L’entre-deux : des savoirs bouleversés

Une exposition où se confrontent  des œuvres et des processus non-conclusifs. Où l’on fait l’expérience de pensées en devenir, en réseau. Où le destin et la lecture des œuvres ne sont plus inscrits a priori. Où l’exposition croise quatre études, quatre démarches qui toutes tendent aux fictions et à la refonte du musée comme gardien d’une mémoire fluctuante, mouvante, incertaine. Où l’exposition se conçoit en libres associations, en collaborations. Où les œuvres sont des moments de pause entre savoirs et recherches hyper documentés et objets formels aboutis, autonomes.

Aurélien FROMENT Pulmo Marina, 2010 Film 5’10‘’ Capture d'écran Courtesy de l'artiste, Motive Gallery, Amsterdam et Marcelle Alix, Paris

La proposition de Vincent Honoré pour la Kunsthalle de Mulhouse s’articule
autour de trois expositions et d’un livre, le tout agencé comme un programme,
un cycle, voire comme un projet unique déployé sur un an en quatre mouvements
(trois expositions, un livre), qui se répondent, s’enrichissent, se complètent.
Le cycle se concentre sur la question du savoir comme d’une forme en soi,
une forme hétéroclite à travailler, à exproprier, dont les artistes s’emparent,
un savoir à l’origine emprunté à la philosophie, aux sciences, à l’architecture,
etc. : comment, en pervertissant les structures, les artistes en questionnent
la coproduction et la transmission, tout en réinformant de manière inédite les
formes et la mise en espace. Au-delà de la thématique générale, cette proposition
tend aussi à explorer, à circonscrire et historiciser une dynamique récente et
globale de la culture contemporaine et de la création artistique : leur relation
formelle, « corrélationnelle » et irrévérencieuse aux savoirs et leur rapport à sa
coproduction. Ces trois expositions comme le livre ne sont pas des conclusions : ils
épousent des mouvements à suivre. Prendre connaissance, c’est prendre position.
Après Bientôt le métal entre nous sera changé en or, l’exposition
monographique de Benoît Maire qui utilisait le savoir comme
matière, la nouvelle exposition s’intéresse plus particulièrement à la mise en forme du savoir, et notamment, au musée en tant que gardien et passeur de savoirs.
Les artistes :
Aurélien Froment :
Pulmo Marina est un film. Il montre, simplement, (photo de l’entête)
Aurélien FROMENT Un paysage de dominos, 2011

une méduse (Phacellophora camtschatica)
derrière la vitre de son aquarium au
Monterey Bay Aquarium. Une voix en bande-
son explique son anatomie, ses moeurs, ses
caractéristiques. L’image est contemplative,
quasi abstraite, hypnotique. Le texte emprunte
autant aux guides de parcs zoologiques qu’à la
mythologie, la publicité ou à des entretiens avec des zoologistes du Monterey Bay Aquarium.
Le film, in fine, compose une réflexion sur le statut de spectateur devant l’écran, au musée,
et celui de l’objet, de sa signification en tant qu’objet autonome ou perçu dans son contexte.
L’image est une machine pensante a priori, le film en questionne la condition d’exposition et d’énonciation, ses compréhensions.
 
Marie Lund
Les sculptures de Marie Lund sont conçues
beginninghappening - Marie Lund

comme des processus, des devenirs : leurs
formes, leurs surfaces, leurs matériaux ne
forment pas d’images mais des possibles. Il
ne s’agit en effet pas de constituer une image,
mais d’en dégager le possible et d’arrêter le
mouvement au moment même où l’image
pourrait franchir le stade de la disparition ou
de l’apparition. Si certaines sculptures sont
faites par soustraction, d’autres le sont par
ajout. Enlever, racler la surface de l’image des
sculptures trouvées ou au contraire, la stopper
en y ajoutant un bloc de plâtre ou encore,
en montrer le négatif, le moule en bronze.
Les images sont fantomatiques et ce qui est
à l’oeuvre ici, est le potentiel des matériaux à
former par eux-mêmes une gamme mémorielle
de référents existants, souvent culturellement
inscrits voire muséalisés : la statuaire africaine,
religieuse, abstraite, antique. Creuser leur sens, mettre à nu le spectateur face aux images préconçues et plaquées, jouer avec la
confrontation entre pierres brutes et objets manufacturés, jouer de leurs rapports de force,
de proportions, extraits de leurs origines ou usages.
Melvin Moti
The inner self in outer space est un film : des
Eigengrau 2 film Melvin Moti

images lentes, contemplatives, montrent des
objets détachés, comme en apesanteur. Melvin
Moti emprunte la perfection des productions
cinématographiques, en particulier des
années 1970. Des planètes peintes, des objets
décrivent une chorégraphie arbitraire : le film
est muet et ne décrit pas, il ne démontre rien.
Les projets de Melvin Moti sont rigoureusement documentés, ils aboutissent à des oeuvres
qui mêlent l’enquête (historique, scientifique) au récit en faisant se rencontrer, par analogies
Eigengrau film-Melvin Moti

formelles ou structurelles, différents champs
d’investigation. Le film est une exposition en
suspension, une oeuvre visuelle mais mutique. Il
faut lire le livret d’accompagnement pour comprendre
comment le projet a été mené, l’enquête
autour des collections et de la muséographie du
Victoria and Albert Museum à Londres, liée aux
« mouches volantes », des particules troubles sur la surface de la rétine
que l’on ne perçoit que dans la fugacité de leur mouvement. Ou encore au
phénomène optique du « gris intrinsèque » (Eigengrau), ou l’impossibilité
du noir total des yeux dans l’obscurité complète ou paupières fermées.
Ce travail est donc une réflexion sur la vision, la perception, l’image
« intrinsèque». Melvin Moti s’intéresse aux images autonomes, produites
sans informations en relation aux objets compris pour eux-mêmes et ici
décontextualisés de la collection du V&A de Londres, au sens qu’inéluctablement
produit le spectateur.
Benjamin Seror
étudie la conception, la
transmission et la dérive de l’histoire (fictions,
Benjamin Seror maquette

