Sommaire du mois de mai 2019

L’image en exergue est exposée à la fondation Fernet Branca
Elger Esser, Jisr as-Zarqa I
Israel 2015
Courtesy Kewenig Galerie

02 mai 2019 : Josef Nadj, Mnémosyne
03 mai 2019 : Le Cosmos du Cubisme – De Picasso à Léger
05 mai 2019 : THOMAS SCHÜTTE
13 mai 2019  :  Leiko Ikemura – vers de nouvelles mers
18 mai 2019  : KunstKosmos Oberrhein (les arts du Rhin supérieur)
20 mai 2019 :  La Lune « Du voyage réel aux voyages imaginaires »
25 mai 2019 :  Rudolf Stingel
29 mai 2019 :  Estampes d’amitié, de Picasso à Sabartés

 

 

 

 

 

Estampes d’amitié, de Picasso à Sabartés

La Fondation Fernet Branca présente jusqu’au 15 SEPTEMBRE 2019

Point besoin d’aller à Barcelone, c’est le musée Picasso de Barcelone
qui vient à nous, avec une série de dessins d’une rare beauté.

L’année 2018 a marqué le cinquantième anniversaire de la mort de
Jaume Sabartés
(Barcelone, 10 juin 1881 – Paris, 13 février 1968), figure incontournable de la vie de Pablo Picasso et fondateur de la fondation du musée Picasso de Barcelone.

Pablo Picasso, Jaume Sabartés assis, Barcelone, 1900,
Fusain et peinture à l’essence sur papier vergé, 48,5 x
32,4 cm, Museu Picasso, Barcelona,
Donation Jaume Sabartés, 1962, MPB 70.228
Museu Picasso, Barcelona. Photographie, Gasull Fotografia
© Succesion Pablo Picasso, VEGAP, Madrid 2019

Sabartés et Picasso sont nés la même année, en 1881, et se sont rencontrés à Barcelone en 1899, alors qu’ils étaient étudiants à La Llotja.
La connexion entre eux fut immédiate et ils devinrent rapidement membres réguliers des réunions des Quatre Gats, nouant des amitiés communes avec Manuel Pallarès, Sebastià Junyer ou Àngel Fernández de Soto,
entre autres jeunes artistes. À partir de ce moment-là et jusqu’à la mort de Sabartés, en 1968, ils étaient inséparables, même séparé géographiquement par des milliers de kilomètres.

Pablo Picasso, Jaume Sabartés en faune jouant de l’aulos,
Antibes, 14 octobre 1946,
Huile et fusain sur papier filigrané, 65 x 50 cm,
Museu Picasso, Barcelona
Acquisition, 2008, MPB 113.143 Museu Picasso, Barcelona.
Photographie, Gasull Fotografia
© Succesion Pablo Picasso, VEGAP, Madrid 2019


Pablo Picasso
a peint le premier portrait de Jaume Sabartés en 1900. Ce fût le premier d’une longue série, puisqu’il a continué pendant près de soixante ans à le dessiner et à le caricaturer.
Jaume Sabartés a écrit plus d’une vingtaine de textes à propos de Picasso. Ses écrits donnent des éclairages sur la vie et le processus de travail de l’artiste et montrent que Jaume Sabartés avait l’intime conviction que Pablo Picasso était et serait, le plus grand et le plus protéiforme génie du XXe siècle.
Afin de marquer l’occasion, la Fondation Fernet-Branca est heureuse de présenter, en partenariat avec le Musée Picasso de Barcelone, une exposition hommage à Jaume Sabartés. Cette exposition approfondit non seulement son amitié avec le maître cubiste, mais aussi sa carrière de biographe, écrivain, traducteur, professeur et intellectuel.

