Sommaire du mois de mai 2023

Biennale Mulhouse 023, galerie de la Filature

21 mai 2023 : Germaine Richier, Sculpteur
18 mai 2023 : Éternel Mucha
14 mai 2023 : GIOVANNI BELLINI, INFLUENCES CROISÉES
10 mai 2023 : Naples pour passion, Chefs-d’œuvre de la collection De Vito
07 mai 2023 : Marc Desgrandchamps – Silhouettes
01 mai 2023 : Sarah Bernhardt et la femme créa la star

Germaine Richier, Sculpteur

« O ! la nature !… les animaux !… oh ! les insectes !…
j’ai eu des cocons pour observer les vers à soie.
O !… les mantes religieuses, les fourmis, les
sauterelles !… Les sauterelles, j’en avais des
régiments. »
Extrait de l’interview de Germaine Richier avec Paul Guth,
Figaro littéraire, 7 avril 1956

Au Centre Pompidou, Paris, jusqu'au 12 juin 2023
commissaire de l'exposition : Ariane Coulondre,
Introduction

Germaine Richier occupe une position centrale dans l’histoire de la sculpture moderne. Formée à la tradition d’Auguste Rodin et d’Antoine Bourdelle, elle s’affirme comme profondément originale et radicale en à peine plus de 25 ans, des années 1930 à sa disparition précoce en 1959. L’exposition révèle comment Richier opère une revitalisation de la figure, forgeant après-guerre de nouvelles images de l’homme et de la femme.

Naissance d’une vocation
Exil en Suisse

Germaine Richier naît en 1902 dans une famille de minotiers et de
viticulteurs du sud de la France.
Son enfance est marquée par son intérêt pour la nature et son
goût pour la liberté. Après avoir découvert les sculptures romanes de l’église Saint-Trophime d’Arles, Germaine Richier se passionne pour la sculpture.
Germaine Richier entre à l’École des beaux-arts de Montpellier en 1921.
Très tôt, elle se fait remarquer par son talent, et décroche une
troisième-médaille en « tête-sculpture » en 1924.
Arrivée à Paris en octobre 1926, Germaine Richier commence à travailler
chez Robert Coutin, avant de rejoindre l’atelier d’Antoine Bourdelle.
En 1933, elle emménage dans son propre atelier avec le sculpteur Otto
Bänninger qu’elle épouse en 1929.
L’artiste lance sa carrière en réalisant des portraits sculptés qui lui
assurent une rémunération stable.

Germaine Richier expose dans la première exposition consacrée aux
femmes artistes organisée par le musée du Jeu de Paume. 1937.

Au début de la guerre, (1939/1945)  Germaine Richier, artiste désormais de
renommée internationale, reste en Suisse, pays natal de son époux.
Pendant cette période, elle collecte toutes sortes de matériaux dans
la nature qu’elle utilise dans ces nouvelles sculptures. Apparaissent
alors ses premières figures hybrides.
À son retour à Paris,en 1946, le travail de Germaine Richier prend un nouvel essor. Elle commence les sculptures à fils et inaugure de nouvelles techniques
comme l’utilisation de la filasse et de la couleur avec ses amis peintres

La polémique du Christ d’Assy

En 1950, Germaine Richier réalise un Christ en croix pour l’église Notre-
Dame-de-Toute-Grâce du Plateau-d’Assy (Haute-Savoie).
Suite à une violente polémique contre le caractère abstrait et misérable de
l’objet sacré, l’oeuvre est décrochée en 1951 et ne sera réhabilitée qu’en
1969.

La consécration

Une exposition consacrée à Germaine Richier se tient au Musée
national d’art moderne. C’est la première fois que l’institution dédie
une rétrospective à une artiste femme, depuis son ouverture en 1947.

Dernière rétrospective

Affaiblie par son cancer, Germaine Richier peint ses oeuvres antérieures
et le plâtre original de L’Échiquier, grand.
Le musée Picasso d’Antibes lui consacre une exposition inaugurée en
juillet. L’artiste décède le 31 juillet, quelques jours après l’inauguration .

Informations pratiques

Centre Pompidou

Place Georges-Pompidou
75004 Paris

Métro :
Rambuteau Métro ligne 11
Hôtel de Ville Métro ligne 1 Métro ligne 11

Châtelet Métro ligne 1 Métro ligne 4 Métro ligne 7 Métro ligne 11 Métro ligne 14
RER :
Châtelet Les Halles RER A, Paris - picto RER B, Paris - picto RER D, Paris - picto

Horaires
Ouvert tous les jours, sauf les mardis
Fermeture annuelle : le 1er mai

  • Musée + Expositions : 11h – 21h
  • Nocturnes : les jeudis jusqu’à 23h dans les espaces d’exposition
    du niveau 6 (galeries 1 et 2) 
  • Atelier Brancusi : 14h – 18h
  • Galerie des enfants : 11h – 19h
  • Librairie et Boutique : 11h – 21h45

     

Éternel Mucha

Alphonse Mucha, L’Épopée slave, cycle n° 1 : Les Slaves dans leur patrie d’origine, entre le fouet turanien et l’épée des Goth (entre le IIIe et le VIe), 1912, tempera à l’oeuf et huile sur toile, 610 x 810 cm, Château de Moravsky Krumlov, © Mucha Trust

Au Grand Palais Immersif, jusqu'au 5 novembre 2023
commissariat : Tomoko Sato, conservatrice de la Fondation Mucha, Prague.
scénographie : ATTA – Atelier Tsuyoshi Tane Architects
graphisme : Chevalvert
conception lumière : Atelier Audibert
production audiovisuelle et développement multimédia : Artisans d'idées/Mardi 8
conception audiovisuelle et multimédia : Artisans d’idées/Lundi8
réalisation de l’espace Arcane : Fortiche Production © Riot Games
réalisation de l’expérience olfactive : TechnicoFlor
expérience musicale et sonore : production par le Studio Radio France ; composition par Benoît de Villeneuve et Benjamin Morando
spatialisation, mixage en son immersif : Frédéric Changenet
Au delà de l’Art Nouveau

Au tournant du XXe siècle, Alphonse Mucha (vidéo) était l’un des artistes les plus célèbres d’Europe. Figure majeure de l’Art Nouveau, inventeur d’un art graphique original, son oeuvre articule beauté féminine et nature stylisée
à une composition et une typographie résolument innovantes. Dès sa création, le « style Mucha » fascine.
Il est appliqué à une variété d’oeuvres et d’objets qui ornaient alors les maisons des amateurs d’art dans le monde entier.
L’exposition raconte au visiteur l’histoire d’Alphonse Mucha et de son ambition humaniste en trois actes : en tant que maître de l’affiche à Paris ; au tournant de sa carrière en 1900, lorsqu’il s’implique fortement dans
l’Exposition universelle de Paris ; et à travers la présentation de ses oeuvres monumentales, notamment L’Épopée slave, qui développe une vision de l’histoire slave comme modèle pacifiste du monde qui résonne aujourd’hui plus que jamais. L’exposition s’intéresse également à son influence permanente :
du mouvement pacifiste « Flower Power » des années 60, en passant par les mangas japonais, les super-héros, les artistes de rue et même dans l’art du tatouage.

Une redécouverte du maître de l’Art Nouveau, artiste-philosophe source d’inspiration pour la création d’aujourd’hui.

             Arcane, League of legends 2022
             Fortiche Production © Riot Games

Au coeur de l’effervescence parisienne de la Belle Époque, Alphonse Mucha invente un nouveau langage visuel, qui continue d’inspirer aujourd’hui un grand nombre d’artistes. Tout au long du parcours, l’exposition met en lumière la grande modernité de l’oeuvre et des influences philosophiques de cet artiste majeur, modèle de nombreux créateurs.
Les visiteurs sont invités à découvrir l’influence de Mucha en particulier dans la série télévisée Arcane dont les décors sont inspirés par l’oeuvre de l’artiste.
Immersive et interactive, l’exposition utilise les technologies de projection les plus avancées, dans une scénographie captivante afin de permettre une expérience inédite de l’oeuvre et des influences de Mucha.


