Banksy @ Museum Frieder Burda

Love is in the bin
Jusqu’au 03 mars 2019


Le Musée Frieder Burda présente pour la première fois
au public en février 2019 « Love is in the Bin », œuvre
de Banksy récemment acquise aux enchères chez
Sotheby’s à Londres par une collectionneuse européenne.
Elle est exposée pendant quatre semaines durant lesquelles
s’est tenu également un colloque.
Début octobre, l’autodestruction partielle de cette oeuvre devant
un public médusé, juste après son acquisition pour
1,042 million de livres (1,185 million d’euros) chez
Sotheby’s à Londres, avait jeté le trouble dans le marché de l’art.
Cette oeuvre en peinture acrylique et aérosol, l’une des plus
célèbres de Banksy, montrait une petite fille laissant s’envoler
un ballon rouge en forme de coeur.
Le mystérieux artiste de Bristol, qui maintient l’anonymat avait
revendiqué ce pied de nez au marché de l’art, voulant dénoncer
sa « marchandisation ». L’acheteuse de la toile, une
« collectionneuse européenne », avait ensuite confirmé
sa décision
d’acquérir la nouvelle oeuvre créée ce soir-là »,
avait annoncé Sotheby’s.
Depuis qu’existe l’art conceptuel, les artistes se sont à
plusieurs reprises essayé à la disparition de l’existence
même de l’œuvre d’art, voire à sa destruction, en vue de
saper sa valeur vénale ou de la transférer dans un
autre système de valeurs.

L’autodestruction du tableau de vidéo
Banksy, « Girl with Balloon », daté de 2006,
a sans nul doute permis à cette stratégie artistique
d’atteindre une apogée radicale et nouvelle, et a fait
grand bruit dans le monde entier. En quelques secondes
ce travail acquérait le statut d’œuvre de renom
international – et ce dans un monde pratiquement
submergé par les images.

Le musée a prévu une mise en scène toute concentrée
sur le tableau lui-même, nouvelle icône mondiale, et
visant parallèlement à rendre plausibles les motivations
et intentions contenues dans l’œuvre de Banksy – tout
comme à questionner le contexte dans lequel évolue un
monde artistique qui autorise, ou plutôt génère à lui- seul
la possibilité d’une pareille évolution, pour ne pas dire
explosion, des valeurs et références.

Les conditions d’entrée sont aménagées – dans un esprit
conforme aux propres convictions de Banksy– de façon
à ce que la visite soit accessible au plus grand nombre.
Torpiller les stratégies du marché de l’art – tout en leur
insufflant une forte dynamique : une série de discussions
a permis en accompagnement de se pencher sur cette
question fondamentale, sur la stratégie subtile de Banksy.

Y ont  participé notamment Elke Buhr, rédactrice en chef
de Monopol, Wolfgang Ullrich, chercheur en sciences de
la culture, ainsi que le
spécialiste de Banksy, Ulrich Blanché.
La mise en scène de « L’amour est dans la poubelle »
dans le musée a reçu beaucoup de popularité.
Elle s’appuyait entièrement sur la photo, la nouvelle
« icône mondiale », comme cela a souvent été mentionné
dans la vaste couverture nationale et internationale.
Dans le même temps, elle a essayé sous une forme
concentrée de rendre plausibles les arrière-plans et
les intentions du travail Banksy et de remettre en
question les conditions dans un monde de l’art.

Un monde de l’art qui rend possible un tel développement,
voire une explosion de valeur, en premier lieu.
Les conditions d’admission étaient – délibérément orientées
sur les croyances de Banksy – conçues délibérément
pour que la visite d’un maximum de personnes soit possible:
Au lieu d’admission, un don à un organisme de bienfaisance
a été demandé.

Des fans de Banksy du monde entier sont venus rendre visite.
La foule de visiteurs, 60 000, dont 7000
le dernier week end,

qui ont visiblement apprécié l’atmosphère détendue autour
de l’image comprenait de nombreux jeunes, des familles
et des classes entières.
« J’étais là »: d’innombrables selfies avec le travail
de Banksy constituent le document de fond sur la rencontre
totalement amusante avec l’art.
À compter du 7.3.2019, la Staatsgalerie Stuttgart intégrera
sous forme de prêt permanent l’image de
«L’amour est dans le bac» (de la poubelle ? 🙄 ) de Banksy
et en discutera ainsi l’importance pour l’histoire de l’art.

La Brique, The Brick, Cărămida

Une exposition présentée dans le cadre de la
Saison France – Roumanie
Curateur : Ami Barak
Jusqu’au 28 avril 2019  à la Kunsthalle de Mulhouse


Pusha Petrov, Marsupium, 2010 | Courtesy de la
collection privée d’Ovidiu Șandor
Dans le cadre de la Saison France-Roumanie 2019,
La Kunsthalle propose La Brique, The Brick, Cărămida,
une exposition d’oeuvres contemporaines roumaines.
Cette exposition fait suite au souhait du collectionneur

et mécène de Timișoara, Ovidiu Șandor de partager ses
choix et sa passion pour l’art dans cette ville française
jumelée avec la sienne, Mulhouse.
L’occasion est offerte ainsi d’entrouvrir les portes d’un
monde intime, d’avoir un aperçu sur un pan du récit moderne
et contemporain roumain et de mieux comprendre l’histoire
complexe de ce pays. Cette exposition présente une scène
artistique engagée et créative depuis l’aube du 20ème siècle
à nos jours.
Le titre de l’exposition est emprunté à une oeuvre
emblématique d’Ana Lupaș, effigie iconique des
avant-gardes
de l’après-guerre et incontestablement
une découverte majeure des plus grands musées du
monde. Elle pose, ainsi, une brique à un édifice
qui se veut l’acte fondateur d’une entreprise culturelle
ambitieuse.

Sont à (re)découvrir à La Kunsthalle de Mulhouse, les figures
de proue d’un panthéon universel telles Constantin Brâncuși,
Andrei Cădere, Ana Lupaș ou encore Geta Brătescu…
mais aussi des personnalités marquantes du monde
contemporain comme Adrian Ghenie, Victor Man,
Ciprian Mureșan, Mircea Cantor, Ioana Nemeș ou
Andra Ursuța.