récits, faits, etc.) : comment agit une mémoire,
comment elle évolue, comment un fait migre
et devient fiction, quel degré d’autonomie la
structure narrative peut avoir, et son niveau
de résistance à l’imaginaire individuel, au
temps. Les maquettes, sculptures, et les
événements que Benjamin Seror met en scène
déconstruisent autant qu’ils dynamisent
des outils narratifs, ils sont autant de Locus
Solus où les éléments de chaque oeuvre sont
à la fois autonomes et solidaires. La musique
est un champ ouvert de réflexion dans des
performances où l’artiste occupe simultanément la place d’auteur, d’interprète et de musicien, à la croisée du modèle de la conférence, du rôle
de troubadour et de la structure narrative d’un opéra. A la suite de son projet pour la biennale de Lyon en 2011, Benjamin Seror conçoit pour l’exposition de Mulhouse un nouveau groupe de maquettes, qui chacune se constitue comme un chapitre d’un roman en cours et représente une salle d’un musée idéal, virtuel et impossible.
informations sur Kunsthalle Mulhouse
Jusqu’au 29/4/2012
images courtoisie Kunsthalle visuels presse
sauf la dernière photo de l’auteur

La beauté et la mort

Jean Siméon Chardin, Perdrix morte, poire et collet sur une table de pierre, 1748, Städel Museum, Francfort

Natures mortes animalières de la Renaissance à l’époque moderne
Staatliche Kunsthalle Karlsruhe / Bâtiment principal
derniers jours – 19 février 2012
La grande exposition temporaire présentée à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe à partir du 19 novembre 2011 est une première mondiale en ce qu’elle retrace, dans toute sa diversité, l’histoire de la nature morte animalière entre le XVIe et le XXe siècle. On peut y admirer plus de cent vingt tableaux, aquarelles et reliefs dus à de grands artistes tels que Dürer, Rubens, Weenix, Chardin, Goya, Manet, Ensor, Kokoschka et Beckmann. Les œuvres issues des collections de la Kunsthalle se complètent de quatre-vingt-dix prêts effectués par de grands musées d’Amsterdam, Anvers, Bruxelles, Lisbonne, Londres, Madrid, Munich, Paris, Stockholm, Vienne et Zurich, l’ensemble ainsi rassemblé offrant un panorama fascinant et une vision synthétique de ce genre artistique.
L’exposition prend pour point de départ les natures mortes animalières de la Kunsthalle de Karlsruhe, collection dont l’origine remonte aux grands-ducs de Bade. Ces œuvres de Jan Fyt, Willem van Aelst, Jan Weenix, Nicolas de Largillierre et Jean Siméon Chardin sont présentées dans un contexte plus large grâce aux prêts effectués par les musées précédemment cités. Le catalogue de l’exposition (en langue allemande) propose des articles scientifiques éclairant la signification et le contexte artistique et historique des œuvres exposées.
La grande exposition de la Kunsthalle montre l’évolution sur plusieurs siècles non seulement de la fonction et du symbolisme de la nature morte animalière, mais aussi du regard porté sur les motifs propres à ce genre artistique. Elle met en évidence une variété de styles impressionnante ainsi qu’un riche éventail de contenus : symboles renvoyant à la chasse aristocratique, métaphores de la souffrance humaine, contenus expressivement sensuels.

Animés par la passion de la chasse, les princes de la Renaissance ont souvent commandé des tableaux figurant du gibier beau jusque dans la mort. C’est ainsi que Frédéric le Sage, qui régnait sur la Saxe, chargea Lucas Cranach l’Ancien de décorer plusieurs de ses pavillons de chasse avec des œuvres représentant du gibier à plumes, ceci afin d’immortaliser sa valeur en tant que chasseur. Notons par ailleurs que les nombreuses connotations métaphoriques de ces natures mortes permettent de les rattacher aux tableaux d’histoire du maître. Quant à Dürer, il aborda ce genre d’une manière radicalement différente : au début de sa carrière, il réalisa une étude figurant un canard mort dont le rendu des plumes est si précis qu’on pourrait le qualifier de scientifique.
À la suite de pionniers tels que Cranach, la nature morte animalière se développa considérablement en Flandre au XVIe siècle, avant d’atteindre de nouveaux sommets durant l’« Âge d’or » hollandais du XVIIe. C’est pourquoi l’exposition met en valeur plusieurs œuvres de cette époque réalisées dans le nord et le sud des Pays-Bas. Parmi les autres ensembles remarquables de l’exposition, citons encore des natures mortes françaises du XVIIIe siècle, divers tableaux « prémodernes » peints vers 1800, ainsi que des œuvres impressionnistes et expressionnistes réalisées aux XIXe et XXe siècles.
Conçue pour offrir un panorama complet de la nature morte animalière, l’exposition thématique présentée à la Kunsthalle illustre aussi l’évolution du regard porté sur les motifs propres à ce genre, et cela tout en soulignant certaines parentés entre des artistes ayant vécu à des époques différentes. Courbet, par exemple, s’inspira de la composition et du style naturaliste d’un Jan Weenix, tandis que Manet peignit un hibou mort en s’inspirant de Chardin et en utilisant le trompe-l’œil – un procédé connu depuis l’Antiquité. Notons enfin les similitudes entre Soutine et Goya, deux peintres chez lesquels la nature morte animalière s’affirme comme une métaphore de la souffrance humaine.
Par-delà ses différentes significations, la nature morte animalière a toujours constitué une gageure pour les peintres qui ont su réaliser des prouesses en s’exprimant de manière libre ou en ayant recours au trompe-l’œil naturaliste. Cette exposition couvrant cinq siècles est ainsi la première à établir des liens entre des œuvres appartenant à un genre artistique particulièrement riche.
Commissaires de l’exposition : Dr Holger Jacob-Friesen et Dr Markus Lörz
Un catalogue de l’exposition (en langue allemande) avec des articles de Raphaël Abrille, Holger Jacob-Friesen, Markus Lörz, Fred G. Meijer, Ellen Spickernagel, Beate Steinhauser et Beate Welzel ainsi que des illustrations de toutes les œuvres exposées, est publié aux éditions Kehrer-Verlag.
Staatliche Kunsthalle Karlsruhe, Hans-Thoma-Str. 2-6, D-76133 Karlsruhe www.kunsthalle-karlsruhe.de

