Sommaire du mois de mars 2018

Anselm Kiefer, le Jardin de Klingsors, 2015-2017

01 mars 2018 : Le « trésor Gurlitt » au Kunstmuseum de Berne
02 mars 2018 : Etre moderne : le MoMA à Paris
08 mars 2018 : Journée de la femme
10 mars 2018 : The Live Creature à la Kunsthalle de Mulhouse
11 mars 2018 : La rétrospective de l’oeuvre de César
16 mars 2018 : RE-SET : assimilation et transformation dans la musique et dans les arts visuels depuis 1900
20 mars 2018 : La Picasso Story au Kunstmuseum de Bâle
23 mars 2018 : L’évasion photographique – Adolphe Braun
28 mars 2018 : Anselm Kiefer, Für Andrea Emo

L’évasion photographique – Adolphe Braun

Une découverte, l’œuvre d’Adolphe Braun d’une dimension
extraordinaire, un pionnier au 19e siècle.

La guerre est terminée depuis quelques mois à peine pendant
l’hiver 1870/71, des milliers de soldats sont morts de faim
et de froid. Adolphe Braun est alsacien et photographe.
Il a installé son appareil à plaques et à immortaliser les vestiges
de cette guerre franco-allemande. Les prises de vue montrent
le vide laissé par les pertes.
Il a été certainement très surpris par la guerre, mais il n’a
pas été mobilisé, il n’a pas participé lui-même au combat.
Ses fils Gaston et Henri Brown en revanche oui beaucoup.
Henri Brown son fils est né est mort plus tarder à la suite
d’une blessure de guerre.

Sur une photo on voit Henri, Gaston et leur cousin
qui posent fièrement  juste après la guerre.
Ils étaient en tout, environ 15 000 soldats, la moitié d’entre
eux sont morts pendant les six mois d’hiver suivants,
qui ont été très froids et très violents.
On voit très bien, que la guerre est passé par là,
et quand en tant que français les images devaient de
véhiculer un certain patriotisme.
Des centaines de clichés se trouvent aux Etats Unis,
en Allemagne, mais surtout en France au
musée Unterlinden de Colmar.
On y préserve de précieux albums qu’Adolphe Braun
a confectionné pour l’empereur Napoléon III.
Ce dernier appréciait tellement son travail qu’il lui a octroyé
le titre de « photographe de sa Majesté l’Empereur »
Par le format, l’état de conservation et le poids on se rend
compte que ces ouvrages n’ont pas pu être consultés
fréquemment, ni trop souvent manipulés, ni notés.
C’est une grand chance que l’on peut consulter aujourd’hui
ces trésors qui ont été cachés très longtemps.
Qui était Adolphe Braun ?
13 juin 1812 Naissance à Besançon, En 1822 la famille Braun
déménage à Mulhouse, ville dont elle est originaire.
1828
Entame sa formation de dessinateur à Paris.
1834
Mariage à Paris avec Louise-Marie Danet.
Ouvre son premier atelier de dessin à Paris mais rencontre des
difficultés financières.
1842
Publie un « Recueil de dessins servant de matériaux,
destinés à
l’usage des fabriques d’étoffes, porcelaines,
papiers peints […]
».
Ces lithographies peintes à la main sont offertes à la Société
Industrielle de Mulhouse afin de renouveler les modèles de
convention utilisés par les dessinateurs dans les manufactures
de toiles imprimées.
Ce cliché de 1857, est l’un des rares où l’on peut voir, ce pionnier
de la photographie.
à droite
Adolphe Braun,
L’exposition universelle de 1855 rend cet alsacien célèbre à Paris.
Il expose des fleurs photographiées, 350 photos le jeune média
offre un aspect magique et nouveau. La grâce des fleurs et leur
délicatesse sont rendus d’une manière exquise et les visiteurs
s’extasient.
Panoplie de gibier, le photographies ont trouvées leur public,
mais pas encore leur marché.
Ce sont des tirages grand format par contact, ce qui veut dire
que la plaque de verre est exactement de la même dimension que le
négatif, à savoir 80 cm par 60.
Ce qui est intéressant ne pouvait absolument pas commercialiser
ses photos.
Elles atteignent des prix trop élevés pour l’époque, environ 50,00 Fr.
somme pour laquelle on pouvait acquérir facilement une toile
de bonne qualité d’un peintre pas trop connu.
Pour l’opinion publique les photographes n’avaient pas du tout
le statut d’artiste à l’inverse des peintres.
A voir le trophée de chasse de Claude Monet à côté de la nature morte.
Cette photographie de Braun a été prise en 1862, il s’agit
du château de Chillon sur les rives du lac de Genève, quelques années
plus tard Gustave Courbet a peint le même décor à partir du
même point de vue. En 1871, cette photographie signée Adolf Brown
montre des ruines du palais des Tuileries à Paris elle a servi de modèle
à un tableau de Meissonnier.
L’entreprise Adolf Brown connaît une grande notoriété à partir
du moment où il dépose le brevet du procédé du tirage au charbon
avec sélection des pigments de couleurs.
En 1883 il obtient l’exclusivité pour les droits pour les œuvres
du musée du Louvre. Suivent 33 000 reproductions.
Il photographie même le plafond de la Chapelle Sixtine, peint
par Michel-Ange.

