Sommaire d'avril 2013

Anna Akhmatova Ermitage St Petersbourg

01 avril 2013 :  Poissons Rouges
03 avril 2013 : « lac et autres contes » Pierre et Jean Villemin
05 avril 2013 :  Steve McQueen
09 avril 2013 :  Une Intime collection – Fondation des Treilles
13 avril 2013  :  Voyage

Voyage

Si vous me cherchez, je suis quelque part par là :
 

Smolny cathedrale St Petersbourg

Newki Prospekt

et par ici

Une Intime collection – Fondation des Treilles

Victor Brauner – Les éléments qui se cherchent
Mars 1958, peinture à la cire sur papier contrecollé sur isorel, 57 x 77 cm
© ADAGP

Cette exposition de la Fondation Fernet Branca, se propose de découvrir les œuvres d’art réunies par Madame Anne Gruner Schlumberger et acquises au cours de ses rencontres régulières avec galeristes, artistes et collectionneurs. Cette passionnée d’art constitua sa remarquable collection par des choix sensibles et personnels, loin de toute préoccupation financière, par les nombreuses relations amicales qu’elle entretenait à New York, Paris, Bâle,… et dans ses échanges avec les artistes au sein même de leur atelier. C’est une mécène modeste, philanthrope, mais visionnaire, d’origine alsacienne que  l’on découvre, à Saint-Louis. A la vue de la petite partie de la collection (+ 2000 pièces) ainsi que des photos, on imagine et on aurait envie de visiter le domaine des hauts de Draguignan, qui abrite la Fondation des Treilles. Anne, dite Annette (1905-1993) est l’aînée des trois filles de l’ingénieur Conrad Schlumberger, né à Guebwiller en 1878, qui se spécialise dans la prospection des forages pétroliers. Sur les pas de son mari, Anne va de la Russie au Texas en passant par le Mexique et se fixe à New York pendant la guerre.
Elle y rencontre les surréalistes autour d’André Breton et notamment Max Ernst qui deviendra son ami, de même que Victor Brauner. Mais aussi Giacometti, rencontré à New York, Takis aux yeux perçants, Henri Laurens, Fernandez le timide, tous ses amis venaient à la Fondation pour échanger leur art, et trouver l’amitié et la chaleur humaine. On y trouve des toiles de Picasso, les moutons de Lalanne, des gravures de Roger Vieillard.
La musique a tenu une grande importance dans sa vie, sa curiosité intellectuelle, sa passion pour la diversité de la création artistique était son credo. Au même titre que ses sœurs Dominique et Sylvie, Anne va constituer une collection d’art.
« Une collection est une recherche que le collectionneur s’est imposée. Les peintures réunies et exposées, ne sont pas une collection, mais les conséquences du hasard. Les titres ont été donnés par les artistes qui étaient tous des amis. »
Anne Gruner Schlumberger
Max Ernst – Le tissu de mensonges, 1959, huile sur toile
Centre Georges Pompidou Paris – © ADAGP

Dès 1960 elle façonne ce domaine agricole de 300 ha, cultivé d’oliviers, de vigne, de lavande, avec la collaboration de l’architecte Pierre Barbe et du paysagiste Henri Fisch, en un lieu d’art et de culture, destiné à offrir un lieu de rencontres aux créateurs et et chercheurs qui sy retrouvent, et devient un creuset d’idées nouvelles. Anne Gruner très éclectique, y réunit deux mille œuvres, et y puisera la matière d’une collection itinérante dont elle souhaitait qu’elle aille prioritairement vers des lieux dépourvus de musées d’art. Elle fait aussi de sa fondation un conservatoire de la pensée vivante, où des artistes et des érudits peuvent venir travailler. Au fil de colloques réguliers, s’y croisent des « pointures » de toutes disciplines et aussi de jeunes boursiers, un villa Médicis française privée en quelque sorte.
Avec des artistes phares tels ,Arp, Braque, Brauner, Dubuffet, Ernst, Fassianos, Fautrier, Fernandez, Giacometti, Hadengue, Klee, Lalanne, Laurens, Léger, Matta, Picasso, Réquichot, Seferian, Sima, Sklavos, Soria, Soulages, Takis, Tübke, Vieillard, entre autres, cette exposition invite à une immersion et un dialogue avec la création intellectuelle et artistique du XXe siècle. De Roberto Matta, actuellement exposé à Baden Baden, en passant par Braque, Fautrier, Klee, la déambulation dans l’exposition est pleine de surprises et de réelles découvertes d’artistes, moins connus par le grand public.
Commissaire de l’exposition Danièle Giraudy.
Catalogue « une collection intime »
 Exposition à voir Absolument
Jusqu’au 12 mai 2013.
Tous les jours, de 14h00 à 19h00
sauf lundi et mardi
Vendredi 29 mars 2013 ( Vendredi Saint )
Dimanche 31 mars 2013 ( Pâques )
Mercredi 1er mai 2013
Les 8 et 9 mai 2013
Aéroport Bâle/Mulhouse (à 5 minutes)
 SNCF Autoroute A35
La Ville de Bâle est à 5 minutes de Saint-Louis.
Arrêt de bus « Carrefour » (à 3 minutes du musée)
– direction Bâle station « Schifflände »

