Sommaire de juillet 2010

04 juillet 2010 : Matthew Barney
11 juillet 2010 : Jeux et concours suite
14 juillet 2010 : 14 juillet2010
15 juillet 2010 : Romances sans paroles
21 juillet 2010 : Mon tour de France à moi
23 juillet 2010 : Le jardin des délices
27 juillet 2010 : Richard Deacon -The Missing Part
29 juillet 2010 : Mon ange gardien

Mon ange gardien Tom (Tom)

 Les anges n’ont pas de sexe ? En tous les cas le mien a une voix de femme, il a même un prénom, il s’appelle Juliette. D’emblée pour sympathiser avec lui, je l’ai anobli.
Je l’ai surnommé Juliette von GPS. Je ne m’étendrai pas sur ses origines issues des dernières technologies.
Ma vie avec elle est toute une aventure. Grâce à elle je connais les noms des rues, des lieux familiers que l’on traverse par habitude sans y prêter attention.
Elle me ressemble un peu, tantôt directive, hésitante, capricieuse. Figurez-vous qu’elle veut absolument me faire « traverser » les ronds points, elle n’a pas idée de ce que cela peut représenter, soit je reste coincée dans les plantations et fleurs qui abondent  dans la France entière, soit je casse carrément ma voiture ou au minimum je raye le bas de caisse ou je crève un pneu. Mais non chère Juliette un rond point cela se contourne. C’est le moment qu’elle choisit pour être facétieuse, elle dit tantôt, 1e sortie, 2e sortie, là ne vous fiez pas à elle, elle est brouillée avec le calcul mental élémentaire, assurez-vous plutôt de la direction que vous souhaitez prendre. Elle est farceuse, parfois alors que je suis arrêtée dans un parking, elle dit de façon tout à fait péremptoire « vitesse excessive »
Une autre fois, elle m’a fait tourner avec insistance dans un parking qui ressemblait à une entrée de bretelle de contournement. Comme j’étais engagée je ne pouvais plus reculer et je me retrouve dans un parking de Bâle, où pour ressortir il me faut de la monnaie suisse, un dimanche, alors que je n’ai que des billets. Aussi je suis obligée de sortir et d’aller faire de la monnaie dans un café, pour pouvoir continuer ma route.
Juliette a ses humeurs, une vraie femme, lorsque je la laisse trop longtemps dans la boîte à gants, elle boude et refuse de se remettre en route, ou encore, juste pour blaguer, elle perd le réseau lorsque j’aborde une ville inconnue et que je comptais sur elle pour me piloter. La semaine dernière à Fribourg, en Allemagne, elle m’a carrément abandonnée, puis tout d’un coup par un excès de zèle ou de remords, elle s’est mise en alarme constante, à croire que cette charmante ville est infestée de radars fixes. Aussi j’ai du me passer d’elle.
J’aime bien la contrarier, car moi aussi je suis blagueuse, et prendre un itinéraire différent de celui qu’elle m’impose, aussi elle rouspète « faites demi-tour », moi je me dis « cause toujours » et là elle insiste, puis je la sens perplexe, je crois qu’elle tourne les pages de son Atlas, car pendant un moment elle reste silencieuse, jusqu’à ce qu’elle ait compris le sens de ma manœuvre et tente de m’amener au lieu que j’avais défini. Car malgré tous ses caprices, elle a la bonté de me conduire toujours à bon port.
Lorsque je lui fait un bain de jouvence, qui consiste à la brancher sur mon ordinateur, pour effectuer les diverses mises à jour recommandées et payantes, rien n’est trop beau pour Madame  von GPS, elle sème des données précieuses dans les limbes, soit je ne retrouve plus mes favoris, soit elle a égaré mon répertoire téléphonique, car c’est son côté pratique, je peux téléphoner et recevoir des appels par l’intermédiaire de Juliette, sans quitter des mains mon volant.  Lorsque je passe les frontières avec elle je lui fais réciter un laïus qui fait rire mes passagers comme des bossus. Elle a un avantage non négligeable, elle fait taire tous les conseilleurs et navigateurs bénévoles. Vous pouvez converser avec elle, elle est de bonne compagnie, lorsqu’elle est en Alsace elle pousse l’amabilité jusqu’à prendre l’accent du coin, en Suisse elle s’adapte, en Allemagne de même. Elle surveille mes dépassements de vitesse, m’avertit lorsqu’il y a des radars, des problèmes de trafic. C’est quand je suis en mode piéton, qu’elle lambine et tarde à me piloter et me fait tourner en bourrique. Elle est presque devenue une amie en tous les cas une familière.

