Rebecca Horn

Jusqu’au 22.9.2019 au Musée Tinguely de Bâle

Le Centre Pompidou-Metz et le Musée Tinguely de Bâle font
résonner de façon concomitante, à partir de juin 2019 deux
expositions consacrées à Rebecca Horn
.
Elles offrent des perspectives complémentaires sur l’une des artistes les plus singulières de sa génération.
Théâtre des métamorphoses à Metz
explore les processus de métamorphose, tour à tour animiste,
surréaliste et machiniste et le rôle de matrice qu’a pu avoir sa
pratique cinématographique, véritable mise en scène de ses
sculptures. À Bâle, les Fantasmagories corporelles associent les
premières réalisations performatives et les sculptures cinétiques
plus tardives, soulignant ainsi les développements au sein de son
travail pour mettre l’accent sur les processus d’altération
corporelle et de transformation des machines.

Rebecca Horn, Measure Box, 1970
Photography
Staatsgalerie Stuttgart
© 2019: Rebecca Horn/ProLitteris, Zürich

« Tout est imbriqué. Je commence toujours par une idée, une histoire qui évolue vers un texte, puis du texte viennent des croquis, ensuite un film, et de tout cela naissent les sculptures et les installations ».

Rebecca Horn –
Rebecca Horn

Féministe ? on ne peut s’empêcher de penser à Niki de St Phalle, compagne de Jean Tinguely.  Certains des travaux de Rebecca Horn renvoient aux machines de Tinguely, en plus féminin.
Mais surtout elle fait penser à Frida Kahlo, pour le corps, douloureux,
meurtri. À l’adolescence, Rebecca Horn suit les cours de la Hochschule für bildende Künste Hamburg de Hambourg, puis en 1964, elle s’installe momentanément à Barcelone, où elle attrape une infection pulmonaire. Elle doit passer un an dans un sanatorium : cette expérience de l’isolement total et de la souffrance est déterminante dans l’orientation de son œuvre.

 

Rebecca Horn

Le travail de Rebecca Horn s’inspire constamment du corps et des mouvements du corps. Dans ses premières œuvres performatives des années 1960 et 1970, cela se manifeste par le recours à des objets qui, en tant qu’extensions corporelles, ouvrent sur de nouvelles expériences perceptuelles tout en ayant un effet restrictif. À partir des années 1980, l’artiste créé alors surtout des sculptures cinétiques et des installations de plus en plus vastes qui prennent vie grâce au mouvement. Le corps agissant est remplacé par un acteur mécanique. Ces processus de transformation entre corps augmentés et machines animées, qui traversent l’œuvre de Rebecca Horn depuis presque cinq décennies, constituent le cœur de l’exposition à Bâle : des œuvres performatives y jouxtent des sculptures-machines plus tardives pour illustrer le déploiement des motifs du mouvement dans le travail de l’artiste.
Cette exposition bâloise, articulée en plusieurs histoires, retrace ainsi une évolution artistique comme « autant d’étapes dans un processus de transformation » (Rebecca Horn) à partir de quatre thèmes et montre la continuité de son travail.
« Mes performances ont commencé par des sculptures corporelles. Tous les mouvements de départ étaient les mouvements de mon corps et de ses extensions. »

Rebecca Horn

Battre des ailes

Une première série d’œuvres débute avec la performance Weisser Körperfächer (1972), dans laquelle Rebecca Horn reprend la fascination ancestrale des humains pour les créatures ailées ou à plumes. Avec des ceintures, elle a fixé sur son corps une paire d’ailes semi-circulaires en toile blanche qui se déploient en levant les bras. Un film documente les expériences motrices qu’elle a réalisées avec cet instrument corporel : l’ouverture et la fermeture, le contrôle des ailes dans le vent, les formes de dissimulation et de dévoilement. Ces modèles de mouvements, Rebecca Horn les a prolongés dans une série de sculptures, comme la Paradieswitwe (1975) qui enveloppe un corps nu, Die Pfauenmaschine (1981) qui fait la roue, le Hängender Fächer (1982) ou la roue de plumes Zen der Eule (2010).

