Ça vous regarde

En 2013, le Frac Alsace fête ses trente années d’activité et met à l’honneur les œuvres de sa collection en lançant dès novembre 2012 un programme intitulé Elsass Tour.
Ce programme propose pendant 14 mois plus de 30 expositions et rendez-vous artistiques sur l’ensemble du territoire alsacien.

Bernard Calet, Constructions mobiles Frac Alsace

 
À cette occasion, La Kunsthalle et le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace ont choisi de s’associer et d’accueillir pendant toute une année universitaire trois oeuvres de la collection du FRAC Alsace.
L’exposition Ça vous regarde regroupe les œuvres de Bernard Calet, Constructions mobiles, de Gérard Collin-Thiébaut, Distributeur automatique de Carnets d’images et d’Alain Séchas, Le chat bowling.

 
De 2012 à 2013, tout comme les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac) de chacune des 22 autres régions de France métropolitaine et de la Réunion, le Frac Alsace fête son 30e anniversaire.
L’action d’un Frac se déploie en priorité dans sa région, et pour cet anniversaire, en parallèle de manifestations collectives des Frac à l’échelle nationale et internationale, le Frac Alsace met à l’honneur les œuvres de sa collection en lançant dès novembre 2012 un programme intitulé Elsass Tour.
Alain Séchas le Chat Bowling collection FRAC Alsace

Pensé comme une tournée artistique fédératrice, allant à la rencontre des publics, ce programme propose pendant 14 mois plus de 30 expositions et rendez-vous artistiques sur l’ensemble du territoire alsacien. Elsass Tour permettra ainsi d’embrasser la diversité et la richesse de l’art contemporain : un art vivant, dont la recherche esthétique reflète l’engagement dans le monde d’aujourd’hui. Mais Elsass Tour, c’est aussi une dynamique d’engagement et de partage de valeurs avec plus de 30 acteurs culturels régionaux, appartenant au milieu universitaire et scolaire (lycées, collèges, écoles), au milieu associatif et autres bibliothèques, médiathèques, centres culturels et musées. Car tous réunis, le Frac Alsace et ses partenaires mutualisent la totalité des circuits d’enseignement, de production et de diffusion de l’art contemporain en Alsace.
Alain Sechas Le chat Bowling

Elsass Tour est une ambitieuse mise en partage de la collection et des savoir-faire du Frac Alsace en même temps que l’affirmation de son lien au territoire, pour célébrer 30 années de soutien aux artistes, 30 années de circulation des œuvres et 30 années de proximité avec les publics. Que soient ici remerciés les soutiens institutionnels du Frac, ces acteurs culturels partenaires, ainsi que toutes leurs équipes impliquées dans la mise en œuvre de l’Elsass Tour.
 
Elsass Tour

 
En octobre 2013, en prolongement de ce projet territorial, s’ouvrira Pièces Montrées, vaste projet institutionnel d’exposition conçu à partir de la collection du Frac Alsace, en partenariat avec le Musée d’Art moderne et contemporain de la Ville de Strasbourg (MAMCS), le Musée Historique de la Ville de Haguenau / Chapelle des Annonciades et la Fondation Fernet-Branca à Saint-Louis.
La collection du Frac Alsace comporte environs 1000 oeuvres,provenant de près de 500 artistes, régionaux, nationaux, internationaux. 30 % de cette collection sont présentés dans divers lieux de culture, musées, bibliothèques, médiathèques, écoles, centres d’art….

Il y a trente ans naissaient dans le paysage culturel français les Frac. Les Frac ont été conçus comme un dispositif d’aménagement culturel du territoire visant à multiplier en région les rencontres entre l’art contemporain et la population.
Structures légères et réactives, ils sont une manière efficace et unique d’aller au plus près des publics et de soutenir la création d’aujourd’hui. L’idée force était que ces collections constituées au fil du temps soient nationales, internationales et en mouvement, au service d’une région et dans un esprit de rayonnement sur tout leur territoire : centres d’art, écoles d’art et musées mais surtout établissements scolaires et universitaires, services publics, monuments historiques, hôpitaux, prisons…

Frac Alsace

En 30 ans, les 23 Fonds régionaux d’art contemporain ont acquis plus de 26 000 oeuvres représentant environ 4 200 artistes (dont 56,5% français). Chaque année, l’ensemble de leurs projets (480 en 2010) s’adresse à plus d’un million de personnes.

Avec le soutien de l’Etat et des collectivités territoriales qui en assurent elles-mêmes la maîtrise d’ouvrage, les Frac sont engagés dans la réalisation de nouveaux équipements confiés à des architectes de renommée internationale. Le Frac Alsace bénéficie en plus du soutien de la ville de Sélestat.

Les 23 Fonds Régionaux d’art contemporain sont réunis dans une entité « Platform »

autres projets et rendez-vous du FRAC Alsace, dans le cadre de ses 30 ans

Le deuxième rendez-vous des 30 ans se tiendra dans l’ensemble des régions à partir du printemps 2013 et par chapitres successifs. Le trentième anniversaire des Frac leur donne l’opportunité d’affirmer leur présence et leurs missions en régions. A cette occasion, chaque Frac donnera une carte blanche à un créateur qui choisira des oeuvres parmi sa collection et inventera un dispositif original (scénographique ou performatif, matériel ou immatériel) pour les présenter.
Cette invitation témoigne de la volonté des Frac de montrer combien l’artiste est au coeur de leurs activités, de la collection à la production d’oeuvres, en passant par l’exposition, la médiation et la diffusion. Les propositions conçues par les créateurs invités seront montrées dans un premier temps en région.

Dans un second temps, ces propositions seront réunies à l’occasion d’une exposition collective qui constituera le troisième rendez-vous des 30 ans. Cette exposition nationale, la première du genre à associer tous les Frac en un seul site, ouvrira ses portes à Toulouse, au Musée d’Art Moderne et Contemporain / Les Abattoirs, en septembre 2013.

Ce programme sera complété par un projet éditorial consacré aux usages et expérimentations des Frac à partir de leurs collections et donnera lieu à des rencontres publiques autour de l’art contemporain dans les régions.
L’aventure du trentième anniversaire des Frac se poursuivra par des expositions à l’international à partir de 2014, d’abord au Van Abbemuseum Museum à Eindhoven (Pays-Bas), puis en Asie du sud-est.

