Michel Pastoureau : le jaune

Le jaune : tous les attributs de l’infamie !

Par propos recueillis par Dominique Simonnet et ,
publié le 02/08/2004 à 00:00 dans L’Express Styles

Le jaune a t’il un bel avenir devant lui ?

Faut-il débuter par la fin de l’article ?
Cela nous permet de nous plonger dans le livre des couleurs
de Michel Pastoureau (vidéo), érudit et historien des couleurs
et qui se défend d’être historien de l’histoire de l’art.

Vincent van Gogh, Le Moissonneur

Le jaune est assurément la couleur la moins aimée, celle que
l’on n’ose pas trop montrer et qui, parfois, fait honte.
Qu’a-t-elle donc fait de si terrible pour mériter une telle
réputation?

Elle n’a pas toujours eu une mauvaise image. Dans l’Antiquité,
on appréciait plutôt le jaune. Les Romaines, par exemple, ne
dédaignaient pas de porter des vêtements de cette couleur lors
des cérémonies et des mariages. Dans les cultures non européennes
– en Asie, en Amérique du Sud – le jaune a toujours été valorisé:
en Chine, il fut longtemps la couleur réservée à l’empereur,

Empereur Chu Yuam-Chang

et il occupe toujours une place importante dans la vie quotidienne
asiatique, associé au pouvoir, à la richesse, à la sagesse.
Mais, c’est vrai, en Occident, le jaune est la couleur que l’on
apprécie le moins: dans l’ordre des préférences, il est cité en
dernier rang (après le bleu, le vert, le rouge, le blanc et le noir).

Diane villa pompéenne

Sait-on d’où vient cette désaffection?
Il faut remonter pour cela au Moyen Age. La principale raison
de ce désamour est due à la concurrence déloyale de l’or: au fil
des temps, c’est en effet la couleur dorée qui a absorbé les symboles
positifs du jaune, tout ce qui évoque le soleil, la lumière, la chaleur,
et par extension la vie, l’énergie, la joie, la puissance.
L’or est vu comme la couleur qui luit, brille, éclaire, réchauffe.
Le jaune, lui, dépossédé de sa part positive, est devenu une
couleur éteinte, mate, triste, celle qui rappelle l’automne, le déclin,
la maladie? Mais, pis, il s’est vu transformé en symbole de la
trahison, de la tromperie, du mensonge? Contrairement aux
autres couleurs de base, qui ont toutes un double symbolisme,
le jaune est la seule à n’en avoir gardé que l’aspect négatif.

Georges de la Tour, détail du Tricheur à l’as de carreau

Comment ce caractère négatif s’est-il manifesté?
On le voit très bien dans l’imagerie médiévale, où les personnages
dévalorisés sont souvent affublés de vêtements jaunes.
Dans les romans, les chevaliers félons, comme Ganelon, sont
décrits habillés de jaune. Regardez les tableaux qui, en Angleterre,
en Allemagne, puis dans toute l’Europe occidentale, représentent
Judas.

enluminure

Au fil des temps, cette figure cumule les attributs infamants:
on le dépeint d’abord avec les cheveux roux, puis, à partir
du XIIe siècle, on le représente avec une robe jaune et, pour
parachever le tout, on le fait gaucher! Pourtant, aucun texte
évangélique ne nous décrit la couleur de ses cheveux ni celle
de sa robe.

Baiser de Judas, Giotto

Il s’agit là d’une pure construction de la culture médiévale.
Des textes de cette époque le disent d’ailleurs clairement:
le jaune est la couleur des traîtres! L’un d’eux relate comment
on a peint en jaune la maison d’un faux-monnayeur et comment
il a été condamné à revêtir des habits jaunes pour être conduit au
bûcher. Cette idée de l’infamie a traversé les siècles.
Au XIXe, les maris trompés étaient encore caricaturés en costume
jaune ou affublés d’une cravate jaune.
On comprend bien comment la symbolique du déclin a pu lui
être associée. Mais pourquoi le mensonge?
Eh bien, nous n’en savons rien! Dans l’histoire complexe des
couleurs que nous racontons ici, nous voyons bien que les codes
et les préjugés qui leur sont attachés ont une origine assez
logique: l’univers du sang et du feu pour le rouge, celui du destin
pour le vert, en raison de l’instabilité de la couleur elle-même…
Mais, pour le jaune, nous n’avons pas d’explication! Ni dans les
éléments qu’il évoque spontanément (le soleil), ni dans la fabrication
de la couleur elle-même. On obtient le jaune avec des végétaux telle
la gaude, une sorte de réséda qui est aussi stable en teinture qu’en
peinture, et les jaunes fabriqués à base de sulfures tel l’orpiment
ou de safran en peinture ont les mêmes qualités: la teinture jaune
tient bien, elle ne trahit pas son artisan, la matière ne trompe pas
comme le vert le fait, elle résiste bien?
Faudrait-il alors chercher du côté du soufre, qui évoque
évidemment le diable?

Il est possible que la mauvaise réputation du soufre,
qui provoque parfois des troubles mentaux et qui passe pour
diabolique, ait joué, mais cela est insuffisant? Le jaune est une
couleur qui glisse entre les doigts de l’historien. L’iconographie,
les textes qui édictent les règlements vestimentaires religieux et
somptuaires, les livres des teinturiers – en bref, tous les documents
dont nous disposons – sont curieusement peu bavards à son sujet.
Dans les manuels de recettes pour fabriquer les couleurs datant de
la fin du Moyen Age, le chapitre consacré au jaune est toujours
le moins épais et il se trouve relégué à la fin du livre.
Nous ne pouvons que constater que, vers le milieu de la période
médiévale, partout en Occident, le jaune devient la couleur des
menteurs, des trompeurs, des tricheurs, mais aussi la couleur
de l’ostracisme, que l’on plaque sur ceux que l’on veut condamner
ou exclure, comme les juifs.
Déjà, en cette fin de Moyen Age, on invente l’étoile jaune?
Oui. C’est Judas qui transmet sa couleur symbolique à l’ensemble
des communautés juives, d’abord dans les images, puis dans la
société réelle: à partir du XIIIe siècle, les conciles se prononcent
contre le mariage entre chrétiens et juifs et demandent à ce que
ces derniers portent un signe distinctif.

Au début, celui-ci est
une rouelle, ou bien une figure comme les tables de la Loi,
ou encore une étoile qui évoque l’Orient. Tous ces signes s’inscrivent
dans la gamme des jaunes et des rouges. Plus tard, en instituant
le port de l’étoile jaune pour les juifs, les nazis ne feront que puiser
dans l’éventail des symboles médiévaux, une marque d’autant
plus forte que cette couleur se distinguait particulièrement
sur les vêtements des années 1930, majoritairement gris, noirs,
bruns ou bleu foncé.
Quand le jaune devient le symbole, négatif, de la félonie ?
C’est précisément le moment où la société médiévale se crispe
et où le christianisme n’a plus d’ennemis à l’extérieur. Les croisades
ayant échoué, on se cherche plutôt des ennemis à l’intérieur,
et on acquiert une mentalité d’assiégé. En découle une extraordinaire
intolérance envers les non-chrétiens qui vivent en terre chrétienne,
comme les juifs, et envers les déviants, tels les hérétiques,
les cathares, les sorciers. On crée pour eux des codes et des
vêtements d’infamie. Cet esprit d’exclusion ne va pas s’apaiser
avec la Réforme chez les protestants: en terre huguenote,
on manifeste le même rejet des juifs et des hérétiques.
La Renaissance ne va rien changer au statut du jaune?
Non. On le voit bien dans la peinture. Alors que le jaune était
bien présent dans les fresques pariétales (avec les ocres) et les
oeuvres grecques et romaines, il régresse dans la palette des
peintres occidentaux des XVIe et XVIIe siècles, malgré l’apparition
de nouveaux pigments comme le jaune de Naples, qu’utilisent
les peintres hollandais du XVIIe (notons cependant que, sur
les peintures murales, certains jaunes ont pu pâlir et s’estomper
au fil du temps).

