Sommaire du mois d’août 2020

Giuseppe Penone
Frontières indistinctes – Noce, 2017
Bronze, marbre blanc de carrare

26 août 2020 : « L’Île Des Morts » D’Arnold Bocklin
23 août 2020 : Christophe Bourguedieu
14 août 2020 : Christo au musée Würth
01 août 2020 : LES FRÈRES BURDA. Une histoire des Collections

Christophe Bourguedieu

Exposition à la Galerie de la Filature de Mulhouse jusqu’au 13 septembre 2020

Le temps fort de la 4e Biennale de la photographie de Mulhouse (BPM)

Christophe Bourguedieu a été l’hôte de la galerie de la Filature en 2002, c’était déjà une proposition d’Anne Immelé, collaboratrice à l’époque, pour la programmation et le suivi des projets auprès de Paul Cottin.
Christophe Bourguedieu nous a guidé à travers son exposition, « Avant la Nuit », en toute improvisation, en ponctuant certains éléments, en soulignant, la pertinence ou la cohérence de ses choix, soutenu, par la commissaire Anne Immele, qui est à l’initiative du choix du photographe, qui souligne la commande de la photographie spécialement conçue pour Mulhouse.

Une salle dédiée à Mulhouse

Une salle est spécifiquement dédiée à Mulhouse, des paysages, des maisons,
des personnages, qui devraient être le reflet de notre ville.
D’autres photographies, provenant du monde entier où Christophe a voyagé proposent des lieux étranges, parfois très impersonnels. Des liens imperceptibles se voient, par certaines couleurs, un peu de rouge, comme le petit pan de mur jaune …. une voiture jaune, des volets de même couleur, une lumière idéale, une photo parfaite.


La présence de certains animaux, des constructions se répondent par des jeux de symétrie, ou des inversions, suggérant la possibilité d’une lecture différente.
Un boxeur, un Botticelli, un après-midi chez le voisin d’Anne, un hôtel mulhousien (Witz), de belles jeunes femmes, un chien blanc, en rappel un ragondin blanc, toutes ses choses doivent faire sens et lien. L’univers de Wim Wenders, d’Edward Hopper, par le côté impersonnel, voire mélancolique, sensoriel.

Christophe Bourguedieu est un photographe mondialement connu et reconnu

Il n’aime pas les images trop évidentes, trop esthétiques, trop symboliques, trop militantes, voire, trop humaines. Ses photographies peuvent sembler anodines, impersonnelles, sa recherche de la neutralité est presque obsessionnelle, pas de couleurs claquantes. Il s’attache à la lumière, à l’espace, à la singularité.

La BPM-BIENNALE ou

le Microcosme mulhousien de la culture masqué


Benoit André professionnel de la culture, ancien de Chaillot est à son affaire, il n’a pas eu de chance, nouveau directeur de la Filature depuis le 1er janvier, il est tombé de plein pied dans la pandémie. Il s’est fait fort de faire ouvrir la Galerie de la Filature, auprès des autorités préfectorales qui lui opposaient la COVID, ce qui a permis d’exposer les photographies de Christophe Bourguedieu,
À la tombée de la nuit.

Anne Immele, professeur, docteur en Photographie, maitre d’œuvre de la Biennale, nous explique avec enthousiasme la cohérence des photos exposées, l’étrangeté de l’ambiance dans le contexte actuel, de la pandémie, du désert culturel, des catastrophes mondiales, Californie, Liban, Australie, l’image de Mulhouse en lien avec St Nazaire, une photo de l’arrêt de tram St Nazaire…..

Anne Catherine Goetz, nouvelle adjointe à la culture issue des récentes élections municipales, par son discours de vernissage, inaugure ses nouvelles fonctions, et ouvre ainsi l’exposition Christophe Bourguedieu,

Éric Kheliff, comédien, vice-président de MAC,  en doublure de Dominique BANNWARTH, président de MAC, absent pour cause de vacances, déclame ou plutôt lit son papier, pour se féliciter de la participation de MAC à la Biennale et à la Galerie de la Filature, de leur partenariat avec l’Agrandisseur. Il remercie, Christophe Bourguedieu, Anne Immele, Benoit André et Anne Catherine Goetz pour leur collaboration. En conclusion il annonce une future exposition en off, de l’artiste Fahd El Jaoudi, soutenu par MAC, Mulhouse Art Contemporain.

L’exposition est accompagnée d’un guide de salle, édité par Novo, dans lequel vous pouvez lire un entretien entre Michel Poivert et Christophe Bourguedieu.

il est très difficile de photographier des photos

Informations

Des visites aux horaires suivants :
du mardi au samedi de 13h30 à 18h30
Sauf samedi 29 août de 11h à 18h30

Dimanche 30 août de 14h à 18h

Visites commentées possibles sur RDV (à partir de 4 personnes)
au 06 99 73 81 80 ou agrandisseur@gmail.com

Sommaire du mois de juillet 2020

Chez ta mère, la guinguette de Motoco
photo Antonio Piccarreta Talis

25 juillet 2020 : The Incredible World of Photography Collection Ruth et Peter Herzog
23 juillet 2020 : Friedrich Dürrenmatt. La satire dessinée
12 juillet 2020 : POP-UP artistes
03 juillet 2020 : BPM-Biennale de la Photographie de Mulhouse

The Incredible World of Photography Collection Ruth et Peter Herzog

Jusqu’au 04.10.2020, Kunstmuseum Basel | Neubau
Commissaires : s : Olga Osadtschy, Paul Mellenthin

Pour tous ceux qui ont toujours rêvé de voir cette collection, sans avoir jamais réussi à trouver un créneau horaire ou une date, cette fois c’est enfin possible.
Avec l’exposition The Incredible World of Photography, le Kunstmuseum Basel célèbre simultanément deux premières :
– c’est la première fois qu’un large portrait de la collection de photographies Ruth et Peter Herzog est présenté en Suisse et,
– pour le Kunstmuseum, il s’agit de la première exposition abordant l’histoire de la photographie.
C’est la possibilité de feuilleter un album photo, comme si c’était le  vôtre, avec le numérique en plus.