Steve McQueen

 
Steve Mc Queen

Le Schaulager au Munchenstein près de Bâle,  présente l’exposition la plus complète jamais vue, d’œuvres de l’artiste britannique vidéaste plasticien Steve McQueen. Bien que connu des cinéphiles, il ne s’agit pas de l’interprête décédé, de la Grande Evasion, mais d’un artiste vidéaste connu, auquel a été attribué une camera d’or  au  festival de Cannes pour son film Hunger, récit de la grève de la faim du prisonnier politique anglais Bobby Sands (1981)  De cette histoire est née une vocation, passé par de prestigieuses écoles d’art, il n’a cessé de « filmer le mouvement dans la fixité », Puis  Shame (2011), plongée new-yorkaise glauque dans l’univers d’un sex-addict, d’où plus d’une vingtaine de films, vidéo et des installations, complété par des photographies et d’autres œuvres de cet artiste radical  présentés, dans ce lieu spécialement aménagé pour le cinéma, une sorte de cité du cinéma . Deux nouvelles oeuvres de Steve McQueen sont montrée pour l’occasion.
Steve McQueen – photos

En l’espace de vingt ans, vidéaste et réalisateur Steve McQueen (né en 1969 à Londres) a créé une œuvre exceptionnellement diversifiée. Son art est en transformation incessante, caractérisée par une utilisation très délibérée des moyens cinématographiques et des stipulations précises concernant les installations et les espaces de repérage. Très à l’aise dans une variété de domaines, il crée des œuvres qui explorent la frontière entre documentaire et narration, tout en abordant des thèmes tels que la politique, la religion, la violence, le corps et les questions ethniques, humaines, fictionnelles et abordables par tous d’après lui.
SteveMcQueen Five Easy Pieces

En 1999, McQueen a reçu le prestigieux prix Turner de la Tate Gallery, Londres, parmi d’autres oeuvres – Deadpan – installation vidéo (un hommage artistique à Buster Keaton). En 2002, il a participé à la Documenta 11 avec les chefs-d’œuvre de l’Ouest profond et Leap Carib . En 2009, il a représenté son pays natal, la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise Giardini (2009).
Son travail artistique conçu pour la présentation  en galerie, McQueen a aussi fconçu des longs métrages pour la libération du cinéma, pour lequel il a remporté plusieurs prix.  Caméra d’Or au Festival de Cannes en 2008  et 2011,  il a été projeté dans plusieurs festivals dont ceux de Venise et de Toronto. Sa production la plus récente, « douze ans a Slave », sera publié en 2013.
Steve Mc Queen Bear