Jaume Sabartés

LA COLLECTION
Jaume Sabartés a fait don de sa collection d’oeuvres de Pablo Picasso à la ville de Barcelone en 1962. La collection se composait à l’origine de trois cent soixante-deux oeuvres, dont deux cent trente-huit lithographies originales. Sabartés, dans de nombreux écrits, a souligné l’importance de la collection donnée à Barcelone, qu’il considérait comme très complète.
L’exposition présente des oeuvres de Picasso à différents moments de sa vie, toutes consacrées à Sabartés.
Il y a une place pour l’humour dans les portraits que Picasso a consacrés à Sabartés tout au long de sa vie. Picasso présente Sabartés en faune, en satyre ou en poète décadent.
Il y a également dans l’exposition des compositions dans lesquelles Picasso dessine des Sabartés flirtant avec des pin-up, prises directement dans les magazines. Dans l’exposition, les relations épistolaires que Sabartés et Picasso ont entretenues entre 1905 et 1967 occupent une place notable.
Ses lettres montrent leur complicité, l’affection et l’ironie qui les
unissait.
Le musée Picasso de Barcelone a ouvert ses portes au public le
9 mars 1963. Picasso a continué de donner à Sabartés un échantillon de son opus graphique et Sabartés a continué de faire des dons annuels à son musée de Barcelone.

Jaume Sabartés est décédé le 13 février 1968 à Paris. En hommage à son ami, Pablo Picasso a remis à la ville sa série sur « Las Meninas », en plus du portrait de Jaume Sabartés peint en 1901.
Il a également fait don des lettres qu’il avait envoyées à Sabartés (un peu moins de sept cents) et succéda à son ami, informant le musée Picasso de Barcelone que, à partir de ce moment, il donnerait un exemplaire de chacune de ses gravures dédiées à Sabartés.

Un catalogue avec un texte de Claustre Rafart I Planas
et de Pierre Jean Sugier, est en vente à la boutique du musée

Fondation Fernet-Branca
2, rue du Ballon
68300 Saint-Louis
fondationfernet-branca.org

Horaires d’ouverture :
du mercredi au dimanche
de 13h à 18h

La Lune « Du voyage réel aux voyages imaginaires »

Jusqu’ au 22 juillet 2019 au Grand Palais Galeries nationales
entrée Square Jean Perrin

commissariat : Alexia Fabre, conservatrice en chef, directrice du Mac Val, musée d’art contemporain du Val de Marne et
Philippe Malgouyres, conservateur en chef, Département des objets d’art du musée du Louvre.
scénographie : Agence bGc studio: Giovanna Comana / Iva Berthon Gajsak

Abraham Janssens (Anvers, 1575 – Anvers, 1632)
L’Inconstance
vers 1617

La célébration du cinquantenaire des premiers pas de l’homme sur la Lune nous offre l’occasion de célébrer la longue relation des hommes avec cet astre familier, à travers des d’oeuvres d’art qui ont incarné les
multiples formes de cette relation. Cette exposition articulée en cinq parties propose au visiteur de se confronter aux créations artistiques de l’Antiquité à nos jours, de l’Europe et d’ailleurs, inspirées par la
Lune.

Sylvie Fleury
First Spaceship On Venus
2018

De la lune à la Terre, du voyage réel au voyage imaginaire
L’exposition débute par le voyage réel, en juillet 1969. Elle propose ensuite de remonter le temps, à travers les voyages rêvés par la littérature et les arts vers la Lune. Depuis l’Antiquité, l’idée de se rendre dans la lune par les moyens les plus fous déchaina l’inventivité et l’imagination la plus débridée. Avec l’expédition d’Apollo 11, le voyage, devenu réalité, inaugure le début d’une nouvelle ère. Pourtant, l’imagination n’y perd pas ses droits, bien au contraire : à la fantaisie s’ajoute de grandes interrogations sur l’humanité, la place des femmes, le nationalisme, l’inégalité du développement économique.