La collection

Une trouvaille sur un marché aux puces dans les années 1970 a conduit à la naissance de la collection Ruth et Peter Herzog, une collection photographique à nulle autre pareille qui réunit désormais plus de 500 000 photographies. Les fonds de la collection datant des débuts du médium jusqu’aux années 1970, toutes les évolutions majeures de la photographie analogique y sont représentées.
Pour le XIXe siècle en particulier, le couple de collectionneurs a fait
d’importantes découvertes qui ont permis d’affiner la compréhension de l’histoire mouvementée de la photographie.
Aujourd’hui, Ruth et Peter Herzog comptent parmi les grands collectionneurs de photographies sur le plan international.

Les Herzog ont, ni plus ni moins, constitué une encyclopédie photographique de l’existence humaine à l’ère industrielle. Les myriades de chef-d’œuvres anonymes mettent en lumière un nombre presque insaisissable de motifs et de thèmes aux quatre coins du monde et montrent comment la photographie raconte la petite et la grande histoire. La diversité de la collection offre
différentes approches pour explorer le monde avec et à travers de la photographie. À cet effet, il apparaît clairement que la photographie n’existe pas. Chaque photographie révèle au contraire un dense réseau de relations sociales, institutionnelles et historiques.

Le début d’une coopération à long terme

33.5 x 43 cm (Seite); Albuminabzüge

Les quelques 400 pièces exposées provenant du riche fonds présentent des axes choisis de cette collection unique. Parmi ceux-ci, la photographie amateur, commerciale et scientifique du XIXe siècle, mais aussi la photographie publicitaire et de presse du XXe siècle. Sont présentées des œuvres de photographes suisses et internationaux encore jamais exposées jusqu’ici.
Tandis que le tirage individuel est la forme photographique privilégiée dans les musées d’art, l’exposition montre la diversité matérielle des objets photographiques : daguerréotypes, ambrotypes, ferrotypes, tirages sur papier salé, sur papier albuminé, autochromes et tirages au gélatino-bromure d’argent.

L’exposition marque le début d’une coopération durable entre le Kunstmuseum Basel et le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel, auquel appartient la collection photographique Ruth et Peter Herzog depuis 2015.
Le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel, consent à ces prêts précieux ; en outre,
il a conçu pour le Kunstmuseum une architecture d’exposition innovante développée à partir de la situation de travail au cabinet et de la confrontation avec le large spectre de la photographie historique et sa matérialité. Elle se caractérise par des réflexions sur la perception et sur la présentation de ces objets souvent de petit format et sensibles à la lumière.

Parcours

La diversité de la collection photographique Ruth et Peter Herzog et son caractère d’ « encyclopédie de l’existence » (Martin Heller, 1989) sont transposés dans un parcours de neuf salles successives. Chacune d’entre elle propose aux visiteur.euse.s plusieurs possibilités de s’immerger dans la quantité finalement insaisissable de motifs et de thèmes. Elles vont de l’observation d’objets à travers des vues d’ensemble disposées sur des tables à des projections d’images sur les murs.


Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel. Juni 2020

À certains endroits du parcours, l’exposition réunit des photographies historiques avec des œuvres majeures du Kunstmuseum Basel et des prêts de la collection de la Emanuel HoffmannStiftung, dont des peintures de Vincent Van Gogh et Robert Delaunay, des travaux sur papier


Bernd et Hilla Becher.

d’Andy Warhol et de Martin Schongauer, mais aussi des photographies de Thomas Demand et de Bernd et Hilla Becher. Cette configuration permet non seulement de mettre en lumière les rapports complexes entre la photographie et l’art, mais aussi d’interroger leurs correspondances du point de vue du motif et de la forme ainsi que leurs déliminations (discutables). L’influence
réciproque se fait exemplaire au travers des questions essentielles que soulève la photographie, à l’instar de la sérialité, la reproduction et le rapport à la couleur, respectivement son absence.

Installation interactive

Un exigeant projet d’inventaire et de numérisation des fonds de la collection de photographies Ruth et Peter Herzog mené par le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel, depuis 2015 a servi de base au travail sur l’exposition The Incredible World of Photography.


Le studio d’architecture médiale iart, en collaboration avec des étudiants en bachelor Digital Ideation à la Haute École de Lucerne, a réalisé une installation interactive dans l’exposition à partir de ces fonds numériques.
Cette installation permet aux visiteur.euse.s un acces individuel
à cette abondante collection.

Catalogue et Digitorial®

Une publication scientifique aux éditions Christoph Merian Verlag (360 pages, 300 reproductions d’œuvres) tient lieu de catalogue de la collection, informatif et accessible à la fois. Il contient des textes de Martina Baleva, Jan von Brevern, Eva Ehninger, Steve Edwards, Peter Geimer, Valentin Groebner, Michael Hagner, Peter Herzog, Katja Müller-Helle, Katja Petrowskaja,
Vanessa R. Schwartz et Kelley Wilder.

12.6 x 17.6 cm; Handkolorierter Silbergelatineabzug

Dans le cadre de l’exposition The Incredible World of Photography, le Kunstmuseum Basel réalise pour la première fois un outil de médiation en ligne appelé digitorial. L’initiative fait partie du projet digitorials.ch.
Avec le soutien d’Engagement Migros et en coopération avec l’agence
maze pictures swiss, ce projet élabore des stratégies spécifiques pour huit musées suisses, afin de répondre aux défis du tournant numérique. Le digitorial® associe storytelling innovant et usage de plusieurs médiums – image, son et texte – pour établir de nouveaux critères dans la
médiation de contenus culturels.
Les digitorials® ont été développés au Städel Museum, à la
Liebieghaus Skupturensammlung et à la Schirn Kunsthalle de Francfort en Allemagne.
L’exposition est conçue en coopération avec le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel. Cette fondation d’utilité publique tient à conserver la collection dans son intégralité comme patrimoine culturel à Bâle et à la rendre accessible au public ainsi qu’aux spécialistes dans le cadre de leurs recherches et à des fins de publication. 

Kunstmuseum Basel | Neubau,
St. Alban-Graben 20, 4052 Basel
Tram N° 2 arrêt Bankverein (pas d’arrêt Kunstmuseum, travaux)

Horaire
Mardi au dimanche 10 h /18 h
Mercredi 10 h / 20 h

POP-UP artistes

Dynamisme et force créative de la région Rhénane

Du 1er juillet au 13 septembre 2020,
la Fondation Fernet-Branca accueille pour sa réouverture l’exposition
POP-UP ARTISTES. C’est un régal, la fête de l’art, un mini-festival à déguster sans modération.