Pieter de Hooch, La Mère

Même constat avec les vitraux: ceux du début
du XIIe comportent du jaune, puis la dominante change et
devient bleu et rouge. Le jaune n’est presque plus utilisé que
pour indiquer les traîtres et les félons. Cette dépréciation va
perdurer jusqu’aux impressionnistes.
On songe évidemment aux champs de blé et aux tournesols
de Van Gogh
et aux tableaux des fauves, puis aux jaunes
excessifs
de l’art abstrait.

Dans les années 1860-1880, il se produit un changement de palette
chez les peintres, qui passent de la peinture en atelier à la peinture
en extérieur, et un autre changement quand on passe de l’art
figuratif au semi-figuratif, puis à la peinture abstraite: celle-ci utilise
moins la polychromie, elle use moins des nuances. C’est aussi
le moment où, l’art se donne une caution scientifique et affirme
qu’il y a trois couleurs primaires: le bleu, le rouge et notre jaune
qui, contrairement au vert, se voit donc brusquement valorisé.
Il est possible que le développement de l’électricité ait également
contribué à cette première réhabilitation.


Une fois encore, ce changement de statut du jaune se produit
à une période clef, la fin du XIXe siècle, qui est aussi celle
des bouleversements de la vie privée et des moeurs.
Oui. Les couleurs reflètent en fait les mutations sociales,
idéologiques et religieuses, mais elles restent aussi prisonnières
des mutations techniques et scientifiques. Cela entraîne des goûts
nouveaux et, forcément, des regards symboliques différents.


Et puis il y a le maillot jaune du Tour de France. Lui aussi,
il redonne un coup de jeune au jaune.


Au départ, il s’agissait d’une opération publicitaire lancée en
1919 par le journal L’Auto, l’ancêtre de L’Equipe, qui était imprimé
sur un papier jaunâtre. La couleur est restée celle du leader.
L’expression «maillot jaune» s’est étendue à d’autres domaines
sportifs et à d’autres langues: en Italie, on l’emploie pour désigner
un champion, alors que le premier du Tour d’Italie porte un maillot
rose! L’art et le sport ont donc contribué à réinsérer le jaune
dans une certaine modernité.
Mais pas dans la vie quotidienne, ni dans les goûts des
Occidentaux. Le jaune infamant est toujours là, dans
notre vocabulaire en tout cas: on dit qu’un briseur de
grève est un «jaune». On dit aussi «rire jaune».

L’expression française «jaune» pour désigner un traître remonte
au XVe siècle, et elle reprend la symbolique médiévale. Quant au
«rire jaune», il est lié au safran, réputé provoquer une sorte de folie
qui déclenche un rire incontrôlable.

Les mots ont une vie très
longue, qu’on ne peut éliminer. Qu’on le veuille ou non, le jaune
reste la couleur de la maladie: on a encore le «teint jaune», surtout
en France, où l’on connaît bien les maladies du foie. Pour un
spécialiste des sociétés anciennes, tout signe est motivé.
Au Moyen Age, on pensait qu’un mot désignant un être ou
une chose avait à voir avec la nature de cet être ou de cette chose.
L’arbitraire était impensable dans la culture médiévale.
Les mots sont-ils des constructions purement intellectuelles ou
correspondent-ils toujours à des réalités plus tangibles?
On en débat depuis Platon et Aristote!

Yellow Pigment

Notre jaune ne s’est donc pas complètement débarrassé de
ses oripeaux. On s’en méfie toujours un peu, non?
Il est peu abondant dans notre vie quotidienne: dans les
appartements, on s’autorise parfois quelques touches de jaune
pour égayer, mais avec modération. Nous l’admettons dans nos
cuisines et nos salles de bains, lieux où l’on se permet quelques
écarts chromatiques, mais on est revenu de la folie des années 1970,
où on le mettait à toutes les sauces, l’associant même à des marrons
et à du vert pomme. Les voitures jaunes, par exemple, restent rares.
A l’exception de celles de La Poste?
C’est récent. Depuis le XVIIe siècle, la Poste, qui dépendait de la
même administration que les Eaux et Forêts, était associée
au vert. Le changement a eu lieu quand j’étais adolescent,
avec les premières voitures Citroën à carrosserie jaune,
probablement par imitation des PTT suisses, qui avaient adopté
le jaune. On a tout simplement eu le souci de mieux distinguer
ce service et, comme le rouge était déjà pris par les pompiers?
On voit ainsi que le jaune fait parfois fonction de demi-rouge:
c’est le carton jaune du football. Autre constat: le doré n’est plus
vraiment son rival, beaucoup d’Européens du Nord lui ayant tourné
le dos.
Pour quelles raisons?
Peut-être est-ce un reliquat de la haine des moralistes protestants
envers les fastes et les bijoux. Depuis le XXe siècle, la couleur
or est devenue vulgaire. Les bijoutiers savent que la majorité
des clients préfèrent l’or blanc et l’argenté plutôt que le doré.
Et, dans les salles de bains, les robinets dorés, qui furent un temps
à la mode, ne le sont plus. Le vrai rival du jaune, aujourd’hui,
c’est l’orangé, qui symbolise la joie, la vitalité, la vitamine C.
L’énergie du soleil se voit mieux représentée par le jus d’orange
que par le jus de citron (le jaune a aussi un caractère acide).
Seuls les enfants le plébiscitent: dans leurs dessins, il y a souvent
un soleil bien jaune et des fenêtres éclairées en jaune.
Mais ils se détachent de ce symbolisme en grandissant.
A partir d’un certain âge, chacun prend en compte plus ou moins
inconsciemment le regard des autres, et adopte les codes et
mythologies en vigueur. Ainsi les goûts des adultes sont-ils non
plus spontanés, mais biaisés par le jeu social et imprégnés par
les traditions culturelles.
Va-t-on vers une vraie réhabilitation du jaune?
C’est le cas dans le sport: importé comme le vert par les clubs
de football d’Amérique du Sud, le jaune s’insinue dans les maillots
et les emblèmes. Si revalorisation du jaune il y a, elle passera d’abord
par les femmes, et par les vêtements de loisir (à l’égard desquels
on s’autorise davantage de liberté).

Tram de Mulhouse sous les arches de Buren photo Ramon Ciuret

Si j’étais styliste, je m’engouffrerais dans cette voie? Je pense que,
si des changements s’opèrent dans nos habitudes des couleurs,
qui se jouent sur la longue durée, ce sera dans les nuances de jaune.
Etant tombée très bas, et ayant commencé à se relever doucement,
cette couleur-là ne peut que se redresser.
Le jaune a un bel avenir devant lui.
Newsletter STYLES

Conférence donnée par la suite au Séchoir à Mulhouse
Elle n’a pas du être lue par les gilets jaunes ….