presse
images

La Lune observée
La première tentative de dessiner la Lune est de Thomas Harriot en 1609. A partir de Galilée, des instruments de plus en plus précis ont permis d’en explorer la surface : la Lune est observée. Les premières cartes de la planète sont dessinées au milieu du XVIIe siècle. A la fin de ce siècle, Cassini réalise une carte plus précise que les précédentes qui restera une référence jusqu’à l’apparition de la photographie. La présentation de la réplique de la lunette de Galilée, des premiers dessins et cartes, puis de photographies illustreront l’évolution d’un regard de prise de connaissance, à la recherche d’une vérité objective dont ne sont jamais absente le rêve et la contemplation esthétique.

d’après l’original copie de la lunette de Galilée

Les trois visages de la Lune
Le parcours articule en trois sections l’évocation des trois visages de la Lune ou de ses trois humeurs : caressante, changeante ou inquiétante. Le premier visage est bénéfique et caressant ; c’est la Lune qui protège et qui inspire. Sous sa protection, l’homme rêve, aime, dort, prie ou médite. Ainsi, dans le célèbre tableau de Girodet, Endymion endormi, Diane visite sous la forme d’un rayon lumineux le sommeil du beau jeune homme, et le caresse de sa lumière.

Anne Louis Girodet
Endymion. Effet de lune, dit aussi Le Sommeil
d’Endymion
1791

Le second visage est celui de la Lune changeante, versatile, dont les mutations scandent le temps des hommes et organisent leurs calendriers. Les croyances populaires en font l’origine de l’humeur des femmes, qualifiée de « lunatique ». Ses rythmes deviennent phénomènes optiques inspirant de nombreux artistes du XXe siècle. Enfin, le troisième visage est celui de l’astre des ténèbres, de la mélancolie ou de la folie : la Lune noire ou démoniaque, source de fantasmes et de peurs.

Paul Delaroche (Paris, 1797 – Paris, 1856)
La Jeune Martyre
1855

La Lune est une personne
La quatrième partie de l’exposition montre que, depuis l’antiquité, cet astre lointain est une divinité proche, de forme humaine, tantôt homme, tantôt femme, ayant souvent différents aspects liés à ceux, changeants, de la Lune. Si en Egypte, en Mésopotamie ou dans l’hindouisme moderne la Lune est déifiée sous une forme masculine (Thot, Nefertoum, Sîn, Chandra), l’antiquité classique la fait femme : Artémis, Diane, Séléné, Hécate. Dans le christianisme, la Vierge, qui reflète la lumière mais ne la produit pas, va être aussi associée à la Lune.

Puvis de Chavannes

Une expérience partagée de la beauté
La dernière partie de l’exposition montre la Lune comme source d’inspiration, proche et mystérieuse, qui dévoile la Nature sous une lumière réfléchie, étrange, intime, mélancolique, et toujours contemplative, propice à un renouvellement du thème du paysage. Elle est une expérience à part entière de la beauté. Une ultime promenade méditative sous le regard de la Lune.

Leonid Tishkov
Private Moon
2003-2017

L’exposition se clôt sur L’endymion endormi de Canova, moment paisible de contemplation.

L’endymion endormi de Canova

Réunion des musées nationaux – Grand Palais
254-256 rue de Bercy
75 577 Paris cedex 12

ouverture : du jeudi au lundi de 10h à 20h ;
mercredi de 10h à 22h ; fermeture hebdomadaire le mardi;
fermé le 1er mai et dimanche 14 juillet

THOMAS SCHÜTTE

C’est jusqu16 Juin 2019 à la Monnaie de Paris
La Monnaie de Paris organise la première rétrospective
parisienne de l’artiste allemand, majeur et inclassable,
Thomas Schütte (né en 1954 et vivant à Düsseldorf).
Élève de Gerhard Richter à la Kunstakademie de Düsseldorf
jusque dans les années 80, il est aujourd’hui reconnu comme
l’un des principaux réinventeurs de la sculpture.