Richard Deacon – the Missing Part


La rétrospective de l’artiste britannique, Richard Deacon, né en 1949, au Pays de Galles,  au musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg – le MAMCS– jusqu’au 19 septembre 2010, montre quelques 120 œuvres en 2 dimensions. Issu de 3 écoles d’art prestigieuses, le  Royal College of Art, Summerset College  of Art et Saint Martin Scool, qui dispensent un enseignement non traditionnel, mais très conceptuel, qui permet d’aller dans de nombreuses directions, aussi RD montre aussi bien des dessins, des photos, des collages, des sculptures provenant de ses années d’étudiant ainsi que des œuvres plus récentes . Il a exposé en  1992 à Villeneuve d’Asq c’est là-bas que c’est fait la rencontre avec la directrice actuelle du MAMCS, qui officiait dans cette ville et qui lui a donné l’idée de la rétrospective presque 20 ans après.
Il ne désire pas faire une exposition épitaphe, même s’il a déjà (à peine) 61 ans, mais une mise en regard de ses œuvres. C’est ainsi qu’il a demandé que soit ouverte la grande salle d’exposition de 800 m2, qui en général est découpée en espaces d’exposition, nous apprend la conférencière, ce qui me semble logique, car je verrais mal ces œuvres assez gigantesques écrasées dans des pièces exiguës.cimg0069.1280178559.JPG
Il a travaillé pendant 3 ans à l’élaboration de cette exposition et  imaginé le parcours. Il est venu plusieurs fois, pour en assurer la bonne installation, avec son fidèle assistant. Ses sculptures, sont arrivées en pièces détachées, et montées selon une scénographie très précise.
« Je ne sculpte pas, je ne modèle pas, je fabrique » est une  des citation de cet artiste qui se considère comme étant dans l’action, dans le « faire » dans le rapport à la matière, à l’objet, qui accepte le néologisme  de  « fabricateur », il se veut dans le plaisir pour trouver la bonne forme pour la matière.cimg0075.1280178358.JPG
Au musée on est accueilli par 2 oeuvres de RD, à l’entrée il y a une grande bâche qui est une œuvre qui s’appelle – is is not a story- ce n’est pas une histoire, et pourtant c’est tout de même une sorte d’histoire qu’il propose sous la forme d’un voyage à travers ses œuvres. La 2e œuvre s’appelle « Quick », que la ville de Strasbourg a acquise. Une sculpture monumentale spécialement créée pour la grande nef du Musée d’Art moderne et contemporain.  C’est un titre qu’il a donné parce que pour lui son oeuvre implique une idée de  vitesse,  de dynamique, de mouvement, quand on la regarde, nos yeux ont vite envie de course, par ces lignes, en fait il s’agit d’une  seule ligne, dédoublée, quadruplée, cette dynamique est structurée par des raccords qui vont rythmer l’ensemble.
Techniquement il s’agit de chêne étuvé, un bois complètement saturé d’eau par la vapeur, sorti de l’étuve, tordu,  fixé dans sa torsion, maintenu dans sa torsion pendant le séchage, qui épouse ses formes torsadées, ses courbes, ses contre-courbes, ses entrelacs. Les marques qui sont sur le bois sont les traces de tanin, de sève qui sortent pendant l’étuvage.
Ses formes qui sont utilisées pour différents matériaux relèvent souvent du vocabulaire biomorfique, cimg0064.1280178271.JPG« Kiss and tell »,  en 2 parties, une bouche – une oreille, une partie ouverte, une partie fermée, l’une en bois, l’autre en contreplaqué. Ce qui caractérise le travail de Deacon c’est le plaisir de découvrir des matériaux différents, pour créer des formes, une nouvelle énigme à résoudre.
« Le sens de l’objet que je construis est de laisser de l’espace vide » RD
Il aime ces jeux signifiants, les lignes fluides, les formes luxuriantes, efflorescentes, tout en laissant apparaître les opérations techniques, dont elles sont le résultat.
Il fait aussi des oeuvres que l’on pourrait qualifier de bas relief, mais il joue aussi du trompe l’œil, il crée des céramiques, de la terre cuite, ses sculptures gardent la couleur des matériaux.
Elles sont de dimensions moindre que les sculptures. L’idée du dessin dans l’espace, ce dessin va s’échapper de la feuille de papier vers l’espace. Les titres il les trouve parfois avant, de créer l’œuvre, ils naissent de la lecture d’un poème.
La figure de Lacoon, dans le cheval de Troyes ; l’image du vide et du plein.
Il donne à voir la matière aussi bien que l’absence de matière.
The Missing Part, c’est aussi l’absence d’une pièce, une allusion à ce qu’on peut découvrir, aux interprétations possibles, et par ricochet ce qui n’y est pas, parce qu’il est ailleurs en gestation. Le sens de l’objet construit est de laisser l’espace vide porter l’ensemble, comme les trous portent  le gruyère. …(RD)
photos de l’auteur