Pour ce faire outre l’autorisation du pape qui lui accorde
un « Permessso » il fait construire un échafaudage mobile qui
lui permet de circuler librement à l’intérieur de la Chapelle et
de l’Eglise.
A partir de cet échafaudage il a pu photographier les détails de
chaque personnage. Ainsi il a pu faire des études qui éclairent
la manière de peindre de Michel Ange et qu’il a ensuite publiées
séparément.
L’entreprise familiale reprise par ses fils nous promet encore
de belles découvertes comme ce Panoramas des Alpes qui compte
aujourd’hui parmi les photographies paysagères les plus
impressionnantes du 19 e.
La beauté artistique de ses reproductions est indéniable, il fournit
un accès immédiat à ses décors. Ces clichés de montagnes sont
sans fin et il apparait toujours de nouveaux décors fascinants.
Soucieux de ne pas voir disparaître une mémoire photographique
et industrielle, Pierre Braun, arrière-petit-fils d’Adolphe Braun,
démarche en vain les milieux mulhousiens et le ministère des
Affaires culturelles. En 1968, il donne au Musée Unterlinden
la partie du fonds photographique de la société Braun consacrée
aux paysages et aux portraits. Les photographies de fleurs
et d’oeuvres d’art – négatifs et tirages – sont cédées au Musée
d’Impression sur Etoffes de Mulhouse tandis que le
département du Haut-Rhin reçoit les tirages et les plaques des
photographies d’oeuvres d’art. Depuis 1994, les plaques sont
conservées dans des locaux provisoires à Wesserling (Haut-Rhin) ;
les tirages ont été déposés en 1987 au CERARE (Centre Rhénan
d’Archives et de Recherches Economiques) puis en 2009
aux Archives municipales de Mulhouse.
Le don originel de 1968 comportait 20 000 négatifs
sur plaques 
de verres au collodion et quelques centaines
de tirages anciens
.
De 1976 à 1998, il s’est enrichi d’albums et de tirages isolés donnés
par d’anciens employés de la société Braun.
Cette politique d’acquisition a pu être menée grâce à
Christian Kempf,

Dr Ulrich Pohlman et Christian Kempf,
photographe et collectionneur

photographe et collectionneur établi à Colmar, qui a été
l’intermédiaire exclusif entre les donateurs et la
Société Schongauer, gestionnaire du Musée Unterlinden.
Avec près de 150 mètres linéaires d’objets photographiques,
le fonds photographique du Musée Unterlinden rassemble
10 500 plaques
de verre et 55 000 tirages issus de la société
Braun, 20 000 plaque de verres et 112 000
tirages issus de la société Mayer & Pierson.
Cet ensemble, désigné sous le nom de
« fonds Braun », émane donc en réalité de deux
grandes sociétés photographiques françaises
distinctes jusqu’en 1876.
Les 2 commissaires devant l’affiche du Cervin et le lac Riffelsee
Raphaël Mariani (Unterlinden) et le Dr Ulrich Pohlman ( Münschner Stadtmuseum)
expo Adolphe Braun

Exposition à découvrir, un parcours thématique en 10 sections
au musée Unterlinden de Colmar
« L’évasion photographique – Adolphe Braun », réalisée
d’après une exposition originale conçue par le
Stadtmuseum de Munich.

Jusqu’au 14 mai 2018
www.musee-unterlinden.com
Directrice du Musée Unterlinden
Pantxika De Paepe, conservateur en chef
Horaires :
Lundi, Mercredi 10-18h
Jeudi 10-20 h
Vendredi – Dimanche 10-18h
Mardi : fermé
À partir du 30.03. :
Lundi, Mercredi 9-18h
Jeudi 9-20h
Vendredi – Dimanche 9-18h
Mardi : fermé
Tarifs :
Plein / 13 € – Réduit / 11 €
Jeunes (12 à 18 ans et étudiants – de 30 ans) /8 €
Familles / 35 €
Gratuit / moins de 12 ans
Passmusées
certaines photos courtoisie du musée Unterliden