La pandémie a crée des idées, la nécessité d’ouvrir à nouveau les lieux d’exposition, malgré les contraintes sanitaires. Chose qui ne vous empêchera pas, d’aller voir, les lunettes embuées, dans l’odeur de sa propre haleine et les grésillements de l’élastique frottant sur les écouteurs de son appareil auditif.

Pierre-Jean Sugier directeur de la Fondation

POP-UP ARTISTES présente le dynamisme et la force créative de la région Rhénane. Après près de trois mois de confinement, la Fondation Fernet-Branca invite pour sa réouverture des artistes pour la majorité de la région.
Cette exposition permet de montrer à son public la richesse et la pluralité des approches artistiques que propose chacun de ses artistes. Cette biodiversité artistique nous renvoie à ce souci de chaque artiste dans son atelier, où il remet en question, refait, repose et transforme ce qu’il a fait la veille. Ce glissement, cette plasticité créatrice, nous entraîne dans un univers très différent et dont le souci est d’entrer en contact avec vous, le public et de partager ces émotions. Chaque artiste dispose d’un mur qu’il aménage à sa façon et s’est beaucoup investi dans la présentation. Il y  des mulhousiens, des colmariens,  certains originaires d’Italie, de Corée, mais tous résidents dans le Grand Est, à deux exceptions près.
Pierre-Jean Sugier est devant la tapisserie des
quatre saisons d’Anne-Sophie Tschiegg

Rencontres avec les artistes

Chaque week-end,  vous pouvez rencontrer des artistes de l’exposition
POP-UP ARTISTES


                              photo Antonio Piccarreta Talis
Programme des rencontres

Les rencontres débutent à 14h.

Possibilité de déjeuner, à partir de 13h, avec un pique-nique tiré du sac dans la cour de la Fondation, si le temps est favorable.
Et n’oubliez pas de vous inscrire !

Il est très difficile de parler de 40 artistes à la fois
aussi je vous invite à consulter ma page FaceBook où j’ai publié de
nombreuses photos de leurs travaux

Les artistes de Motoco

Nicola Aramu

« Ma peinture est inspirée du quotidien, de la mémoire et de l’histoire. Le passé de ceux
qui nous ont précédés me réapparaît en images : en cartes postales et anciennes
photographies en noir et blanc … des souffles de nostalgie et de douce mélancolie
des choses perdues. En donnant une deuxième vie à ces souvenirs privés et publics,
je m’applique à la création d’une poésie fantastique et parfois ambiguë qui inspire
notre mémoire et imagination. Ainsi j’emploie la couleur pour créer des nouvelles émotions
visuelles ». 

 

Les artistes du Séchoir

Vincent Campos

« Mon travail oscille souvent entre le jeu et la mise en avant d’une réalité où
l’humour peut retentir comme un écho à l’adversité des choses. Au travers de
récits bercés d’une insouciante légèreté, le temps semble s’être arrêté mais nous
sommes invités à suivre le mouvement.
Bâtir des forêts, ériger des ponts fragiles, faire résonner des tours de papier
sont des actions potentielles. En jouant sur des territoires en pleine mutation,
je questionne notre rapport au monde et ses potentialités.
Je me laisse surprendre par la matière, pris dans une nouvelle temporalité, saisi
par un bouleversement qui ne saurait témoigner des évènements à venir ».

Quelques coups de coeur

Il faut bien faire un choix, pour vous inciter à y aller,c’est  tout près de chez vous,
Didier Paquignon

 

nous montre des peintures de voyages , les vaches indiennes,(sacrées) de Pondichery, qui déambulent dans la ville, qui font les sacs poubelles
en totale liberté, mais aussi une vue d’Istanbul qu’il a retravaillée pour l’exposition, avec la mer du Bosphore.
Des vues d’Espagne, un peu abstraites avec de chaudes couleurs ocres.

Eric Béridon
« Mes travaux s’intéressent à la question universelle de la présence de l’homme dans le monde, de son origine et sa destinée en cherchant à s’approcher au plus près du lien qui peut exister entre le corps et l’esprit, le matériel et le spirituel.
Tout mon travail consiste à traduire par le langage plastique cette réflexion.
Je ne voulais pas montrer le corps par la figuration, je cherchais quelque chose de plus antérieur et à l’origine de la matière ; je ne voulais pas non plus maitriser le dessin et laisser à la nature son pouvoir créatif, c’est pourquoi le corps dans mon travail est représenté par l’empreinte de restes de feu imprégnés sur la toile ».

Céline Martin
« Mon travail interroge la perception, la place, « le traitement » de l’altérité, de la vulnérabilité et de la fragilité dans nos sociétés.
J’y traite par essence d’humanité, de corporalité, de sollicitude, de soin et d’éthique.
C’est pour moi une nécessité prégnante d’expérimenter, de matérialiser pour discerner et traduire ce que j’observe des relations inter-humaines ».
Puis elle cite
«Ce que je fais : je regarde. Je n’ai jamais fait que regarder les gens. Je n’ai fait que voir ou essayer de voir les rapports humains afin d’en parler. Voilà ce qui m’intéresse. Je ne connais d’ailleurs rien de plus important.»
Pina Bausch

OH Kee Hyung
Lorsqu’elle quitte ses pinceaux, OH Kee Hyung prend l’argile.
Ses pérégrinations vers l’Extrême Orient l’amènent à d’autres rencontres, visages émotions, lissés par la lumière, creusés par des sillons de vie. Et comme dans ses
aquarelles, elle retrouve ce Geste Universel, geste de son père calligraphe, geste
qui donne vie à ses visages en céramique. Geste-Souffle qui émerge de ses mains et donne à ses céramiques émotion, sérénité, lumière tel le lotus qui s’élève de la boue.