La programmation des 30 ans des Frac est organisée par les 23 Frac et coordonnée par PLATFORM, Regroupement des Fonds régionaux d’art contemporain
(32, rue Yves Toudic / 75010 Paris / T. : 01 42 39 48 52 / www.frac-platform.com

 
Texte et photo 1 Frac
autres photos de l’auteur
 

zeichnen zeichnen, toujours toujours

Régionale 13
Commissariat : Sandrine Wymann et Sophie Yerly

ZeichnenZeichnen



Une ligne grise. A peine perceptible, vaguement tracee sur un coin de feuille blanche. Elle s’elance timidement, acquiert de l’assurance et s’affirme dans un ton assombri. La voie est libre, la ligne chemine, elle trouve les directions a suivre, les espaces a preserver. Elle connait intimement les regles de l’equilibre et s’enfuit quand une respiration s’impose. Elle s’epaissit, saisit de la noirceur, s’applique a occuper quelques centimetres carres. Son rythme s’accelere. Elle va et vient, tourne et s’enroule autour d’un centre qu’elle evite pour ne pas sombrer. Son corps s’etire et s’emmele, elle ne sait plus trop par ou s’echapper. Elle se repand et se perd, elle n’est presque plus ligne, elle est surface et noire. Une tache noire.

IMG_8794
La Kunsthalle presente une exposition de dessins.
Les artistes de zeichnen zeichnen, toujours toujours
Le bureau du dessin, Pierre Clement, Monika Dillier, Judith Marlen Dobler, Cedric Eisenring, Lena Eriksson, Mireille Gros, Noemie Kukielczynski, Elisa Martin, Marianne Mispelaere, Laetitia Oser, Clement Richem, Emanuel Rossetti, Claudia de la Torre, Tomi Ungerer, Gunter Walter, Ulrike Weiss, Anja Wicki et Shabnam
Zeraati.
Le bureau du dessin cree depuis 2008 des rendez-vous inedits autour des formes multiples du dessin.
Il peut s’agir de projets courts : rencontres, workshops, debats mais aussi d’expositions dans des lieux de differentes natures ou plus recemment d’editions qui engagent la participation d’etudiants de trois des etablissements superieurs d’art du grand Est : L’ESAL (Ecole superieure d’art de Lorraine), L’ENSAN (Ecole nationale superieure d’art de Nancy), l’HEAR (Haute ecole des arts du Rhin).
Mulhouse invite Le bureau du dessin qui presente Places assises, une proposition des professeurs & artistes : Edouard Boyer, Jean-Jacques Dumont, Jean-Claude Luttmann, Etienne Pressager et Alain Simon, invitant 74 etudiants.
La regle du jeu est la suivante : chaque etudiant dispose d’une chaise d’ecole, en bois et metal, proche de la celebre Mullca 510.
Elle delimite son espace.
A chaque chaise, les quatre pieds au sol, sont associes un ou plusieurs dessins qui engagent un dialogue avec celle-ci.

Tomi Ungerer
Ne en 1931, vit et travaille en Irlande.
Vulvodendrum penifloris, 1988
Planche du Portfolio Tomi Ungerers Botanik
« Der Kamasutra der Frösche (Le Kamasutra des Grenouilles), Erzählungen für Erwachsene (Contes pour Adultes), Tomi Ungerer’s Botanik (La Botanique de Tomi Ungerer), des livres qui relevent du pur genre erotique, appartiennent a une veine qui s’est developpee dans les annees quatre-vingts et quatre-vingt-dix. Elle renvoie a une sexualite joyeuse et innocente et par sa truculence, peut etre qualifiee de rabelaisienne.
Non seulement le monde animal, mais aussi la botanique lui ont donne l’occasion de creer un monde erotique extraordinaire. Les fleurs et les plantes qui en font partie resultent de l’assemblage et de la juxtaposition saugrenus d’organes genitaux humains. Les noms latins fantaisistes, tels Orchis clitoriderecta ou Voluptiphallus autofellator, qu’il a imagines pour cette serie, lui conferent un cote pseudo-scientifique qui renvoie aux herbiers du XVIIIe siecle.
Therese Willer (Tomi Ungerer : Graphic Art, Editions du Rocher, 2011)
Tomi Ungerer

 
les artistes des 3 régions : France, Allemagne, Suisse : Pierre Clément-Monika Dillier-Judith Marlen Dobler-Cedric Eisenring-Lena Eriksson-Mireille Gros-Noémie Kukielczynski-Elisa Martin-Marianne Mispelaëre-Laetitia Oser-Clément Richem-Emanuel Rossetti-Claudia de la Torre -Tomi Ungerer-Günter Walter-Ulrike Weiss-Anja Wicki-Shabnam Zeraati-
Ulrike Weiss
Nee en 1956, vit et travaille Fribourg-en-Brisgau.
Les materiaux legers et flexibles comme le tissu, la gaze, le papier japonais, la feuille plastique, sont a la base du travail d’Ulrike Weiss. Fortement inspiree par les lieux qu’elle habite, l’artiste a ajoute a ces supports des elements issus de ses sejours repetes au Maroc : l’ornement, la combinaison, l’histoire imagee et la repetition geometrique.
Le dessin dans Images croisées intervient comme une partie de l’installation qui joue egalement sur la transparence et la superposition des images.

Images croisées, 2012 Installation, 12 couches de tulle, dessins a l’encre de Chine   Ulrike Weiss Courtesy Ulrike Weiss
Clément Richem
Ne en 1986, vit et travaille a Strasbourg.
Clement Richem s’interroge sur la vie et cherche a en saisir le processus. Tout etre vivant ou element naturel etant le fruit du faconnement de l’histoire, il represente et communique son emerveillement face a cette complexite. Les effets du temps et des aleas sur la matiere sont au coeur de ses preoccupations.

Crayon noir sur papier 220 x150cm Clement Richem 2012, 2011
Mireille Gros
Nee en 1954, vit et travaille a Bale.
Les dessins Pink ink sont issus de deux longs sejours en Chine.
Le Wu Wei, est un concept philosophique traditionnel taoiste qui nomme une maniere de ne pas influer sur le cours du destin… Ici, l’encre rose coule sur le papier de chine yuan et fait naitre un dessin en utilisant le pinceau
et le papier de la maniere la plus minimale possible.
Dans cette serie Mireille Gros ne convoque ni theorie, ni concept, ni idee particuliere. Toutes les idees sont placees au meme niveau, sans preference, afin de privilegier le plus longtemps possible l’ouverture au comportement et au cours des choses.

