à Montréal, puis à New York, Brooklyn, pour se confronter à la grande scène internationale, Il revient à Besançon, où il réside actuellement.
photo 2 de l’auteur autres photos courtoisie de l’artiste
Partager la publication "Jean Pierre Sergent au Musée des Beaux Arts de Mulhouse"
La palette colorée de Samuel BURI
Jusqu’au 8 mai vous pouvez vous plonger dans le tsunami de couleurs de Samuel Buri.
Marqué par l’abstraction lyrique américaine, le peintre bernois Samuel Buri, né en 1935, marque sa grande fidélité à la nature. Son ambiance tachiste, « all over », très vivement colorée nous dévoile un coloriste hors pair. À 75 ans, celui qui baignait dans les années 1970 dans le pop art des champs, avec ses vaches, veaux et chalets…, en écho au pop art américain des villes, et qui plus tard côtoyait Rancillac et Monory parmi tant d’autres, nous revient avec sa palette facilement identifiable. L’esprit de Matisse plane sur Buri mais pas seulement; on peut s’amuser à retrouver au fil des toiles le pointillisme façon Seurat , l’image sérigraphiée d’Andy Warhol , et même une idée du travail de Soulages sur le sombre ( la clématite bleue ) ou une reinterpretation des autoportraits à la manière de Van Gogh; un festival de couleurs vraiment rejouissant propre à ensoleiller n’importe quelle journée maussade .
Les oeuvres de Samuel Buri ont été exposées dès 1980 à la Fondation Beyeler; il a eu par ailleurs une carrière parisienne ou il a exposé au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 63 et en 69 , , puis au salon de la Jeune Peinture et surtout , consécration , au Grand Palais en 1972 lors d’une exposition de 31 artistes suisses contemporains.
Un citoyen d’honneur de la couleur – le peintre Samuel Buri -par Philippe Büttner/ Fondation Beyeler
Ernst Beyeler le considérait comme un « grand coloriste ». En effet, la contrée enchantée de Samuel Buri, c’est bien celle de la couleur. Appelons-la le « Coloristan » avec Valeurs-sur-mer, sa capitale idyllique et ses saints patrons Saint-Rouge, Saint-Jaune et Sainte-Bleue.Buri est citoyen d’honneur de ce pays. Il connaît ce mélange d’ivresse et de systématique propre à la couleur. Il en connaît toutes les langues, toutes les vieilles légendes oubliées ainsi que les manifestations les plus récentes. La couleur est à l’origine de son territoire le plus personnel.
Après la joie de la trame de la fin des années soixante, Buri évoque au milieu des années soixante-dix les familles des artistes grâce à ses illustres prédécesseurs (ici « La famille de Monet »).Et là où la couleur triomphe ainsi, la sérialité n’est pas loin, Buri crée de grandes séries de peinture dans lesquelles les thèmes ou les structures sont déclinées en toutes les couleurs.
Carlo Aloë Quotidien 1997
Le quotidien selon Carlo ALOË : de bruit et de fureur !
Voilà un artiste qui témoigne de la vie de ses contemporains. On s’attend à trouver ses tags en ville sur les murs d’usines desaffectées ou sur les wagons de trains en instance de démolition . Aloë a l’œil vif, il observe la sphère urbaine. Il présente la ville, il la dépeint. On peut classer son œuvre dans la nouvelle figuration. Aloë est fasciné par les ambiances citadines, mais également effrayé par le flot incessant d’images et les séquences déversées par les mass-médias. Le visiteur est rapidement plongé dans un univers qu’il s’agira de décrypter afin de comprendre les nombreuses séries d’histoires qui sont relatées dans ses œuvres.
Le point de départ de ces tableaux est une collection d’esquisses, un fonds de motifs réunis par l’artiste, qui peut être agrandi à volonté et transféré sur un écran, à l’aide d’un antique projecteur. Par le fondu enchaîné de leurs formes, ces images individuelles perdent leur lien avec la surface et se transforment à vue d’œil en grilles de lignes spatiales translucides.
Les différents motifs de l’image, considérés de manière intrinsèque, sont figés en formes volontairement simples : des pin-up et des filles en bikini évoquent les paradis de vacances et les éternels fantasmes masculins, les silhouettes d’avions stéréotypés et de navettes spatiales reposent sur une naïve euphorie futuriste ; encore et toujours des files d’automobiles qui psalmodient l’air du rêve d’une mobilité sans limites. Reines de beauté et squelettes affamés, grondement de canon et mitre papale, animaux en peluche et masses humaines— de tout ceci, et de bien d’autres choses encore, naît un réseau sémantique cynique et profond, qui laisse à chacun la liberté de se plonger dans ses propres associations. Le contenu des fondus enchaînés et des arrangements ne doit rien au hasard, et c’est la même virtuosité qui les fait coïncider en une unité créatrice —d’où naît la beauté picturale.
2, rue du Ballon
68300 Saint-Louis
tel : 03 89 69 10 77
Partager la publication "Samuel BURI et Carlo Aloë au Fernet Branca"
ROBERT CAHEN « FILMS + VIDEOS 1973-2007 »
Coffret DVD édité par Écart Production
Stéphane Audeguy, romancier et auteur du livret, nous fera partager sa connaissance des œuvres de Robert Cahen, à travers la projection de plusieurs films.
Commander le DVD
Cette présentation sera suivie d’une signature par l’artiste.
L’exposition « Robert Cahen. Narrating the invisible » au ZKM | Media Museum, Karlsruhe est prolongée jusqu’au 25 avril.