Pour conclure ne manquez pas d’aller dans le mystérieux sous-sol de la fondation pour y contempler l’échiquier d’Yves Bringert :
Mat en deux coups

Fondation Fernet-Branca
2, rue du Ballon
68300 Saint-Louis
fondationfernet-branca.org

Horaires d’ouverture :
du mercredi au dimanche
de 13h à 18h

Pass-musées

Je profiterai des vacances d’été, pour parler plus avant de vous tous

BPM-Biennale de la Photographie de Mulhouse

Du fait de la pandémie de Covid-19, l’édition de la BPM 2020 n’a pas pu
avoir entièrement lieu en juin comme prévue.
Cette édition plus archipélique est reportée en septembre-octobre pour les expositions en galerie et musée,
hormis l’exposition de Christophe Bourguedieu qui aura lieu du 22 août au 13 septembre à la Filature.
Les expositions en plein air, à Hombourg, Chalampé, Ottmarsheim et sur les Berges de l’Ill à Mulhouse sont visibles depuis le mois de juin.
C’est un joli but de promenade et de déambulations dans la nature et dans
de coquets villages moins connus, au charme certain.

Le festival a pour objectif de montrer une pratique photographique contemporaine en perpétuel mouvement et interrogation. Le rapport de la production photographique à sa contemporanéité est l’un des axes de sa programmation : son rapport à l’évolution du médium mais aussi au contexte écologique, social, économique.

Intitulée « This is the End », enracinée dans la relation que la photographie noue avec la fin imminente, cette édition s’avère, bien malgré elle, au plus proche du moment de bascule que nous vivons, entre un avant et un après.

Sur les berges de l’Ill

Guillaume Collignon

Qu’il s’agisse de la fonte des glaciers, de sites touristiques ou encore d’infrastructures sportives monumentales quasiment inexploitées, les photographies de Guillaume Collignon interrogent la transformation et l’aménagement du paysage par l’homme. Des coins les plus reculés de la Turquie au glacier du Rhône (Alpes suisses), partout, le paysage fait face a des altérations majeures résultant des diverses activités de l’homme. Lorsqu’il photographie les vains efforts de ceux-ci pour contrer le recul inexorable des glaciers, Guillaume Collignon garde une distance avec le sujet.

Ces images silencieuses engagent de nombreux questionnements sur notre rapport à la nature. Notamment dans ses photographies alpine, dans lesquelles les touristes qui se pressent sur les sommets observent et participent inévitablement au destin tragique de ces montagnes de glaces.
Les tremplins de sauts à skis tirés de la série Monuments of Madness

 

présentent de véritables ovnis architecturaux exploités le temps d’une olympiade. Derrière les exploits d’une poignée de sportifs, il faut observer une infrastructure extrêmement coûteuse et spectaculaire qui transforme radicalement le paysage et ses environs. Bien souvent, ces réalisations ambitieuses tombent en désuétude. Leur entretien trop gourmand ne peut être assuré par les collectivités qui dans le meilleur des cas, parviennent à les détourner de leur utilisation première en les exploitant en tant que lieux touristiques et restaurant panoramique, alors que dans d’autres cas, ces structures sont abandonnées pour ne garder que le vague souvenir d’une utilisation qui aura duré le temps d’une compétition.
Né en 1985. Vit et travaille à Lausanne.

Jessica Auer

Travaillant principalement avec la photographie grand format, Jessica Auer crée des photographies qui adoptent la forme tableau pour examiner les façons dont les paysages ont été préservés ou modifiés pour le tourisme. À travers ses photographies, elle exprime une profonde préoccupation pour la nature et la vulnérabilité des sites et des communautés éloignés face au tourisme de masse. Ses images révèlent les réalités sociales et politiques du tourisme et le paradoxe de tenter de préserver les mêmes sites que l’industrie cherche souvent à exploiter.

Les photographies présentées à la Biennale de la Photographie de Mulhouse ont été prises au cours des quinze dernières années. En tant que photographe canadienne d’origine française et latino-américaine, Jessica Auer a commencé cette exploration en photographiant des destinations populaires en Amérique du Nord et du Sud. En photographiant des lieux qui rappellent « les colonies de peuplement qui ont poussé vers l’ouest », ses images montrent comment l’industrie du tourisme transforme et romance le paysage.

Plus récemment, Jessica Auer s’est concentrée sur l’Islande. Elle vit maintenant dans une petite communauté des fjords de l’Est et a documenté cette nouvelle frontière/limite dans le contexte du boom touristique de l’Islande.

Vers le Rhin

Geert Goiris à Hombourg

A la caserne des pompiers et devant le presbytère
L’oeuvre de Geert Goiris est d’une grande puissance narrative et suggestive. Les paysages photographiés à travers le monde véhiculent le pressentiment d’une fin proche. Geert Goiris présente ainsi ses dernières recherches :

« Le monde sans nous est une expérimentation visuelle qui anticipe un monde sans humains, un monde que nous ne connaissons pas. Cela procède de la notion largement partagée que nous sommes une société en danger, marquée par l’extinction massive des espèces. Des informations alarmantes et contradictoires suscitent des perceptions anxiogènes. J’ai adopté une perception paranoïaque, celle de vivre la fin d’une ère. Mon objectif est de faire des photographies qui peuvent être comprises comme des spéculations. Elles ne sont pas strictement référentielles, mais font appel à notre imagination. Je combine ces images dans des expositions et des publications afin de mettre en mouvement cette oscillation entre le familier et l’aliénant. »

Né en 1971 en Belgique, Geert Goiris vit et travaille à Anvers. Il a notamment présenté des expositions solos au FOAM d’Amsterdam (2015), à la Hamburger Kunsthalle (2010) ou à Art Basel Statements (2009). Son travail est présent dans de nombreuses collections à travers le monde : au Seattle Art Museum, au Musée de la photographie d’Anvers ou au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris pour n’en citer que quelques-unes. En 2008, il remporte le Grand Prix international de photographie de Vevey présidé par Balthasar Burkhard pour réaliser Whiteout

Lynn Alleva Lilley à Chalampé

Avenue Pierre Emile Luca, à côté de la bibliothèque
« Regarder la lumière du soleil briller sur l’eau et la voir se consumer ou être emportée par les vagues semblent m’offrir une claire mais fugace compréhension de la façon de vivre dans le monde. Un jour d’été, dans cet état d’esprit, j’étais en train de photographier la respiration de l’eau et la lumière tachetée quand j’ai aperçu quelque chose de surprenant. En regardant attentivement un objet sombre à la surface de l’eau, j’ai réalisé que c’était une limule nageant sur le dos.
Que faisait-elle ? Sa beauté et son étrangeté absolue m’attiraient comme si quelque chose de magique, un cadeau venait de m’être offert.

