Mary Ellen Mark, Immigrants, Istanbul,Turquie (détail), vers 1977
mise en ligne de visites virtuelles de l’exposition Noir & Blanc : une esthétique de la photographie
à partir du 18 février
suite à l’impossibilité d’ouvrir l’exposition
« Le monde en noir et blanc recèle quelque chose de mystérieux qui ne peut être décrit et qui est formidablement séduisant. Est-ce faux de penser que cela touche nos cœurs d’autant plus fort que nous vivons à une époque où tout peut être photographié en couleurs ? »Shoji Ueda.
Mario Giacomelli
Cette exposition présente des chefs-d’oeuvre en noir et blanc des collections photographiques de la Bibliothèque nationale de France (BnF), exceptionnellement réunis pour l’occasion. Nadar, Man Ray, Ansel Adams, Willy Ronis, Helmut Newton, Diane Arbus, Mario Giacomelli, Robert Frank, William Klein, Daido Moriyama, Valérie Belin… Les grands noms de la photographie française et internationale sont réunis dans un parcours qui embrasse 150 ans d’histoire de la photographie noir et blanc, depuis ses origines au XIXe siècle jusqu’à la création contemporaine.
André Kertész
150 ans d’histoire de la photographie noir et blanc
Dans la continuité des grandes expositions de photographie organisées depuis 2012 dans la Galerie Sud-Est du Grand Palais, l’exposition Noir & Blanc présente plus de 300 tirages représentatifs de la collection exceptionnelle du département des Estampes et de la photographie de la BnF.
Cette présentation se concentre sur le XXe siècle et la période contemporaine sans omettre un préambule de quelques photographies du XIXe siècle : ainsi le thème est traité sur plus de 150 ans à travers l’oeuvre d’environ 200 photographes de plus de 30 nationalités.
Willy Ronis
Suite à l’impossibilité d’ouvrir l’exposition Noir & Blanc : une esthétique de la photographie. Collection de la Bibliothèque nationale de France, initialement prévue au Grand Palais du 8 avril au 6 juillet 2020, reportée une première fois du 12 novembre au 4 janvier 2021, puis une seconde fois du 16 décembre au 1er février 2021, la Rmn – Grand Palais met en ligne dès le 18 février prochain des visites virtuelles afin de permettre au public de profiter malgré tout de l’exposition :
– une visite virtuelle autonome avec audioguide où le visiteur circule à son rythme, de salle en salle, à travers plus de 300 tirages dont 33 oeuvres bénéficiant de contenus audioguide. En début de parcours une introduction sonore de Sylvie Aubenas, commissaire principale de l’exposition lui est proposée.
– Puis, au cours de la balade, certaines des oeuvres sont accompagnées d’icônes qui permettent d’accéder à des contenus complémentaires, textes et audio. L’affichage en haute définition de cette sélection d’oeuvres
permet également de zoomer en profondeur et d’en apprécier la subtilité. Le lien acheté par le visiteur vers la visite est unique et nécessite un mot de passe valable pendant une semaine : du mercredi au mardi suivant. Un extrait de cette visite se trouve ici.
– une visite guidée en direct commentée par un conférencier de la Rmn – GP, qui permet de découvrir l’exposition en une heure grâce aux commentaires éclairés du guide conférencier et de lui poser directement des questions en fin de visite. Chaque visiteur obtient un lien avec un mot de passe valable
durant l’heure de son créneau de réservation.
Valérie Belin
Est utilisée une technologie de pointe basée sur de multiples prises de vues photographiques à 360° et des relevés lasers. Explor Visit (spécialiste des visites virtuelles 3D et des visites guidées à distance) a réalisé la captation de l’exposition Noir & Blanc en très haute définition. Le modèle 3D ainsi constitué offre au visiteur
un sentiment d’immersion dans les espaces scénographiques et lui permet de s’approcher au plus près des oeuvres exposées. Ces deux types de visites sont disponibles sur réservation dès le 18 février dans le programme en ligne du site grandpalais.fr et bnf.fr. tarifs :
4 € la visite autonome avec audioguide
8 € la visite guidée avec un conférencier de la Rmn – GP du 18 février au 18 juin 2021
Noir & Blanc sur la toile est toujours disponible avec des vidéos, des jeux pour enfants et des relais sur les réseaux sociaux de la Rmn – Grand Palais avec notamment un filtre Instagram créé par l’artiste Ines Longevial.
