Quand l’art se conjugue avec l’amitié, cela donne lieu à des rencontres, des colloques, des discussions, des soirées, des échanges d’idées, des sorties comme celle de ce mercredi 9 mars 2011, au ZKM de Karlruhe à l’occasion de l’exposition de Robert Cahen, « Narrating the invisible » montrer l’invisible.
Ses expositions l’une à Karlsruhe, l’autre à Luxembourg, à la Galerie Lucien Schweitzer, intitulée : « d’un côté, l’autre « on été le coup d’envoi par Ecart production, dont le créateur est Philippe Lepeut de l’édition d’un Coffret de 2 DVD (29 films) et 1 CD audio comportant 6 œuvres musicales inédites + 1 Livret 80 pages couleur
Textes | Stéphane Audeguy écrivain, ex-pensionnaire de la Villa Médicis | Hou Hanru
De nombreux articles ont été consacrés à ses expositions et à la sortie du coffret, qui est en vente dans les boutiques de musées, de Beaubourg, du Jeu de Paume, du Palais de Tokyo, au MAMCS (Strasbourg) au ZKM de Karlsruhe.
Consultable à l’avenir dans les médiathèques et que vous pouvez acquérir directement chez Ecart production au prix de 40 € + 5 € de frais de port. Robert Cahen pensionnaire hors les murs de la Villa Médicis en 1992, s’est ainsi prêté au jeu de l’appréciation et des critiques de ses amis artistes, qui oeuvrent dans des domaines, différents. Denis Ansel dont personne n’a oublié l’exposition « ton beau Rouge Lucrèce », mais aussi le portrait de Jacky Chevaux à l’occasion de la rétrospective de ce dernier au musée des BA de Mulhouse. Bernard Latuner et ses Peplum, dont je vous réserve une visite d’atelier et une future exposition en octobre au musée des Beaux Arts de Mulhouse. Joseph Bey, scientifique dont le travail en est le pur reflet de sa démarche intellectuelle. Les toiles à dominantes grises, lacérées, peintes, collées, poncées invitent à réfléchir sur l’origine de l’univers. Une abstraction qui tend vers une certaine idée de la disparition et rejoint l’idée de montrer l’invisible de RKN.
Les murs peints de Daniel Dyminsky ne peuvent échapper à personne qui visite Mulhouse. Guido Nussbaum, qui a coproduit avec RKN « Attention ça tourne » est essentiellement connu en Suisse.
Dans une scénographie qui privilégie une pénombre intime où les œuvres sont autonomes mais « respirent » ensemble, Cahen propose aussi une nouvelle mise en espace de certaines de ses installations, comme Paysages-Passage (1983-2003), reprenant les images et les formes pour dessiner une nouvelle traversée des paysages. Jouant du ralenti (l’artiste fait sien le propos de Barthes : « Ralentir pour avoir le temps de voir enfin ») comme de la texture même des images, Cahen peut méditer -et nous avec lui- sur les vertus poétiques de l’image électronique. Point ici de propos militant ou politique mais une volonté de jouer avec les sensations impressionnistes du spectateur. C’est le cas avec Images de Chine, conçu pour l’opéra Cru d’automne de Xu Yi ou encore dans le rythme d’un temps différé de Paysages d’hiver ou du Cercle, deux œuvres qui appartiennent aussi aux voyages lointains de Cahen, ici dans l’Antarctique et l’Arctique. Et puis, il y a ces deux pièces magnifiques qui atteignent le spectateur au plus profond de lui-même. Tant Traverses que Françoise en mémoire parlent ni plus, ni moins que de l’existence qui glisse et passe… texte Pierre Cereja Exposition prolongée jusqu’au 25 avril 2011
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EXTRAITS DE « ABÉCÉDAIRE » :
6 PROPOSITIONS CHORÉGRAPHIQUES COURTES
DE FABRICE LAMBERT
« Abécédaire est une série de 26 propositions courtes d’environ
15 min qui ouvrent sur le questionnement du corps et de son
environnement, le statut de son dispositif (relation, rencontre),
mis en scène par un propos organisant les modes de perceptions. »
Fabrice Lambert
09h00 : « K comme Kaos » chez Stimultania – Strasbourg
10h30 : « T comme Territoires du temps »
au Musée Würth France – Erstein
11h45 : « C comme Corps » au Frac Alsace – Sélestat
14h30 : « M comme Mouvement » à La Kunsthalle – Mulhouse
15h30 : « A comme Abstraction » à La Filature – Mulhouse
17h00 : « L comme Lumière » au CRAC Alsace – Altkirch
Possibilité de découvrir les performances librement dans les lieux
ci-dessus au fil du réseau TRANS RHEIN ART le dimanche 20 mars
ou de voyager avec le bus à la journée au départ de Strasbourg et Mulhouse.
Circuits gratuits en bus – Dimanche 20 mars 2011
Deux itinéraires en bus parcourront l’Alsace au fil du réseau TRANS RHEIN ART, au départ à la fois du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Durant les trajets seront diffusées vidéos d’artistes et présentations des actions et projets des membres de TRANS RHEIN ART
L’accès au bus est gratuit (sur inscription et dans la limite des places disponibles)
Inscrivez-vous dès début mars pour une découverte privilégiée des propositions artistiques !