Mircea Cantor

La nouvelle génération, qui commence à se faire connaître
hors des frontières nationales, s’avère remarquable.
L’exposition est également l’occasion d’inviter deux artistes roumains,
Pusha Petrov et Alex Mirutziu, à produire et présenter de nouvelles
oeuvres. Leurs deux projets, conçus pour l’occasion, rejoindront
l’ensemble constitué de la collection et renforceront la présence
d’une jeune scène roumaine.
Pusha Petrov

La Kunsthalle est un établissement culturel de la Ville de Mulhouse.
La Kunsthalle bénéficie du soutien du Ministère de la Culture
et de la Communication-DRAC Grand Est et du Conseil
départemental du Haut- Rhin. Elle fait partie des réseaux d.c.a /
association française de développement des centres d’art,
Arts en résidence – Réseau national, Versant Est et Musées
Mulhouse Sud Alsace.
Alex Mirutziu

LES ARTISTES
Ion Bârlădeanu, Ioana Bătrânu, Marius Bercea, Horia Bernea,
Ștefan Bertalan, Ion Bitzan, Constantin Brâncuși, Brassaï,
Geta Brătescu, Victor Brauner, Michele Bressan, Andrei Cădere,
Mircea Cantor, Roman Cotoșman, Constantin Flondor,
Adrian Ghenie, Ion Grigorescu, Marcel Iancu, Pavel Ilie,
Mi Kafchin, Ana Lupaș, Victor Man, Dan Mihălțianu, Alex Mirutziu,
Florin Mitroi, Ciprian Mureșan, Gellu Naum, Paul Neagu, Ioana Nemeș,
Miklós Onucsan, Andrei Pandele, Dan Perjovschi, Pusha Petrov,
Lea Rasovszky, Diet Sayler, Șerban Savu, Decebal Scriba,
Arthur Segal, Sigma, Liviu Stoicoviciu, Mircea Suciu,
Doru Tulcan, Andra Ursuța
Andra Ursuța

Journal de l’exposition à télécharger
Evènements programmation
(Kunstapéro-visites guidéesweek end de l’art contemporain)
Vue de l’exposition la Brique

Conférence Marges et co-temporanéité.
Situations d’avant-garde de l’art en Roumanie par Bogdan Ghiu :
jeudi 21 mars à 18h30 à La Kunsthalle
La situation géopolitique des différentes zones de la Roumanie,
pays « frontalier » (une des plus complexes et intéressantes
étant la région de Timisoara), inclue les citoyens et les
artistes roumains dans plusieurs histoires à la fois,
en interdisant, dans la modernité locale, l’Histoire unique,
le principal paradoxe dont notamment l’art a joué dans ce
pays étant celui de la marge, qui pourrait mener à
une re-interprétation globale du contemporain comme
co-temporanéité (ou « collage ») d’identités, situation de
plus en plus caractéristique du monde mondialisé.

Roots Canal avec Cyprien Gaillard

Au Musée Tinguely de Bâle
Que ce soit avec ses films, photographies ou sculptures,
Cyprien Gaillard
(né en 1980, Paris) évoque la perpétuelle destruction,
préservation ou reconstruction des villes. Les oeuvres présentées
jusqu’au 5 mai 2019 dans l’exposition «Roots Canal» traduisent
l’incessante transformation du paysage urbain et celle,

conjointe, de la nature et des hommes. Au bord du basculement,
les oeuvres de l’artiste évoquent l’imminence, ou l’avènement,
d’une métamorphose. Elles interceptent le moment de la chute,
ou restent suspendues dans l’instabilité d’un devenir. Dressée au
coeur du Musée Tinguely et présentée pour la première fois
en Europe, une série de têtes d’excavatrices incarne précisément
ce moment de suspension. Métaphore de la voracité
des hommes, ces outils caractéristiques des grands chantiers
se muséifient ici pour devenir les fossiles d’un temps futur.
En contre-point, un vol d’oiseaux exotiques au-dessus
d’une ville européenne en mutation, des polaroïds en voie
d’effacement et une immersion hallucinatoire dans une nuit
citadine emplie de souvenirs.De ces fragments disparates, voire antagonistes, l’artiste
recompose un univers où le macrocosme et le
microcosme, l’outil et son objet, la ville et ses habitants,
la machine et la nature, cohabitent dans un équilibre aussi
parfait que fragile.
Destruction, préservation, reconstruction :
le travail de Cyprien Gaillard met en scène notre rapport
ambigu à la ruine, à la disparition.
En grand voyageur, il sillonne le monde, en collecte des échantillons
et utilise ces artefacts pour raconter l’inéluctable et
incessante métamorphose du paysage urbain et celle, conjointe,
de la nature et des hommes.
Dans le cadre de l’exposition « Cyprien Gaillard. Roots Canal »
le Musée Tinguely présente une série de têtes d’excavatrices.
Ces outils caractéristiques des grands chantiers sont
disposés dans l’espace en deux rangées qui se font face, dressés tels
des soldats. Présentés à l’arrêt et dans un contexte muséal, ces outils
silencieux se font statues.
Avec la patine accumulée au fil de leur vie mécanique, leurs couleurs
délavées et leurs marques d’oxydation, ces machines devenues
statues évoquent des monuments archéologiques
surgis des profondeurs de la terre. Sous leurs airs archaïques,
ces lourds éléments métalliques, issus de la révolution industrielle,
sont pourtant profondément contemporains.

Ils incarnent la promesse du changement, celle de nouvelles
constructions, celle d’une urbanité sans cesse réinventée.
Les Diggers de Cyprien Gaillard nous font ainsi voyager dans
un va-et-vient entre préhistoire et temps présent.
Les barres d’onyx et de calcite qui les parent reflètent encore ce
saut temporel : entre les roches translucides et extrêmement
fragiles, et l’outil massif qui aura servi à les excaver,
il y a non seulement jusqu’à cinq tonnes d’écart, mais aussi
quelques millions d’années.

