Sommaire du mois de mars 2015

 

Ribera Christ bénissant
Ribera Christ bénissant

01 mars 2015 : La Collection à la Fondation François Schneider de Wattwiller
03 mars 2015 : Paul Gauguin à la Fondation Beyeler
05 mars 2015 : Presque la même chose à la Kunsthalle de Mulhouse
07 mars 2015 : art KARLSRUHE 2015
09 mars 2015 : Conférence et chansons à la Fondation Beyeler
10 mars 2015 : MARTIN PARR à la Filature de Mulhouse
20 mars 2015 : Baselworld 2015
21 mars 2015  : Une après-midi avec Yoyo Maeght
26 mars 2015 : BOZAR EXPO braque les projecteurs sur « l’autre »

BOZAR EXPO braque les projecteurs sur « l’autre »

Au printemps 2015, BOZAR EXPO braque les projecteurs sur
« l’autre »
Le programme du printemps jette des ponts entre les portraits de la Renaissance et les portraits photographiques contemporains, entre l’Europe et le Royaume ottoman.
BozarLe diptyque FACES THEN. Portrait de la Renaissance aux Pays-Bas et FACES NOW. Portraits photographiques européens depuis 1990 offre une image nuancée de la tradition représentative occidentale de l’art du portrait. Le portrait ne possède pas le même statut qu’un paysage ou qu’une nature morte : quiconque regarde un portrait regarde « l’autre ».
 
FACES THEN Portraits de la Renaissance aux Pays-Bas
> 17.05.2015

Frans Floris de Vriendt Portrait d'une vieille dame 1558 olieverf op paneel Musée des Beaux-Arts de Caen
Frans Floris de Vriendt Portrait d’une vieille dame 1558 Musée des Beaux-Arts de Caen

À la Renaissance, l’art du portrait a connu un essor sans précédent. En ces temps de conflits religieux et de découvertes scientifiques, les artistes étaient à la recherche de la représentation parfaite du visage humain. Dans la région historique des Pays- Bas, les villes d’Anvers, Bruges, Bruxelles, Amsterdam, Utrecht et Haarlem étaient des centres majeurs de l’art du portrait. Des artistes tels que Quintin Metsys, Joos van Cleve, Simon Bening, Ambrosius Benson, Joachim Beuckelaer et Catharina van Hemessen ont immortalisé leurs contemporains dans des toiles incroyablement belles.
Les oeuvres d’art sont aussi le sujet de longues recherches scientifiques, comme l’illustre cette première grande exposition depuis cinquante ans.
Commissaires : Till-Holger Borchert, Koenraad Jonckheere
Soutien : Ministère des Affaires étrangères
FACES NOW Portraits européens depuis 1990
>17.05.2015

Isabella Rosselini Anton Corbijn
Isabella Rosselini
Anton Corbijn

Pour nous en Europe, que signifie le terme « identité » ? Se sent-on français, letton ou simplement européen ? Ces questions sont au centre de l’exposition photo
FACES NOW. Celle-ci passe à la loupe l’identité diversifiée des citoyens européens depuis la chute du mur de Berlin, en 1989, une période qui a connu d’importants bouleversements politiques et sociaux.
De plus en plus de personnes s’interrogent sur leur identité. L’exposition utilise des concepts opposés pour décrire l’individu : riche et pauvre, allochtone et autochtone, groupe et individu, ville et campagne.
Par ailleurs, l’exposition montre à quel point les courants artistiques historiques, comme la Renaissance, continuent d’influencer l’esthétique du portrait photographique aujourd’hui encore, une référence directe à l’exposition FACES THEN.
Avec des oeuvres d’entre autres Tina Barney, Anton Corbijn, Rineke Dijkstra, Thomas Ruff, Juergen Teller, Stephan Vanfleteren….
Commissaire: Frits Gierstberg
Coproduction: Nederlands Fotomuseum Rotterdam, Museum of Photography Thessaloniki Soutien: ABN – AMRO, NIKON, Milo-Profi

Le Monde du Sultan L’Orient Ottoman dans l’art de la Renaissance
> 31.05.2015

Soliman le magnifique d'après Titien
Soliman le magnifique d’après Titien

En parallèle, BOZAR propose l’exposition L’ Empire du Sultan. Le monde ottoman dans l’art de la Renaissance, qui présente des portraits de dirigeants orientaux et de marchands occidentaux, dépeints par des maîtres vénitiens comme Le Tintoret, Bellini, Titien ou encore l’atelier de Véronèse. Ainsi, le regard sur « l’autre » est élargi à un regard sur une autre culture.
Après la chute de Constantinople le 29 mai 1453, l’Occident a développé une réelle fascination pour la vie culturelle et scientifique ottomane. Les préjugés et les conflits n’auront pas eu raison de l’attrait culturel réciproque. Tandis que le commerce florissait, les échanges culturels connaissaient une expansion sans précédent.
L’exposition Le Monde du Sultan lève le voile sur la force d’attraction qu’exerçait l’Orient Ottoman sur les artistes occidentaux. L’influence du monde islamique sur la pensée de la Renaissance occupe une place centrale dans l’exposition. Vous découvrirez l’oeuvre de Bellini, de Dürer, du Titien et d’autres peintres européens de renom, qui ont été inspirés par le monde ottoman.
Commissaires: Dr. Guido Messling, Dr. Robert Born, Michal Dziewulski
Comité scientifique : Prof. Dr. Suraiya Faroqhi, Dr. Paul Huvenne, Prof. Dariusz Kolodziejczyk, Prof. Dr. Günsel Renda
Les trois expositions établissent ensemble des liens spatio-temporels passionnants. Elles racontent une histoire à multiples facettes sur la construction d’identités et l’influence de la perception, débat qui reste d’une actualité brûlante à notre époque des médias sociaux, des selfies et de la mondialisation croissante. À travers ces trois expositions, le Palais des Beaux-Arts offre à son public l’occasion de mieux appréhender l’art du portrait et le concept de la représentation, à partir d’approches différentes. Quelle image un artiste a-t-il de lui-même, des autres et des autres cultures ? Et dans quelle mesure cette construction influence-t-elle la perception de la réalité ?
L’intégralité du programme s’inscrit dans la mission du Palais des Beaux-Arts de concevoir des expositions qui mettent en lumière un enrichissement artistique mutuel séculaire ainsi que l’histoire et l’identité de l’Europe.
Commissaires: Till-Holger Borchert, Koenraad Jonckheere
Soutien: Ministère des Affaires étrangères
Avec des œuvres de: Simon Bening , Ambrosius Benson, Quentin Metsys, Bernard van Orley, Michel Sittow, Joos van Cleve, Floris van de Vriendt, Master of the Magdalena Legend, Marteen van Heemskerck,Anthonis Mor, Joachim Beuckelaer, Willem Key, Adriaen Thomasz. Key, Frans I Pourbus, Pieter Pourbus, Catharina van Hemessen
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INFORMATIONS PRATIQUES
FACES THEN. Portraits de la Renaissance aux Pays-Bas
De 06.02 jusqu’à 17.05.2015
BOZAR – Palais des Beaux-Arts, Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles
Ouvert: De mardi à dimanche: 10h > 18 (Jeudi: 10h > 21h)
Fermé: Lundi
TICKETS
Ticket: € 10/8 (BOZARfriends)
Combitickets:
FACES NOW/FACES THEN: € 14/12
L’Empire du Sultan + FACES NOW/FACES THEN: € 21/19
Images courtoisie de BOZAR

Une après-midi avec Yoyo Maeght

C’était the place to be 💡
Un ou une, après midi, mot invariable, aussi j’opte pour le féminin,
féminine comme l’est Yoyo Maeght.



Femme généreuse, sensible, intelligente et enthousiaste,
elle nous a conté son enfance atypique, parmi
les artistes, en nous permettant de partager ses souvenirs, d’où jaillissent
des noms magiques, adorée par des grands’parents, qu’elle vénère.
Elle nous a communiqué son admiration, pour son « papy chéri »
dont elle était la petite fille préférée, qui lui a transmis sa passion pour l’art
et les artistes, avec un bonheur et une joie de vivre toujours intact.


Comment ne pas l’envier quand on sait que son quotidien était Miro, Matisse,
Braque, Calder, Giacometti, Malraux, Prévert, qu’elle a pianoté avec Duke Ellington,
qu’elle s’est baigné avec Yves Montant. Son grand’père Aimé Maeght
a permis aux petites filles d’inaugurer la Fondation Maeght en présence
d’André Malraux.

Elle nous a fait partager une branche de l’histoire de l’art qui s’est écrite
avec la création de la Fondation Maegth, sa construction par Josep Lluís Sert,
dans un esprit avant-gardiste de l’époque soucieuse du respect de l’environnement,
Aucun arbre n’a été abattu, les murs les ont simplement contournés.


Elle évoque ses conversations avec les artistes, son tonton Miro, qui reste pour
elle, un phare dans son existence, l’élégance d’Aimé Maeght, son entousiame
à aller toujours de l’avant, tempéré par le bon sens de la provençale Marguerite.
L’amour de ses grand’parents, qui a uni ce couple aventureux dans le domaine de l’art.

Je vous invite à lire la Saga Maeght où elle conte merveilleusement toute l’aventure,
de la naissance du jeune orphelin, au mariage, à la création du premier magasin
à Cannes, éditeur, à la galerie parisienne, encouragée et soutenu financièrement par
Pierre Bonnard, pour aboutir à la création de la Fondation avec les amis artistes
des Maeght. Elle y exprime son admiration et rend hommage à son grand’père.
Elle raconte comment l’alchimie a fonctionné entre eux, comme dans une ruche, où l’esprit ouvert d’Aimé Maeght attirait et permettait aux artistes qui lui faisaient confiance de s’épanouir et d’acquérir une notoriété.


Ceci c’est passé au Séchoir, situé dans l’ancienne tuilerie de la famille LESAGE (groupe TOL et RECTOR),
LE SECHOIR prend la suite de l’ancienne Maison de la Céramique, centre de formation et d’exposition autour de la Céramique contemporaine qui a fermé ses portes en 2002. Autour d’une surface de 300m2 d’exposition prennent place des ateliers d’artistes.
C’est  un espace de création et d’échange entre des artistes résidents, des artistes associés, des artistes invités, les habitants de l’agglomération mulhousienne (et au-delà) et le tissu économique et social de Haute-Alsace


Sandrine Stahl, est la Présidente de l’association Le Séchoir.
N’hésitez pas à pousser la porte et de consulter leur programme
Mais aussi à pousser votre route jusqu’à la Fondation Maeght à St Paul de Vence
(avec Easyjet, Bâle/Mulhouse – Nice,  il suffit de traverser le boulevard depuis le terminal, en passant sous le pont, de prendre le bus n°400 de la compagnie de transport
de la Côte d’Azur, qui vous  transporte pour un prix modique et vous dépose presque devant la Fondation, encore une montée d’un quart d’heure, eh oui la Fondation se mérite, et c’est l’Arcadie)


Il s’en est suivi un enregistrement d’interview avec Yoyo Maeght dans le
studio de Radio Eponyme , plutôt une conversation,
que vous pourrez écouter et podcaster dès sa diffusion

Baselworld 2015

L’édition 2015 de Baselworld, événement incontournable qui réunit sous le même toit les acteurs les plus influents de l’industrie de l’horlogerie et de la bijouterie venus du monde entier, a été inaugurée par le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann. Avec plus de 1 500 marques représentant chacun des secteurs de l’industrie et plus de 4000 journalistes venus de tous les continents, Baselworld 2015 se déroule du 19 au 26 mars 2015.