La dimension immersive de l’exposition est accentuée grâce à l’univers olfactif créé par TechnicoFlor, sollicitant ainsi tous les sens des visiteurs.
Spécificité de GPI

une création musicale originale est composée spécialement pour l’exposition par le Studio de Radio France, Benoît de Villeneuve et Benjamin Morando proposent une partition contemporaine, dans laquelle viendront se glisser des citations d’oeuvres de compositeurs de l’époque de Mucha.
Grâce à des images en très haute définition, l’exposition immersive Éternel Mucha offre au public une plongée au coeur de l’oeuvre de cet artiste avant-gardiste, icône du raffinement, de l’élégance et de la modernité.
Une exposition pour redécouvrir un artiste d’avant-garde qui influence aujourd’hui encore les créateurs contemporains, inventeur de l’Art Nouveau, pionnier de l’art de l’affiche et précurseur de la publicité.

Le Pater

D’Alphonse Mucha (1860-1939), l’artiste tchèque exilé à Paris après une formation à Prague et à Vienne, on connaît surtout les affiches publicitaires, oeuvres emblématiques de l’Art Nouveau. Mais cet artiste prolifique
et complexe, à la fois peintre, dessinateur, sculpteur ou encore photographe ne saurait se réduire à cette étiquette.
Le Pater est la première oeuvre du Mucha philosophe. Elle paraît à Paris le 20 décembre 1899, juste avant le basculement dans le nouveau siècle. Sous la forme d’un livre qui illustre la prière Notre Père, Mucha y inscrit
un message pour les générations futures. Il développe une pensée humaniste en décrivant la progression de l’humanité, de l’obscurité de l’ignorance vers les états supérieurs de la spiritualité et de la vérité. La prière est découpée en sept phrases : chacune d’entre elles est reproduite, puis commentée et enfin illustrée par l’artiste.
Les planches de l’ouvrage, numérisées depuis l’exemplaire original conservé à la Fondation Mucha, sont reproduites ici intégralement dans une qualité exceptionnelle. En introduction, plusieurs textes de spécialistes permettent d’appréhender Le Pater dans son ensemble et d’en saisir les enjeux. On y découvre d’abord, par l’essai de Tomoko Sato, une contextualisation de l’oeuvre et une analyse détaillée de son importance dans la carrière de Mucha. Jacob Sadilek en offre ensuite une lecture d’un point de vue franc-maçonnique.
Pour conclure la réflexion, Otto Urban analyse le développement du spiritualisme de Mucha dans le Paris des années 1890, et plus largement celui du nationalisme et du symbolisme dans l’art tchèque. Un glossaire symbolique accompagnant le feuilletage du Pater clôt l’ensemble, permettant au lecteur d’aujourd’hui de décrypter les secrets de cette oeuvre.

Sarah Bernhardt, une rencontre qui a marqué l’histoire

Mucha et Sarah Bernhardt se rencontrent en 1894. L’artiste propose une affiche pour Gismonda. Sarah Bernhardt découvre l’oeuvre et s’écrie :

« Ah ! Que c’est beau ! Dorénavant, vous travaillerez
pour moi, près
de moi. Je vous aime déjà. »

C’est le début d’une histoire d’amitié et de fidélité.
« J’ai imaginé le Parfum de cette comédienne mythique« .
Jacques Guerlain, en 1900, lui dédie: Voilà pourquoi
j’aimais Rosine.
Le parfum présenté est une réécriture de cet accord floral-oriental avec la violette et le camélia, les fleurs préférées de Sarah Bernhardt.
Tête hespéridée bergamote et citron, Coeur floral iris, violette, rose, camélia et jasmin, une touche aromatique lavande, Fond vanille et fève tonka et une note inattendue de thé fumé, lapsang souchong.

informations pratiques

Grand Palais Immersif
110 rue de Lyon, 75012 Paris

au studio Bastille (en haut des grandes marches de l’Opéra Bastille)

horaires d’ouverture :
lundi de 12h à 19h00, mercredi au dimanche de 10h à 19h00,
nocturne le mercredi jusqu’à 21h
fermeture hebdomadaire le mardi
créneau réservé aux scolaires le lundi à 11h
horaires d’ouverture du 22 avril au 7 mai
du lundi au vendredi de 10h00 à 19h00,
nocturne le mercredi jusqu’à 21h00
fermeture hebdomadaire le mardi
les samedis et dimanches de 10h00 à 19h30
accès :
métro Bastille (lignes 1, 5 et 8), Gare de Lyon (RER)
bus : 20, 29, 65, 69, 76, 86, 87, 91
informations et réservations :

GIOVANNI BELLINI, INFLUENCES CROISÉES

Giovanni Bellini, Christ mort soutenu par deux anges, vers 1470-1475, tempera et huile (?) sur bois, 82,9 cm × 66,9 cm,
Gemäldegalerie, Berlin © Staatliche Museen zu Berlin, Gemäldegalerie / Christoph Schmidt; Public Domain Mark 1.0

Au Musée Jacquemart André, jusqu'au 17 juillet 2023
Commissaires
Neville Rowley est conservateur des peintures et des sculptures italiennes des XIVe et XVe siècles à la Gemäldegalerie et au Bode-Museum de Berlin
Pierre Curie est Conservateur général du patrimoine. Spécialiste de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle
Scénographie :
Hubert le Gall est designer français, créateur et sculpteur d’art contemporain

Pour sa dernière grande exposition avant de fermer pour un an d’importants travaux de restauration, le Musée Jacquemart-André propose la première exposition en France parlant de l’un des fondateurs de l’école vénitienne, Giovanni Bellini (1435-1516).
À travers une cinquantaine d’oeuvres issues de collections publiques et privées européennes, dont certaines présentées pour la première fois, cette exposition met en lumière l’art de Giovanni Bellini et les influences artistiques qui imprègneront son langage pictural. Par une mise en regard de ses oeuvres et celles de ses maîtres à penser, cette exposition – la première jamais consacrée en Europe à cette thématique – montre comment son langage artistique n’a eu de cesse de se renouveler tout en développant une part indéniable d’originalité. Réparties selon un ordre chrono-thématique, les tableaux de Bellini constituent le fil rouge de l’exposition et sont accompagnés des « modèles » qui les ont inspirés.

Pour sa dernière grande exposition avant de fermer pour un an d’importants travaux de restauration, le Musée Jacquemart-André propose la première exposition en France parlant de l’un des fondateurs de l’école vénitienne, Giovanni Bellini (1435-1516).
À travers une cinquantaine d’oeuvres issues de collections publiques et privées européennes, dont certaines présentées pour la première fois, cette exposition met en lumière l’art de Giovanni Bellini et les influences artistiques qui imprègneront son langage pictural. Par une mise en regard de ses oeuvres et celles de ses maîtres à penser, cette exposition – la première jamais consacrée en Europe à cette thématique – montre comment son langage artistique n’a eu de cesse de se renouveler tout en développant une part indéniable d’originalité. Réparties selon un ordre chrono-thématique, les tableaux de Bellini constituent le fil rouge de l’exposition et sont accompagnés des « modèles » qui les ont inspirés.
Bellini fréquente avec son frère Gentile, l’atelier de leur père, Jacopo Bellini, peintre de formation gothique bientôt rompu aux nouveautés renaissantes venues de Florence. Le jeune artiste s’imprègne à la fois de l’art de son père et de son frère, mais aussi de son beau-frère Andrea Mantegna, que sa soeur Nicolosia, épouse en 1453. Le classicisme, les formes sculpturales et la maîtrise
de la perspective de Mantegna exercent une profonde influence sur l’artiste. Sa peinture devient plus monumentale, notamment grâce à l’étude des oeuvres du sculpteur florentin Donatello, visibles à Padoue.
Le style de Bellini change de cap avec l’arrivée à Venise en 1475 d’Antonello de Messine qui unit le goût flamand du détail avec les constructions spatiales des artistes d’Italie centrale. Giovanni emprunte à l’art flamand la technique de la peinture à l’huile apportant une nouvelle inflexion esthétique à son oeuvre. Autre source d’inspiration, l’art byzantin, et plus particulièrement les Madones byzantines, marque ses représentations de Vierges à l’Enfant. Il développe également des thématiques représentées par des peintres plus jeunes, comme celle des paysages topographiques inspirés de Cima da Conegliano. Son ultime période est caractérisée par une touche plus vibrante d’une grande modernité. Ce seront les innovations de ses meilleurs élèves – et notamment Giorgione et Titien – qui pousseront le vieux Bellini à réinventer son style. L’exposition au Musée Jacquemart-André souligne la quête incessante de Giovanni vers de nouvelles aspirations et permet de comprendre en quoi son langage pictural est fait de jeux de miroirs et d’influences, qu’il synthétise magistralement à travers la maîtrise de la couleur et de la lumière. L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels de la Gemäldegalerie de Berlin et notamment du Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid, de la Galleria Borghese de Rome, du Museo Correr, des Gallerie dell’Accademia et de la Scuola Grande di San Rocco de Venise, du Musé e Bagatti Valsecchi de Milan, du Petit Palais de Paris, et du musée du Louvre ainsi que de nombreux prêts de collections privées d’oeuvres dont certaines n’ont encore jamais été montrées au public.