03 88 58 87 55 info@artenalsace.org
Départ à 9h / Rdv devant La Kunsthalle / Mulhouse
10:00 p 10:30 / Espace LÉZARD / Colmar
11:45 p 12:45 / CEAAC / Strasbourg
Déjeuner tiré du sac au Ceaac
13:30 p 14:00 / La Chaufferie / Strasbourg
14:15 p 15:00 / La Chambre / Strasbourg
15:15 p 15:45 / Syndicat potentiel / Strasbourg
16:00 p 16:45 / Espace apollonia / Strasbourg
17:00 / Retour vers Mulhouse
Bas-Rhin départ de Strasbourg
Au départ de Strasbourg
09:00 p 9:45 / Stimultania / Strasbourg
10:30 p 11:15 / Musée Würth France / Erstein
11:45 p 12:30 / Frac Alsace / Sélestat
Déjeuner tiré du sac au Frac Alsace
14:30 p 15:15 / La Kunsthalle / Mulhouse
15:30 p 16:15 / La Filature / Mulhouse
17:00 p 17:45 / CRAC Alsace / Altkirch
17:45 / Retour vers Strasbourg
Les membres du réseau TRANS RHEIN ART :
> Site verrier : Halle Verrière et Centre International d’Art Verrier – CIAV /
MEISENTHAL
> Les Géants du Nideck / OBERHASLACH
> Accélérateur de particules / STRASBOURG
> Apollonia – Échanges Artistiques Européens / STRASBOURG
> CEAAC – Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines /
STRASBOURG
> La Chambre / STRASBOURG
> La Chaufferie – Galerie de l’École supérieure des Arts décoratifs /
STRASBOURG
> Musée d’Art Moderne et Contemporain – MAMCS / STRASBOURG
> Polart / STRASBOURG
> La Société pour la Diffusion de l’Utile Ignorance / STRASBOURG
> Stimultania / STRASBOURG
> Syndicat Potentiel / STRASBOURG
> Musée Würth France / ERSTEIN
> Frac Alsace – Fonds régional d’art contemporain Alsace / SÉLESTAT
> Espace d’Art Contemporain André Malraux – EACAM / COLMAR
> Espace LÉZARD / COLMAR
> Institut Européen des Arts Céramiques – IEAC / GUEBWILLER
> La Filature, Scène nationale / MULHOUSE
> La Kunsthalle / MULHOUSE
> Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques / MULHOUSE
> Le Quai – École supérieure d’art / MULHOUSE
> CRAC Alsace / ALTKIRCH
> Espace d’art contemporain Fernet Branca / SAINT-LOUIS
> FABRIKculture / HÉGENHEIM
> Les ateliers ouverts / TOUTE LA RÉGION ALSACE
> La Fête de l’eau / WATTWILLER
> Mulhouse 00 / MULHOUSE
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« Ici, Arman est à la maison… »
De fait, le Niçois Armand Pierre Fernandez et le Suisse Jean Tinguely partagent le fait d’avoir été de grands représentants des Nouveaux réalistes, le mouvement artistique fédéré, à la fin des années cinquante, par Pierre Restany.
« Au sein des Nouveaux réalistes, il y avait les Niçois avec Arman, Yves Klein, Martial Raysse, les Parisiens avec Hains ou Villeglé et les Suisses avec Tinguely, Spoerri et plus tard Niki Saint-Phalle. Il faut bien dire que les Niçois et les Suisses étaient plus proches les uns des autres que les Parisiens… »
Il fréquente les personnalités du Groupe de recherches musicales (GRM) dirigé par Pierre Scheffer, (maître dont ce réfère un autre artiste Robert Cahen )qui vient d’inventer des appareils permettant d’étirer le son ou de le ralentir, appelant cela des Allures d’objets en musique.
La signature du manifeste rédigé sur papier bleu Klein, à la craie rose, est présenté dans l’exposition, manifeste qui a été de très courte durée, le temps d’une divergeance entre Yves Klein et Martial Raysse.
Et Jean-Michel Bouhours, le commissaire de l’exposition parisienne comme de celle de Bâle, d’ajouter :
« Les univers d’Arman et de Tinguely se rejoignent. Ils avaient en commun le goût des rebuts, de la ferraille, des voitures de course. Mais surtout une forte propension à utiliser et à détourner l’objet de sa fonction initiale… »
Le Musée Tinguely montre du 16 février au 15 mai 2011 une importante rétrospective de l’artiste Arman (1928-2005). L’exposition a été réalisée en collaboration avec le Centre Pompidou de Paris où, présentée au public à l’automne dernier, elle a connu un succès notoire. Je la trouve mieux présentée dans le cadre de Tinguely. Avec quelques 80 œuvres provenant de musées et collections particulières ainsi qu’une sélection de films projetés en grand format, de bandes sonores et de documents divers, cette deuxième étape de l’exposition à Bâle propose en sept volets un regard unique sur le travail de l’artiste, du début des années 1950 jusqu’à sa période tardive dans les années 1990. Cinq ans après la mort de l’artiste, c’est la première fois qu’un musée suisse lui consacre une telle rétrospective. Après Yves Klein (1999), Daniel Spoerri (2001) et Niki de Saint Phalle (2003), le Musée Tinguely présente désormais un autre membre des Nouveaux Réalistes.
En sept parties l’exposition montre les principaux groupes d’œuvres de l’artiste, à commencer par ceux peut-être moins connus que sont les Cachets et les Allures d’Objets, réalisés sur papier et sur toile dans la deuxième moitié des années 1950. Au cœur de l’exposition figurent les formulations artistiques provocantes avec lesquelles Arman réagit à la société de consommation : ce sont ses célèbres Poubelles et Accumulations, dans lesquelles il érige en œuvres d’art des détritus et autres objets quotidiens usagés, placés sous verre ou plexiglas. On retrouvera également des travaux issus de la série des Coupes et des Colères, ainsi que des Combustions et des Inclusions dans lesquelles, à partir du début des années 1960, l’artiste aborde sous des angles divers les notions de destruction, de déconstruction et de transformation des objets quotidiens. L’exposition propose enfin une sélection des monumentales Accumulations Renault, commandées par Renault et réalisées à la fin des années 1960 à partir de pièces automobiles sorties d’usine, ainsi que quelques peintures d’Arman lui-même et des inclusions de tubes de peinture. Celles-ci exprimeront de la fin des années 1960 jusqu’à son œuvre tardive à la fin des années 1990, ses questionnements sur la peinture abstraite et informelle.
Ses réalisations des années 1960 et 1970 sont d’une actualité frappante, dans la mesure où les Accumulations, les Colères (qui procèdent à la destruction d’un objet), mais surtout les Poubelles peuvent être comprises comme les traces archéologiques de notre société de consommation – avant même que la dégradation de la planète ne devienne l’un des thèmes majeurs de notre époque.
En 1960, dans la lignée de la retentissante exposition de son ami Yves Klein, « Le Vide » à la galerie Iris Clert, Arman y organise « Le Plein », il remplit la galerie jusqu’au plafond de détritus et d’objets de rebut. Il découvre au début des années 70 le plastique « massacast » à polymérisation extrêmement rapide, permettant de traiter des volumes beaucoup plus importants. Il y reprend la série des Poubelles en incluant cette fois-ci tous les déchets, y compris organiques. En 1972, sur une idée d’Arman, Jean Pierre Mirouze réalise « Sanitation », un film sur le ramassage et le stockage des ordures produites chaque jour par la ville de New York.