Le jardin des délices

img_0193.1279814933.JPGL’ Hortus Deliciarum ou Jardin des Délices était certainement l’un des plus beaux manuscrits alsaciens du Moyen-Age. Il a été composé vers la fin du XIIe siècle au couvent du Mont Sainte-Odile sous la direction de l’abbesse Herrade. Il racontait l’histoire biblique depuis la création jusqu’à la fin des temps. Ce manuscrit a péri dans l’incendie de la bibliothèque de Strasbourg en 1870. Foudroyé dans le bombardement de la bibliothèque, le « jardin des délices » de l’Abbesse Herrade de Hohenbourg n’était pas seulement le plus beau manuscrit de l’Alsace Romane : c’était un des plus grands trésors de l’art du Moyen Age.
Il est possible d’admirer des copies et des reconstitutions de ce manuscrit de nos jours car, au cours du XIXe siècle, des amateurs d’histoire et d’art s’appliquèrent à en copier les textes et les images. Vers 1815, un érudit strasbourgeois, Christian Maurice Engelhardt, calqua une quarantaine de fragments d’images ainsi que quatre miniatures entières. Il rassembla ce travail dans un cahier au format du manuscrit et le fit imprimer en 1818. Certains des exemplaires de 1818 ont été soigneusement coloriés et par endroit dorés à la feuille sous la surveillance attentive de M. Engelhardt
Le Hortus Deliciarum est le reflet d’une civilisation qui s’est épanouie au temps des cathédrales. Il est tout à la fois le catalogue des gestes, des formes et des objets de ce beau XIIe siècle, et le répertoire d’un imaginaire qui nous est resté familier. L’exposition temporaire présentée par Voix et routes romanes en partenariat avec l’association Saint-Etienne Réunion, au temple St Etienne de Mulhouse est visible durant tout l’été.
L’histoire veut que le manuscrit et le lieu qui accueille l’exposition ont un point commun non négligeable : la première église mulhousienne a été fondée au XII e siècle, et c’est à la même période que le manuscrit commence à voir le jour au Mont Sainte-Odile.
Tous les jours jusqu’au 6 septembre de 10 h à 12 h et de 14 h à 18, sauf le mardi et le dimanche matin, au temple Saint-Etienne, place de la Réunion à Mulhouse.
scan du catalogue

Romances sans paroles

Romances sans Paroles laisse sans doute une impression mélancolique. Il pleut doucement
sur la ville aurait dit Arthur Rimbaud mais nos artistes malgré leurs humeurs sombres
promènent un regard poétique et ironique qui fait plutôt sourire et laisse entrevoir des
mondes imaginaires, pourquoi pas visionnaires, tout à fait plaisants et attirants.

