Robert Mapplethorpe 2 expositions à Paris

« En fait je suis obsédé par la beauté, je veux que tout soit parfait. »
Robert Mapplethorpe

Robert Mapplethorpe, Self-portrait (Autoportrait), 1988, © Affiche Rmn-Grand Palais, Paris 2014
Robert Mapplethorpe, Self-portrait (Autoportrait), 1988, © Affiche Rmn-Grand Palais, Paris 2014

La RNM et le musée Rodin, nous propose deux expositions complémentaires sur un artiste hors du commun : Robert Mapplethorpe
Si vous aimez le Caravage, Rodin, Michel Ange, le clair obscur, les reliefs, et les fleurs, ces événements sont pour vous.
Je me suis laissée guider par le livre de Patti Smith « Just Kids » et ceux de Judith Benhamou-Huet,
«  Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe » et Mapplethorpe, vivant – réponses à des questions.
Quelques podcasts sur les antennes de diverses radios, où Jérôme Neutres commissaire de l’exposition du Grand Palais, raconte ses recherches pour le montage de l’exposition, puis  les autres commissaires : Joree Adilman, directrice de la fondation Robert Mapplethorpe, Hélène Pinet, conservatrice au Musée Rodin, Judith Benhamou-Huet, journaliste.(vidéo)

Ma première rencontre avec les photos de RM a été avec celle de l’homme au
costume en polyester, « Man In Polyester Suit » (dont je vous laisse découvrir la description faite par Monique Younes, en compagnie de Judith Benhamou-Huet , sur RTL ), dans un cours d’histoire de l’art.
Le modèle, dont on ne voit pas la tête est Milton Moore, il a été un body friend important de RM.
Selon Edmund White, écrivain, il purgeait une peine de prison pour meurtre au moment du décès de RM.

Robert Mapplethorpe - Ken Moogy-Robert Sherman, 1984

Ken Moody et Robert Sherman

Au Grand Palais l’exposition est chronologiquement décroissante, d’emblée le ton est donné avec le self portrait de fin de vie, RM, le visage creusé, brandit sa canne tête de mort. On est loin, du visage angélique, de la jeunesse, aux boucles folles, sensuelles, proche de l’amour victorieux du Caravage ou encore de son Bachus. Mapplethorpe, avant d’être photographe, est artiste. Ses images viennent d’une culture picturale où l’on retrouve Titien (Le Supplice de Marsyas / Dominick et Elliot), David, Dali, et même et d’abord les grands de la Renaissance italienne, Michel-Ange, Piero della Francesca, Le Bernin…
Robert Mappelthorpe, Plaroïd Patti Smith et Judy Linn 1973
La sélection couvre toute la carrière de photographe de Mapplethorpe, des polaroids du début des années 1970 aux portraits de la fin des années 1980, en passant par les nus sculpturaux, les natures mortes, le sadomasochisme… L’exposition s’attache à révéler toutes les facettes de cette oeuvre au-delà des clichés dans lesquels elle a longtemps été enfermée. Par exemple, un focus autour de ses deux muses Patti Smith et Lisa Lyon permet d’aborder le thème de la femme et de la féminité et de voir un aspect moins connu de l’oeuvre du photographe. L’enjeu de cette exposition est de montrer que Mapplethorpe est un grand artiste classique, avec une problématique de plasticien, qui a utilisé le medium de la photographie comme il aurait pu utiliser la sculpture.
Robert Mapplethorpe Lisa Lyon Rodin
Pour apprécier l’art de Mapplethorpe, il faut aussi le replacer dans le contexte socio- culturel du New York arty des années 70 et 80, d’une part, et de la culture de l’underground gay de ce même espace-temps. Deux univers perméables et aussi radicaux l’un que l’autre.
Pour mesurer l’explosion libertaire de cette époque il faut visionner Flesh, le film de Warhol avec Joe Dalessandro, qui narre 24 heures de la vie d’un jeune prostitué newyorkais ; Midnight cowboy, véritable « chef d’oeuvre » aux yeux de Mapplethorpe. Pour comprendre la violence et la passion de la sexualité gay pour les jeunes newyorkais d’une époque répressive qui combattent pour leur libération, il faut lire The Beautiful Room is Empty, d’Edmund White (en français : La Tendresse sur la peau), itinéraire d’un jeune gay dans les années d’émeutes et de manifestations, mais aussi d’émancipation extrême ; Dancer from the dance de Andrew Holleran (1978), pour se transporter dans les explorations sexuelles du Fire island des années 70.
L’exposition vise à montrer au plus large nombre le travail exceptionnel de cet artiste, reconnu par les amateurs comme l’un des plus grands photographes.
Robert Mapplethorpe, Thomas et Dovanna, 1986, poièce unique
Les photos sont d’une beauté saisissantes, le noir appelle le blanc, les corps sont sublimés, les contrastes, les ombres sont merveilles comme dans une toile classique ou dans une sculpture. RM est peintre et sculpteur, perfectionniste.
C’est le défilé de ses amants-modèles, de ses amies, de ses muses, Patti Smith, Lisa Lyon, de la génération Mapplethorpe.
RM est un magicien de la photo. Quand on se replace dans l’époque de sa production,
les appareils sophistiqués n’existaient pas, la minutie, le regard inouï de l’artiste subjugue.
Le travail de RM est à l’image de sa vie en noir et blanc.
Robert Mapplethorpe selfportrait
J’ai tenté d’identifier les personnages photographiés, qui ont traversé la vie brève et
sulfureuse de RM (1946/1989). Patti Smith, sa compagne des débuts est très présente en photos et vidéo. Ses compagnons les plus importants comme David Croland, premier compagnon, avec lequel se révèle son homosexualité, Sam Wagstaff, mécène et compagnon le plus célèbre, conservateur de musée, collectionneur de photographies sous l’influence de RM.
RM hérita de sa fortune après son décès.
Mapplethorpe - Sam Wagstaff 1973
John McKendry, ami qui lui permet de connaître le fond de photographies anciennes du Moma. C’est ainsi qu’il étudie l’art de la photo, et cela explique en partie, la minutie avec laquelle, il photographia ses modèles. John McKendry lui a offert son premier appareil photo  polaroïd, et avait négocié avec la firme Polaroïd afin qu’il bénéficie de pellicules gratuites.
Sa déclaration «  si j’étais né il y a cent ou deux cents ans, j’aurais été sans doute sculpteur, mais la photographie est une façon rapide de regarder, de créer une sculpture »
Ses natures mortes, ses fleurs sont superbes, quoique présentées de manière glacée.
Pour Les fleurs, images sexuelles magiques, en couleur, il faut faire abstraction du mur hétéroclite qui lui fait face. Sur ce mur, l’ensemble demande à être regardé individuellement.