Rebecca Horn Paradieswitw

Circuler

Différentes formes de circulation sont thématisées dans une deuxième partie de l’exposition. L’œuvre centrale est là Überströmer (1970) qui présente l’être humain comme une structure hydromécanique. Lui fait face l’installation El Rio de la Luna (1992) qui prolifère dans l’espace avec un système de tuyaux et dans les « chambres cardiaques » desquelles le mercure est actionné par des pompes. Tandis que, dans le premier cas, le mouvement interne de la circulation sanguine est déplacé vers l’extérieur, dans le second, la visualisation des flux d’énergie émotionnelle est pour Rebecca Horn au premier plan.

Rebecca Horn Überströmer

Rebecca Horn El Rio de la Luna (1992)



Inscrire

Des lignes tracées et des marques de couleur sont toujours aussi les traces de mouvements physiques. Elles constituent ainsi un autre ensemble thématique de l’exposition. Ce motif est présenté à partir Bleistiftmaske (1972), un outil porté sur la tête qui transforme le corps en une machine rythmique à dessiner. L’artiste poursuit de façon systématique l’exploration de ce thème dans des machines à peindre automatisées, dont deux types différents sont montrés ici. Les marquages y sont toujours l’expression d’émotions et de passions. Le dessin comme inscription du corps et du psychisme est repris enfin dans les travaux sur papier grand format de la série Bodylandscapes (2004-2005).

Bleistiftmaske

Tâter

Un dernier champ thématique porte sur l’extension des mains et des pieds. Avec Handschuhfinger (1972), l’artiste explore ainsi son environnement en le palpant avec des tentacules. Elle poursuit l’étude de ce sujet dans ses œuvres cinétiques tout en recourant sans cesse à des objets quotidiens tels que pinceaux, marteaux ou escarpins. Les machines à écrire avec leurs claviers sont elles aussi des instruments qui prolongent nos doigts. Rebecca Horn les utilise d’ailleurs dans plusieurs installations, dont La Lune Rebelle (1991) œuvre majeure exposée à Bâle. Les travaux de cette série donnent également une vision sociologique de la machine comme prothèse en rassemblent notamment des objets considérés comme féminins.

« Pour moi, ces machines sont animées, elles agissent, elles tremblent, elles frissonnent, elles s’évanouissent et s’éveillent soudain à une nouvelle vie. Ce ne sont en aucun cas des machines parfaites. » RH

Rebecca Horn

Un catalogue richement illustré avec des contributions de Sandra Beate Reimann, Antje von Graeventiz, Stefan Zweifel et al. paraît au Verlag für moderne Kunst :
ISBN (allemand) : 978-3-9524759-6-6
ISBN (anglais) : 978-3-9524759-7-3

Commissaire de l’exposition : Sandra Beate Reimann
6 juin 2019, 18h15
Projections au Stadtkino de Bâle
les films suivants de l’artiste seront présentés :

Der Eintänzer, 18h15, 14 CHF, en angalis, 
La Ferdinanda, 20h15, 17 CHF, en allemand

Heures d’ouverture
Du mardi au dimanche 11 – 18h
Fermé le lundi

Accès
Gare centrale de Bâle CFF / Gare SNCF : SBB
tram no. 2 jusqu‘au « Wettsteinplatz »,
puis bus no. 31 ou 38 jusqu’à « Tinguely Museum ». 

Oeuvre in situ Rebecca Horn

Sommaire du mois de mai 2019

L’image en exergue est exposée à la fondation Fernet Branca
Elger Esser, Jisr as-Zarqa I
Israel 2015
Courtesy Kewenig Galerie

02 mai 2019 : Josef Nadj, Mnémosyne
03 mai 2019 : Le Cosmos du Cubisme – De Picasso à Léger
05 mai 2019 : THOMAS SCHÜTTE
13 mai 2019  :  Leiko Ikemura – vers de nouvelles mers
18 mai 2019  : KunstKosmos Oberrhein (les arts du Rhin supérieur)
20 mai 2019 :  La Lune « Du voyage réel aux voyages imaginaires »
25 mai 2019 :  Rudolf Stingel
29 mai 2019 :  Estampes d’amitié, de Picasso à Sabartés