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Christophe dérive des mots grecs Khristos (Christ) et phorein (porter), c’est-à-dire celui qui porte le Christ, en allusion à un géant légendaire initialement nommé « Réprouvé » qui aurait aidé l’enfant Jésus à traverser une rivière. Encore au xvie siècle, avant le concile de Trente, il passait pour mettre à l’abri des maladies quiconque voyait sa statue. C’est d’ailleurs pour cette vertu que l’on voit son portrait sur les murs extérieurs de certaines églises à l’appui du traditionnel dicton :
Nom : Saur Prénom : Françoise Profession : Photographe spécialité : l’être humain et son environnement signe particulier : la première femme à recevoir le Prix Niépce, 1979
son site : http://www.francoise-saur.com/
photo : Claude Truong-Ngoc 2014
Faut-il encore la présenter ?
« Cela fait plus de 20 ans que je photographie les fleurs, d’abord en noir et blanc, puis en couleurs. Photographier des fleurs, cela ne se fait pas. C’est comme les couchers de soleil. Mais les couchers de soleil ne m’intéressent pas. Il fallait trouver une forme. En parcourant sentiers, bois, montagnes, bords de route, ronds-points ensemencés de prairies fleuries, jardins amis même, attentive au développement de la végétation après l’hiver, j’ai butiné. J’ai enlevé tout le vert, sauf pour les toutes vertes, ne laissant qu’une couleur, l’essentielle. Je n’ai pas cherché la joliesse mais la juste distance. Il en résulte une sorte de flore locale. Les contenants appartiennent tous à mon histoire, à la généalogie familiale. » Françoise Saur
Parcours
Françoise Saur, née en 1949 à Alger, vit et travaille en Alsace. Elle a fait ses études à Paris à l’école Louis Lumière puis en Allemagne avec Otto Steinert à la Folkwangschule für Gestaltung, au début des années 70. En 1978, elle reçoit une bourse de la Fondation Nationale de la Photographie puis devient en 1979 la première femme à recevoir le Prix Niépce. Le prix Maurice Betz lui est attribué en 1998, le prix du Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines en 2005.
Les Voyages
Bénéficiaire d’une allocation du Ministère de la culture en 2000, elle réalise pendant 3 ans, dans le sud algérien, le projet « Femmes du Gourara »
qui sera présenté sous forme de livreet d’exposition, notamment à la Filature de Mulhouse. Sa curiosité l’emmène en Algérie, en Chine, au Laos, ou encore en Inde, pour des projets de résidence notamment. Elle publie plusieurs livres accompagnés de textes d’écrivains. Ses photographies figurent dans plusieurs collections publiques ou privés, entre autre, à la BNF, à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, au musée Nicéphore Nièpce, au FRAC Alsace, au musée Réattu à Arles, au FNAC, dans la collection de Madeleine Millot-Durrenberger. Son parcours est jalonné de très nombreuses expositions en France et à l’étranger.
Podcast
Podcast Covid-19, souvenirs et horizons d’artistes – Stimultania à écouter
MAMCS
collection du Mamcs, la photographie « Nacres » de Françoise Saur, réalisée en 2019.
Lorsqu’elle se voit contrainte de vider une maison de famille, Françoise Saur pose son objectif sur les objets qu’elle y trouve et qui évoquent les métiers, les trajectoires et les souvenirs de ses aïeux. À partir d’un ensemble de boutons de nacre, elle conçoit une nature morte où contenants et contenus se confondent pour former un « trésor », qui pourrait aussi bien être celui d’une mercière que d’une pie voleuse. Françoise Saur développe une œuvre qui entremêle récits personnels et histoire des arts visuels, comme ici avec une œuvre qui oscille entre petite histoire et nature morte hollandaise. C’est aussi son histoire personnelle qu’elle partage avec la tenue d’un journal intime en images ou encore des séries de photographies dont deux ont été acquises en 2020, « Les nacres» et « La redingote », par le Musée d’art Moderne et Contemporain de Strasbourg. L’artiste a souhaité faire don au MAMCSde l’intégralité d’une autre série intitulée « Compositions sur le marbre » qui donne à voir un ensemble de natures mortes mettant en scène des fleurs dans un vase posé sur fond de marbre.