RMN
RMN

En effet le visiteur passe rapidement sans même la voir, devant la boîte, « Madonna » une des premières créations de RM, pour le Noël du jeune couple, composée d’un mouton trouvé dans une poubelle par Patti Smith, et d’un dessin de RM qui en tapisse le fond.
Au dessus de la boîte un crucifix, en tapis blanc, « White Carpet cross » une photo  de Lisa Lyon nue avec un crucifix posé entre les seins, un autoportrait de RM montrant un bras, l’aisselle et, l’épaule et une partie du visage, puis une photo de fleur.  Sur le même mur, un Christ crucifié, la tête couronnée d’épines de Jack Walls dernier compagnon de RM, un crâne, un compotier garni de pommes.
RMN
RMN

Sur un grand mur sont réunies les photos des personnes que RM a photographié soit par amitié, soit sur commande, autour de celle d’Andy Warhol en majesté.
RMN
RMN

« Le sexe est magique. Si vous le canalisez bien, il y a plus d’énergie dans le sexe que dans l’art … »
Robert Mapplethorpe Embrace
Cela résume vers quoi tendait RM, le sexe et la perfection de son art.
La chapelle Sixtine de Mapplethorpe est le corps : le cou, la gorge, le nombril, l’aisselle… font autant partie de son vocabulaire photographique que les têtes, les jambes ou les sexes qu’il montre sans gêne comme un élément physionomique et architectural comme les autres, à un détail près.
Dans un lieu en retrait, où est apposée une mise en garde pour les visiteurs âgés de moins de 18 ans, se trouvent les photos dites proprement sexuelles. On y voit des collages, des sexes masculins en érection, des scènes de sadomasochisme, de bondage, un autoportrait de RM assez cocasse, où il nous toise tout en s’introduisant un fouet dans l’orifice de son postérieur. Tout ceci parait tellement posé, étudié, clean, au point que cela ne soulève aucune émotion, ou pulsion. Les géométries et les pièces uniques apportent davantage d’admiration devant la perfection des images et des compositions telles que
« Thomas and Dovanna, 1986 » ci-dessus.
À la fin de l’exposition, sont exposés les polaroïds de ses débuts, où le classicisme est
déjà apparent, montrant ses amis dont certains ont disparus comme lui, fauchés par la même maladie.
« Je vois les choses comme des sculptures, comme des formes qui occupent un espace ». Robert Mapplethorpe
Le temps d’une exposition, le musée Rodin confronte deux formes d’expression – Sculpture et Photo-graphie – à travers l’oeuvre de deux artistes majeurs :
Robert Mapplethorpe et Auguste Rodin.
Bénéficiant de prêts exceptionnels de la Robert Mapplethorpe Foundation, cette exposition présente 50 sculptures de Rodin et un ensemble de 102 photographies dont l’audacieux dialogue révèle la permanence des thèmes et sujets chers à ces deux grands créateurs. Tout semble opposer ces deux personnalités même si Mapplethorpe n’a eu de cesse de sculpter les corps à travers son objectif et que la photographie a accompagné Rodin tout au long de sa carrière. Robert Mapplethorpe est à la recherche de la forme parfaite, Rodin tente de saisir le mouvement dans la matière. Rien n’est spontané, tout est construit chez Mapplethorpe, alors que Rodin conserve les traces de l’élaboration de l’oeuvre et cultive celles de l’accident. L’un fut attiré par les hommes, l’autre par les femmes et tous deux jusqu’à l’obsession.
Mapplethorpe Orchid, 1985 - Rodin, Iris messagère avant 1894
Cela n’a pas empêché Mapplethorpe de photographier des nus féminins et Rodin de modeler de nombreux corps masculins. Pourtant la confrontation entre ces deux artistes se transforme instantanément en un dialogue inattendu.
Sept thèmes ont été retenus par les commissaires, servant de fil rouge aux rapprochements qui sont à la fois formels, thématiques et esthétiques.
Mouvement et Tension, Noir et Blanc/Ombre et Lumière, Erotisme et Damnation sont quelques-unes de ces grandes problématiques traversant l’oeuvre des deux artistes. Cette exposition est une invitation à questionner le dialogue établi par les commissaires et à faire sien les rapprochements. Cette vision
« sculpture et photographie » est inédite au musée Rodin car jamais un tel face à face n’avait été réalisé, renouvelant le regard sur la photographie comme sur la sculpture.
Mapplethorpe, Lucinda Childs - Rodin mains n° 2 plâtre
Deux carrières sans rapport entre elles, deux hommes que tout oppose, deux techniques dissemblables. Pour surprenant a priori que puisse paraître le rapprochement entre Mapplethorpe (1946-1989) et Rodin (1840-1917), il laissera pourtant à chaque détour le spectateur interloqué. Pour deux raisons. La première est une apparente banalité : tous deux, par des moyens différents, appréhendent le corps humain et en font le medium quasi-unique de leur expression. Mais au-delà de cette évidence, au-delà des aspects provocateurs ou érotiques des images, du caractère parfois ténébreux de leurs poétiques ou de leurs obsessions, c’est paradoxalement une approche ardue et radicale qui s’impose chez l’un comme chez l’autre : compositions toujours impérieuses par le refus du superflu comme par la puissance formelle, aux limites de l’abstraction. Non seulement rien de trop, mais uniquement le nécessaire. Science des lignes, nuance des valeurs, plénitude des volumes. C’est pourquoi sans doute, entre Mapplethorpe le perfectionniste et Rodin le passionné, les effets d’écho stupéfiant émergent, comme entre White Gauze (1984) et le Torse de l’Âge d’airain drapé (vers 1895-1896).
White Gauze (1984) et le Torse de l’Âge d’airain drapé (vers 1895-1896).Derrière la manière de contenir la sensualité chez l’un, ou de lui donner un exutoire chez l’autre, affleurent deux sensibilités à fleur de peau, peau du grain photographique ou peau de l’épiderme de plâtre, qui vibrent dans une tension extrême, aux limites de la rupture ou de l’éclatement. La deuxième nous introduit à la véritable dimension de leur création : l’un comme l’autre débordent les frontières des domaines par lesquels ils s’expriment, des techniques qu’ils utilisent : la photographie se fait sculpture, la sculpture devient le moyen de révéler des images, au point que, dans les face-à-face présentés dans le catalogue, on confondra volontiers photographie et sculpture. Certains duos semblent presque des dominos conçus comme tels pour se répondre, comme un effet de négatif / positif entre L’Homme qui marche (1907) et Michael Reed (1987). Dans les deux cas, le vrai medium est la lumière, le vrai enjeu, de la sculpter, de la mettre en espace, dans une quête paradoxale de l’immatériel.
Photographies et sculptures fonctionnent finalement – c’est ce qui crée leur communauté d’esprit – comme des pièges à lumière. Impeccable ou morcelée, contrastée ou impalpable, brutale ou douce, celle-ci décline d’infinies variations de la manière d’habiter l’espace du corps, des formes, du monde.
extrait de Catherine Chevillot Conservateur général du patrimoine Directrice du musée Rodin ÉDITORIAL
Les commissaires et Dimitri Levas
Ces expositions sont réalisées par la RMN – GP, avec la coopération de la Fondation Robert Mapplethorpe, New YorkCommissaire général : Jérôme Neutres, conseiller du président de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais / Commissaires associées : Joree Adilman, conservateur de la fondation Robert Mapplethorpe, Hélène Pinet, conservatrice au Musée Rodin et Judith Benhamou-Huet, journaliste critique d’art
Deux catalogues :
Catalogues
« Mapplethorpe Rodin »
Auteurs : Hélène Pinet, Hélène Marraud, Jonathan Nelson, Judith Benhamou-Huet
Éditions du musée Rodin / Actes Sud. 256 p., 250 ill. 40 €.
Catalogue officiel de l’exposition Robert Mapplethorpe, Grand Palais, Champs Elysées, du 26 mars 2014 au 13 juillet 2014.