Basel Messe
BaselWorld est un hyper marché de luxe, composé de boutiques éphémères.
Tout est luxe, calme avant l’arrivée des visiteurs, volupté pour ceux qui
sont sensibles à ces charmes. Une Babel du 21e siècle, réunissant les exposants,
journalistes et plus tard visiteurs de la planète entière.
Quelques 7000 camions, ont acheminé le matériel, pour leur édification de boutiques éphémères.
Baselworld Bulgari
Baselworld est reconnu universellement comme
« LE rendez-vous incontournable de l’industrie de l’horlogerie et de la bijouterie ».
Baselworld se distingue par sa capacité à réunir sous le même toit tous les acteurs clés de la branche : horlogers, bijoutiers, négociants en diamants, pierres précieuses et perles, sans oublier les fournisseurs de machines et branches annexes.
Chaque année, 150 000 professionnels viennent à Bâle prendre le pouls de toute une industrie, découvrir les nouvelles tendances et acheter les dernières créations des 1500 marques présentes. Baselworld est au cœur de toute une industrie qui se diffuse dans le monde entier, il renforce année après année sa place de leader mondial. Cette position enviée et enviable est défendue sans relâche, au fil du temps.
C’est pourquoi Baselworld évolue tous les ans, gagne en confort et en efficacité, et ne cesse d’innover pour répondre à des exigences en constante mutation.
Selon Mme Sylvie Ritter, Directrice générale de Baselworld
Baselworld Swarovski
« l’attractivité et l’engouement que suscite cette branche d’activité continuent de croître » et tout aussi important « l’attrait des clients finaux et l’intérêt des médias pour la branche ne se dément pas. »
Le conseiller fédéral M. Schneider-Ammann a inauguré Baselworld,
M. Kamm a souligné l’importance accordée par le gouvernement suisse à cet événement majeur ainsi qu’à l’industrie de l’horlogerie et de la bijouterie. Il a admis que Baselworld avait connu des inaugurations dans un contexte plus favorable et optimiste,
« mais fort heureusement, le secteur de l’horlogerie et de la bijouterie n’a jamais été à court d’idées innovatrices, et c’est une bonne nouvelle ! »
M. Kamm a également rendu hommage à une légende de l’industrie :
M. Jacques J. Duchêne, Président du Comité des exposants, décédé subitement juste avant l’ouverture du salon. M. Kamm a souligné les qualités de M. Duchêne, rappelant que, grâce à son
« engagement infatigable » au service de Baselworld, il a « énormément contribué au développement du salon et à élever cet événement à un tel niveau d’excellence. ».
M. Duchêne aurait célébré cette année un double anniversaire : d’une part, sa 60e participation à Baselworld et d’autre part son 20e anniversaire en qualité de Président du Comité des exposants.
Bulgari
Christoph Brutschin, conseiller d’Etat du canton de Bâle-Ville, a accueilli les hôtes, les saluant au nom des gouvernements de Bâle-Campagne et de Bâle-Ville. Il a comparé l’événement à une montre. Baselworld est
« similaire à la fabrication d’un mécanisme d’horlogerie, son organisation implique des efforts, une grande passion, ainsi qu’un haut niveau de précision.»
Il a poursuivi en termes horlogers : M. Brutschin a félicité Baselworld pour son rayonnement économique dans la région. Il a fait référence notamment aux milliers de personnes qui visitent la ville durant 8 jours et a mentionné que Baselworld génère 13 000 emplois localement.
M. Brutschin a conclu son discours par une citation de M. Duchêne : « La capacité créative de ce secteur est indéniable. Il suffit d’ouvrir les yeux pour le constater chaque année. »
Ces mots ont réconforté M. Brutschin et renforcé sa conviction que
« le secteur de l’industrie horlogère surmonterait la crise actuelle liée au franc grâce à sa créativité, son innovation et l’excellence de sa qualité suisse».
Basel World
BASELWORLD JOUE UN RÔLE ESSENTIEL EN FAISANT RAYONNER UNE INDUSTRIE VITALE POUR LA SUISSE
Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann a fait l’éloge de l’horlogerie comme un art, et l’a décrit ainsi : « Avec l’invention de la montre mécanique, le temps est littéralement devenu un art. Une expertise qui a atteint des performances toujours plus élevées en termes de précision, d’ingéniosité technologique et d’esthétique en constante évolution. »
Baselworld
En qualité de conseiller fédéral responsable de la recherche, de l’innovation et du travail, M. Schneider-Ammann a souligné l’importance pour la Suisse d’un secteur devenu une force économique de premier ordre, qui se prévaut de plus de 500 sociétés employant plus de 50 000 personnes.
« Je suis bien entendu fier que la Suisse soit l’un des centres les plus importants du savoir-faire horloger et que Baselworld célèbre cet art avec solennité méritée».
Baselworld
Les jeunes hôtesses, mannequin sont à leur poste, parées comme des reines, juchées sur
des talons, pour compléter l’écrin des boutiques avec leur charme et fraicheur.
Messe Platz
depuis la gare prendre le tram n°2
arrêt Messe Platz
Photos de l’auteur sauf la 4

MARTIN PARR à la Filature de Mulhouse

« Mulhouse ressemble à beaucoup de villes postindustrielles comme il en existe partout en Angleterre, des villes marquées par le déclin économique, le chômage. Je retrouve dans les maisons de ce quartier des choses très similaires , constate Martin Parr. Ce qui l’a le plus étonné au cours de son bref séjour mulhousien ?
« La taille de la Filature ! C’est incroyable que le gouvernement français ait encore de l’argent pour construire un tel équipement… »

Martin Paar

Martin Paar « A TASTE FOR MULHOUSE » (le goût de Mulhouse)
+ « THE LAST RESORT » et « SIGNS OF THE TIMES »
(«LE DERNIER RECOURS» ET «SIGNES DES TEMPS»)
deux séries incontournables de son oeuvre.
C’est la nouvelle exposition photographique à la Galerie de
La Filature, Scène nationale – Mulhouse
vernissage mercredi 11 mars 19h
en présence
d’Emmanuelle Hascoët de l’Agence Magnum Photos
SÉRIE « A TASTE FOR MULHOUSE »
(résidence de création à Mulhouse en janvier 2015)
tirages couleur
Le célèbre photographe britannique Martin Parr a posé son regard aigu sur le quartier populaire et métissé de la Cité-Briand à Mulhouse. Ses photos seront exposées à La Filature du 11 mars au 10 mai
avec deux séries emblématiques de son oeuvre,
« The Last Resort » et « Signs of the Times ».
C’est sur une invitation de La Filature que Martin Parr, membre de la prestigieuse Agence Magnum Photos, a accepté de séjourner quelques jours dans l’emblématique quartier Cité-Briand composé des « carrés mulhousiens », maisonnettes mitoyennes avec petits jardins imaginées par les industriels au 19e siècle autour des grands sites de production textile.

Photo journal l'Alsace
Photo journal l’Alsace

Durant son séjour, Martin Parr rencontre des commerçants du quartier, des marchands ambulants de la place du marché et une trentaine d’habitants à leur domicile. Chez ces derniers, il s’attache à faire des portraits et à reproduire certains détails de leurs intérieurs. Ses hôtes lui parlent de leurs origines, de la vie de quartier, de leur vie de famille ; le photographe examine soigneusement chaque pièce, en observe chaque objet, chaque
détail. Puis il appuie sur le bouton. Souvent en approchant très près un objectif macro, pour retrouver des motifs, des formes, des couleurs qui alimentent nombre de ses séries. Les natures mortes terminées, il se tourne vers ses sujets, les dirige, leur donne quelques indications de pose, d’attitude (pas de sourire) et très vite, déclenche l’appareil. Le portrait dans la boîte, il ponctue la séance d’un sourire.
Martin Parr prend plus de 500 photos, une sélection est retenue pour être présentée à La Filature. Cette série réalisée à Mulhouse prolonge le projet que le photographe mène depuis plus de trente ans sur le thème de la consommation dans notre société occidentale. On y retrouve ses obsessions, son goût du kitsch, son attirance
pour la surabondance. On y retrouve bien sûr aussi son regard intuitif sur notre société, sans jugement de valeur, mais marqué de son goût très anglais pour le sous-entendu ironique.
Emmanuelle Walter, conseillère artistique arts visuels à La Filature
Martin Paar Mulhouse1
SÉRIE « THE LAST RESORT »
12 tirages couleur au format 52 x 42 cm
C’est entre 1982 et 1985 que Martin Parr réalise la série
The Last Resort.
Entre satire et cruauté non dénuées d’une certaine tendresse
pour ses congénères anglais, il dresse le portrait de familles aux
revenus modestes prenant leurs vacances à New Brighton près de
Liverpool, petite station balnéaire en déclin. Ce qui aurait dû
ressembler à un quartier d’été, passé à la moulinette de Martin Parr,
prend soudain des airs de zone industrielle.
Avec une ironie mordante, Martin Parr évoque dans The Last Resort, sa nostalgie
des années 60. Il dénonce la fin d’un monde (le monde ouvrier) et de ses valeurs, ainsi que l’avènement d’une nouvelle conception consumériste de la vie.
SÉRIE « SIGNS OF THE TIMES »
projection en boucle
Réalisé dans le cadre d’une série d’émissions programmées par
la BBC en 1992, Signs of the Times est le premier ouvrage du photographe,
totalement inédit en France. Ce livre nous entraîne au coeur des intérieurs
anglais. Son analyse des goûts pour le moins particuliers de ses
compatriotes à la fin des années 80, reflets d’une société toute entière,
nous plonge dans un univers du quotidien à la fois ironique et tendre.
Du banal surgit un regard analytique, quasi-sociologique, qui surprend par sa
justesse, son inventivité et son humour et donne à voir la
« middle-class » anglaise de l’intérieur, comme révélée par son entourage le plus trivial. Associant aux images des extraits de témoignages choisis avec soin par Martin Parr et l’auteur Nicholas Barker, ce livre restitue les débuts en couleur d’un photographe devenu, depuis, mondialement célèbre.
Ces oeuvres seront présentées sous forme de projection dans la galerie de La Filature.
photo 1 extraite de l’Alsace
photo 2 dossier de presse, sera retirée du site après l’exposition
 