NEWSHA TAVAKOLIAN

I know why the rebel sings
Je sais ce que chante la rebelle

Jusqu’au 17 février 2019
Première exposition monographique en France de la
photographe iranienne NEWSHA TAVAKOLIAN
à La Filature, Scène nationale – Mulhouse
en guise d’ouverture du Festival Vagamonde

Podcast sur France Inter à écouter
Si la jeune photographe iranienne est déjà une pointure
internationale qui a collaboré entre autres journaux avec
Newsweek, le New York Times ou Der Spiegel c’est qu’elle
n’en est pas à son premier coup d’essai. C’est à 16 ans qu’elle
découvre la photographie qui s’avère un moyen de s’exprimer
plus fiable que d’essayer de trouver les mots. En 1999,
elle couvre le soulèvement étudiant en Iran,
en 2002 la guerre en Irak, ainsi que plusieurs conflits régionaux.
S’éloignant du photoreportage pur, elle explore aujourd’hui,
avec une écriture plus artistique, les conflits internationaux
de l’intérieur et la société iranienne, s’intéressant à la jeunesse
des classes moyennes en mal d’émancipation face
à un pouvoir islamique qui rechigne encore à lâcher du lest.
Newsha Tavakolian
a photographié des combattantes au
Kurdistan irakien, en Syrie et en Colombie,
des chanteuses iraniennes interdites d’exercer leur art
et la vie de populations soumises à la censure.
Ses oeuvres ont déjà rejoint lescollections de musées
prestigieux comme le Victoria & Albert Museum,
le Los Angeles County Museum of Art (LACMA),
le British Museum et le Boston Museum of Fine Art.
Newsha Tavakolian est associée à
Magnum Photos depuis 2017. www.newshatavakolian.com /
www.magnumphotos.com
LISTEN
Listen propose un regard sur les femmes chanteuses qui en Iran
n’ont pas le droit de se produire seules sur scène ou de sortir
des albums en raison de la règlementation islamique en vigueur
depuis la révolution de 1979. Les photos sont des portraits de
chanteuses professionnelles simulant une prestation en concert
devant un large public alors qu’en réalité, les prises de vue sont
réalisées dans un petit studio à Téhéran.
En regard des portraits, Newsha Tavakolian
a imaginé et produit une pochette de CD pour chacune des chanteuses,
donnant une interprétation personnelle de leur expérience de
vie et de la société dans laquelle elles évoluent.
Mais les pochettes de CD resteront vides.

LOOK
texte de Vali Mahlouji
Dans ce travail, Tavakolian centre son attention sur une
relation intime avec l’individu. Les scènes délibérément
théâtrales et composées évoquent l’atmosphère de
tableaux de Hopper.
Tavakolian transforme sa propre chambre en
studio et y met en scène des individus avec
leurs effets personnels. Ils font face à l’objectif,
statiques. En arrière-plan, une fenêtre donne
vue sur le quartier environnant et ses grands ensembles.
Les portraits photographiques sont assemblés en une
séquence qui souligne la nature impersonnelle et la répétitivité
monotone des scènes.
Dans le prolongement de cette série se trouve une reproduction
très grand format du paysage urbain vu à travers la fenêtre.
En tant que spectateurs, nous nous trouvons dans le même
espace que les sujets photographiés. Eux-mêmes sont
encore présents dans des séquences filmées, diffusées dans
des écrans apposés sur la très grande image de fenêtre donnant sur de
grands ensembles. L’installation joue sur les mécanismes du regard
et de la subjectivité. Il y a une interaction entre le spectateur et celui
qui est vu, chacun se trouvant être tour à tour voyeur et observé.
Dans les films comme dans les photographies, les sujets semblent être
condamnés à la paralysie et l’immobilité.
SO FT SHOUL DERS, HA RD BOO TS : THE WO MEN
FIGHTERS OF FARC

Le 26 novembre 2016, les FARC (Forces armées révolutionnaires
de Colombie) signent un accord de paix avec le gouvernement
colombien, mettant fin à cinquante ans de conflit. Pour la
première fois depuis sa formation, la guérilla marxiste peut sortir
de l’illégalité. Dans le cadre de cet accord et dans les six mois qui
le suivent, les rebelles s’engagent à mettre en oeuvre leur démobilisation.
Ce changement radical déstabilise beaucoup de membres des
FARC qui sont habitués depuis longtemps à leur existence de guérilla
et ne savent pas ce que leur apportera une vie de paix.
En janvier 2017, Newsha Tavakolian a voyagé dans les parties
les plus reculées de la jungle du département du Cauca, la région
où les FARC ont longtemps opéré. Alors qu’elle photographiait
les tout débuts de leur transition vers une vie civile, elle a pu
s’entretenir avec un grand nombre de femmes rebelles. Elle a
enregistré leurs témoignages sur les raisons de leur engagement
dans les FARC et leurs sentiments sur leur nouvelle vie.
les séries exposées Blank Pages of an Iranian Photo Album
conception et texte de Vali Mahlouji
Blank Pages of an Iranian Photo Album (2014-2015) est une série
de travaux basés sur les albums de famille d’amis téhéranais de Newsha
Tavakolian – dont six sont présentés ici. Ces albums contenaient
de nombreux témoignages d’enfances heureuses, en particulier
de moments idéalisés et festifs tels les anniversaires ou les fêtes de
famille. Mais dans chacun des albums, la collecte de mémoire
semblait avoir été interrompue, marquée par un épisode qui
avait mis un terme aux albums eux-mêmes, laissant la plupart
des pages vierges et intactes. Les pages blanches sont
la métaphore de rêves non vécus. Les silences dans ces récits
biographiques sont le point de départ du travail de Tavakolian.
De là, elle suit chacun des protagonistes au jour le jour et
documente les scènes de leur vie quotidienne.
Dans chaque série, la première image est une reproduction
d’une photographie trouvée dans l’album original. Les images
suivantes reflètent les réalités ordinaires et quotidiennes de la vie à
Téhéran.
Iran Walls (2009–2015)
La série présente des photographies couvrant
le spectre du travail de Newsha Tavakolian,
allant de ce qui fait sa signature – les portraits
mis en scène (issus de la série Portraits d’Iran
publiée en ligne par le New York Times) – à
des reportages sur des scènes de rue – de
protestation ou de liesse – ou encore sur
un exercice militaire qui en novembre 2015
commémorait l’anniversaire de la guerre
souvent oubliée de l’Iran contre l’Irak (1980-
1988), qui a coûté la vie à un million de
personnes.
Ocalan’s Angels
Sous le commandement d’Ocalan, chef
charismatique, un groupe de femmes soldats
kurdes s’engage dans le combat contre l’État
Islamique en Irak et dans la région historique
de la Grande Syrie. Une écharpe colorée est
tout ce qu’il reste de Cicek Derek, qui avait 17
ans quand elle est morte il y a quelques mois
dans la ville assiégée de Kobani en Syrie. Ses
compatriotes n’ont jamais pu retrouver son
corps. Cicek était l’une des centaines de jeunes
femmes soldats kurdes qui ont pris les armes
contre Daesh. Ces femmes font partie de l’Unité
de défense de la femme (YPJ), une émanation
du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), un
mouvement nationaliste kurde qui mène depuis
longtemps une guerre d’indépendance contre la
Turquie.
IRAQ
Trente images parmi les premiers travaux de
Newsha Tavakolian envoyée en Irak dès 2002
pour couvrir le conflit Irak-Iran en tant que
photographe-reporter.
A thousand word s for a picture I never took
L’installation (vidéo) témoigne de la rencontre de la
photographe avec une jeune fille yazidi victime
d’un enlèvement et de viols par des hommes
de Daesch. Mille mots pour une photographie
jamais prise est une création pour l’exposition à
La Filature. Le texte de Newsha Tavakolian a été
mis en voix par la metteuse en scène Charlotte Lagrange.
club sandwich
jeu. 17 janv. 12h30
visite guidée + pique-nique tiré du sac
sur inscription 03 89 36 28 28
apéro photo
mer. 6 fév. 19h15
réflexion autour d’une photo + apéritif
sur inscription 03 89 36 28 2