Il fait partie du top ten des artistes allemands, comme
Gerhard Richter Sigmar Polke, Anselm Kiefer et
Georg Baselitz, avec lequel nous, habitants frontaliers
sommes familiarisés, grâce aux musées suisses et allemands,
ou encore colmarien. Après l’avoir admiré à la Fondation Beyeler,
ses migrants à la dOCUMENTA IX  , devant la Dogana et
Lion d’or à la Biennale de Venise 2005, c’est à une rétrospective
que nous sommes conviés.
Il fait figure de benjamin espiègle avec son « troisième animal »
(Trittes Tier) sorte de dragon aux naseaux
fumants qui vous accueille dans la cour arrière.

Il est autant marqué par l’art minimal et conceptuel que
par la sculpture classique et ses grands codes de représentation.
Ses oeuvres font partie des collections des plus grands musées
et sont très régulièrement exposées.
Cette rétrospective est intitulée, « Trois Actes », traduction
de Dreiakter, oeuvre la plus historique de l’exposition,
datant de 1982 et appartenant aux collections du Centre
Pompidou.
«Mes oeuvres ont pour but d’introduire un point d’interrogation
tordu dans le monde».

Le choix des oeuvres témoigne de sa troublante et grinçante
analyse de l’organisation de la société et de son impact sur
les individus. L’exposition construite en trois temps,
de manière thématique, inclut la présentation de plusieurs
séries majeures de son travail comme les United Enemies,
les Aluminium Frau et Vater Staat ainsi que des oeuvres
inédites.
C’est un pur bijou d’éclectisme et de curiosités, allant
des spirituelles marionnettes de pâte à modeler des années
1993-1994 aux multiples maquettes de maisons construites
pour des collectionneurs, présentées sous les ors du musée.
Inspiré des jouets de ses enfants dit-il, Thomas Schütte
a l’art de manipuler tous les médiums (céramique, bronze,
acier, aluminium, verre, textile, mais aussi aquarelle et gravure.

Le premier acte s’articule autour de la représentation
de la figure humaine – homme et femme – tantôt monumentale,
tantôt minuscule qui se plie à toute sorte de distorsions
et transformations.
Le deuxième acte conduit le visiteur à découvrir la relation
étonnante que l’artiste entretient avec la mort et ses
possibles représentations : masques mortuaires, esprits facétieux,
fleurs fanées, urnes funéraires…

Le troisième acte présente les modèles architecturaux qui
sont autant de monuments de notre civilisation
faisant grimacer, à l’instar de One Man House, tout à la fois
lieu de retraite et prison, ou Ferienhaus für Terroristen aux
accents modernistes. Plusieurs de ses maquettes
ont été réalisées à l’échelle 1 dont Kristall II installée
dans le Salon Dupré, maison de contemplation dans laquelle
le visiteur peut entrer.

L’artiste passe de la maquette à l’architecture grandeur nature,
de la miniature à la sculpture monumentale.
Les oeuvres de Thomas Schütte investissent l’espace public
et s’exposent dans la totalité des cours intérieures avec
des sculptures magistrales et inédites, accessibles à tous.
Ainsi cette rétrospective est construite en tandem, à
l’image de son oeuvre, les espaces intérieurs faisant écho
aux espaces extérieurs de la Monnaie de Paris.

L’exposition est le fruit d’une étroite collaboration avec
Thomas Schütte grâce à son exceptionnelle implication. Elle
bénéficie également de partenariats avec les musées français
dont le Musée National d’Art Moderne, le Musée de Grenoble
et le Carré d’Art de Nîmes et la Pinault Collection.

