Charlotte Perriand

© F.L.C./ ADAGP, PARIS, 2019/COURTESY OF VITRA DESIGN MUSEUM

Jusqu’au 24 février 2020

A l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition de Charlotte Perriand (1903-1999), la Fondation Louis Vuitton lui consacre une grande exposition abordant les liens entre art, architecture et design. Pionnière de la modernité, l’architecte et créatrice Charlotte Perriand est notamment connue pour son apport essentiel au domaine du design. La Fondation propose au visiteur un voyage au fil du XXème siècle dans l’ensemble de ses galeries, aux côtés d’une femme engagée dans la définition d’un nouvel art de vivre.

L’exposition entend retracer le travail d’architecte de Charlotte Perriand, dont l’œuvre anticipe les débats contemporains autour de la femme et de la place de la nature dans notre société. Elle offre au visiteur la possibilité d’entrer de plain-pied dans la modernité, grâce à des reconstitutions, fidèles scientifiquement, intégrant des œuvres d’arts sélectionnées par Charlotte Perriand afin d’incarner sa vision de la synthèse des arts. A travers cette exposition, l’œuvre de Charlotte Perriand nous invite à repenser le rôle de l’art dans notre société : objet de délectation, il est aussi le fer de lance des transformations sociétales de demain.

L’APPARTEMENT IDEAL (Galerie 1)


Le rez-de-bassin est consacré à l’invention d’une modernité oscillant entre fascination pour l’industrie, engagement politique et nécessaire retour vers la nature. Dès les années 1920, Charlotte Perriand imagine un
« art de vivre » en rupture avec les codes de son époque. S’inspirant de l’univers de l’automobile, du cinéma et repensant le rôle de la femme, elle conçoit pour son studio de Saint-Sulpice (1927) des meubles en acier chromé qui témoignent d’une étonnante modernité, puis étudie un projet intitulé « Travail & sport » (1927) qui illustre sa vision de l’appartement moderne. Associée à Le Corbusier et Pierre Jeanneret, elle dessine en dialogue avec eux des « icônes » telles que la « chaise longue » ou le
« fauteuil grand confort » qui prennent place au sein d’un appartement idéal, présenté lors du Salon d’automne de 1929.

ENGAGEMENT POLITIQUE & RETOUR VERS LA NATURE (Galerie 2)

 Consciente de l’écueil d’une modernité vouée au fonctionnalisme, elle opère dès les années 1930 un retour vers la nature et s’engage en faveur d’un renouveau de l’habitat. Elle dénonce « La grande misère de Paris » en matière de logement et propose avec la Maison du jeune homme (1935) un espace où s’entrelacent lumière, œuvres d’art, objets trouvés et meubles modernes. La confrontation entre ses photographies d’art brut et les dessins de Fernand Léger illustre la force d’une nature dans laquelle Charlotte Perriand puise son inspiration, créant ses premières
« formes libres » aux courbes organiques.

LE JAPON & LA RECONSTRUCTION (Galerie 4)
Invitée au Japon en 1940 pour orienter la production du pays dans le domaine des arts appliqués, elle présente une exposition intitulée « Sélection-Tradition-Création » (Galerie 4) qui appelle à repenser l’espace à vivre et l’usage de matériaux traditionnels, tels que le bambou. Elle influence une génération de designers japonais et puise dans cette culture de nouvelles sources d’inspiration. Après la Libération, elle prend part à la Reconstruction, faisant appel à des artistes, tels que Fernand Léger, Pablo Picasso ou Alexandre Calder pour ses projets. En 1947, le magazine Elle la consacre ministre de la Reconstruction, dans un hypothétique 1er ministère de femmes. (n°15)

Les chambres d’étudiants qu’elle dessine pour la Maison du Mexique (1952) et la Maison de la Tunisie (1952) illustrent sa réflexion sur l’espace minimum et l’imbrication entre mobilier, architecture et art. Cette Reconstruction est bien sûr physique mais également métaphorique, avec pour ambition d’offrir aux hommes et aux femmes un indispensable renouveau après le traumatisme de la guerre. Sa fenêtre dévoilant un dessin de Picasso (Maison familiale de Nelson, 1947), la sélection de « formes utiles » qu’elle réalise à l’occasion d’une exposition au musée des Arts décoratifs (1949-1950), ainsi que la cuisine ouverte de l’unité d’habitation de Marseille sont autant d’exemples de cette fonction poétique qu’entend offrir Charlotte Perriand.