J’ai commencé à photographier de manière obsessionnelle la limule et son monde, y compris de nuit, sous l’eau, les pontes et les embryons. Le plus ancien fossile de la limule (limulus Polyphemus) vivait il y a 445 millions d’années. Cela m’a conduit à méditer sur la place actuelle de la limule au regard de cette temporalité et de l’impact humain sur notre planète ». L.Alleva Lilley
Lynn Alleva Lilley est une photographe américaine née à Washington DC et vivant actuellement à Silver Spring MD. Au cœur de son travail photographique on retrouve l’interconnexion avec le lieu et la nature. Elle s’intéresse particulièrement au livre photo en tant que manière particulièrement intime de présenter ses photographies.
Son premier livre Tender Mint (The Eriskay Connection, Pays-Bas, 2017) comprend des photographies réalisées en Jordanie alors qu’elle vivait là-bas avec sa famille de 2011 à 2014. Les photographies de son récent livre, Deep Time (The Eriskay Connection, 2019), présentent la vie et le monde mystérieux de la limule sur les rives de la baie du Delaware.

Jessica Auer à Ottmarsheim

On retrouve Jessica Auer devant la piscine d‘Ottmarsheim Aquarhin
La photo Niagara Falls, New York est extraite de la série Re-creational Spaces, une enquête sur l’interprétation des sites touristiques populaires. À travers cette série, Jessica Auer examine les interventions culturelles et établit des liens entre les traitements de paysages du monde entier. Nombre de lieux qu’elle photographie ont existé depuis l’époque géologique mais ont été profondément transformés. Les chutes du Niagara constituent un extraordinaire modèle de merveille naturelle, apprivoisée à des fins industrielles, puis transformées en une destination touristique.

De telles images invitent le spectateur à s’interroger sur la signification historique et culturelle de ces lieux.
Jessica Auer est une photographe et artiste visuelle canadienne qui partage son temps entre Montréal et Seydisfjördur en Islande. Son travail est principalement axé sur l’étude des paysages envisagés comme des sites culturels et porte sur des thèmes qui relient l’histoire, le lieu, le voyage et l’expérience culturelle. Elle a obtenu sa maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia de Montréal en 2007. Parmi ses expositions les plus récentes : la biennale Movimenta (Nice, 2017), la Galerie Patrick Mikhail (Montréal, 2016), Oslo8 ( Bâle, 2015), Musée d’art de Gotland (Visby, Suède, 2015). Jessica Auer enseigne la photographie à l’Université Concordia.

Biennale de la photographie de Mulhouse
Association l’Agrandisseur
26 Avenue de la 1ère Division Blindée 68100 Mulhouse
Tél :06 99 73 81 80
agrandisseur@gmail.com
tous les renseignements sur
www.biennale-photo-mulhouse.com

Circular Flow – De l’économie des inégalités, Gegenwart Kunstmuseum Basel

Ulrike Grossarth; 16 moving things; Dresden, 2005

Jusqu’au 19 juillet 2020, au Kunstmuseum Basel | Gegenwart
Circular Flow – de l’économie des inégalités

Commissaire : Søren Grammel avec Stefanie Thierstein, Philipp Selzer
et Eva Falge
Cette exposition vue avant le Covid-19 est non sans relation avec celle de la Kunsthalle de Mulhouse, « Algotaylorism«  qui s’attache à la question du taylorisme algorithmique qui est cette division du travail poussée à l’extrême 

                  Lisa Rave Film Still

Changement climatique et pollution environnementale, guerres régionales et conflits relatifs à la répartition, chômage de masse, répartition inégale des richesses, nationalisme : face aux nombreux problèmes qui poussent des millions d’individus à migrer malgré eux, de plus en plus de gens s’interrogent sur les conséquences sociales, écologiques et politiques de ce processus complexe que l’on désigne communément sous le terme de
« mondialisation ».

L’exposition Circular Flow.
De l’économie des inégalités réunit au Kunstmuseum Basel | Gegenwart
15 approches artistiques qui explorent les principes de l’économie parallèlement à ces problématiques sociétales.
Des œuvres anciennes de la collection du Kunstmuseum permettent en outre d’établir des liens entre les périodes coloniales et postcoloniales
de la mondialisation. Ce projet ne met en cause ni l’idée ni la réalité d’un monde interconnecté à l’échelle politique, économique et culturelle, mais tend au contraire à renforcer les approches sociétales favorisant une mise en œuvre socialement juste et écologique du processus de mondialisation. La critique du système capitaliste qui a fait du monde une marchandise constitue le cœur du débat.

L’exemple des migrations

Un chapitre de l’exposition est consacré au lien entre les causes contraignant toujours plus d’individus à fuir leur pays et la dynamique impériale sans précédent qui a mené au déploiement de l’Europe aux XVe, XVIe et XVIIe siècles et qui marque le monde politique jusqu’à aujourd’hui. En raison de l’actualité brûlante de ce thème, l’exposition commence par l’image du camp, plus précisément du camp de réfugiés.

En haut/en bas, à l’intérieur/à l’extérieur, ouvrir/fermer – le système du camp cristallise, d’un point de vue pratique et métaphorique, les contradictions de la politique actuelle. Fin 2018, plus de 70 millions de personnes se trouvaient en situation de fuite de par le monde. Parmi celles-ci, seules 3,5 millions ont déposé une demande d’asile dans des pays membres de l’UE à partir de 2015. Pourtant, en mars 2016, l’accord UE-Turquie a été signé en raison de fortes pressions politiques.
Depuis, 20 000 personnes (donnée de septembre 2019) attendent dans des
« centres de premier accueil » sur les îles de Lesbos, Chios, Samos, Leros
et Kos conçus à l’origine pour accueillir 6 500 personnes.
Violences (sexuelles), criminalité, incendies et émeutes ponctuent le quotidien dans ces camps surpeuplés.

Durant un séjour de plusieurs années en Grèce, l’artiste irlandais Richard Mosse (*1980) a filmé le centre de « Moria » à Lesbos, visé par de nombreuses critiques, à l’aide d’une caméra de surveillance infrarouge utilisée par l’armée. Cette technologie est capable de rendre très nettement la chaleur corporelle que dégage un homme se trouvant à 30 kilomètres. Les personnes ainsi filmées ne sont pas perceptibles sous la forme d’individus, mais comme des figures abstraites produites par leur image thermique.