Thomas Schütte Vater Staat

Cette exposition prolonge des axes forts de la programmation
de la Monnaie de Paris : exposer les grands sculpteurs des XXe
et XXIe siècles, réfléchir sur le savoir-faire et le geste artistique
sur un site dont l’usine est encore en activité.
Commissaire : Camille Morineau, Directrice des Expositions
et des Collections de la Monnaie de Paris
Commissaire associée : Mathilde de Croix, Commissaire
d’exposition à la Monnaie de Paris
Podcast France culture la Dispute
MONNAIE DE PARIS
Horaires d’ouverture
Du mardi au dimanche 11h – 19h
Mercredi jusqu’à 21h
11, Quai de Conti
75006 Paris

Josef Nadj, Mnémosyne

C’est à la Filature de Mulhouse jusqu’au 10 mai
Il nous offre une oeuvre globale, associant projet
photographique et performance scénique.
Chorégraphe, danseur, mais aussi plasticien
et photographe, Josef Nadj, apparait comme sorti du
cadre du tableau de Magritte, le Baiser. (les amants)

Mnemosyne copyright Blandine Soulage

Josef Nadj livre une brève performance d’une rare
densité : chaque mouvement, chaque action, chaque instant
résonne avec son parcours, personnel et artistique, transfiguré
dans une épure empruntée à Beckett.Tel un mime, sa silhouette
massive s’anime en quelques mouvements de tai-chi.

Josef Nadj a conçu une exposition photographique
foisonnante. Chacun des clichés accrochés aux abords
de la boîte raconte une histoire, où une grenouille
tient la vedette.
Elle est à appréhender comme un spectacle
suspendu. Chaque image recèle une mémoire en soi, connue
de l’artiste seul : s’y côtoient des objets trouvés retenus pour
leur puissance suggestive, des références patrimoniales
qui ne cessent de l’inspirer et toutes sortes de souvenirs.

Ces clichés suggèrent, parallèlement à la brièveté de la
performance, un rapport au temps qui s’étire sur plusieurs
années, de la recherche des formes à la composition
des images, du choix de la technique à la prise
de vue effective.
Hommage personnel et transversal à l’Atlas
demeuré inachevé de l’historien d’art allemand
Aby Warburg, Mnémosyne s’apparente à
une oeuvre d’art totale, à la fois installation,
performance et exposition, dont il reste pour
chacun une image, ultime, qui interroge à la
fois notre regard et notre mémoire :
qu’avons-nous vu ?
extrait du texte de Marylène Malbert
d’après un entretien avec Josef Nadj
club sandwich
jeu. 2 mai 12h30
visite guidée + pique-nique
inscription 03 89 36 28 28
apéro photo
ven. 10 mai 19h15
visite guidée + apéritif
inscription 03 89 36 28 28
 

Sommaire du mois d'avril 2019

Tous au Séchoir jusqu’au 26 mai 2019,

avec Mise au Vert et Fleurs, Fleurs, Fleurs
01 avril 2019 : Premier avril 2019
01 avril 2019 : La suppression des blogs du Monde ?
02 avril 2019 : La Collection Courtauld, Le parti de l’impressionnisme
05 avril 2019 : Fondation Louis Vuitton / La Collection : Le parti de la Peinture Nouvelle sélection d’oeuvres
13 avril 2019 : Talents Contemporains 7ème édition
16 avril 2019 : VASARELY, LE PARTAGE DES FORMES
18 avril 2019 : Thomas Houseago Almost Human
21 avril 2019 : Joyeuses Pâques
24 avril 2019 : Lois Weinberger – Debris Field
26 avril 2019 : Pas de poudre aux yeux, Françoise Saur
27 avril 2019 : Damien Deroubaix, Headbangers Ball – Porteur de lumière

Damien Deroubaix, Headbangers Ball – Porteur de lumière

L’exposition, jusqu’au 25 août 2019, au MAMCS
musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg
« Headbangers Ball – Porteur de Lumière »
dessine un parcours en forme de voyage initiatique
à travers l’univers de Damien Deroubaix.