Conférence et chansons à la Fondation Beyeler

Conférence de Philippe Dagen et soirées de chansons de Jacques Brel à la Fondation Beyeler.
L’exposition « Paul Gauguin » à la Fondation Beyeler a commencé de manière foudroyante – déjà 50 000 visiteurs ont vu les oeuvres de cet artiste français exceptionnel. Aussi diversifiées et remarquables que les chefs-d’oeuvre de Gauguin sont les manifestations organisées à l’occasion de l’exposition. Philippe Dagen, agrégé d’histoire, professeur à la Sorbonne et critique d’art, donnera une conférence intitulée
«Paul Gauguin, la résurrection du primitif ?»
le mercredi 11 mars 2015 à 18h30.
Paul Gauguin
Paul Gauguin – la résurrection du primitif ?
Après 1900, désireux de renouveler fondamentalement l’art, de nombreux représentants de différents courants d’avant-garde ont fait des emprunts aux peuples alors dits primitifs d’Afrique ou d’Océanie. Ils ont ainsi suivi l’exemple de Paul Gauguin, que sa quête d’authenticité avait poussé à aller s’installer en Polynésie. Dans cette conférence, le célèbre historien de l’art, Philippe Dagen, écrivain et critique d’art au quotidien français Le Monde, se penche sur la question du « primitif » chez Gauguin.
PAUL GAUGUIN et l’art contemporain
De nombreux artistes modernes et contemporains se sont référés à maintes reprises à l’œuvre révolutionnaire de Gauguin.
C’est ainsi que dans les années 1960, l’artiste français Martial Raysse a rendu hommage aux tableaux emblématiques de Gauguin représentant des Tahitiennes assises sur la plage dans un assemblage intitulé « Souviens-toi de Tahiti en septembre 61 ». Loin de toute illusion d’authenticité exotique, la Tahitienne de Raysse est transformée en touriste blonde et futile qui se protège de la chaleur sous un parasol.
Dans son grand « Portrait of Paul Gauguin on the Eve of His Attempted Suicide Tahiti », l’artiste australien Brett Whiteley pare la vie tragique de Gauguin d’une actualité nouvelle. Whiteley prend pour point de départ de son tableau la liberté que l’artiste est allé chercher sous les tropiques et fait de lui une figure culte de la génération hippie.
C’est à un commentaire critique sur Gauguin que se livre Sigmar Polke en 1983 dans sa toile « Die Lebenden stinken und die Toten sind nicht anwesend », où il transforme les célèbres motifs tahitiens de Gauguin en impressions pseudo exotiques de tissu décoratif bon marché.
Mais c’est sans doute la peinture de Peter Doig qui rend à Gauguin l’hommage le plus actuel. Son intensité chromatique et sa planéité, tout comme ses motifs, éveillent de nombreux échos avec des toiles de Gauguin, comme le montre bien la juxtaposition du « Cheval blanc » de Gauguin de 1898 et de la « Grande Riviere » de Doig de 2001/2002. À l’image des « paradis perdus » tahitiens de Gauguin, les paysages idylliques de Trinidad réalisés par Doig sont des collages de mondes merveilleux situés entre réalité, désir et mélancolie.

Peter Doig
Peter Doig

Venez constater ces similitudes par vous-mêmes en visitant l’exposition PETER DOIG ouverte jusqu’au 22 mars 2015.

Philippe Dagen
Philippe Dagen
Philippe Dagen

Philippe Dagen est un des meilleurs spécialistes de l’art moderne et contemporain qu’il défend souvent contre ses détracteurs. Ainsi il plaide la cause des jeunes créateurs en butte aux académismes en tout genre. Pour lui, les musées ressemblent trop souvent à des sarcophages et le culte du passé nous empêche d’apprécier les oeuvres de notre temps. Philippe Dagen a également consacré plusieurs ouvrages à l’art de la Belle Epoque et de la Première Guerre :
Pour ou contre le fauvisme, Le Silence des peintres, Les artistes face à la Grande Guerre.
Il a aussi publié quatre romans, où l’humour s’allie à l’émotion, tous publiés chez Grasset. Celles et ceux qui désirent se préparer à sa conférence se reporteront d’autant plus facilement à son étude, Le Peintre, le poète, le sauvage, les voies du primitivisme dans l’art français, qu’elle est disponible en édition de poche.
Cette conférence donnée en français est organisée en collaboration avec
l’Alliance Française de Bâle et la Société d‘Études Françaises de Bâle.
La présence à cette manifestation est comprise dans le prix d’entrée du musée.
Aux soirées de chansons de Jacques Brel le chanteur britannique Marc Almond et l’acteur allemand Dominique Horwitz entraînent les spectateurs dans l’univers de Jacques Brel, qui était un grand admirateur de Paul Gauguin.
Marc Almond
Marc Almond

Soirées de chansons de Jacques Brel
Paul Gauguin et le chanteur Jacques Brel ont été fascinés par l’île d’Hiva Oa dans les Marquises, où ils sont tous deux enterrés, à quelques mètres l’un de l’autre. Ce point commun a donné à la Fondation Beyeler l’idée de consacrer deux soirées de chansons à Jacques Brel :
Marc Almond chante Jacques Brel
Jeudi 12 mars 2015, 19h00
L’auteur-compositeur-interprète britannique Marc Almond a été une grande vedette des années 1980 avec son group Soft Cell et a vendu plus de 30 millions d’albums dans le monde entier. Avec les musiciens Neal Whitmore et Martin Watkins, il convie les visiteurs de la Fondation Beyeler à un voyage musical dans le temps.
Tarif : CHF 85.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 70.-
L’entrée du musée est comprise dans le prix.
Dominique Horwitz chante Jacques Brel
Mercredi 15 avril, 19h30
La voix de l’acteur et chanteur Dominique Horwitz entraîne les spectateurs
dans l’univers de Jacques Brel.
Tarif : CHF 65.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 40.-
L’entrée du musée est comprise dans le prix.
Fondation Beyeler,
Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00

art KARLSRUHE 2015

Le rendez-vous de l‘art
du 5 – 8 mars 2015 au Parc des expositions Karlsruhe

Art Karlsruhe
Art Karlsruhe

Venus de onze pays, 210 galeristes, dont 32 nouveaux
participants, transforment les halls du parc des expositions
en un lieu vivant dédié à l’art.
Art KARLSRUHE présente un panorama allant de l’art moderne
classique à l’art contemporain et rassemble les oeuvres
de tous les mouvements importants de cette période.
Dans les 4 halls, l’éventail s’étend de l’impressionnisme,
l’expressionnisme et la Neue Sachlichkeit au néo-expressionnisme,
au Street Art et aux récentes créations contemporaines
en passant par les courants majeurs de l’aprèsguerre
comme l’Art informel, l’Art concret, ZÉRO et le Pop Art.
La claire structure architecturale des halls, avec 160
one-artist shows, 19 espaces sculptures et de nombreuses
aires de repos, crée un paysage artistique favorable à
l’observation et la concentration pour pouvoir acquérir les
oeuvres en toute détente.
Le commissaire est Ewald Karl Schrade
 Ewald Karl Schrade
Robert Capa et la photographie contemporaine hongroise/
PHOTO ART BUDAPEST, invité à art KARLSRUHE
En 2015, la photographie occupe, une fois de plus, une place majeure au salon art KARLSRUHE.  En 2013, les portraits et clichés de reportages de Gisèle Freund issus de la collection Marita Ruiter connurent aussi un immense succès.
Gábor Gerhes, Neue Ordnung 05, 2013 Foto-Lambda-Print, 56x70 cm
Gábor Gerhes, Neue Ordnung 05, 2013 Foto-Lambda-Print, 56×70 cm

 
Placé lui aussi sous le signe de l’art photographique, le 12e salon art KARLSRUHE (vidéo) présente dans le hall 1 un concentré de la photographie hongroise. La Hongrie a donné naissance à plusieurs photographes de renommée internationale comme László Moholy-Nagy, André Kertész, Brassaï, Lucien Hervé ou Martin Munkacsi. Sous le titre
« PHOTO ART BUDAPEST, invité à art KARLSRUHE », le Musée national hongrois,
le Robert Capa Center, la Galerie Várfok et la INDA Gallery de Budapest s’unissent pour offrir au public un regard sur cette grande tradition photographique hongroise.
Tandis que les deux galeries et le Robert Capa Center donnent un aperçu de la vitalité de la scène photographique hongroise contemporaine, le Musée national se consacre à l’œuvre d’Endre Ernö Friedmann (1913-1954), entré dans l’histoire de la photographie et du photojournalisme sous le pseudonyme de Robert Capa.

Robert Capa, mort d'un milicien
Robert Capa, mort d’un milicien

 
Pour art KARLSRUHE, Éva Fisli, commissaire du Musée national hongrois, rassemble huit œuvres-clés de Capa. Cette exposition, accompagnée d’une projection, de magazines originaux et de diverses publications qui témoignent de la vie mouvementée et de l’œuvre du célèbre photographe, permet aux visiteurs de découvrir les histoires derrière les images et, en particulier, le rôle de la photographie dans l’appropriation visuelle de l’histoire. Pour sa part, le Robert Capa Center, inauguré en 2013 à Budapest pour le 100e anniversaire de Capa, présente à art KARLSRUHE un solo show conçu par la commissaire Krisztina Jerger et dédié à Gábor Gerhes, photographe et artiste conceptuel né en 1962.
Les surfaces d’exposition de la INDA Gallery et de la Galerie Várfok, également dans le hall 1, montrent de manière impressionnante comment l’actuelle scène photographique hongroise reste attachée à ses racines tout en explorant de nouvelles et captivantes voies artistiques. Avec des artistes photographes tels que Lajos Csontó, Imre Drégely, Ágnes Eperjesi, Gábor Kerekes, Balázs Telek (INDA Gallery) ou Ákos Czigány, Péter Korniss, Mátyás Misetics (Várfok), c’est un large panel de la nouvelle génération de photographes hongrois qui nous invite à faire la connaissance d’un important paysage photographique encore peu connu chez nous.
Fidèle à sa tradition, art KARLSRUHE consacre en 2015 son exposition spéciale à un exemple emblématique de la vitalité des collections dans le Bade-Wurtemberg.
Minimalisme des formes, emploi de matériaux comme le métal ou les miroirs et monochromies en blanc, argent et bleu sont les caractéristiques des nombreuses oeuvres que l’entrepreneur souabe, Peter Schaufler et son épouse, Madame
Christiane Schaufler-Münch, ont rassemblées pendant plus de trois décennies. Leur importante collection, présentée au SCHAUWERK, le musée privé du couple, compte plus de 3500 objets appartenant essentiellement au mouvement ZÉRO, à l’Art minimal, l’Art conceptuel et l’Art concret. Pour art KARLSRUHE, la directrice de SCHAUWERK, Barbara Bergmann, met en scène, sous le titre „Some like it cool“, 30 oeuvres majeures et représentatives de cette collection, parmi lesquelles se trouvent plusieurs travaux de Sylvie Fleury, Imi Knoebel, Thomas Ruff et Ugo Rondinone.
détail Sammlung Schaufler
quelques galeristes français :
JP Ritsch- Fisch de Strasbourg qui présente Paul Amar artiste de l’art brut
Paul Amar, galerie Ritsch Fisch
, galerie Ritsch Fisch