Auteur : Jérôme Neutres, Conseiller du président de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, commissaire général de l’exposition

MUSEE RODIN jusqu’au 21 septembre 2014

JR à Baden Baden chez Frieder Burda

Jusqu’au 29 juin 2014  au musée Frieder Burda de Baden Baden

L’artiste français JR (*1983) compte parmi les représentants les plus innovateurs de l’art contemporain international. Il vit et travaille à Paris et New York et tient à ce que sa véritable identité reste secrète. C’est pourquoi il ne se montre jamais sans son chapeau et ses lunettes. Cela lui permet d’assister de manière anonyme à ses propres vernissages, d’entendre, l’opinion des visiteurs, incognito.


C’est sur les murs du monde entier qu’il colle ses photographies monumentales en noir et blanc. En épousant l’architecture des villes, les travaux de JR s’adaptent aux contextes culturels et historiques actuels, dont l’impact émotionnel s’exprime sur les visages des gens qu’il photographie en gros plan. En se fondant sur cette idée, l’artiste a déjà réalisé des projets de grande ampleur en Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie. La motivation principale de JR est l’interaction avec les autres.
Dans ses travaux, il s’interroge sur la liberté et l’identité, et questionne la capacité de l’art à changer la perception de l’homme et de son environnement.
Son action attire également l’attention sur tous les dysfonctionnements de notre temps. L’art de JR se caractérise par les histoires qu’il raconte dans ses collages et par son talent à rapprocher des univers éloignés les uns des autres.
JR est un créateur de relations humaines, un chef d’orchestre qui donne un visage aux existences « anonymes » ou aux histoires méconnues voire oubliées.
JR s’est vu remettre en 2011, pour ses visions ambitionnant de transformer le monde, le prix américain TED, distinction déjà attribuée en son temps à Bill Clinton.
« Mon art ne change pas le monde; mais j’espère qu’il pousse à changer le regard sur le monde et sur les êtres », dit JR.
C’est Patricia Kamp qui, en étroite collaboration avec lui, assure le commissariat de l’exposition au Musée Frieder Burda. L’exposition présente d’anciennes photos et vidéos de l’artiste, tout comme des projets en cours, ce qui permet un regard panoramique sur son travail et son évolution récente.


TOUT A COMMENCÉ AVEC UN APPAREIL PHOTO TROUVÉ
JR commence sa carrière dans le graffiti. Adolescent, il trouve un appareil photo dans le métro parisien et commence alors à documenter ses pérégrinations sur les toits et dans les tunnels parisiens. Dès 2004, JR réalise son premier grand projet
PORTRAIT D’UNE GENERATION.
Suite à une première exposition sauvage sur les murs de la Cité des Bosquets à Montfermeil, JR s’installe en plein coeur de ce quartier et de la cité voisine de la Forestière à Clichy-sous-Bois, épicentres des émeutes de 2005 dans les banlieues parisiennes et françaises. Rapidement les premiers portraits sont exposés sur les murs des derniers quartiers populaires de la capitale, dans l’est parisien. Ces images provoquent le passant, dans le sens ou elles questionnent la représentation sociale et médiatique d’une génération que l’on ne saurait voir qu’aux portes de Paris.


En 2007, le projet FACE 2 FACE tente de montrer qu’au-delà de ce qui les sépare, Israéliens et Palestiniens se ressemblent suffisamment pour pouvoir se comprendre. JR entreprend alors de réaliser, sans autorisation la plus grande exposition d’art urbain au monde. Des hommes et des femmes israéliens et palestiniens, exerçant le même métier, acceptent ainsi de pleurer de rire, de crier ou de grimacer devant l’objectif de JR. Les portraits réalisés sont collés face à face, dans des formats monumentaux des deux côtés du mur de séparation et dans plusieurs villes alentours. Ce projet est une démonstration en images que l’art et le rire peuvent ensemble faire reculer les préjugés.


Avec WOMEN ARE HEROES, JR s’aventure en 2008 dans la Favela Morro da Providência de Rio de Janeiro, avec un plan audacieux en tête. Il veut y rencontrer les habitants et donner un visage aux femmes habituellement condamnées à l’anonymat. Elles sont les premières à souffrir de la violence liée au trafic de drogue tout en étant les plus vulnérables d’une société dont elles sont pourtant les piliers. Il décide alors de recouvrir les murs de la favela de leurs visages et de leurs regards.
Le projet WOMEN ARE HEROES, qui donnera son nom au documentaire sélectionné à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes en 2010, conduira JR au Kenya, au Liberia, en Sierra Leone, en Inde et au Cambodge.
JR place la génération des aînés au centre du projet


THE WRINKLES OF THE CITY. JR part à la rencontre de personnes âgées habitant des villes marquées par les grands bouleversements survenus au XXe siècle. En collant le portrait grand format de ces personnes ridées par la vie, JR superpose leur histoire personnelle et intime aux stigmates laissés par l’histoire sur les murs de ces villes. Pour ce projet, il a déjà voyagé à Carthagène, Shanghai, Los Angeles, La Havane et Berlin dont est présentée une sélection d’images au musée. La seconde guerre mondiale et le sort qui a été réservé à la ville de Berlin par les alliés a considérablement transformé la vie quotidienne des Berlinois et d’une partie de l’Europe pendant plus de 40 ans. Berlin est une métaphore du conflit qui a opposé ensuite l’Est à l’Ouest jusqu’à la chute du Mur de Berlin.