Tout comme l’artiste circule d’un medium à l’autre
avec aisance et virtuosité technique, les thématiques
de l’alchimie, du chamanisme, du glissement vers
le surnaturel, de la perméabilité des frontières entre le réel
et l’onirique, sont les fils rouges de ce vaste déploiement
entre clarté et obscurité.
Constituée d’environ 45 oeuvres (peintures, sculptures,
gravures, installations et dessins), cette exposition est
l’occasion de découvrir des oeuvres présentées au public
pour la première fois, qui attestent du dialogue que
Damien Deroubaix engage avec les peintres du passé
(Picasso, Van Gogh, Munch, Goya, Géricault…).
Des pièces rarement montrées sont également
données à voir, tel qu’Homo Bulla, véritable tour
de force technique et énigme visuelle, fruit de plus
d’un an de recherches entre l’artiste et les maîtres
verriers du Centre International d’Art Verrier (CIAV)
de Meisenthal.

On croise également dans ce parcours des murs entiers
de bois gravés et des sculptures directement taillées
dans le bois qui imposent leur nature sauvage aux
visiteurs. Plongés dans l’obscurité d’une caverne,
le public peut ensuite faire l’expérience du passage
dans un autre monde, accompagné de totems,
fétiches et autres créatures souterraines, avant de
retrouver la lumière et de finir en beauté dans une
vaste salle où des installations monumentales côtoient
les plus grands formats peints de l’artiste.

Le bois, en tant que matériau et matrice pour le travail
de gravure, mais aussi le motif iconographique de l’arbre,
habitent l’ensemble du parcours.
Formé entre Saint-Etienne et Karlsruhe, germanophile
et germanophone, Damien Deroubaix (né en 1972 à Lille)
travaille aujourd’hui à Meisenthal et Paris.
Peintre et graveur, il réalise des installations où se
retrouvent les thèmes constitutifs de son oeuvre peuplée
de références artistiques choisies (danse macabre, oeuvres dada,
photomontages de John Heartfield, Jérôme Bosch, Picasso…)
et d’emprunts, notamment, à l’esthétique grindcore.

Nourri de culture musicale et cinématographique, habité
par des images mentales qui se juxtaposent parfois dans
de violentes collisions, Damien Deroubaix explore
également depuis plusieurs années le champ des arts
premiers avec la présence récurrente de fétiches dans
ses grandes peintures dont l’aura gagne ainsi en puissance
ésotérique.
Commissariat : Julie Gandini, conservatrice au MAMCS
MAMCS
1 place Hans Jean Arp – 67000 Strasbourg
Téléphone +33 (0)3 68 98 51 55
 Horaire
du mardi au dimanche de 10 à 18 h
Accès
•Bus 4 ou 10 – arrêt Art Moderne
•Tram B ou F – arrêt Musée d’Art Moderne

Pas de poudre aux yeux, Françoise Saur

Plusieurs mois durant, la photographe

Françoise Saur
photo Emmanuelle Walter

Françoise Saur (site) a mené des ateliers de prises
de vue sur la thématique de l’environnement
culinaire et quotidien d’Épices, avec des élèves
de le SEGPA du Collège Kennedy, des mamans
du Centre maternel l’Ermitage, des jeunes de la
Plateforme d’accroche des « perdus de vue »
de Sémaphore MSA et des parents du quartier.
Elle a invité tous ces participants à dépasser
les apparences, ouvrir les yeux et regarder le
monde autour d’eux.
Françoise Saur et les équipes, photo Emmanuelle Walter

Avec des ingrédients, des ustensiles et même du
linge de cuisine, ils ont dû composer des images
en étant attentif au cadrage, à la couleur et à la
lumière, les mettre en rapport avec celles des autres…
À l’issue de ces séances, 8 photographies
ont été sélectionnées afin d’être exposées
de façon pérenne dans le jardin de
lassociation Épices (site).

Thomas Houseago Almost Human

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente
jusqu’au 14 juillet 2019

la première rétrospective en France de Thomas Houseago.
Figure majeure de la scène artistique internationale,
Thomas Houseago est un sculpteur et peintre né à Leeds
(Royaume-Uni) en 1972. Il vit et travaille à Los Angeles depuis
2003, et son oeuvre est présente dans de nombreuses
collections publiques et privées.
Utilisant des matériaux comme le bois, le plâtre, le fer ou
le bronze, il s’inscrit dans la lignée de sculpteurs qui, de
Henry Moore à Georg Baselitz et Bruce Nauman, se concentrent
sur une représentation de la figure humaine dans l’espace.
L’exposition est présentée dans les salles monumentales
des collections du musée, qui sont, pour l’artiste, parties
prenantes de la scénographie.