 

 

UNE SYNTHESE DES ARTS ET DES CULTURES (Galerie 5, 6 et 7)

La continuité entre Art et Architecture s’incarne dans l’exposition « Proposition d’une Synthèse des arts » qui s’ouvre à Tokyo en 1955 (Galerie 5). Charlotte réunit ses compagnons de route, Fernand Léger et Le Corbusier, mais aussi Hans Hartung et Pierre Soulages, en concevant un espace qui unit peintures, sculptures, tapisseries, mobilier et architecture, abolissant les frontières des disciplines. Son dessein est de transformer le quotidien grâce aux arts en créant un nouveau rapport au monde, de nouvelles interactions sociales, moins cloisonnées et sollicitant les sens. Cette proposition utopique est portée à Paris par la galerie Steph Simon (Galerie 6) qui diffuse les créations emblématiques de l’art de vivre de Charlotte Perriand. La résidence qu’elle imagine à Rio (Galerie 7) illustre la capacité de cette créatrice infatigable à se renouveler tout au long de sa carrière, en demeurant toujours fidèle à ses principes : concevoir des formes utiles, intégrant les technologies d’avant-garde ainsi que les savoir-faire de différentes cultures.

CHARLOTTE PERRIAND ET LES ARTS (Galerie 9)
Le dernier niveau de la Fondation présente des aspects méconnus de l’œuvre de Charlotte Perriand, notamment sa contribution au monde des musées et des collectionneurs (Galerie 9). L’équipement du musée d’art moderne (1965), l’appartement du collectionneur Maurice Jardot (1978) et la nouvelle conception de la galerie Louise Leiris (1989) définissent des espaces qui invitent à un dialogue entre le visiteur et les œuvres. Charlotte Perriand est aussi un grand « bâtisseur ».

L’ARCHITECTURE DES ARCS (Galerie 8 et 10)
Réfléchissant à la préfabrication dès les années 1930, elle imagine avec Pierre Jeanneret un « Refuge Tonneau » (1938), tout à la fois abri et invitation au voyage. Cet amour de la nature et de la montagne explique la force et la discrétion de l’architecture que dessine Charlotte Perriand pour la station de ski des Arcs en Savoie (1967-1989). Rivalisant d’ingéniosité quant à leur inscription dans la pente, ses immeubles offrent à leurs occupants des lieux de repos, mais aussi de contemplation, avec de spectaculaires cadrages des sommets alpins (Galerie 10).

Enfin la dernière galerie du parcours (Galerie 11) invite le visiteur à une méditation sur la place de la nature et l’importance du dialogue des cultures, avec la Maison de thé (1993), réalisée pour l’UNESCO et dialoguant avec des œuvres d’artistes japonais, tels que Sofu Teshigahara et Isao Domoto.

Le comité scientifique de l’exposition réunit cinq commissaires :
Jacques Barsac, Sébastien Cherruet, Gladys Fabre, Sébastien Gokalp,
Pernette Perriand
; et Arthur Rüegg comme conseiller scientifique pour les reconstitutions.

               Le  Corbusier

               Calder


Fernand Léger

Fondation Louis Vuitton

Bernard Arnault, Président

Jean-Paul Claverie, Conseiller du Président

Suzanne Pagé, Directrice artistique

Sophie Durrleman, Directrice déléguée

 

 

Leonard de Vinci

Cène Léonard de Vinci, Louvre reconstitution 2019

Léonard de Vinci, jusqu’au 24 février 2020
la vidéo du Louvre
Le Louvre, hall Napoléon 

RÉSERVATION OBLIGATOIRE :
Forte de cette recommandation, mon billet était pris.
Dès le 11 novembre 2019, je me présente devant la pyramide du Louvre, où
l’affluence est à son comble. Pas encore de grève et ce n’est pas le jour des gilets jaunes. Un peu déconcertée, je m’avance prudemment, à la recherche du panneau des coupe fil, un gardien vient vers moi, et me conduit droit vers le tapis bleu (de France) qui me mène directement à l’intérieur du musée, il est midi, ma visite commence à 13 h 30. J’ai le temps de déjeuner
dans un des restaurants du musée. Puis vers 13 h je me présente à l’entrée de l’exposition. J’y suis dans le saint des saints. Impressionnante, la statue de bronze de 2,30 m de hauteur projette son ombre encore plus gigantesque sur le mur à l’entrée.

 Le Christ et saint Thomas, ou l’incrédulité de saint Thomas, réalisé entre 1467 et 1483 par Andrea del Verrocchio, artiste renommé dans la Florence du XVe siècle, non seulement marque le point de départ du parcours de l’exposition du Louvre, mais symbolise aussi le cheminement artistique de Léonard de Vinci (1452-1519), le plus célèbre des élèves de Verrocchio.
Puis je me précipite vers les draperies d’un splendeur inouïe.
La foule est dense.