La Picasso Story au Kunstmuseum de Bâle

Jusqu’au 12.08.18 au Kunstmuseum de Bâle
Cette histoire singulière débute par une catastrophe.
Le 20 avril 1967, un avion de la compagnie charter
bâloise Globe Air s’écrase sur l’île de Chypre, provoquant
la mort de 126 personnes et la faillite de Peter Staechelin,
propriétaire de la compagnie. Pour payer ses dettes, il vend
quatre oeuvres d’art achetées par son père, dont un van Gogh.
Mais quand il annonce vouloir aussi vendre les deux tableaux
de Pablo Picasso, « Les Deux frères » et
l’« Arlequin assis »
Choqués par le projet de vente, le musée ainsi qu’une
grande partie des citoyens de Bâle s’efforcèrent d’obtenir
un droit de préemption.

Grâce à une vaste campagne de collecte de fonds, dont la
légendaire « Bettlerfest », 2.4 millions de francs furent
rassemblés.
Contre le montant de 6 millions de francs qui devait
provenir des comptes publics, le référendum fut saisi:
avant la votation, la ville entière débattit durant des semaines
de la valeur de l’art moderne et particulièrement des oeuvres
de Picasso
En décembre, l’électorat bâlois approuva la coquette somme par
un résultat qui fut pour beaucoup surprenant.

Picasso avait suivi les évènements depuis la commune française
de Mougins. Après le succès du vote, il invita le directeur du
Kunstmuseum Basel, Franz Meyer, dans son atelier. Ravi de
l’enthousiasme de Bâle à l’égard de son art, il offrit à la ville,
pour cette occasion, quatre autres de ses oeuvres.
La mécène Maja Sacher-Stehlin fut également inspirée
par l’engagement des citoyens de Bâle et fit don au musée
d’une importante toile cubiste de Picasso en guise de cadeau
de Noël.
En 1968, les sept nouvelles oeuvres de l’artiste purent être
présentées au Kunstmuseum Basel pour la première fois.
Un grand moment
L’entrée des sept Picasso en 1967 et les circonstances exceptionnelles
qui lui sont associées comptent parmi les grands moments
de l’histoire de la collection du Kunstmuseum Basel qui remonte
à 1661. Ces évènements sont aujourd’hui encore des facteurs
d’identification importants pour la ville.

À l’occasion du 50ème anniversaire, l’exposition lance un nouveau
regard sur la « Picasso-Story » et fait la lumière, au-delà des récits
bien connus, sur le « miracle de Bâle », les moments clés et les
acteurs des évènements. Même s’il était autrefois certainement
porté par l’esprit de l’époque, le vif débat sur la valeur de l’art et
sa relation avec la ville n’a rien perdu de son actualité.

Une observation minutieuse montre que la discussion fut menée
jadis dans le même climat de tensions s’agissant des critères
artistiques, des arguments financiers solides ou des intérêts stratégiques
muséaux qui déterminent encore aujourd’hui les pensées
et les actions de tous ceux qui sont impliqués dans la collection
du Kunstmuseum — qu’il s’agisse du public, des artistes de la ville,
des mécènes ou du directeur. Dans des interviews, le musée reprend
ce rapport à l’actualité en juxtaposant des documents historiques
et des voix de l’environnement actuel du musée.
Les Bâlois ont sauvé leurs deux Picasso.
Picasso, âgé de 86 ans à l’époque, invita, dès le lendemain,
le directeur du Kunstmuseum, Franz Meyer, dans sa maison à Mougins.
« Picasso lui a dit de choisir une des toiles de l’année 1967
qui remplissaient son atelier »,
raconte Kurt Wyss, ancien photographe du journal bâlois
National Zeitung , témoin de la scène. Franz Meyer a demandé
au maître espagnol de poser deux toiles « Vénus et l’Amour »
et « Le Couple » côte à côte.
« Je ne sais pas laquelle des deux choisir. »
Face à l’indécision du Bâlois, Jacqueline Picasso suggère
à son mari : « Pourquoi pas les deux ? Ils doivent rester ensemble… »
Picasso acquiesce. Puis, dans la salle à manger où ils allèrent boire
un thé, était posée en évidence contre un mur une toile,
« Homme, Femme et Enfant » de la période rose comme les
deux tableaux sauvés par les Bâlois. Toile qui date de la période
« Fernande » Olivier, où le couple souhaitait un enfant.
Picasso rajouta cette toile, qu’il avait gardée 61 ans, au
« cadeau » pour les Bâlois, ainsi qu’une grande esquisse
des Demoiselles d’Avignon.