Pink ink, 2011
Mireille Gros Encre sur papier chinois xuan 4 dessins 144 x 75 cm
Parallèlement à zeichnen zeichnen, toujours toujours, La Kunsthalle s’associe à La Filature pour présenter filmer, immer noch, une sélection de vidéos réalisées par les artistes sélectionnés de la Régionale 13.
filmer, immer noch
Jury video : Emilie George et Emmanuelle Walter
A travers une selection de 18 films courts, 16 artistes donnent un apercu de la scene video allemande, francaise et suisse. Singulieres, leurs propositions tendent vers des champs artistiques tres larges : du plan fixe au travelling, du rythme saccade au mouvement lent, de la narration au zoom sur la matiere, de la bande son au film muet, elles nous emmenent de la construction a la destruction, de l’apparition a l’effacement, du passe au present…
Projection à La Filature, Scene nationale, 20 allee Nathan Katz, Mulhouse
Du mardi au samedi de 11:00 a 18:30
Soirée inaugurale :
Vernissage de zeichnen zeichnen, toujours toujours : jeudi 22 novembre à 18:30 à La Kunsthalle. Suivi d’un Concert performance de I Apologize : jeudi 22 novembre à 20:30 à La Filature – Entrée libre Jean-Luc Verna, Pascal Marius et Gauthier Tassart
et filmer, immer noch, un choix de vidéos : jeudi 22 novembre 20:30 à La Filature
Egalement Du mardi au samedi de 11:00 à 18:30
Dimanche de 14:00 à 18:00 et les soirs de spectacles
Fermé du 24 décembre au 1er janvier
Entrée libre
Jean Luc la Verna

Bustour : dimanche 9 décembre, départ à 10:50 devant la Filature, 20 allée Nathan Katz
11.45 Kunst Raum Riehen \ 13:15 Projektraum M54, Bâle \ 14.15 Ausstellungsraum Klingental, Bâle \ 15.15 Kunsthalle Basel \ 16.30 Retour á Mulhouse, arrivée env. 18.00
Accompagné de Maren Ruben, artiste.
Réservation obligatoire – tarif 20€
Informations complètes sur www.regionale.org
Kunstapéro : jeudis 6 décembre et 10 janvier à 18:00
Des oeuvres et des vins à découvrir : visite guidée suivie d’une dégustation de vins, en partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.
Participation de 5 € / personne, inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
A word for a play : samedi 8 décembre à partir de 15:00
Radio Désir installe son studio d’enregistrement à la Kunsthalle, au programme deux performances :
15:00 Martina Sofie Wildeberger
16:00 Jue Löffelhof
Ciné-club, cycle Citations: : mercredi 12 décembre à 20:30
Fahrenheit 451, film de François Truffaut, 1966 (1h52)
Dans un pays indéfini, à une époque indéterminée, la lecture est rigoureusement interdite : elle empêcherait les gens d’être heureux. La brigade des pompiers a pour seule mission de traquer les gens qui possèdent des livres et de réduire ces objets en cendres.
Guy Montag, pompier zélé et citoyen respectueux des institutions, fait la connaissance de Clarisse, une jeune institutrice qui le fait douter de sa fonction. Peu à peu, il est à son tour gagné par l’amour des livres.
En partenariat avec Musées Mulhouse Sud Alsace Amphithéâtre de l’Université de la Fonderie
Entrée libre
Kunstdéjeuner : vendredi 14 décembre à 12:15
Conversation autour d’une oeuvre suivie d’un déjeuner*
En partenariat avec l’Université Populaire
Gratuit, sur réservation
* repas tiré du sac
Concert dessiné Notes selon Notes : jeudi 20 décembre à 20:30
Bearboz (dessin), Markus Buser (mixage), Susanne Gärtner (flûte)
Entrée libre
texte Kunsthalle photo de l’auteur sauf la dernière (Jean Luc d la Verna)
 

Vincent Odon – Terrain de Jeu

Ou comment acquérir une oeuvre d’art à moindre frais !
 

Vincent Odon Terrain de Jeu

 
Pour la troisième année consécutive, la Kunsthalle Mulhouse et l’Office de Tourisme et des Congrès de Mulhouse et sa région s’associent pour offrir aux touristes mulhousiens une oeuvre d’art inédite et inattendue, à l’occasion d’ART’Basel, rendez-vous incontournable du monde entier, des collectionneurs et amateurs d’art, des curieux.
On se souvient de la première édition le « Baise en Ville » de Marianne Maric, qui fait une belle carrière en Europe, et même au-delà, (mes amis aux US l’ont apprécié) puis de la 2e,  la bouteille d’« Eau Lourde » oeuvre conçue par Claire Morel et Amandine Sacquin, prenant la Tour de l’Europe comme modèle,  qui se trouve relatée en nouvelle romancée, dans un livre titré « Raconte-moi l’eau », aux édititions Autrement.
Ces oeuvres sont toujours conçues en série limitée, pour le cas présent, ce sont 7000 exemplaires qui attendant les touristes, mais aussi les mulhousiens et collectionneurs, puisqu’il y a la possibilité d’en acquérir un exemplaire au prix de 3 €, à l’office du tourisme ou auprès de la Kunsthalle, des restaurateurs et commercants.
Vincent Odon, en résidence à la Kunsthalle, venant de la Champagne Ardennes, a créé Terrain de jeu. C’est en découvrant notre région, la densité de villes importantes, avec la proximité de Mulhouse, Colmar, Strasbourg, Bâle, Freiburg, la facilité de passage des frontières ont été autant de signes, qui l’ont fait opter pour une carte routière pas tout à fait comme les autres.
Montage carte subjective Terrain de Jeu

Son travail se situe entre dessin et sculpture. Au recto, une carte routière du pays des trois frontières a été entièrement redessinée à la main. Au verso, des dessins conceptuels et détournements évoquent les relations particulières au sein de ce territoire pas comme les autres. Des frontières que l’on passent sans s’en apercevoir, la possibilité de parcourir 3 pays en un clin d’oeil, voire un coup de pédale. Il n’a pas manqué de relever le pavement de la place de la Réunion, mais aussi celui des rues historiques de Colmar, mortel pour les chaussures à talons.
Vincent Odon Terrain de Jeu

D’entendre les diverses radios dans les trois langues, au cours de ses déplacements,  elles ont inspiré de petites phrases,  dans les trois langues,  teintées d’humour et de références aux lieux, éléments de repère, associés aux distances étirées artistiquement. Le cm habituel qui permet d’évaluer les distances est valable en diagonale, mais pas en hauteur, ni en largeur, c’est une oeuvre d’art avant tout, symbolisant, à la fois, la proximité, l’autonomie et le partage, mais aussi en référence à des carnets japonais que l’artiste a découverts, qui imposaient l’étirement, et donnaient naissance au titre
« Terrain de jeu« , vision un peu empirique de la perspective et de la distance.   Une carte étant la multiplication des points de fuite à l’infini, d’après ses lectures, lui a inspiré et lui a permis de respatialiser les éléments, dans un cheminement d’une vision cartographique personnelle.
Vincent Odon Terrain de Jeu