 

 

 

 

 

La Lune « Du voyage réel aux voyages imaginaires »

Jusqu’ au 22 juillet 2019 au Grand Palais Galeries nationales
entrée Square Jean Perrin

commissariat : Alexia Fabre, conservatrice en chef, directrice du Mac Val, musée d’art contemporain du Val de Marne et
Philippe Malgouyres, conservateur en chef, Département des objets d’art du musée du Louvre.
scénographie : Agence bGc studio: Giovanna Comana / Iva Berthon Gajsak

Abraham Janssens (Anvers, 1575 – Anvers, 1632)
L’Inconstance
vers 1617

La célébration du cinquantenaire des premiers pas de l’homme sur la Lune nous offre l’occasion de célébrer la longue relation des hommes avec cet astre familier, à travers des d’oeuvres d’art qui ont incarné les
multiples formes de cette relation. Cette exposition articulée en cinq parties propose au visiteur de se confronter aux créations artistiques de l’Antiquité à nos jours, de l’Europe et d’ailleurs, inspirées par la
Lune.

Sylvie Fleury
First Spaceship On Venus
2018

De la lune à la Terre, du voyage réel au voyage imaginaire
L’exposition débute par le voyage réel, en juillet 1969. Elle propose ensuite de remonter le temps, à travers les voyages rêvés par la littérature et les arts vers la Lune. Depuis l’Antiquité, l’idée de se rendre dans la lune par les moyens les plus fous déchaina l’inventivité et l’imagination la plus débridée. Avec l’expédition d’Apollo 11, le voyage, devenu réalité, inaugure le début d’une nouvelle ère. Pourtant, l’imagination n’y perd pas ses droits, bien au contraire : à la fantaisie s’ajoute de grandes interrogations sur l’humanité, la place des femmes, le nationalisme, l’inégalité du développement économique.

presse
images

La Lune observée
La première tentative de dessiner la Lune est de Thomas Harriot en 1609. A partir de Galilée, des instruments de plus en plus précis ont permis d’en explorer la surface : la Lune est observée. Les premières cartes de la planète sont dessinées au milieu du XVIIe siècle. A la fin de ce siècle, Cassini réalise une carte plus précise que les précédentes qui restera une référence jusqu’à l’apparition de la photographie. La présentation de la réplique de la lunette de Galilée, des premiers dessins et cartes, puis de photographies illustreront l’évolution d’un regard de prise de connaissance, à la recherche d’une vérité objective dont ne sont jamais absente le rêve et la contemplation esthétique.

d’après l’original copie de la lunette de Galilée

Les trois visages de la Lune
Le parcours articule en trois sections l’évocation des trois visages de la Lune ou de ses trois humeurs : caressante, changeante ou inquiétante. Le premier visage est bénéfique et caressant ; c’est la Lune qui protège et qui inspire. Sous sa protection, l’homme rêve, aime, dort, prie ou médite. Ainsi, dans le célèbre tableau de Girodet, Endymion endormi, Diane visite sous la forme d’un rayon lumineux le sommeil du beau jeune homme, et le caresse de sa lumière.

Anne Louis Girodet
Endymion. Effet de lune, dit aussi Le Sommeil
d’Endymion
1791

Le second visage est celui de la Lune changeante, versatile, dont les mutations scandent le temps des hommes et organisent leurs calendriers. Les croyances populaires en font l’origine de l’humeur des femmes, qualifiée de « lunatique ». Ses rythmes deviennent phénomènes optiques inspirant de nombreux artistes du XXe siècle. Enfin, le troisième visage est celui de l’astre des ténèbres, de la mélancolie ou de la folie : la Lune noire ou démoniaque, source de fantasmes et de peurs.

Paul Delaroche (Paris, 1797 – Paris, 1856)
La Jeune Martyre
1855

La Lune est une personne
La quatrième partie de l’exposition montre que, depuis l’antiquité, cet astre lointain est une divinité proche, de forme humaine, tantôt homme, tantôt femme, ayant souvent différents aspects liés à ceux, changeants, de la Lune. Si en Egypte, en Mésopotamie ou dans l’hindouisme moderne la Lune est déifiée sous une forme masculine (Thot, Nefertoum, Sîn, Chandra), l’antiquité classique la fait femme : Artémis, Diane, Séléné, Hécate. Dans le christianisme, la Vierge, qui reflète la lumière mais ne la produit pas, va être aussi associée à la Lune.