INSIDE OUT – CHACUN PEUT PARTICIPER (Mulhouse 2012)
En décidant d’imprimer le portrait de qui veut, JR fait don de son processus formel aux personnes du monde entier qui souhaite défendre une cause ou valoriser un combat. JR souhaite que les hommes assument publiquement ce qui compte pour eux. Plus de 200 000 personnes ont déjà fourni leur portrait pour participer au projet
INSIDE OUT. JR réussit en 2013 – il est le premier artiste à l’avoir fait – à couvrir Time Square de portraits au cœur de New York. Le portrait reste le moyen pour y parvenir. Ils sont envoyés sur le site internet du projet ou réalisées dans des cabines photographiques mobiles avant d’être collés par les participants eux-mêmes dans l’espace public. JR est devenu un imprimeur. L’idée va vite devenir un moyen d’expression politique: en Tunisie, les gens collent leur propre portrait par-dessus celui du dictateur; au Pakistan, les minorités dénoncent par le biais des photos INSIDE OUT les persécutions dont elles sont victimes; dans l’Arctique, un œil immense s’étale pour attirer l’attention sur la surexploitation de l’un des derniers écosystèmes encore intacts sur terre; aux États-Unis, les Indiens Lakotas placardent leurs tentes de portraits et à Berlin, de jeunes Russes manifestent contre l’homophobie qui règne dans leur pays.
Au Musée Frieder Burda aussi, les visiteurs peuvent se faire photographier dans une cabine photographique installée pour l’exposition et se joindre ainsi à ce projet artistique d’une ampleur inégalée.


UNFRAMED – L’ART SORT DANS LA RUE
Marseille, Bordeaux, Washington, São Paulo, Grottaglie dans le sud de l’Italie – le projet UNFRAMED a fait beaucoup voyager JR depuis 2009. Pour la première fois de sa carrière, il n’affiche pas ses propres photos, mais celles d’autres photographes connus ou anonymes. L’exposition montre des photos du projet réalisé à Vevey en 2010 et à Marseille, capitale européenne de la culture en 2013.
À Marseille dans le quartier de la Belle de Mai JR s’est intéressé à l’identité du quartier et a invité ses habitants à se pencher sur la mémoire de celui-ci en plongeant dans leurs albums personnels. Ces photos, anciennes ou actuelles, recadrées et agrandies ont formé une œuvre monumentale sur les façades du quartier. Elles transfigurent ces empreintes personnelles et plurielles de ce qui constitue une partie de l’histoire et de la mémoire collective de la Belle de Mai, quartier emblématique de la ville de Marseille.


Dans le cadre de la présentation au Musée Frieder Burda, UNFRAMED sera également présent à Baden-Baden. Le grand projet UNFRAMED BADEN-BADEN, occupant l’espace urbain de Baden-Baden, se penche sur l’histoire et de l’amitié franco allemandes. Dans la vieille ville, JR place le sujet dans un nouveau contexte en affichant des clichés historiques tirés d’albums privés et des archives municipales.
Pour ce faire, les citoyens de la ville de Baden-Baden ont été invités en amont à participer et à fournir des documents personnels. De tout temps, Baden-Baden a joué un rôle charnière entre l’Allemagne et la France. Le rapprochement hésitant des deux pays, qui furent des ennemis héréditaires durant des décennies, est ici littéralement palpable.


JR choisi pour recouvrir le Panthéon, pendant les travaux
Le président du CMN, Philippe Bélaval, a choisi de ne pas faire poser de bâche publicitaire pendant les travaux. Il a préféré commander une œuvre à un artiste français, dont il a révélé le nom, mardi 25 février. « Pour la première fois, les bâches d’un chantier d’un monument national deviendront le support d’une création artistique contemporaine, et non celui d’une campagne publicitaire lucrative », dit le CMN. Les coûts du projet doivent être pris en charge par un mécène anonyme.
Commissaire d’exposition : Patricia Kamp
Artsy JR

Musée Frieder Burda
Lichtentaler Allee 8b, 76530 Baden-Baden,
www.museum-frieder-burda.de
Téléphone : 07221/39898-0,
Télécopie: 07221/39898-30
Horaires d’ouverture : du mardi au dimanche 10h00-18h00,
fermé le lundi (sauf jours fériés)
Photos courtoisie musée Frieder Burda
photos de l’auteur 1 2 3 5

Les Ateliers de Dom POIRIER

 
 

Artiste en résidence durant trois mois au Musée des Beaux-Arts et au Musée Historique de Mulhouse, Dom POIRIER propose de porter un autre regard sur les collections des musées grâce à l’installation d’un studio photo. Le public est convié à y participer.Dom PoirierDom Poirier, c’est un peu oeil de lynx. Mais contrairement au personnage mythologique Lyncéen, il n’a pas le pouvoir de voir à travers les murs, mais sans doute celui de voir à travers les hommes. Reporter-photographe au journal L’Alsace, Dom Poirier ne se déplace jamais sans son objectif, derrière lequel il aime se réfugier. Il saisit l’instant à tout instant, sans mise en scène, à la recherche d’une émotion intacte. La belle quarantaine pas tout à fait assumée, le Dom Poirier est un animal craintif voire blessé… Etre sensible, à fleur de peau, épicurien gourmand et gourmet, fin mélomane, Dom Poirier se livre et se découvre à travers son art, qu’il choisisse la photographie, le graphisme, la vidéo ou la sculpture. Aujourd’hui, c’est une rencontre avec Dom Poirier le voyageur à laquelle je vous convie ».
Céline Beclher, Radio MNE
 
Dimanches 9, 16, 23 février de 14 h à 18 h Au Musée des Beaux-Arts
« Atelier Attitudes » En écho aux portraits de Jean-Jacques Henner,
Dom Poirier propose aux visiteurs de prendre la pose :
celle de la « Bergère »,
de « la Frileuse »,
de « la Dame au parapluie…
Activité gratuite sur inscription le jour même. Les photographies seront ensuite exposées lors d’un week-end de fin de résidence en avril.
Jean Jacques Henner
JEUNE PUBLIC
« Atelier de photographies à partir de la collection du Musée des Beaux-Arts »
26, 27 et 28 février 2014 pour les 7-12 ans – 14h à 17 h
Les enfants inventent des saynètes à partir des personnages de tableaux et découvrent la technique de la photographie en compagnie de Dom Poirier. Inscription obligatoire sur les trois jours 03 89 33.78.11 (de 13h à 18 h 30)
Ou par mail : myriam.deckert@mulhouse-alsace.fr
JJ Henner
MUSEE HISTORIQUE
La deuxième semaine des vacances scolaires, Dom Poirier propose un atelier de film d’animation au Musée Historique.
Renseignements et inscriptions au 03 89 33 78 10
ou cathy.frey@mulhouse-alsace.fr.