PARCOURS DE L’EXPOSITION

Dans l’atelier de Jacopo

Giovanni Bellini naît à Venise vers 1435. Il est un fils de Jacopo Bellini (1400-1470), peintre de renom de l’époque, qui travaille dans le style en vogue dans l’Europe entière et connu aujourd’hui sous le nom de Gothique international. Jacopo a appris son métier auprès de Gentile da Fabriano (1370-1427), à qui il rendra hommage en appelant son fils légitime du même prénom. L’oeuvre de Jacopo est marquée par un allongement des figures, une perspective marquée et une observation minutieuse de la nature. Si sa peinture ne permet pas de soupçonner son intérêt pour le développement d’une peinture plus réaliste, tendance qui s’affirme à Florence depuis le milieu des années 1420, ses livres de modèles trahissent cette préoccupation qui marquera profondément les débuts du jeune Giovanni. Bien que né hors mariage, Giovanni est élevé dans le foyer paternel et se forme, avec son grand frère Gentile (1429-1507), au sein de l’atelier de Jacopo. A l’instar de son frère Giovanni se fond d’abord dans le moule en copiant au plus près les oeuvres du père, et, jusqu’au milieu des années 1450, il est difficile de distinguer avec certitude sa main dans les productions des Bellini. Le jeune peintre absorbe avec talent les nombreuses nouveautés de l’époque et la variété de différents langages artistiques en déployant une extraordinaire créativité. Cette première salle présente des oeuvres de cette matrice familiale, dont certaines ont été créées à plusieurs.

Les modèles padouans

En 1453, le mariage de Nicolosia Bellini, fille de Jacopo, avec Andrea Mantegna (1431-1506), artiste majeur du Quattrocento, constitue un événement fondamental pour Giovanni.  Mantegna remet au goût du jour la culture antique, en suivant notamment la voie tracée par le sculpteur florentin

                                            Christ mort
Donatello
(vers 1386-1466).
Giovanni, loin d’être insensible à l’ambition résolument moderne de Donatello, délaisse alors les leçons de Jacopo pour se tourner vers de nouveaux modèles. Le départ en 1460 de Mantegna pour Mantoue, où il est nommé peintre officiel de la cour, représente une rupture et une nouvelle évolution dans l’oeuvre de Giovanni qui affirme peu à peu sa personnalité. La Sainte Justine, présentée dans cette salle, est le manifeste d’une véritable mue picturale : tout en s’inspirant de Donatello et Mantegna, Bellini réussit à transformer sa peinture en lui apportant une intense lumière d’ensemble. Bellini a trouvé son style et son public : il va se spécialiser dans la production de Vierge à l’Enfant pour des commanditaires privés, répliquant ses compositions afin d’en tirer un meilleur profit.

                                                  Giovanni Bellini,

Réminiscences byzantines

Durant des siècles, Venise aura d’abord été une colonie de Byzance puis un partenaire commercial privilégié de la capitale de l’Empire romain d’Orient. Grâce à sa position stratégique, sa prospérité économique et ses liens avec l’Orient, Venise devient l’une des villes les plus riches et cosmopolites du monde chrétien. En 1453, lorsque Constantinople tombe aux mains des Ottomans, des milliers de réfugiés affluent à Venise apportant avec eux nombre de manuscrits grecs, d’icônes et de reliques. L’ancienne culture de la Lagune, régénérée par ce mouvement migratoire, revient en force dans les modèles que se choisissent les artistes vénitiens. Bellini adopte alors parfois le fond d’or, ou tels gestes codifiés de la manière orientale, tout en les intégrant aux nouveautés plastiques dont il est le génial promoteur.

Le crépuscule des Dieux

L’un des derniers tableaux de Bellini, La Dérision de Noé , représente le patriarche qui a sauvé l’humanité du Déluge. Celui-ci n’est pas triomphant, mais nu, ivre, endormi et raillé par l’un de ses fils : c’est le testament pictural de Giovanni Bellini, qualifié par Roberto Longhi d’oeuvre inaugurale de la peinture moderne.


Pendant trois siècles, l’école vénitienne suivra la voie ouverte par le vieux maître : lui qui a en permanence assimilé et intégré le style des autres, devient la référence incontournable pour nombre d’artistes vénitiens, à
commencer par son élève et héritier spirituel, Vittore Belliniano (actif entre 1507 et 1529).

INFORMATIONS PRATIQUES

ADRESSE
Musée Jacquemart-André, Propriété de l’Institut de France
158, boulevard Haussmann – 75008 Paris
Téléphone : + 33 (0) 1 45 62 11 59
www.musee-jacquemart-andre.com
ACCÈS
Le musée se situe à 400m de la place Charles de Gaulle-Étoile.
Métro : lignes 9 et 13 (Saint-Augustin, Miromesnil ou Saint-Philippe du Roule)
RER : RER A (Charles de Gaulle-Étoile)
Bus : 22, 43, 52, 54, 28, 80, 83, 84, 93.
Parc de stationnement : Haussmann-Berri, au pied du musée, ouvert 24h/24.
HORAIRES
Ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Nocturnes les lundis jusqu’à 20h30 en période d’exposition.

www.musee-jacquemart-andre.com

Naples pour passion, Chefs-d’œuvre de la collection De Vito


Bernardo Cavallino (1616-1656) Ste Lucie, vers 1645-1648,
huile sur toile 129,5 
x 103 cm

Jusqu'au 25 juin 2023 le Musée Magnin de Dijon expose les Chefs-d’œuvre de la collection De Vito
commissariat général : Bruno Ely, conservateur en chef, directeur du musée Granet,
Sophie Harent, conservateur en chef, directeur du musée Magnin,
Giancarlo Lo Schiavo, président de la Fondazione De Vito
commissariat scientifique : Nadia Bastogi, directrice scientifique de la Fondazione De Vito,
Paméla Grimaud, conservateur au musée Granet,
scénographie et graphisme : Camargo A&D
Portrait d’un collectionneur singulier

                                       Vaglia, Fondazione De Vito
                                      © Fondazione De Vito, Vaglia (Firenze)

Giuseppe De Vito était un ingénieur doué d’une remarquable inventivité, qui lui a valu un immense succès en tant qu’entrepreneur.
Même à l’époque où il ne s’intéressait pas encore au monde de l’art, il une forte influence sur ses choix de collectionneur. Le souvenir de sa jeunesse passée à Naples, pourtant à une période difficile, a certainement exercé une forte influence sur ses choix de collectionneur. Et, à partir du moment où il est devenu un amateur passionné d’art napolitain, il a tout de suite accordé une attention particulière aux jeunes générations de chercheurs, qu’il encourageait toujours à approfondir leurs études en leur faisant part de ses suggestions et en leur apportant une aide financière.
Giuseppe De Vito a eu une brillante carrière dans l’industrie et les télécommunications, mais il a aussi mis toute son énergie dans la constitution de sa collection. Plus qu’un collectionneur, Giuseppe De Vito a été, d’emblée, un spécialiste, en ce sens que la formation de sa collection est issue de ses recherches. Ses achats étaient en effet déterminés par la place
que le tableau concerné pouvait occuper dans l’histoire de la peinture napolitaine du XVIIe siècle, dont il avait entrepris l’analyse. En d’autres termes, il recourait à une méthode diamétralement opposée à celle qu’adoptaient les collectionneurs traditionnels.
extraits du catalogue de l’exposition NB & SH & GLS


                                         vue de la salle du collectionneur

« Naples est un paradis ; chacun vit dans une sorte
d’ivresse et d’oubli de soi-même. »
Johann Wolfgang von Goethe

Le parcours

Cette exposition est organisée par la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais, le musée Magnin à Dijon et le
musée Granet à Aix-en-Provence, avec la collaboration de la
Fondazione De Vito.
L’exposition souhaite révéler au public la qualité et la richesse de la collection de tableaux napolitains du Seicento réunie par l’ingénieur et historien de l’art Giuseppe De Vito (Portici, 1924-Florence, 2015).
Cet ensemble exceptionnel est aujourd’hui abrité dans la villa historique d’Olmo, près de Florence, siège de la Fondation qu’il a créée et dans laquelle ont été installées les oeuvres après la mort de l’érudit.