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C’est tout l’art d’un commissaire de faire résonner les œuvres d’artistes fraîchement diplômés, avec celles d’artistes connus, confirmés, émergeants et appréciés. En l’occurrence c’est l’éminent Ami Barak qui avec « raison » et pertinence, fait cohabiter les artistes dans l’exposition de l’été, sous le doux titre de « Romance sans paroles » tout un programme, tient elle sa promesse ?
Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle de Mulhouse s’est, elle aussi attelée à la tâche et de concert, Ils ont créé cette « Romance »
Mélancolie, schizophrénie, un dénominateur commun d’un esprit romantique, mis au goût du jour, d’une génération un peu floue, un peu plus désabusée, les mêmes constantes, les paysages, par rapport au passé, la présence de l’objet, un certain désenchantement, cela rime avec la dépression ambiante, et de citer Freud «  la dépression n’est pas une maladie, ce n’est qu’un affect …. » AB
C’est en s’approchant des œuvres que l’on constate le dialogue instaurée, par les 2 commissaires entre les œuvres.
Les cinq diplômés du Quai font leurs premiers pas sur le devant institutionnel
pascal-auer1.1279128275.jpgPascal Auer, sorte de neveu de Fernando Pessoa, avec Parasite Rec,  met en place un site, une sorte de dédoublement, un art de la défausse. Où se trouve le romantisme dans tout celà ?
Réponse d’AB : le dédoublement est une forme de névrose.
En parallèle l’on trouve Flexible de Joe Scanlan, – un artiste américain –  un meuble de rangement avec étagères, très banale, issu du design, devenu objet discriminatoire puisque destiné aux riches (objet créé avec du matériel de récupération transportable maniable autarcique).
matthew-day-jackson-pitfalls.1279128000.jpgMatthew day Jackson, artiste de la globalisation , qui montre avec Pitfalls of Utopian Desire, l’identité particulière américaine, il déconstruit, en montrant ce double visage de cette nation qui fascine le monde y compris ses adversaires.
3 dessins au fusain qui déconstruisent le chariot  des pionniers,  ceux qui ont traversé l’Amérique en allant vers l’ouest, c’est un objet qui se trouve dans un musée en UK, dépecé, un objet ludique, qui décrit soigneusement, une déconstruction. Il a reproduit le n° de Time Magazine de 1978, qui raconte la tragédie de Jonestown où 800 américains se sont laissés entraînés dans un suicide collectif par un gourou.
Il veut mettre en exergue ce double visage de l’Amérique du côté des gens de souche en utilisant  l’arc en ciel, un symbole indien, et l’utopie sociale et  de l’autre les pulsions et l’inconscient suicidaire, dans cette société qui se   cherche encore une identité culturelle
img_0063.1279127423.jpgReiner Ruthenbeck, élève de Beuys, avec Tuch mi Spannrahmen, – une oeuvre provenant  du Frac de Bourgogne qui déconstruit la question de tableau, remet en cause le statut  de la peinture, référence des années 70, où il s’agit d’une toile et d’un châssis, en revenant sur les ingrédients de la modernité Malévitchienne, du rond dans le carré, la toile est devenue soft, elle est à même le sol, vocabulaire de toute l’abstraction qui s’exprimait après la guerre de 40, où justement il s’agit d’une volonté d’annihiler le sujet, vu que l’histoire s’est chargée d’ébranler nos convictions culturelles.