Cueillies près de Colmar, les variétés de fleurs différentes, mais toutes sont d’une seule et unique couleur, constituant un herbier de la flore locale en forme de nuancier empruntant à la palette du peintre. Dans un décorum à l’esthétique mortuaire, les fleurs de Françoise Saur sont encore belles et colorées ; elles achèvent de s’épanouir via un medium emblématique de l’écoulement du temps (la photographie et le temps de pose), offrant leurs derniers éclats à l’objectif de l’artiste.
Comment êtes-vous venue à la photographie ? Parce que je ne savais pas dessiner………….J’étais en admiration devant les carnets de croquis de mon père.
Depuis quand photographiez-vous ? 1970
Vos parents ? Mon père avait étudié l’architecture aux Beaux-Arts de Paris.
Comment définiriez-vous votre style ? Entre documentaire et poésie
Où trouvez-vous vos inspirations, vos sujets de prédilection ? Dans la vie de tous les jours et dans mes rêves.
Faites-vous les tirages vous-même ? J’ai toujours fait moi-même les tirages argentiques. Pour les impressions numériques je suis limitée au format A2 et donc ne fait pas moi-même les grands tirages.
Où travaillez vous ? A quel endroit ? maison, studio, ailleurs, partout ? Partout
Votre technique argentique, numérique ? J’ai bien sûr commencé par l’argentique. Le numérique n’existait pas en 1970. Je continue à le pratiquer pour mon journal photographique NetB mais j’utilise maintenant le numérique.
Vos maîtres ? Les femmes photographes: Dorothéa Lange, Diane Arbus en tête. Mais pas seulement!
Quand avez-vous décidé d’exposer votre travail ? Ce n’est pas moi qui ai décidé. J’ai répondu à des propositions.
Quelle est votre plus belle rencontre en photographie ? Il y en a eu beaucoup; par exemple Eugene Smith, Otto Steinert,Willy Ronis, Koudelka, Doisneau, Jean-Pierre Sudre, Denis Brihat, Jean Dieuzaide …………..
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Rodin, le Baiser 1889-98, bronze, collection de la Fondation Pierre Gianadda ®photo Michèle Strauss
Je dédie cette annus horribilis 2020, à ma petite nièce Virginie Ingold, qui est allée rejoindre son père Dominique Ingold et son cousin Pierre Bayon, parmi les anges.
« Tu es une femme en or, d’une gentillesse incroyable, malgré tout… Souriante, drôle et serviable…La vie est injuste, et comme à son habitude, elle fait toujours partir les meilleurs en premier… 🙏❤ Fait bon voyage « belle brune » » je laisse la parole ci-dessus à l’un de ses amis, Jojo Caro Mylan Wittmer, (extrait)
Je dédie ce mois de novembre àRamon Ciuret, qui nous a tiré sa révérence, avec élégance, le 15 novembre 2020. Une nouvelle étoile luit au firmament des photographes. Ce petit homme malicieux et joyeux, toujours armé de son appareil photo ou de son smartphone, pour capturer les beautés de ce monde. Avec son regard et son oeil, si juste et bienveillant, il transmettait avec bonheur ses prises de vue, pour le plaisir de tous dans des expositions et sur les réseaux sociaux. Merci à lui pour le partage.
Tu m’avais enseigné le fish eye, je n’oublie pas notre blague sur le ragondin du bord de l’Ill, et que tu intervenais, avec justesse, dans les commentaires sur mon blog. Tes nombreux amis, du monde entier sont en deuil et attendent avec impatience, une exposition de tes nombreuses et magnifiques photos. Vous pouvez le retrouver dans un enregistrement fait avec Francine Hebding, sur radio MNE sous ce lien Cher Ramon tu nous manques à tous.