Avec le soutien de l’UMIH, les cartes routières seront mises à disposition dans les chambres d’hôtels à Mulhouse du 11 au 17 juin.
Dès le 6 juin, elles seront diffusées auprès des partenaires de l’opération (hôtels, restaurants, commerçants…) et proposées à la vente à l’Office de Tourisme.
« Les incidences de l’Histoire sur cette géographie frontalière m’ont donné envie d’exercer à mon tour quelques manipulations graphiques sur ce territoire et de me jouer des cartes. Intéressé par les carnets de voyage, les expériences topographiques et les cartes mentales, j’ai imaginé une carte qui fonctionne comme un récit de parcours. En mélangeant des représentations géographiques à des dessins effectués lors de mes déplacements, la carte qui en résulte permet de se repérer comme de s’y perdre. Dans l’esprit des objets détournés que j’ai pu réaliser, le détournement de la carte est lisible au travers des dessins et il traduit en même temps les détours que j’ai pu faire dans cette région. »
Vincent Odon – mai 2012

L’entre-deux : des savoirs bouleversés

Une exposition où se confrontent  des œuvres et des processus non-conclusifs. Où l’on fait l’expérience de pensées en devenir, en réseau. Où le destin et la lecture des œuvres ne sont plus inscrits a priori. Où l’exposition croise quatre études, quatre démarches qui toutes tendent aux fictions et à la refonte du musée comme gardien d’une mémoire fluctuante, mouvante, incertaine. Où l’exposition se conçoit en libres associations, en collaborations. Où les œuvres sont des moments de pause entre savoirs et recherches hyper documentés et objets formels aboutis, autonomes.

Aurélien FROMENT Pulmo Marina, 2010 Film 5’10‘’ Capture d'écran Courtesy de l'artiste, Motive Gallery, Amsterdam et Marcelle Alix, Paris

La proposition de Vincent Honoré pour la Kunsthalle de Mulhouse s’articule
autour de trois expositions et d’un livre, le tout agencé comme un programme,
un cycle, voire comme un projet unique déployé sur un an en quatre mouvements
(trois expositions, un livre), qui se répondent, s’enrichissent, se complètent.
Le cycle se concentre sur la question du savoir comme d’une forme en soi,
une forme hétéroclite à travailler, à exproprier, dont les artistes s’emparent,
un savoir à l’origine emprunté à la philosophie, aux sciences, à l’architecture,
etc. : comment, en pervertissant les structures, les artistes en questionnent
la coproduction et la transmission, tout en réinformant de manière inédite les
formes et la mise en espace. Au-delà de la thématique générale, cette proposition
tend aussi à explorer, à circonscrire et historiciser une dynamique récente et
globale de la culture contemporaine et de la création artistique : leur relation
formelle, « corrélationnelle » et irrévérencieuse aux savoirs et leur rapport à sa
coproduction. Ces trois expositions comme le livre ne sont pas des conclusions : ils
épousent des mouvements à suivre. Prendre connaissance, c’est prendre position.
Après Bientôt le métal entre nous sera changé en or, l’exposition
monographique de Benoît Maire qui utilisait le savoir comme
matière, la nouvelle exposition s’intéresse plus particulièrement à la mise en forme du savoir, et notamment, au musée en tant que gardien et passeur de savoirs.
Les artistes :
Aurélien Froment :
Pulmo Marina est un film. Il montre, simplement, (photo de l’entête)
Aurélien FROMENT Un paysage de dominos, 2011

une méduse (Phacellophora camtschatica)
derrière la vitre de son aquarium au
Monterey Bay Aquarium. Une voix en bande-
son explique son anatomie, ses moeurs, ses
caractéristiques. L’image est contemplative,
quasi abstraite, hypnotique. Le texte emprunte
autant aux guides de parcs zoologiques qu’à la
mythologie, la publicité ou à des entretiens avec des zoologistes du Monterey Bay Aquarium.
Le film, in fine, compose une réflexion sur le statut de spectateur devant l’écran, au musée,
et celui de l’objet, de sa signification en tant qu’objet autonome ou perçu dans son contexte.
L’image est une machine pensante a priori, le film en questionne la condition d’exposition et d’énonciation, ses compréhensions.
 
Marie Lund
Les sculptures de Marie Lund sont conçues
beginninghappening - Marie Lund

comme des processus, des devenirs : leurs
formes, leurs surfaces, leurs matériaux ne
forment pas d’images mais des possibles. Il
ne s’agit en effet pas de constituer une image,
mais d’en dégager le possible et d’arrêter le
mouvement au moment même où l’image
pourrait franchir le stade de la disparition ou
de l’apparition. Si certaines sculptures sont
faites par soustraction, d’autres le sont par
ajout. Enlever, racler la surface de l’image des
sculptures trouvées ou au contraire, la stopper
en y ajoutant un bloc de plâtre ou encore,
en montrer le négatif, le moule en bronze.
Les images sont fantomatiques et ce qui est
à l’oeuvre ici, est le potentiel des matériaux à
former par eux-mêmes une gamme mémorielle
de référents existants, souvent culturellement
inscrits voire muséalisés : la statuaire africaine,
religieuse, abstraite, antique. Creuser leur sens, mettre à nu le spectateur face aux images préconçues et plaquées, jouer avec la
confrontation entre pierres brutes et objets manufacturés, jouer de leurs rapports de force,
de proportions, extraits de leurs origines ou usages.
Melvin Moti
The inner self in outer space est un film : des
Eigengrau 2 film Melvin Moti

images lentes, contemplatives, montrent des
objets détachés, comme en apesanteur. Melvin
Moti emprunte la perfection des productions
cinématographiques, en particulier des
années 1970. Des planètes peintes, des objets
décrivent une chorégraphie arbitraire : le film
est muet et ne décrit pas, il ne démontre rien.
Les projets de Melvin Moti sont rigoureusement documentés, ils aboutissent à des oeuvres
qui mêlent l’enquête (historique, scientifique) au récit en faisant se rencontrer, par analogies
Eigengrau film-Melvin Moti

formelles ou structurelles, différents champs
d’investigation. Le film est une exposition en
suspension, une oeuvre visuelle mais mutique. Il
faut lire le livret d’accompagnement pour comprendre
comment le projet a été mené, l’enquête
autour des collections et de la muséographie du
Victoria and Albert Museum à Londres, liée aux
« mouches volantes », des particules troubles sur la surface de la rétine
que l’on ne perçoit que dans la fugacité de leur mouvement. Ou encore au
phénomène optique du « gris intrinsèque » (Eigengrau), ou l’impossibilité
du noir total des yeux dans l’obscurité complète ou paupières fermées.
Ce travail est donc une réflexion sur la vision, la perception, l’image
« intrinsèque». Melvin Moti s’intéresse aux images autonomes, produites
sans informations en relation aux objets compris pour eux-mêmes et ici
décontextualisés de la collection du V&A de Londres, au sens qu’inéluctablement
produit le spectateur.
Benjamin Seror
étudie la conception, la
transmission et la dérive de l’histoire (fictions,
Benjamin Seror maquette