Avec cette pièce, et comme dans toute son oeuvre,
Cyprien Gaillard souligne que les notions de construction et
de destruction ne sont pas en opposition: elles s’inscrivent
toutes deux dans un mouvement, celui du temps.
Pour bâtir de nouveaux édifices, il est nécessaire
d’entériner la disparition de ce qui a auparavant existé,
que ce soit un paysage, un monument ou un no man’s land.
La construction ne peut être envisagée que par la
destruction d’un état précédent.

Dans la même salle, les images de Sober City (2015-2018)
prolongent encore cette réflexion.
En contrepoint visuel aux têtes d’excavatrices, des photographies
Polaroïds apparaissent à intervalles irréguliers sur les murs
adjacents. Les images de taille modeste offrent un arrière plan
citadin aux têtes d’excavatrices. Résultats d’une double exposition,
les Polaroïds présentent des vues de New York altérées.
Ces vues se superposent à une première image,

celle d’un fragment d’améthyste du Musée américain d’histoire
naturelle de New York. Suite à l’imbrication des deux motifs et
au traitement d’exposition double, l’image apparaît
diffractée, comme sous le prisme d’une neige argentée.
Edifice, bus, sculpture ou arbres, les éléments urbains sont à peine
reconnaissables. Ils semblent se cristalliser peu à peu, à la
manière du conte de science-fiction de
J. G. Ballard, The Crystal World, où la nature et les
hommes se transforment progressivement en cristaux sous
l’effet d’un mystérieux phénomène. Par l’emploi du Polaroïd,
support fragile, éphémère et voué à l’effacement, et le
choix des motifs, les Sober Cities reflètent l’idée de métamorphose
continue de la ville. Cette ville qui, entre préservation du patrimoine
bâti et nouvelles constructions – notamment
grâce aux excavatrices –, n’échappe pas à la notion d’entropie,
ce désordre de la matière, cette inéluctable détérioration.
Une idée chère à Cyprien Gaillard dont les oeuvres traitent
précisément de ce lent basculement d’un état à un autre et de la
tension – physique, esthétique, sociale ou politique – entre
renouveau et dégradation.

Le parcours continue avec KOE (2015), une projection grand format
sur toute la largeur de la salle suivante. La caméra suit le vol répété
d’oiseaux exotiques au-dessus des plus célèbres
rues marchandes de Dusseldorf. Les volatiles, originaires d’Asie,
filent le long des magasins prestigieux, entre les architectures
modernes et le chantier constant qu’est le centre-ville. Le
vert de leur plumage trace ses lignes anachroniques au coeur
du monde hyper-esthétisé de la cité du futur, celle des enseignes de luxe,
des bâtiments éthérés, du shopping omniprésent. Cet oiseau, la perruche
à collier, échappé de sa cage domestique, a trouvé dans
certaines villes européennes un abri de choix. Son aspect séduisant
pourrait faire oublier qu’il s’agit d’une espèce invasive mettant en
danger les écosystèmes autochtones.

Nightlife (2015) entraîne le.la visiteur.se dans une transe
hypnotique. Plongé en apnée dans une nuit citadine aux couleurs
saturées, on suit une succession de scènes sans lien apparent.
La vidéo s’articule sous la forme d’une mosaïque d’éléments
disparates où l’on croise Le Penseur d’Auguste Rodin devant
le musée d’art de Cleveland, le ballet halluciné de

genévriers – une autre espèce invasive – à Los Angeles,
le stade olympique de Berlin illuminé de feux d’artifices extravagants
avant de se retrouver à nouveau à Cleveland, sous
les branches d’un arbre particulier puisqu’offert par les nazis
au champion olympique Jesse Owens en 1936. Les images, sculptées
par la technologie 3D et magnifiées par le travail de
lumière, proposent l’expérience déroutante et enivrante d’une
perception exaltée.
L’immersion visuelle et sensorielle est encore renforcée par
la bande son de l’oeuvre – un sample réalisé par l’artiste des refrains
de deux morceaux du musicien rocksteady Alton Ellis.
Ici, comme dans toute l’exposition, Cyprien Gaillard imbrique
des fragments hétérogènes, voire antagonistes, pour recomposer
un récit où l’anecdote se mêle à la grande histoire, et où
la ville, la nature et l’homme cohabitent dans un espace-temps
non-linéaire.
Commissaire de l’exposition
« Cyprien Gaillard. Roots Canal » : Séverine Fromaigeat
Evènements
Horaires : mardi – dimanche, 11h-18h
Accès
Gare centrale de Bâle CFF
/ Gare SNCF :
tram no. 2 jusqu‘au « Wettsteinplatz »,
puis bus no. 31 ou 38 jusqu’à « Tinguely Museum ».
Gare allemande (Bad. Bahnhof) : bus no. 36.
Autoroute: sortie « Basel Wettstein/ Ost ».
Parking à coté du musée ou au Badischer Bahnhof.

Clément Cogitore

Clément Cogitore (site) (* 1983, Colmar), le
Kunsthaus Baselland
présente la première exposition
personnelle en Suisse, de l’actuel lauréat
du Prix Marcel Duchamp 2018.
Exposition en deux temps.

Dans son travail, qui prend de l’ampleur au fil des ans,
le cinéaste et photographe français discute en détail
de la question du rôle des images issues de la publicité,
du divertissement, des réseaux sociaux ou même des rituels,
des secrets et des mondes illusoires, qui jouent un rôle actif
dans la construction des modes de vie.
Clément Cogitore, nous accueille avec une photographie
minimaliste,
(Photographie, C-print contrecollé sur aluminium, 110×60 cm
Courtesy de l’artiste, de la galerie Eva Hober (FR)
et de la galerie Reinhard Hauff (DE))
une fenêtre (romane ?) qui préfigure sa curiosité et son
esprit ouvert porté sur l’observation du monde,
son goût pour l’iconographie religieuse, le théâtre, le baroque.
Conteur, poète, manipulateur, cet ancien pensionnaire de la
Villa Médicis, aime confronter et mélanger le passé et le présent.