Une pièce avec un impact visuel fort,  de Daniel Firman, déjà croisé chez Arte, encombré d’objets de consommation courante, à la recherche d’équilibre, semblant l’avoir trouvé, bel état névrotique, Gathering (2000) est une sculpture, un autoportrait, une performance. L’artiste s’est encombré dans un premier temps de tout un tas d’objets hétéroclites qu’il a accumulés sur son dos jusqu’à la limite de sa capacité de portage, de sa force physique. Dans un second temps, débarrassé de ce poids, il a moulé son corps dans la position d’équilibre pour ensuite le rhabiller et donner à la sculpture une valeur d’objet et de
trace de l’expérience.
img_0080.1279127252.jpg Daniel Firman s’inscrit dans la lignée des sculpteurs qui élargissent leur réflexion au-delà de l’objet à l’espace environnemental. Proche du chorégraphe, du performeur, il travaille à partir du corps, souvent le sien, et s’intéresse aux limites de la pesanteur et de la matière.Les matériaux de Daniel Firman sont issus de son quotidien, il interroge les objets et les mouvements qui lui sont proches.
img_0029.1279122696.jpgAMI Barak – Un autre Français a eu affaire au comité de censure chinois lors de l’Exposition universelle : il s’agit du commissaire Ami Barak, responsable de l’exposition « Art for the World Expo », qui rassemble vingt sculptures autour de l’allée centrale du site de l’Expo U. Pour lui, les voies du comité restent souvent impénétrables. Une oeuvre de Paul McCarthy, qui représente un Père Noël portant un godemiché en guise de sapin, a sans surprise été refusée. Mais une autre de Mike Kelley, qui semblait inoffensive, a reçu un feu rouge du comité : une silhouette sculptée dans le sel, que chèvres et ânes viennent lécher jusqu’à sa disparition. Ami Barak résume ainsi son incompréhension : « Avec ses professeurs académiques et ses fonctionnaires d’une moyenne d’âge de 70 ans, le comité de censure, c’est Jurassic Park. » extrait  Emmanuel Lequeux Le Monde
VISITES GUIDÉES
Visites gratuites les samedis & dimanches à 15:00
Entrée libre sans inscription
Autres visites sur RDV
à partir de 5 personnes minimum
Participation 2 € / personne,
réservation au 03 69 77 66 47
DIALOGUES
Regards croisés entre le Musée des Beaux-Arts
et La Kunsthalle Mulhouse
SAMEDI 21 AOÛT DE 15:00 À 17:00
RDV à La Kunsthalle Mulhouse
IN BUS WITH eRikm
DIMANCHE 22 AOÛT 2010
A l’occasion du Festival MÉTÉO, une promenade
dominicale programmée par eRikm est proposée
dans les centres d’art de la région.
+ Espace multimédia gantner, Bourogne
+ CRAC Alsace, Altkirch
+ FABRIKculture, Hégenheim
+ La Kunsthalle, Mulhouse.
À partir de 19:00 BULLES
Installation de Julien Clauss à la Kunsthalle
Programme complet de la journée
sur www.festival-meteo.fr
Renseignements et inscription
+33 (0)3 89 45 36 67
ou info@festival-meteo.fr
photos de l’auteur et courtoisie de la Kunsthalle
à suivre