La galerie L’Estampe de Strasbourg, présente Christophe Hohler et Erro
Christophe Hohler, le Voyageur
Christophe Hohler, le Voyageur

La Galerie Oniris de Rennes présente l’abstraction géométrique.
Quelques galeries allemandes
Valentien de Stuttgart présente des valeurs sûres comme Horst Antes, Philipp Bauknecht, Willi Baumeister, Moritz Baumgartl, Alfred Hrdlicka, Anna Ingerfurth, Pablo Picasso,
et un « suiveur » de Lucas Chranach Jan Peter Tripp
Jan Peter Tripp, Vénus et Cupidon, d'après Cranach
Jan Peter Tripp, Vénus et Cupidon, d’après Cranach

Anne Sophie Tschiegg, bientôt à l’espace Beaurepaire à Paris (1/4/2015)
Anne Sophie Tschiegg
La galerie Zaiss d’Aalen présente les derniers travaux de Raymond Waydelich (représentant la France à la Biennale de Venise en 1978)
Raymond Waydelich
Raymond Waydelich

Dans la même galerie Michel Cornu et ses délicates branches  sur papier de chanvre
Michel Cornu
Michel Cornu

C’est une foire qui d’adresse à tous, amateurs comme collectionneurs, qui reviennent
fidèlement d’après les galeristes. Elle est bien agencée avec des espaces aérés, pour les galeristes, comme pour les sculptures qui y sont nombreuses.
Un shuttel conduit les visiteurs de la gare jusqu’à la foire et ceci gratuitement.
photos de l’auteur
 
Une panne de mon fournisseur d’accès Internet m’a empêchée
d’écrire plus complètement et plus rapidement mon compte rendu,
j’en suis désolée. 😡
 
 

Presque la même chose à la Kunsthalle de Mulhouse

Presque la même chose est une tentative de comprendre l’autre.
la nouvelle exposition de la Kunsthalle de Mulhouse

Sandrine Wymann
Sandrine Wymann

Cette exposition s’inscrit ouvertement dans l’organisation d’un questionnement soumis par Umberto Eco dans « Dire presque la même chose » un essai sur ses expériences de traduction. Selon lui, traduire ne permet pas de dire la même chose, mais au mieux, presque la même chose. Et il poursuit en soulignant que c’est dans le presque que réside toute la complexité de la tâche. Ce presque, central mais indéfini, s’impose comme un adverbe élastique et extensible à utiliser sous « l’enseigne de la négociation ». Et c’est là le cœur de toute tentative de traduction. Quelle amplitude accorde-t-on au presque ? Traduire peut s’appliquer à toute forme de langage, écrit, plastique, sonore et chacune détient un périmètre de négociation qui lui est propre.
C’est une exposition qui demande du temps, il vous faut vous asseoir, prendre les écouteurs, lire, déchiffrer, regarder, et vous serez conquis par l’intelligence du propos.
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Umberto Eco illustre, par une série d’exemples et d’histoires vécues, les problèmes que lui a posés la traduction. Presque la même chose reprend la trame de son écrit, chapitre après chapitre, et les artistes et les œuvres tantôt apportent une réponse, tantôt rebondissent sur les interrogations soulevées par l’auteur. Le principe n’est pas de réunir un corpus d’œuvres relatives au sujet mais plutôt de poursuivre la réflexion en nous appuyant sur des recherches – formelles ou textuelles – susceptibles de nous aider à comprendre combien il est difficile de dire presque la même chose.
Avec Ignasi Aballí, Alex Baladi, Cathy Berberian, Pierre Bismuth, Julia Bodamer, Gérard Collin-Thiébaut, Nicolás Lamas, Ilan Manouach, Antoni Muntadas, Till Roeskens, Sébastien Roux, Thu Van Tran, Martina-Sofie Wildberger ;
« De l’impossible au possible : l’expérience des langues chez Louis Wolfson. », conférence de Frédéric Martin, éditeur/Le Tripode;
« Traduire la couleur : voir et penser autrement … », conférence d’Annie Mollard-Desfour, linguiste-lexicographe;
Conférence Annie Mollard Desfours -Nuancier bleu
Des œuvres d’art premier.
Entre références méconnues et valeur esthétique certaine, les
oeuvres d’art premier sont par nature des objets transmis soit à
contre-sens, soit dans la perte de leur sens originel.
Le masque de l’éthnie Nalu/Baga vient de la société Banda
Kumbaruba de Guinée. Il est en bois et orné de polychromie
minérale, il date de la fin du 19ème, début 20ème siècle. Les masques
des sociétés secrètes Banda Kumbaruba sont des compositions
anthropozoomorphes se portant horizontalement sur la tête à
l’occasion de cérémonies liées à la circoncision. Ils symbolisent
l’essence de l’animisme dans le lien étroit unissant l’Homme aux
animaux et à la nature. Le masque figure le visage de l’homme,
la mâchoire du crocodile, les cornes de l’antilope, le corps d’un
serpent, la queue d’un caméléon et les oreilles du singe. Tous
ces animaux sont présents dans les récits et les fables racontant
l’histoire de la communauté dont les symboliques (à travers
leurs caractéristiques propres) sont comparées ou interprétées
par l’homme.

arts premiers -masque- courtesy galerie Agama

La traduction est partout, sous toutes les formes, elle n’est ni une science, ni un instinct, elle communique la pensée, elle fait voyager. Presque la même chose rassemble des œuvres relatives au langage, écrit, plastique, sonore et à ses traductions.

En 14 chapitres :
Chap 1. Les synonymes d’Altavista / Alta Vista’s synonyms
Chap 2. Du système au texte / System to text
Chap 3. Réversibilité et effet / Suprasegmental or tonemic
Chap 4. Signification, interprétation, négociation / Meaning, interpretation, negotiation
Chap 5. Pertes et compensations / Losses and gains
Chap 6. Référence et sens profond / Surface and deep stories
Chap 7. Sources, embouchures, deltas, estuaires / Source vs target
Chap 8. Faire voir / To see things and texts
Chap 9. Faire sentir le renvoi intertextuel / Intertextual irony
Chap 10. Interpréter n’est pas traduire / Rewording is not translation
Chap.11 Quand change la substance / Substance in translation
Chap 12. Le remaniement radical / Hidden verses
Chap 13. Quand change la matière / A matter of matter
Chap 14. Langues parfaites et couleurs imparfaites /

La traduction est partout, sous toutes les formes, elle n’est ni une science, ni un instinct, elle communique la pensée, elle fait voyager. Presque la même chose est une tentative de comprendre l’autre.
Souvenons-nous du mythe de la Tour de Babel : Nemrod, le roi souverain des
descendants de Noé eut l’idée de construire, à Babylone, une tour dont le sommet devait atteindre le ciel et dans laquelle un seul peuple devait parler une seule langue.
Dieu arrêta son projet de toute puissance en multipliant les langues pour mieux diviser les hommes.
La langue unique apparaît comme un gage de force et de pouvoir. Elle fédère et rassemble un peuple. Elle permet la compréhension, l’entente, elle soude un groupe et lui donne confiance. Tant d’attributs attirent et effraient à la fois. Les tentatives de mettre au point un langage unique n’ont cessé de tourmenter les humanistes ou stratèges, mais la réalité de la division s’est toujours imposée au-delà de toute convention linguistique. C’est peut-être en acceptant cette division, la prenant comme postulat de départ, en l’analysant et en la dépassant, que l’on se rapprocherait le plus, non pas d’une langue partagée, mais d’une compréhension universelle qui serait le stade le plus avancé de cette quête d’unicité. Et si la traduction s’inscrivait
alors à cet endroit ? Et si elle constituait une alternative raisonnable au dessein universel ? C’est une piste tentante mais autant se l’avouer de suite, elle n’est pas la clé du problème et tous ceux, qui se sont penchés sur ce qu’elle signifie et induit, se sont inclinés devant la complexité de son exercice.
 
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Traduire ne permet pas de dire la même chose mais, au mieux, presque la même chose, pour reprendre les termes d’Umberto Eco dans son essai sur ses expériences de traduction. Il souligne que c’est dans le presque que réside toute la complexité de la tâche. Ce presque, central mais indéfini, s’impose selon lui comme un adverbe élastique et extensible à utiliser sous « l’enseigne de la négociation ». Là est le coeur de toute tentative de traduction. Quelle amplitude accorde-t-on au presque ? C’est une affaire qui concerne l’auteur et le traducteur. Tout au plus peut-on dessiner les contours de ce qui rentrerait dans le champ de la traduction et, par conséquent, énumérer les obstacles qu’elle rencontre. C’est un exercice un peu systématique mais
qui ne manque pas d’intérêt car plus on explore le thème de la traduction plus on lui attribue de variétés. Il apparaît que traduire peut s’appliquer à toute forme de langage, écrit, plastique, sonore et chacune détient un périmètre de négociation qui lui est propre.
Dans Dire presque la même chose, Umberto Eco illustre, par une série d’exemples et d’histoires vécus, les problèmes que la traduction lui a posés. Dans cette exposition, je me fie aux expériences de l’auteur et m’inscris pleinement dans l’organisation de son questionnement. Presque la même chose reprend la trame de l’écrit, chapitre après chapitre, et les artistes ou les oeuvres tantôt apportent une réponse, tantôt rebondissent sur les interrogations soulevées par l’auteur. Le principe n’est pas de
réunir un corpus d’oeuvres relatives au sujet mais plutôt de poursuivre la réflexion en nous appuyant sur des recherches formelles ou textuelles, mais aussi sur des savoirs ou des histoires individuelles. OEuvres, conférences, portraits sont également et sans hiérarchie le contenu de cette exposition qui tente modestement de montrer combien il est difficile de dire presque la même chose.
Sandrine Wymann
quelques extraits :
Chapitre 12
Le remaniement radical
Il est des circonstances de remaniement plus radical, qui se placent sur une
échelle de libertés, jusqu’à franchir ce seuil au-delà duquel il n’y a plus
aucune réversibilité. De sorte que, si une machine traductrice traduisait à
nouveau, fût-ce de manière imparfaite, le texte de destination en un autre texte
de la langue source, il serait difficile de reconnaître l’original.
Au plus profond du noir / Heart of Darkness est une oeuvre basée
sur un exercice de traduction libre du texte Au coeur des ténèbres
de Joseph Conrad par Thu Van Tran. Avec la seule aide d’un
dictionnaire anglais-anglais et dans les limites de sa connaissance
de la langue, elle a traduit le récit en se fiant à sa compréhension,
souvent plus sensible qu’objective.
Le livre publié dans une seconde édition à l’occasion de
l’exposition, réunit les deux versions française et anglaise. Au plus
profond du noir se présente davantage comme une réécriture que
comme une traduction fidèle. À cela s’ajoute que pour intensifier
son rapport au texte, l’artiste a choisi d’écrire au présent, un temps
plus immédiat qui la lie intimement à l’histoire racontée.
(déjà vue à Art Basel 2013)
Thu Van Tran
Chapitre 3
Réversibilité et effet Suprasegmental
Plusieurs fois au cours de la traduction de ces passages, j’ai renoncé à une
réversibilité lexicale et syntaxique, car je considérais que le niveau
pertinent était le niveau métrique […]. Donc, je me souciais moins d’établir
une réversibilité littérale que de provoquer un effet identique à
celui que le texte, selon mon interprétation, voulait provoquer
chez le lecteur.
Martina-Sofie Wildberger
(1985, vit et travaille à Genève), son
travail repose sur deux composantes majeures, la performance
et le texte. Par des jeux de mise en scène et d’interprétation elle
s’appuie sur la dimension sonore et rythmique de textes parlés
et les déploie en français, allemand et suisse allemand pour faire
émerger du sens.
La série de posters présente dans l’exposition est la traduction
écrite et graphique de quelques-unes de ses performances ayant
déjà eu lieu et consignées au plus près de leurs composantes
vivantes et textuelles. Chaque performance est un moment
singulier et chaque poster rend compte de la qualité éphémère et
unique du moment. Martina-Sofie Wildberger viendra rejouer les
performances consignées et donnera ainsi un nouveau support
d’interprétation graphique.
Martina-Sofie Wildberger
Chapitre 4
Signification, interprétation, négociation
On négocie la signification que la traduction doit exprimer
parce qu’on négocie toujours, au quotidien, la signification
que nous attribuons aux expressions que
nous utilisons […] En ce sens, en traduisant,
on ne dit jamais la même chose.
Pas de deux de Julia Bodamer  (vidéo)(1988, vit et travaille à Zurich)
s’applique à nous faire perdre nos repères, ceux de temps et
d’espace, dans un film présentant deux femmes quasi-semblables
qui paraissent ne former plus qu’une seule entité dansante et
performative. Le spectateur est perdu par un effet de répétition
et par l’étrange impression laissée par ces deux femmes qui jouent
simultanément de leur similitude et de leur différence.