récits, faits, etc.) : comment agit une mémoire,
comment elle évolue, comment un fait migre
et devient fiction, quel degré d’autonomie la
structure narrative peut avoir, et son niveau
de résistance à l’imaginaire individuel, au
temps. Les maquettes, sculptures, et les
événements que Benjamin Seror met en scène
déconstruisent autant qu’ils dynamisent
des outils narratifs, ils sont autant de Locus
Solus où les éléments de chaque oeuvre sont
à la fois autonomes et solidaires. La musique
est un champ ouvert de réflexion dans des
performances où l’artiste occupe simultanément la place d’auteur, d’interprète et de musicien, à la croisée du modèle de la conférence, du rôle
de troubadour et de la structure narrative d’un opéra. A la suite de son projet pour la biennale de Lyon en 2011, Benjamin Seror conçoit pour l’exposition de Mulhouse un nouveau groupe de maquettes, qui chacune se constitue comme un chapitre d’un roman en cours et représente une salle d’un musée idéal, virtuel et impossible.
informations sur Kunsthalle Mulhouse
Jusqu’au 29/4/2012
images courtoisie Kunsthalle visuels presse
sauf la dernière photo de l’auteur

La beauté et la mort

Jean Siméon Chardin, Perdrix morte, poire et collet sur une table de pierre, 1748, Städel Museum, Francfort

Natures mortes animalières de la Renaissance à l’époque moderne
Staatliche Kunsthalle Karlsruhe / Bâtiment principal
derniers jours – 19 février 2012
La grande exposition temporaire présentée à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe à partir du 19 novembre 2011 est une première mondiale en ce qu’elle retrace, dans toute sa diversité, l’histoire de la nature morte animalière entre le XVIe et le XXe siècle. On peut y admirer plus de cent vingt tableaux, aquarelles et reliefs dus à de grands artistes tels que Dürer, Rubens, Weenix, Chardin, Goya, Manet, Ensor, Kokoschka et Beckmann. Les œuvres issues des collections de la Kunsthalle se complètent de quatre-vingt-dix prêts effectués par de grands musées d’Amsterdam, Anvers, Bruxelles, Lisbonne, Londres, Madrid, Munich, Paris, Stockholm, Vienne et Zurich, l’ensemble ainsi rassemblé offrant un panorama fascinant et une vision synthétique de ce genre artistique.
L’exposition prend pour point de départ les natures mortes animalières de la Kunsthalle de Karlsruhe, collection dont l’origine remonte aux grands-ducs de Bade. Ces œuvres de Jan Fyt, Willem van Aelst, Jan Weenix, Nicolas de Largillierre et Jean Siméon Chardin sont présentées dans un contexte plus large grâce aux prêts effectués par les musées précédemment cités. Le catalogue de l’exposition (en langue allemande) propose des articles scientifiques éclairant la signification et le contexte artistique et historique des œuvres exposées.
La grande exposition de la Kunsthalle montre l’évolution sur plusieurs siècles non seulement de la fonction et du symbolisme de la nature morte animalière, mais aussi du regard porté sur les motifs propres à ce genre artistique. Elle met en évidence une variété de styles impressionnante ainsi qu’un riche éventail de contenus : symboles renvoyant à la chasse aristocratique, métaphores de la souffrance humaine, contenus expressivement sensuels.

Animés par la passion de la chasse, les princes de la Renaissance ont souvent commandé des tableaux figurant du gibier beau jusque dans la mort. C’est ainsi que Frédéric le Sage, qui régnait sur la Saxe, chargea Lucas Cranach l’Ancien de décorer plusieurs de ses pavillons de chasse avec des œuvres représentant du gibier à plumes, ceci afin d’immortaliser sa valeur en tant que chasseur. Notons par ailleurs que les nombreuses connotations métaphoriques de ces natures mortes permettent de les rattacher aux tableaux d’histoire du maître. Quant à Dürer, il aborda ce genre d’une manière radicalement différente : au début de sa carrière, il réalisa une étude figurant un canard mort dont le rendu des plumes est si précis qu’on pourrait le qualifier de scientifique.
À la suite de pionniers tels que Cranach, la nature morte animalière se développa considérablement en Flandre au XVIe siècle, avant d’atteindre de nouveaux sommets durant l’« Âge d’or » hollandais du XVIIe. C’est pourquoi l’exposition met en valeur plusieurs œuvres de cette époque réalisées dans le nord et le sud des Pays-Bas. Parmi les autres ensembles remarquables de l’exposition, citons encore des natures mortes françaises du XVIIIe siècle, divers tableaux « prémodernes » peints vers 1800, ainsi que des œuvres impressionnistes et expressionnistes réalisées aux XIXe et XXe siècles.
Conçue pour offrir un panorama complet de la nature morte animalière, l’exposition thématique présentée à la Kunsthalle illustre aussi l’évolution du regard porté sur les motifs propres à ce genre, et cela tout en soulignant certaines parentés entre des artistes ayant vécu à des époques différentes. Courbet, par exemple, s’inspira de la composition et du style naturaliste d’un Jan Weenix, tandis que Manet peignit un hibou mort en s’inspirant de Chardin et en utilisant le trompe-l’œil – un procédé connu depuis l’Antiquité. Notons enfin les similitudes entre Soutine et Goya, deux peintres chez lesquels la nature morte animalière s’affirme comme une métaphore de la souffrance humaine.
Par-delà ses différentes significations, la nature morte animalière a toujours constitué une gageure pour les peintres qui ont su réaliser des prouesses en s’exprimant de manière libre ou en ayant recours au trompe-l’œil naturaliste. Cette exposition couvrant cinq siècles est ainsi la première à établir des liens entre des œuvres appartenant à un genre artistique particulièrement riche.
Commissaires de l’exposition : Dr Holger Jacob-Friesen et Dr Markus Lörz
Un catalogue de l’exposition (en langue allemande) avec des articles de Raphaël Abrille, Holger Jacob-Friesen, Markus Lörz, Fred G. Meijer, Ellen Spickernagel, Beate Steinhauser et Beate Welzel ainsi que des illustrations de toutes les œuvres exposées, est publié aux éditions Kehrer-Verlag.
Staatliche Kunsthalle Karlsruhe, Hans-Thoma-Str. 2-6, D-76133 Karlsruhe www.kunsthalle-karlsruhe.de