Puis avec Élégies, 2014 (vidéo)
(Vidéo HDCAM – couleur – 6 min
Courtesy de l’artiste, de la galerie Eva Hober (FR)
et de la galerie Reinhard Hauff (DE))
nous sommes plongés dans une ambiance étrange, signe
des temps, les téléphones ont remplacés les briquets.
Des centaines de petits écrans lumineux flottent au-dessus
d’une marée humaine : le public d’un concert (secret)
photographie à l’aide de téléphones portables une scène hors-champ.
Comme les sous-titres d’un chant absent, ou de la voix intérieure
d’un narrateur invisible, des vers des
Elégies de Duino” de R.M Rilke rythment ce gigantesque
élan collectif aux airs de liturgie numérique.
Puis dans un court film couleur qui tourne en boucle de 45 secondes
Sans titre
(Courtesy de l’artiste, de la galerie Eva Hober (FR) et de la galerie
Reinhard Hauff (DE))
Le matériel de départ pour cette vidéo est un plan d’archive
de la grotte Lascaux réalisé dans les années 1980.
Ce court film montre des fresques aujourd’hui disparues ou
gravement dégradées par les champignons. Ces images sont
ensuite projetées dans une petite serre contenant une centaine
de papillons de différentes tailles avec un écran disposé au fond.
Les ailes des papillons se déploient dans la lumière du faisceau
de projection, pour accrocher l’image film au rythme de leur
battement, saisi par la pellicule. Dans cet étrange bestiaire ou
cohabitent traces et images de prédateurs millénaires et insectes
éphéméroptères, plusieurs temporalités s’entrechoquent.
extrait du texte de
Léa Bismuth, Critique d’art et commissaire d’exposition
Digital Désert


Courtesy de l’artiste et de la galerie Eva Hober.
Pour cette série, l’artiste nous propose une nature morte,
déposée en plein-air. Les différentes photographies nous
rapprochent plus ou moins des éléments photographiés.
On y découvre alors le dépôt au sol d’uniformes militaires,
dans un environnement désert. Inspiré du motif militaire
de camouflage américain « digital desert », Clément Cogitore
confond la matière des uniformes et celui du paysage.
Puis, ils se distinguent finalement par l’agrandissement du
grand format, capable de confondre la matière du paysage
et des vêtements dans une surface indéterminée constituée
des pixels.
Il interroge ainsi les questions de la visibilité
et de camouflage grâce à une représentation d’un conflit
moderne et non une image documentaire.
Le motif des uniformes militaires permet aux soldats
de ne pas être repérés par les drones.

GHOST_HORSEMAN_OF_THE_APOCALYPSE_IN_CAIRO
_EGYPT, 2017
Il s’agit d’une photographie de foule réunie sur la Place Tahrir,
lors de la révolution égyptienne qui symbolise à elle seule cette
capacité que possède le cerveau humain à créer ses propres récits
et narrations. Cette image, capture d’écran tirée d’une vidéo d’une
chaîne d’informations a circulé sur la toile pendant plusieurs jours
car certains internautes y avaient vu en son centre une figure
trouble, un halo lumineux prenant la forme d’un homme sur
un cheval et devenu soudainement sur les réseaux sociaux le
quatrième cavalier de l’Apocalypse.
La cause est simple et technique : là où certains ont détecté
rapidement un « facteur de flare », illusion optique produite
par une diffusion de la lumière à l’intérieur d’un objectif de
caméra, d’autres ont laissé courir leur imagination, teintée
du plus grand mysticisme.
extrait de Léa Chauvel-Lévy, Critique d’art
Cette image est à l’origine d’une tapisserie confectionnée
par les Tapisseries d’Aubusson, livrée cet été.
Les Indes Galantes

Cette vidéo est une confrontation de plusieurs univers dont
la symbiose offre un univers intemporel. Il s’agit de l’adaptation
d’une partie du ballet Les indes galantes de Jean-Philippe Rameau,
avec le concours de danseurs de Krump et de trois chorégraphes :
Bintou Dembele, Grichka et Brahim Rachiki.
Le Krump émerge aux Etats-Unis à la suite des émeutes raciales
de 1992. Les mouvements du Krump sont des éléments inspirés
des arrestations policières ; pacifique, le Krump est, pour ses créateurs,
un don de Dieu. Déposé sur cette musique baroque, le ballet captive
et envoute le regard.
La première séquence de l’exposition donne un aperçu de son
travail des dernières années avec différentes œuvres,
tandis que dans la seconde partie, à partir de la mi-mai,
sa nouvelle œuvre The Evil Eye, pour laquelle il a reçu
le prix Marcel Duchamp en 2018, fera pour la première fois
l’objet d’une présentation institutionnelle.

Après des études à l’Ecole supérieure des arts décoratifs
de Strasbourg, et au Fresnoy – Studio national des arts
contemporains, Cogitore développe une pratique à mi-chemin
entre art contemporain et cinéma. Mêlant films, vidéos,
installations et photographies son travail questionne les modalités
de cohabitation des hommes avec leurs images.
Il y est le plus souvent question de rituels, de mémoire collective,
de figuration du sacré ainsi que d’une certaine idée de la perméabilité
des mondes.
Clément Cogitore a été récompensé en 2011 par le
Grand prix du Salon de Montrouge, puis nommé pour
l’année 2012 pensionnaire de l’Académie
de France à Rome-Villa Médicis. Ses films ont été sélectionnés
et récompensés dans de nombreux festivals internationaux
(Cannes, Locarno, Telluride, Los Angeles, San Sebastian…).
Son travail a également été exposé et projeté dans de nombreux
musées et centre d’arts (Palais de Tokyo, Centre Georges Pompidou
– Paris, ICA Londres, Museum of fine arts – Boston, MoMA New-York…).
En 2015 son premier long-métrage « Ni le ciel, Ni la terre »
a été récompensé par le Prix de la Fondation Gan, au Festival de
Cannes – Semaine de la critique, salué par la critique et nominé
pour le César du meilleur premier film. La même année il reçoit
le Prix BAL pour la jeune création. L’année 2016, il reçoit le
Prix Science Po pour l’art contemporain et le 18° Prix de la
Fondation d’Entreprise Ricard pour l’art contemporain.
En 2018, le Prix Marcel Duchamp lui est décerné par
l’ADIAF (Association pour la Diffusion Internationale de
l’Art Français).
Pour célébrer son 350ème anniversaire, l’Opéra National de
Paris a confié à Clément Cogitore la mise en scène
de l’intégralité de l’opéra-ballet Les Indes galantes
de Jean-Baptiste Rameau. La première représentation
aura lieu en septembre 2019.
Sur une invitation de José-Manuel Gonçalvès, Clément Cogitore
devient artiste associé au 104 pour l’année 2018-2019.
Le travail de Clément Cogitore est présent dans de nombreuses
collections publiques : Centre Georges Pompidou, Musée national
d’art moderne, Fonds national d’art contemporain, Fonds
d’art contemporain de la Ville de Paris, FRAC Alsace, FRAC
Aquitaine, FRAC Auvergne, MAC VAL, Musée d’art moderne
et contemporain de Strasbourg, Daimler Art collection et
de nombreuses collections privées.
Né en 1983 à Colmar, Clément Cogitore vit et travaille entre
Paris et Strasbourg.
Représenté par la Galerie Eva Hober (Paris) et la
Galerie Reinhard Hauff (Stuttgart)

