Art Paris, Fragiles utopies

Deux thématiques :
Fragiles utopies. Un regard sur la scène française
Art & Craft
Deux secteurs :
Solo Show
Promesses

 « Les arts visuels n’ont pas pour seules fonctions de représenter ou décorer. Ils proposent également des modèles pour la perception, pour la pensée, pour l’action : des utopies en construction. Celles-ci peuvent s’incarner dans toutes les formes et tous les mediums, mais, dans une période marquée par le doute et la fin des grands systèmes, elles prennent souvent un caractère provisoire, précaire : ce sont des utopies fragiles. »
Éric de Chassey, directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art, professeur à l’École normale supérieure de Lyon et commissaire d’expositions, livre sa vision de la scène hexagonale à travers une sélection de 21 artistes parmi les galeries participantes sur le thème Fragiles utopies.

 

Du 4 au 7 avril 2024, Art Paris réunit 136 galeries d’art moderne et contemporain de 25 pays. À la fois régionale et cosmopolite, cette 26e édition présente une sélection de 17 solo show. Disséminées au sein de la foire, ces expositions individuelles permettent au public de découvrir ou redécouvrir en profondeur le travail d’artistes modernes, contemporains, ou émergents.

SOLO SHOW
Les historiques

Parmi les historiques, la galerie Patrice Trigano rend hommage à Jean Hélion (1904-1987) à l’occasion de la rétrospective au Musée d’Art Moderne de Paris qui retrace le parcours de ce peintre qui fut un pionnier de l’abstraction dans les années 1930 avant d’évoluer vers une figuration personnelle.

La galerie Capazza dédie un mini-rétrospective aux pionniers de la céramique contemporaine française, Jacqueline (1920-2009) et Jean (1913-1992) Lerat, dans le cadre du focus Art & Craft confié à Nicolas Trembley.

La galerie JP Ritsch-Fisch propose un solo show de l’artiste italien Carlo Zinelli (1916-1974), figure emblématique de l’art brut. 

Les contemporains

Du côté des contemporains, la galerie Modesti Perdriolle réexplore l’œuvre de Samantha McEwen, artiste anglo-américaine née en 1960 à Londres, proche de Keith Haring et de Jean-Michel Basquiat, en réunissant des œuvres exceptionnelles des années 1980 à nos jours.

La galerie Huberty & Breyne consacre un solo show à Gilles Barbier en dévoilant quatre séries étroitement liées dont « Still memories », « still man »,
« Equilibrium » et « Entre les plis les souvenirs »,

tandis que Nil Gallery propose une exposition individuelle de Fathi Hassan, premier artiste à représenter l’Afrique à la Biennale de Venise en 1988,  intitulée Goodbye Nubia.

Au fil de ma visite

« Le temps est venu de ralentir le regard » Eric de Chassey
le président de l’Institut national de l’histoire de l’art, conseillant de se pencher sur des créateurs négligés faute d’appartenir au catalogue des standards de l’art contemporain. Le charme d’Art Paris est justement de faire émerger le travail singulier.
C’est ainsi que le juif errant de Gérard Garouste, personnage étrange, à la fois inquiétant et familier, est résumé en un mot « Guer », tiré du langage biblique originel, à la Galerie Templon.

Dans la même galerie, un jeune tireur à l’arc, Timo du belge Hans Ob de Beeck pointe sa flèche vers  une toile de prunier de Philippe Cognée.

Immense, rougeoyant. Impossible de rater le Bouddha de Yan Pei-Ming sur le stand de Rodolphe Janssen marchand bruxellois.

Les 3 grâces d’Adel Abdessemed ne manquent pas d’attirer mon regard à la
Galeriacontinua

Conclusion

Il y avait une place à prendre depuis la disparition de la FIAC en 2022. Sans s’épuiser à concurrencer Paris+ par Art Basel, Art Paris se veut ouverte mais ancrée. « Nous représentons la voix française, qui n’est pas une voix chauvine », dixit , Guillaume Piens.

Les exposants tricolores peuvent y défendre des artistes d’ici, sans craindre de paraître franchouillards. Les enseignes en région, comme Oniris (Rennes) ou Catherine Issert (Saint-Paul-de-Vence, dans les Alpes-Maritimes), n’ont pas à s’excuser de n’avoir pas de succursales à Londres ou à Shanghaï. Et, pour le jour de l’ouverture, les cartes VIP sont accessibles à tous les collectionneurs sérieux, sans qu’ils aient besoin de justifier de plusieurs millions d’euros d’achats comme les « high net worth individuals », ces ultrariches courtisés à Miami, Bâle ou Hongkong.
Rendez-vous est donné à l’année prochaine, fort de la réussite et de la fréquentation de ce millésime.

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.