L’École du Louvre à Mulhouse

Initiation à l’histoire de l’art

L'Ecole du Louvre à Mulhouse

 
Depuis 1978, l’Ecole du Louvre se déplace en région. Les cours s’organisent autour de deux grands axes pédagogiques : les cycles d’histoire générale de l’art et les cycles thématiques.
Pour la première fois, Mulhouse rejoint la liste de ce réseau national de formation et de sensibilisation à l’histoire de l’art.
La Kunsthalle et le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace proposent un cycle de 4 séances qui se dérouleront entre février et mars 2012, hors congés scolaires, sur le thème de :
«La sculpture occidentale dans la seconde moitié du XXe siècle »
Cycle thématique de 4 séances d’1h30 de 18:30 à 20:00 –
La Fonderie / Grand Amphithéâtre
1 – Jeudi 16 février 2012/Nouveaux matériaux dans la sculpture : nouveaux moyen    nouvelles fins.
2 – Jeudi 15 mars 2012/Du vivant dans la sculpture moderne et contemporaine : corps humain, animal et hybride
3 – Jeudi 22 mars 2012/Mouvement, lumière, abstraction
4 – Jeudi 29 mars 2012/De la sculpture pensée en regard de l’architecture et inversement
au prix total de 32 € pour les 4 cours (tarif normal)
20  €                               (tatif réduit)
40  €                               (formation continue)
Ces cours s’adressent à tous, débutants ou confirmés, à toute personne désirant s’initier à l’art, afin d’avoir les clefs pour mieux comprendre l’art contemporain.
Pas de diplôme requis, ni de contrôle de fin de stages, tout simplement apprendre les rudiments de la sculpture, sans jargon et avec plaisir.
fiche d'inscription - clic pour la lire

à retirer ou à télécharger sur le site de la Kunsthalle Mulhouse ou auprès de l’ Université de Haute Alsace – Service Culturel

 Inscription uniquement par courrier, auprès de L’École du Louvre,
350 places
Bulletin téléchargeable sur : www.kunsthallemulhouse.com
Renseignements : 03 69 77 66 47
service culturel UHA : 03 89 33 64 76
clic sur les images pour les agrandir
 

Bientôt le métal entre nous sera changé en or

Bientôt le métal entre nous sera changé en or a été spécialement créée pour la Kunsthalle Mulhouse.

Benoît Maire

 
Monographie de Benoît Maire
Du 15 septembre au 13 novembre 2011
Commissaire d’exposition : Vincent Honoré

Cette exposition n’est ni un instantané, ni une rétrospective mais elle est conçue comme un ensemble complexe comprenant installations, événements, rencontres et projections où la notion centrale d’activité (lire, voir, échanger, réfléchir etc.) émerge.
Une exposition qui oblige toutes vos cellules grises à se mettre en activité
Elle inscrit la trajectoire de l’artiste et la réflexion du commissaire à ses usages possibles, tant matériels que métaphoriques. Elle est pensée comme une structure (spatiale et temporelle) à jouer, à habiter, à déplacer. Elle est ouverte, non conclusive et invite l’autre, le visiteur, à l’agencer, à l’unifier, à l’habiter.
L’exposition, en soi, n’est pas un but, elle n’est qu’un indice de ce que le spectateur peut en faire : l’objet de cette recherche demeure à constituer.
La proposition de Vincent Honoré pour la Kunsthalle de Mulhouse s’articule autour de
trois expositions et d’un livre, le tout agencé comme un programme, un cycle, voire comme un projet unique déployé sur un an en quatre mouvements (trois expositions, un livre),
qui se répondent, s’enrichissent, se complètent. Le cycle se concentre sur la question du
savoir comme d’une forme en soi, une forme hétéroclite à travailler, à exproprier, dont
les artistes s’emparent, un savoir à l’origine emprunté à la philosophie, aux sciences, à
l’architecture, etc. : comment, en pervertissant les structures, les artistes en questionnent
la coproduction et la transmission, tout en réinformant de manière inédite les formes et la
mise en espace. Au-delà de la thématique générale, cette proposition tend aussi à explorer, à circonscrire et historiciser une dynamique récente et globale de la culture contemporaine
et de la création artistique : leur relation formelle, « corrélationnelle » et irrévérencieuse
aux savoirs et leur rapport à sa coproduction. Ces trois expositions comme le livre ne sont
pas des conclusions : ils épousent des mouvements à suivre. Prendre connaissance, c’est
prendre position.  (?)

Benoît Maire - Bientôt le métal entre nous sera changé en or

Benoît Maire
Né en 1978 à Pessac, France
Vit et travaille à Paris

Après un DEA de philosophie à la Sorbonne, Benoît Maire (1978) suit une formation artistique à la Villa Arson de
Nice jusqu’en 2003. Son travail a notamment été exposé au Nouveau Festival du Centre Pompidou, dans les Modules
du Palais de Tokyo, à l’Institute of Contemporary Arts, la Tate Modern et à la David Roberts Art Foundation de
Londres, au CAC de Vilnius. Il s’est vu attribué le prix de la Fondation d’entreprise Ricard en 2010.

Ce nouveau cycle d’invitations inédites s’inscrit dans le projet
de recherche de la Kunsthalle autour de la médiation. Il réunit
tout au long de la saison des écrivains et des expositions. Sous
la forme de « mini-résidences » de quatre jours, un auteur
contemporain s’immergera dans l’univers d’une exposition
présentée à la Kunsthalle et composera autour des oeuvres
exposées. Dialogues, créations, collaborations, poésies visuelles
et sonores, textes et expressions permettront de visiter, voir,
concevoir et revoir les oeuvres à travers le langage spécifique
de l’écrivain. Une lecture-performance publique sera proposée
dans l’espace d’exposition à l’issue de leur résidence.
Le premier écrivain invité à composer autour de l’oeuvre de
Benoît Maire est Jérôme Mauche.
Né en 1965, Jérôme Mauche vit à Paris et enseigne à l’École
nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon. Il est l’auteur
d’une douzaine de livres. Il dirige la collection Les grands soirs
aux éditions Les petits matins et organise un cycle de rencontres
Poésie Plate-forme à la Fondation d’entreprise Ricard à Paris.