Puvis de Chavannes

Une expérience partagée de la beauté
La dernière partie de l’exposition montre la Lune comme source d’inspiration, proche et mystérieuse, qui dévoile la Nature sous une lumière réfléchie, étrange, intime, mélancolique, et toujours contemplative, propice à un renouvellement du thème du paysage. Elle est une expérience à part entière de la beauté. Une ultime promenade méditative sous le regard de la Lune.

Leonid Tishkov
Private Moon
2003-2017

L’exposition se clôt sur L’endymion endormi de Canova, moment paisible de contemplation.

L’endymion endormi de Canova

Réunion des musées nationaux – Grand Palais
254-256 rue de Bercy
75 577 Paris cedex 12

ouverture : du jeudi au lundi de 10h à 20h ;
mercredi de 10h à 22h ; fermeture hebdomadaire le mardi;
fermé le 1er mai et dimanche 14 juillet

Josef Nadj, Mnémosyne

C’est à la Filature de Mulhouse jusqu’au 10 mai
Il nous offre une oeuvre globale, associant projet
photographique et performance scénique.
Chorégraphe, danseur, mais aussi plasticien
et photographe, Josef Nadj, apparait comme sorti du
cadre du tableau de Magritte, le Baiser. (les amants)

Mnemosyne copyright Blandine Soulage

Josef Nadj livre une brève performance d’une rare
densité : chaque mouvement, chaque action, chaque instant
résonne avec son parcours, personnel et artistique, transfiguré
dans une épure empruntée à Beckett.Tel un mime, sa silhouette
massive s’anime en quelques mouvements de tai-chi.

Josef Nadj a conçu une exposition photographique
foisonnante. Chacun des clichés accrochés aux abords
de la boîte raconte une histoire, où une grenouille
tient la vedette.
Elle est à appréhender comme un spectacle
suspendu. Chaque image recèle une mémoire en soi, connue
de l’artiste seul : s’y côtoient des objets trouvés retenus pour
leur puissance suggestive, des références patrimoniales
qui ne cessent de l’inspirer et toutes sortes de souvenirs.

Ces clichés suggèrent, parallèlement à la brièveté de la
performance, un rapport au temps qui s’étire sur plusieurs
années, de la recherche des formes à la composition
des images, du choix de la technique à la prise
de vue effective.
Hommage personnel et transversal à l’Atlas
demeuré inachevé de l’historien d’art allemand
Aby Warburg, Mnémosyne s’apparente à
une oeuvre d’art totale, à la fois installation,
performance et exposition, dont il reste pour
chacun une image, ultime, qui interroge à la
fois notre regard et notre mémoire :
qu’avons-nous vu ?
extrait du texte de Marylène Malbert
d’après un entretien avec Josef Nadj
club sandwich
jeu. 2 mai 12h30
visite guidée + pique-nique
inscription 03 89 36 28 28
apéro photo
ven. 10 mai 19h15
visite guidée + apéritif
inscription 03 89 36 28 28
 

Sommaire du mois d'avril 2019

Tous au Séchoir jusqu’au 26 mai 2019,

avec Mise au Vert et Fleurs, Fleurs, Fleurs
01 avril 2019 : Premier avril 2019
01 avril 2019 : La suppression des blogs du Monde ?
02 avril 2019 : La Collection Courtauld, Le parti de l’impressionnisme
05 avril 2019 : Fondation Louis Vuitton / La Collection : Le parti de la Peinture Nouvelle sélection d’oeuvres
13 avril 2019 : Talents Contemporains 7ème édition
16 avril 2019 : VASARELY, LE PARTAGE DES FORMES
18 avril 2019 : Thomas Houseago Almost Human
21 avril 2019 : Joyeuses Pâques
24 avril 2019 : Lois Weinberger – Debris Field
26 avril 2019 : Pas de poudre aux yeux, Françoise Saur
27 avril 2019 : Damien Deroubaix, Headbangers Ball – Porteur de lumière