« elle parle encore avec l’acharnement de la palette » Léonardo Crémonini
Une belle découverte, des couleurs exacerbées, une ambiance féerique, la Corée du sud, c’est Ana González Sola Vidéo
Le choc
A las cinco de la tarde, -le choix du titre, tiré d’un poème de Federico García Lorca,Le Coup de Corne et la Mort, – nous fait pressentir, toute la sueur, la chaleur, la lumière et l’odeur du moment de la mort de la corrida. Dès que vous pénétrez dans la salle qui lui est dédiée, vous êtes pris par la force de ses toiles accrochées aux cimaises de la Fondation. Elles sont inondées de couleurs, nimbées de reflets chatoyants, tout à fait particuliers, sur leur support en bois.
On entre de plein pied dans les marchés coréens, grouillant de personnages à l’activité débordante. A peine s’étonne-t’on de ne pas sentir l’odeur du poisson. Il se dégage une telle sensualité des tons, une luminosité poétique. Il faut s’en approcher, on éprouve l’impression d’être dans la peinture même, dans ces marchés asiatiques.
La transparence étonnante des couleurs, malgré l’effet de nuit voulu, dans des lieux fermés, sans ciel, donne à voir une peinture saisissante, avec parfois une dimension géométrique.
Trois grandes séries sont présentées ensemble : série la Corée et le Japon, les Marchés, les robes et Vitrines.
tryptique du port de Beyrouth
Ces séries sont accompagnées de trois tableaux de paysages du port de Beyrouth, avant l’explosion. Ces oeuvres sont des constructions architecturales de l’espace dans lequel la vie prend forme par la couleur et la lumière.
L’histoire de l’art revisitée
Elle convoque l’histoire de la peinture avec ses séries aux abattoirs, les écorchés de boeufs à la Rembrandt.
Ainsi les enfilades de la boucherie reviennent dans celles de la penderie pour nous parler du corps vivant qui était là, comme si sa palpitation pouvait diminuer la nostalgie de sa présence / absence. De cette vitalité qui traverse encore l’utopie espagnole et humaniste, de son flamenco et de ses corridas… De même que les boutiques avec les étals de peignes, de sacs, de coiffes, de perruques ou de broches, tout est couleurs, lumière et désirs. Tout évoque son origine espagnole.
La série Foot
La série Foot de 30 monotypes, des figures de personnages gravés à la Goya, sont d’une extrême violence.
Née en 1977, à Madrid, Ana González Sola vit et travaille à Paris Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2001 Résidence Casa de Velázquez à Madrid de 2003 à 2005.
Informations pratiques
Fondation Fernet-Branca 2, rue du Ballon 68300 Saint-Louis fondationfernet-branca.org Instagram @fernetbranca Facebook @fernetbranca68 Horaires d’ouverture : du mercredi au dimanche de 13h à 18h Accès : Aéroport Bâle/Mulhouse (à 5 minutes) SNCF -Autoroute A35 La Ville de Bâle est à 5 minutes de Saint-Louis. Arrêt de bus « Carrefour Central / Croisée des Lys » (à 3 minutes du musée) – direction Bâle station « Schifflände »
Exposition de courte durée à la Galerie de la Filature qui se termine le 29 novembre 2020 Elina était plusieurs fois annoncée, hélas les circonstances actuelles ont empêché sa venue.
« Quand je me photographie, c’est moi mais en même temps ce n’est pas moi… C’est la condition humaine que j’essaie de décrire » Elina Brotherus
this is the first day of the rest of your life
(c’est le premier jour du reste de ta vie)
Elina Brotherus, et Cindy Sherman, ont en commun le sujet de leurs photographies, une seule et même personne : elle. Pour Elina Brotherus, ce n’est pas une métamorphose, il faut regarder les détails pour passer au second degré. Elle se montre de face ou de dos, telle qu’elle est, nue, debout ou assise, sans pose recherchée, ni artifice qui l’embellisse. Son pied est presque toujours posé sur le déclencheur de l’appareil photo. Elle opère toujours seule, d’une part pour n’avoir personne sur le dos ! d’autre part parce qu’elle utilise une matériel léger, qu’elle peut transporter à elle toute seule. Avec la photographie, et plus récemment la vidéo, Elina Brotherus explore le paysage émotionnel, les sentiments de l’individu et tente de déterminer comment celui-ci devient une partie de l’ensemble formé par les autres. Avec un langage délibérément structuré, elle travaille sur sa propre personne à partir des événements de sa vie.