La Fondation Emanuel Hoffmann possède dix importantes œuvres cinématographiques de Steeve McQueen, probablement l’un des plus importants ensemble dans une collection publique.
A l’apogée de sa carrière artistique, l’artiste de 43 ans est encore plus exigeant et s’impose des défits, dans des projets toujours plus complexes qui rendent les contraintes encore plus élevées en matière de précision. Tout ce qu’il fait est presque palpable physiquement et immédiatement, de ses premières vidéos, films plus expérimentaux aux morceaux plus tardifs, souvent documentaires. À ce jour, la plupart de ses œuvres ont été présentées isolément ou en relativement petites présentations.  C’est ainsi que la rétrospective de ses œuvres au Schaulager,  révéle ce qui est devenu une impressionnante cohésion de son  travail.
Steve McQueen Charlotte

En référence au Chien Andalou de Bunuel, l’oeil de Charlotte Rampling, un peu de rouge dans le noir.
Les juxtapositions judicieuses et les combinaisons donnent des aperçus surprenants : l’artiste rapporte les images de film, les uns aux autres comme dans une galerie de peinture, en dépit de leur différence dans le lieu. Une atmosphère presque mystique est générée par des vues soigneusement conçues par le biais d’espaces intérieurs et extérieurs, « Mirrorings » et les variations de l’intensité de l’éclairage et de l’obscurité. Les téléspectateurs découvre le caractère sculptural des pièces de McQueen, ils sont attirés dans ses installations, ils prennent conscience de la présence tangible et de l’impact physique de l’œuvre de cet artiste.
Steve McQueen Queen and Country

Une place particulière dans l’œuvre de McQueen et de l’exposition est « Queen and Country », prêté par le Musée Impérial de la Guerre, à Londres. Nommé en tant qu’artiste de guerre officiel, au Royaume-Uni, McQueen a créé cette œuvre en 2007-2009 à la mémoire des hommes et femmes britanniques tués en Irak. Dans l’ Impossibilité de filmer en Irak, en raison de mesures de sécurité, l’artiste a décidé de produire des  timbres-poste portant les portraits des victimes de la guerre. Jusqu’à ce que la Royal Mail accepte d’émettre des timbres, les planches de timbres sont affichées dans les tiroirs d’un meuble en chêne – un témoignage émouvant sur les conséquences de la guerre.L’exposition du Schaulager est sans précédent en ce qu’elle se compose presque exclusivement d’oeuvres d’images en mouvement.
Le spectacle constitue un défi pour les téléspectateurs à la fois en termes de temps et de diversité, le billet d’entrée est valable pour trois visites. – 6 heures de vidéos, plongées dans le noir- une expérience émotionnelle, intellectuelle, sensorielle, auditive.
Un programme complet d’éducation et une série de conférences, projections de films et un colloque accompagnera l’exposition.
Elles sont détaillées dans le livret de l’exposition (gratuit) et sur www.schaulager.org.
Conçue et développée en étroite collaboration avec l’artiste, l’exposition a été organisée et mise en œuvre par l’équipe du Schaulager, sous la direction de Heidi Naef et Isabel Friedli.
la publication d’un catalogue  richement illustrée, Steve McQueen. Œuvres, éditées par la Fondation Laurenz, Schaulager de Bâle, est disponible en anglais et en allemand et contient une étude détaillée des travaux ainsi que des essais de spécialistes éminents, une entrevue exhaustive avec l’artiste et une exposition complète l’histoire et la bibliographie.
L’exposition a été co-organisé par Schaulager, Laurenz Foundation, Bâle et l’Art Institute of Chicago.
jusqu’au 1 septembre 2013
ouvert mardi, mercredi, jeudi 14/22 h
samedi-dimanche 12/18 h
18 FS réduit 12 FS