Partager la publication "ROBERT CAHEN « FILMS + VIDEOS 1973-2007 »"
« Pendant que nous nous perdions dans les subtilités pour savoir si la photographie fait partie de l’art contemporain, nous oublions l’essentiel, à savoir que la photographie a bouleversé profondément toute la création contemporaine » C’est ainsi que Marianne Chelkova adjointe à la culture de la ville de Colmar conclue son allocution de bienvenue en paraphrasant Roland Barthes.
Depuis la naissance du numérique et son intrusion dans la photo, tout un chacun devient ou le croit du moins photographe, un petit bidouillage et il frôle la perfection, nous donne une vision subjective d’un monde édulcoré ou totalement conformiste. Les grands formats fleurissent et nous donnent à voir le spectaculaire, le pittoresque, l’insolite, ou la pauvreté du portrait non dépourvu d’acné juvénile.
La photo de Stephane Couturier résiste à ces courants et énonce sa pensée, sa perception, son rapport au monde. Ce monde en mutation cet univers qui se construit autour de nous. En effet S C travaille sur la notion du temps, sur les couches de temporalité, strates d’histoire éphémères, travail sur la trace du passé, du changement de nature sur la notion de fragments.
Dans sa photo peu d’anecdotes, peu d’humains, un autre regard sur la nature des choses, sur l’idée de passage. Les photos de Stephane Couturier consistent en un foisonnement articulé de textures, de couleurs, de formes, un agencement de multiples évènements et éléments générés par les bouleversements de la mutation urbaine. La photo bascule dans l’abstraction, entre vision documentaire et œuvre plastique. Les architectures qui sont des volumes par essence, sont ramenées à la surface de l’image en font une œuvre frontale telle une peinture par des aplats . Au-delà de la forme nous pouvons faire lecture de ses photos à plusieurs niveaux
documentaire, social, politique. La mondialisation intempestive accélère le nivellement architectural. St. C. sait saisir ces instantanés, en parcourant le monde tel un globe-trotter armé de sa chambre noire. Sa technique est l’argentique avec chambre.
Dans la mezzanine, les œuvres plus anciennes de 1997 à 2005, la seule manipulation effectuée par SC, quasi insoupçonnable, aussi simple qu’efficace, consiste à l’inversion de sens, gauche droite, et à l’intervention entre différentes formes.
Pour les dernière œuvres situées au rez-de-chaussée, « Melting point » plus récentes superposition de photos, pour essayer de perturber la visibilité à la narration d’une photographie, qui a beaucoup évoluée depuis une dizaine d’années, avec l’arrivée du numérique, qui a changé notre vision et notre regard sur la photographie. Ce qu’on croyait réel et vrai il y a une décennie, est sujet à suspicion, l’idée de l’artiste a été de réfléchir à cette évolution du regard des gens, de prendre 2 images en une, en les superposant, sans autre manipulation, sans changement de couleurs, pas de découpage, comme deux calques superposées, en jouant sur l’opacité de la transparence. Cela permet un vision du presque réel, avec la sensation du bruit de la chaîne de montage, comme en mouvement et en relief de l’endroit visité (l’usine Toyota ). C’est un travail de complexification et de densification de l’image, mais il correspond aussi à la complexification de la société où nous vivons, avec tous les nouvelles techniques liées à Internet, comme les ordinateurs, les Ipad et autres Iphones, qui permettent d’effectuer une foule de choses simultanément. De ce fait le regard a évolué.
C’est un parcours d’un travail d’une douzaine d’années entre la France (Valenciennes) Shangar en Inde, ou les US, en partant d’une base classique, il désire garder l’ancrage du documentaire, en privilégiant la notion de fragments, une intervention dans le cadrage, ce que l’œil va regarder dans le sujet, et d’être moins narratif, en permettant un regard moins statique, et de faire en sorte que la photo se rapproche d’une vidéo ou des tableaux photographiques avec des masses de couleurs, des compositions picturales. Il a appliqué ce même travail de superposition d’images à 2 enregistrements de vidéos, faits à Brasilia, dans l’axe monumental, avec le noeud autoroutier qui dessert toute la ville. A nous de détecter les incohérences, l’ambiguïté du regard, réalité ou fiction ? Réalité tangible ou réalité virtuelle., réflexion sur le monde qui nous entoure, avec un effet hypnotique, des photographies qui nous interpellent.
Jusqu’au 5 juin 2011-04-06 pour poursuivre à la LandersGalerie de Linz (Autriche)
Photos de photos et une vidéo d’un photographe que vous pouvez consulter dans mon album
Partager la publication "Stephane Couturier à l'Espace Malraux de Colmar"
01 mars 2011 : TransRhein organise son 5e « Week-End de l’art contemporain »
03 mars 2011 : Raymond Waydelich « archéologue du futur »
05 mars 2011 : Arman chez Tinguely
07 mars 2011 : Rappel 5e Week-end de l’art contemporain
13 mars 2011 : Brochette d’artistes au ZKM de Karlsruhe pour « Narrathing the invisible » de Robert Cahen
15 mars 2011 : Fabiola
17 mars 2011 : Art Karlsruhe
19 mars 2011 : Jean-Jacques Delattre – Sartori et Kyoto’s Wall
23 mars 2011 : Le repos du crieur public – Zahra Poonawala-le-son-revele
Publier sur le blog du Monde relève de l’exploit actuellement, leur logiciel payant étant en « grève » quasi permanente, cela retardera d’autant la publication de mes billets.
Partager la publication "Sommaire de Mars 2011"