Le bâtiment, les bas-reliefs d’Alfred Auguste Janniot réalisés
en 1937, la Tour Eiffel, permettent également à l’artiste
d’ancrer son oeuvre dans l’environnement architectural
du musée. Souvent monumentales, ses sculptures conservent
les vestiges du processus de fabrication et oscillent entre force
et fragilité.
Almost Human retrace les différentes évolutions du travail
de l’artiste, de ses oeuvres des années 1990 jusqu’à ses
dernières réalisations. Le parcours, principalement
chronologique, s’articule autour de quatre salles, qui croisent
à la fois les grandes étapes géographiques de la vie de l’artiste,
mais aussi son rapport intrinsèque aux matériaux.
Une imposante oeuvre en bronze, intitulée

Striding Figure II (Ghost),
est également installée dans le bassin de l’esplanade du musée.
L’exposition s’ouvre sur les sculptures anthropomorphes des
débuts de l’artiste et reprend l’équilibre et l’aspect brut
du plâtre est parfois teinté de couleur.
La deuxième salle de l’exposition est pensée autour de
sculptures hybrides et expérimentales. Elles servent de
passerelle entre les oeuvres figuratives du début de sa carrière
et les ensembles architecturés et immersifs, qui constituent
la plus grande partie de la production actuelle de

Thomas Houseago.
La troisième salle, la plus monumentale, est consacrée
au gigantisme et à la noirceur où se répand le sentiment
troublant d’isolement et d’introspection. L’Homme pressé,
imposant colosse de bronze prenant possession de la
verticalité des lieux, est contré par l’horizontalité de la
sculpture couchée Wood Skeleton I (Father) et de la longue
frise murale de la série « Black Paintings ».

La quatrième salle est un espace immersif dédié à la présentation
de l’oeuvre Cast Studio (stage, chairs, bed, mound, cave,
bath, grave), réalisée spécialement pour l’exposition.
Accompagnée d’un film et de photographies retraçant
sa conception, cette sculpture – moulée dans l’argile –
retranscrit physiquement l’atelier de l’artiste à travers ses
mouvements et actions, et marque ainsi son retour à la
dimension performative de ses premières oeuvres.

Les formes et les assemblages qu’il réalise échappent à
toute classification culturelle : ses références à Picasso et
à la sculpture africaine dialoguent avec sa passion pour
la science fiction. Souvent maladroites et grossièrement
ébauchées, les sculptures de Houseago laissent un goût
d’inachevé et donnent une sensation à la fois de vulnérabilité
et de puissance
Certaines de ses œuvres ont été présentées à la Biennale
de Venise à la
Punta della Dogana lors de l’exposition ‘Eloge du doute’
(2011-13) et à Palazzo Grassi pour
‘Le Monde vous appartient’ (2011-12).
Podcast France culture la Dispute d’Arnaud Laporte 😯
Un catalogue bilingue, réalisé sous la direction de l’artiste,
est publié aux éditions Paris Musées.
Avec le parrainage de Thomas Houseago
Accès au musée pendant les travaux côté Seine.