L’accumulation marque également l’aboutissement artistique d’un contexte familial où l’on cultibe la passion de la collection.
L’exposition réalisée par le Centre Pompidou, Paris en collaboration avec le Musée Tinguely (Président du Centre Pompidou: Alain Seban/ Directeur MNAM/CCI: Alfred Pacquement/ commissaire de l’exposition: Jean-Michel Bouhours)
Musée Tinguely | Paul Sacher-Anlage 2 | Case postale 3255 CH-4002 Bâle | Téléphone + 41 61 681 93 20 | Téléfax + 41 61 681 93 21
Horaires: Du mardi au dimanche 11 – 18 h | Fermé le lundi
Un conférence en français sera donnée par Jean-Michel Bouhours le mercredi 12 avril 2011
C’est la découverte, au marché aux puces de Strasbourg, du journal d’une jeune apprentie couturière de Neudorf qui fait entrer en 1973 son auteur, Lydia Jacob, dans la vie deRaymond-Émile Waydelich ! Elle ne le quittera plus et depuis plus de quarante ans, c’est à elle que l’artiste a voué son œuvre en une exploration quasi-archéologique de la vie de cette jeune Neudorfoise du siècle passé. Les boîtes-reliquaires qu’il lui dédie contiennent des fragments d’objets, des photos jaunies par le temps, des lettres soigneusement calligraphiées, des plumes, des objets divers comme autant de pièces d’un puzzle, témoins fragiles d’un passé disparu.
Fasciné par l’archéologue Heinrich Schliemann, le célèbre découvreur de l’antique ville de Troie, Raymond Waydelich est aussi l’auteur, depuis plus d’une vingtaine d’années, une œuvre inspirée en une vision très personnelle et poétique par une « archéologie du futur ». Il est ainsi devenu le créateur d’une série de « sites archéologiques » dont l’exploration développe une vaste réflexion sur notre monde d’aujourd’hui et ses errements :
1978 : première expédition archéologique et découverte de l’Homme de Frédehof en 2000 avant J.-C.
Cette œuvre, qui représentait cette année-là la France à la Biennale de Venise, est le premier jalon d’un vaste travail de mémoire où se mêlent présent et avenir, à travers le regard porté par l’artiste sur les traces de notre civilisation mises au jour par nos lointains descendants en 2000 après J.-C.
1983 : deuxième expédition et découverte du site de Grubierf en 3500 après J.-C.
Avec l’« Environnement Tiefgarage » dans le cadre de la construction d’un parking souterrain au cœur de la ville de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) a fourni quelques années plus tard à Raymond Waydelich l’opportunité de recréer cette fois-ci un véritable site, celui de Grubierf, fossilisant un garage souterrain contemporain et les véhicules qui y sont garés sous l’épaisse poussière des siècles et… de nouer une première collaboration avec le Musée Archéologique. Notre monde vu dans la perspective d’un observateur d’un lointain futur a permis à l’artiste de continuer à développer un propos original sur le devenir de notre civilisation détruite dans un grand cataclysme. Si la démarche est teintée d’un certain pessimisme, elle livre aussi un charme poétique, non dénué d’humour.
1994 : L’Ile d’Orsi, 3720 après J.-C. correspond à la troisième expédition. Les découvertes ont été présentées au Centre d’Art plastique de Vllefranche-sur-Saône. 1995 : Mutarotnegra, 3790 après J.-C. Pour la quatrième expédition, c’est l’emblématique cathédrale de Strasbourg enfoui sous les sables d’un vaste désert qui est mise en scène avec la découverte du site de Mutarotnegra, tiré du nom antique de la ville de Strasbourg/Argentorate en lecture inversée. Un cataclysme a détruit la cité qui dort ensevelie sous les sables et qui n’est plus localisée que par une flèche en grès rose finement sculptée qui émerge des dunes environnantes. Là encore, les objets mis au jour par les archéologues du futur qui explorent la cité engloutie en 3790 après J.-C. ont été intégrés dans un large parcours à travers les collections du Musée Archéologique.
En parallèle à l’exposition « Mutarotnegra » et pour prolonger sa démarche, l’archéologue Raymond Waydelich décide aussi de faire un superbe cadeau aux archéologues du futur ! L’idée d’un « Caveau pour le Futur « est lancée et c’est ainsi qu’il réalise, en septembre 1995, avec la complicité de la Ville de Strasbourg et d’un vaste réseau d’amis, un nouveau « site », localisé cette fois-ci au cœur de la ville. Ont été enterrés, place du Château à deux pas de la cathédrale et en face du Palais Rohan où était présenté les découvertes « archéologiques » de Mutarotnegra, de nombreux objets, documents et messages constituant la mémoire de notre civilisation et destinés aux archéologues de l’an 3790 après J.-C. Une plaque en fonte, incrustée dans le sol de la place du Château, commémore l’événement et rappelle la présence de ce « caveau pour le futur », auquel s’est largement associée la population par des messages destinés aux archéologues du futur. Le caveau ne doit en effet être ouvert sous aucun prétexte avant 3790 après J.-C. Un second caveau, baptisé « Lessak », a été réalisé avec le même succès, en collaboration avec le Sepulkralkultur Museum et la Ville de Kassel (Allemagne) en 1997.
2009-2010 : Alsace-Kreta : le nouveau « site archéologique » a été « mis au jour » en 3790 après J.-C. lors des toutes récentes fouilles menées sur une île proche du site de l’antique Mutarotnegra… Ce site spectaculaire a livré de nombreux « vestiges » qui sont présentés dans le cadre de cette exposition…
Musée Archéologique
L’exposition « ALSACE-KRETA/ Fouilles récentes de Mutarotnegra – 3790 après J.-C. », initiée par l’association « Alsace-Crète » et soutenue par la Direction régionale des Affaires Culturelles d’Alsace, est née d’une active collaboration entre la ville de Réthymnon, située au nord de l’île de Crète, et la Ville de Strasbourg, mais aussi entre les Régions d’Alsace et de Crète. Elle s’inscrit dans le cadre de la coopération culturelle existant depuis de longues années entre le programme européen d’échanges artistiques « Apollonia » et le Musée d’Art contemporain de Crète.
Après sa présentation à Réthymnon dans l’espace dédié de la Fortezza de Réthymnon entre mai et juillet 2010, l’exposition « Alsace-Kreta » conçue et réalisée par l’artiste alsacien Raymond-É. Waydelich dans le cadre d’une résidence artistique croisée, est accueillie en 2011 dans les salles du Musée Archéologique de la Ville de Strasbourg, où elle dialogue avec les collections permanentes du musée.