photos de l’auteur 1 2 5
autres photos presse Schaulager

"lac et autres contes" Pierre et Jean Villemin

vidéo Pierre et Jean Villemin

C’est par la magie d’Internet que j’ai fait la connaissance des frères Villemin.
Leur DVD, « lac et autres contes » est une symphonie impressionniste, avec des tons délicats, des ombres portées, des dégradés, des flous à la RKN, la nature comme je l’aime, qu’ils savent si bien regarder.  : « forêt noire », « lac », et « oiseau de nuit »  vous emportent loin des gadgets actuels, vers des rêves d’ailleurs, de beauté, de mystère, des paysages atmosphériques. Vous croyez être dans la Petite Camargue du Sud de l’Alsace (sans les promeneurs), lorsque vous vous enfoncez dans les sous-bois, que l’eau coule et que le paysage devient étrange.
Paysages sans présence humaine, d’où on s’attend à voir apparaître des elfes, forêt, arbres, eau, beaucoup d’eau (où sont les sirènes et autres fées ?) le passage des saisons, quoique intemporel.
Au visionnage, au début je m’interrogeais sur la voix off, sa musicalité lancinante allait-elle  m’endormir, bercée par le ton grave et monocorde ? J’ai en mémoire les excellentes vidéos ou K7 d’Alain Jaubert, dont la voix berçait mes insomnies  … Et bien non, cela concorde et vous entraîne, comme ces magiciens qui arrivent à vous hypnotiser.
Le réveil est lent, le souvenir est tenace.
« Pierre et Jean Villemin sont des conteurs, conteurs d’un autre temps, de ces temps où se perpétuait la tradition orale, où les légendes se colportaient dans de longues soirées passées à écouter les voix »….. extrait d’un texte de Léa Bismuth
Pierre et Jean Villemin travaillent en équipe depuis 2002.

le DVD
Jean Villemin est artiste plasticien :
 Il a bénéficié de commandes publiques du Ministère de la Culture, Fondation de France.
Il est  Lauréat de plusieurs concours de sculpture
Ses œuvres sont visibles au Frac Alsace et  dans des collections particulières
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages.

Pierre Villemin enseigne la vidéo à l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine – Metz
Depuis 1999, Il réalise une dizaine de films courts diffusés et primés dans plusieurs festivals internationaux.
Avec Mémoire carbone, commande du Musée de la Mine du Carreau de Wendel, il développe une écriture visuelle poétique et expérimentale sur la dernière mine lorraine de charbon.
Il est programmateur et responsable du réseau de diffusion et production, sonore et visuel en Lorraine, Les Yeux de l’Ouïe.
Si vous avez la chance de voir leur travail dans une exposition, un festival, chez un particulier, au FRAC, n’hésitez pas, c’est un bon moment de rêveries et de dépaysement assurés, comme un goût de retour vers l’enfance et les contes racontés ou lus.

Poissons Rouges

 

Henri Matisse, Intérieur, bocal de poissons rouges (1914) © Succession H. Matisse

 
Parmi les paires ou les séries de tableaux réalisées à partir d’un même motif par Matisse, il y a celles sur les poissons rouges.
Les animaux marins et les poissons, fréquents chez Matisse, sont des signes notoires de son évolution vers une peinture simplifiée et synthétique. Son maître, Gustave Moreau lui avait dit avec clairvoyance et d’un léger ton de reproche : « Vous allez simplifier la peinture… » ou encore, «Vous n’allez pas simplifier la peinture à ce point-là, la réduire à ça. La peinture n’existerait plus… ». En effet, les poissons rouges de Matisse sont « simplifiés ». Pour les « synthétiser » il a regardé ceux des estampes japonaises d’Hiroshigé ou d’Hokusaï, même s’il n’en suit pas les sinuosités expressives que l’on retrouve chez nombre d’artistes de la tendance « art nouveau » ; il a vu  au Louvre les dauphins stylisés des vases grecs et a copié (pendant 6 ans) « La Raie » de Chardin, qu’il appelle « la grande nature morte au poisson » ; et surtout il les a observés directement. D’ailleurs  il déclara qu’il fallait remplacer le séjour à l’Ecole des Beaux Arts par un long séjour au jardin zoologique.
Le poisson rouge, cet autre placide et silencieux, prétexte à la mobilité de l’œil et à la plasticité de l’espace, sert  les objectifs de condensation, d’identification, de méditation et de repos visuel que Matisse confère à sa peinture. En ce sens, Matisse, très sensible aux œuvres orientales, tapisseries, céramiques et enluminures, qu’il a vu entre 1893 et 1901 à Paris et à Munich, a une vision comparable à celle des artistes orientaux. Aussi n’est ce pas un hasard si le motif du bocal de poissons rouges apparaît dans les œuvres exécutées pendant ou après ses deux voyages au Maroc en 1912-1913.
Pebeo