Bernard Plossu, On dirait le Sud

« En photographie, on ne capture pas le temps, on l’évoque. Il coule comme du sable fin, sans fin, et les paysages qui changent n’y changent rien. » Bernard Plossu


Bernard Plossu on dirait le sud
Saisies à travers les vitres d’un train, au gré de voyages en Italie, dans le sud de la France, en Espagne ou au Portugal, les images de Bernard Plossu  révèlent des impressions de paysages, des figures en mouvement, des rencontres fugitives, qui témoignent de ce regard constant du photographe sur la douceur de la matière et du mouvement. On effleure les saisons, les arbres vibrent, le vent murmure. Il voit les « paysages intermédiaires ».
La photographie rythme la vie de l’auteur qui capte les atmosphères, les sentiments devant un monde qui défile à l’infini. Ses vues du train sont presque toutes en noir et blanc. Certaines, rares, sont en couleur.
Mais ce sont plus que des photographies en couleur, ce sont des tirages Fresson, ces tirages au charbon, connus comme étant les seuls dont les couleurs ne disparaîtront jamais.
coproduction La Filature, Scène nationale – Mulhouse
C’est par cette exposition « On dirait le Sud » à la Galerie de la Filature, que démarre le Festival Vagamondes, jusqu’au dimanche 2 mars.
Bernard Plossu
Un petit fascicule accompagne l’exposition, dans lequel Philippe Schweyer gérant de Mediapop, (éditeur du magazine NOVO voir ici )   partenaire de l’évènement, interviewe le photographe. Il y raconte son bonheur de voyager en train, de ne jamais s’y ennuyer, son plaisir de découvrir les paysages, de les redécouvrir.
« J’aime la rapidité du train confrontée à la rapidité de la prise de vue, double vitesse, double intelligence nécessaire » Bernard Plossu.
BERNARD PLOSSU
Bernard Plossu
Né au Vietnam, nourri de la contre-culture américaine et de l’esthétique de la
Nouvelle Vague, Bernard Plossu souhaitait au milieu des années 50 devenir cinéaste.
Ce cinéphile averti et passionné sera dans les années 1960 photographe.
De 1960 à 1965, il fréquente la Cinémathèque où il voit les classiques de Dreyer, Bergman, Buñuel, Eisenstein, Bresson et bien sûr Truffaut, Godard, Jessua. Il s’intéresse également au Néoréalisme italien et au western. Il apprend l’image à travers le cinéma. C’est en photographe atypique et inclassable qu’il trace ainsi depuis le début des années 1960 son parcours en solitaire, en marge du reportage, de la photographie plasticienne et des modes pour être, nous dit-il, « de plain-pied avec le monde et ce qui se passe ».
Bernard Plossu
Pour ce cinéaste de l’instant donné, photographe du mouvement, la photographie est le moyen d’arrimer la pensée à une connaissance personnelle et physique du monde. Rencontres fortuites, stratégies furtives et rapides des sentiments…
Bernard Plossu nous montre à quel point on saisit le monde à travers le corps et le corps à travers le monde. À partir de 1987 et durant une quinzaine d’années, il parcourt à pied les étendues désertiques du sud de l’Espagne.
Bernard Plossu.
La rencontre avec ce nouveau « jardin de poussière » prolonge ses expéditions précédentes dans les déserts américains et du Sahara. Le vide, le silence nourri de clarté et d’errances fécondes, la solitude, la confrontation aux rythmes extrêmes de la nature relèvent du voyage initiatique qu’il filme et photographie comme une symphonie naturelle.
Bernard Plossu a tracé sa propre voie, construit sa propre grammaire photographique, fidèle à ses premières amours, refusant l’anecdote du vécu et le totalitarisme des inventaires. La photographie devient l’index de quelque chose de proche et d’ouvert à la fois, d’intime et d’impersonnel se faisant militante d’une démocratie sensorielle, où l’homme, la matière, le culturel et l’organique se juxtaposent.
Bernard Plossu
il propose un petit jeu aux visiteurs :
à nous, à eux de retrouver les lieux photographiés.
« La photographie c’est du cinéma, et le cinéma c’est de la photo. »
 
Des visites gratuites de l’exposition sont proposées sur inscription :
visite-atelier jeune public enfants dès 7 ans mercredi 5 février de 14h30 à 16h
* visite tout public mercredi 12 février de 18h à 19h
* visite pour des groupes à partir de 6 personnes tout au long de la saison *
* renseignements et réservations auprès de Marine Lacombe : T 03 89 36 28 34
ou marine.lacombe@lafilature.org

5 livres  édités avec des photos de Bernard Plossu sont en vente :
Far Out! (Textes et photos de Bernard Plossu)
De Buffalo Bill à Automo Bill (texte de David Le Breton)
Îles grecques mon amour (texte de Philippe Lutz)
L’amour de la marche (texte de Philippe Lutz)
Berlin 2005 (texte de Jean-Christophe Bailly)

chez 47°Nord, chez Bisey et à la Fnac.
Plus d’infos sur www.mediapop-editions.fr
NB : il est très difficile de photographier des photos
que Bernard Plossu me pardonne.
Je vous conseille d’aller voir l’exposition, de prendre le temps, afin d’apprécier  pleinement les photos de l’artiste
 