Les prises de vue de Mosse ont donné naissance à Grid (Moria) : un mur vidéo hightech constitué de 16 écrans plats de grand format montre la vie quotidienne dans le camp sous la forme d’un flot continu d’images panoramiques aux mouvements intermittents. Cette installation vidéo se présente comme une trame dans les deux sens du terme, autant architecturale qu’humaine, dans l’économie logistique de laquelle les personnes en fuite se retrouvent et – par analogie avec ladite technique filmique – sont réduites à des entités abstraites. Les images montrent des gens dans des files d’attente ou transportant des biens de première nécessité de manière improvisée, mais aussi des tentes, des fils à linge bricolés et des clôtures de fils barbelés. À travers le dispositif de présentation de l’œuvre, l’artiste joue avec le rapport entre la perspective de l’observateur et celle du surveillant et pose, par là-même, la question de la responsabilité commune de ceux qui vivent dans la réalité à l’extérieur d’un camp.

L’exemple des ressources
D’autres artistes s’intéressent à l’existence d’interdépendances complexes entre l’économie et la politique sous l’angle du commerce mondial des matières premières ou des brevets portant sur des ressources vitales comme les semences (Andreas Siekmann),vidéo

les terres rares (Lisa Rave) ou l’eau. L’œuvre Petropolitics conçue par le duo d’artistes Bureau d’Études pour l’exposition est consacrée aux développements passés et présents du commerce international du pétrole depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours.


Les artistes ont enquêté sur les relations complexes entre les États et les organisations transnationales comme les think tanks, les entreprises financières, les instances de régulation, les services de renseignement, les groupes de médias ou les fabricants d’armes. Les artistes ont pour habitude de transcrire leurs résultats sous forme de cartographies et de diagrammes visuels qui sont ensuite publiés. Pour le Kunstmuseum Basel, ils ont réalisé une tapisserie murale mesurant plus de 14 mètres de longueur.

L’exemple du monde du travail

Une autre section de l’exposition accorde une place centrale aux changements dans le monde du travail dont la compétitivité internationale, qui s’inscrit dans le sillage de la réduction des obstacles au commerce à l’échelle mondiale, en constitue le leitmotiv.

Dans une nouvelle installation vidéo sur 5 canaux intitulée Crowds (Foules), l’artiste canadienne Melanie Gilligan (*1979) présente les injustices sociales engendrées par l’économie capitaliste à travers le portrait d’Irene, la protagoniste, qu’elle suit dans sa recherche d’emploi dans le secteur tertiaire à travers la ville d’Orlando (en Floride). L’espace urbain est marqué par la présence de bâtiments de l’industrie du divertissement et des chaînes de fast-food et semble n’être réservé qu’au tourisme et à la consommation.

Les impressions recueillies par Gilligan durant son enquête sur la vie précaire de nombreux citoyen.ne.s marquée par des emplois à taux horaire peu rémunérés sont traités à travers des mises en scène filmées du quotidien. Dans le même temps, l’artiste témoigne de formes d’autogestion et de protestation publique des personnes concernées contre la perte de leurs droits.

Tandis que le travail ne cesse de se caractériser par des emplois et des services postfordistes dans les anciens pays industrialisés, la délocalisation de la production dans d’autres parties du monde a mené à l’émergence d’un nouveau prolétariat à bas salaires. Le documentariste chinois Wang Bing témoigne de cette réalité à travers son œuvre 15 Hours (2017).

Wang y suit un groupe de travailleur.euse.s dans une usine textile de la province chinoise du Zhejiang. En employant simultanément 300 000 travailleurs migrants, le complexe dépasse les proportions d’une petite ville européenne. Rémunérés à la tâche, les ouvriers fabriquent des milliers de vêtements, de 8h à 23h, sept jours par semaine. D’une durée de 15 heures – qui met autant au défi la patience du visiteur de musée que les horaires d’ouverture d’une institution artistique – le film correspond exactement à la durée d’une tranche horaire habituelle de travail posté. Le film de Wang rappelle que les inégalités ne sont pas seulement un aspect de l’économie globale, mais qu’elles en constituent le principe fondamental. Ainsi, selon le Global Wealth Report du Credit Suisse,
le décile le plus riche de la population mondiale adulte détenait l’an dernier 85% du total de la richesse mondiale (le 1% le plus riche en détenait 47% à lui seul). Les 64% les plus pauvres de la population mondiale se partagent inversement 2% de la richesse mondiale.

voir sous (Algotaylorism)

À l’automne 2018, à l’occasion de la publication d’un article des chercheurs Kate Crawford et Vladan Joler1, le monde apprenait, éberlué, le dépôt par Amazon, deux ans plus tôt, d’un brevet décrivant
« une cage métallique destinée au travailleur, équipée de différents accessoires cybernétiques, qui peut être déplacée dans un entrepôt par le même système motorisé qui déplace les étagères remplies de marchandises »

Simon Denny (vidéo) —–>

Ces cages étaient destinées à introduire des travailleurs humains dans la zone d’exclusion humaine de ses entrepôts. Car, si l’entreprise la plus puissante au monde2 utilise une main d’œuvre abondamment robotique, notamment pour le traitement de ses expéditions, elle continue de faire appel à des êtres humains pour certaines tâches, bien que ces derniers ne soient pas corvéables à merci comme ses betty bots qui, hormis pour recharger leur batterie, ne s’arrêtent jamais de travailler. Dans les entrepôts, c’est l’organisation algorithmique qui prévaut, les objets étant classés et agencés selon un ordre destiné à optimiser les allées et venues des robots qui vont et viennent chargés d’étagères emplies de marchandises. La cage, de dimensions équivalentes à celles d’une étagère, aurait été transportée de la même manière, soulevée puis acheminée par ces infatigables travailleurs mécaniques, en un paroxysme de la soumission du travailleur humain à la régie algorithmique. Simon Denny en présente ici le brevet, sculpté à l’imprimante 3D pour en faire ressortir les éléments saillants, au sens propre comme figuré.