Comme l’art est aujourd’hui le seul domaine dans lequel on accepte que des adultes s’amusent, elle ne s’en prive pas. C’est en tout cas ainsi que l’artiste finnoise qui pratique depuis un quart de siècle l’autoportrait mis en scène, généralement seule, mais parfois accompagnée de son chien ou, plus récemment de complices, présente sa démarche. Elle construit tout avec une belle prise de distance qui n’empêche nullement une vision poétique, entre autres dans les paysages de sa Scandinavie natale ou de sa Bourgogne d’adoption. Le paysage, aux différentes saisons, devient un décor à la respiration ample, un paysage en écho à la peinture romantique – et à la peinture en général dont Elina a une belle connaissance – pour un corps libre, tour à tour dénudé ou vêtu de couleurs qui dialoguent avec celles de la nature. Une peinture qu’elle réinterprète en jouant, en référence aux grands moments d’histoire et en écho du contemporain, en allant de l’atelier et de ses modèles réinventés à la mise en situation de son corps, à la limite de l’équilibre, dans des lieux inattendus comme le chantier des grands magasins de La Samaritaine, exposés ici pour la première fois.
La couleur
Savante coloriste, elle a cette capacité rare, en milieu de carrière et avec toujours ce mélange de sérieux et de fantaisie, de distance et de sourire, de se pencher sur ce qu’elle a fait et de recomposer un passé récent qu’elle transforme pour la série 12 ans après. L’image animée, série de fables qui ne sont jamais édifiantes, est une occasion de plus de jouer. De se jouer de l’espace, de le construire et de le faire exister en devenant illusionniste et magicienne.
Travaux pratiques, bricolages, rêves et divertissements articulent une oeuvre dont la cohérence profonde n’enlève jamais l’indispensable légèreté. C’est rare, voire unique aujourd’hui. extrait du Texte Christian Caujolle (commissaire de l’exposition), août 2020
Photos choisies
« Cette image d’autoportrait est aussi un clin d’œil à la difficulté que j’ai eu à mon arrivée en France, je n’avais pas les mots pour communiquer en français… »
C’est grâce à des amies photographes, après un parcours en sciences, – une maitrise en chimie -, études suivies en parallèle, qu’elle apprend l’autoportrait. Pour elle cela a été une libération. C’était la mode dans les années 90 dans les écoles d’art. Quand elle regarde les photos de cette période, elle dit avoir crée une autofiction. Dans Le reflet dans la suite des séries françaises, elle est dans le coin de la photo, le visage découpé, on en voit que le menton. Une salle de bain devant un lavabo où sont collésune multitude de post-it, un post-it sur le reflet de son visage cache son reflet. Post-it où il est marqué : reflet. Tout les objets sont nommés sur les post-it. C’est la première fois qu’elle sortait de son pays pour aller en résidence au musée Nicéphore Niépce. Comme elle ne parlait pas le français c’était le meilleur moyen d’apprendre la langue en nommant les objets.
Biographie
Elina Brotherus est née en 1972 à Helsinki et partage sa vie et son travail entre la Finlande et la France. Avec la photographie et plus récemment la vidéo, Elina Brotherus explore le paysage émotionnel, les sentiments de l’individu et tente de déterminer comment celui-ci devient une partie de l’ensemble formé par les autres. Avec un langage délibérément structuré, elle travaille sur sa propre personne à partir des événements de sa vie. Bien que ses autoportraits dominent son oeuvre, elle n’interprète jamais de rôles et ne crée pas de mises en scène ; ses paysages révèlent tout autant la nature de ses sentiments.