Pas de poudre aux yeux, Françoise Saur

Plusieurs mois durant, la photographe

Françoise Saur
photo Emmanuelle Walter

Françoise Saur (site) a mené des ateliers de prises
de vue sur la thématique de l’environnement
culinaire et quotidien d’Épices, avec des élèves
de le SEGPA du Collège Kennedy, des mamans
du Centre maternel l’Ermitage, des jeunes de la
Plateforme d’accroche des « perdus de vue »
de Sémaphore MSA et des parents du quartier.
Elle a invité tous ces participants à dépasser
les apparences, ouvrir les yeux et regarder le
monde autour d’eux.
Françoise Saur et les équipes, photo Emmanuelle Walter

Avec des ingrédients, des ustensiles et même du
linge de cuisine, ils ont dû composer des images
en étant attentif au cadrage, à la couleur et à la
lumière, les mettre en rapport avec celles des autres…
À l’issue de ces séances, 8 photographies
ont été sélectionnées afin d’être exposées
de façon pérenne dans le jardin de
lassociation Épices (site).

Talents Contemporains 7ème édition

Jusqu’au 21 avril 2019 à la Fondation François Schneider
à Wattwiller
Ils sont marcheurs dans l’immensité montagneuse, consignent
la nature en sculpture, plongent dans les océans, résident avec
les populations réfugiées. Ils sont encore dessinateur d’algorithme,
photographe ethnologue, peintre de la désolation ou plasticien
de la fragilité. La cuvée 2017 du concours Talents
Contemporains est composée de 8 lauréats,
Edouard Decam, Cristina Escobar, Sara Ferrer, Claire
Malrieux, Camille Michel, Maël Nozahic, Benjamin Rossi et
le collectif Sandra & Ricardo.
Initié en 2011 dans une démarche philanthropique, le concours
Talents Contemporains soutient la création contemporaine et
des artistes de tous horizons géographique, générationnel et
aux pratiques diverses. Sur le thème de l’eau, envisagé de maintes
façons, les artistes explorent les problématiques pouvant être
environnementales, sociétales, plastiques, philosophiques,
anthropologiques et une quantité infinie de sujets.
6 à 8 lauréats sont récompensés chaque année.
Peu à peu une collection originale s’est dessinée, rassemblant

vidéo, installation pérenne, peinture, dessin, sculpture,
photographies, art numérique. Elle présente des moutons
embarqués, des poissons sculptés, des larmes de cristal,
des océans de mots.
Si les artistes peuvent nous accompagner dans des voyages
infinis, inviter à l’introspection ou la dénonciation ils sont
souvent préoccupés, et le questionnement sur la notion de trace pourrait bien être
le trait d’union entre chacun des lauréats de la 7ème édition.


Arpenteur infatigable dans les extrémités des Pyrénées,
Edouard Decam
enregistre les architectures que
l’homme laisse sur son passage, notamment des barrages à la
structure fascinante.

Cristina Escobar raconte la trajectoire d’hommes et de femmes
réfugiés en Italie, ils tracent sur une carte de la Méditerranée
leur voyage. Elle matérialise le chemin de chacun avec 40 objets
de marbre, leurs « trophées ».

Au moyen d’une installation minimaliste, Sara Ferrer dénonce
les conséquences de la pêche de masse et la surconsommation.

Les excès provoqués par la modernité et l’industrialisation
questionnent également Camille Michel. Ses photographies
documentent les métamorphoses du Groënland et le quotidien des
populations d’Uummannaq au nord-ouest du territoire.
(vue à la Filature de Mulhouse)

Avec Waterscape oeuvre générative, Claire Malrieux
fouille la notion d’anthropocène, l’impact de l’homme sur notre
écosystème.
Benjamin Rossi remonte encore plus loin dans l’histoire de
l’humanité, son terrain d’étude est l’actuelle forêt de Fontainebleau
autrefois occupée par la mer Stampienne. L’artiste en tire une
empreinte dont le négatif en verre soufflé évoque cette période.