L’École du Louvre à Mulhouse

Initiation à l’histoire de l’art

L'Ecole du Louvre à Mulhouse

 
Depuis 1978, l’Ecole du Louvre se déplace en région. Les cours s’organisent autour de deux grands axes pédagogiques : les cycles d’histoire générale de l’art et les cycles thématiques.
Pour la première fois, Mulhouse rejoint la liste de ce réseau national de formation et de sensibilisation à l’histoire de l’art.
La Kunsthalle et le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace proposent un cycle de 4 séances qui se dérouleront entre février et mars 2012, hors congés scolaires, sur le thème de :
«La sculpture occidentale dans la seconde moitié du XXe siècle »
Cycle thématique de 4 séances d’1h30 de 18:30 à 20:00 –
La Fonderie / Grand Amphithéâtre
1 – Jeudi 16 février 2012/Nouveaux matériaux dans la sculpture : nouveaux moyen    nouvelles fins.
2 – Jeudi 15 mars 2012/Du vivant dans la sculpture moderne et contemporaine : corps humain, animal et hybride
3 – Jeudi 22 mars 2012/Mouvement, lumière, abstraction
4 – Jeudi 29 mars 2012/De la sculpture pensée en regard de l’architecture et inversement
au prix total de 32 € pour les 4 cours (tarif normal)
20  €                               (tatif réduit)
40  €                               (formation continue)
Ces cours s’adressent à tous, débutants ou confirmés, à toute personne désirant s’initier à l’art, afin d’avoir les clefs pour mieux comprendre l’art contemporain.
Pas de diplôme requis, ni de contrôle de fin de stages, tout simplement apprendre les rudiments de la sculpture, sans jargon et avec plaisir.
fiche d'inscription - clic pour la lire

à retirer ou à télécharger sur le site de la Kunsthalle Mulhouse ou auprès de l’ Université de Haute Alsace – Service Culturel

 Inscription uniquement par courrier, auprès de L’École du Louvre,
350 places
Bulletin téléchargeable sur : www.kunsthallemulhouse.com
Renseignements : 03 69 77 66 47
service culturel UHA : 03 89 33 64 76
clic sur les images pour les agrandir
 

Bientôt le métal entre nous sera changé en or

Bientôt le métal entre nous sera changé en or a été spécialement créée pour la Kunsthalle Mulhouse.

Benoît Maire

 
Monographie de Benoît Maire
Du 15 septembre au 13 novembre 2011
Commissaire d’exposition : Vincent Honoré

Cette exposition n’est ni un instantané, ni une rétrospective mais elle est conçue comme un ensemble complexe comprenant installations, événements, rencontres et projections où la notion centrale d’activité (lire, voir, échanger, réfléchir etc.) émerge.
Une exposition qui oblige toutes vos cellules grises à se mettre en activité
Elle inscrit la trajectoire de l’artiste et la réflexion du commissaire à ses usages possibles, tant matériels que métaphoriques. Elle est pensée comme une structure (spatiale et temporelle) à jouer, à habiter, à déplacer. Elle est ouverte, non conclusive et invite l’autre, le visiteur, à l’agencer, à l’unifier, à l’habiter.
L’exposition, en soi, n’est pas un but, elle n’est qu’un indice de ce que le spectateur peut en faire : l’objet de cette recherche demeure à constituer.
La proposition de Vincent Honoré pour la Kunsthalle de Mulhouse s’articule autour de
trois expositions et d’un livre, le tout agencé comme un programme, un cycle, voire comme un projet unique déployé sur un an en quatre mouvements (trois expositions, un livre),
qui se répondent, s’enrichissent, se complètent. Le cycle se concentre sur la question du
savoir comme d’une forme en soi, une forme hétéroclite à travailler, à exproprier, dont
les artistes s’emparent, un savoir à l’origine emprunté à la philosophie, aux sciences, à
l’architecture, etc. : comment, en pervertissant les structures, les artistes en questionnent
la coproduction et la transmission, tout en réinformant de manière inédite les formes et la
mise en espace. Au-delà de la thématique générale, cette proposition tend aussi à explorer, à circonscrire et historiciser une dynamique récente et globale de la culture contemporaine
et de la création artistique : leur relation formelle, « corrélationnelle » et irrévérencieuse
aux savoirs et leur rapport à sa coproduction. Ces trois expositions comme le livre ne sont
pas des conclusions : ils épousent des mouvements à suivre. Prendre connaissance, c’est
prendre position.  (?)

Benoît Maire - Bientôt le métal entre nous sera changé en or

Benoît Maire
Né en 1978 à Pessac, France
Vit et travaille à Paris

Après un DEA de philosophie à la Sorbonne, Benoît Maire (1978) suit une formation artistique à la Villa Arson de
Nice jusqu’en 2003. Son travail a notamment été exposé au Nouveau Festival du Centre Pompidou, dans les Modules
du Palais de Tokyo, à l’Institute of Contemporary Arts, la Tate Modern et à la David Roberts Art Foundation de
Londres, au CAC de Vilnius. Il s’est vu attribué le prix de la Fondation d’entreprise Ricard en 2010.

Ce nouveau cycle d’invitations inédites s’inscrit dans le projet
de recherche de la Kunsthalle autour de la médiation. Il réunit
tout au long de la saison des écrivains et des expositions. Sous
la forme de « mini-résidences » de quatre jours, un auteur
contemporain s’immergera dans l’univers d’une exposition
présentée à la Kunsthalle et composera autour des oeuvres
exposées. Dialogues, créations, collaborations, poésies visuelles
et sonores, textes et expressions permettront de visiter, voir,
concevoir et revoir les oeuvres à travers le langage spécifique
de l’écrivain. Une lecture-performance publique sera proposée
dans l’espace d’exposition à l’issue de leur résidence.
Le premier écrivain invité à composer autour de l’oeuvre de
Benoît Maire est Jérôme Mauche.
Né en 1965, Jérôme Mauche vit à Paris et enseigne à l’École
nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon. Il est l’auteur
d’une douzaine de livres. Il dirige la collection Les grands soirs
aux éditions Les petits matins et organise un cycle de rencontres
Poésie Plate-forme à la Fondation d’entreprise Ricard à Paris.