Julia Bodamer
Chapitre 6
Référence et sens profond
Interpréter signifie faire un pari sur le sens d’un texte. […] Bien sûr, c’est
l’histoire de toute une culture qui assiste le traducteur lorsqu’il fait ses
paris, de même c’est toute une théorie des probabilités qui assiste
le joueur devant la roulette.
Antoni Muntadas
(1942, vit et travaille à Barcelone et New-
York) est internationalement reconnu pour son travail dans le
champ de l’art médiatique. Avec On Translation, série toujours
en cours, il s’intéresse depuis plus de vingt ans aux mots dans les
multimédias et à leur relation aux différents modes de traduction.
Warning, 1999-…, est une série de propositions qui relie le fait de
comprendre à la nécessité de s’engager. La phrase Attention : la
perception demande de s’engager est traduite dans de nombreuses
langues et reproduite sur des supports médiatiques aussi divers
que les affiches, autocollants, vitrines, encarts de presse, etc…
Depuis 1985, Gérard Collin-Thiébaut (1946, vit et travaille à
Besançon) construit des «Rébus» par regroupement de dessins
et photographies ou à partir d’objets assemblés sous la forme
d’installations. Ses sujets sont multiples : noms d’artistes,
citations ou encore titres d’oeuvres. Ses rébus questionnent
l’art et sa représentation, ils renvoient de manière ironique aux
interprétations érudites des historiens d’art. Bien que le public
soit sollicité pour mettre des mots sur les figures ou arrangements
constitués, Gérard Collin-Thiébaut s’applique à toujours donner
la réponse (phonétique d’abord, puis la citation) de chacun des
rébus ; l’effet recherché n’étant pas de mettre le lecteur en difficulté
mais plutôt de lui transmettre une connaissance.

Gérard Collin-Thiébaut
Gérard Collin-Thiébaut

Chapitre 7
Sources, embouchures, deltas, estuaires
…Une traduction peut être aussi bien target que source
oriented, c’est-à-dire qu’elle peut être orientée soit au texte
source ou de départ soit au texte (et au lecteur) de destination ou d’arrivée. Ce sont là désormais les termes employés dans la théorie de
la traduction, et ils concernent, semble-t-il, la vieille question
de savoir si une traduction doit conduire le lecteur à s’identifier
à une certaine époque et un certain milieu culturel – celui du texte original – ou si elle doit rendre l’époque et le milieu accessibles
au lecteur de la langue et de la culture d’arrivée.
Par le biais du langage et au moyen de films, Pierre Bismuth
(1963, né à Paris, vit et travaille à Bruxelles) s’interroge dans nombre
de ses oeuvres sur les notions de transmission et de réception d’un
événement.
Dans The Jungle Book Project, il réutilise différentes versions du Livre
de la Jungle de Walt Disney en attribuant une langue différente à
chacun des 19 personnages. S’installe une forme d’incompréhension
qui est contrebalancée par la célébrité du film. Malgré la pluralité
des langues le spectateur comprend l’histoire de façon presque
instinctive. Mais la perception s’en trouve sans doute légèrement
modifiée si ce n’est que parce que le résultat est à la fois drôle et
perturbant.
Pierre BismuthChapitre 8
Faire voir
On part du double principe que (1) si le lecteur naïf ne connaît pas l’oeuvre
visuelle dont s’inspire l’auteur, il doit pouvoir en quelque sorte la découvrir en
imagination, comme s’il la voyait pour la première fois ; mais aussi
que (2) si le lecteur cultivé a déjà vu l’oeuvre visuelle inspiratrice, le discours
verbal doit être en mesure de la lui faire reconnaître.
Par le langage, la représentation, par le vide ou la simple
dénomination, Ignasi Aballí (1958, vit et travaille à Barcelone)
invite le spectateur à regarder au-delà des apparences. Dans sa
série de trois oeuvres sur verre, il donne à voir au moyen de traits
qui désignent, et de mots qui décrivent, trois peintures du XVIe
siècle de Saint Jérôme.
Saint Jérôme, traducteur de la Bible depuis le grec et l’hébreu
vers le latin, père des traducteurs, est ici commémoré par l’absence.
En six langues, la composition de chacun des tableaux est
minutieusement annotée de telle sorte qu’il est possible de
reconstituer, par la mémoire ou par la fiction, les tableaux
d’origines.
Ignasi Aballi- Saint Jerome after Massys
Ignasi Aballi- Saint Jerome after Massys

Evénements et invitations
Jeudi 12.03 R 17:30 — 21:00
Méditation
Proposée par Annie Vigier
et Franck Apertet (les gens d’Uterpan)
Cette expérience prend la forme d’une séance de méditation
publique, ouverte à tous, dans l’espace d’exposition. Méditation
fait partie du processus re|action créé par les chorégraphes. Annie
Vigier et Deborah Lary, une interprète des gens d’Uterpan qui
pratique assidument le yoga et la méditation, vous accueilleront
par la lecture d’un protocole d’explications et d’exercices simples
permettant d’aborder la méditation dans un second temps.
Lectures du protocole : 18:00, 19:00, 20:00.
Accueil devant l’espace d’exposition.
Méditation est un rendez-vous régulier.
La prochaine séance aura lieu le 11 juin 2015
Entrée libre, réservation souhaitée :
kunsthalle@mulhouse.fr
Mardi 24.03 R 18:30
Traduire
la couleur :
voir et penser autrement…
Conférence d’Annie Mollard-Desfour
La couleur est un phénomène essentiellement culturel dont rend
compte la langue. Le lexique des couleurs français mis en relation
avec d’autres langues (lointaines ou culturellement proches) permet
de souligner des similitudes, mais aussi des différences surprenantes
dans la nomination des couleurs… Le lexique des couleurs est le
reflet d’une société, d’une “vision du monde”… Chaque culture
“voit” les couleurs à travers le filtre de ses mots ! Traduire la couleur,
c’est voir et penser autrement la couleur…
Méditation, 2014, ©La Kunsthalle
14 & 15.03
Week-end de l’art contemporain
Pendant deux jours l’art contemporain est à l’honneur dans la région.
Expositions, rendez-vous, événements se succèdent du Nord au Sud de l’Alsace.
Programmation complète sur www.versantest.org
KUNSTDÉJEUNER
Vendredi 13.03 R 12:15
KUNSTAPÉRO
Jeudis 2.04 + 7.05 R 18:00
VISITES GUIDÉES
Samedi 14.03 R 15:00
Dimanche 15.03 R 13:00 & 15:00
Entrée libre
ART CONTEMPORAIN
SUR GRAND ÉCRAN
Samedi 14.03 R 19:00
Bernard Heidsieck, la poésie en action, 2014, 55’
Un film documentaire d’Anne Laure Chamboisier,
Philippe Franck et Gilles Coudert
Dimanche 15.03 R 17:30
Marina Abramović : The Artist is Present, 2012, 146’
Un film documentaire de Matthew Akers
Entrée payante, au cinéma Le Palace Mulhouse
En partenariat avec La Filature, Scène nationale
et le cinéma Le Palace
ÉCRIRE L’ART
Dimanche 15.03 R 16:00
Lecture performance de Martin Richet, poète
Entrée libre
RDV FAMILLE
Dimanche 12.04 R 15:00
Une visite/atelier proposée aux enfants
et à leurs parents. à partir de 6 ans
Gratuit, sur inscription au 03 69 77 66 47
ou kunsthalle@mulhouse.fr
SOIRéE PERFORMANCES
Jeudi 16.04 R 20:00
Séance d’écoute de Sébastien Roux
et performances de Martina-Sofie Wildberger
Entrée libre
KUNSTPROJECTION
Mardi 21.04 R 18:00
En partenariat avec la HeaR
et l’Espace multimédia gantner
Entrée libre
photos de l’auteur + photos Kunsthalle

Paul Gauguin à la Fondation Beyeler

« Vis à vis de Gauguin et de van Gogh, j’ai un net complexe d’infériorité parce qu’ils ont su se perdre. Gauguin par son exil, van Gogh par sa folie […..] Je pense de plus en plus que pour atteindre à l’authenticité, il faut que quelque chose craque. »
Jean Paul Sartre
Carnet de la drôle de guerre

C’est notre dernière chance de contempler près de chez nous,
la toile de Gauguin « Nafea » ou « Quand te maries-tu » .
Elle nous était si familière que nous oubliions de la regarder vraiment,
heureux habitants du triangle d’or.