COMMITMENT #3 : LE FOCUS AFRIQUE DU SUD

COMMITMENT #3 :
Filature
DAVID GOLDBLATT, MIKHAEL SUBOTZKY, JODI BIEBER depuis le 5 novembre au dimanche 22 décembre 2013 à la Filature de Mulhouse.
Une programmation en 3 volets, 3 lieux, 2 villes présentée par
La Chambre, Le Maillon et La Filature
du 18 octobre au 22 décembre 2013 au mardi
LE FOCUS AFRIQUE DU SUD
Après une Saison française en Afrique du Sud en 2012, c’est au tour de la France d’accueillir la Saison sud-africaine à travers tout le pays. La Filature ne pouvait rester étrangère à cette manifestation. Une occasion inédite pour nous de découvrir le dynamisme de la culture et de la société contemporaine de cette puissance émergente. Outre Mamela Nyamza qui sera accompagnée de jeunes danseurs issus du quartier de Soweto, La Filature accueillera la célèbre Handspring Puppet Company ainsi que COMMITMENT#3, l’exposition dédiée à trois générations de photographes sud-africains qui disent leur fascination pour Johannesburg et envisagent l’image comme un engagement.
Commitment a pour vocation de présenter trois générations d’artistes sud-africains qui ont en commun de porter un regard sans concession sur la ville de Johannesburg. Les trois expositions qui composent ce programme à La Chambre, au Théâtre du Maillon et à La Filature présentent des auteurs qui ont chacun un engagement et un positionnement social et politique affirmés, et qui dessinent ensemble une image de la ville à la fois humaine et contrastée.
David Goldblatt (né le 29 novembre 1930 à Randfontein dans le Transvaal en Afrique du Sud), au sein d’une famille d’origine lituanienne, est un photographe sud-africain.
David Goldblatt
David Goldblatt a photographié pendant des décennies le paysage politique d’Afrique du Sud, portant un intérêt particulier pour l’histoire de son pays.
Depuis les années 1960, il a ainsi observé l’évolution sociale et politique de la société sud-africaine, explorant la relation entre les individus et les structures dans lesquelles ils vivent. Il a notamment saisi et analysé au travers de ses photographies l’intersection entre la terre, ses habitants et ses valeurs, dévoilant les origines, la complexité et les nuances de la société sud-africaine.
Ses photographies ont apporté un témoignage de la vie quotidienne en Afrique du Sud non seulement sous l’Apartheid mais aussi depuis la fin du régime ségrégationniste.
Mikhael Subotzky est né en 1981 au Cap, il vit et travaille à Johannesburg.
Mikhaël Subotzky
Dès ses années d’étude, il développe un travail photographique avec des détenus qui fait de lui un « militant visuel ». L’ouvrage Beaufort West rend compte de son travail à l’intérieur et à l’extérieur d’une prison, située sur un rond-point au centre de l’agglomération, et fait apparaître les importantes disparités sociales. En collaboration avec Patrick Waterhouse, il réalise un travail d’une grande cohérence autour de l’immeuble de Ponte City à Johannesburg, avec une très forte implication personnelle dans l’échange avec les locataires. Résidant dans cet immeuble, il photographie successivement des habitants dans l’ascenseur, sur leur palier de porte, chez eux, puis photographie Johannesburg depuis leurs fenêtres.
À l’occasion de son exposition itinérante organisée en Afrique du Sud par la Standard Bank, il a publié l’ouvrage Retinal Shift, proposant une réflexion sur son travail de photographe et l’acte même de voir et d’être vu, qu’il inscrit dans l’évolution de la société sud-africaine. Le regard sans concession qu’il porte sur le monde qui l’entoure explore les modes de narration de la photographie humaniste.
Jodi Bieber fait ses études au Market Photography Workshop fondé par David Goldblatt à Johannesburg. Elle débute sa carrière en 1993 en travaillant pour le journal sud-africain The Star. En 1996, elle intègre la Joop Swart Masterclass.
Jodi Bieber 2
Depuis 1996, outre une collaboration régulière avec le New York Times, elle s’est attachée à photographier les gens de son pays en marge de la société. Sa première exposition
« Mon Afrique du Sud. 1994-2001 », présentée lors du festival Visa pour l’image 2002 à Perpignan, offre un premier regard sur ce travail. Elle le concrétise véritablement par la publication d’un livre en 2006, Between Dogs and Wolves. Growing Up With South Africa, paru en France aux Éditions de l’œil sous le titre Entre chiens et loups. Grandir avec l’Afrique du Sud.
Jodi Bieber1
Son dernier projet, intitulé Soweto (South Western Township) du nom de l’une des banlieues noires les plus pauvres d’Afrique du Sud, a également fait l’objet d’un livre publié en 2010. Polka Magazine l’a présenté dans son n°8 [1].
Aujourd’hui, elle donne aussi des conférences au Market Photography Workshop, la formation qu’elle a elle-même suivie, ainsi qu’au London College of Communication, à l’université de Westminster et à l’école du Centre International de la Photographie (ICP) à New York.
Jodi Bieber
Au cours de sa carrière, Jodi Bieber a remporté huit fois le World Press Photo Award. En 2011, elle décroche le prix dans la catégorie « Portrait » avec une photographie très forte parue en couverture du Times magazine le 1er août 2010[2]. Il s’agit d’un portrait montrant une Afghane, Bibi Aïsha, le visage mutilé par son mari pour avoir quitté leur domicile. Laissée pour morte après cette agression, le nez et les oreilles arrachés, la jeune femme est sauvée par l’armée américaine et vit désormais aux États-Unis.
difficile de prendre des photos de photos

ArtShaker avec la Fondation Beyeler

 
Ça secoue ! L’application ArtShaker de la Fondation Beyeler stimule le sens artistique et la créativité

Mon musée privé préféré se met au goût du jour, avec l’application ArtShaker,
la Fondation Beyeler présente pour la première fois un instrument interactif pour le traitement d’images. Inspirée de courants artistiques comme le cubisme ou le pop art, la vingtaine de filtres de cette application transforme vos propres photos ou les images que vous choisissez en chefs-d’œuvre d’une grande originalité.
Cette application pour iPhone et iPad est disponible dès à présent dans l’AppStore et peut être téléchargée gratuitement. La créativité de chacun est mobilisée pour transformer le quotidien en images fascinantes ou farfelues.

Votre portrait dans le style cubiste? Votre vedette préférée à la manière du pop art ? Votre jardin, comme si les impressionnistes l’avaient dessiné ? Avec l’application ArtShaker, le musée d’art le plus visité de Suisse propose pour la première fois un instrument interactif destiné à tous les esprits imaginatifs et créatifs. Avec plus de 20 filtres que l’on peut ajouter à ses photos personnelles ou à des reproductions photographiques d’œuvres d’art, l’application remixe et arrange les images différemment grâce à des effets de couleur, de forme, de lumière et de composition, à l’aide de petites secousses ou de légers mouvements sur des axes différents. « Secouer » deviendra rapidement un geste typique des utilisateurs d’ArtShaker.
L’application ArtShaker existe en quatre langues : allemand, français, anglais et italien. L’application ArtShaker est disponible dès à présent dans l’AppStore et peut être téléchargée gratuitement.

logo de l’application ArtShaker ; deux possibilités de créations toutes simples à partir de la toile de Vincent van Gogh, Champ de blé aux bleuets, 1890, Huile sur toile, 60 x 81 cm ; Fondation Beyeler, Riehen/Bâle, Collection Beyeler ; (ci-dessus) :Portrait du chien Velimir Miro von Tuxedo aka Smitti par Riba Mann, Portrait de Quinta (Fox Terrier), paysage alpin avec vache
 