Un court métrage résume les évènements. Les informations locales
et internationales se trouvent dans un livre et affichés,
avec des documents,des extraits de la presse et  des photographies.
L ’engagement dans l’ombre Fondations, dons et commission
artistique
Le président actuel de la commission artistique,
le Prof. Dr. Felix Uhlmann, explique dans une interview (—> iPad
sur une table) la mission du comité – du conseil et du soutien de
la direction jusqu’aux décisions d’achats, de dons et de prêts.
Les petites et les grandes contributions données par les bienfaiteurs
issus de divers domaines de la société .
Exposition: Dr. Eva Reifert, commissaire d’exposition,
Christoph Stratenwerth, muséographe
Conservateur responsable des programmes: Daniel Kurjakovic
Assistante scientifique et recherche: Claudia Blank (Kunstmuseum Basel),
Claudia Klausner (teamstratenwerth)
Scénographie: EMYL GmbH

Dada Africa, sources et influences extra-occidentales

Exposition organisée à Paris par le Museum Rietberg Zurich
et la Berlinische Galerie Berlin, en collaboration avec
les musées d’Orsay et de l’Orangerie.
Dada, mouvement artistique foisonnant et subversif, naît à
Zurich pendant la Guerre de 14-18 et se déploie ensuite à travers
plusieurs foyers, Berlin, Paris, New York…
Par leurs œuvres nouvelles – poésie sonore, danse, collages,
performance –, les artistes dadaïstes rejettent les valeurs
traditionnelles de la civilisation, tout en s’appropriant les formes
culturelles et artistiques de cultures extra-occidentales, l’Afrique,
l’Océanie, l’Amérique.

Le Musée de l’Orangerie propose une exposition sur ces
échanges en confrontant œuvres africaines, amérindiennes
et asiatiques et celles, dadaïstes, de Hanna Höch, de Jean Arp,
de Sophie Taeuber-Arp, de Marcel Janco, de Hugo Ball, de
Tristan Tzara, de Raoul Haussmann, de Man Ray, de Picabia….
Ainsi sont évoquées les soirées Dada, avec plusieurs archives,
film de danse et documents sonores, musicaux, mais aussi la
diversité, l’inventivité et la radicalité des productions Dada –
textiles, graphisme, affiches, assemblages, reliefs en bois,

poupées et marionnettes – face à la beauté étrange et la rareté
d’œuvres extra-occidentales, statue africaine Hemba, masque
africain de Makondé, masque Hannya du Japon, proue
de pirogue de guerre maori…

Le propos a toute sa place au musée de l’Orangerie,
berceau de la collection Jean Walter – Paul Guillaume.
Celui-ci, grand marchand d’art africain, a joué un rôle
de premier plan dans cette confrontation qui s’opère sur
fond d’interrogations sur l’hybride, le genre, la posture coloniale.
En contrepoint de l’exposition sont présentées dans le musée
des œuvres de deux artistes contemporains :

– deux photographies de l’artiste Athi-Patra Ruga issues
d’une performance et d’une réflexion sur l’identité…
A Vigil for Mayibuye (from the Exile series), 1915 et
The Future White Woman of Azania, 2012
– un ensemble d’œuvres (tapisseries, photographie et dessins)
d’Otobong Nkanga dont deux tapisseries In pursuit of Bling,
2014.
Athi-Patra Ruga réside et travaille à Johannesburg.
Explorant les frontières entre la mode, la performance
et l’art contemporain, Athi-Patra Ruga expose et subvertit
le corps confronté aux structures, aux idéologies et à la
politique. Débordant de références multiculturelles éclectiques,
d’une sensualité charnelle sous-tendue d’humour, ses
performances, vidéos, costumes et images photographiques
créent un monde où l’identité culturelle n’est plus déterminée
par l’origine géographique, l’ascendance ou l’aliénation
biologique, mais bien plus par une construction hybride.
Otobong Nkanga, artiste formée au Nigeria et à Paris,
vit et travaille à Anvers. Les dessins, installations, photographies,
performances et sculptures d‘Otobong Nkanga interrogent
de différentes manières la notion de territoire et la valeur
accordée aux ressources naturelles.
Dans plusieurs de ses travaux Otobong Nkanga réfléchit
de manière métonymique les différents usages et valeurs
culturelles connectés aux ressources naturelles, explorant
ainsi comment sens et fonction sont relatifs au sein de cultures,
et révélant les différents rôles et histoires de ces matières,
tout particulièrement dans le contexte de sa propre vie et
de ses souvenirs.
Cette présentation a été rendue possible grâce au soutien
de Fabienne Leclerc / Galerie In Situ, Paris.