Paul Gauguin Nafea faaipoipo, 1892 Quand te maries-tu?  Huile sur toile, 105 x 77,5 cm  Collection Rudolf Staechelin Photo: Kunstmuseum Basel, Martin P. Bühler
Paul Gauguin
Nafea faaipoipo, 1892
Quand te maries-tu?
Huile sur toile, 105 x 77,5 cm
Collection Rudolf Staechelin
Photo: Kunstmuseum Basel, Martin P. Bühler

En effet, le collectionneur suisse Ruedi  Staechelin et ses 18 tableaux vedettes de grands maîtres de la peinture, jusqu’alors en dépôt au Kunstmuseum,  le contrat  arrivé à son terme, a cessé son prêt à Bâle.
Coup de tonnerre dans le landerneau bâlois, la presse révèle qu’une pièce de la collection,
« Nafea », de Gauguin, exposée à la Fondation Beyeler, aurait été vendue pour 300 millions de dollars au Qatar par son propriétaire.
Avec Paul Gauguin (1848-1903), la Fondation Beyeler
Vernissage-  (vidéo)  présente l’un des artistes les plus importants et les plus fascinants de l’histoire de l’art. Offrant ainsi l’un des grands sommets culturels européens de l’année 2015, l’exposition de la Fondation Beyeler rassemble une cinquantaine de chefs-d’oeuvre de Gauguin provenant de collections particulières et de musées
de renommée internationale.
Ayant exigé plus de six ans de préparation, c’est le projet qui a exigé le plus d’investissement de toute l’histoire de la Fondation Beyeler.
Paul Gauguin  Autoportrait à la palette, vers 1893/94  Huile sur toile, 92 x 73 cm  Collection particulière
Paul Gauguin
Autoportrait à la palette, vers 1893/94
Huile sur toile, 92 x 73 cm
Collection particulière

Cette exposition montre aussi bien les autoportraits très divers de Gauguin que les tableaux visionnaires et d’empreinte spirituelle datant de son séjour en Bretagne. Mais surtout elle accorde une place prépondérante aux toiles connues dans le monde entier que Gauguin a réalisées à Tahiti. L’artiste y célèbre son idéal d’un monde exotique intact liant nature et culture, mysticisme et érotisme, rêve et réalité dans une parfaite harmonie. En complément à ces peintures, l’exposition présente également une sélection de mystérieuses sculptures de Gauguin, qui font revivre l’art largement
disparu des mers du Sud.
Il n’existe de par le monde aucun musée d’art exclusivement consacré à l’oeuvre de Gauguin. Aussi les précieuses oeuvres qui  ont été prêtées proviennent-elles de
treize pays : de Suisse, d’Allemagne, de France, d’Espagne, de Belgique, de Grande-Bretagne, du Danemark, de Hongrie, de Norvège, de Tchéquie, de Russie, des États-Unis et du Canada.
Oviri, Paul Gauguin 1894, musée d'Orsay
Oviri, Paul Gauguin
1894, musée d’Orsay

Elles appartiennent aux plus grandes collections mondiales d’oeuvres de Gauguin, parmi lesquelles des institutions aussi prestigieuses que Musée d’Orsay de Paris, l’Art Institute de Chicago, les Musées Royaux des Beaux Arts de Belgique, à Bruxelles, la National Gallery of Scotland, à Edimbourg, le Museum Folkwang d’Essen, la Gemäldegalerie Neuer Meister der Staatlichen Kunstsammlungen de Dresde, le Wallraf-Richartz-Museum de Cologne ; la Tate de Londres, le Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid, le Museum of Modern Art de New York, la Galerie nationale de Prague et bien d’autres encore.
La Fondation Beyeler a notamment réussi à obtenir pour cette exposition un groupe d’oeuvres de Gauguin conservées dans les légendaires collections russes du musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg et du musée Pouchkine de Moscou.
Paul Gauguin  Contes Barbares, 1902  Huile sur toile, 131,5 x 90,5 cm  Museum Folkwang, Essen  Photo: © Museum Folkwang, Essen
Paul Gauguin
Contes Barbares, 1902
Huile sur toile, 131,5 x 90,5 cm
Museum Folkwang, Essen
Photo: © Museum Folkwang, Essen

« Paul Gauguin est un personnage absolument fascinant, sur le plan artistique aussi bien qu’humain. Nous sommes heureux d’avoir réussi à rassembler à Bâle des chefs-d’oeuvre du monde entier. C’est un événement sensationnel, même pour la Fondation Beyeler, connue dans le monde entier pour la remarquable qualité de
ses expositions »

explique Sam Keller, le Directeur de la Fondation Beyeler.

 

Paul Gauguin  La Vision du sermon, 1888  Huile sur toile, 72,2 x 91 cm  Scottish National Gallery, Édimbourg
Paul Gauguin
La Vision du sermon, 1888
Huile sur toile, 72,2 x 91 cm
Scottish National Gallery, Édimbourg

Les créations uniques de Gauguin parlent de la quête d’un paradis terrestre perdu, elles évoquent la vie mouvementée d’un artiste à cheval entre plusieurs cultures, définie par la passion et la soif d’aventure.
Aucun artiste à la recherche de soi et d’un art inédit ne s’est engagé sur des voies aussi aventureuses, aucun ne s’est rendu dans des contrées aussi lointaines que Paul Gauguin. Après son enfance au Pérou, une carrière dans la marine marchande qui l’a conduit à sillonner les mers jusqu’aux aurores boréales, des expériences de courtier en bourse puis une vie de bohème dans le Paris fin de siècle qui lui a permis d’être l’ami et le mécène des impressionnistes, il a été membre de la communauté d’artistes de Pont-Aven et compagnon de Van Gogh à Arles.
Sa quête insatiable d’une île des Bienheureux, qu’il espérait trouver à
Tahiti puis en ermite sur les îles Marquises, a fait de lui le premier nomade moderne, le premier marginal critique à l’égard de la civilisation occidentale. Gauguin a découvert une nouvelle forme de sensualité, d’exotisme, d’authenticité et de liberté pour l’art moderne.

« Je pars pour être tranquille, pour être débarrassé de l’influence de la civilisation. Je ne veux faire que de l’art simple ; pour cela j’ai besoin de me retremper dans la nature vierge, de ne voir que des sauvages, de vivre leur vie, sans autre préoccupation que de rendre, comme le ferait un enfant, les conceptions de mon cerveau avec l’aide seulement des moyens d’art primitifs, les seuls bons, les seuls vrais. »
Paul Gauguin en conversation avec Jules Huret, 1891

Paul Gauguin D’où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous?, 1897/98 Huile sur toile, 139,1 x 374,6 cm  Museum of Fine Arts, Boston, Tompkins Collection, Arthur Gordon Tompkins Fund Photo : © 2015 Museum of Fine Arts, Boston
Paul Gauguin
D’où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous?, 1897/98
Huile sur toile, 139,1 x 374,6 cm
Museum of Fine Arts, Boston, Tompkins Collection, Arthur Gordon Tompkins Fund
Photo : © 2015 Museum of Fine Arts, Boston

Paul Gauguin (né en 1848 à Paris ; mort en 1903 à Atuona sur l’île d’Hiva Oa, Polynésie française), le peintre d’un monde exotique et radieux, doit sa place dans l’histoire de l’art à ses représentations somptueusement colorées des îles des mers du Sud. Ses oeuvres novatrices comptent parmi les icônes de l’art moderne. Sa grand’mère était la pasionaria Flora Tristan dont le sang devait bouillir dans ses veines.
Par leurs couleurs « pures » et éclatantes et par leurs formes planes, elles ont
révolutionné l’art et joué un rôle déterminant pour les artistes modernes de la génération suivante.
Avant Gauguin, aucun artiste ne s’était consacré à une quête aussi acharnée du bonheur et de la liberté, tant dans sa vie que dans son art. C’est également une des raisons de son immense popularité, demeurée intacte jusqu’à ce jour.
Gauguin a déjà 35 ans quand il décide de renoncer à son existence de courtier en bourse et en assurances pour se consacrer entièrement à la peinture. Le bourgeois se transforme alors en bohème.
Au cours de la petite vingtaine d’années qui suit, il produit une oeuvre d’une richesse et d’une diversité extrêmes, où peintures et sculptures côtoient dessins, gravures et écrits.
À travers des chefs-d’oeuvre uniques provenant des plus grands musées et des plus remarquables collections particulières du monde, l’exposition de la Fondation Beyeler se concentre sur la période de maturité de Gauguin, celle où l’artiste a trouvé son style personnel. Après les oeuvres novatrices réalisées en Bretagne, le parcours se poursuit par les célèbres tableaux qu’il peint en Polynésie – d’abord à Tahiti, puis dans l’archipel des Marquises.
Paul Gauguin  Rupe Rupe, 1899  La Cueillette des fruits  Huile sur toile, 128 x 190 cm
Paul Gauguin
Rupe Rupe, 1899
La Cueillette des fruits
Huile sur toile, 128 x 190 cm

Ce sont ces oeuvres qui font découvrir, mieux que toutes autres, les innovations formelles et la diversité de contenu du langage pictural expressif de Gauguin. Si la peinture unique de Gauguin occupe le centre de cette exposition, sa sculpture inspirée de la culture maohie se voit également accorder une place importante, un certain nombre d’oeuvres clés
engageant ainsi un dialogue avec ses célèbres toiles.
Sur le plan du contenu, l’accent est porté sur le traitement novateur de la figure et du paysage, lesquels entretiennent une interaction harmonieuse
dans l’univers pictural de Gauguin.
Dégoûté par les milieux artistiques parisiens, Gauguin décide d’explorer la Bretagne, plus proche de la nature, espérant y trouvant de nouvelles impulsions artistiques. Lors de son deuxième séjour dans le village breton de Pont-Aven, au début de 1888, il met au point son style personnel, dénommé « synthétisme ». Il y utilise des couleurs pures et lumineuses qui entretiennent de puissants contrastes,
et juxtapose des formes clairement délimitées, accentuant la planéité du tableau.
À la différence des impressionnistes, Gauguin ne cherche plus à reproduire la surface perceptible de la réalité : il se met en quête d’une vérité plus profonde, au-delà du visible. Un groupe d’artistes, connu sous le nom d’« École de Pont-Aven »,
se rassemble alors autour de lui. En Bretagne, Gauguin peint des paysages
idylliques et des scènes de la vie rurale, des représentations sacrées véritablement novatrices et des autoportraits complexes, qui révèlent l’artiste sous diverses facettes.
Paul Gauguin Femme à lʼéventail, 1902   Huile sur toile, 91,9 x 72,9 cm  Museum Folkwang, Essen Photo: © Museum  Folkwang, Essen
Paul Gauguin
Femme à lʼéventail, 1902
Huile sur toile, 91,9 x 72,9 cm
Museum Folkwang, Essen
Photo: © Museum Folkwang, Essen

Cette toile ne fait-elle pas penser à la femme à l’éventail de Picasso ?
Gauguin précurseur a influencé beaucoup de ses suiveurs avec
ses aplats
de couleurs
Toujours en quête d’authenticité et bien décidé à poursuivre sa démarche artistique, Gauguin décide d’émigrer à Tahiti en 1891. Il croit trouver sur cette île du Pacifique un paradis tropical intact, où il pourra se développer librement en tant qu’artiste. Mais il constate rapidement que la réalité tahitienne est loin de correspondre à ses images idéalisées ; en effet, la colonisation et la christianisation ont déjà
largement détruit le « paradis » qu’il espérait trouver. Gauguin cherche à compenser cette déception à travers son art, dans lequel il célèbre la beauté exotique rêvée des paysages polynésiens et de leur population indigène dans des toiles aux couleurs somptueuses et dans des sculptures remarquablement expressives, s’inspirant également des mythes et du langage iconographique des peuples océaniens.
Paul Gauguin Cavaliers sur la plage (II), 1902 Huile sur toile, 73,8 x 92,4 cm  Collection particulière
Paul Gauguin
Cavaliers sur la plage (II), 1902
Huile sur toile, 73,8 x 92,4 cm
Collection particulière