Cette sélection d’une quarantaine d’œuvres est composée en majorité de céramiques et de sculptures en terre cuite et en bronze inspirées par le riche passé archéologique de la Crète et par son vaste bestiaire mythologique. Ces créations ont été réalisées par Raymond-É. Waydelich selon les techniques traditionnelles des céramistes crétois de Margarites au cours de ses nombreux séjours dans l’île et, plus particulièrement, à l’occasion d’une récente résidence d’artiste en 2008-2009. Sur des formes séculaires, l’artiste alsacien a développé un décor fait de formes peintes et plastiques largement inspirées de sa propre vision de l’histoire et de la mythologie crétoises.
L’accueil de l’exposition à Strasbourg permet ainsi de renforcer davantage encore les liens entre Réthymnon et la Ville de Strasbourg et plus largement les échanges culturels entre l’Alsace et la Crète.
texte musée de Strasbourg
Photos de l’auteur
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Les 19 et 20 mars 2011 dans le cadre de l’opération nationale « Week-end Musées Télérama » Chaque année au printemps, le « Week-end de l’art contemporain vous propose de (re)découvrir les structures du réseau TRANS RHEIN ART. Expositions et rencontres avec les artistes, concerts, vidéo et performances, ateliers pour le jeune public et événements singuliers rythment la vie culturelle alsacienne durant tout un week-end !
Les structures du réseau TRANS RHEIN ART s’associent cette année pour la première fois autour d’un fil rouge artistique :
le chorégraphe Fabrice Lambert épellera entre Strasbourg et Altkirch six extraits de son oeuvre « Abécédaire »… A découvrir !
Circuits gratuits en bus Dimanche 20 mars, deux itinéraires en bus parcourront l’Alsace au fil du réseau TRANS RHEIN ART, au départ à la fois du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Durant les trajets seront diffusées vidéos d’artistes et/ou présentations des actions et projets des membres
de TRANS RHEIN ART.
Inscrivez-vous dès début mars au 03 88 58 87 55 ou à info@artenalsac e.org pour une découverte privilégiée des propositions artistiques !
Zoom sur Extraits de « Abécédaire » : 6 propositions chorégraphiques courtes de FabriceLambert
« Abécédaire est une série de 26 propositions courtes d’environ 15 min qui ouvrent sur le questionnement du corps et de son
environnement, le statut de son dispositif (relation, rencontre), mis en scène par un propos organisant les modes de perceptions. » Fabrice Lambert
09h00 : « K comme Kaos » chez Stimultania – Strasbourg
10h30 : « T comme Territoires du temps »
au Musée Würth France – Erstein
11h45 : « C comme Corps » au Frac Alsace – Sélestat
14h30 : « M comme Mouvement » à La Kunsthalle – Mulhouse
15h30 : « A comme Abstraction » à La Filature – Mulhouse
17h00 : « L comme lumière » au CRAC Alsace – Altkirch Possibilité de découvrir les performances librement dans les lieux ci-dessus au fil du réseau TRANS RHEIN ART le dimanche 20 mars ou de voyager avec le bus à la journée au départ de Strasbourg.
Chargée de coordination et de projets
pour le réseau TRANS RHEIN ART
Mail : info@artenalsace.org
Site Internet : www.artenalsace.org
Frac Alsace / Agence culturelle d’Alsace
1 espace Gilbert Estève – route de marckolsheim
BP 90025 – F- 67601 Sélestat Cedex
Tél : 00 33 (0)3 88 58 87 55 – fax : 00 33 (0)3 88 58 87 56 Les membres du réseau TRANS RHEIN ART :
> Site verrier : Halle Verrière et Centre International d’Art Verrier – CIAV /
MEISENTHAL
> Les géants du Nideck / OBERHASLACH
> Accélérateur de particules / STRASBOURG
> Apollonia – Échanges Artistiques Européens / STRASBOURG
> CEAAC – Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines /
STRASBOURG
> La Chambre / STRASBOURG
> La Chaufferie – Galerie de l’École supérieure des Arts décoratifs /
STRASBOURG
> Musée d’Art Moderne et Contemporain – MAMCS / STRASBOURG
> Polart / STRASBOURG
> La Société pour la Diffusion de l’Utile Ignorance / STRASBOURG
> Stimultania / STRASBOURG
> Syndicat Potentiel / STRASBOURG
> Musée Würth France / ERSTEIN
> Frac Alsace – Fonds régional d’art contemporain Alsace / SÉLESTAT
> Espace d’Art Contemporain André Malraux – EACAM / COLMAR
> Espace LÉZARD / COLMAR
> Institut Européen des Arts Céramiques – IEAC / GUEBWILLER
> La Filature, Scène nationale / MULHOUSE
> La Kunsthalle / MULHOUSE
> Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques / MULHOUSE
> Le Quai – École supérieure d’art / MULHOUSE
> CRAC Alsace / ALTKIRCH
> Espace d’art contemporain Fernet Branca / SAINT-LOUIS
> FABRIKculture / HÉGENHEIM
> Les ateliers ouverts / TOUTE LA RÉGION ALSACE
> La Fête de l’eau / WATTWILLER
> Mulhouse 00 / MULHOUSE
> Sélest’art / SÉLESTAT
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Samedi 5 mars
de 15h à 17h
Hélène STURM
dédicace
son roman Pfff,
Editions Joëlle Losfeld à la Librairie BISEY 35 Place de la Réunion
68100 MULHOUSE www.bisey.eu
extrait : Odile, une jeune femme, ni jolie ni vilaine, se réveille un matin, plus aimable que d’ordinaire.
C’est le point de départ d’une drôle d’histoire où se croisent des taulières de bistrots, des tueurs à gages, un jeune homme timide et ses amis d’autrefois, sans compter les chiens, les chats et les poissons rouges. Les objets ont leur importance, particulièrement les livres qui rythment la vie.
HÉLÈNE STURM est née en Alsace.