Dans sa série The New Painting, Elina Brotherus questionne aussi bien les codes esthétiques de la peinture que la notion de Beauté et va au-devant de questions sur la réalité et sa représentation. parcours détaillé sur www.gbagency.fr
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En 2016, Roni Horn une exposition de son travail à la Fondation Beyeler, réunissait des séries et des ensembles de pièces exceptionnelles, riches d’une grande diversité visuelle et matérielle, couvrant les 20 dernières années. Installations photographiques, travaux sur papier et sculptures en verre se partagent l’espace de six salles d’exposition dont l’ensemble peut être appréhendé comme une unique installation.
En 1975, tout juste âgée de vingt ans, la jeune newyorkaise Roni Horn se rend pour la première fois en Islande. Depuis, elle y retourne à plusieurs reprises à cette terre de glace qui aura une influence considérable sur son travail. La singularité de cette île volcanique, ses paysages abrupts, les caprices de son climat changeant, l’éloignement du lieu sont pour l’artiste une source d’inspiration majeure, comme en témoignent plusieurs de ses oeuvres centrales ainsi qu’une série de livres. Pour Roni Horn, l’Islande est : « Assez grande pour s’y perdre. Assez petite pour m’y retrouver. »
Les photographies
Les 100 photographies qui constituent You are the Weather ont été prises en juillet et août 1994.
« Pendant six semaines, j’ai voyagé avec Margrét à travers toute l’Islande. En suivant les sources d’eau chaude courantes sur l’île, nous nous sommes rendues d’une piscine naturelle à une autre. Nous avons travaillé quotidiennement, la plupart du temps en extérieur, et indépendamment du climat changeant et souvent imprévisible qui règne sur l’île. »
Les photos montrent le visage d’une femme en plein soleil ou par temps nuageux ; son expression, parfois agacée, parfois impatiente, est causée par le soleil aveuglant, le vent cinglant, etc. Bien qu’il s’agisse de portraits d’une seule et même jeune femme, on n’apprend rien sur elle.
Dans You are the Weather (vue sur la salle), l’identité est, par définition, fluctuante et changeante : elle se manifeste par une série de moments pluriels et variables.
Biographie
Née en 1955 à New York, Roni Horn a grandi dans le comté de Rockland, dans l’État de New York. Elle est diplômée de la Rhode Island School of Design et de l’université Yale. Depuis de nombreuses années, les travaux de Roni Horn font l’objet d’expositions individuelles aussi bien aux États-Unis qu’en Europe.
L’exposition focus a été conçue par Theodora Vischer, Senior Curator de la Fondation Beyeler, avec Marlene Bürgi, conservatrice assistante
Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler: tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00.
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Hao Jingfang & Wang Lingjie, Over the rainbow, 2016.
C’est la 8ème édition du concours Talents Contemporains de la Fondation François Schneider, qui est présentée jusqu’au 3 janvier 2021, sous la direction de Marie Terrieux.
Rachael Louise Bailey • Guillaume Barth • Olivier Crouzel • Hao Jingfang & Wang Lingjie . Eva Nielsen • Capucine Vandebrouck • Wiktoria Wojciechowska
sont les artistes sélectionnés par Le Grand Jury International de la 8ème édition composé de :
Jean-Noël Jeanneney – Président du Jury ; Felizitas Diering – Directrice du FRAC Alsace ; Alfred Pacquement – Conservateur général honoraire du patrimoine ; Ernest Pignon-Ernest, dessinateur, photographe ; Fabrizio Plessi – Artiste représentant l’Italie à la 42ème Biennale de Venise en 1986 ; Roland Wetzel – Directeur du Musée Tinguely (Bâle, Suisse),
La création contemporaine sur le thème de l’eau
Au programme, un arc en ciel composé de milliers de micro billes de verre chez le duo d’artistes Hao Jingfang & Wang Lingjie, (Over the Raibow ) , une flaque d’eau dessinée au sol comme une installation vivante qui par essence est en mutation éternelle chez Capucine Vandebrouck(série Puddle ), les cyclistes de la photographe Wiktoria Wojciechowska pris sous un orage chinois et couverts de minuscules gouttelettes évanescentes sur leurs larges capes de pluie (Short Flashes, 2013). La découverte se poursuit avec Elina, une planète éphémère conçue en brique de sel sur le salar de Uyuni en terre Bolivienne par Guillaume Barth, narrant la fragilité du monde et la puissance de la nature. Eva Nielsenquant à elle propose une peinture où jeux d’optique, illusion et mirage sont au rendez-vous pour ses trouées sur l’océan. Il est aussi question d’océan et de fêlure chez Olivier Crouzel qui a patiemment filmé l’immeuble du Signal à Soulac sur mer, bâtiment à l’abandon, à la nouvelle vie délabrée… 18 rideaux vidéos composent une gigantesque installation-projection. Enfin Rachael-Louise Baileyexpose Global, une grosse sphère flottante, composée de 3,5 km de chambres à air, récoltées parmi les matières polluantes trouvées en mer. De ces objets éparpillés et fragmentés, elle les regroupe pour leur donner une nouvelle fonction. Originaires de Chine, de Grand-Bretagne, de Pologne, du Danemark ou de France, chacune et chacun des artistes explorent la fugacité des éléments et du monde.