Cette toile  avec ses cavaliers, aussi a des airs de Degas, de même que le procédé de copié/collé d’une toile à l’autre, apparait clairement  où il reprend
les mêmes couples ou groupes de personnages.
Des raisons financières et des problèmes de santé obligent Gauguin à quitter Tahiti en 1893 pour regagner la France. Cependant, le public parisien ne lui accordant pas le succès espéré, il décide de regagner Tahiti dans le courant de l’été 1895. Il y réalise de nouvelles oeuvres marquantes dans lesquelles il célèbre son image idéale d’un monde intact et en même temps mystérieux, accédant ainsi à une perfection suprême.
Accablé par les difficultés de l’existence et par son état de santé délabré, et désespéré par la mort prématurée de sa fille Aline, Gauguin fait une tentative de suicide dont les conséquences le feront longtemps souffrir.
Pendant ce temps, le monde artistique commence enfin à
prêter attention à son oeuvre, ce qui lui permet de conclure en 1900 avec le galeriste parisien Ambroise Vollard un contrat lui assurant un certain revenu.
Gauguin se sent de moins en moins à l’aise à Tahiti : il trouve l’île trop européenne et la vie y est devenue trop chère. Il recherche également de nouvelles impressions artistiques. Il se rend alors en 1901 sur l’île d’Hiva Oa dans l’archipel des Marquises, à 1500 kilomètres de Tahiti, et qui passe pour
plus sauvage encore. Malgré sa santé délabrée, sa profonde désillusion et des déconvenues de toutes sortes, il réalise encore au cours de ce deuxième séjour dans le Pacifique des oeuvres qui célèbrent la richesse culturelle et la beauté naturelle de la Polynésie dans une perfection suprême allant jusqu’à la transfiguration.
Paul Gauguin Aha oe feii?, 1892 Eh quoi! tu es jalouse? Huile sur toile, 66 x 89 cm  Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou Photo: © Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou
Paul Gauguin
Aha oe feii?, 1892
Eh quoi! tu es jalouse?
Huile sur toile, 66 x 89 cm
Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou
Photo: © Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou

Aux Marquises, comme il l’avait déjà fait à Tahiti, Gauguin prend également fait et
cause pour la population indigène, ce qui lui vaut des démêlés avec l’administration coloniale, qui aboutissent à sa condamnation à une amende et à une peine de prison. Avant que ce jugement ait pu être appliqué, Paul Gauguin meurt, le 8 mai 1903, à 54 ans, malade, solitaire et démuni sur l’île d’Hiva Oa, une vie trop vite close,  où sa tombe se trouve encore aujourd’hui.
Associant sérénité rayonnante et sombre mélancolie, les tableaux de Paul Gauguin sont tout à la fois séduisants et énigmatiques. Ils nous livrent un récit fascinant de l’aspiration à un paradis terrestre perdu, d’une vie d’artiste tragique, mouvementée, toujours en voyage entre les cultures, déterminée par la joie et le désespoir, la passion et l’esprit d’aventure. Tiraillé entre une utopie rêvée et la dure réalité,
Gauguin était sans doute condamné à l’échec, mais son refus de tout compromis et la singularité absolue de son oeuvre ont fait de lui un mythe intemporel.
à écouter  les regardeurs France culture à propos d’
Arearea (1892) de Paul Gauguin.
sur France Musique Balade dans l’art
sur France Culture dans la Dispute
Gauguin (porte folio)
 « Le musicien est privilégié. Des sons, des harmonies. Rien d’autre. Il est dans un monde spécial. La peinture aussi devrait être à part. Sœur de la musique, elle vit de formes et de couleurs. »
Paul Gauguin, manuscrit, 1893
Différentes personnalités du monde de l’art, de la musique, de la culture, de la politique et de l’économie ont composé une playlist avec des morceaux de musique de leur choix pour accompagner chacune des œuvres de Gauguin présentées dans l’exposition. Écoutez ces playlists sur #GauguinSounds et composez votre propre.
Jusqu’au  28 juin 2015 
Paul Gauguin – Manifestations organisées à l’occasion de l’exposition
8 février – 28 juin 2015
Lecture des textes de Gauguin
Des acteurs internationaux liront des textes de l’artiste Paul Gauguin. Plus de détails en ligne sous :
www.fondationbeyeler.ch

Keanu Reeves lit des extraits de Noa Noa de Gauguin
Dimanche 8 février 2015, 15h00
L’acteur de réputation internationale Keanu Reeves, né d’un père polynésien mais élevé en Amérique,
lit des extraits de l’ouvrage de Gauguin.
Tarif : CHF 50.- / ART CLUB, FREUNDE CHF 40.- L’entrée du musée est comprise dans le prix.
*
Conférence de Philippe Dagen : « Paul Gauguin, la résurrection du primitif ? »
Mercredi 11 mars 2015, 18h30
Après 1900, désireux de renouveler fondamentalement l’art, de nombreux représentants de différents courant d’avant-garde ont fait des emprunts aux peuples alors dits primitifs d’Afrique ou d’Océanie. Ils ont ainsi suivi l’exemple de Paul Gauguin, que sa quête d’authenticité avait poussé à aller s’installer en Polynésie. Dans cette conférence, le célèbre historien de l’art, Philippe Dagen, écrivain et critique d’art au quotidien français Le Monde, se penche sur la question du « primitif » chez Gauguin.
Cette conférence donnée en français est organisée en collaboration avec l’Alliance Française de Bâle et la Société d‘Études Françaises de Bâle. La présence à cette manifestation est comprise dans le prix
d’entrée du musée.
*
Soirées de chansons de Jacques Brel
P
aul Gauguin et le chanteur Jacques Brel ont été fascinés par l’île d’Hiva Oa dans les Marquises, où ils
sont tous deux enterrés, à quelques mètres l’un de l’autre. Ce point commun a donné à la Fondation
Beyeler l’idée de consacrer deux soirées de chansons à Jacques Brel :
Marc Almond chante Jacques Brel
Jeudi 12 mars 2015, 19h00
L’auteur-compositeur-interprète britannique Marc Almond a été une grande vedette des années 1980 avec son group Soft Cell et a vendu plus de 30 millions d’albums dans le monde entier. Avec les musiciens Neal Whitmore et Martin Watkins, il convie les visiteurs de la Fondation Beyeler à un voyage
musical dans le temps.
Tarif : CHF 85.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 70.- L’entrée du musée est comprise dans le prix.
Dominique Horwitz chante Jacques Brel
Mercredi 15 avril, 19h30
La voix de l’acteur et chanteur Dominique Horwitz entraîne les spectateurs dans l’univers de Jacques
Brel.
Tarif : CHF 65.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 40.- L’entrée du musée est comprise dans le prix.
*
Journée Familles «Paul Gauguin»
Dimanche 10 mai 2015, 10h00–18h00
Visites guidées de l’exposition
« Paul Gauguin » pour enfants, jeunes, adultes et familles en
différentes langues.
Un jeu dans le musée et différents ateliers invitent le public à des expériences.
Prix : gratuit pour les enfants et pour les jeunes de moins de 25 ans ;
adultes : prix d’entrée habituel du musée.
Médiation artistique
Visites guidées publiques et manifestations
Programme quotidien sur
www.fondationbeyeler.ch/informationen/agenda

Visites guidées pour groupes
Information et réservation : Tél. +41 (0)61 645 97 20,
fuehrungen@fondationbeyeler.ch
Offres pour scolaires
Information et réservation
sur www.fondationbeyeler.ch/Ausstellungen/Kunstvermittlung/Schulen
Billetterie en ligne pour les entrées et les manifestations sur www.fondationbeyeler.ch
Ou prévente directement à la caisse du musée
Informations pratiques
Heures d’ouverture :
Tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
Prix d’entrée de l’exposition :
Adultes CHF 28.-
Passmusées accepté
Groupes de 20 personnes et plus (avec réservation) et IV avec pièce justificative CHF 23.-
Étudiants de moins de 30 ans CHF 12.-
Passe famille (2 adultes avec au moins 1 enfant de moins de 19 ans) CHF 56.-
Jeunes de 11 à 19 ans CHF 6.-
Enfants de moins de 10 ans, membres
de l’Art Club entrée libre

Un élargissement des services de médiation couronnera le caractère exceptionnel de cet événement : pour la première fois, une salle multimédia de médiation sera ouverte dans le cadre de cette exposition autour des thèmes de la biographie de l’artiste et de son oeuvre. La salle multimédia a été réalisée par compte de et en coopération avec la Fondation Beyeler par iart.
En plus du catalogue scientifique, une deuxième publication d’accompagnement sera proposée à un vaste public.
Pour pouvoir accueillir le grand nombre de visiteurs attendu, la Fondation Beyeler optimisera ses services. Une Boutique Gauguin aménagée pour l’occasion offrira de nombreux articles nouveaux et intéressants rattachés à la vie et à l’oeuvre de l’artiste.
commissaires : Raphaël Bouvier et Martin Schwander
Catalogue exceptionnellement en français, anglais, allemand
 

La Collection à la Fondation François Schneider de Wattwiller

Si vous avez soif de pureté, c’est à Wattwiller qu’il vous faut aller. Non seulement pour la qualité de son eau, mais pour la nouvelle exposition de la Fondation Schneider,
« La Collection » dont le commissaire et scénographe est
Gusty Vonville, le nouveau directeur artistique et culturel.
Le jardin de sculptures propose ainsi une exposition permanente des oeuvres emblématiques de la Fondation, que l’exposition la Collection permet de redécouvrir.
Toutes les oeuvres extérieures démontrent ainsi à quel point l’eau est synonyme de jeu et l’on voit apparaitre régulièrement la main de l’artiste qui cherche à canaliser, à transvaser, à remplir, à verser, à éclabousser, donnant ainsi une allure tantôt tumultueuse, tantôt calme avec ce secret désir de revenir au mythe de Narcisse.