Commissariat général
Ralf Burmeister, directeur des archives d’artistes
à la Berlinische Galerie de Berlin

Michaela Oberhofer, conservateur des Arts d’Afrique
et d’Océanie au Museum Rietberg de Zurich

Esther Tisa Francini, directrice des archives écrites
et des recherches de provenance au Museum Rietberg de Zurich

Commissariat pour l’étape parisienne
Cécile Debray, conservatrice en chef du patrimoine, directrice
du musée de l’Orangerie
Cécile Girardeau, conservateur au musée de l’Orangerie
Assistées de Sylphide de Daranyi, chargée d’études
documentaires, et Valérie Loth, chargée de recherches,
au musée de l’Orangerie
Se termine le 19 février 2018

Basel Short Stories D’Érasme à Iris von Roten

Jusqu’au 21 mai 2018, au Kunstmuseum Basel | Neubau

Commissaire : Josef Helfenstein
Une nouvelle manière de visiter le Kunstmuseum de Basel,
sans se préoccuper de l’histoire de l’art,
en visite libre le premier dimanche du mois.

Portraits de diverses familles bâloises crédit photo Julian Salinas avec le Directeur du Kunstmuseum Josef Helfenstein

L’exposition Basel Short Stories est consacrée à l’abondante
collection du Kunstmuseum Basel célèbre dans le monde
entier et souhaite en présenter les aspects méconnus sous
un nouveau jour. Des épisodes de l’histoire de Bâle –
certains célèbres, d’autres tombés dans l’oubli, des événements
quelconques ou entrés dans l’histoire, parfois insolites –
sont réunis dans une présentation kaléidoscopique et
mis en lumière grâce aux collections du Kunstmuseum.


Les Basel Short Stories présentent sous un angle nouveau
le potentiel considérable de la collection publique bâloise
aux visiteurs à travers un dialogue varié entre des pièces
oubliées ou rarement exposées et des oeuvres iconiques
de la collection. L’exposition se veut le reflet de chacune
des sections de la collection, des maîtres anciens jusqu’à l’art
contemporain. Elle apporte un nouvel éclairage à l’humaniste
Érasme de Rotterdam, au chef-d’oeuvre Le Christ mort
au tombeau de Hans Holbein le Jeune,

Böcklin, Holbein, Ray

à la dessinatrice et naturaliste Maria Sibylla Merian, à l’historien
de l’art
Jacob Burckhardt, au philosophe
Friedrich Nietzsche
,
mais aussi au congrès de Bâle de 1912, aux patineurs
artistiques Frick et Frack, à l’inventeur du LSD
Albert Hofmann
et à la militante pour les droits des
femmes, Iris von Roten.

Iris von Roten et Miggeli Aebersold 1959

En racontant une histoire, chacune des salles se joint
au choeur des voix de l’exposition.
Le musée présente cette multiplicité d’acteurs, de voix
et de situations comme un ensemble complexe, instable
et en perpétuelle évolution.
Dans Basel Short Stories, l’histoire de l’art soumise
aux canons artistiques est reléguée au second plan au profit
d’une mise en regard qui associe librement oeuvres
d’art et documents
. Celle-ci repose sur l’abondante histoire
des idées et du quotidien de Bâle impliquant des personnalités
liées à la ville.

Maria Sybilla Merian

Neuf salles d’exposition proposent de retracer de courtes
histoires visuelles à travers des oeuvres d’art, des objets et
des documents conservés dans les collections du
Kunstmuseum et de la Emanuel Hoffmann-Stiftung,
et au sein de collections bâloises particulières et publiques.
Plusieurs salles ont été conçues et aménagées en étroite
collaboration avec les artistes Silvia Bächli, Pipilotti Rist
et Not Vital, dont les oeuvres sont également présentes dans
la collection publique.


Plusieurs événements seront organisés autour de l’exposition
Basel Short Stories, à l’instar des soirées transdisciplinaires
« Criss Cross » lors desquelles plusieurs intervenants
proposeront d’explorer certains des thèmes abordés dans
l’exposition sous différents angles. Leur réflexion entrera en
résonance avec des débats de société actuels et convoquera
d’autres disciplines telles que l’art, la science et la culture
populaire.

Johannes Grützke : Böcklin, Bachofen, Burckhard et Nietzsche sur le pont (mittleren) du Rhin

Ces soirées seront consacrées à diverses
thématiques parmi lesquelles les substances psychotropes,
les questions liées à l’écologie, les processus de paix, les formes
de féminisme et l’intrication entre sport et industrie du spectacle.
Par ailleurs, des coopérations telles que « Looping Journey »,
projet sous la direction de Gare du Nord lors duquel des
chorales d’amateurs proposeront une mise en musique
expérimentale de l’exposition, et « Kultur Stadt Plan »,
projet basé sur les Basel Short Stories (conçu par
Franziska Schürch et Isabel Koellreuter, historiennes de
la culture), viendront littéralement relier l’exposition à la ville.