Après avoir pratiqué différents métiers, notamment dans l’audiovisuel ou encore l’enseignement, elle a partagé jusqu’à très récemment son temps entre Mulhouse et la Drôme où elle réside depuis une dizaine d’années. Pfff est son premier roman. Quelques appréciations de lecteurs Les lectures de Sophie B B : Que Sophie, qui je crois est toujours un peu plus sensible au fond qu’à la forme, à l’histoire qu’au style, et qui représente tout à fait les lectrices de ELLE magazine où elle a démarré son blo, ait été « scotchée » par Pfff, c’est plutôt bon signe, je trouve ! I V : Terminé « Pfff ». Quel chouette tourbillon au Paradis sur fond de bartlebysme 🙂 !
Jolie réussite que ce premier roman ♥ Jean D : peut-être l’idéal est-il de le déguster vite, d’un coup; puis, plus tard, de le savourer infiniment lentement….comme l’on fait avec un tableau, pour le coup de poing, puis les petites caresses… Le bouquinovore :
Mon avis : Comment peut-on parler d’un livre qui à pour titre « pfff». Encore la semaine dernière lorsqu’on me demandait quel livre j’étais en train de lire en ce moment ? Je leur répondais « pfff » le premier roman d’Hélène Sturm. La réaction, souvent la même, « et bien si tu n’aime pas change de livre ». Et connaissant les droits imprescriptibles du lecteur(le droit de ne pas lire, le droit de sauter des pages, le droit de ne pas finir un livre…) si ce livre avait réellement était « pfff », je ne l’aurai certainement pas fini. Cependant je tien à rassurer l’auteur (même si je doute qu’elle vienne à lire ma chronique) que malgré cela un bon nombre d’amis adeptes d’il caffe di Pietro avaient reconnues le bruit subtile lorsque le barman tire la bière.
Ce roman n’est pas une histoire, mais des histoires, au fil des pages, on passe d’un personnage à l’autre, d’Odile à Walter, passant par Legendre, Beaufils ou encore Jaboulier.
Ce que j’ai aimé dans ce livre, c’es le concept même du livre, des gens des histoires et deux cafés, le trait d’union entre les personnages est ce lieu même de rencontre que peut représenter un café. On à l’impression de lire du Godard, il n’y a pas une histoire mais des histoires qui s’unies. Les personnages sont attachants, ils nous font sourire. Odile en ai le personnage clé mais à mes yeux, Walter au fur et à mesure des pages prend sa place.
De plus l’auteur à une écriture très agréable à lire, elle sait jouer avec les mots, en abuse peut être un peu parfois.
« Lorsqu’il s’en traite, Walter se demande chaque fois avec combien de l « imbécile » s’écrit. Je suis un idiot, profère-t-il alors, de n’écrire rien d’autre que des listes de choses à faire de choses défaites, de mots dont l’orthographe lui fait défaut, de mots qui ouvrent des mondes, de mots qu’il n’aime pas. Dès qu’un u cogne un p, il a la chair de poule, « stupre » et « volupté » le réfrigèrent, alors que « suave » le touche, même s’il ne l’avouerait pour rien au monde, et que « jute »lui rougit les joues et qu’il se laisse aiguiser par « pudeur » et par « impudeur » et ce qu’ils évoquent de draps blancs ou de draps froissés. Il faut du désir pour écrire, et jamais il n’en trouve assez pour s’en faire de l’encre »
Un seul petit bémol à cette lecture, étant souvent dans les transports en commun, il est vrai que parfois j’ai eu un peu de mal à me resituer dans les histoires de chaque personnage, le lien entre chacun étant souvent assez subtile, une phrase, un objet. Cultureàpoint E I : Quel peut-être le rapport entre un bock de bière et une paire de nike à talons ? C’est tout l’art de la prose d’Hélène, qu’elle déroule et tricote dans son roman. Je me demande où elle a trouvé le temps pour écrire tout ça ? …♥
précipitez-vous car il n’y en aura pas pour tout le monde !
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Une oeuvre écrite, un texte qui fait oeuvre ?
L’écriture comme forme ou comme objet ? Études, reportages, histoires, recherches graphiques, livres, sont autant de genres qui convoquent
l’écrit et constituent tout un pan de l’art contemporain.
clic
L’intention de cette exposition ne réside pas dans l’exhaustivité de leur énumération mais vise plutôt à réfléchir à leurs diversités de formes et à ce qui les caractérise. Toutes suscitent les mêmes constantes : une nécessaire relation physique à l’oeuvre (toucher, autant que faire se peut, les oeuvres), un état de concentration accentué (lire) et une invitation à prendre son temps (le temps
de lire). Cette exposition attend le lecteur, la pause lui est offerte, les conditions de bien-être lui sont propices.
Quand bien même il n’entre pas pour tout lire, il peut s’il le souhaite y passer l’après-midi. Il peut s’intéresser à des approches diverses, picorer des écrits et cela dans des conditions voulues idéales : il est invité à s’asseoir, à se sentir bien puis à se plonger dans une lecture.
Le temps de l’exposition les V8 designers ont transformé la Kunsthalle en un appartement de six salons et un bar, lieu où les performances et
les rencontres donneront vie à l’écriture.
S‘agit-il d’une démarche pensée et qui ne peut trouver sa justesse que sous la forme de l’écriture, ou bien est-ce plutôt un travail en chemin inverse, où l’écrit est le moyen naturel d’exprimer ce qu’il y a à dire, où le concept est la forme écrite (ainsi des calligrammes d’un Apollinaire, qui de poésies sont réappropriés par le champ plastique…). Les réponses sont aussi nombreuses que les formes, les sujets abordés ou les procédés envisagés.
Quelle peut être par exemple la place du livre-objet ? Comment appréhender ces oeuvres qui reprennent les caractéristiques
physiques du livre mais qui sont conçues par les artistes comme des objets sculpturaux ? Les contempler, c’est en négliger le sens.
Études, reportages, histoires, recherches graphiques, livres, autant de genres qui constituent tout un pan de l’art contemporain et qui suscitent une approche particulière et singulière.
Le documentaire comme travail d’enquête est une autre approche que les artistes associés à des projets d’ordre sociétal (par le biais d’une commande) ou menant une enquête à titre indépendant (économique ou politique) abordent par l’écrit. Ces oeuvres, fouillées et souvent à caractère informatif, sont données à lire à travers des reportages, des journaux ou des fiches détaillées.