COURS PUBLICS 2019 à la Fonderie

Cours Publics est un cycle de cours proposé conjointement
par La Kunsthalle, le Service Universitaire de l’Action
Culturelle de l’Université de Haute-Alsace et
la Haute école des arts du Rhin.


Les cours, assurés par des personnalités universitaires ou
du monde de l’art sont ouverts à tous sur inscription.
Autour d’une thématique, trois intervenants présentent un
courant artistique, un pan de l’histoire de l’art qui permettent
de recontextualiser la création contemporaine.
Thème 2019 :
COLLECTIONNEURS ET COLLECTIONS D’ART
Collectionneurs compulsifs, calculateurs, passionnés,
il y a autant de collectionneurs que de collections.
Qui sont-ils ? Quelles sont leurs motivations ?
Quelles relations établissent-ils avec les artistes ?
Influencent-ils le devenir d’une oeuvre ?
Dans le jeu de l’art contemporain, la figure du collectionneur
est à la fois familière et méconnue. Inscrit dans une tradition,
possiblement confondu avec le commanditaire,
le collectionneur a toujours su faire évoluer son regard
et ses choix en fonction des époques qu’il traversait.
Il a accompagné d’importantes évolutions formelles jusqu’à,
pour certains, prendre des positions courageuses aux côtés
des artistes. Par leurs rôles et leurs choix, non seulement
les collectionneurs soutiennent la création mais développent
aussi des ensembles qui fixent une époque et lèguent une histoire.
À travers des témoignages et des analyses historiques,
ce cycle tentera de démystifier le personnage du collectionneur
et de lui reconnaitre une place primordiale parmi les acteurs de l’art.
Cycle thématique de 3 séances de 1h30 de 18:30 à 20:00
à l’Université de Haute-Alsace / Campus Fonderie Mulhouse
– en Amphithéâtre
Jeudi 28 février Collectionner en Alsace de François Pétry
Jeudi 28 mars – Documentation et reportages
photographiques chez les collectionneurs de Rémi Parcollet

Jeudi 25 avril The Sarajevo Storage de Pierre Courtin

Cycle thématique de 3 séances de 1h30 de 18:30 à 20:00
à l’Université de Haute-Alsace / Campus Fonderie Mulhouse
– en Amphithéâtre.
16 rue de La Fonderie-68093 Mulhouse
La Kunsthalle Mulhouse Service Universitaire de l’Action
Culturelle de l’UHA
Tél. +33 (0)3 69 77 66 28 Tél. + 33 (0) 3 89 33 64 76
Jeudi 28 février 2019
François Pétry
Collectionner en Alsace
Partant des recherches menées sur la collection des Horn,
commanditaire de l’Aubette à Strasbourg, élargies en s’appuyant
sur sa pratique personnelle, François Pétry propose de retracer
le cheminement, la démarche du collectionneur et les caractéristiques,
objectifs et fins d’une collection.
François Pétry est conservateur en chef honoraire du patrimoine.
Il est agrégé d’histoire, ancien conservateur régional de
l’archéologie, puis des monuments historiques (en Alsace).
Sa collection est nourrie de curiosité et de recherche.
Jeudi 28 mars 2019
Rémi Parcollet
Documentation et reportages photographiques chez
les collectionneurs.

Le recours à la photographie documentaire, notamment aux
reproductions, était jusqu’à récemment l’un des rares moyens
d’accéder aux collections privées. L’anonymat qui caractérisait
encore l’agencement des oeuvres dans un contexte d’intimité se
dissipe désormais, les collections s’ouvrent au public et s’exposent.
Pourtant ces expositions de collections restent manifestement
tributaires d’une mise en espace conçue en référence à leur cadre
d’origine et les reportages photographiques chez les
collectionneurs le démontrent.
À travers différentes études de cas
(Chambres d’amis à Gand en 1987, Passions privées au Musée
d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1995 et L’intime le collectionneur
derrière la porte, à Maison Rouge Fondation Antoine de Galbert
en 2004), il propose de faire observer qu’une collection d’oeuvres
d’art s’inscrit à la croisée de relations et de références que la photographie
garde en mémoire, révèle et met en lumière.
Historien de l’art, Rémi Parcollet travaille sur l’histoire des
expositions, à partir d’approches contemporaines des archives visuelles,
du patrimoine et des humanités numériques et du traitement des
images dans l’histoire des musées.
Postdoctorant au LabEx « Création Art et Patrimoine » en 2012-2013,
il a travaillé à la mise en place du programme histoire des
expositions au Centre Pompidou, dont il a initié le catalogue raisonné.
Commissaire associé à l’Institut Français pour l’exposition
Panorama, il a été co-commissaire de l’exposition
SoixanteDixSept Experiment au Centre Photographique d’Ile de
France (2017) dans le cadre du quarantième anniversaire du
Centre Pompidou, il codirige depuis 2010 la revue Postdocument.

Jeudi 25 avril 2019
Pierre Courtin
The Sarajevo Storage
Débutée en 2001, la collection de Pierre Courtin se compose
aujourd’hui de plus de 350 pièces. Explorant les frontières entre le
travail de collection, le geste artistique et la monstration des
oeuvres en galerie, elle affiche singulièrement le parti pris de son
ambivalence : vraie-fausse collection où se côtoient oeuvres
« complètes » et oeuvres fragments qui sont comme autant de souvenirs
d’expositions, de reliques, d’objets cultuels qui semblent
renvoyer non sans ironie à la vanité de tout acte de collection,
son désir de s’inscrire dans une histoire, une temporalité « supra humaine ».
Toute collection a une valeur marchande et opère une certaine
partition entre valeur d’usage et valeur d’échange, système basé sur
la valeur monétaire. La collection de Pierre Courtin acquise sans
argent et n’ayant aucune vocation à en produire, n’a pas de valeur
marchande et constitue une sorte d’utopie personnelle et affective,
sentimentale.
Figure atypique d’un engagement artistique protéiforme,
qui se définit lui-même comme un acteur, au sens théâtral du terme,
de l’Art. Artiste, galeriste, commissaire d’exposition, collectionneur,
mais aussi iconoclaste, philanthrope sans argent et bricoleur.
Pierre Courtin a dirigé le centre d’art et la galerie
Duplex100m2 à Sarajevo de 2004 à 2017. Il est le commissaire de
plus de 150 expositions personnelles et collectives réalisées à Sarajevo,
Budapest, Vienne, New-York, New-Orleans, Paris…
Modalités d’inscription
Inscription uniquement par courrier auprès du Service
Universitaire
de l’Action Culturelle de l’Université
de Haute-Alsace –
Maison de l’Etudiant – Campus Illberg
– 1, rue Werner 68100 Mulhouse