L’exposition Basel Short Stories propose à chacun – visiteur
assidu ou occasionnel – de (re)découvrir la collection et de porter
un regard neuf sur sa genèse et ses trésors insoupçonnés.
Grâce à son aspect transdisciplinaire – art, science, culture
quotidienne et culture populaire –, elle est accessible à
un grand nombre de visiteurs.

Dans le cadre de l’exposition paraît une abondante publication
aux éditions Christoph Merian Verlag avec des reproductions,
citations, extraits de textes historiques et écrits de spécialistes
de différents domaines.
Parmi les contributions, citons entre autres celles de Andreas Beyer,
Andrea Bollinger, Bodo Brinkmann, Maike Christadler, Gabriel Dette,
Patrick Düblin, Søren Grammel, Anita Haldemann, Josef Helfenstein,
Michael Kessler, Andrea Maihofer, Ariane Mensger, Charles Ray,
Sabine Söll-Tauchert, Monica Stucky, Hortensia von Roten,
Regina Wecker et Maja Wismer.

Nill-Gruppe 1888 et Wolfgang Tillmanns

Le catalogue en allemand bénéficie du soutien de :
Christoph Merian Stiftung Stiftung für das
Kunstmuseum Basel

Horaires
Lu fermé
Ma–Me 10.00–18.00
Je 10.00–20.00
Ve–Di 10.00–18.00
ENTRÉE LIBRE
Entrée libre dans la collection et les expositions temporaires :
les mardi, mercredi, vendredi et samedi de 17h à 18h,
ainsi que le premier dimanche de chaque mois.
L’entrée libre n’est pas valable pour les
grandes expositions temporaires
passmusées
Depuis la gare SBB tram n° 2  ou 1 arrêt Kunstmuseum

Mohamed Bourouissa Urban Riders

Le 1er février, le comité de collectionneurs de l’ADIAF
a dévoilé les noms de quatre artistes nommés
au Prix Marcel Duchamp 2018 : Mohamed Bourouissa,
Clément Cogitore, Marie Voignier et Thu Van Tran.
Ils exposeront au Centre Pompidou à partir du 10 octobre.
Jusqu’au 22 avril 2018

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
consacre la première exposition institutionnelle en France
à Mohamed Bourouissa. Remarqué dans les expositions
prospectives Younger than Jesus au New Museum à
New York (2009) et Dynasty au Palais de Tokyo et au
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (2010),
le plasticien franco-algérien, né à Blida en 1978, est
aujourd’hui l’un des artistes majeurs de sa génération.
Dès les premières séries photographiques
Périphérique (2005-2008) et Temps mort (2008) se
dégagent les principes de son travail : l’observation de la
société par ses marges et les pratiques collectives où la
dimension humaine occupe une place centrale.

L’exposition Urban Riders, s’articule autour du film
Horse Day réalisé à Philadelphie, dans le quartier défavorisé
de Strawberry Mansion, au Nord de la ville et dont la
réalisation a marqué une étape décisive dans son évolution.
Durant huit mois, le temps d’une résidence, il s’est intéressé
aux écuries associatives de « Fletcher Street » qu’il a
découvertes grâce aux images de Martha Camarillo,
une photographe américaine.

Territoire de réparation et de cristallisation des imaginaires,
fondé par des cavaliers afro-américains, les écuries de
« Fletcher Street » accueillent
les jeunes adultes du quartier et offrent un refuge aux chevaux
abandonnés. Sans pour autant documenter une réalité,
l’artiste s’est emparé de l’histoire du lieu, de l’imagerie
du cowboy et de la conquête des espaces.

Au fil des mois, Mohamed Bourouissa s’est attaché à créer
des conditions d’échange et de partage avec la communauté
locale. Le film, de facture cinématographique, retrace ce projet.
Il rend compte avec force d’une utopie urbaine.
Fasciné par l’histoire de la représentation des cowboys noirs,
il synthétise des questionnements récurrents :
l’appropriation des territoires, le pouvoir, la transgression.
Horse Day s’accompagne d’un corpus d’environ
quatre-vingt pièces. Un ensemble d’oeuvres graphiques
traduit la liberté et la richesse du langage plastique de l’artiste.
Croquis sur le vif, dessins préparatoires, story-board du film,
collages, encres, aquarelles relatent l’origine du projet et
son élaboration. En regard de cet ensemble, sont présentés
des portraits de cavaliers et les costumes des chevaux.