            Le Char de Battagliono vers 1650 Andres Vaccaro(1604-1670)

Quarante tableaux sur les soixante-quatre oeuvres conservées dans la collection De Vito sont présentés pour la première fois en France. Ils permettent de montrer les choix de l’amateur et de faire voyager le visiteur
Francesco Fracanzano (1612-1658) Paolo Finoglio (1590-1645)
Giovani Ricca (1603-1656?)

dans la Naples foisonnante du XVIIe siècle, alors l’un des plus importants centres artistiques d’Europe.
Le parcours est organisé en sections thématiques mettant en évidence quelques-unes des personnalités artistiques les plus éminentes du temps.
Nés de donations et de legs de grands collectionneurs, les musées Magnin à Dijon et Granet à Aix-en-Provence abritent quant à eux des oeuvres napolitaines jusqu’ici peu étudiées. Elles font naturellement écho

Massimo Stanzione, vers 1585 – Naples, 1656) St Jean Baptiste dans le désert

à celles de la Fondazione De Vito, en forme de contrepoint, et dans une présentation propre à chacun des deux musées.


Maître de l’Annonce aux Bergers  (actif entre 1625 et 1650)  homme méditant devant un miroir

Les tableaux de Battistello Caracciolo, Jusepe de Ribera, Francesco Fracanzano ou de l’énigmatique Maître de l’Annonce aux bergers montrent l’influence du Caravage et le développement du naturalisme à Naples. Les oeuvres d’autres artistes comme Massimo Stanzione, Bernardo Cavallino, Antonio De Bellis
ou Micco Spadaro témoignent d’un enrichissement dû aux influences du classicisme romain et émilien, du colorisme vénitien et des modèles du nord de l’Europe, qui commencent à se frayer un chemin dans la cité parthénopéenne à partir de 1630. Les genres chers aux artistes napolitains, comme la bataille, représentée par les toiles d’Aniello Falcone,

                                           Luca Forte

et la nature morte, avec ses plus remarquables représentants comme Luca Forte, Paolo Porpora, les Recco et les Ruoppolo, font l’objet de sections spécifiques. Enfin, plusieurs toiles de grande qualité soulignent les innovations des deux grands protagonistes de la seconde moitié du XVIIe siècle, Mattia Preti et Luca Giordano.


Andre Vaccaro (1604-1670)Sainte Agathe
Giovanni Franceco De Rosa dit Pacecco De Rosa Ste Marie Madeleine pénitente 1648-1650
L’accrochage est complété de documents d’archives (lettres, photographies…) ainsi que d’une vidéo.
Cette exposition sera ensuite présentée au musée Granet, à Aix-en-Provence, du 15 juillet au 29 octobre
2023.
La Fondazione Giuseppe e Margaret De Vito per la Storia dell’Arte Moderna a Napoli a été créée le 5 mai 2011 par Giuseppe De Vito, et son épouse Margaret, dans le but de promouvoir les études sur l’histoire de l’art
moderne à Naples.

Massimo Stanzione Judith tenant la tête d’Holopherne et
Salomé portant la tête de Jean Baptiste

Massimo Stanzione La Lapidation de St Paul  1642-1643

Informations pratiques

Musée Magnin
4 rue des Bons Enfants
21000 Dijon

horaires d’ouverture :
tous les jours sauf les lundis, de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h

A proximité du musée des Beaux Arts de Dijon
un vrai coup de coeur

Marc Desgrandchamps – Silhouettes

Marc des Grandchamps devant le Centaure incertain, 2022, huile sur toile diptyque 200 x 300 © Courtesy Galerie Eigen + Art Leipzig/Berlin © Adagp, Paris 2023
 ( Du 12 mai au 28 août 2023,le musée des Beaux-Arts de Dijon présente une importante exposition consacrée à Marc Desgrandchamps,l’un des peintres français les plus remarqués de sa génération.
Commissariat de l’exposition :
Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice en chef  et directrice des musées de Dijon.
Pauline Nobécourt, historienne de l’art. 
Assistées de Virginie Barthélemy, assistante projets aux musées de Dijon. À découvrir au musée Magnin : Dia-logues, du 12 mai au 28 août 2023

    Pauline Nobécourt, Marc Desgrandchamps, Frédérique Goerig-Hergott

Avant-propos

Marc Desgrandchamps, peintre des grands espaces, des grandes toiles, de l’écologie ? du plein air ? de la liberté ? Approchez-vous des toiles, les silhouettes, évoluant dans l’espace, vêtues de couleurs vives, chaussées de tennis, dotées de smartphones voire de cameras, enfourchant des bicyclettes sont bien intrigantes. Quelle histoire racontent t’elles ?
Une histoire de l’art dans le champ contemporain.
Cette exposition réunie un ensemble significatif de 47 grandes toiles et polyptyques accompagnés de dessins, répartis en six salles et thématiques distinctes, dans le nouvel espace  au 3 étage du musée.

Mots de la commissaire

extrait]….[Sa connaissance très fine de l’histoire de l’art ne se limite pas à la peinture ancienne, moderne et contemporaine. Elle s’étend également à d’autres domaines comme le cinéma, la musique et la photographie, sans oublier la littérature.
Autant de champs de curiosité qui ont nourri sa pratique, truffée de références multiples. Ses œuvres sont d’ailleurs pensées sur le principe du montage cinématographique : le rapprochement d’images, de scènes, de personnages dans des décors urbains ou naturels produit des narrations évocatrices et pourtant complexes à analyser.
Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice en chef  et directrice
des musées de Dijon.

Parcours de l’exposition

Déployée dans six salles du 3e étage du musée des Beaux-Arts de Dijon, l’exposition Marc Desgrandchamps – Silhouettes, vise à faire le point sur les dix dernières années de création de Marc Desgrandchamps. Cet événement explore sept thématiques distinctes au travers d’un parcours conçu pour appréhender les multiples facettes de l’œuvre de Marc Desgrandchamps, et dévoile ainsi un travail attentif à saisir les ambivalences d’un monde imprégné de crises, qui peut néanmoins se révéler d’une beauté indubitable, tout particulièrement dans les paysages. Engagé dans un dialogue permanent et vivant avec l’art ancien et la modernité, Desgrandchamps se saisit également d’images et d’histoires, qui amènent le public à revisiter l’histoire des arts.

Antinomies

L’exposition s’ouvre sur une œuvre emblématique des années 1990, Les Effigies, illustrant d’emblée le rapport qui s’établit, dans les peintures de Marc Desgrandchamps, avec des problématiques liées au contexte même de leur réalisation. Frappé par le retour de conflits meurtriers en Europe lors
des guerres de Yougoslavie, il dresse au milieu d’une nature en friche d’inquiétantes silhouettes érigées comme un avertissement. À travers elles, l’artiste évoque la réapparition d’une forme de barbarie, à un moment de l’histoire où cette notion semblait se rapporter à un passé révolu. Le
présent la fait pourtant revenir au premier plan, et la réalité tragique de ce constat n’est jamais loin des considérations auxquelles l’artiste nous renvoie..