Tarif plein : 20 euros / tarif réduit 10 euros pour l’ensemble
des conférences. Entrée libre pour les étudiants de la HEAR et de

l’UHA.
Bulletin téléchargeable sur : www.kunsthallemulhouse.com
Pour tout renseignement concernant l’inscription s’adresser au
Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de
Haute-Alsace : 03 89 33 64 76 / isabelle.lefevre@uha.fr

Sommaire du mois de décembre 2018

Meilleurs voeux pour 2019,
plus d’art, beaucoup de tolérance
encore plus de bienveillance

Patrick Bailly Maître Grand

03 décembre 2018 : Michael Jackson : On the Wall
10 décembre 2018 : Le Caravage était-il un « bad boy »?
15 décembre 2018 : Jean Michel Basquiat & Egon Schiele
22 décembre 2018 : Le Cubisme au Centre Pompidou
25 décembre 2018 : Joyeux Noël

Joyeux Noël

Dans la nef de Saint-Germain-des-Près peinte
par Hippolyte Flandrin

Adoration des mages Hippolyte Flandrin
photo Adrien Goetz

Joyeuses fêtes à mes lecteurs fidèles ou occasionnels

Le Cubisme au Centre Pompidou

Jusqu’au 25 février 2019 au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou
propose une traversée inédite
et un panorama complet de l’un des mouvements
fondateurs de l’histoire de l’art moderne :
le cubisme (1907-1917).


Première exposition consacrée au cubisme en France
depuis 1953, le projet trouve son originalité dans la
volonté de renouveler et d’élargir à d’autres artistes la
vision traditionnellement concentrée sur ses deux inventeurs,
Georges Braque et Pablo Picasso.
Ces pionniers, bientôt suivis
par Fernand Léger et Juan Gris, réservaient leurs créations
expérimentales et novatrices à la très confidentielle galerie
d’un jeune marchand alors inconnu, Daniel-Henry Kahnweiler,
quand des artistes tels Albert Gleizes, Jean Metzinger,
Francis Picabia, Marcel Duchamp, Robert
et Sonia Delaunay
assuraient à l’époque la diffusion
du mouvement auprès de la critique et du public en participant
aux Salons parisiens.

L’exposition met ainsi en valeur la richesse, l’inventivité
et le foisonnement de ce mouvement qui ne se limite pas
uniquement à la géométrisation des formes et au rejet de
la représentation classique mais dont les recherches radicales
et l’énergie créatrice de ses membres sont aux sources de
l’art moderne.
Riche de 300 œuvres et de documents significatifs
du rayonnement du cubisme, l’exposition est articulée
chronologiquement en quatorze chapitres
.
S’en détachent des chefs-d’œuvre, comme le

Portrait de Gertrude Stein (1906) ou
Ambroise Vollard (1909)

et Daniel-Henry Kahnweiler (1910) par Picasso ainsi
que des ensembles de peintures et de sculptures jamais
réunies. Le parcours de l’exposition vise à mettre en valeur
l’évolution à rebondissements du cubisme en remontant
aux sources primitivistes et à la fascination des cubistes
pour Gauguin et Cézanne. Le parcours reflète la progression
formelle du mouvement, d’une première étape cézannienne
– illustrée par la présence de l’exceptionnelle nature morte
de Picasso Pains et compotier sur une table (1909)

vers une transcription analytique hermétique (1910-1912)
puis transformée en version plus synthétique (1913-1917),
qui marque ainsi le retour de la représentation et de la couleur.
Grâce à des prêts prestigieux du Kunstmuseum de Bâle,
du Musée national Picasso et du Museum of Modern Art
de New York, la part la plus révolutionnaire du cubisme –
l’invention des papiers collés, des collages et des constructions

de Braque, Picasso, Gris et Henri Laurens -, est superbement
représentée par des grandes icônes de l’art du XXème siècle,
telles la Nature morte à la chaise cannée de Picasso (1912)
ou sa Guitare en tôle et fils de fer (1914). D’autres aspects
illustrent l’importance et le prestige de la constellation cubiste :
ses liens avec le milieu littéraire sont retracés dans une salle
dédiée aux critiques et aux poètes, incarnés par les portraits

les plus marquants de Max Jacob ou d’Apollinaire réalisés
par le Douanier Rousseau et Marie Laurencin, les éditions
Kahnweiler de livres cubistes ou la collaboration entre les
Delaunay et Blaise Cendrars autour de
La Prose du Transsibérien en 1913.

La tragédie de la Grande Guerre (1914-1918) qui mobilise
ou exile les artistes et leurs soutiens est retracée par des
œuvres des artistes présents au front
(Raymond Duchamp–Villon, Fernand Léger) ou qui
sont restés à l’arrière, parce qu’ils étaient étrangers
(Pablo Picasso, Cartes à jouer, verres, bouteille de rhum,
« Vive la France »,1914-1915). Ces œuvres témoignent de
l’inévitable stérilisation du mouvement frappé par l’histoire.
La fin du parcours de l’exposition présente à la fois la
renaissance des rescapés comme Georges Braque
(La Musicienne, 1917-1918)
et l’impact exercé parle
cubisme sur ses contemporains (Henri Matisse), ses héritiers
abstraits (Piet Mondrian, Kasimir Malevitch) ou
contestataires (Marcel Duchamp), tous tributaires de la révolution
cubiste.
Grâce à un parcours qui éclaire pour le grand public les
concepts clés, les outils et les procédures qui ont assuré
l’unité du cubisme, l’exposition met en lumière le caractère
expérimental et collectif de ce mouvement dont l’esthétique
révolutionnaire est à la fois la matrice et le langage même de
la modernité.
Commissariat : Brigitte Leal
Directrice adjointe, musee national d’art moderne, Paris
Christian Briend, Chef du service des collections modernes,
musee national d’art moderne, Paris
Ariane Coulondre Conservatrice, collections modernes,
musée national d’art moderne, Paris
Chargee de production: Dorothée Lacan
Scenographe Corinne Marchand
L’exposition est organisée en partenariat avec le
Kunstmuseum, Bâle.

Elle y sera présentée du 31 mars au 5 aout 2019.
Podcast France Culture l’art est la Matière

Jean Michel Basquiat & Egon Schiele

Jusqu’au 14 janvier 2019 à la Fondation Vuitton
A l’occasion du centenaire de la mort d’Egon Schiele,
Jusqu’au lundi 21 janvier 2019 pour Jean-Michel Basquiat
la Fondation Louis Vuitton a choisi de présenter l’artiste
autrichien au côté de Jean-Michel Basquiat. dans deux
expositions voisines.