Michael Jackson : On the Wall

Jusqu’au 14 février 2019 au Grand Palais de Paris
Galerie sud-est

Mark Ryden, the King of Pop 1991

Non je n’y suis pas allée à reculons ;-), ne connaissant
rien de cet artiste, j’y suis allée par simple curiosité.
Bien sûr, je ne vis pas sur la banquise et j’ai vu des extraits télévisés
sur le sujet. Contrairement aux critiques « autorisés(e) » j’étais ravie
de voir les toiles, clips,  installations et photos que lui ont consacré
de grands artistes.
voir des extraits sur la 5 entrée libre et sur Arte Métropolis
France culture la Dispute
Michael Jackson – Kehinde Wiley 2010

Cette exposition explore l’impact culturel de la personnalité
et de l’oeuvre de Michael Jackson dans le champ de l’art
contemporain des années 1980 à aujourd’hui.
Michael Jackson est l’une des personnalités culturelles les plus
influentes du XXe siècle, et son héritage se poursuit au XXIe siècle.
S’il a toujours été considéré comme une référence dans l’univers
de la musique, des clips vidéo, de la danse et de la mode, son impact
sur l’art contemporain n’a jamais été abordé et n’a jamais fait l’objet
d’une exposition internationale comme celle-ci.
Mark Flood, Michael & ET

🙄
Près de dix ans après sa mort, l’héritage de Michael Jackson est
plus vivant que jamais : ses ventes de disques, qui dépassent
désormais le milliard d’exemplaires, continuent à augmenter,
ses vidéos sont toujours aussi visionnées, et ses nombreux fans
lui restent fidèles. Son influence et sa célébrité ne faiblissent pas,
et les questions qu’il a soulevées en tant que phénomène social,
en particulier du point de vue de l’identité, de la question raciale
et de la célébrité, sont toujours d’actualité.
Tod Gray- Michael Jackson Hands 2014

En plus d’avoir battu tous les records de vente de disques,
remporté de nombreux prix, participé à une multitude d’actions
philanthropiques et fait tomber de nombreuses barrières
culturelles,
Michael Jackson est également une des personnalités les
plus représentées dans les arts visuels.
Andy Warhol – Michael Jackson 1984

Depuis qu’Andy Warhol a utilisé son image en 1982, une
large palette d’artistes contemporains, de différentes générations
et travaillant dans différents pays, ont fait de même.
Pour la toute première fois, l’exposition Michael Jackson :
On the Wall réunit les oeuvres de plus de 40 de ces
artistes
, des oeuvres issues de collections publiques et privées
du monde entier, et inclut également de nouvelles
oeuvres créées spécialement pour l’occasion.
Yan Pei Ming – Michael Jackson 2017

Parmi les artistes présentés figurent
Rita Ackerman, Dara Birnbaum, Candice Breitz, Marvin Gaye
Chetwynd, Mark Flood, Isa Genzken, Maggi Hambling,
David Hammons, Lyle Ashton Harris, Jonathan Horowitz,
Gary Hume, Rashid Johnson, Isaac Julien, David LaChapelle,
Louise Lawler, Klara Liden, Glenn Ligon, Paul McCarthy,
Rodney McMillian, Dawn Mellor, Lorraine O’Grady,
Catherine Opie,

David Lachapelle Michael Jackson

Yan Pei Ming, Grayson Perry, Paul Pfeiffer, Faith Ringgold,
Donald Urquhart, Kehinde Wiley, Hank Willis Thomas,
Andy Warhol, Jordan Wolfson.
Les oeuvres présentées dans l’exposition ont été réalisées
dans des médiums très variés tels que la peinture, le dessin,
la sculpture, la photographie, la vidéo ou la performance.
Ces oeuvres sont intégrées dans le contexte de la vie et de l’oeuvre
de Michael Jackson avec le souci de faire émerger
les enjeux culturels, sociaux et politiques qui ont marqué la
trajectoire singulière de cet artiste afroaméricain
hors norme en écho aux événements de son époque.
Candice Breitz

Ainsi, l’exposition est organisée de façon chronologique pour
permettre au public de suivre sa transformation, d’un jeune garçon
surdoué à une légende mondiale. Elle est néanmoins ponctuée
de salles proposant des thématiques transversales, prenant en
charge les aspects esthétique, social ou politique auxquels les
artistes se sont intéressés dans l’oeuvre de Michael Jackson.
L’exposition tente de questionner l’ampleur et les
raisons de l’impact de son oeuvre dans la culture actuelle,
pourquoi et comment l’artiste continue d’avoir une influence
sur de nouvelles générations d’artistes et de fans dans différents
lieux du monde.
Raphael Delaunay

Cette exposition présentée à la National Portrait Gallery
à Londres du 28 juin au 21 octobre 2018, le
sera au Bundeskunsthalle de Bonn (de mars à juillet 2019)
et à l’Espoo Museum of Modern Art en Finlande (d’août à janvier 2020).
* Michael Jackson : Sur le mur
commissaire général : Nicholas Cullinan, directeur de la National
Portrait Gallery, Londres
commissaire associée pour l’exposition au Grand Palais :
Vanessa Desclaux
scénographie : Agence Clémence Farrell
 

ST-ART 2018, la plus européenne des foires d’art en région

Avec environ 20 000 visiteurs accueillis pendant les 4 jours de la
foire (contre 5 jours l’an dernier), ST-ART affiche une progression
de sa fréquentation. Celle ci a été jugée de haut niveau par
bon nombre d’exposants qui ont eu le plaisir de rencontrer les
institutionnels, collectionneurs et amateurs d’art strasbourgeois
attendus.