 Les rendez-vous
Image 1 Kunsthalle
image 2 photo de l’auteur

Performance – flânerie Dector et Dupuy

« l’anomique d’aujourd’hui risque bien d’être le
canonique de demain » Michel Maffesoli (« Le temps des tribus« , )

le public attentif

Quel était la trame de ce jeu ? Comment qualifier la chose : flânerie, promenade, visite guidée, parcours orienté, performance, classe verte pour adultes avec enfants autorisés.
Va t’on nous distribuer un questionnaire à la fin de la sortie pour éprouver notre mémoire, nos oreilles et nos yeux, notre niveau de culture générale ? Les questions fusaient parmi les participants du parcours entre la Kunsthalle de Mulhouse et le Crac d’Alsace à Altkirch, 2 visions opposées d’architecture.
Nos guides, artistes anthropologues, sociologues les « Michel en 2 D ou M D&D » –
Michel Dector et Michel Dupuy, s’attachent à de tous petits riens, le petit détail, les bouts d’existence de nos villes les rattachant à des faits, historiques, sociologiques. Ils nous apprennent à voir et à regarder des signes discrets, souvent invisibles à l’œil et à les mettre en correspondance avec des faits, réels ou imaginés. Leur discours bien rodé, leur permet de dérouler un fil bien huilé, empreint de poésie avec 7 points précis dans les villes respectives.
7 mon chiffre porte bonheur, les 7 jours de la semaine, les 7 nains de Blanche Neige ? les 7 péchés capitaux ? les 7 femmes de Barbe bleue, les bêtes de l’Apocalypse ?

 

CRS hors de Lipp

Le premier point nous révèle une inscription à peine apparente sur un mur gris, CRS hors de Lipp, est-ce une solidarité manifestée par les syndicalistes du musée Schlumpf pour leurs collègues de  Besançon s’apparentant à une situation similaire  dans les années 70, une mémoire préservée, officielle, involontaire ? Ils utilisent un joli terme : caviar d’âge, pour dépeindre, les diverses couches, recouvrant l’inscription au fil du temps.

grille sur mur blanc rue des Jardiniers

Puis nous voilà arrêtés devant un mur surmonté d’un quadrillage de barbelés nos guides lui trouvent une beauté géométrique dans sa qualité plastique, le dessin intérieur se répétant sur le contour comme un rinceau, patiné par la rouille du temps. Croisillon unique ancien, opposé à la nouveauté du mur, sert-il de valeur pédagogique, est-il visionnaire des radars installés sur nos routes, par son incitation à ne pas franchir le mur ?
Trois beaux arbres se trouvent dans ce jardin ouvert au public où se trouve l’ancienne villa Jacquet, anciens industriels, dont le nom évoque le musée du papier peint de Rixheim.
Des essences diverses, dont un impressionnant marronnier, unique dans un jardin public de la ville, des hêtres pourpres et un cèdre de l’Atlas incitent à la quiétude. Sur le mur une inscription à peine décelable
Mur du Jardin Jacquet

Chiffres apocalyptiques ? sous l ‘oeil  de Michel D cela peut correspondre à la somme
de 22 . C’est à dire, en extrayant les 3/ 8/ 5/ 6, en les replaçant dans l’ordre numérique dans l’alphabet, cela donne le mot « chef »  attention les f….  j’ignore si j’ai saisi réellement cette explication, je suis ouverte à toute suggestion…
Puis nous tombons en arrêt devant une publicité sur un volet roulant Lakal, quésaco ?
Un palindrome s’exlament les plus savants.
Fondée en 1924 et située à la frontière franco-allemande, LAKAL bénéficie d’une double culture dont les bénéfices rayonnent sur l’ensemble de l’entreprise. Cette particularité leur permet d’appliquer à l’élaboration de leurs produits  une rigueur incomparable et une
créativité continuellement renouvelée.
Nous y voilà, cela prend forme, grille, CRS, store = frontière, slogans, murmure le groupe à l’affût …
performance Dector & Dupuy poubelle près de la chambre de commerce

Nouvel arrêt devant une poubelle par terre à l’intérieur du cercle les lettres FR à l’extérieur les lettres UE. Nos guides n’ayant pas trouvé d’explication  plausible se sont basés par analogie sur une histoire improvisée, hypothétique : l’Europe serait-elle le boulet de la France ?  autre suggestion émise par l’artiste écolo, Yves Carrey « la France serait-elle la poubelle de l’Europe ? » Toutes les suggestions seront examinées.
performance Dector & Dupuy grille devant le square de la gare

Chemin faisant, notre but étant de rejoindre la gare SNCF de Mulhouse pour nous rendre en train à Altkirch, nous traversons le square de la gare, et ô scandale l’élégante grille surmontée d’un chapeau a été victime d’un acte de vandalisme, cette césure interrompt la monotonie de l’ensemble, c’est là que trouve sa justification  la citation de Michel Maffesoli.
C’est un penseur de la post modernité, influencé entre autres par Nietszche et le situationnisme, (qu’il a fréquenté à Strasbourg).
Le désordre dionysiaque trouve ici sa part créatrice – Maffesoli suggère de rester très attentif aux conflits, aux désordres, employant une méthode de suspension morale pour comprendre ce qui est en gestation dans l’apparente décomposition des valeurs d’aujourd’hui. (merci à Michel D.)