Quels en sont les liens ?
Une carrière fulgurante et une mort prématurée.
Au-delà de contextes historiques et artistiques qui
peuvent sembler éloignés, un certain nombre de points
rapprochent les deux artistes maudits.
La carrière de Jean-Michel Basquiat, comme celle
dEgon Schiele, (mon billet) se sont déroulées sur une période
très courte car elles ont été interrompues par une
disparition précoce : Basquiat meurt d’overdose à 27 ans,
après des tentatives ratées de désintoxication.
Schiele succombe à 28 ans à peine à la grippe espagnole,
qui décime l’Europe à la fin de la Première Guerre mondiale.
Podcast L’art est la matière
Egon Schiele, l’homme qui « peignait la lumière des corps
L’œuvre de Jean-Michel Basquiat, l’un des peintres
les plus marquants du XXe siècle, se déploie dans quatre
niveaux du bâtiment de Frank Gehry.

L’exposition parcourt, de 1980 à 1988, l’ensemble de la carrière
du peintre en se concentrant sur plus de 120 œuvres décisives.
À l’image des Heads de 1981-1982, pour la première fois réunies ici,
ou de la présentation de plusieurs collaborations entre Basquiat et
Warhol, l’exposition compte des ensembles inédits en Europe,
des travaux essentiels tels que Obnoxious Liberals (1982),
In Italian (1983) ou encore Riding with Death (1988), et des
toiles rarement vues depuis leurs premières présentations du vivant
de l’artiste, telles que Offensive Orange (1982), Untitled (Boxer)
(1982), et Untitled (Yellow Tar and Feathers) (1982).

Dès la sortie de l’enfance, Jean-Michel Basquiat quitte l’école
et fait de la rue de New York son premier atelier. Rapidement,
sa peinture connaîtra un succès à la fois voulu et subi.
L’exposition affirme sa dimension d’artiste majeur ayant
radicalement renouvelé la pratique du dessin et le concept d’art.
Sa pratique du copier-coller a frayé la voie à la fusion des
disciplines et des idées les plus diverses. Il a créé de nouveaux
espaces de réflexion et anticipé, ce faisant, notre société
Internet et post-Internet et nos formes actuelles de
communication et de pensée. L’acuité de son regard, sa
fréquentation des musées, la lecture de nombreux
ouvrages
lui ont donné une réelle culture.

Mais son regard est orienté : l’absence des artistes noirs
apparaît avec une douloureuse évidence ; l’artiste
s’impose alors de faire exister, à parité, les cultures et
les révoltes africaines et afro-américaines dans son œuvre.
Le décès de Basquiat en 1988 interrompt une œuvre très
prolifique, réalisée en à peine une décennie, riche de plus
de mille peintures et davantage encore de dessins.
L’exposition se déploie sur près de 2500m2.
Elle s’organise chronologiquement, mais aussi par
ensembles d’œuvres définissant des thématiques
et dictant des rapprochements.

Pour Dieter Buchhart, « L’exposition suit sa création,
depuis ses premiers dessins et travaux monumentaux
jusqu’aux sérigraphies, collages et assemblages plus tardifs,
mettant en lumière son inimitable touche, son utilisation
de mots, de locutions et d’énumérations et son recours
à la poésie hip hop concrète. À l’existence de l’homme
afro-américain menacée par le racisme, l’exclusion,
l’oppression et le capitalisme, il oppose ses guerriers et héros. »
Le parcours proposé est chronologique.

Rez-de-Bassin (galerie 2)
L’exposition s’ouvre sur l’ensemble exceptionnel de trois
grandes Heads (Têtes) datant de 1981-1983. S’ensuit, autour
de la thématique de la rue – conçue comme atelier, source
d’inspiration, corps vivant – la présentation d’un ensemble
d’œuvres, majoritairement de 1981-1982, qui répercutent dans
leurs compositions l’énergie, l’intensité de l’environnement
urbain et son langage. Citons ici Crowns (Peso Neto).
Ce premier moment de l’exposition se conclut par les grands
personnages peints par l’artiste, les « prophètes » et le
portrait saisissant d’un policier noir
(Irony of Negro Policeman).

Rez-de-Chaussée (galerie 4)
Ce second temps de l’exposition est marqué par un ensemble
d’une trentaine de dessins de têtes réalisés majoritairement
en 1982 par l’artiste. Cet accrochage fonctionne comme une
immense composition de visages occupant tout le champ
de vision du regardeur ; il souligne l’importance du dessin
chez Basquiat.

Plus loin, l’énergie graphique de la douzaine d’œuvres
présentées au même étage exprime toute la rage, la contestation,
la révolte de Basquiat. Elle est symbolisée par de grandes figures
afro-américaines – boxeurs ou combattants – qui sont aussi ses
héros personnels : Untitled (Sugar Ray Robinson) (1982),
St. Joe Louis Surrounded by Snakes (1982), Cassius Clay (1982)

L’introduction de lettres, de chiffres, de signes et de textes en
fond accuse la complexité des compositions, comme dans Santo #1 (1982),
Self-Portrait with Suzanne (1982), Untitled (1982),
Portrait of the Artist as a Young Derelict (1982).
Niveau 1 (galerie 5)
« Héros et Guerriers » ouvrent cette séquence. Une figure frontale
de boxeur noir, Untilted (Boxer) (1982), chef-d’œuvre iconique,
fait le lien avec la section précédente. Les personnages héroïsés
se parent d’auréoles, de couronnes, ou de couronnes d’épines…
La figure émancipatrice de Samson apparaît dans
Obnoxious Liberals (1982). Le parcours se poursuit avec
des toiles liant une histoire longue et des archétypes avec
l’environnement direct de l’artiste, dans des compositions nourries
de récits et d’écritures fragmentaires, comme Price of Gasoline
in the Third World (1982) ou Slave Auction (1982), qui traite
directement de la traite des esclaves. Autre tableau clé, In Italian
(1983) témoigne du talent de coloriste de Basquiat.
Le dernier temps de la galerie 5 s’organise autour de la musique
et tout particulièrement de la figure du saxophoniste de jazz
Charlie Parker, un des héros de Basquiat. Cinq œuvres reviennent
sur une figure légendaire qu’il considère comme un alter-ego :
CPRKR (1982), Horn Players (1983), Charles the First (1982),
Discography (One) (1983), Now’s the Time (1985).

Niveau 1 (galerie 6)
La salle réunit six toiles où l’écriture joue un rôle central,
dont Museum Security (Broadway Meltdown) (1983) et Hollywood
Africans in Front of the Chinese Theater with Footprints of
Movie Stars (1983) qui représente le peintre entouré d’amis.
Niveau 1 (galerie 7)
À l’écart, l’espace de la galerie 7 permet notamment de regrouper
une suite de quatre œuvres – Lye (1983), Flash in Naples (1983),
Napoleonic Stereotype (1983) – composées à partir d’un motif
similaire : une grille sur laquelle viennent se poser les figures,
empruntées à l’histoire, l’histoire de l’art ou le contexte immédiat
de l’artiste.
Niveau 2 (galerie 9)
Deux ensembles majeurs sont proposés dans cette salle.
Le premier réunit autour du monumental Grillo, 1984, un groupe
apparenté, dont Gold Griot. S’y expriment des références à une culture
africaine réinterprétée et véhiculée par la diaspora, où la figure noire
s’impose, omniprésente.
Le second ensemble est consacré à la relation entre
Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol. Portrait réalisé en 1982
par Basquiat, Dos Cabezas, 1982, inaugure cette fascination
mutuelle et introduit à un ensemble d’oeuvres réalisées à quatre
mains à partir de 1984. Warhol et Basquiat collaborent en mêlant
librement dessin et sérigraphie. Mind energy (1984), OP-OP (1984)
ou encore Eiffel Tower (1985) figurent ici.