Henri-François Debailleux, Emmanuel Guigon, Jean-Eudes Rabut

La participation exceptionnelle du Musée Picasso
Pour cette 23e édition, ST-ART accueillait en invité d’honneur,
le prestigieux Museu Picasso de Barcelone et exposait une trentaine
d’œuvres dans une présentation digne d’un musée et imaginée avec
Emmanuel Guigon, directeur du Museu Picasso. (site)
Une prouesse technique pour les équipes de Strasbourg Evénements
qui ont dû répondre à un cahier des charges imposant des conditions
de présentations muséales.

Une « boîte » d’une surface de 180 m² a ainsi été réalisée par les
services techniques de Strasbourg Événements.
Tel un « Schatzkammer » répartie en 4 salles, la température,
l’humidité, le flux des visiteurs y sont contrôlés.
Arrivé dans le Saint des saints, l’univers de Picasso y règne.
Les magnifiques photographies de David Douglas Duncan,
surprennent Picasso dans l’intimité de son atelier.
L’accrochage ne dévoile qu’une infime partie de la production
de l’artiste (de quoi inciter à la visite du Museo Picasso)
Dessins de jeunesse, scènes de tauromachie sur céramique,
natures mortes sur linogravure, et le clou : Las Meninas, 1957

La Carte blanche d’Henri-François Debailleux
Henri-François Debailleux, critique d’art invité, propose pendant
la foire sa Carte Blanche :
Il a choisi d’inviter 4 galeries qui exposent leurs artistes.
Galerie Anne-Sarah Bénichou, Galerie Thomas Bernar
Galerie Bertrand Grimont, Galerie RX.
Lee Bae galerie REX

L’artiste Joris Tissot distingué.
Le « Prix Art de la Ville de Strasbourg »

a été décerné, pour cette 3e édition, à l’artiste Joris Tissot, représenté
par la Galerie Christophe Tailleur.
Parmi la dizaine de nominés, présélectionnés par la direction
artistique de la foire, le jury, composé
de Estelle Pietrzyk, conservatrice au Musée d’Art moderne et
contemporain de Strasbourg, et David Cascaro, directeur de la HEAR,
Haute École des Arts du Rhin, a distingué le jeune artiste Joris Tissot,
né en 1991 pour son oeuvre de dessin. Fasciné par le trait, il a beaucoup travaillé la
gravure mais la technique qui s’est révélé être son médium premier,
est le dessin au stylo bille. C’est dans une réappropriation de l’art classique
que l’artiste nous livre ici une vision simple, basique, de ce que le dessin est à l’art.

La caution du comité scientifique.
Depuis trois ans, en plus de son Comité de Sélection, ST-ART s’est doté
d’un Comité Scientifique composé de personnalités du monde de l’art,
qui par leurs expertises contribuent à l’évolution de la foire.
Il est composé pour cette édition de Monsieur Olivier Kaeppelin,
ancien directeur des Arts Plastiques du Ministère de la Culture et
de la Communication, ancien Directeur de la Fondation Maeght et
commissaire d’expositions, de Monsieur Jean-Luc Monterosso,
Fondateur de la Maison Européenne de la Photographie et commissaire
d’expositions, de Monsieur Michel Nuridsany, Critique d’art et
commissaire d’expositions et de Monsieur Pierre-Jean Sugier,
Directeur de la Fondation Fernet-Branca.
Visite détaillée sur son blog  par la Fleur du Dimanche
Rendez vous en novembre 2019 pour la 24e édition.

Mon Nord est Ton Sud

Jusqu’au 11 novembre 2018 à la Kunsthalle de Mulhouse
L’objet de l’exposition Mon Nord est Ton Sud, n’est pas de
développer une analyse sur ce qui rapproche ou éloigne
Mulhouse et Freiburg im Breisgau mais de prendre le
prétexte de ces deux villes pour observer des réalités plurielles
et développer une réflexion sur ce qui différencie deux sujets,
deux situations a priori proches voire confondues.
Sandrine Wymann

Katrin Ströebel

L’exposition est construite autour d’une autre idée de
l’exotisme : il existe plusieurs espaces qui se côtoient, dont
l’espace géographique à l’intérieur desquels les objectifs,
les visées ou les attentes sont pluriels parfois même
contradictoires.
les artistes :
Bertille Bak – Chto Delat – Gil & Moti – Jan Kopp
Georg ia Kotretsos – Katrin Ströbel -Clarissa Tossin
– Maarten Vanden Eynde

Gil & Mot
i
(nés respectivement en 1968 et 1971 en Israël, ils vivent
et travaillent aux Pays Bas)

Ce duo d’artistes masculins affiche clairement son identité :
couple homosexuel, ex-juifs israéliens immigrés aux Pays-Bas.
De là découle tout leur travail qui prend la forme d’installations,
de peintures, dessins, films et photographies. Réunis depuis 1998, ils
partagent tout, chaque moment, mêmes vêtements, mêmes clés,
même portefeuille… À eux deux, ils se sont fabriqué une nouvelle
individualité hors norme, bien décidés à explorer sans concession les
thèmes socio-politiques qui les animent, comme celui des minorités
discriminées, du racisme, de l’altérité.
En 2014 est né le projet Dutch Volunteers. La première
condition pour pouvoir s’inscrire comme volontaires
d’une ONG néerlandaise et partir dans les territoires Cisjordaniens
afin d’apporter leur aide aux palestiniens, était
qu’ils abandonnent leur nationalité israélienne pour devenir
des citoyens néerlandais. Cette nouvelle nationalité
obtenue, ils ont pu se rendre à la fois dans les territoires
occupés et en Israël. Les oeuvres présentées dans Mon Nord
est Ton Sud sont des témoignages de plusieurs communautés
qui se côtoient sans savoir se rencontrer.
Jan Kopp (né en 1970, il vit et travaille
à Lyon en France)