L’intention de cette exposition n’est pas d’être exhaustive dans les formes que l’écrit peut revêtir en tant qu’oeuvre, mais vise plutôt à réfléchir à une diversité de formes qui toutes suscitent les mêmes constantes : une nécessaire relation physique à l’oeuvre (toucher, autant que faire se peut, les oeuvres), un état de concentration accentué (lire) et une invitation à prendre son temps (le temps de lire). Appréhender une oeuvre écrite exige une certaine disposition d’esprit de la part du spectateur / lecteur et cette dimension est centrale dans les salons de lecture. « Si l’on exige d’un éditeur de littérature ou d’un écrivain qu’ils aient du talent, on doit aussi en exiger du lecteur. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, ce voyage qu’est la lecture passe très souvent par des terrains difficiles qui exigent une aptitude à s’émouvoir intelligemment, le désir de comprendre autrui et d’approcher un langage différent de celui de nos tyrannies quotidiennes » écrit Enrique Vila-Matas dans
Dublinesca. Cette exposition attend le lecteur, la pause lui est offerte, les conditions de bien-être lui sont propices. Quand
bien même il n’entre pas pour tout lire, il peut s’il le souhaite y passer l’après-midi. Il peut s’intéresser à des approches diverses, picorer des écrits et cela dans des conditions voulues idéales : il est invité à s’asseoir, à se sentir bien puis à se plonger dans une lecture.
Salons de lecture est construite autour d’une répartition par genre. Loin d’être absolue, cette catégorisation est plutôt un moyen de constater selon quels schémas l’écrit peut être exploité. Nullement exclusive cette répartition avoue son caractère subjectif et revendique des frontières poreuses.
Commissaire d’exposition : Sandrine Wymann
les artistes : Edouard Boyer, Bureau d’études, Philippe Cazal, Anne-James Chaton, Daniel Gustav Cramer,
Marcelline Delbecq, Martine Derain, Krassimira Drenska, documentation céline duval,
Ilse Ermen, Jean-Baptiste Farkas, Jochen Gerner, Hoio, Martin Le Chevallier,
Jan Mancuska, Claire Morel, Plonk et Replonk, Julien Prévieux, Ricardo Rendon,
Pedro Reyes, Yann Sérandour, Taroop et Glabel, Saliou Traoré, V8 jusqu’au 3 avril 2011 Les rendez-vous Kunstapéro jeudi 03.03 J 18:00
Visiter l’exposition puis en discuter autour d’un verre, en partenariat avec l’association
Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.
5 euros/personne Inscription au 03 69 77 66 47 Kunstdéjeuner vendredi 11.03 J 12:15 entrée libre
Conversation autour d’une oeuvre suivie d’un déjeuner, repas tiré du sac, en partenariat avec l’Université Populaire.
Inscription au 03 69 77 66 47 Dialogues N°3 dimanche 06.03 15:00 J 17:00
Regards croisés entre le Musée des Beaux-Arts et la Kunsthalle
Entrée libre, renseignements au 03 69 77 66 47 + 03 69 77 78 10
RDV au Musée des Beaux-arts Kunstprojection jeudi 10.03 J 18:30 entrée libre
En partenariat avec l’espace Multimédia Gantner de Bourogne, sélection de films expérimentaux, d’oeuvres d’art numérique issus de la collection de l’espace Multimédia Gantner en écho à l’exposition. Performance Mardi 15.03 à 20:00 entrée libre Locus Métropole,
performance de John Giorno , Jürgen O.Olbrich
et Michel Collet en partenariat avec Cold Mountain WEEK-END DE L’ART CONTEMPORAIN SAMEDI 19.03+ DIMANCHE 20.03
Visite guidée apéritive : dimanche 20 mars à 11:00 Entrée libre Performance Dimanche 20.03 J 14:30
Entrée libre M comme Mouvement, extrait de l’Abécédaire de Fabrice Lambert
projet du réseau Trans Rhein Art Samedi 19.03 + dimanc he 20.03
14:00 J 17:00
Ateliers artistiques « Parents/Enfants » autour de l’exposition Salons de lecture
Départ toutes les heures En partenariat avec les Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques Entrée libre, inscription obligatoire au 03 69 77 77 38
Circuits gratuits en bus sur différents lieux d’art contemporain en Alsace Départ de Mulhouse et Strasbourg à 9:00 Dimanche 20.03 Renseignements et inscription : Julie.morgen@culture-alsace.org PERFORMANCES
le journaliste – transfer Anne-James Chaton voix ¦ electroniques
Andy Moor guitare ¦ electroniques
Label : Unsounds ¦ Al Dante PERFORMANCES
MAILLE-MASALA
L’EPICE DE LA « MISSION KAKI » UNE INTERVE NTION OLFACTIVE BAR SUISSE A l’occasion des Salons de lecture, la Kunsthalle ouvrira temporairement un bar dans l’espace d’exposition. Lieu de performances, de rencontres, de détente, d’activation de certaines oeuvres et de discussion, il permettra au public de se retrouver autour d’un verre ou d’un café et de partager le fruit de ses lectures. A chaque événement le bar sera tenu et animé par l’équipe de la Table de la Fonderie qui proposera boissons et restauration.
Menu complet servi le soir du vernissage. Petite restauration pour les autres rendez-vous. La Table de la Fonderie à Mulhouse, un restaurant
où bien manger rime avec solidarité. 21 rue du Manège 68100 Mulhouse Tél : 03 89 46 22 74 contact@table-fonderie.fr
texte Kunsthalle
photos et vidéo de l’auteur
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au musée des Beaux Arts de Strasbourg, Palais des Rohan
Tous deux membres du FRAME, les musées d’Hartford et de Strasbourg possèdent chacun un élément d’une paire de pendants, c’est-à-dire conçus pour être vus ensemble. Si Ève est conservée à Strasbourg depuis 1936, c’est récemment qu’Hartford s’est enrichi d’Adam. Après une réunion à Hartford dans le cadre de l’exposition Reunited Masterpieces (14 février au 30 mai 2010), c’est au tour de Strasbourg de présenter ces chefs-d’œuvre du maniérisme nordique. Goltzius a représenté Ève juste avant qu’elle ne mange le fruit interdit présent dans sa main droite. Cette œuvre formait sans doute une paire avec une représentation d’Adam. Un panneau sur ce sujet, de mêmes dimensions et montrant également au verso les deux lettres « NN » incisées, apparu le 28 mai 2003 dans une vente aux enchères à Lorient, a été acquis par le Wadsworth Atheneum de Hartford à la fin de l’année 2004. Didier Rykner est le premier à avoir publié ensemble les deux tableaux en 2005 et d’en avoir suggéré une interprétation. Adam et Ève représentés en buste, occupent toute la surface du tableau. Ce cadrage insolite trahit un artiste qui s’est tout particulièrement distingué en tant que graveur et illustrateur. L’Adam de Hartford porte contre son cœur une branche d’aubépine (ou une rose des champs ?). Ses épines et fruits rouges font allusion à la passion du Christ qui est interprété comme le nouvel Adam. L’aubépine, symbole de la Rédemption est confronté à la pomme, symbole du pêché originel. Quelques branches de l’arbre de la connaissance relient les deux pendants à la partie supérieure.