Niveau 2 (galeries 10 et 11)
Les dernières salles s’organisent en deux sections, l’une se centre
sur de grands formats de 1985-1987, mêlant acrylique, pastel gras
et collages. Des procédés graphiques qui semblent empruntés
aux techniques musicales de l’échantillonnage créent une surface dense,
des compositions éclatées, suggérant une multiplicité de lectures.
L’autre section, dont l’intitulé Unbreakable (Incassable) reprend
le titre d’une œuvre de 1987, rassemble quelques-unes des dernières
productions de l’artiste, dont l’impressionnant

Riding with Death (1988). La toile témoigne de l’héritage pictural
complexe de l’artiste, où se conjuguent des références à l’art de la
Renaissance, à la peinture d’icône, aux courants les plus radicaux
du XXe siècle, mais où s’affirme surtout un sentiment de désarticulation
dans une course furieuse et désespérée vers le néant.
Podscast Jean-Michel Basquiat, le peintre-boxeur

Le Caravage était-il un « bad boy »?

Caravage à Rome, amis et ennemis au musée
Jacquemart-André à Paris
jusqu’au 28 janvier 2019

Quelques podcasts sur le bad boy
L’art est la matière
La grande galerie connaissance des arts

LE PARCOURS DE L’EXPOSITION

SECTION 1 – LE THÉÂTRE DES TÊTES COUPÉES
Le thème de Judith décapitant Holopherne eut un
grand succès dans la Rome de la fin du XVIe siècle et le
début du XVIIe,  Chef-d’oeuvre incontestable de la peinture,
il révèle le talent de Caravage sur la scène romaine de la fin du
Cinquecento. Reprenant un sujet biblique abordé par le théâtre,
le peintre met en scène un drame observé de près, en gros plan.
La jeune et courageuse veuve qui lui coupe la tête semble à
peine perturbée par le spectacle du sang et de son trépas.
À ses côtés, une vieille servante pose un regard impitoyable
sur la scène. Caravage oppose la jeune et la vielle femme,
la beauté de la jeunesse et les signes du temps, dans un
contraste destiné à perdurer dans des contextes différents.
SECTION 2 – MUSIQUE ET NATURE MORTE
Le Joueur de Luth de Caravage

Malgré la sophistication des effets associés à la
représentation des éléments naturels, la musique est le
thème principal de l’oeuvre : le jeune homme, avec son
regard languide et sa chemise entrouverte, joue du
luth et entonne un madrigal amoureux. C’est un hommage
aussi à la musique du luth, un instrument plus
raffiné que le théorbe, mais abandonné, justement à
cause de « la grande difficulté rencontrée pour savoir
bien jouer du luth ».
Ce tableau est à l’origine d’une tradition de peintures
représentant de jeunes chanteurs à l’attitude plus ou
moins mélancolique, occupés à chanter comme les
bergers de la poésie antique.

SECTION 3 – PEINDRE D’APRÈS UN MODÈLE VIVANT
Le Jeune Saint Jean-Baptiste au bélier
Dès le début du XVIIe siècle, la nouveauté d’une telle image a
entraîné des identifications avec des sujets anciens et des interprétations
allégoriques. Le tableau eut beaucoup de succès et fut imité à maintes
reprises car l’image de saint Jean dans le désert offrait aux peintres
de l’époque l’opportunité d’appliquer l’étude du nu masculin à un sujet
sacré.

SECTION 4 – LES CONTEMPORAINS
Durant le procès intenté par Giovanni Baglione contre
Caravage en 1603, on demande à ce dernier de citer les peintres
contemporains qu’il apprécie et qu’il considère comme des
« hommes de valeur ». Cette liste précieuse est l’un des rares témoignages
directs de ce qu’un peintre aussi controversé, qualifié de
« naturaliste » à la moitié du siècle, pense de la peinture de son époque,
même si Caravage ici mélange sans aucun doute ses idées sur l’art à
une exigence plus pressante : se défendre contre les accusations.
Il ne s’agit pas d’un extrait d’un traité artistique, mais d’une déposition
devant le juge.
Caravage cite les peintres les plus influents de la scène romaine,
le Cavalier d’Arpin, Federico Zuccari, Roncalli,  Annibal Carrache,
la confrontation directe se produit au début du siècle dans la chapelle
Cerasi.
Si les oeuvres des peintres cités par Caravage sont présentes tout au
long du parcours de l’exposition, on peut voir deux exemples significatifs
de ce débat. L’Adoration des Bergers d’Annibal Carrache appartient à sa
période romaine et montre sa relation avec la tradition de la Renaissance,
que le grand peintre de Bologne a maintenue tout au long de sa vie ;

la Résurrection du Christ de Baglione est une esquisse de l’oeuvre de
l’église du Gesù de Rome, qui lui aura valu les libelles sarcastiques de
Caravage et de ses amis pour lesquels il leur intente le célèbre procès.
SECTION 5 – IMAGES DE LA MÉDITATION
Les disciples de Caravage étaient Bartolomeo Manfredi, Jusepe de Ribera,
Francesco (dit Cecco) del Caravaggio, et en moindre mesure le
Spadarino et Saraceni, auxquels on peut ajouter Orazio Borgianni,
Orazio Gentileschi, Antiveduto Gramatica et Giovanni Baglione.
Tous ces peintres sont présents dans l’exposition et certains dans
cette section, avec des oeuvres significative,  ils témoignent d’une
expérimentation commune sur le thème de la figure isolée, la capacité de
bien représenter un personnage unique, l’une des spécialités de
Caravage et des peintres qui l’admiraient.

La figure de saint Jérôme permet à Caravage d’associer le thème
de la méditation à une réflexion sur la vieillesse.
Le chef-d’oeuvre conservé aujourd’hui à la Galleria Borghese
est généralement daté de 1605, mais on
ignore encore les circonstances de sa commande.
Il fait partie des tableaux essentiels pour comprendre
le style de la maturité de Caravage, dont l’influence a été déterminante
pour le caravagisme, notamment dans les premières oeuvres de Ribera

Le Saint François en méditation est représenté à genoux,
un crâne posé à ses pieds.
SECTION 6 – QUELQUES VISAGES À ROME AU DÉBUT
DU SIÈCLE
En 1624, les images d’artistes réunies auprès de l’Académie étaient
déjà au nombre de 53. Une liste de portraits d’« académiciens décédés »
dressée en 1617 compte, en plus des portraits de Carlo Saraceni et
d’Orazio Borgianni, celui de Caravage.
Son portrait, reprend les traits du peintre tel que nous les connaissons
d’après les descriptions littéraires, les autoportraits présents dans
ses peintures (du Martyre de saint Matthieu de la chapelle Contarelli
à l’Arrestation du Christ réalisée pour Ciriaco Mattei et aujourd’hui
conservée à Dublin) et, surtout, le dessin d’Ottavio Leoni.
Au cours de sa longue carrière de portraitiste, ce dernier a immortalisé
les visages de Rome au XVIIe siècle, des artistes aux amis en passant
par les grands protagonistes de la vie de la cité.