                    Brueghel

Liste des artistes
Pour illustrer ces problématiques liées à la mondialisation et d’autres encore, l’exposition présente des œuvres de
Ursula Biemann, Bureau d’Études, Alice Creischer, Simon Denny, Melanie Gilligan, Ulrike Grossarth, Jan Peter Hammer, Fred Lonidier, Richard Mosse, Marion von Osten, Lisa Rave, Claus Richter, Cameron Rowland, Andreas Siekmann et Wang Bing.



                    Pieter Brueghel l’Ancien

Aux côtés des artistes invités, l’exposition intègre des œuvres de la collection du Kunstmuseum Basel dont celles de Pieter Brueghel l’Ancien, Emanuel Büchel, Paul Gauguin, Hans Holbein le Jeune ou Maria Sibylla Merian – ainsi le Paysage brésilien du peintre néerlandais Frans Post qui accompagna le gouverneur général de la Compagnie des Indes occidentales au milieu du XVIIe siècle au Nord-Est du Brésil et dont l’œuvre peut être également interprétée comme un document consacré à la première mondialisation coloniale et à ses mécanismes de répression.

                         Claus Richter; Omnia peribunt; 2019

Publication Dans le cadre de l’exposition paraît un livret en langue anglaise avec des contributions de Bureau d’Études, Colin Crouch, Alice Creischer, Simon Denny, Melanie Gilligan, Jan Peter Hammer, Sybille Krämer, Stephan Lessenich, Achille Mbembe, Lisa Rave, Andreas Siekmann et Hito Steyerl.

Situé St. Alban-Rheinweg, celui-ci se nomme désormais Kunstmuseum Basel | Gegenwart. Il s’agit d’un établissement commun à la Emanuel Hoffmann-Stiftung, à la Christoph Merian Stiftung et au canton de Bâle-Ville. Il doit son existence à un don de la fondatrice de la Emanuel Hoffmann-Stiftung (Maja Sacher-Stehlin), de sa famille et de la fondation elle-même. Les biens fonciers appartenant au canton de Bâle-Ville ont été mis à disposition par la Christoph Merian Stiftung.

 

Sommaire du mois de mars 2020

Les expositions et foires prévues pour les mois de mars et avril sont reportées pour la plupart au mois de septembre
La plupart des sites de musées proposent des visites en ligne.

Magritte le Baiser
précurseur du Covid-19 ?

30 mars 2020 : 1518, LA FIÈVRE DE LA DANSE
20 mars 2020 : Coronavirus #Mulhouse Resiste
19 mars 2020 : Bernard Fischbach
13 mars 2020 :  La Fiancée Du Vent – Oscar Kokoschka – Vienne 1900
06 mars 2020 : Amuse-Bouche. Le Goût De L’art.
04 mars 2020 : Karin Kneffel Au Musée Frieder Burda
03 mars 2020 : Jane Evelyn Atwood À La Filature

Jane Evelyn Atwood à la Filature

 

Activiste, militante, engagée, Jane Evelyn Atwood présente ses photographies de la période 1976 – 2010 à la Galerie de la Filature
de Mulhouse
, jusqu’au 8 avril 2020.

communiqué de la Filature :
malheureusement nous ne sommes pas en mesure d’ouvrir notre Galerie dès cette semaine comme nous l’escomptions. En effet l’autorisation d’ouverture des galeries d’exposition exclut dans l’immédiat la catégorie administrative dans laquelle est classée La Filature. Nous restons en attente d’une nouvelle étape du déconfinement, annoncée pour le 22 juin prochain, et ne manquerons pas de vous tenir informés de la réouverture dès qu’elle sera possible, afin de (re)découvrir l’exposition de la photographe Jane Evelyn Atwood.

Commissaire : Emmanuelle Walter

Jane Evelyn Atwood

L’exposition consacrée à la photographe américaine Jane Evelyn Atwood rend compte de 35 ans de travail. Organisée autour de séries majeures
( Les prostituées, Les aveugles, Les femmes en prison, Jean-Louis ) et d’une vingtaine de photographies inédites sur différents sujets, les nombreux tirages de l’exposition retracent le parcours d’une photographe sans concession, sensible aux destins de ceux qui ont été rejetés à la périphérie, loin des regards de la société, de par leur condition et
drames de la vie.
« À travers ses choix personnels, Jane Evelyn Atwood va toujours, semble-t-il, vers la difficulté, comme un défi, se plaçant souvent, au regard des autres, de nous, spectateurs, à la frontière de l’interdit… Toujours une histoire d’enfermement et de frontière, de gens à part, et, à chaque fois, la photographe s’immerge dans son sujet, s’y engage corps et âme, à ses risques et périls, avec un désir de témoigner ou de changer certaines idées reçues sur ces mondes clos et les drames qu’elle rencontre, en révélant à la fois la beauté et la cruauté, la mélancolie et l’ambiguïté. Complice et compatissante, curieuse et concentrée sur ses sujets, saisissant d’instinct le moment qui s’imprime, l’émotion qui s’exprime. Un regard généreux qui transforme la vie en art, le résultat d’un long parcours. »
eDuarDo manet
Extrait de sa préface pour le livre Photo Poche Extérieur Nuit
(Centre national de la photographie, 1998)

Jane Evelyn Atwood est née à New York et vit en France depuis 1971. Son œuvre traduit la profonde intimité qu’elle entretient avec ses sujets pendant de longues périodes. Fascinée par les gens et par la notion de l’exclusion, elle a réussi à pénétrer des mondes que la plupart d’entre nous ignorent ou choisissent d’ignorer. Elle décrit elle-même sa méthode de travail comme obsessionnelle. Elle continue un sujet jusqu’à ce qu’elle sente qu’elle l’a complètement compris ainsi que sa relation à celui-ci.

Jane Evelyn Atwood, rue des Lombards Paris

En 1976, elle achète son premier appareil et commence à photographier les prostituées de la rue des Lombards à Paris. Ce travail qui durera un an, toutes les nuits, deviendra son premier livre. En 1980, elle est récompensée par le premier prix W. Eugene Smith pour réaliser un sujet en profondeur sur les enfants aveugles. Dans les années qui suivent, elle s’engage dans plusieurs projets photographiques au long cours.
En 1983, elle réalise un reportage sur la Légion étrangère et suit des soldats à Beyrouth, au Liban et au Tchad durant 18 mois.