                                Les Effigies 1995, Centre Pompidou

Un matin du temps de paix

Les années 2010 ouvrent une période de renouvellement dans la pratique de Marc Desgrandchamps. Les grands espaces prédominent, se déployant dans des
compositions qui peuvent comporter plusieurs panneaux mis côte à côte. L’artiste exploite pleinement les possibilités de ce format et des combinaisons déterminées par les polyptyques, qu’il assemble à la manière d’un montage cinématographique.
La jonction entre les panneaux se traduit en effet, pour utiliser un terme qui appartient à l’univers du cinéma, par des « faux-raccords » qui rompent la continuité entre les panneaux.
De légers décalages en résultent, significatifs de la manière dont l’artiste conçoit l’art figuratif : dans une conscience très vive que la relative harmonie d’« un matin du temps de paix » – pour reprendre le titre d’une œuvre de 2022 – peut à tout instant voler en éclats. Si les paysages dans lesquels nous
emmène son œuvre semblent au premier abord s’apparenter à des havres de paix, ils sont aussi traversés de considérations plus graves, incarnées sous les apparences déstabilisantes de monstres ou de Centaures incertains – autre titre attribué à un tableau de 2022 – que l’on voit faire intrusion aux
côtés de figures familières.

Un matin du temps de paix, 2016 Courtesy Galerie Lelong & Co Paris

Paysages

Les formes végétales font, au même titre que la figure humaine, partie de ces silhouettes qui reviennent fréquemment dans l’univers de
Marc Desgrandchamps. Les arbres en particulier, dont la structure peut devenir
le sujet principal d’une œuvre, voire d’une exposition.Elle se
concentre sur des motifs qui nous renvoient
à nos propres perceptions du monde et à ce
que nous pensons connaître de notre époque,
à commencer par les objets qu’elle produit.
Des objets abandonnés sur le sable, délaissés
par leur propriétaire, qui nous montrent que l’artiste a aussi le regard tourné vers une réalité contemporaine. À travers celle-ci, il nous renvoie à un champ d’interrogations lié au sens même de ces objets en plastique,
devenus aussi éternels que le marbre des statues antiques

Entre passé et présent

Les scènes représentées par Marc Desgrandchamps sont traversées de références à une Antiquité appréhendée à la manière d’un monde disparu, que
notre culture contemporaine s’approprie et réinvente. L’intemporalité des figures s’accompagne paradoxalement de phénomènes de transparence, liés à la facture adoptée par l’artiste. Plutôt que de travailler la peinture à l’huile dans son épaisseur, il la dilue, obtenant ainsi une matière très fluide, à l’origine des effets de surimpression toujours à l’œuvre dans sa pratique.
L’artiste résume en une formule éclairante ce principe de superposition
temporelle :

« je suis sensible au fait qu’une passante dans la rue puisse avoir la même démarche qu’une Pompéienne il y a deux mille ans ».

Déjeuner sur l’herbe

Parmi les expériences esthétiques qui ont durablement marqué Marc Desgrandchamps, la découverte du tableau d’Édouard Manet,
Le Déjeuner sur l’herbe (1863), détient une place des plus fécondes. L’artiste n’est pas resté indifférent à la force transgressive de ce
tableau qu’il se souvient avoir vu très jeune.
De petits groupes de personnages réduits à leurs silhouettes se rassemblent dans un parc ou sur les rives d’un lac, échangent quelques paroles, installent une chaise longue ou un parasol à proximité de leurs serviettes de bain. La scène de Sans titre (2012) ou Sans titre (2013) pourrait être tirée d’un album de
famille, la trame n’en retient qu’un souvenir paisible. Les conflits ou les catastrophes qui peuvent se produire simultanément dans le monde restent hors-champ. 

Regards sur l’histoire des arts

La diversité des sources visuelles convoquées dans les œuvres de Marc Desgrandchamps témoigne de l’inépuisable curiosité intellectuelle qui nourrit sans cesse sa pratique. Il associent parfois à des thèmes personnels, nous renvoyant, dans Les Lettres par exemple, aux origines de la peinture
ou du dessin. (Dibutade)

Fragments

Dans sa peinture, Marc Desgrandchamps ne cherche pas à reconstituer une vision harmonieuse et cohérente du monde : il assume au contraire l’hétérogénéité de ses sources visuelles, provoquant par là des carambolages d’images qui peuvent s’avérer déroutants. Des formes proches de l’abstraction s’interposent. » C’est un point de vue résolument novateur qui est adopté dans
Une traversée, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les œuvres à venir.
C’est ainsi que l’exposition se clôt sur un paysage aérien, sans rien révéler de la réalité à laquelle il se rapporte.

Focus sur deux toiles

Sans Titre, 2020

Dans un cadre architectural sobre, deux silhouettes féminines dont on ne devine pas les visages contemplent une statue drapée. Leur allure contemporaine – jeans, baskets, téléphone à la main – peut faire penser à deux visiteuses dans un monument. Pourtant, comme souvent chez Marc Desgrandchamps, la scène est d’une simplicité trompeuse. À mesure qu’on regarde le tableau, elle se fait plus opaque. L’architecture est loin d’être anodine. Il s’agit d’une reconstitution de l’espace peint par Piero della Francesca dans la célèbre Flagellation du Christ (vers 1460).

Acquisition par la ville de Dijon en 2022

Sans titre, 2012

Dans un espace portuaire, une silhouette anonyme, sans visage et translucide, se fond dans un paysage lumineux. L’élégance du costume tranche avec le décor industriel. La composition est complexifiée par des amas de peinture noire flottant à la surface de la toile. Ces formes indistinctes, leitmotiv dans l’œuvre
de Desgrandchamps, fonctionnent comme des retardateurs de perception. Elles mettent la scène à distance et ajoutent une épaisseur à la toile. Le cerne blanc autour du personnage fonctionne comme un repentir apparent et relève de la même logique. Sur le mur à droite, les doubles flèches sur
fond rouge, la cible de la Royal Air Force ainsi
que l’inscription « The young mod’s forgotten story » font écho au mouvement des mod’s.
Cette contre-culture anglaise a rassemblé une partie de la jeunesse britannique des années 1950 et 1960 autour d’une passion pour le jazz moderniste
(à l’origine du terme mod’s) puis pour le blues et la soul.
Don de l’artiste au musée des Beaux-Arts de Dijon en 2022

Informations pratiques

Temps forts de la programmation culturelle
à retrouver ici
et sur Nomade, , guide multimédia du musée des Beaux-Arts de Dijon

Sarah Bernhardt et la femme créa la star

 Portrait de Sarah Bernhardt par Georges Clairin
Huile sur toile, 1876 © Paris Musées / Petit Palais

Jusqu'au 27 août 2023 au Petit Palais de Paris
Commissariat général :  Annick Lemoine, directrice
du Petit Palais
Commissaires : Cécilie Champy-Vinas, directrice du
musée Zadkine, Stéphanie Cantarutti, conservatrice
en chef des peintures du XIXe siècle au Petit Palais

Figure emblématique du tournant des XIXe et XXe siècles, la « Divine »
Sarah Bernhardt (1844-1923), actrice tout autant qu’artiste, fait l’objet d’une
exposition exceptionnelle au Petit Palais à l’occasion du centenaire de
sa mort. Le musée détient l’un de ses plus beaux portraits peint par son ami
Georges Clairin ainsi que plusieurs sculptures qu’elle a elle-même
réalisées.

« Je n’étais pas de la moyenne ; j’avais du “ trop” et
du “ trop peu”. Et je sentais bien qu’il n’y avait rien
à faire à cela. »
Sarah Bernhardt

Le parcours de l’exposition

Vidéo
Le parcours de l’exposition retrace grâce à près de 400 oeuvres la vie et la carrière de ce « Monstre sacré », terme inventé pour elle par Jean Cocteau.
Elle présente également des aspects de sa vie moins connus comme
son activité de peintre et d’écrivain mais surtout de sculptrice.

Interprète mythique des plus grands dramaturges comme Racine, Shakespeare…,
Sarah Bernhardt ne cesse de triompher sur les scènes du monde entier. L’exposition évoque ses plus grands rôles grâce à la présentation de ses costumes de scène, de photographies, de tableaux, d’affiches…
Sa « voix d’or » (Victor Hugo) et sa silhouette longiligne, atypique à l’époque, fascinent autant le public que le monde artistique et littéraire qui lui voue un véritable culte. Elle est l’amie des artistes comme Gustave Doré, Georges Clairin, Louise Abbéma, Alfons Mucha, mais aussi des écrivains comme Victor Hugo, Edmond Rostand, Victorien Sardou ou Sacha Guitry et des
musiciens tels Reynaldo Hahn.