Si la chance vous sourit, vous gagnerez un week-end artistique à Berlin, cinq écouteurs « Beats by Dr. Dre » (un par gagnant) ou dix bons d’achats chez H&M d’un montant de 100 CHF (un par gagnant). La date limite de participation au concours a été fixée au 29 novembre 2013 : dépêchez-vous de télécharger l’application !
En combinaison avec vos propres photos, les plus de 20 filtres disponibles, inspirés de styles artistiques rendus célèbres par des peintres comme Picasso, Monet ou Warhol, offrent d’innombrables possibilités créatives et permettent de réaliser des milliers de nouvelles images. L’application livre également d’intéressantes informations sur de nombreux artistes et sur les principaux styles artistiques du XXe siècle.
Une initiation ludique à l’art et à l’histoire de l’art, qui stimule la créativité de chacun d’une manière amusante et interactive. À l’image de l’ouvrage à succès « L’art, c’est quoi ? », publié en quatre langues en 2012 et salué par The Art Newspaper comme l’une des meilleures publications de l’année, l’application ArtShaker a vu le jour en collaboration avec l’équipe de Médiation artistique de la Fondation Beyeler et avec le soutien d’UBS – partenaire de la Médiation artistique pour les familles et les jeunes.
La Fondation Beyeler de Riehen/Bâle organise régulièrement de grandes expositions de représentants majeurs de l’art moderne et contemporain ainsi que des présentations de la légendaire Collection Beyeler, qui comprend environ 250 œuvres de Van Gogh, Monet, Cézanne, Picasso, Rothko, Bacon et de bien d’autres grands noms de l’histoire de l’art.
Pour accompagner ces expositions, le musée propose un programme varié de manifestations avec des visites guidées, des entretiens d’artistes, des concerts et des ateliers.
Le 20 octobre 2013, dans le cadre du Dimanche en famille organisé à l’occasion de la nouvelle exposition « Thomas Schütte », la Fondation Beyeler proposera, en plus d’un jeu dans le musée et d’ateliers pour les enfants et les familles, le premier atelier consacré à l’application ArtShaker.
La page Facebook de la Fondation Beyeler présentera en continu les plus belles images réalisées avec l’application ArtShaker.

Sommaire de septembre 2013

 
Festival Musica : Robert Cahen – vidéos et installations

04 septembre 2013 : Le mystère du roi bleu de Max Ernst
07 septembre 2013 :  les aventures de la vérité
10 septembre 2013 :  Photographes en Alsace 2013
19 septembre 2013 :  Figures du pouvoir – Olivier Roller
26 septembre 2013 :  Roux et rousses – photographies de Geneviève BOUTRY

Roux et rousses – photographies de Geneviève BOUTRY

Le musée des Beaux Arts de Mulhouse expose  jusqu’au 3 novembre 2013
Roux et rousses – photographies de Geneviève BOUTRY

Roux et Rousses – Geneviève Boutry BA Mulhouse

Après une carrière de comédienne et de violoncelliste, Geneviève Boutry se consacre depuis 1986 à la photographie. Mais son passé théâtral marque son travail artistique puisque beaucoup de ses photographies sont « mises en scène » ou suggèrent un univers onirique, comme sa série des « Métamorphoses ».
Roux et Rousses Geneviève Boutry

En 1988 elle avait déjà proposé une exposition sur la thématique des roux et des rousses mais avec des œuvres qui suggéraient un monde baroque, presque surréaliste. Plus de vingt ans après, elle revient sur ce sujet pour rendre encore hommage aux roux et rousses car selon elle les mentalités n’ont pas évolué. Ses portraits proposent d’ouvrir le débat sur la différence et le « racisme » qui peut en découler.
Roux et Rousses Geneviève Boutry

« Ce thème de la rousseur est un thème universel et fédérateur car il parle de la minorité et de la différence. ( 2 % dans le monde) Il traite également de l’exclusion. Les roux se sentent bien ensemble mais souvent sont appréhendés comme une caste à part. Ils exercent à la fois fascination et répulsion ». Geneviève Boutry
Geneviève Boutry a une  vraie peau de rousse et en arbore la chevelure …
Une cinquantaine de photographies argentiques sont exposées. Des portraits « sérrés » qui captent l’intériorité de chaque personne côtoient des portraits « mis en scène » en fonction de l’histoire personnelle de chacun et de la magie de l’instant présent. Le décor est souvent la nature, thème cher à Geneviève Boutry qui révèle fort bien la couleur rousse.

Le choix du cadrage s’effectue à la suite d’échanges entre l’artiste et ses modèles (qu’elle aborde dans la rue ou les bistrots) qui deviennent pour beaucoup « presque de la famille » tant les rencontres ont été riches. C’est aussi  pour cela qu’un film témoignage participe à l’exposition, où certains parlent de leur rapport à la rousseur.
Geneviève Boutry raconte avec bonheur son démarrage dans les arts plastiques et la photo en particulier avec les :
Dames-pipi
C’est une aventure qui a commencé à Bruxelles en 1986 et qui s’est poursuivie jusqu’en 1988 “ Je suis descendue dans les coulisses du monde. Je suis allée voir celles qu’on ne voit généralement pas, celles sur qui on ne s’attarde pas, à qui on veut échapper surtout ”. Je me suis retrouvée actrice et observatrice de ces femmes qui me faisaient découvrir leurs passions et leurs fantasmes.
Genevive Boutry avait invité  au vernissage ses modèles, qu’elle avait rencontré un peu au hasard, par le bouche à oreille, et les DNA, essentiellement de notre région l’Alsace, mais aussi dans les Vosges. Cela a occasionné un spectacle d’une multitude de dégradés de roux et de rousses, de tous âges
Un livre sera publié sur le sujet en 2014.
Elle est passé des photos couleurs, au noir et blanc, puis retour à la couleur craquelée, qui va jusqu’à l’abstraction, en 3 ans.
Xavier Fauche et Maryelle Kolopp – exposition les Roux et les Rousses de Geneviève Boutry, musée des BA de Muljouse

On pouvait y cotoyer des personnalités telles que Xavier Fauche, auteur de :
Roux et rousses : Un éclat très particulier ainsi que Rouquins, Rouquines.
et Maryelle Kolopp,
qui a écrit une thèse : les Roux : Mythes et Réalités.
Cette exposition fait partie de l’édition 2013 de « Photographes en Alsace ».
En écho à cette exposition, le Musée des Beaux-Arts propose un accrochage spécifique d’œuvres de ses collections représentant des roux et des rousses, dont de magnifiques portraits de Jean-Jacques Henner, mais aussi des toiles de Luminais, Benner etc.

 

Jean Jacques Henner

                                                              La Frileuse 1904
Jean Jacques Henner était le peintre des rousses et roux par excellence, voir l’exposition de Francis Alÿs des Fabiola à Bâle par le Schaulager.
 