Puis nous passons devant l’anneau brisé, sculpture de Louis Perrin, sur fonds d’un hommage à la 2e DB et aux combattants de la 2e guerre mondiale, montrant la souffrance des alsaciens et des » malgré-nous » pendant l’occupation (annexion ?),  avec la perspective de la gare en toile de fonds.
Puis nous prenons le train, c’est là que l’on nous distribue un petit papier, enfin le questionnaire attendu ? Que nenni, c’est un sondage clientèle de la SNCF, inventée pour l’occasion ? Point 7 du premier parcours ?
la suite altkirchoise dans un prochain billet.
Ayant scratché mes photos de dimanche en voulant les redimensionner, je suis retournée sur les lieux du crime, avec un seul témoin, ce qui explique que j’ai mélangé les photos d’Elli Humbert du CRAC  aux miennes, grand merci à elle.
clic sur les images pour les agrandir

 
 
 

400 Sonnets in Reverse,Together de Seb Patane

Bettina SteinBrügge et Seb Patane
La Kunsthalle Mulhouse présente 400 Sonnets in Reverse,Together, jusqu’au 28 août 2011, la première exposition consacrée à Seb Patane * dans une institution publique française. Seb
Patane est né en Italie en 1970. Après son diplôme à Goldsmiths (2002), il a très vite attiré l’attention des critiques par son travail sur de nombreux supports telsque la vidéo, la sculpture, la performance et le collage.
L’exposition de la Kunsthalle présente une sélection d’oeuvres récentes, rassemblées spécialement pour l’occasion. Le commissariat de l’exposition est assuré pour la 3e fois, par Bettina Steinbrügge.
Le titre de l’exposition de Patane à Mulhouse, 400 Sonnets in Reverse, Together, est extrait de la chanson « The Be Colony » (2099) du groupe britannique Broadcast, que l’on peut entendre à l’entrée de l’exposition. L’album d’où la chanson est tirée, Broadcast & The Focus Group Investigate Witch Cults Of The Radio Age, est
un hommage à la chanteuse Trish Keenan, décédée à la suite de complications d’une pneumonie au début 2011.Hommage à Trish Keenan
Dans son article sur l’oeuvre de Patane, Rob Young écrit :
« Profondément enfouie dans la bande sonore, on entend la voix de Patane, bien que déformée électroniquement et donc à peine reconnaissable, chantant le vers en question de manière répétitive. Le morceau est une complainte pour Keenan, mais fait également écho à sa croyance, exprimée dans plusieurs interviews avant sa mort, en la notion de psychédélisme vue comme processus d’autodétermination et de transformation ».
En plus de cette pièce sonore présentée en ouverture, l’exposition permet de voir une nouvelle oeuvre filmique, The Year of the Corn, 2011


Year of The Corn video still


Year of the Corn Installation View

The Year of the Corn, 2011 ainsi qu’une installation s’étendant d’un mur à l’autre du grand hall de la Kunsthalle et présentant, sous forme de narrations multiples,
un riche collage de divers aspects de la pensée contemporaine. Les matériaux de base qu’utilise Seb Patane sont des images de journaux ou de magazines, des pièces de contreplaqué ou des baguettes ressemblant à des accessoires de bricolage et que l’artiste a façonné en formes et structures rudimentaires, et du son fabriqué électroniquement auquel sont souvent adjoints des extraits musicaux. Dans chaque exposition, ces matériaux apparaissent dans une myriade d’oeuvres éphémères, offrant une sorte de vision formalisée du
studio de l’artiste au travail.
Des piquets en bois sont disséminés sur le sol ; des morceaux de carton découpés
semblent étayer le mur de la galerie ; un collage est disposé sur une structure simple
évoquant un chevalet, et des haut-parleurs peuvent être placés sur des supports
fonctionnels comme à un concert de rock.
vue de l'exposition
Ces dessins possèdent par ailleurs une qualité théâtrale « d’inachèvement », les
denses griffonnages à l’encre et les assemblages aux imbrications multiples venant
souvent masquer partiellement une image photographique. L’oeuvre de Patane navigue
entre figuration et abstraction, entre suggestion d’un récit et déconstruction
de celui-ci par la forme fragmentée, mais une tendance semble se dégager de son
travail au cours des dix dernières années, celle d’un retour obsessionnel (en deux
ou trois dimensions) à certaines images archétypales, comme les soldats dans « Les
Mécènes » (« The Patrons »),
Patrons Paper 298
série de quatre grandes images sur écran produites spécialement pour l’exposition de Mulhouse. Patane se livre à un jeu subtil de références, de symboles et de signes touchant des cordes sensibles qui varieront
d’un spectateur à l’autre selon sa propre histoire. La notion de présence/absence se déploie dans des rythmes et des motifs entre ordre et chaos, bruit et silence, image et effacement, aboutissant à un acte poétique au sens d’Alejandro Jodorowsky.
La ligne est un motif récurrent dans l’oeuvre de Patane. On la trouve dans les
bâtons, qui pénètrent d’un mouvement dynamique les installations vidéo et les
sculptures ; dans les collages où elle structure la disposition des tissus ou masque
les visages ; elle est présente aussi dans sa musique électronique. Mais c’est aussi
la ligne du temps qui s’écoule, donc de l’histoire, présente à travers diverses évocations
: guerres, émeutes du 19 novembre 1969 à Milan, vie à l’époque victorienne,
écrits de Trevor Nevitt Dupuy ou un livre récent d’Adi Kuntsman sur la manière
dont violence, sexualité et fait national se combinent pour faire des images de la
masculinité des synecdoques de la nation.
A Series of Graceful Juggling Tricks, Part 3
La ligne est image de la continuité, mais aussi image de violence, de vie ou de clé donnant à chacun accès à son propre psychisme.
Ses installations semblent ouvrir une scène qui analyse les comportements
de groupe à la lumière de « l’effet d’aliénation » dont parle Brecht. En ce qui concerne
les relations humaines, la ligne peut être mince entre ce qui est acceptable et ce qui
ne l’est pas. Ce qui apparaît comme transgressif pour l’un (franchir la ligne), ne l’est
pas pour un autre. Si la ligne est parfois claire, elle peut aussi être brouillée.
A l’occasion de l’exposition mulhousienne, la première monographie sur Seb Patane
sera publiée chez DISTANZ Verlag, avec entre autres des contributions de Rob
Young, Catherine Wood et Heike Munder.
Les dernières expositions monographiques de Seb Patane, dont « So this song kills
fascists », ont été présentées à Art Now, Tate Britain, en 2007, Art Statements, Arts
40 Basel et Constellations, Artissima en 2009. D’autre part, il a exposé en solo à la
Galleria Fonti de Naples en 2007, à la China Art Objects Galleries de Los Angeles
en 2008, ainsi qu’à la galerie Maureen Paley à Londres en 2009. Son travail a été
présenté lors de nombreuses expositions de groupe comme Compass in Hand :
Selections from The Judith Rothschild Foundation Contemporary Drawings Collection,
au Museum of Modern Art à New York et While Interwoven Echoes Drip into
a Hybrid Body, au migros museum für Gegenwartskunst à Zurich. Il a, par ailleurs,
été nominé pour Beck’s Futures en 2006.
texte Kunsthalle
Une performance de Charlotte Aveline illustra le thème de l’exposition lors d’un Kunstapéro. Elle sera renouvelée dimanche le 10 juillet lors de la visite guidée et performance des deux Michel Dector et Dupuy
Charlotte disparait à la fin de la performance par ce trou, en nous laissant pour seul vestige, sa moustache et ses mitaines.
photos 2- 3 et 5 visuels presse
autres photos et vidéo performance de l’auteur
* vidéo vernissage Le Furet Mulhousien