Dans le parc, dès l’accueil, une sculpture, Global, qui s’apparente à une balle flottante de deux mètres de diamètre composée de matières polluantes ramassées dans la mer. Rachael Louise Baileycollectionne ainsi ces objets issus de la pollution marine depuis 2016. Elle collecte en particulier les chambres à air de voitures qui ont été recyclées et reconditionnées avant d’être utilisées dans la culture industrielle de l’huître. Ce plastique est régurgité par la mer.
Guillaume Barth, Le deuxième Monde, Elina, 2015
Si ci-dessus on est dans l’écologie, avec Guillaume Barth, on entre de plein pied en poésie. C’est l’alsacien de l’étape.
Elina, est un doux nom qui résonne à nos oreilles… Serait-ce celui d’une princesse, une divinité, une incantation ? Elina est une planète imaginaire conçue à partir de briques de sel selon des techniques artisanales des indiens Ayamaras, peuple de Bolivie, au nord du grand désert de sel. Guillaume Barth y a passé 3 mois pour réaliser son projet, se déployant en une sculpture éphémère (Elina ), un film (Le deuxième monde, Elina ) et un livre. L’artiste avait exposé à la Chapelle St Quirin de Sélestat un projet original en 2011
18 rideaux est une installation vidéo racontant les vies et les vues d’un immeuble à l’abandon devant l’océan. L’eau monte, le trait de côte avance : le Signal, immeuble construit en 1967 sur le littoral atlantique, à Soulacsur-mer, est menacé par l’érosion. Le 8 décembre 2014, un arrêté préfectoral oblige les résidents à quitter définitivement leurs appartements. À l’abandon, l’immeuble est vandalisé. L’installation vidéo 18 rideaux a été tournée dans le Signal de 2015 à 2019. Les 18 vidéos fixent ce que les habitants voyaient à travers leur fenêtre, depuis leur appartement, des vues imprenables sur l’océan. Comme une horloge fatiguée, les rideaux s’ouvrent et se ferment, inlassablement. On entend grincer les mécanismes des fenêtres et le vent à travers les vitres cassées.
Hao Jingfang & Wang Lingjie, Over the rainbow, 2016
Over the Rainbow est une installation composée de sable de verre et de sable blanc sur lequel apparait un arcen-ciel. Le duo d’artiste Hao Jingfang & Wang Lingjie s’inspire de la philosophie chinoise 水不洗水,尘不染尘. Qui dit que : « L’eau ne se purifie pas par l’eau, La poussière ne se contamine pas par la poussière».
L’arc en ciel, provoqué par la réflexion des rayons de lumière sur une surface irisée de l’oeuvre apparaît comme un instant fugace à saisir. Visible seulement depuis certains points, il se déplace avec la marche du spectateur, puis disparaît. Le dépouillement du dispositif souligne la nature délicate de cette apparition. L’expérience sensorielle et méditative permet d’apprécier différents phénomènes liés à l’écoulement du temps, aux variations lumineuses ou aux limites de notre perception.