                                                         autoportrait
Artiste elle-même, une section entière de l’exposition revient sur cet aspect moins connu de sa vie. Des photographies comme des tableaux la montrent « au
travail » et de nombreuses sculptures témoignent de son talent.

                                                      Atelier de Sarah Bernhardt

Ses objets fétiches

De multiples objets lui ayant appartenu illustrent également la
« Sarah intime », son intérieur, sa garderobe, et rappellent son goût pour les excentricités et les bizarreries, comme cette photographie qui la représente
faisant la sieste dans un cercueil.

L’influenceuse

D’un caractère indomptable, Sarah Bernhardt peut être considérée comme l’une des premières grandes star. Un chapitre de l’exposition est d’ailleurs dédié à ses tournées dans le monde entier. Véritable influenceuse avant l’heure, elle a utilisé son image pour promouvoir ses spectacles ou faire de la publicité
pour des marques aussi diverses que Saupiquet, LU ou encore La Diaphane, une poudre de riz. En clin d’oeil à cet aspect de sa personnalité, le Petit Palais a créé
un compte Instagram qui lui est dédié, l’occasion pour la Divine de se raconter à la première personne et de présenter son cercle d’amis, son Paris, les lieux
qu’elle aime et qu’elle fréquente… 
ici :  https://www.instagram.com/sarahbernhardtofficiel/

Les Affiches avec Mucha
Décès

À sa mort en 1923, à l’âge de 79 ans, elle est devenue depuis longtemps une véritable icône et l’engouement dont elle fait l’objet préfigure le culte
dont bénéficièrent les grandes étoiles du cinéma du XXe siècle.
L’exposition du Petit Palais rend hommage à cette femme hors norme – libre, engagée et passionnée – entrée dès son vivant dans la légende.
Funérailles

Pratique

Petit Palais
Avenue Winston Churchill 75008 Paris
Horaires
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Vendredi et samedi jusqu’à 20h
Accès
Métro  1

Sommaire du mois d’avril 2023

30 avril 2023 : Jean Michel Basquiat Soundtracks
22 avril 2023 : Roger Ballen. Call of the Void
13 avril 2023 : Vermeer l’unique
12 avril 2023 : Le Martyre de sainte Catherine de Simon Vouet
09 avril 2023 : Petit mot de Pâques

Jean Michel Basquiat Soundtracks

Jean-Michel Basquiat, Toxic, 1984, Fondation Louis Vuitton, Paris.
218,5 x 172,5 cm, acrylique, bâton à l’huile et collage de photocopies
sur toile.

Jusqu'au 30 JUILLET 2023 à la Philharmonie de Paris
La Philharmonie de Paris, East side, et la Fondation Louis Vuitton, West side, se réjouissent de développer une collaboration inédite construite sur la complémentarité de leur programmation dédiée à l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat. Tandis que, West side, sera présenté le travail à quatre mains de Basquiat et Andy Warhol, l’oeuvre du peintre sera exposée et dévoilée,
East Side, dans sa dimension proprement musicale. Now’s the Time…
Commissaires de l’exposition
Vincent Bessières, commissaire invité par le Musée de la musique – Philharmonie de Paris
Dieter Buchhart, commissaire invité
Mary-Dailey Desmarais, conservatrice en chef du MBAM
Nicolas Becker, designer sonore
Une exposition co-organisée par le Musée des beaux Arts de
Montréal et la Philharmonie de Paris.
Basquiat amateur éclectique

Les improvisations visionnaires de Charlie Parker ou le feu enlevé des airs de la Callas, les chants des bluesmen ou ceux des griots, les symphonies
de Beethoven, le Boléro de Ravel et tant d’autres musiques encore forment la toile de fond sonore de la pratique picturale de Jean-Michel Basquiat. Ceux qui
d’ailleurs sont venus dans son atelier se souviennent que le peintre travaillait toujours en écoutant de la musique. Basquiat a en effet vécu, peint, dansé,
inventé et transgressé à une époque où New York connaissait l’une des périodes les plus créatives de son histoire musicale, avec la naissance de nouveaux sons urbains comme la no wave, la new wave et le hip-hop. L’artiste a fait même une brève carrière de musicien au sein du groupe très expérimental Gray, fondé en 1979 avec Michael Holman. Comment lire ou comprendre la prégnance de cet art dans son imaginaire ? Qu’est-ce que la musique dans l’oeil du peintre Basquiat ? Et peut-on « entendre »
ses oeuvres ? …………….extrait
Olivier Mantei
Directeur général de la Philharmonie de Paris
Marie-Pauline Martin
Directrice du Musée de la musique

BASQUIAT ET LA MUSIQUE

Basquiat Soundtracks est la première exposition consacrée au rôle de la musique dans l’art de Jean-Michel Basquiat (1960-1988), artiste parmi
les plus fascinants du XXe siècle. Né à Brooklyn, de père haïtien et de mère portoricaine, Basquiat a baigné dans l’effervescence musicale de New
York à la charnière des années 1980, marquée par l’émergence de nouvelles formes urbaines telles que la no wave et le hip-hop. Puissante et audacieuse, son expressivité s’est développée en prise avec ce paysage sonore, donnant naissance à une oeuvre qui doit aussi bien à l’art de la rue qu’à la tradition occidentale, questionnant les conventions esthétiques et révélant
une sensibilité tout à la fois critique et poétique.


Grand amateur de musique, Basquiat possédait, dit-on, une collection de plus de 3 000 disques allant du classique au rock en passant par le zydeco, la soul,
le reggae, le hip-hop, l’opéra, le blues et le jazz.
Dans son atelier, plusieurs sources sonores pouvaient coexister simultanément. Cependant, la musique est loin d’avoir seulement formé une trame sonore à sa
vie et à sa pratique. Commençant par une évocation, riche d’archives, des scènes musicales fréquentées par l’artiste à New York dans les années 1970 et 1980, l’exposition met en lumière ses expériences en tant que musicien et producteur de disque. Explorant en détail son imaginaire sonore, elle examine les nombreuses références qui parsèment son travail, révélant combien la musique a informé ses représentations et influencé ses processus de composition. La façon dont Basquiat l’a inscrite dans ses oeuvres témoigne,
en outre, de son intérêt profond pour l’héritage de la diaspora africaine et de sa conscience aiguë des enjeux politiques liés aux questions raciales aux
États-Unis. La musique apparaît ainsi comme une célébration de la créativité artistique noire tout en pointant les complexités et les cruautés de l’histoire.
Elle offre une clé d’interprétation à une oeuvre qui, dans son auto-invention, est parvenue à intégrer le beat d’une époque, le blues d’un peuple, le geste du
sampling et les symphonies épiques d’une modernité mouvementée.

IMMERSION SONORE DANS UNE OEUVRE FOISONNANTE

Par la réunion d’une centaine d’oeuvres, cette exposition s’offre comme une expérience immersive dans les lieux et les sons qui ont façonné le parcours de
Basquiat et alimenté son inspiration. Audacieuse, la scénographie montre sous un jour nouveau une invention picturale où la photocopie prend valeur de
sample, et où le mix agit comme principe structurant.
Complétée d’archives rares et de documents audiovisuels inédits, Basquiat Soundtracks remet en perspective une oeuvre qui, tout en restant étroitement liée à la club culture – depuis l’underground jusqu’aux boîtes de nuit les plus flamboyantes des eighties –, a désormais révélé sa dimension universelle.
Nourri par un travail de recherche approfondi portant sur les sources et les références musicales de Basquiat, le dispositif audiovisuel de l’exposition a été conceptualisé et articulé par Nicolas Becker, ingénieur du son et sound designer pour l’art contemporain (Philippe Parreno) et le cinéma (Sound of Metal de
Darius Marder ; Alejandro González Iñárritu…).
En collaboration avec la Philharmonie de Paris et Vincent Bessières, Nicolas Becker a imaginé une véritable partition musicale évolutive et organique. Celle-ci puise sa matière parmi des centaines de titres et d’enregistrements,
et s’appuie sur un logiciel pionnier, Bronze. Capable, par le biais de l’intelligence artificielle, de concevoir des associations de sons aussi pertinentes qu’imprédictibles et de faire varier des combinatoires
de morceaux préexistants selon des critères déterminés en amont, Bronze élabore des scénarios musicaux proprement inouïs et recompose à l’infini
la bande-son de l’exposition.
L’expérience vécue par chaque visiteur est ainsi unique, l’immergeant dans un brassage de références sonores et musicales en perpétuel mouvement, à l’image de la manière dont Basquiat lui-même appréhendait la musique.