Boule d’eau, 2000   Patrick Bailly-Maître-Grand
Boule d’eau, 2000
Patrick Bailly-Maître-Grand

L’élément conducteur étant l’eau, tout se joue autour de l’aquatique en toute cohérence. Gusty Vonville a réuni autour d’artistes très connus, voire internationalement, d’autres moins célèbres, qui y justifient largement leur place. 3 artistes travaillent dans la région de Strasbourg, Patrick Bailly Maître Grand, Laurence Demaison, d’Ilana Isehayek, les autres viennent d’horizons divers.
Premier événement de l’année 2015 pour la Fondation, l’exposition
« la Collection » met ainsi à l’honneur treize artistes.
Les oeuvres acquises au fil des années réunissent des artistes de renom et des jeunes créateurs.
Les installations, Défaut originaire de Lorella Abenavoli, Wall Piercing de Clément Borderie, 17 sphères dans une sphère de Pol Bury, la Cascade de Thierry Dufourmantelle, le Mont d’Ici de Sylvie de Meurville, la Boule d’eau de Patrick Bailly-Maître-Grand, les Toupies d’eau d’Ilana Isehayek interpellent le Mur de larmes d’Hélène Mugot, l’imposante Star Fountain de Niki de Saint-Phalle, les Eautres de Laurence Demaison, les Recherches photographiques de Meei-Ann Liu, Absence of Water de Gigi Cifali, ou encore l’oeuvre Digital Stones de Fabrizio Plessi.
Gusty Vonville devant la cascade de Thierry Dufourmantelle
Gusty Vonville devant la cascade de Thierry Dufourmantelle

Pour l’ancien de Fernet Branca, son premier essai à la Fondation François Schneider est transformé en coup de maître.
Associant des oeuvres issues de la collection, à des oeuvres prêtées par  les artistes, ou des créations nouvellement présentées, Gustave Vonville, réalise une présentation fluide et intelligente avec des cartels soulignant la luminosité et permettant une approche littéraire et poétique de l’exposition.
Vous avez pu voir,  les expositions passées, consacrées à Fabrizio Plessi, les Talents contemporains 2012 et encore Narcisse, la Fondation choisissant parmi les jeunes artistes émergeants les nouveaux talents, les incluant dans son fonds et leur consacrant des expositions, puis en créant dans le futur une vente aux enchères, qui leur permettra d’être cotés. C’est lors du vernissage du 27 février qu’ont été révélés
les nouveaux talents 2013, qui seront présentés en 2015.
Pour Patrick Bailly-Maître-Grand,  l’exposition La Collection dévoile des photographies récentes de l’artiste et une installation, Boule d’eau, (ci-dessus) acquise en 2013 par la Fondation François Schneider. Dans cette installation, la science, l’optique, et l’art se mêlent pour créer un objet fascinant, réceptacle du décor qui l’entoure, telle une photographie. D’autres oeuvres de PBMG prêtées par l’artiste vous permettront de mieux connaître l’inventivité de l’artiste, surtout si vous avez manqué sa dernière exposition au MAMCS et en simultané au musée Nicéphore Niépce en 2014.
Patrick Bailly Maître Grand, Poussière d'eau
Patrick Bailly Maître Grand, Poussières d’eau

C’est sûrement à sa première formation d’architecte que le sculpteur
Thierry Dufourmantelle doit sa passion pour la science des matériaux. Lors d’une résidence à la Casa Vélasquez en 1986, il commence à mettre au point la technique du ciment cloisonné : des formes évocatrices, telles que des croissants ou des silex, sont coulées en ciments, maintenues par des barres d’acier soudées. Leurs surfaces sont traitées d’enduits pigmentés avant d’être poncées. Ces éléments subtilement modelés sont suspendus à une structure rigide par des tiges en métal traçant ainsi un dessin dans l’espace. Dans La Cascade, la sensation de mouvement suggéré par ce dispositif est encore accentuée par la descente progressive des formes. De fer et de ciment, les gouttes aux formes étranges que l’on croit parfois reconnaître descendent en cascade. Elles restent suspendues dans l’espace à des tiges métalliques, comme des marionnettes enfermées dans leur cage en attente de la représentation.
Thierry Dufourmantelle La Cascade,

Thierry Dufourmantelle, la Cascade 1988

Installée en France depuis une vingtaine d’année, l’une des préoccupations majeures du travail d’Ilana Isehayek  (les toupies d’eau, en lien vidéo plus haut) est de créer un lien entre le passé et le présent, l’histoire et le vécu. A travers un langage sobre, utilisant le bois et l’acier, elle a développé un langage très personnel où les éléments comme les toupies sont récurrents, créant un univers du jeu et de l’aléatoire.
 

Ilana Isehayek, Round Landscape, 2014 - 2015 Assemblage 440 x 330 cm, bois, liens de serrage
Ilana Isehayek, Round Landscape, 2014 – 2015 Assemblage 440 x 330 cm, bois, liens de serrage

Gigi Cifali, finaliste du concours Talents contemporains 2012 de la Fondation François Schneider, travaille sur la mémoire des lieux liés à l’eau. Dans sa série,
Absence of water, il dépeint l’état de délabrement des piscines et bains publics construits à l’époque victorienne au Royaume-Uni. Ces endroits en vogue au début du XXe siècle, témoignent des changements de conditions de vie et de l’évolution des goûts. Dans cette série, l’absence est ressentie de manière poignante, provoquant un sentiment de nostalgie pour un  passé révolu.
Gigi Cifali,Absence of Water, 2009-2012, ensemble de 6 épreuves Moseley Bath, Birmingham Chadderton Baths, Oldham Uxbridge Lido, London Eltham Park Lido Harpurhey Baths, Manchester Soho Marshall Pool, London
Gigi Cifali,Absence of Water, 2009-2012, ensemble de 6 épreuves
Moseley Bath, Birmingham
Chadderton Baths, Oldham Uxbridge Lido, London Eltham Park Lido
Harpurhey Baths, Manchester
Soho Marshall Pool, London

Après la nostalgie, on baigne dans la poésie de Sylvie de Meurville (le Mont d’ici)  Sculpteur multimédia, scénographe, directrice artistique, Sylvie de Meurville s’attache aux lieux pour lesquels elle crée mettant ainsi en évidence dans ses créations les particularités de ceux-ci. Conçu en lien étroit avec l’architecture de la Fondation François Schneider,
Le Mont d’ici évoque une géographie immergée faisant référence au Hartmannswillerkopf, sommet qui surplombe le Centre d’Art de la Fondation. Cette montagne fut l’un des principaux lieux de combats de la Première Guerre mondiale.
Les lignes de crête étaient alors désignées par « cuisse gauche » ou « cuisse droite »
tant le paysage était devenu intime aux soldats bloqués sur ce sommet. Sensible à cette personnification de la nature, l’oeuvre prend l’échelle humaine. L’eau arrive par des résurgences capillaires, elle baigne le corps de la montagne puis se déverse dans un bassin inférieur.
Son oeuvre prêtée est toute de délicatesse, le Molkenrain, 2014, ainsi que tous les paysages
stratifiés blancs.
Sylvie de Meurville, Molkenrein 2014, acier verni
Sylvie de Meurville, Molkenrain 2014, acier verni

Dans ses Recherches photographiques, Meei-Ann Liu, mêle photographie et calligraphie créant ainsi des paysages imaginaires. Dans cette série, elle a juxtaposé le motif de l’eau avec une vue qui ressemble à la surface d’un rocher tout en rappelant une vue aérienne.
Ce jeu savant avec le réel repose sur des différences d’échelle et sur l’association entre certaines formes de la nature, des topographies de paysage abstraites.
Meei Ann Liu, Recherches photographiques
Meei Ann Liu, Recherches photographiques

Toujours dans la totale poésie, le mur de larmes et Danaé, ainsi que L’exil et le royaume,
ou encore Le chant des sirènes d’ Hélène Mugot
Dans Mur de larmes – une installation composée d’environ 400 gouttes de cristal de tailles différentes piquées dans un mur –, une lumière extérieure naturelle ou artificielle devient partie intégrante d’un paysage de transparence, l’artiste jouant précisément sur les reflets et scintillements de cet élément. Pour Danaé, elle met en scène l’image de la surface de la mer, la source lumineuse provenant cette fois de l’intérieur même de l’oeuvre.
Hélène Mugot, Le chant des sirènes, 1999
Hélène Mugot, Le chant des sirènes, 1999

The last but not the least, l’incroyable Laurence Demaison, digne compagne de Patrick Bailly Maître Grand, par son art de la photographie, dont le travail photographique est exclusivement dévolu à l’autoportrait depuis 1993. Dans une relation tendue, voire sévère, elle déforme sa propre image, la transforme et la recrée, usant des vastes possibilités qu’offre l’outil photographique. Son objectif tente de matérialiser des images mentales, sans manipulations ultérieures aux prises de vue. Les procédés qu’elle utilise pour nous offrir ces images étranges sont exclusivement ceux de la photographie argentique classique, sans aucun recours à des artifices numériques.
L’ensemble Les Eautres est constitué de 90 photographies qui représentent le reflet du visage de l’artiste dans l’eau en mouvement. Les ondulations de la surface créent des déformations infinies. Avec son appareil photographique, Laurence Demaison a tenté de saisir leurs images à la surface de l’eau,
Pluie 2012 5 photographies, 83 x 60 cm
– Les sources 6 photographies, 120 x 50 cm
–  L’eau de là 173 x 93 cm
Les Eautres - Laurence Demaison - Norbert Hecht
Les Eautres – Laurence Demaison – Norbert Hecht

Catalogue / Quadrichromie
Textes de Viktoria von der Brüggen
© Fondation François Schneider –
ISBN : 978-2-9551772-0-4
Le Centre d’art contemporain Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée 68700 Wattwiller Tel: + 33 (0)3 89.82.10.10 Fax : +33 (0)3 89.76.75.49 info@fondationfrancoisschneider.org http://www.fondationfrancoisschneider.org
jusqu’ au 31 mai 2015
Tarifs
7€
5€ (enfants de 12 à 18 ans, étudiants, séniors, public handicapé,
carte CEZAM, groupe de plus de 10 personnes)
Gratuité : Museums-PASS-Musées et enfants de moins de 12 ans
Horaires d’ouverture
Du mercredi au dimanche : de 10h à 18h
Visites guidées
Sur demande
Visites guidées et concerts
Visites guidées par Auguste Vonville et Sophie-Dorothèe Kleiner et concert par l’ensemble de Hautbois l’Ill aux roseaux.
salle_obscure
Nocturne
Vendredi 6 mars à 20h30
Sophie-Dorothée Kleiner
Week-end art contemporain
Samedi 14 mars à 14h30
Sophie-Dorothée Kleiner
Dimanche 15 mars à 14h30
Auguste Vonville
Visites guidées et concerts :
Dimanche 22 mars :
-14h30 : Visite guidée
Sophie-Dorothée Kleiner
– 16h : Concert l’Ill aux roseaux
L’Ill aux roseaux
Formation unique, la Bande de Hautbois de Mulhouse « l’Ill aux Roseaux » est composée d’une dizaine de musiciens, élèves, amateurs éclairés et professionnels.
Elle a été fondée en janvier 2001 par Yves Cautrès et Frédéric Fuchs (son actuel président) et est dirigée depuis 2007 par Gaëlle Hornecker. Elle se produit régulièrement en Alsace et en Allemagne mais aussi lors de tournées (en 2008 à l’Ile de la Réunion, en avril 2010 dans en Touraine (Châteaux de Chambord et de Cheverny) et dans le Berry (Bourges), en Auvergne en 2011 (château de Saint-Saturnin et église de St Nectaire), dans le Sud (Ile de Porquerolles et Toulon en mai 2014). Ils interpréteront au centre d’art de la Fondation François Schneider des pièces d’Albinoni, Telemann, Mozart, Grieg, Boissieux, Boreau, Baysang…
concert st jean mulhouse 28juin14 (9)
photos de l’auteur courtoisie de la Fondation François Schneider