Eva Nielsen, Zode IV : la mer, horizon des possibles, 2018
Zode IV : la mer, horizon des possibles est une peinture hybride constituée de strates successives, alternant sérigraphie, huile brossée et dilutions réalisées à l’encre.
Un fragment de réel se superpose ici à un paysage marin dans une volonté de collage. La grille sérigraphiée de la toile fragmente la perception sur l’étendue marine, réduite à une ligne, à la fois proche et inaccessible. Une échappée visuelle se crée pour le regardeur et encadre dans le même mouvement la perception de l’espace. La mer se présente ici à la fois comme une projection et la suggestion d’un ailleurs. C’est bien sur l’horizon de la peinture, celui qui obsède les peintres depuis des siècles. Eva Nielsenutilise à la fois ses photographies, des morceaux d’image trouvés, des parties uniquement dessinées. Cette peinture répond à une obsession qui anime l’artiste depuis quelque temps : les stigmates des architectures dans le paysage, ce qu’il reste, ce qui est en conflit avec le paysage ou qui lui donne un sens.
Capucine Vandebrouck, Puddles, 2017
Puddles est une installation éphémère et vivante dessinant une flaque d’eau. Capucine Vandebrouck en suivant un protocole précis la contient grâce à une frontière hydrophobique préalablement esquissée au sol. Elle façonne ici l’éphémère et renverse le réel. En revisitant les frontières de ce qu’on connaît déjà et en cernant ce qui habituellement ne peut être contenu, Puddles nous conduit dans un entre deux, entre la compréhension et la lecture de la réalité. Cette installation vivante en perpétuelle mutation met à l’épreuve le « ici et maintenant » propre à l’impermanence du matériau.
Cette étendue d’eau devient alors un miroir où se reflète l’environnement qui l’entoure et où les jeux de lumière sont omniprésents. Capucine Vandebrouck a participé à la Kunsthalle à l’exposition Où sommes-nous.
Wiktoria Wojciechowska, Short Flashes, 2013-2014
Short Flashes est une série de 12 photographies. En septembre 2013, Wiktoria Wojciechowska est au coeur d’un typhon saisonnier sur la ville de Hangzhou, au sud-est de la Chine. L’eau submerge la ville et ses habitants. Ils se hâtent sous la pluie. L’artiste a ainsi pour première impression, une ville pluvieuse et colorée, remplie de cyclistes vêtus d’imperméables. L’artiste a mémorisé les expressions de leurs visages, les émotions, la fatigue, les silhouettes colorées et brillantes mues par le vent, les réactions du corps au mauvais temps.
Seul un flash pouvait figer le moment. De courts éclairs capturent les gens qui se battent contre la pluie. Les visages sont nets et détaillés et l’effet presque pictural des imperméables colorés créent un portrait paradoxal de ces habitants : une tentative d’isoler les individus, de saisir une myriade d’expressions sur les visages trempés, sans ne jamais savoir qui ils sont vraiment.
Transporteurs, cuisiniers, étudiants, ouvriers ou constructeurs. Sous la pluie, ils sont tous égaux et la protection de plastique coloré ne peut dévoiler aucun statut social. Wiktoria Wojciechowska a présenté à la Filature de Mulhouse« Sparks (Étincelles) », un focus sur la Pologne, une exposition qui donne à voir en 72 portraits de quelque 60 personnes différentes, inspirée de la tradition des portraits militaires.
Informations pratiques
Fondation François Schneider 27 rue de la Première Armée 68700 Wattwiller – FRANCE TEL : +33 (0)3 89 82 10 10 info@fondationfrancoisschneider.org
Visites guidées (dates ici) Tous les mercredis à 14h et tous les premiers dimanches du mois à 11h et 14h. Visite comprise dans le billet d’entrée. Réservation obligatoire au 03.89.82.10.10. ou à info@fondationfrancoisschneider.org Port du masque obligatoire.
N’oubliez pas de cliquer sur le nom des artistes pour découvrir leurs sites et ainsi leur travail