 Les rendez-vous
Image 1 Kunsthalle
image 2 photo de l’auteur

Performance – flânerie Dector et Dupuy

« l’anomique d’aujourd’hui risque bien d’être le
canonique de demain » Michel Maffesoli (« Le temps des tribus« , )

le public attentif

Quel était la trame de ce jeu ? Comment qualifier la chose : flânerie, promenade, visite guidée, parcours orienté, performance, classe verte pour adultes avec enfants autorisés.
Va t’on nous distribuer un questionnaire à la fin de la sortie pour éprouver notre mémoire, nos oreilles et nos yeux, notre niveau de culture générale ? Les questions fusaient parmi les participants du parcours entre la Kunsthalle de Mulhouse et le Crac d’Alsace à Altkirch, 2 visions opposées d’architecture.
Nos guides, artistes anthropologues, sociologues les « Michel en 2 D ou M D&D » –
Michel Dector et Michel Dupuy, s’attachent à de tous petits riens, le petit détail, les bouts d’existence de nos villes les rattachant à des faits, historiques, sociologiques. Ils nous apprennent à voir et à regarder des signes discrets, souvent invisibles à l’œil et à les mettre en correspondance avec des faits, réels ou imaginés. Leur discours bien rodé, leur permet de dérouler un fil bien huilé, empreint de poésie avec 7 points précis dans les villes respectives.
7 mon chiffre porte bonheur, les 7 jours de la semaine, les 7 nains de Blanche Neige ? les 7 péchés capitaux ? les 7 femmes de Barbe bleue, les bêtes de l’Apocalypse ?

 

CRS hors de Lipp

Le premier point nous révèle une inscription à peine apparente sur un mur gris, CRS hors de Lipp, est-ce une solidarité manifestée par les syndicalistes du musée Schlumpf pour leurs collègues de  Besançon s’apparentant à une situation similaire  dans les années 70, une mémoire préservée, officielle, involontaire ? Ils utilisent un joli terme : caviar d’âge, pour dépeindre, les diverses couches, recouvrant l’inscription au fil du temps.

grille sur mur blanc rue des Jardiniers

Puis nous voilà arrêtés devant un mur surmonté d’un quadrillage de barbelés nos guides lui trouvent une beauté géométrique dans sa qualité plastique, le dessin intérieur se répétant sur le contour comme un rinceau, patiné par la rouille du temps. Croisillon unique ancien, opposé à la nouveauté du mur, sert-il de valeur pédagogique, est-il visionnaire des radars installés sur nos routes, par son incitation à ne pas franchir le mur ?
Trois beaux arbres se trouvent dans ce jardin ouvert au public où se trouve l’ancienne villa Jacquet, anciens industriels, dont le nom évoque le musée du papier peint de Rixheim.
Des essences diverses, dont un impressionnant marronnier, unique dans un jardin public de la ville, des hêtres pourpres et un cèdre de l’Atlas incitent à la quiétude. Sur le mur une inscription à peine décelable
Mur du Jardin Jacquet

Chiffres apocalyptiques ? sous l ‘oeil  de Michel D cela peut correspondre à la somme
de 22 . C’est à dire, en extrayant les 3/ 8/ 5/ 6, en les replaçant dans l’ordre numérique dans l’alphabet, cela donne le mot « chef »  attention les f….  j’ignore si j’ai saisi réellement cette explication, je suis ouverte à toute suggestion…
Puis nous tombons en arrêt devant une publicité sur un volet roulant Lakal, quésaco ?
Un palindrome s’exlament les plus savants.
Fondée en 1924 et située à la frontière franco-allemande, LAKAL bénéficie d’une double culture dont les bénéfices rayonnent sur l’ensemble de l’entreprise. Cette particularité leur permet d’appliquer à l’élaboration de leurs produits  une rigueur incomparable et une
créativité continuellement renouvelée.
Nous y voilà, cela prend forme, grille, CRS, store = frontière, slogans, murmure le groupe à l’affût …
performance Dector & Dupuy poubelle près de la chambre de commerce

Nouvel arrêt devant une poubelle par terre à l’intérieur du cercle les lettres FR à l’extérieur les lettres UE. Nos guides n’ayant pas trouvé d’explication  plausible se sont basés par analogie sur une histoire improvisée, hypothétique : l’Europe serait-elle le boulet de la France ?  autre suggestion émise par l’artiste écolo, Yves Carrey « la France serait-elle la poubelle de l’Europe ? » Toutes les suggestions seront examinées.
performance Dector & Dupuy grille devant le square de la gare

Chemin faisant, notre but étant de rejoindre la gare SNCF de Mulhouse pour nous rendre en train à Altkirch, nous traversons le square de la gare, et ô scandale l’élégante grille surmontée d’un chapeau a été victime d’un acte de vandalisme, cette césure interrompt la monotonie de l’ensemble, c’est là que trouve sa justification  la citation de Michel Maffesoli.
C’est un penseur de la post modernité, influencé entre autres par Nietszche et le situationnisme, (qu’il a fréquenté à Strasbourg).
Le désordre dionysiaque trouve ici sa part créatrice – Maffesoli suggère de rester très attentif aux conflits, aux désordres, employant une méthode de suspension morale pour comprendre ce qui est en gestation dans l’apparente décomposition des valeurs d’aujourd’hui. (merci à Michel D.)

Puis nous passons devant l’anneau brisé, sculpture de Louis Perrin, sur fonds d’un hommage à la 2e DB et aux combattants de la 2e guerre mondiale, montrant la souffrance des alsaciens et des » malgré-nous » pendant l’occupation (annexion ?),  avec la perspective de la gare en toile de fonds.
Puis nous prenons le train, c’est là que l’on nous distribue un petit papier, enfin le questionnaire attendu ? Que nenni, c’est un sondage clientèle de la SNCF, inventée pour l’occasion ? Point 7 du premier parcours ?
la suite altkirchoise dans un prochain billet.
Ayant scratché mes photos de dimanche en voulant les redimensionner, je suis retournée sur les lieux du crime, avec un seul témoin, ce qui explique que j’ai mélangé les photos d’Elli Humbert du CRAC  aux miennes, grand merci à elle.
clic sur les images pour les agrandir

 
 
 

400 Sonnets in Reverse,Together de Seb Patane

Bettina SteinBrügge et Seb Patane
La Kunsthalle Mulhouse présente 400 Sonnets in Reverse,Together, jusqu’au 28 août 2011, la première exposition consacrée à Seb Patane * dans une institution publique française. Seb
Patane est né en Italie en 1970. Après son diplôme à Goldsmiths (2002), il a très vite attiré l’attention des critiques par son travail sur de nombreux supports telsque la vidéo, la sculpture, la performance et le collage.
L’exposition de la Kunsthalle présente une sélection d’oeuvres récentes, rassemblées spécialement pour l’occasion. Le commissariat de l’exposition est assuré pour la 3e fois, par Bettina Steinbrügge.
Le titre de l’exposition de Patane à Mulhouse, 400 Sonnets in Reverse, Together, est extrait de la chanson « The Be Colony » (2099) du groupe britannique Broadcast, que l’on peut entendre à l’entrée de l’exposition. L’album d’où la chanson est tirée, Broadcast & The Focus Group Investigate Witch Cults Of The Radio Age, est
un hommage à la chanteuse Trish Keenan, décédée à la suite de complications d’une pneumonie au début 2011.Hommage à Trish Keenan
Dans son article sur l’oeuvre de Patane, Rob Young écrit :
« Profondément enfouie dans la bande sonore, on entend la voix de Patane, bien que déformée électroniquement et donc à peine reconnaissable, chantant le vers en question de manière répétitive. Le morceau est une complainte pour Keenan, mais fait également écho à sa croyance, exprimée dans plusieurs interviews avant sa mort, en la notion de psychédélisme vue comme processus d’autodétermination et de transformation ».
En plus de cette pièce sonore présentée en ouverture, l’exposition permet de voir une nouvelle oeuvre filmique, The Year of the Corn, 2011