Prolongeant la métaphore du « tuning » des éléments de
carrosseries sont agencés et deviennent le support des images
du film.Montré sous différentes versions notamment au
Stedelijk Museum (Amsterdam) et à la Fondation Barnes
(Philadelphie), l’exposition se réinvente au
Musée d’Art moderne sous une forme amplifiée.

À travers un programme de workshops invitant des artistes,
Mohamed Bourouissa prolonge une réflexion sur l’histoire
collective et la représentation des identités.
Avec ce projet, le musée renouvelle son soutien à l’artiste
dont la série photographique Temps mort et le film Legend
figurent dans les collections permanentes
Commissaires
Odile Burluraux
Jessica Castex
Un livre d’artiste rassemblant l’ensemble de ses oeuvres
sur papier est publié par Paris Musées à l’occasion de l’exposition.
France culture La Dispute d’Arnaud Laporte le podcast
les divers avis sur l’exposition
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson 75116 Paris
Tel. 01 53 67 40 00
www.mam.paris.fr
Ouvert du mardi au dimanche De 10h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h

Sommaire du mois de janvier 2018

Pastel de Nicolas Party
Fondation de l’Hermitage Lausanne

01 janvier 2018 :  Voeux 2018
03 janvier 2018 : Nuit des musées bâlois 2018
05 janvier 2018 : Le jardin secret des Hansen,
la collection Ordrupgaard
08 janvier 2018 : L’art du pastel de Degas à Redon
10 janvier 2018 : Claude Monet, Collectionneur
11 janvier 2018 :  Cours Publics 2018
13 janvier 2018 :  Cristina De Middel « Muchismo »
16 janvier 2018 :  FOLLOWERS – la HEAR
21 janvier 2018 : Joseph BEY – Le murmure des ombres
24 janvier 2018 : Women House à la Monnaie de Paris
26 janvier 2018 : Sofia Hultén – Here’s the Answer,
What’s the Question?
29 janvier 2018 : Hélène de Beauvoir, Artiste et femme engagée

Women House à la Monnaie de Paris

« Si la femme était bonne, Dieu en aurait pris une.
bien sûr que si, il a une femme, elle a même un prénom,
ne dit-on pas : Dieu et sa Grande Clémence  »
Quand une fille naît, même les murs pleurent. »


jusqu’au 28 janvier 2018
Women House est la rencontre de deux notions : un genre –
le féminin – et un espace – le domestique. L’architecture et
l’espace public ont été masculins, tandis que l’espace domestique
a été longtemps la prison, ou le refuge des femmes : cette évidence
historique n’est pourtant pas une fatalité et l’exposition,
Women House nous le montre.

Elle rassemble sur 1000 m2
et dans une partie des cours de la Monnaie de Paris,
39 artistes femmes du XXe et XXIe siècle qui se saisissent
de ce sujet complexe et mettent la femme au centre d’une histoire
dont elle était absente. Après l’étape parisienne, Women House
s’exposera au National Museum of Women in the
Arts à Washington D.C.
On ne peut pas dire que les hommes s’y pressent.
L’enjeu de trouver un espace de travail chez soi a été théorisé en
1929 par Virginia Woolf, qui encourageait les femmes à trouver une
chambre qu’elles puissent « fermer à clé sans être dérangé »
dans son essai  « Une chambre à soi ».


C’est la date de « départ » de Women House,
dont l’ambition se poursuit de manière thématique jusqu’à des œuvres
récentes, produites par une jeune génération d’artistes femmes,
en passant par les années 70, moment où les artistes femmes se
rebellent contre la privation d’espace réel – d’exposition, de travail –
et symbolique – de reconnaissance.
Les huit chapitres de l’exposition reflètent la complexité des points
de vue possibles sur le sujet :

ils ne sont pas seulement féministes (Desperate Housewives),
mais aussi poétiques (Une Chambre à soi), politiques (Mobile-Homes)
ou nostalgiques (Maisons de Poupées).

Les 39 artistes de Women House viennent de quatre continents,
de l’historique Claude Cahun jusqu’à une jeune génération :
l’artiste mexicaine Pia Camil, l’iranienne Nazgol Ansarinia,
la portugaise Joana Vasconcelos, l’allemande Isa Melsheimer
ou les françaises Laure Tixier et Elsa Sahal…
Certains noms sont connus (Louise Bourgeois, Niki de Saint Phalle,
Martha Rosler, Mona Hatoum, Cindy Sherman, Rachel Whiteread)
d’autres sont l’objet de redécouvertes récentes liées à une relecture
de l’histoire de l’art plus paritaire (Birgit Jürgenssen, Ana Vieira,
Laetitia Parente, Heidi Bucher).
Des œuvres monumentales sont exposées dans les cours de
la Monnaie de Paris,

Camille Morineau, commissaire, affirme pour sa part
que les artistes femmes n’ont “rien en commun”.
Pas d’essentialisation de leur  travail, donc, mais une volonté
politique, féministe, de  montrer leur travail, pour faire
exploser la bulle d’invisibilité  qui demeure un verrou puissant,
alors qu’il y a 120 ans,  l’école des Beaux-arts était tout
bonnement interdite aux femmes.