Talents Contemporains 7ème édition

Jusqu’au 21 avril 2019 à la Fondation François Schneider
à Wattwiller
Ils sont marcheurs dans l’immensité montagneuse, consignent
la nature en sculpture, plongent dans les océans, résident avec
les populations réfugiées. Ils sont encore dessinateur d’algorithme,
photographe ethnologue, peintre de la désolation ou plasticien
de la fragilité. La cuvée 2017 du concours Talents
Contemporains est composée de 8 lauréats,
Edouard Decam, Cristina Escobar, Sara Ferrer, Claire
Malrieux, Camille Michel, Maël Nozahic, Benjamin Rossi et
le collectif Sandra & Ricardo.
Initié en 2011 dans une démarche philanthropique, le concours
Talents Contemporains soutient la création contemporaine et
des artistes de tous horizons géographique, générationnel et
aux pratiques diverses. Sur le thème de l’eau, envisagé de maintes
façons, les artistes explorent les problématiques pouvant être
environnementales, sociétales, plastiques, philosophiques,
anthropologiques et une quantité infinie de sujets.
6 à 8 lauréats sont récompensés chaque année.
Peu à peu une collection originale s’est dessinée, rassemblant

vidéo, installation pérenne, peinture, dessin, sculpture,
photographies, art numérique. Elle présente des moutons
embarqués, des poissons sculptés, des larmes de cristal,
des océans de mots.
Si les artistes peuvent nous accompagner dans des voyages
infinis, inviter à l’introspection ou la dénonciation ils sont
souvent préoccupés, et le questionnement sur la notion de trace pourrait bien être
le trait d’union entre chacun des lauréats de la 7ème édition.


Arpenteur infatigable dans les extrémités des Pyrénées,
Edouard Decam
enregistre les architectures que
l’homme laisse sur son passage, notamment des barrages à la
structure fascinante.

Cristina Escobar raconte la trajectoire d’hommes et de femmes
réfugiés en Italie, ils tracent sur une carte de la Méditerranée
leur voyage. Elle matérialise le chemin de chacun avec 40 objets
de marbre, leurs « trophées ».

Au moyen d’une installation minimaliste, Sara Ferrer dénonce
les conséquences de la pêche de masse et la surconsommation.

Les excès provoqués par la modernité et l’industrialisation
questionnent également Camille Michel. Ses photographies
documentent les métamorphoses du Groënland et le quotidien des
populations d’Uummannaq au nord-ouest du territoire.
(vue à la Filature de Mulhouse)

Avec Waterscape oeuvre générative, Claire Malrieux
fouille la notion d’anthropocène, l’impact de l’homme sur notre
écosystème.
Benjamin Rossi remonte encore plus loin dans l’histoire de
l’humanité, son terrain d’étude est l’actuelle forêt de Fontainebleau
autrefois occupée par la mer Stampienne. L’artiste en tire une
empreinte dont le négatif en verre soufflé évoque cette période.

Le collectif Sandra & Ricardo inspiré par le passage de l’eau
dans la vallée de Coa au Portugal, réputée pour ses gravures
rupestres paléolithiques, crée un bassin de milliers de sac emplis
d’eau, métaphore de la naissance de la civilisation.

Le loup qui se reflète dans une mare chez Maël Nozahic est quant
à lui le seul vestige vivant d’un monde figé.
Chacune des oeuvres exposées porte la trace ambivalente de l’homme,
et son action sur notre environnement, dans une forme de désespoir
lyrique. La sélection des artistes est le reflet d’une interrogation
plus globale sur les désastres écologiques omniprésents.
Le Grand Jury International de la 7ème édition était composé de :
Jean-Noël Jeanneney – Président du Jury ;
Daniel Lelong – Galerie Lelong (Paris & New York) ;
Rosa Maria Malet – Directrice de la Fondation Joan Miró (Barcelone) ;
Ernest Pignon-Ernest, Artiste plasticien,
dessinateur, photographe ; Fabrizio Plessi – Artiste représentant
l’Italie à la 42ème Biennale de Venise en
1986 ; Roland Wetzel – Directeur du Musée Tinguely (Bâle, Suisse).
Entrée et tarifs
Exposition du 9 février au 21 avril 2019
Le centre d’art contemporain est ouvert :
Mars – Septembre : du mercredi au dimanche de 11h à 18h
Octobre – Février : du mercredi au dimanche de 11h à 17h
Visites guidées pour les groupes sur demande
Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France