Kunstapéro à la Kunsthalle de Mulhouse

Mauvaise nouvelle pour les uns, bonne pour les autres, jeudi il pleut.

 

prévisions météorologiques pour jeudi 9 juillet 2011

Ce sera une bonne raison,  si comme moi, vous avez besoin d’éclaircissements sur les 400 Sonnets in Reverse,Together  monographique de Seb Patane,

The Last-and Best-of The Dandies Seb Patane

de venir jeudi soir, 7 juillet à 18h00, à  la Kunsthalle de Mulhouse qui invite à un Kunstapéro un peu particulier…

Le rendez-vous débutera par une interprétation de l’exposition 400 Sonnets in Reverse,Together par Charlotte Aveline intitulée « Chut, c’est un secret… »

Charlotte Aveline

La performance sera suivie d’une visite guidée et de l’habituelle dégustation de vins. (avec modération …)
En partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.

Participation de 5 euros / personne, inscription au 03 69 77 66 47
Cette performance sera rejouée samedis 9 – 16 juillet et dimanches 10 – 17 juillet 2011  de 15h00 à 17h00, toutes les heures.

Dector & Dupuy – Visite guidée Performance à pied et en train

Michel Dector et Michel Dupuy
Dimanche 10 juillet de 18h à 20h
Une visite guidée à la découverte d’un patrimoine urbain insolite entre la
Kunsthalle Mulhouse et le CRAC d’Altkirch dans les sillage des deux Michel (Dector et Dupuy)
Dector & Dupuy, un duo d’artistes flâneurs
Dector & Dupuy travaillent à partir de signes, objets ou mots glanés dans l’espace urbain, généralement peu spectaculaires, et attirent l’attention sur les traces de conflits et de revendications. Dans leurs visites guidées les deux artistes pointent certaines configurations insolites, des matériaux, des formes, etc. Leur regard décalé prête
souvent à sourire et renouvelle notre regard sur l’espace public.
La collaboration de Michel Dector et Michel Dupuy dure depuis plus de 20 ans. En parallèle à leurs expositions, ils ont proposé une vingtaine de visites guidées, à Metz, Mantes-la-Jolie, Méréville, Château-Gontier, Paris, Quimper ou Maastricht
Une visite à pied et en train entre la Kunsthalle Mulhouse et le CRAC d’Altkirch
Dans cette nouvelle performance Dector & Dupuy reprennent la forme de la visite guidée (parcours construit, accompagnement d’un groupe, prise de parole alternée) en la détournant à leur profit et en lui donnant le caractère exceptionnel de ce qui n’a lieu qu’une seule fois.
Cette fois-ci, les artistes entrainent le public de la résolution d’une énigme chiffrée au déchiffrage de slogans politiques en passant par la description du plus insignifiant des objets.
Guide d’aide à la visite
RV à la Kunsthalle Mulhouse à 17h45 précise


Pour les Altkirchois, un train part de la gare d’Altkirch à 17h pour Mulhouse (une fois à Mulhouse
compter 10 min pour vous rendre à la Kunsthalle – longer le canal en direction de la Fonderie Université)
Pour les Mulhousiens, deux horaires de train possibles pour le retour depuis Altkirch 20h16 et 21h21
Pour tous : Participation aux frais 5,5€ (prix du billet Mulhouse/ Altkirch aller-retour)
À l’issue de la visite, une petite restauration conviviale est proposée au CRAC
CRAC Alsace
———————————————————
Kunsthalle Mulhouse / La Fonderie
16, rue de la Fonderie, 68093 Mulhouse Cedex
tél. +33 (0)3 69 77 66 47 kunsthalle@mulhouse.fr,
À voir : 400 Sonnets in Reverse, Together, exposition monographique de Seb PATANE sur une proposition de Bettina Steinbrügge
CRAC Alsace
18, rue du Château, 68130 Altkirch
tél. +33 (0)3 89 08 82 59, info@cracalsace.com,
À voir : Pour une République des rêves, carte blanche au philosophe et essayiste Gilles A. Tiberghien. Avec : Balthasar Burkhard, Cyprien Gaillard, Richard Long, Bernard Plossu, Roman Signer, etc

Déroulement

16:45 // RDV à la gare d’Altkirch
Départ Altkirch – Arrivée Mulhouse : 17h01 – 17h14
RDV à la Kunsthalle // 17h30
Début de la promenade // 18h00
Départ Mulhouse – Arrivée Altkirch : 19h07 – 19h26
A partir de 20h00 : petite restauration au CRAC
et visite de l’exposition.
Retour Altkirch – Mulhouse : 21h21 – 21h33
Participation : un billet de train A/R Mulhouse – Altkirch

Qui boit de "l'Eau Lourde" à Mulhouse ?