Goltzius se forma à la gravure auprès de Dirck Volckertsz. Coornhert (1522-1590), célèbre artiste et humaniste. Il acquit, dès son installation à Haarlem en 1577, une grande réputation en tant que virtuose du dessin et de la gravure. C’est seulement vers 1600 qu’il commença à peindre des sujets religieux et mythologiques dans un style puissant et monumental, inspiré par la sculpture antique et préfigurant le classicisme de la peinture hollandaise. Goltzius semble aussi s’être inspiré de l’art de la cour de Prague et notamment de Bartholomeus Spranger, en simplifiant toutefois les poses compliquées de ce dernier et en adoucissant ses couleurs acidulées. Goltzius a abordé la figure humaine comme les artistes de la Renaissance, envers lesquels il manifestait une grande admiration. Il fut plus tard également sensible au style clair et vigoureux de Rubens, établi à Anvers après son retour d’Italie en 1608. Dans un premier temps, Goltzius travaille d’après nature, dessinant des nus très audacieux ou encore des paysages réalistes, puis il idéalise et simplifie ses personnages, bien que leurs visages et leurs expressions trahissent toujours cette fidélité au réel.
Goltzius traita à plusieurs reprises le sujet d’Adam et Ève. S’inspirant de la célèbre gravure d’Albrecht Dürer, il réalisa un grand tableau sur ce thème monogrammé et daté de 1608 (aujourd’hui au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg). Cette œuvre offre dans le traitement des visages d’Adam et Ève des similitudes frappantes avec les tableaux de Hartford et de Strasbourg. Citons également un Adam et Ève, signé et daté de 1616, et acquis par la National Gallery de Washington en 1996.
Notice issue de : David Mandrella in Collection du musée des Beaux-Arts. Peinture flamande et hollandaise XVe-XVIIe siècle, Strasbourg, 2009, n°136 (page 204).
Les gravures de Goltzius
Bien avant de se consacrer à la peinture, Hendrick Goltzius s’était spécialisé dans les arts graphiques et tout particulièrement la gravure. Le Cabinet des Estampes et des Dessins de Strasbourg conserve un bel ensemble de ses réalisations, représentatif des différents cycles exécutés par l’artiste au cours de sa carrière, aux Pays-Bas ou durant son séjour en Italie. Cet ensemble est présenté en regard aux deux peintures exceptionnellement réunies à Strasbourg.
Caractéristique de son travail à Haarlem, il faut tout d’abord signaler l’ensemble complet des quatre disgraciés, dits les « culbuteurs », figurant de manière audacieuse quatre personnages précipités dans le vide pour avoir osé défier les dieux (Tantale, Icare, Phaéton et Ixion). Cette série fut réalisée autour de 1588 d’après des peintures de son collaborateur Cornelis van Haarlem (1562-1638). Le traitement hypertrophié des corps nus des malheureux constitue un des traits distinctifs du Maniérisme européen. La profondeur du modelé imprimé aux corps par Goltzius est un véritable tour de force, et cette série participera à l’établissement de la fortune critique de l’artiste.
L’année suivante, et dans une veine toujours aussi dynamique, il réalise un massif et impressionnant Hercule dans son combat contre le fleuve Achéloos. Sous les traits d’un taureau, celui-ci est terrassé par le demi-dieu, et la corne qu’il perd dans sa lutte deviendra selon certaines sources la fameuse corne d’abondance.
Le Cabinet des Estampes et des Dessins compte également deux belles gravures polychromes sur bois ou camaïeux, réalisées entre 1588 et 1590 : Pluton, debout devant son royaume, et Démogorgon, être symbolique créateur du ciel et de la terre, personnifié comme un vieil homme.
Le voyage en Italie à partir de l’automne 1590 est l’occasion pour Goltzius de se confronter aux chefs-d’œuvre de l’Antiquité. La représentation de la sculpture canonique de l’Apollon du Belvédère témoigne ainsi du respect de l’artiste pour l’art de la Rome antique. Deux œuvres illustrent par ailleurs l’importance que le Néerlandais accordait aux artistes de la Renaissance italienne. Goltzius représente ainsi Saint Jérôme en 1596, d’après un tableau du vénitien Jacopo Palma le Vieux (v. 1480-1528).
Enfin, une belle épreuve gravée de La Sainte Famille avec saint Jean-Baptiste est visible dans les collections strasbourgeoises. Cette gravure imitant son contemporain italien Federico Barocci (1533-1612) appartient au cycle dit des « Chefs-d’œuvre », entrepris au retour d’Italie. Ces œuvres pastichent la manière de graveurs tels que Dürer ou Lucas de Leyde avec une telle virtuosité qu’ils ont été pris pour des originaux, et constituent selon tous les spécialistes la quintessence de l’art de Goltzius.
Contrepoint : Adam et Ève au Cabinet des Estampes et des Dessins
Le Cabinet des Estampes et des Dessins, en parallèle à la présentation des deux pendants au Musée des Beaux-Arts, propose dans ses locaux, 5 place du Château, une sélection d’environ vingt œuvres traitant d’Adam et d’Ève selon trois axes, notamment la naissance d’Ève, la tentation et l’expulsion du Paradis (Genèse, chapitres 2 et 3).
Dans les diverses représentations de la naissance d’Ève, la première femme formée à partir d’une côte d’Adam reflète par sa taille la place que lui accorde l’artiste au sein du couple : miniaturisée chez Hans Brosamer (1506 ? – vers 1554), à égalité chez Cranach le Jeune (1515 – 1586) et Étienne Delaune (ca. 1518 – 1583), ou imposante chez Jost Amman (1539 – 1591). Dieu le père, en revanche, est signifié d’autant plus proche de la femme que celle-ci, petite et fragile, appelle la protection du Créateur, tandis que l’homme est plongé dans un profond sommeil, mettant ainsi en évidence la tendre complicité existant entre Dieu et sa créature.