Dessin, vidéo, sculpture, performance, l’ensemble de ces médiums
sont présents dans la pratique de Jan Kopp, pourvu qu’ils
lui laissent la possibilité de prolonger une rencontre.
L’« être ensemble » est un thème qu’il explore sous
différentes formes aussi bien participatives que
contemplatives. Il s’intéresse à la ville qui est un
vivier formidable d’architecture mais aussi de
chaos, d’organisations sociales et de personnes.
Elle lui offre des espaces à arpenter et des détails
à observer.
Utopia House est un projet et une oeuvre nés de l’écoute et
de la rencontre. La commande initiale était de réhabiliter un foyer
décati d’élèves de lycée, d’offrir à de jeunes adolescents un espace
de vie agréable. En les écoutant, Jan Kopp s’est aperçu
que l’envie d’évasion était au moins aussi forte que
la demande d’un nouveau lieu de convivialité.
À ce message, il a répondu par Utopia House, une
sculpture habitable qui est à la fois un bateau et
une habitation. Construite collectivement par une
mise en commun de savoir-faire et d’immenses
énergies, l’oeuvre a ensuite navigué pendant
plusieurs semaines de Mulhouse à Lyon, aller retour.
Georg ia Kotretsos (née en 1978 à Thessalonique en Grèce,
elle vit et travaille à Athènes)
Georgia Kotretsos, a grandi
en Afrique du Sud, étudié aux Etats-Unis puis est
revenue travailler en Grèce. De là, elle développe
une oeuvre très inscrite dans l’actualité du monde
qu’elle observe à partir de son statut de femme
artiste grecque. La question du savoir, de son
partage et le débat sont au coeur de son engagement.
Activiste, elle a un travail de photographie, de
dessin, de sculpture mais elle est aussi à l’initiative
de rassemblements, de conférences, de textes qui
traduisent autant sa parole que celles de ceux qu’elle
engage à ses côtés.
En avril 2016, elle entreprend la première
expédition liée à son projet The Phototropics. En
partant sur l’île d’Ithaki, l’objectif est de mener un
voyage de recherche pour explorer le phénomène
du phototropisme appliqué aux mouvements
humains. Sur place, elle déploie des gestes
éphémères, comme inscrire le mot « HELP » en
anglais et en arabe sur les plages avec les parasols
des vacanciers. Les expéditions suivantes la mènent
au Maroc à Merzouga dans le désert, autre point
stratégique de la migration humaine, puis aux
grottes d’Hercule point de départ de nombreux
migrants. Les photographies et dessins présentés
dans Mon Nord est Ton Sud documentent les
voyages successifs tandis que les sculptures
attenantes rappellent la fragilité des états jamais
définitivement installés.
Pour construire votre visite / parcours au sein de
l’exposition :
Emilie George / Chargée des publics
emilie.george@mulhouse.fr
+33 (0)3 69 77 66 47
Éventail des visites à thème téléchargeable sur
www.kunsthallemulhouse.com

Sommaire du mois de septembre 2018

01 septembre 2018 : Balthus à la Fondation Beyeler
12 septembre 2018 : 150 ans du zoo de Mulhouse, Cinq regards – Robert Cahen
17 septembre 2018 : The Music of Color – Sam Gilliam, 1967–1973
19 septembre 2018 : Nagasawa Rosetsu – D’un pinceau impétueux
23 septembre 2018 : Mondes intérieurs au Kunstmuseum de Bâle
26 septembre 2018 : Alphonse Mucha
28 septembre 2018 : Eblouissante Venise au Grand Palais

The Music of Color – Sam Gilliam, 1967–1973

Jusqu’ 30 septembre 2018, au
Kunstmuseum Basel | Neubau

Commissaires : Jonathan Binstock, Josef Helfenstein

Avec The Music of Color, le Kunstmuseum Basel organise
la première exposition individuelle et institutionnelle en Europe
consacrée à l’artiste Sam Gilliam (né en 1933). L’équipe
curatoriale internationale propose d’apporter un éclairage sur
les années 1967–1973, soit la période de création la plus radicale
de l’artiste américain qui
fut le premier Afro-Américain à représenter
les États-Unis à la Biennale de Venise.

Sam Gilliam

Une sélection resserrée de 45 oeuvres provenant de collections
particulières et publiques du monde entier offre aux visiteurs un
aperçu de l’oeuvre singulière de ce peintre influent pourtant inconnu
en Europe et permet, dans le même temps, d’aborder l’histoire de la
peinture abstraite dans les années 1960 et 1970 sous un angle nouveau.
À travers ses oeuvres souvent monumentales et dotées de couleurs
vives, Sam Gilliam ouvre un débat artistique et théorique en
interrogeant la séparation communément admise entre peinture,
sculpture et architecture. Pour l’exposition bâloise, l’artiste a repensé
certains de ses travaux afin de répondre aux particularités
architecturales du Neubau.

Sam Gilliam

Lorsqu’il emménage à Washington D.C. en 1962, Gilliam se
rapproche de la color field painting, raison pour laquelle les
historiens de l’art l’associent souvent à la Washington Color School.
Cependant, Gilliam ne tarde pas à délaisser la voie tracée par
Mark Rothko, Louis Morris et Kenneth Noland pour affirmer son
indépendance. Deux ensembles d’oeuvres majeurs –
les Slices (ou beveled-edge paintings) et
les Drapes (ou Drape paintings) – permettent de saisir la
diversité de sa pratique artistique et le caractère novateur
de ses travaux réalisés entre 1967 et 1973.

Sam Gilliam, Lady Day

En 1967, Gilliam commence à réaliser les beveled-edge paintings.
Sa technique consiste à verser de la peinture acrylique largement
diluée sur la toile non apprêtée, puis à la plier et à la froisser tandis
que la peinture est encore fraîche. Il tend ensuite la toile sur un
châssis incliné qui confère à l’oeuvre des qualités spatiales semblables
à celles d’un objet. Malgré leurs dimensions considérables, les
oeuvres paraissent flotter à quelques centimètres du mur.
Les slices of color – motifs et lignes aléatoires résultant du
séchage – forment des textures contingentes. L’application gestuelle
de la couleur renvoie au processus pictural et à la matérialité de la
toile et de la peinture, non au peintre lui-même.
Ce faisant, Gilliam prend le contre-pied des représentants du
Minimal Art et du Pop Art qui se prononcent alors contre le geste
expressif de l’expressionnisme abstrait.