14 juillet 2010

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Vouvouzelas citoyens ? …

 

caricature de Jean François Mattauer dit Giefem

Jeux et Concours suite

passmusees.1278842672.jpgMa passion pour les voyages et mes tentatives de gagner des concours pour faire le voyage de ma vie ont quelquefois des effets secondaires inattendus.
C’était l’année dernière, mais chaque fois que je m’approche de la pompe à carburants j’en frémis encore :
J’avais décidé de faire le concours du passmusées de ma région (en lien sur la droite du blog). Cela consistait à visiter les 170 musées, de la « Regio » c’est-à-dire le grand est : l’Alsace, la Suisse proche, l’Allemagne proche. Le premier prix était un chèque voyage de 5 000 francs suisses.
J’étais absolument convaincue et je n’avais aucun doute là-dessus que je remporterai ce prix, car je mettrai tout en œuvre pour réussir.
Lors de la visite, il fallait recueillir un tampon pour justifier du passage.
Je m’y suis pris dès que le concours était ouvert en avril.
Un dimanche matin j’étais prête à partir vers la Suisse, Porrentruy, Moutier, Delémont, à la chasse aux tampons. Il me fallait prendre du carburant. Il faut signaler qu’en général, c’est JR (mon époux) qui se charge de cette corvée. Fin prête, casse croûte, eau, apn,  etc. je me dirige vers la pompe, j’hésite sur le choix du carburant, pour mon cabriolet, vendu depuis un moment, je prenais du sans-plomb, donc je prends du sans-plomb, puis tout d’un coup, horreur, je me souviens que c’est du Diesel, qu’il faut. J’arrête tout, mais trop tard. J’appelle chez moi, hurlement du JR, « elle est folle »!!!!!!!!!!!!!!!! J’appelle en tremblant l’assistance, la dame me tranquillise, je ne suis pas la première, c’est arrivé à des messieurs très bien. Le dépannage est pris en charge, mais pas l’erreur. J’ai le temps de manger mon casse-croûte en attendant le dépanneur. Il arrive sympathique, rassurant, amusé. Il charge la voiture sur sa dépanneuse, je grimpe à son côté, pour déposer la voiture chez le plus proche concessionnaire de la marque. Fin de l’expédition. Mon mari est venu me récupérer en fulminant contre mon inattention inhabituelle.
Résultat du concours, j’ai eu un prix de consolation de 200 francs suisses, à dépenser dans les magasins Coop de la Suisse, sous la forme d’un chèque. Les organisateurs ont eu certainement pitié de moi, lorsqu’ils ont constaté ma déconvenue, quand j’ai appris, que certaines personnes, certainement pourvues du don d’ubiquité, avaient réussi l’exploit de ramasser plus de tampons que nécessaire. J’ai fait remarquer que cela me paraissait impossible, vu les distances, le temps imparti et l’obligation de se présenter personnellement dans les musées et de recueillir le sésame la visite accomplie.
Il y a un point du règlement qui a dû m’échapper.
Comme je n’ai pas envie de me goinfrer de chocolat surtout suisse, le montant gagné est quasi intact. Si quelqu’un peut le transformer en liquide plutôt qu’en cacao à X % cela me rendrait service.
En conclusion, j’ai visité de charmants musées, découvert des trésors inouïs dans ma région que j’aurai ignorés sans l’opportunité de ce concours.

Matthew Barney

« La rencontre avec une oeuvre d’art est une longue gestation. Le fait qu’une création ne soit pas tenue de s’expliquer immédiatement, qu’elle puisse rester longtemps à l’état latent avant de se révéler, est à mes yeux une très bonne chose. » Matthew Barney.mb_008_dr10_1_l.1278280754.jpg