BASQUIAT ET LES MUSIQUES DE SON TEMPS

Le talent de Jean-Michel Basquiat émerge à New York à la toute fin des années 1970, au sein d’une communauté artistique parmi laquelle la pluridisciplinarité est de mise. Poète, styliste, auteur d’assemblages d’objets trouvés, Basquiat est ainsi musicien avant d’être pleinement peintre : le groupe Gray, dont il est le cofondateur et leader officieux, partage la scène avec des formations phares de la no wave telles que DNA ou The Lounge Lizards, dont les partis pris esthétiques ne sont pas sans écho avec l’oeuvre plastique de Basquiat.

LA SCÈNE DOWNTOWN

En 1979 et 1980, Basquiat fréquente ainsi assidûment – outre le Mudd Club où il dit avoir « passé toutes [ses] nuits pendant deux ans » – le CBGB, épicentre de la scène punk rock ; le Club 57, espace de performance alternatif animé notamment par Ann Magnuson et Keith Haring ; le TR3 (alias Tier 3), où les groupes no wave alternent avec des formations de free jazz et des projections de cinéma expérimental ; le Squat Theatre, lieu d’avant-garde théâtrale et musicale ; A’s, le loft ouvert par l’artiste Arleen Schloss, où ont lieu
le mercredi des soirées pluridisciplinaires au cours desquelles Basquiat rêve, avec le chanteur Alan Vega, de la possibilité d’une
« symphonie métropolitaine » orchestrée à partir de bruits de la ville.

BASQUIAT ET LA DÉFERLANTE HIP-HOP

À partir de 1980, la vague du hip-hop commence à déferler sur le sud de Manhattan, sous l’effet de plusieurs acteurs et actrices de la scène downtown
comme Edit deAk – qui présente à The Kitchen le groupe Funky Four Plus One – ou Fab 5 Freddy – qui organise avec le graffeur Futura 2000 au Mudd
Club Beyond Words, l’une des premières expositions consacrées au mouvement, à laquelle Basquiat participe sous le nom de
« SAMO© ».
Le succès de « Rapture » de Blondie, chanson dans laquelle Debbie Harry s’essaie au rap, est une manifestation majeure de cette convergence culturelle entre les mouvements no wave et hip-hop : aux côtés de Fab 5 Freddy et de Lee Quiñones, Basquiat participe au décor du clip et y tient le rôle du DJ Grandmaster Flash, absent lors du tournage. Au cours de sa vie de noctambule, l’artiste fréquente les soirées organisées au Negril et au Roxy, au cours desquelles officient Afrika Bambaataa et les DJ de la Zulu Nation venus du Bronx mais aussi Nicholas Taylor, son ancien partenaire de Gray converti aux platines, qu’il a lui même baptisé du nom de « DJ High Priest ».

BEAT BOP JEAN-MICHEL BASQUIAT, 1983

OEuvre double – musicale et visuelle –, Beat Bop tient une place singulière dans la production de Basquiat, car elle constitue son unique tentative aboutie de
publier une création sonore. Crédité à la boîte à rythmes et au mixage, Basquiat se présente comme producteur et réalisateur du titre, qui met en scène
les talents de rappeurs de Rammellzee et K-Rob.
Entièrement en noir et blanc, ponctuée de plusieurs de ses motifs signatures, la pochette affiche le nom d’une maison de disques fictive,
« Tartown Record Co. »,
qui rappelle, par le truchement des mots art et tar (« goudron » en anglais), la dépendance commune des musiciens et des peintres aux dérivés du pétrole.

MARIPOL POLAROÏDS (SÉLECTION) 1978-1988

MARIPOL FOR SPECIAL EFFECTS
Venue à New York avec le photographe Edo Bertoglioen 1976, l’artiste française Maripol s’y impose comme l’une des personnalités phares de la scène downtown. Elle rencontre Basquiat en 1979 au Mudd Club, dont elle est une habituée. En tant que styliste, elle contribue à façonner le look de Madonna, notamment à l’époque de l’album Like a Virgin (1984). Munie de son appareil photo, Maripol a immortalisé les visages des protagonistes des nuits new-yorkaises sous la forme de polaroïds, dont une sélection est exposée ici. Ayant
oeuvré en 1980 à la production de New York Beat, réalisé par Bertoglio et dans lequel Basquiat tient le rôle principal, elle a concouru avec le scénariste Glenn
O’Brien au sauvetage du film resté inachevé, finalement présenté au public en 2000 sous le titre Downtown 81.

IMAGES SONORES ET BRUITS VISUELS

Celles et ceux qui ont visité son atelier se souviennent que pour créer, Basquiat s’immergeait dans un
environnement fait de musique de toute sorte, du classique au reggae, mais aussi de sons produits par
la télévision ou la radio. Ses oeuvres sont chargées d’éléments qui donnent à voir le bruit : onomatopées, engins qui traversent ses toiles, citations de dessins animés, représentations anatomiques qui présentent le corps et ses organes comme émetteurs de sons…
Basquiat matérialise les phénomènes sonores selon un vocabulaire graphique qui emprunte parfois aux codes de la bande dessinée ou des films de série B, tout en évoquant la musique par les techniques de composition
employées. Le représentations d’antennes, pylônes
et autres schémas techniques témoignent également du vif intérêt de Basquiat pour les technologies de la diffusion et de l’enregistrement. Dans cette oeuvre
visuellement bruyante, les mots occupent aussi une
place capitale : marqué par l’influence des écrivains de la Beat Generation, comme William S. Burroughs qu’il fréquente et considère comme son « auteur
vivant préféré », Basquiat fait un usage abondant de l’onomatopée et intègre à ses oeuvres une forme de poésie verbale qui témoigne de son intérêt pour
le langage. Comme Burroughs, il parvient à réduire l’écart entre le visuel et le textuel en recourant à des logiques d’association imprédictibles, fruit d’une
pensée affranchie des conventions.

JAZZ

De toutes les musiques auxquelles Basquiat se réfère dans sa pratique artistique, le jazz est sans conteste la plus apparente dans son oeuvre. Considéré comme une contribution africaine-américaine majeure au
domaine des arts, le jazz se présente à lui comme un continuum de réussite et d’excellence noires. Célébrant le génie créatif des musiciens avec l’ambition de dire une partie de leur histoire en remontant jusqu’au berceau du genre, à La Nouvelle-Orléans, Basquiat élabore des oeuvres transhistoriques. Loin d’être de
simples hagiographies, elles inscrivent le jazz dans une histoire diasporique plus vaste et soulignent les inégalités et le racisme subis par les musiciens
inféodés aux règles de l’industrie phonographique.

PARTENARIAT
DU 5 AVRIL AU 28 AOÛT 2023, LA FONDATION LOUIS VUITTON
PRÉSENTE L’EXPOSITION « BASQUIAT X WARHOL, À QUATRE MAINS »

WEEK-END « WEST SIDE / EAST SIDE » : DEUX EXPOSITIONS, UN BILLET
Autour de l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat, la Philharmonie de Paris et la Fondation Louis Vuitton développent une collaboration inédite construite
sur la complémentarité de leur programmation
. Ainsi du vendredi 30 juin au dimanche 2 juillet, les deux institutions proposent un événement commun,
« West Side / East Side ».