Gilliam réalise sa performance artistique la plus radicale
avec les Drapes qu’il débute en 1968
. Il continue à employer
de la peinture acrylique largement diluée et des toiles non apprêtées,
mais il renonce au châssis. Présentant des formes et des formats
les plus divers, les Drapes semblent onduler dans l’espace, glisser
sur les murs et s’apparenter aux angles d’une salle, à des rideaux,
des vêtements ou bien des voiles de bateaux. Gilliam parvient ainsi
à maîtriser le champ d’action de ses peintures, à jouer avec le
plafond, le sol et les murs de l’espace d’exposition et à proposer
aux visiteurs de nouvelles expériences esthétiques. Ainsi libérés,
les Drapes se renouvèlent sans cesse et enveloppent l’espace
d’exposition de manière performative. En jouant avec des éléments
figuratifs, certains Drapes présentent des caractéristiques florales
ou anthropomorphes.

The Music of Color aborde également la dimension politique
et historique de l’oeuvre de Gilliam. Même s’il est rare que l’artiste
s’exprime personnellement sur la politique, l’exposition présente
des travaux des séries Martin Luther King et Jail Jungle qui
font écho aux émeutes raciales de 1968. De plus, l’oeuvre intitulée
Composed (formerly) Dark as I am (1968–1974) aborde,
non sans ironie, la polarisation du débat autour du Black Art et
le rôle des artistes noirs dans la peinture abstraite dans les
États-Unis des années 1960 et 1970.

Pour la première fois, l’oeuvre Rondo (1971) est présentée dans
l’exposition. Grâce au soutien du Arnold Rüdlinger-Fonds
de la Freiwillige Akademische Gesellschaft pour la collection
du Kunstmuseum Basel, cette oeuvre a pu être acquise
en 2017. Des prêts d’exception provenant de collections
particulières et publiques du monde entier, dont celles du
Museum of Modern Art (New York), du Metropolitan Museum
of Art (New York) et du Smithsonian American Art Museum
(Washington DC), viennent compléter l’exposition.
Dans le cadre de l’exposition, la publication The Music of Color,
Sam Gilliam 1967–1973 paraît aux éditions
Buchhandlung Walther König avec des contributions de
Josef Helfenstein, Jonathan Binstock, Sam Gilliam,
Rashid Johnson et Lynette Yiadom Boakye.
une partie des photos crédit du Kunstmuseum

150 ans du zoo de Mulhouse, Cinq regards – Robert Cahen

« Voir, entendre, découvrir le zoo autrement”
et « Sons en liberté  »
deux installations pérennes de Robert Cahen,
Cinq gros tubes, en PVC posés sur des pieds en bois de châtaignier,
sorte de longues-vues géantes disposés dès l’entrée, du côté
du Vortex.  Mêmes longues vues que celles exposées à Colmar
Robert Cahen proposait par le même procédé :
« La peinture en mouvement – Les œuvres du musée Unterlinden »
C’est une première approche du parc qui s’offre à nous.

Thierry Maury, Robert Cahen, Brice Lefaux, vétérinaire, directeur du Parc zoologique & botanique de Mulhouse et Pierre Louis Cereja

Pour les 150 ans du zoo de Mulhouse, Pierre-Louis Cereja
ancien journaliste à « L’Alsace » Monsieur Cinéma,
Extérieur jour, et Thierry Maury, de Pixea Studio,
producteur,
complice de Robert Cahen, vidéaste à la réputation internationale
qui pose son regard poétique sur le parc.
C’est un rêve d’enfance, que les 2 anciens « gamins » réalisent, alors
qu’ils se promenaient auprès de la fosse aux ours en compagnie
de leurs parents. Ils se sont rencontrés adulte, mais ont constaté
qu’ils avaient la même fascination pour le zoo, ses animaux,
sa nature, ses sons. Ils ont décidé de mettre en forme leur rêve.
Ensemble ils ont soumis leur projet à Brice Lefaux,
(le directeur du parc),
qui a immédiatement bien accueilli leur idée et soutenu
le projet.
Cigognes noires

Projetés sur une toile depuis le fond du tube grâce à un
pico projecteur”,
cinq montages de 9 minutes chacun, diffusés en boucle,
dévoilent de courtes scènes, les museaux terreux des suricates,
la moue d’un chameau, le ballet aquatique de l’ours Vicks,
les cigognes sur leur nid avec vue imprenable sur Mulhouse,
des allées verdoyantes et secrètes, des sculptures enfouies.
photo Thierry Maury

« On essaie d’emporter le visiteur-spectateur dans des choses
qu’on avait envie de mettre en valeur »
,
commente Robert Cahen.
photo Eliane Goepfert

Filmé à la fois dans ce qu’il est, ce grand parc zoologique où la nature
entoure si bien les animaux, se révèle dans les aspects les plus cachés,
secrets, voire magiques.
Entre réalité et imaginaire, une création originale,
plus expérimentale,
que documentaire, dans laquelle le visiteur se
laisse entrainer dans une
promenade poétique et un dialogue
intime avec l’image

(Robert Cahen)
un petit aperçu juste pour vous faire envie, un autre,
un dernier pour la route, la réalité est nettement meilleure.
Un barrissement d’éléphant (alors que cet animal n’y a jamais mis
sa trompe), des coassements de grenouilles (alors que ces amphibiens
ne grenouillent pas beaucoup au zoo) ou le chant des gibbons
(bien présents, eux, mais pas vraiment dans ce coin-là) :
voilà qui peut plonger dans un certain trouble et éveiller la curiosité
et l’écoute.
Cinq sources sonores disposées et dissimulées dans le parc.
Diffusion aléatoire de son d’animaux, en cinq boucles de 20 mn
Panda roux

zoo-mulhouse.com
03 69 77 65 65
51 rue du jardin zoologique
68100 Mulhouse