De la magistrale interprétation du couple Adam et Ève que donne Albrecht Dürer en 1504, la collection d’art graphique conserve une belle copie datée de 1566 et due à Johann Wiericx, actif dans la deuxième moitié du XVIe siècle.
Les figures d’Adam et Ève de Dürer, d’autorité, s’imposent comme un homme et une femme dans l’expression la plus parfaite de la beauté humaine. La nudité élégamment assumée, la maîtrise des proportions qui renvoient à l’art classique, d’abord révélé au maître par les gravures d’Andrea Mantegna (ca. 1431 – 1506) et d’Antonio Pollaiuolo (1431/1433 – 1498), puis lors du premier voyage en Italie (automne 1494 –printemps 1495), offrent l’éblouissant résultat de la quête du Nurembergeois à recréer les formes plastiques idéales de l’homme et de la femme. Dürer, contrairement à ses prédécesseurs ou contemporains tels Hans Baldung Grien (1484/85 – 1545), Lucas Cranach… illustre moins « la Chute de l’Homme », dans le registre traditionnel du péché originel, de la tentation charnelle, que deux êtres de liberté qui au seuil de la transgression de l’interdit, se sentent irréversiblement immortels et loin d’une éventuelle altération physique.
Cette proposition époustouflante instaure immédiatement un « avant » et un « après » Dürer. De manière inattendue, deux autres œuvres du maître, La Chute de l’Homme et L’Expulsion du Paradis, issues de la Petite Passion sur bois, suite de trente-sept xylographies que Dürer réalise entre 1509 et 1510, mettent à nouveau l’accent sur la faute originelle ; la complicité charnelle, toutefois, y est assumée par un couple uni, enlacé, et non plus séparé par l’arbre de la Connaissance.
Dans la présente sélection, la gravure de Sebald Beham (1500 – 1550), Adam et Eve chassés du Paradis (1543), révélant une liberté d’interprétation très moderne, est seule susceptible d’offrir un contrepoint à l’impact puissant que dégage le burin de 1504 de Dürer.
Eclairage contemporain : Incarnation, Bill Viola
Bill Viola est né en 1951 à New-York. En 1974, il part pour Florence où il devient technicien dans un grand studio européen de vidéo contemporaine : Art/Tapes/22, situé à deux pas de l’Academia. Ce séjour lui permet de découvrir les œuvres de la Renaissance et de constater la puissance de ces productions passées qui, selon ses propres mots, « imprègnent le corps et l’esprit ». Cette expérience de l’éblouissement sensible invite peu à peu Bill Viola à explorer le médium vidéo dans son lien avec les autres expressions plastiques et notamment la peinture. Si dans ses productions des années 90, il interprète souvent des tableaux précis – en 1995 The Greeting prenait appui sur la Visitation (1528) de Pontormo -, peu à peu, l’artiste approfondit de façon plus subtile les liens entre la peinture et la vidéo, et invite le spectateur à une revisitation des codes symboliques et esthétiques ayant traversé l’histoire de l’art.
Ainsi, dans Incarnation (2008), présentée en regard du diptyque d’Adam et Eve du peintre flamand Hendrick Goltzius, Bill Viola met en scène un homme et une femme aux contours indéfinis, progressivement submergés par une chute d’eau d’où ils émergent lentement à mesure que le flou grisé qui les caractérisait jusqu’alors, laisse place à leur silhouette contrastée et colorée. Bien que la vidéo de Bill Viola n’ait pas été expressément réalisée pour être confrontée aux panneaux de Goltzius, le dialogue qui se crée entre ces œuvres est riche de sens et le thème latent de l’incarnation peut s’interpréter à différents niveaux.
Tout d’abord, au niveau de l’iconographie. Si dans la religion chrétienne, le dogme de l’incarnation recouvre stricto sensu le mystère de Dieu fait homme en Jésus-Christ, la Chute d’Adam et Eve aboutit aussi à une forme d’incarnation : chassés du Paradis, ils perdent leurs corps céleste et sont alors enveloppés par Dieu dans des « vêtements de peau ». Bill Viola porte quant à lui progressivement au visible la figure humaine qui témoigne de sa présence passante dans une transfiguration des spectres gris en des êtres de chair et de sang, clairement définis.
En outre, cette vidéo implique une incarnation esthétique particulière dans le processus de revisitation de la peinture. Elle pose alors les fondements d’une réflexion sur les modalités de ré-incarnation d’une image dans une autre, et permet de créer des images qui auront elles-mêmes sans doute une pérennité et un ascendant sur d’autres créations.
Par ailleurs, la question de l’incarnation touche de façon plus globale celle du rapport au corps et au sensible – question qui ne cesse d’irriguer le travail de Bill Viola dans les liens tissés notamment entre contemplation et émotion. Pour l’artiste, « C’est dans le sensible que réside le mode ultime de connaissance : aujourd’hui, il est nécessaire de réveiller le corps avant l’esprit.» Cette vidéo en travaillant la figuration de façon originale cherche à dépasser le côté illustratif et narratif et tend par là-même à produire, ce que Deleuze nomme la figure c’est-à-dire : « la forme sensible rapportée à la sensation étant donné que c’est le même corps qui la donne et qui la reçoit.» L’amplification sonore de la chute d’eau et le déroulé temporel cyclique d’Incarnation contribuent à immerger le spectateur dans une expérience multi-sensorielle. Chez Bill Viola, qui fait dans ses œuvres le lien poétique entre le physique et le métaphysique, l’humanité et la spiritualité, l’expérience esthétique inclut le spectateur dont il s’agit de déployer les sens, afin qu’il s’engage le plus possible dans l’œuvre présentée.
C’est ainsi que l’on aborde l’ultime stade de l’incarnation telle qu’elle se donne à lire dans le travail de Bill Viola et qui rejoint l’expérience décrite par l’historien de l’art Aby Warburg sous le nom de Nachfühlung. Warburg, en s’intéressant, au début du XXe siècle, aux représentations des nymphes dans l’art, a découvert que cette forme si particulière d’image ne sollicitait pas seulement son regard mais la totalité de son être. Cette implication directe, empathique du corps du spectateur dans le mode d’expression propre de l’œuvre, est le Nachfühlung, l’incorporation.
La relation sublime entre le sensible et le spirituel dans l’œuvre de Bill Viola renouvelle ainsi notre approche de l’histoire de l’art et de son héritage.