Giovanni Baglione Autoportrait – 1635-1640

SECTION 7 – LA PASSION DU CHRIST, UN THÈME
CARAVAGESQUE
L’évocation de la période romaine de Caravage serait
incomplète sans le thème des rivalités artistiques,
récemment abordées par des études approfondies et
documentées. L’un des événements les plus importants
est sans nul doute ce « concours » qui, vers 1605, aurait
opposé Caravage aux peintres Cigoli et Passignano
dans la réalisation d’un Ecce Homo pour
« monseigneur Massimi », qui aurait été gagné par Cigoli.
Le thème du « concours » illustre le contexte artistique romain
des toutes premières années du XVIIe siècle, tout en
proposant une observation attentive des deux oeuvres
qui en étaient au coeur.
SECTION 8 – LE TEMPS DE LA FUITE
A
l’occasion de cette exposition, nous avons la chance de pouvoir
comparer, pour la première fois, la Madeleine dite « Klain »,
attribuée de longue date à Caravage, avec une autre version,
également de la main du maître. Cette version, découverte en 2015,
n’a encore jamais été exposée en Europe. Le tableau
n’a été exposé qu’une seule fois auparavant, à Tokyo, en 2016.
C’est  une occasion unique pour le public de les admirer ensemble

le musée Jacquemart a supprimé son vestiaire et fermé ses casiers,
aussi l’exposition se visite en manteau, sacs, sacs à dos, avec
la promiscuité des lieux, je vous laisse imaginer l’agrément
de la visite.

Michael Jackson : On the Wall

Jusqu’au 14 février 2019 au Grand Palais de Paris
Galerie sud-est

Mark Ryden, the King of Pop 1991

Non je n’y suis pas allée à reculons ;-), ne connaissant
rien de cet artiste, j’y suis allée par simple curiosité.
Bien sûr, je ne vis pas sur la banquise et j’ai vu des extraits télévisés
sur le sujet. Contrairement aux critiques « autorisés(e) » j’étais ravie
de voir les toiles, clips,  installations et photos que lui ont consacré
de grands artistes.
voir des extraits sur la 5 entrée libre et sur Arte Métropolis
France culture la Dispute
Michael Jackson – Kehinde Wiley 2010

Cette exposition explore l’impact culturel de la personnalité
et de l’oeuvre de Michael Jackson dans le champ de l’art
contemporain des années 1980 à aujourd’hui.
Michael Jackson est l’une des personnalités culturelles les plus
influentes du XXe siècle, et son héritage se poursuit au XXIe siècle.
S’il a toujours été considéré comme une référence dans l’univers
de la musique, des clips vidéo, de la danse et de la mode, son impact
sur l’art contemporain n’a jamais été abordé et n’a jamais fait l’objet
d’une exposition internationale comme celle-ci.
Mark Flood, Michael & ET

🙄
Près de dix ans après sa mort, l’héritage de Michael Jackson est
plus vivant que jamais : ses ventes de disques, qui dépassent
désormais le milliard d’exemplaires, continuent à augmenter,
ses vidéos sont toujours aussi visionnées, et ses nombreux fans
lui restent fidèles. Son influence et sa célébrité ne faiblissent pas,
et les questions qu’il a soulevées en tant que phénomène social,
en particulier du point de vue de l’identité, de la question raciale
et de la célébrité, sont toujours d’actualité.
Tod Gray- Michael Jackson Hands 2014

En plus d’avoir battu tous les records de vente de disques,
remporté de nombreux prix, participé à une multitude d’actions
philanthropiques et fait tomber de nombreuses barrières
culturelles,
Michael Jackson est également une des personnalités les
plus représentées dans les arts visuels.
Andy Warhol – Michael Jackson 1984

Depuis qu’Andy Warhol a utilisé son image en 1982, une
large palette d’artistes contemporains, de différentes générations
et travaillant dans différents pays, ont fait de même.
Pour la toute première fois, l’exposition Michael Jackson :
On the Wall réunit les oeuvres de plus de 40 de ces
artistes
, des oeuvres issues de collections publiques et privées
du monde entier, et inclut également de nouvelles
oeuvres créées spécialement pour l’occasion.
Yan Pei Ming – Michael Jackson 2017

Parmi les artistes présentés figurent
Rita Ackerman, Dara Birnbaum, Candice Breitz, Marvin Gaye
Chetwynd, Mark Flood, Isa Genzken, Maggi Hambling,
David Hammons, Lyle Ashton Harris, Jonathan Horowitz,
Gary Hume, Rashid Johnson, Isaac Julien, David LaChapelle,
Louise Lawler, Klara Liden, Glenn Ligon, Paul McCarthy,
Rodney McMillian, Dawn Mellor, Lorraine O’Grady,
Catherine Opie,

David Lachapelle Michael Jackson

Yan Pei Ming, Grayson Perry, Paul Pfeiffer, Faith Ringgold,
Donald Urquhart, Kehinde Wiley, Hank Willis Thomas,
Andy Warhol, Jordan Wolfson.
Les oeuvres présentées dans l’exposition ont été réalisées
dans des médiums très variés tels que la peinture, le dessin,
la sculpture, la photographie, la vidéo ou la performance.
Ces oeuvres sont intégrées dans le contexte de la vie et de l’oeuvre
de Michael Jackson avec le souci de faire émerger
les enjeux culturels, sociaux et politiques qui ont marqué la
trajectoire singulière de cet artiste afroaméricain
hors norme en écho aux événements de son époque.
Candice Breitz

Ainsi, l’exposition est organisée de façon chronologique pour
permettre au public de suivre sa transformation, d’un jeune garçon
surdoué à une légende mondiale. Elle est néanmoins ponctuée
de salles proposant des thématiques transversales, prenant en
charge les aspects esthétique, social ou politique auxquels les
artistes se sont intéressés dans l’oeuvre de Michael Jackson.
L’exposition tente de questionner l’ampleur et les
raisons de l’impact de son oeuvre dans la culture actuelle,
pourquoi et comment l’artiste continue d’avoir une influence
sur de nouvelles générations d’artistes et de fans dans différents
lieux du monde.
Raphael Delaunay

Cette exposition présentée à la National Portrait Gallery
à Londres du 28 juin au 21 octobre 2018, le
sera au Bundeskunsthalle de Bonn (de mars à juillet 2019)
et à l’Espoo Museum of Modern Art en Finlande (d’août à janvier 2020).
* Michael Jackson : Sur le mur
commissaire général : Nicholas Cullinan, directeur de la National
Portrait Gallery, Londres
commissaire associée pour l’exposition au Grand Palais :
Vanessa Desclaux
scénographie : Agence Clémence Farrell
 

Sommaire du mois de novembre 2018

Paris – 24 novembre 2018 16 h 50vue depuis le centre Pompidou

02 novembre 2018 : Fondation Fernet Branca carte blanche à François-Marie Deyrolle
10 novembre 2018 : Baie des Trépassés – Isola Rossa au Séchoir
13 novembre 2018 : À l’épreuve de l’eau à la Fondation François Schneider
19 novembre 2018 : ST-ART 2018, la plus européenne des foires d’art en région
22 novembre 2018 : DIE BRÜCKE 1905-1914 au musée Frieder Burda