Pendant ces trois jours, un billet acheté pour l’une des deux expositions donnera accès gratuitement à l’autre exposition. Cet événement conjoint donnera lieu aussi à des animations musicales (concerts, DJ sets…), à
découvrir West Side, à la Fondation Louis Vuitton, et East Side, à la Philharmonie de Paris.
(Programmation en cours, cet événement fera l’objet d’une communication spécifique)

Vidéo

INFORMATIONS PRATIQUES

EXPOSITION

Cité de la musique – Philharmonie de Paris
221, avenue Jean-Jaurès
75019 Paris

BASQUIAT SOUNDTRACKS
DU 6 AVRIL AU 30 JUILLET 2023
Du mardi au jeudi de 12H à 18H
Le vendredi de 12H à 20H
Samedi et dimanche de 10H à 20H
Pendant les vacances scolaires (zone C) :
Du mardi au dimanche de 10H à 20H
TARIFS
Plein tarif : 14€
Tarifs réduits : 11€ (26 à 28 ans)
8€ (16 à 25 ans, minimas sociaux)
Gratuit pour les moins de 16 ans
VISITE GUIDÉE
Les samedis de 11H à 12H30 (du mardi au samedi
pendant les vacances scolaires de la zone C)
Du samedi 15 avril au jeudi 13 juillet
Tarif : 16€
ACCESSIBILITÉ
L’exposition propose une découverte sonore, visuelle mais aussi tactile des oeuvres de Jean-Michel Basquiat. Un parcours composé de 5 supports
tactiles et de commentaires audio accompagne les personnes en situation de handicap visuel.
Un audioguide adapté ainsi qu’un livret en braille et gros caractères sont disponibles en prêt à l’accueil de l’exposition.
Un livret facile à lire et à comprendre (FALC), disponible en ligne et à l’accueil, accompagne les visiteurs en situation de handicap mental dans la visite de l’exposition
Transport
Métro 5 arrêt Porte de Pantin

Roger Ballen. Call of the Void

Roger Ballen - L'Appel du vide est au Musée Tinguely de Basel jusqu'au 
29 octobre 2023
L'exposition a été réalisée par Andres Pardey en collaboration avec l'artiste et sa directrice artistique Marguerite Rossouw.
Le ballenesque

Le Musée Tinguely présente avec Roger Ballen. Gall of the Void, une exposition qui constitue la huitième édition de la série « Danse macabre», en référence à l’œuvre tardive de Jean Tinguely Mengele Danse macabre (1986).

 Le point de départ de ce face­ à-face est à nouveau très différent : alors que Anouk Kruithof. Universal Tongue (2022) avait retenu le motif de la danse et Bruce Conner. Light out of Darkness (2021), celui de l’apocalypse, Roger Ballen nous soumet le caractère dérangeant, troublant, de ses photographies et installations. Son œuvre interroge le psychisme humain et pose des questions, au public aussi, sur l’être et le devenir. Les œuvres de l’artiste sud-africain exposées du 19 avril au 29 octobre 2023 à Bâle englobent la photographie, la vidéo et l’installation, le tout dans une ambiance très typique pour le photographe, ce qu’il appelle le ballenesque.

                 Roger Ballen, Call of the Void, 2010
                 © courtesy Roger Ballen

Biographie

Roger Ballen, né en 1950 à New York, vit et travaille à Johannesburg, en Afrique du Sud. Il est l’un des photographes les plus en vue et les plus singuliers de notre époque. Son travail avait commencé par des portraits d’habitants et villages sud-africains – directs, frontaux, sans fard -,

                                            Roger Ballen, Headless, 2006
                                            © courtesy Roger Ballen

il se poursuit depuis 20 ans avec des images réalisées de plus en plus souvent en studio, sans rien avoir perdu de leur force originelle. Ses photographies noir et blanc carrées, montrent toutes sortes de choses, qui sont à la fois inscrites dans la composition et pourtant singulièrement autonomes : meubles, murs avec des dessins, fils métalliques, masques, animaux empaillés, membres d’animaux, rats vivants, oiseaux, serpents, chiens, chats, mannequins, et humains aussi mais désormais plus rarement.

Les images ainsi créées évoquent des déambulations dans l’inconscient – sombres, mystérieuses, parfois mêmes inquiétantes ou effrayantes. Déjà dans les portraits des années 1990, ce n’était ni la beauté ni l’harmonie qui l’intéressaient, mais plutôt le côté dérangeant, non conforme, propre aux personnes issues du précariat blanc de l’arrière-pays sud-africain. Les visages et corps de cette période sont marqués par les histoires vécues, alors que les photos ultérieures montrent les rapports entre les objets de manière à susciter une ambiance très particulière.

La Cabane

Ces dernières années, Roger Ballen a créé son propre style avec ce qu’il appelle le ballenesque, un caractère qui sous-tend ses œuvres. C’est cet aspect inconfortable, bizarre et inquiétant qu’il confère de plus en plus à ses installations. Pour ses photographies, il conçoit des scènes en atelier, qu’il présente désormais aussi dans des expositions. Ce faisant, il effectue un déplacement remarquable de la photographie vers l’espace, qui, au sein de l’exposition au Musée Tinguely,

    aboutit dans une cabane spécialement construite pour l’occasion. Cette habitation très simple constitue l’arrière-plan de plusieurs de ses scènes élaborées par Ballen. Il est possible de rentrer dans la cahute, où l’ambiance ballenesque se perçoit, se vit et se sent directement.

« En s’approchant de la cabane située au milieu de l’espace d’exposition, on se retrouve au centre de multiples photographies en noir et blanc issues des séries Asylum of the Birds et Roger’s Rats. En termes un peu simplistes, ces rats et ces oiseaux ont symbolisé le bien et le mal, l’obscurité et la lumière, tout au long de l’histoire de l’humanité. Les oiseaux assurent le lien entre le ciel et la terre, tandis que les rats sont injustement associés à la saleté, à la maladie et à l’obscurité. Chaque espèce possède sa propre mythologie, et lorsque l’on insuffle ces imaginaires à une photographie, les possibilités de création de significations plus profondes liées à la condition humaine sont illimitées. »                                                                                                  Roger Ballen

Photos & vidéos

Pour l’exposition à Bâle, Roger Ballen a retravaillé l’une de ses dernières séries de photographies de rats prises avec un appareil analogique. Une sélection de ces images est ainsi exposée pour la première fois, ainsi qu’une autre, avec des oiseaux, en regard.

Deux vidéos, Ballenesque (2017) et Roger the Rat (2020), élargissent ici à nouveau la sphère artistique. Chez Ballen, le fragile, le questionnement, le vacillement, l’inquiétant, le flou, l’indéterminé sont autant d’éléments fondamentaux.

Ces œuvres permettent de s’immerger en les contemplant, de rêver, de s’évader : on y trouve l’ordre et le chaos, tout autant que l’inspiration et la peur.

Le catalogue

À l’occasion de l’exposition Roger Ballen. Cali of the Void au Musée Tinguely, l’éditeur Kehrer publie un catalogue en anglais avec des textes de Roger Ballen, Andres Pardey et une préface de Roland Wetzel, avec environ 40 illustrations. Disponible à partir du 13 juin à la boutique du musée au prix de 35 CHF (ISBN 978-3-96900-127-1).

Le Inside Out Centre for the Arts

Le Inside Out Centre for the Arts, fondé par Roger Ballen, a ouvert ses portes en mars 2023 à Johannesburg en Afrique du Sud. La programmation de ce nouveau lieu culturel est axée sur des thèmes spécifiquement liés au continent africain. Il présentera des expositions d’un point de vue purement esthétique et psychologique. Le Inside Out Centre animera également un programme dynamique de conférences éducatives, de tables rondes, de masterclasses et de présentations autour de l’exposition en cours, ainsi que des sujets liés aux arts et à la culture.

L’exposition inaugurale End of the Game est consacrée à la décimation de la faune africaine, conséquence des expéditions de chasses et du braconnage depuis les années 1800. Utilisant photographies documentaires, objets anciens et extraits de films ainsi que les photographies et installations de Ballen, l’exposition met en évidence l’importance historique et le contexte de ‘l’Âge d’Or’ des expéditions de chasse africaines menées par les colonialistes et les figures de proue occidentales – telles que Churchill, Théodore Roosevelt, le Roi Edward VIII et Hemingway – qui ont eu lieu à partir du milieu du 19e siècle. La démarche de Ballen explore les rapports psychologiques profonds que l’homme entretient avec le monde naturel.

Informations pratiques

Musée Tinguely
 I Paul Sacher-Anlage 1 l 4002 Bâle
Tram n° 2 jusqu’à Wettsteinplatz
puis bus 31 ou 38 arrêt musée Tinguely

Heures d’ouverture:
mardi – dimanche, tous les jours 11h-18h, jeudi 11h-21h

Sites Internet :
www.tinguely.ch I www.insideoutcentreforthearts.com
Réseaux sociaux : @museumtinguely 1  #museumtinguely