Michel Samuel Weis - adjoint à la culture de la ville de Mulhouse

Cette année encore la Kunsthalle et l’Office de tourisme et des congrès de Mulhouse unissent leurs efforts pour mettre un peu d’art dans les chambres d’hôtels mulhousiennes.
« Eau lourde », oeuvre conçue par Claire Morel et Amandine Sacquin, a pris la forme d’une bouteille qui ressemble étonnament à la Tour de l’Europe…
La petite histoire à peine connotée ….. :
« Une source d’eau miraculeuse aurait été découverte sous la Tour de l’Europe.
Dans la nuit du 13 au 14 avril, des ouvriers ont fait cette découverte en dégageant un rocher qui gênait leurs travaux dans le sous-sol de la tour.
On rapporte que l’eau est miraculeuse, qu’elle aurait de nombreuses vertus.
Des pèlerinages commencent à s’organiser vers Mulhouse. On prête à l’Eau lourde le pouvoir de rajeunir. Seppi Meyer, mulhousien de 87 ans, témoigne : ‘‘j’ai bu l’eau de la source et depuis, je n’ai plus aucun rhumatisme, j’ai retrouvé l’usage demes jambes et je me porte comme un charme. Ma femme Liesel, est ravie…’’

Certains disent même que l’eau a le goût du vin […]»
 
« Eau lourde », une bouteille crée par deux artistes mulhousiennes, dont la forme s’inspire très largement de la Tour de l’Europe, est offerte désormais dans bon nombre de chambres d’hôtels de Mulhouse, à tous ceux qui y séjourneront pendant la foire de Bâle, Art Basel.
Eau Lourde

Les Mulhousiens et tous ceux qui n’ont pas de raison  de dormir ailleurs que chez eux ont
la possibilité d’acquérir à l’office de tourisme, pour la somme de 4 €, un exemplaire
de cet objet stylisé, oeuvre d’art en série limitée à 7000 exemplaires, estampillée du nom des architectes de la tour et des artistes concepteurs.
D’une contenance de 616 ml, d’une hauteur de 25,6 cm goulot compris, « Eau lourde » possède trois façades, comme la Tour originale
dessinée par les architectes François Spoerry et Michau.
La Tour de l’Europe étant le « triangle d’or » au milieu des 3 « Regios » (régions) les trois facades  tournées vers l’Alsace, la Suisse et l’Allemagne.
Tour de l'Europe Mulhouse

Les bouteilles ont été soufflées dans le parc naturel des Vosges du nord, à Niederbronn,
grâce au partenariat avec l’entreprise d’eau minérale Celtic.
Quant au choix  du nom de l’oeuvre, cela coule de source …..
Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle, rappelle que les artistes contemporains sont aussi en prise directe avec la société dans laquelle ils vivent…
Les hôteliers, la Ville et les commerçants de Mulhouse ont acquis une partie des bouteilles pour les distribuer à différentes occasions commerciales.
« Eau lourde » est exclusivement destinée à contenir de l’eau de Mulhouse, la seule eau de ville française à posséder le label « eau de source ».
La première opération de ce type, lancée l’année dernière à la même période, avait remporté un grand succès. Les « baise-en-ville », sacs en toile imaginés par Marianne Maric, ont eu un franc succès. Pour ceux qui souhaiteraient compléter leur collection, ils sont toujours disponibles à l’Office de tourisme.
Vidéo du Furet Mulhousien
L’eau lourde est de l’oxyde de deutérium (formule : D2O ou ²H2O). Chimiquement, elle est identique à l’eau normale (H2O), mais les atomes d’hydrogène dont elle est composée en sont des isotopes lourds, du deutérium, dont le noyau contient un neutron en plus du proton présent dans chaque atome d’hydrogène.

photo  1 et 2 de l’auteur
photo 3 Wikipédia

Salons de lecture à la Kunsthalle de Mulhouse

img_1279.1298395974.jpgUne oeuvre écrite, un texte qui fait oeuvre ?
L’écriture comme forme ou comme objet ? Études, reportages, histoires, recherches graphiques, livres, sont autant de genres qui convoquent
l’écrit et constituent tout un pan de l’art contemporain.