Jane Evelyn Atwood Jean Louis
En 1987, elle photographie Jean-Louis qu’elle suit durant les quatre mois qui précèdent son décès. C’est la première personne atteinte du sida en Europe qui ait accepté que son histoire soit publiée dans la presse. Malgré les milliers de morts causés par cette maladie, le sida n’avait eu auparavant aucun visage.

Jane Evelyn Atwood,
le premier convoi de femmes enchaînées, Maricopa County Jall  Arizona EU 1977

En 1989, elle se lance dans un vaste projet sur les femmes incarcérées dans plusieurs pays du monde. Elle parvient à avoir accès aux établissements pénitenciers les plus difficiles, y compris au couloir de la mort aux États-Unis. Ce travail monumental qui reste une référence, dure dix ans et révèle les conditions de détention féminine dans quarante prisons de neuf pays d’Europe, d’Europe de l’Est et des États-Unis.
Exposé internationalement, il est publié dans le livre Trop de Peines, Femmes en Prison
(Albin Michel, Paris ; Too much time , Phaidon, Londres ; 2000).

Durant quatre ans à partir de l’an 2000, elle documente les victimes des mines antipersonnel au Cambodge, en Angola, au Kosovo, au Mozambique et en Afghanistan. Puis elle passe trois ans à Haïti où elle réalise des photographies de vie quotidienne, une approche en couleur de « street photography », en rupture avec sa pratique habituelle.

Histoires De prostitution, paris 1976-1979 rue des lombards (1976-1977) pigalle people (1978-1979)
Cela a commencé comme cela, en 1976, sans expérience et sans idée préconçue. Elle avait cette envie de savoir qui étaient ces hommes, ces femmes et ces transsexuelles qui vendaient leurs corps et qu’elle côtoyait sur les trottoirs de la capitale. Cela faisait quelques années à peine que Jane Evelyn Atwood, pas encore photographe, s’était installée à Paris. Elle a alors acheté son premier vrai appareil et a rencontré Blondine

Bondine Jane Evelyn Atwood 1976 197

et les autres prostituées de la rue des Lombards, dans le quartier du futur Beaubourg. Puis plus tard, ce furent Barbara, Miranda, Nouja ou Ingrid, tout ce peuple de travestis et de transsexuelles de Pigalle. Sans le savoir, Jane Evelyn Atwood signait ses premiers reportages et débutait une œuvre poignante et magistrale guidée par la rencontre et la nécessité d’intimité avec l’autre. Histoires de prostitution
rassemble les séries Rue des Lombards (réalisée entre 1976 et 1977) et Pigalle People (produite entre 1978 et 1979).

Jean -Louis – Vivre et mourir du sida (Prix World Press Photo, 1987) est emblématique de la démarche de Jane Evelyn Atwood voulant comprendre par elle-même la réalité de cette maladie nouvelle et, plus encore, donner un visage aux malades. Elle a accompagné et photographié jusqu’à sa mort Jean-Louis, première victime de la pandémie en Europe ayant accepté d’être médiatisée.  La série, cette fois en couleur, est parue dans Paris Match en 1987.

Extérieur Nuit (1988)
Sur une période de dix ans, Jane Evelyn Atwood est entrée dans les écoles d’aveugles de France, d’Australie, d’Israël, du Japon et des États-Unis. La photographe, fascinée par le visuel, s’est passionnée pour ces jeunes aveugles qui ne peuvent pas voir et a souhaité restituer leur évolution dans un monde de voyants. Elle a su créer des portraits poignants, en noir et blanc, de ces aveugles rencontrés tout autour du monde.

Jane Evelyn Atwood Université Tsukuba de Tokyo pour aveugles

Jane Evelyn Atwood a reçu le W. Eugene Smith Award pour ce projet initié dans les années 70 et poursuivi pendant une dizaine d’années.

Trop De peines, femmes en prison (1989-2000) Dès 1989,
Jane Evelyn Atwood photographie les femmes incarcérées ; sur une période de près de dix ans, elle est parvenue à obtenir l’accès aux pires prisons du monde, y compris le quartier des condamnés à mort.

                                                       Auto-mutilations
Pour ce travail, la photographe s’est rendue dans quarante prisons situées dans neuf pays d’Europe et aux États-Unis où le nombre de femmes incarcérées a décuplé depuis les années 80. Cette plongée dans le monde carcéral féminin nous amène à poser un regard neuf sur les femmes, le crime et l’incarcération.
Divers Sélection de photographies sur divers sujets qui retracent le parcours de la photographe.

Horaires De la galerie pour cette exposition (entrée libre)
du mardi au samedi 14h-18h30 + dimanche 14h-18h +
les soirs de spectacles
la Filature scène nationale Mulhouse
20 allée nathan katz 68100 mulhouse
03 89 36 28 28
www.lafilature.org

5 RenDez-vous en entrée libre
projection en avant-première mardi 3 mars 18h
Fragments d’un Parcours : Jane Evelyn Atwood / Autour de Pigalle de Thomas Goupille suivie d’une rencontre avec Jane Evelyn Atwood

club sanDwich jeudi 5 mars 12h30 visite guidée de l’expo + pique-nique
tiré du sac
sur inscription 03 89 36 28 28
Week-enD De l’art contemporain
GranD Est du vendredi 13 au dimanche 15 mars
programme sur www.versantest.org
apéro photo mercredi 18 mars 19h15
visite guidée de l’expo + apéritif offert
sur inscription 03 89 36 28 28

Sommaire du mois de février 2020

Autoportrait dans l’ascenseur de la Kunsthalle
en quête de nouveautés et de savoirs.

29 janvier 2020 je déroge à mes habitudes, je me montre

01 février 2020 :  Ernest Pignon-Ernest – Ecce Homo
06 février 2020 : De mains et d’yeux au musée Unterlinden
08 février 2020 : Peindre la lumière du soleil – Edward Hopper à la Fondation Beyeler
11 février  2020  : Sarah Jérôme, à la Santé du Serpent
15 février 2020  : Hans Hartung, La Fabrique Du Geste
22 février 2020 : Picasso, Chagall, Jawlensky Chefs-D’œuvre De La Collection Im Obersteg
26 février 2020 : Algotaylorism à la Kunsthalle de Mulhouse