Le collectif Sandra & Ricardo inspiré par le passage de l’eau
dans la vallée de Coa au Portugal, réputée pour ses gravures
rupestres paléolithiques, crée un bassin de milliers de sac emplis
d’eau, métaphore de la naissance de la civilisation.

Le loup qui se reflète dans une mare chez Maël Nozahic est quant
à lui le seul vestige vivant d’un monde figé.
Chacune des oeuvres exposées porte la trace ambivalente de l’homme,
et son action sur notre environnement, dans une forme de désespoir
lyrique. La sélection des artistes est le reflet d’une interrogation
plus globale sur les désastres écologiques omniprésents.
Le Grand Jury International de la 7ème édition était composé de :
Jean-Noël Jeanneney – Président du Jury ;
Daniel Lelong – Galerie Lelong (Paris & New York) ;
Rosa Maria Malet – Directrice de la Fondation Joan Miró (Barcelone) ;
Ernest Pignon-Ernest, Artiste plasticien,
dessinateur, photographe ; Fabrizio Plessi – Artiste représentant
l’Italie à la 42ème Biennale de Venise en
1986 ; Roland Wetzel – Directeur du Musée Tinguely (Bâle, Suisse).
Entrée et tarifs
Exposition du 9 février au 21 avril 2019
Le centre d’art contemporain est ouvert :
Mars – Septembre : du mercredi au dimanche de 11h à 18h
Octobre – Février : du mercredi au dimanche de 11h à 17h
Visites guidées pour les groupes sur demande
Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France

Fondation Louis Vuitton / La Collection : Le parti de la Peinture Nouvelle sélection d’oeuvres

Jusqu’au 26 août 2019
Sur les trois derniers niveaux et la terrasse de la
Fondation Louis Vuitton est présentée une nouvelle
sélection de 70 oeuvres de sa collection
(réalisées par 23 artistes internationaux),
des années 1960 à nos jours.
La peinture en est le thème.

Elle est abordée dans toute sa diversité : figurative ou abstraite,
expressive ou distanciée. Des oeuvres en volume sont mises
en regard. Des salles consacrées à Joan Mitchell, Alex Katz,
Gerhard Richter, Ettore Spalletti, Yayoi Kusama, Jesús Rafael Soto
alternent avec des ensembles thématiques, autour de l’abstraction,
de l’espace et de la couleur. Cet accrochage montre de quelle
manière la peinture ne cesse de se réinventer et d’enfreindre
ses propres règles, puisant dans les techniques de reproduction
actuelles.
Depuis son inauguration en 2014, la Fondation présente
régulièrement un choix d’oeuvres de la Collection.
Les premiers accrochages étaient conçus autour des lignes
sensibles retenues pour la collection :
Contemplation, Expressionnisme, Popisme et Musique/Son
(2014-2016).

Alex Katz

Des ensembles ont par la suite été montrés dans le cadre
de manifestations spécifiques, dédiées à la Chine (2016)
et à l’Afrique (2017). Enfin, la collection a été abordée
selon un axe thématique, interrogeant la place de
l’Homme au sein du monde vivant dans l’exposition
« Au diapason du monde » (2018).

Infinity Mirror Room (Phalli’s Field) 1965/2013
est un des tous premiers environnements de
Yayoi Kusama. Immergé dans ce paysage psychédélique
de formes organiques dont il devient un élément,
le spectateur est dans un univers hypnotique, peinture dans
l’espace qui s’étire à l’infini par le jeu de miroirs.
Il vous faut grimper aux étages pour
Jesús Rafael Soto
(1923-2005)
Pénétrable BBL bleu, 1999

Par la répétition de formes et de couleurs, Soto crée un
environnement optique qui augmente la sensation
vibratoire et dynamique.
A travers la présentation de ces deux expositions simultanées,
La Fondation Louis Vuitton réaffirme ainsi,
une nouvelle fois, sa volonté d’ancrer son engagement
pour la création actuelle dans une perspective historique.
Un audioguide gratuit sur votre smartphone peut vous
accompagner durant la visite.