Jeudi 17 octobre 18 h 30 –  Conférence
« De la rousseur dans l’art »
par Joël Delaine, conservateur du Musée des Beaux-Arts de Mulhouse
 
 
20 octobre
14 h prises de vue
Geneviève Boutry invite toutes personnes rousses de Mulhouse et d’ailleurs à se faire photographier. Seule nécessité posséder une adresse mail pour recevoir le cliché.

15 h lecture vivante « les rouquins » de Jean laude Grumberg
15 h 30 points de vue
l’artiste invite les blonds, bruns et roux à débattre du sujet : être roux aujourd’hui ?

 
Photos de l’auteur

Figures du pouvoir – Olivier Roller

Pour ses 20 ans, la Filature de Mulhouse a organisé une grande fête.
Dans la galerie, l’invité est le photographe Olivier Roller  jusqu’au 27 octobre 2013.

Olivier Roller et Robert Cahen

Après des études de droit et de sciences politiques, Olivier Roller devient le photographe spécialisé dans le portrait d’hommes et de femmes de pouvoir.

Le pouvoir est ce vieux rêve de défier le temps,
sachant que le temps sera plus fort *

Il propose une fresque photographique, décrivant le pouvoir en ce début du 21e siècle, par les individus qui l’incarnent. Une série de portraits où se mêlent politiques, financiers, publicitaires, intellectuels, acteurs ou encore empereurs romains ; mais aussi sa mère, symbole du pouvoir familial, et lui-même, dans des autoportraits qui explorent la relation du photographe à son modèle. Un travail sur l’incarnation du pouvoir, sa pérennité, sa décadence, sa transmission, sa finalité dérisoire et vaine.

Tout visage est un théâtre des apparences
Et le pouvoir est par excellence la représentation *

 Il est fasciné par les gens de pouvoir, qu’il peut observer lorsqu’il les photographie. Il pense qu’ils imaginent inconsciemment qu’à travers leur action, ils marqueront l’histoire, qu’ils ont la peur de la mort, plus développée que chez le commun des mortels. Il trouve cela profondément humain.
Lui même avoue qu’il prend le pouvoir sur ses modèles, puisqu’il se place sur ses photos, à côté de son modèle, avec son crâne rasé et son regard halluciné, comme une signature.
 

L’homme de pouvoir sait qu’il a perdu

2 vidéos permettent de voir de quelle manière l’artiste approche et apprivoise ses modèles afin d’en révéler le meilleur et le plus vrai d’eux-même, lorsqu’ils ont grimpé jusqu’à son studio. Il les dépouille de leurs oripeaux, pour les rendre au naturel.

Photo de la photo d’Olivier Roller avec Bernard Henri Levy

Une vidéo de  de François Hollande, (autorisation d’Olivier Roller) montre en 2 minutes 30, comment il maîtrise son modèle, homme de pouvoir par excellence, dont le temps est minuté, qu’il magnifie. Il montre aussi, ceci en 30 mn la confection, telle une parade de séduction, en paroles, par gestes, pour aboutir au portrait de Mercedes, femme de pouvoir.
Tous les hommes lorsque vous les avez en face de vous, sont  soumis à mon cadre humain, je leur parle (beaucoup), je les touche, ainsi il montre un autre aspect de la personne publique.*
photo de la photo d’Olivier Roller

 
Robert Cahen égrène  sur un écran rose « des mots doux pour la Filature »
 * texte d’Olivier Roller
photos de l’auteur

Photographes en Alsace 2013

Photographes d’Alsace 2013.

Ils sont 7, symbole d’esprit, de connaissance, d’analyse, de recherche, les photographes de l’Atelier Nomade, exposent sous le commissariat de Paul Kanitzer, qu’on ne présente plus. C’est la galerie Hors Champs, rue Schlumberger à Mulhouse qui leur permet ce déploiement, jusqu’au 29 septembre.

C’est une association informelle d’amis, amateurs passionnés par le même « objectif » cela va de soi, l’appareil photo. Ils se réunissent de temps en temps pour confronter leurs recherches, leurs expériences, chacun ayant une particularité bien personnelle.

La plupart proposent le noir et blanc, témoignage social, humaniste et questionnement citoyen. Ce qui donne une belle cohérence entre les différents sujets présentés.

Bernard Bay « quiet people in towns »


Pour ce tirage en numérique le Mulhousien n’est pas allé, très loin, à la recherche des lieux de vacances et de loisirs en milieu urbain, il a immortalisé des personnages calmes, sans violence, selon son goût.

 

Pascal Bichain “photophone”


Une photo par jour avec son téléphone
sous le titre « Photophone ». 112 photos dont 366 ont été tirées, pour une année bissextile,  au rythme d’une photo par jour pendant un an, il a construit une manière de journal intime en noir et blanc. C’est une lassitude de la complexité des appareils photos qui l’a amené à utiliser son téléphone, un challenge intéressant.

François Carbonnier « Sténopés-0613 »


Technique photographique ultra simple,  un boîtier, un trou, pas de pile, pas de viseur, il retourne aux origines de la photographie et propose notamment des paysages vus sous des angles inattendus. Maniéré mais passionnant,
il a photographié des endroits de Mulhouse, avec des effets très particuliers, qu’il nous propose de reconnaître.

Jean-Jacques Delattre « Moi, jeux »


Une série sur le jeu, des joueurs dans leur distractions quotidiennes, leur addiction. Pendant quelques heures dans un café proche d’une gare à Lyon, il a observé des joueurs. Unité de temps et d’action, où la couleur rouge souligne l’intensité.

Luc Georges « l’attente »

 

Longtemps il a donné son regard à la pub.
Son reportage sur la vie des gens, est un travail de mémoire. Aujourd’hui, c’est le social qui le passionne. « L’attente » ou des portraits d’habitants dans un immeuble promis à la démolition.

Sylvain Scubi « Strasbourg mai 2012 »

Il fut de la première édition de «PenA». Traversant la vie comme un baroudeur, il aime être «dans les gens» ainsi dans «Strasbourg, mai 2012», une manifestation de gauche.
En noir et blanc, surgit du hasard, dans la bonne tradition française, sur le vif, spontané, à la Cartier Bresson.

Renaud Spitz « Cambodge S21 »


Une série Sortie de sa photothèque, de 76/79, un musée de la prison.
Le Cambodge est un pays superbe mais c’est aussi une terre marquée par les terrifiants Khmers rouges. « Cambodge S21 » ou le retour dans une ex-prison de sinistre mémoire, cela nous ramène aussi à Ai WeiWei.
Ils seront tous  au Lézard de Colmar à partir du 14 septembre.

 

Jusqu’au 29 septembre

Galerie Hors Champs, 14 rue Schlumberger
68200 Mulhouse
du mercredi au samedi de 13 h 30 à 18 h 30
que les photographes me pardonnent mes photos d’amateur