C’est un artiste américain né en 1967, compagnon de la chanteuse & actrice Björk,
Diplômé de Yale en1989, il s’installe à New York où il commence très vite à créer et à exposer. Relevant de l’utopie de l’oeuvre d’art totale, la pratique de Matthew Barney recouvre, sans aucune hiérarchie, tous les médiums. Travaillant avec le dessin, la photographie, le film, les installations vidéo et la sculpture, il est rapidement devenu une figure importante de l’art contemporain. Ses installations, ses performances filmées révèlent un univers personnel, constitués de personnages, de lieux et d’objets
hybrides.
Dans ses premières expositions, il a présenté des installations complexes incluant des vidéos où on le voit interagir avec divers objets fabriqués par ses soins et accomplir des exploits physiques tels qu’escalader le plafond de la galerie d’art, suspendu à des vis en titanes. En 1992, Barney introduit des créatures fantastiques dans son travail ; une action qui laisse présager le lexique de ses films à venir.
Démarrée en 1994 et achevée en 2002, la série de films « Cremaster Cycle » a largement contribué à la reconnaissance de Matthew Barney. Pièce maîtresse de son oeuvre, il y impose un monde personnel, peuplé de créatures fantastiques et de surprenantes métamorphoses corporelles. Ce projet est au croisement de la photographie, du cinéma et de l’art contemporain. L’objectif de Matthew Barney est de réaliser des dessins au crayon dans la douleur extrême, sous la contrainte physique, d’où le titre (en anglais) de son exposition actuellement au Schaulager de Bâle, jusqu’au 3 octobre : Le titre de l’exposition » Prayer sheet with the wound and the nail »
 “Drawing Restraint”, “Form can only take shape when it struggles against resistance”.
 Exemple : dessiner au plafond en sautant sur un trampoline, – restraint 18 – dessiner, accroché à une corde au ras de l’eau sur un bateau qui traverse l’atlantique avec un crayon mis dans la bouche d’un poisson ….. Tout cela est très surprenant, et demande réflexion voire explication….. l’art est-il fait pour être toujours compris ?
C’est ainsi que le commissaire, critique d’art  Neville Wakefied, ami de longue date de l’artiste a suggéré la mise en parallèle des oeuvres d’art provenant du Kunstmuseum de Bâle ainsi que d’autres lieux comme des églises, du Hoch Rhein, relatant la passion du Christ ou des martyres. Les eaux fortes d’Albrecht Dürer, de Martin Schongauer, d’Urs Graf, des tableaux de Hans Holbein, Lucas Cranach, de Hans Baldung Grien, d’autres  auteurs inconnus de la Renaissance Rhénane se trouvent mises en résonance avec les sculptures en plastique de résine blanche de MB qui rappellent sa réflexion lors de ses performances physiques.
Son art pour atteindre la perfection, est soumis à diverses contraintes, physiques, d’endurance, de résistance et demande une préparation physique, qui donne un résultat remarquable sur le corps d’athlète que l’on peut admirer dans les diverses vidéos projetées dans les salles du centre d’art. Mais aussi le matériel utilisé pour contraindre son coprs aux excercices physiques a permis la création de sculptures exposées dans des vitrines, présentées dans l’exposition.
mb_046_6_l.1278280848.jpgL’exposition s’articule comme le plan d’une église, avec ses travées, et sa crypte au sous-sol,  en son centre on trouve les 3 vidéos  – restraint 7 (1993) où à l’instar de Marsyas – le satyre /Apollon –self-portrait de MB, sur le siège arrière d’une limousine, qui parcourt Manhattan, se battent tout en gravant avec leurs cornes leur portrait dans le plafond vitré de la limousine, pour finir par se désagréger.
L’architecture si particulière de l’immeuble conçu par Herzog & de Meuron  pour abriter la collection de la Fondation Emmanuel Hoffmann, a permis de réaliser une performance, habituelle de MB – Restraint 17 – mais où pour la première fois il ne participe pas physiquement et où il laisse sa place à une jeune fille. Partie de Dornach, le centre des antroposophes, choisi non pour ses idées, mais pour son architecture si particulière, où elle a creusé sa tombe, cette cascadeuse court le long de la grande baie vitrée, puis  grimpe le long de la paroi vers le haut en s’aidant des excroissances, escaladant les bosses comme  dans  une varappe, mais non encordée, toujours dans cette idée, de performance pour atteindre le meilleur, le sommet, et qui lorsqu’elle l’atteint chute indéfiniment d’une hauteur de 58 mètres sur le sol, pour nous ramener à cet objectif d’humilité qui est présent dans toute l’œuvre de MB. A l’extérieur un film permet de suivre la performance sur une vidéo.mb_055_dr17_l.1278280993.jpgmb_baldung_tod_und_frau_l.1278281104.jpg Analogie toute contemporaine entre l’oeuvre de Hans Baldung Grien, « la mort et la femme » « Drawing 17 » et
DRAWING RESTRAINT 9 – Spielfilm von Matthew Barney, Soundtrack komponiert von Björk. Darsteller: Matthew Barney, Björk, Mayumi Miyata, – est visible tous les jours à 14 h, a permis la création des sculptures : Torii et Cetacera, Occidental restraint, résine/vaseline.
 Une exposition à découvrir dans toute sa complexité et dont je retiens, l’idée directrice, d’efforts et d’humilité pour moi, d’aboutissement dans la souffrance pour l’artiste avec un regard ironique sur lui-même.
photos courtoisie Schaulager et scan
désolée pour les erreurs le logiciel du Monde est désespérant de lenteur et de réaction.

Sommaire de juin 2010

06 juin 2010 : De Degas à Picasso – la collection de Jean Planque
10 juin 2010 : Qui « Baise-en-ville » à Mulhouse en 2010
15 juin 2010 : Art Basel 2010
17 juin 2010 : Art Basel – les couples
18 juin 2010 : Art Basel 2010 suite
21 juin 2010 : Art Basel encore
23 juin 2010 : Art Basel 2010 Art Parcours
30 juin 2010 : Jeux et concours