Camille Morineau explique qu’avec “Elles”,  au centre Pompidou,
elle avait cherché à écrire une histoire de l’art moderne à
travers un parcours entièrement féminin, pour prendre le
pari qu’elle pouvait raconter cette histoire depuis les collections
du Musée national d’art moderne, en sélectionnant des femmes.
Elle précise rétrospectivement qu’une seule et unique salle
pouvait être labellisée “art féministe”. Le reste déroulant
simplement une proposition de parcours à travers les courants
de l’histoire de l’art moderne.

podcast France culture
podcast la grande table
 
 

Cristina De Middel "Muchismo"

La galerie de la Filature, scène nationale- Mulhouse /
la Filature
, scène nationale- Mulhouse présente jusqu’au
9/3/2018
dans le cadre du festival Les Vagamondes
« Muchismo » de Cristina De Middel (sur France Inter)


C’est sous le commissariat du critique d’art, commissaire d’exposition,
découvreur insatiable et auteur prolifique, Christian Caujolle
que l’ exposition monographique de l’artiste espagnole
Cristina de Middel, se déploie sur les cimaise de la galerie.
C’est à la fois un travail photographique et d’édition.

Singulière et prolifique, Cristina De Middel (Alicante, 1975),
est nominée 2017, par l’agence Magnum Photos et
reçoit le Prix national de la photographie du ministère
de la Culture espagnol
. Pour son projet Muchismo, créé à
Madrid en juin 2017, Cristina de Middel choisit de revisiter
l’intégralité de son œuvre et de l’accrocher comme elle la stocke
dans son atelier, c’est-à-dire sans ordre apparent et dans
une accumulation colossale.

Elle a rassemblé 430 images réalisées dans le cadre de six séries
de photos prises en Zambie, au Brésil, en Inde, en Ecosse et
en Chine. Cela ressemble presque à un storybord  désordonné ,
dans sa présentation, tant il est prolofique.

Elle nous raconte en images, des histoires bien à elle, en dehors
des clichés du photojournalisme dont elle et issu. On peut retrouver
certains récits parce qu’ils ont un même encadrement, mais pas
forcément.

Sa série Les Afronautes en 2012 a connu un immense succès
Elle démontre aussi que l’on peut raconter des histoires avec
des photos, en faisant croire à un lieu, alors que c’est une mise
en scène. Christina de Middel nous invite à un jeu de piste en
y ajoutant aussi de l’humour et de l’insolite.

L’aventure de quelques géologues, astrologues et autres professions
en logue qui tentent de s’approcher d’une île inconnue, obligés
de la contourner car leur embarcation trop luxueuse ne leur permet
pas d’accoster, se rabattent sur une île étrangère, pour immortaliser
leur exploit.
En Chine elle revisite le petit livre rouge de Mao, à l’envers, en
pratiquant une censure à sa manière.
Correction au tipex, apportée par Cristina sur la première photo et
ci-dessous.
Elle développe depuis plusieurs années une recherche personnelle,
dans une approche plus conceptuelle, abandonnant peu à peu
la presse pour le monde de l’art, en prenant presque le contrepied
du photojournalisme.

A vous de réunir le puzzle dans la somme de photos exposée.
je constate que j’ai utilisé l’adjectif prolifique à plusieurs reprises,
c’est en fait ce qui la caractérise avec son enthousiasme et sa bonne
humeur.

Sommaire du mois de décembre 2017

Lucien Levy-Dhurmer
L’hymne à la Joie, Beethoven, l’Appassionata

02 décembre 2017 : La Fondation Beyeler
03 décembre 2017 : Sols, murs, fêlures, La Régionale à la Kunsthalle de Mulhouse
04 décembre 2017 : Les Vagamondes festival des cultures du Sud (6e édition)
06 décembre 2017 : Anders Zorn
10 décembre 2017  : Les aléas des spectacles publics
16 décembre 2017 :  Hommage à Malou Willig
18 décembre 2017 :  David Hockney
19 décembre 2017  : Malick Sidibé Mali Twist
21 décembre 2017 :  America ! America ! How real is real ?
23 décembre 2017 :  Gilgian Gelzer / Raul Illarramendi – streaming
24 décembre 2017 :  Raúl Illarramendi
25 décembre 2017 :  Joyeux Noël