Year of The Corn video still


Year of the Corn Installation View

The Year of the Corn, 2011 ainsi qu’une installation s’étendant d’un mur à l’autre du grand hall de la Kunsthalle et présentant, sous forme de narrations multiples,
un riche collage de divers aspects de la pensée contemporaine. Les matériaux de base qu’utilise Seb Patane sont des images de journaux ou de magazines, des pièces de contreplaqué ou des baguettes ressemblant à des accessoires de bricolage et que l’artiste a façonné en formes et structures rudimentaires, et du son fabriqué électroniquement auquel sont souvent adjoints des extraits musicaux. Dans chaque exposition, ces matériaux apparaissent dans une myriade d’oeuvres éphémères, offrant une sorte de vision formalisée du
studio de l’artiste au travail.
Des piquets en bois sont disséminés sur le sol ; des morceaux de carton découpés
semblent étayer le mur de la galerie ; un collage est disposé sur une structure simple
évoquant un chevalet, et des haut-parleurs peuvent être placés sur des supports
fonctionnels comme à un concert de rock.
vue de l'exposition
Ces dessins possèdent par ailleurs une qualité théâtrale « d’inachèvement », les
denses griffonnages à l’encre et les assemblages aux imbrications multiples venant
souvent masquer partiellement une image photographique. L’oeuvre de Patane navigue
entre figuration et abstraction, entre suggestion d’un récit et déconstruction
de celui-ci par la forme fragmentée, mais une tendance semble se dégager de son
travail au cours des dix dernières années, celle d’un retour obsessionnel (en deux
ou trois dimensions) à certaines images archétypales, comme les soldats dans « Les
Mécènes » (« The Patrons »),
Patrons Paper 298
série de quatre grandes images sur écran produites spécialement pour l’exposition de Mulhouse. Patane se livre à un jeu subtil de références, de symboles et de signes touchant des cordes sensibles qui varieront
d’un spectateur à l’autre selon sa propre histoire. La notion de présence/absence se déploie dans des rythmes et des motifs entre ordre et chaos, bruit et silence, image et effacement, aboutissant à un acte poétique au sens d’Alejandro Jodorowsky.
La ligne est un motif récurrent dans l’oeuvre de Patane. On la trouve dans les
bâtons, qui pénètrent d’un mouvement dynamique les installations vidéo et les
sculptures ; dans les collages où elle structure la disposition des tissus ou masque
les visages ; elle est présente aussi dans sa musique électronique. Mais c’est aussi
la ligne du temps qui s’écoule, donc de l’histoire, présente à travers diverses évocations
: guerres, émeutes du 19 novembre 1969 à Milan, vie à l’époque victorienne,
écrits de Trevor Nevitt Dupuy ou un livre récent d’Adi Kuntsman sur la manière
dont violence, sexualité et fait national se combinent pour faire des images de la
masculinité des synecdoques de la nation.
A Series of Graceful Juggling Tricks, Part 3
La ligne est image de la continuité, mais aussi image de violence, de vie ou de clé donnant à chacun accès à son propre psychisme.
Ses installations semblent ouvrir une scène qui analyse les comportements
de groupe à la lumière de « l’effet d’aliénation » dont parle Brecht. En ce qui concerne
les relations humaines, la ligne peut être mince entre ce qui est acceptable et ce qui
ne l’est pas. Ce qui apparaît comme transgressif pour l’un (franchir la ligne), ne l’est
pas pour un autre. Si la ligne est parfois claire, elle peut aussi être brouillée.
A l’occasion de l’exposition mulhousienne, la première monographie sur Seb Patane
sera publiée chez DISTANZ Verlag, avec entre autres des contributions de Rob
Young, Catherine Wood et Heike Munder.
Les dernières expositions monographiques de Seb Patane, dont « So this song kills
fascists », ont été présentées à Art Now, Tate Britain, en 2007, Art Statements, Arts
40 Basel et Constellations, Artissima en 2009. D’autre part, il a exposé en solo à la
Galleria Fonti de Naples en 2007, à la China Art Objects Galleries de Los Angeles
en 2008, ainsi qu’à la galerie Maureen Paley à Londres en 2009. Son travail a été
présenté lors de nombreuses expositions de groupe comme Compass in Hand :
Selections from The Judith Rothschild Foundation Contemporary Drawings Collection,
au Museum of Modern Art à New York et While Interwoven Echoes Drip into
a Hybrid Body, au migros museum für Gegenwartskunst à Zurich. Il a, par ailleurs,
été nominé pour Beck’s Futures en 2006.
texte Kunsthalle
Une performance de Charlotte Aveline illustra le thème de l’exposition lors d’un Kunstapéro. Elle sera renouvelée dimanche le 10 juillet lors de la visite guidée et performance des deux Michel Dector et Dupuy
Charlotte disparait à la fin de la performance par ce trou, en nous laissant pour seul vestige, sa moustache et ses mitaines.
photos 2- 3 et 5 visuels presse
autres photos et vidéo performance de l’auteur
* vidéo vernissage Le Furet Mulhousien

Kunstapéro à la Kunsthalle de Mulhouse

Mauvaise nouvelle pour les uns, bonne pour les autres, jeudi il pleut.

 

prévisions météorologiques pour jeudi 9 juillet 2011

Ce sera une bonne raison,  si comme moi, vous avez besoin d’éclaircissements sur les 400 Sonnets in Reverse,Together  monographique de Seb Patane,

The Last-and Best-of The Dandies Seb Patane

de venir jeudi soir, 7 juillet à 18h00, à  la Kunsthalle de Mulhouse qui invite à un Kunstapéro un peu particulier…

Le rendez-vous débutera par une interprétation de l’exposition 400 Sonnets in Reverse,Together par Charlotte Aveline intitulée « Chut, c’est un secret… »

Charlotte Aveline

La performance sera suivie d’une visite guidée et de l’habituelle dégustation de vins. (avec modération …)
En partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.

Participation de 5 euros / personne, inscription au 03 69 77 66 47
Cette performance sera rejouée samedis 9 – 16 juillet et dimanches 10 – 17 juillet 2011  de 15h00 à 17h00, toutes les heures.