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clic

L’intention de cette exposition ne réside pas dans l’exhaustivité de leur énumération mais vise plutôt à réfléchir à leurs diversités de formes et à ce qui les caractérise. Toutes suscitent les mêmes constantes : une nécessaire relation physique à l’oeuvre (toucher, autant que faire se peut, les oeuvres), un état de concentration accentué (lire) et une invitation à prendre son temps (le temps
de lire). Cette exposition attend le lecteur, la pause lui est offerte, les conditions de bien-être lui sont propices.
Quand bien même il n’entre pas pour tout lire, il peut s’il le souhaite y passer l’après-midi. Il peut s’intéresser à des approches diverses, picorer des écrits et cela dans des conditions voulues idéales : il est invité à s’asseoir, à se sentir bien puis à se plonger dans une lecture.
Le temps de l’exposition les V8 designers ont transformé la Kunsthalle en un appartement de six salons et un bar, lieu où les performances et
les rencontres donneront vie à l’écriture.
Simg_2986.1298394610.jpg‘agit-il d’une démarche pensée et qui ne peut trouver sa justesse que sous la forme de l’écriture, ou bien est-ce plutôt un travail en chemin inverse, où l’écrit est le moyen naturel d’exprimer ce qu’il y a à dire, où le concept est la forme écrite (ainsi des calligrammes d’un Apollinaire, qui de poésies sont réappropriés par le champ plastique…). Les réponses sont aussi nombreuses que les formes, les sujets abordés ou les procédés envisagés.
Quelle peut être par exemple la place du livre-objet ? Comment appréhender ces oeuvres qui reprennent les caractéristiques
physiques du livre mais qui sont conçues par les artistes comme des objets sculpturaux ? Les contempler, c’est en négliger le sens.
Études, reportages, histoires, recherches graphiques, livres, autant de genres qui constituent tout un pan de l’art contemporain et qui suscitent une approche particulière et singulière.
Le documentaire comme travail d’enquête est une autre approche que les artistes associés à des projets d’ordre sociétal (par le biais d’une commande) ou menant une enquête à titre indépendant (économique ou politique) abordent par l’écrit. Ces oeuvres, fouillées et souvent à caractère informatif, sont données à lire à travers des reportages, des journaux ou des fiches détaillées.
L’intention de cette exposition n’est pas d’être exhaustive dans les formes que l’écrit peut revêtir en tant qu’oeuvre, mais vise plutôt à réfléchir à une diversité de formes qui toutes suscitent les mêmes constantes : une nécessaire relation physique à l’oeuvre (toucher, autant que faire se peut, les oeuvres), un état de concentration accentué (lire) et une invitation à prendre son temps (le temps de lire). Appréhender une oeuvre écrite exige une certaine disposition d’esprit de la part du spectateur / lecteur et cette dimension est centrale dans les salons de lecture. « Si l’on exige d’un éditeur de littérature ou d’un écrivain qu’ils aient du talent, on doit aussi en exiger du lecteur. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, ce voyage qu’est la lecture passe très souvent par des terrains difficiles qui exigent une aptitude à s’émouvoir intelligemment, le désir de comprendre autrui et d’approcher un langage différent de celui de nos tyrannies quotidiennes » écrit Enrique Vila-Matas dans
Dublinesca. Cette exposition attend le lecteur, la pause lui est offerte, les conditions de bien-être lui sont propices. Quand
bien même il n’entre pas pour tout lire, il peut s’il le souhaite y passer l’après-midi. Il peut s’intéresser à des approches diverses, picorer des  écrits et cela dans des conditions voulues idéales : il est invité à s’asseoir, à se sentir bien puis à se plonger dans une lecture.
Salons de lecture est construite autour d’une répartition par genre. Loin d’être absolue, cette catégorisation est plutôt un moyen de constater selon quels schémas l’écrit peut être exploité. Nullement exclusive cette répartition avoue son caractère subjectif et revendique des frontières poreuses.
Commissaire d’exposition : Sandrine Wymann

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les artistes :
Edouard Boyer, Bureau d’études, Philippe Cazal, Anne-James Chaton, Daniel Gustav Cramer,
Marcelline Delbecq, Martine Derain, Krassimira Drenska, documentation céline duval,
Ilse Ermen, Jean-Baptiste Farkas, Jochen Gerner, Hoio, Martin Le Chevallier,
Jan Mancuska, Claire Morel, Plonk et Replonk, Julien Prévieux, Ricardo Rendon,
Pedro Reyes, Yann Sérandour, Taroop et Glabel, Saliou Traoré, V8

jusqu’au 3 avril 2011



Les rendez-vous


Kunstapéro jeudi  03.03 J 18:00
Visiter l’exposition puis en discuter autour d’un verre, en partenariat avec l’association
Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.
5 euros/personne Inscription au 03 69 77 66 47
Kunstdéjeuner vendredi  11.03 J 12:15 entrée libre
Conversation autour d’une oeuvre suivie d’un déjeuner, repas tiré du sac, en partenariat avec l’Université Populaire.
Inscription au 03 69 77 66 47
Dialogues N°3 dimanche 06.03 15:00 J 17:00
Regards croisés entre le Musée des Beaux-Arts et la Kunsthalle
Entrée libre, renseignements au 03 69 77 66 47 + 03 69 77 78 10
RDV au Musée des Beaux-arts
Kunstprojection jeudi 10.03 J 18:30 entrée libre
En partenariat avec l’espace Multimédia Gantner de Bourogne, sélection de films expérimentaux, d’oeuvres d’art numérique issus de la collection de l’espace Multimédia Gantner en écho  à l’exposition.
Performance Mardi 15.03 à 20:00 entrée libre Locus Métropole,
performance de John Giorno , Jürgen O.Olbrich
et Michel Collet en partenariat avec Cold Mountain
WEEK-END DE L’ART CONTEMPORAIN SAMEDI 19.03+ DIMANCHE 20.03
Visite guidée apéritive : dimanche 20 mars à 11:00 Entrée libre
Performance Dimanche 20.03 J 14:30
Entrée libre
M comme Mouvement, extrait de l’Abécédaire de Fabrice Lambert
projet du réseau Trans Rhein Art  Samedi 19.03 + dimanc he 20.03
14:00 J 17:00
Ateliers artistiques « Parents/Enfants » autour de l’exposition Salons de lecture
Départ toutes les heures En partenariat avec les Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques Entrée libre, inscription obligatoire au 03 69 77 77 38
Circuits gratuits en bus sur différents lieux d’art contemporain en Alsace Départ de Mulhouse et Strasbourg à 9:00
Dimanche 20.03 Renseignements et inscription :
Julie.morgen@culture-alsace.org
PERFORMANCES
le journaliste – transfer
Anne-James Chaton voix ¦ electroniques
Andy Moor guitare ¦ electroniques
Label : Unsounds ¦ Al Dante


PERFORMANCES
MAILLE-MASALA
L’EPICE DE LA « MISSION KAKI »
UNE INTERVE NTION OLFACTIVE
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BAR SUISSE
A l’occasion des Salons de lecture, la Kunsthalle ouvrira temporairement un bar dans l’espace d’exposition. Lieu de performances, de rencontres, de détente, d’activation de certaines oeuvres et de discussion, il permettra au public de se retrouver autour d’un verre ou d’un café et de partager le fruit de ses lectures. A chaque événement le bar sera tenu et animé par l’équipe de la Table de la Fonderie qui proposera boissons et restauration.
Menu complet servi le soir du vernissage. Petite restauration pour les autres rendez-vous. La Table de la Fonderie à Mulhouse, un restaurant
où bien manger rime avec solidarité. 21 rue du Manège 68100 Mulhouse Tél : 03 89 46 22 74
contact@table-fonderie.fr
texte Kunsthalle
photos et vidéo de l’auteur