Sommaire du mois de mars 2019

Robert Cahen Vidéos 1973 – 1983

Robert Cahen, artiste, poète aux semelles de vent, expose
pour un mois à la  Galerie La pierre large,
(
sorte de caverne de Platon Jean Louis Hess)
25 rue des Veaux à Strasbourg
des vidéos de la période 1973-1983
Jusqu’au 20 avril 2019 du mercredi au
samedi de 16h à 19h.

son site ici
Robert Cahen, vidéaste international, parle
de ses vidéos :
L’invitation au voyage

L’invitation au voyage repose sur l’association
d’images souvenir : sur un plan technique, cela se
traduit par des photos en fondus enchaînés de paysages
solarisés (Truqueur Universel du Service de la Recherche de
l’ORTF) et une scène filmée au ralenti
(caméra grande vitesse 200 images secondes).
« Je considère aujourd’hui L’invitation au voyage comme
le travail d’un jeune auteur. Un jeune auteur qui découvre
un nouveau langage auquel il applique sa propre poétique.
J’ai mis toutes les choses gui m’ont ému.
J’ai choisi des photos, celles des gens que j’aime,
d’un voyage en Italie très important pour moi,
je les ai colorisées à l’aide d’un truqueur. J’ai mis une partie
de mon existence, de mon histoire et j’ai essayé d’en faire
quelque chose, mon premier essai. »
(Robert Cahen, L’image dans l’espace.
Entretien avec Robert Cahen, Nicolas Thely, 01/09/1998)
Trompe l’oeil

Dans le film « Amarcord » de F.Fellini, un paquebot
surgit de la nuit et des brouillards de l’eau,
apparaît comme un monstre mystérieux,
passe comme un rêve.
« Je souhaitais réaliser un film vidéo sur cette idée
de « passage » irréel et de surprise spectaculaire
qu’il contient. » (Robert Cahen)
Prix Spécial au Festival Vidéo de Tokyo 1980.


Horizontales couleurs


France, 1979, 14′, vidéo, muet
Production, sujet, réalisation : Robert Cahen
Exploration des possibilités du Spectron.
L’entr’aperçu

Musique : Robert Cahen
L’idée d’entr’aperçu détermine le sens de ce film.
Des scènes cachées, à peine révélées, se succèdent
comme des apparitions vivantes et signifiantes,
agissant sur le désir de voir, de savoir ce qui est donné
comme « entr’aperçu » et pouvant être vu.
Construit comme un court métrage dans un parti pris
d’une succession de plans rapides, « l’entr’aperçu » rend
compte de l’entretien mystérieux de deux personnages
« masqués » dans un monde où un rideau reste à déchirer.
Prix spécial du Jury au Festival Vidéo de Tokyo 1981
Artmatic

Bande-son : Robert Cahen
Réalisé avec les appareils de l’Ecole Polytechnique,
Paris Premier
En retenant l’empreinte de certains mouvements
comme ceux des pages d’un livre ou de la main de l’artiste,
une caméra – la première en France construite au
Lactamme-École Polytechnique – numérise l’image
toutes les 3 ou 5 secondes et la colorise, permettant
des effets de glissements de matières et de couleurs
qui happent le regard. Cette numérisation des images
dès 1980 constitue une prouesse technologique.
Prix « Arts et Informatique », Paris, 1980

Juste le temps

Parenthèse d’un moment de voyage où des paysages
transformés deviennent des acteurs à part entière
d’une histoire qui, en filigrane, raconte la possible
rencontre entre deux êtres. Les limites entre !e paysage
extérieur et l’intérieur, entre le sommeil et l’état de veille,
entre les bruits et le silence, et même entre les personnages
s’atténuent au point de s’effacer. La notion de passage,
si bien illustrée par le voyage en train, imprègne l’histoire
toute entière.
(Sandra Lischi, ll respiro dei Tempo, ETS, 1995)
Premier Prix au Festival de San Sebastian, et à celui
de Grenoble, 1983,
Juste le temps fait partie des collections
du Museum of Modern Art de New York,
du Künsthalle de Zurich, du Musée d’Art Contemporain
d’Amsterdam, du « Medialogo» de la Provincia di Milano.
Présenté à « Documenta », Kassel, 1987