Des œuvres magiques
Dès cette première salle, les dessins d’études du jeune artiste et ses belles détrempes (de la peinture sur lin, d’une délicatesse extraordinaire) montrent une virtuosité incroyable pour restituer non seulement le mouvement et le volume du drapé, mais déjà la réalité du corps humain censé être derrière l’étoffe.

L’exposition  du Louvre retrace le processus de création du
« génie universel », en réunissant, autour de neuf de ses peintures, une petite centaine de dessins rarement vus (L’Homme de Vitruve), des œuvres de ses élèves et de ses contemporains, ainsi qu’une série de
« réflectographies », images scientifiques permettant de révéler le dessin sous les couches de peinture et les différentes étapes du geste de l’artiste.

Quelques surprises ravivent mon enthousiasme :
Un dessin à la pointe de plomb, repris à la plume et à l’encre brune, représentant Bernardo Baroncelli dans un croquis macabre de Léonard de Vinci à Florence en 1479, montrant le corps de Bernardo Baroncelli pendu, en lien avec le meurtre de Giuliano de Medici, dans la conspiration Pazzi. Avec une intégrité impartiale, Leonardo a enregistré dans un miroir, en écrivant les couleurs des robes que portait Baroncelli à sa mort.

Une tête de femme échevelée, La Scapiliata le cartel dit terre d’ombre, sur bois, une pure merveille.

À l’occasion des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci en France, le musée du Louvre conçoit et organise une grande rétrospective consacrée à l’ensemble de sa carrière de peintre. L’exposition entend montrer combien Léonard a placé la peinture au-dessus de toute activité et la manière dont son enquête sur le monde – il l’appelait « science de la peinture », fut l’instrument d’un art, dont l’ambition n’était autre que de donner la vie à ses tableaux. Autour de sa propre collection de 5 tableaux, la plus importante au monde – la Joconde reste toutefois exposée dans la salle des États – et de ses 22 dessins, le Louvre rassemble près de cent quarante œuvres, soit plus de 160 (peintures, dessins, manuscrits, sculptures, objets d’art) issues des plus prestigieuses institutions européennes et américaines : la Royal Collection, le British Museum, la National Gallery de Londres, la Pinacothèque vaticane, la Bibliothèque Ambrosienne de Milan, la Galleria Nazionale de Parme, le musée de l’Ermitage de SaintPétersbourg, les Gallerie dell’Accademia de Venise, le Metropolitan Museum de New York, l’Institut de France … L’occasion unique d’admirer 11 tableaux de l’artiste (sur moins de 20 qui lui sont attribués par les spécialistes) à côté d’une sélection de ses plus beaux dessins et de ses principaux manuscrits scientifiques.
La célébrité extraordinaire de cet infatigable curieux, perçu très tôt comme l’incarnation du génie et du savoir universels, l’aura presque surréaliste de la Joconde et la littérature considérable qui s’est accumulée de son époque à nos jours offrent une image confuse et fragmentaire du rapport de Léonard à la peinture. Aboutissement de plus de dix années d’un travail ayant vu, notamment, l’examen scientifique renouvelé des tableaux du Louvre et la restauration de trois d’entre eux (la Sainte Anne, la Belle Ferronnière et le Saint Jean Baptiste), permettant de mieux comprendre sa pratique artistique et sa technique picturale, l’exposition s’efforce également de clarifier la biographie de Léonard sur la base d’une reprise de l’ensemble de la documentation historique. Elle rompt avec l’approche canonique de la vie du maître florentin selon six périodes chronologiques rythmées par ses déplacements géographiques, en faveur de quelques clés qui en ouvrent l’univers. Émerge ainsi le portrait d’un homme et d’un artiste d’une extraordinaire liberté.
A l’issue de l’exposition, une expérience en réalité virtuelle, réalisée avec HTC Vive, permettra d’approcher la Joconde comme jamais.
Commissaires de l’exposition : Vincent Delieuvin, conservateur en chef du Patrimoine, département des Peintures, et Louis Frank, conservateur en chef du Patrimoine, département des Arts graphiques, musée du Louvre.

La visite est éprouvante, car chacun examine les nombreux et magnifiques dessins de façon très précise, puis les portraits, chacun y va de sa photo personnelle, vérifie si elle est bien prise, au besoin en reprend une nouvelle
rendant la circulation difficile, en plus de cela , il n’y a pas de siège prévu pour le repos.

La Vierge au Fuseau

Sommaire du mois de décembre 2019

Christian Boltanski au centre Pompidou

25 décembre 2019 : Joyeux Noël
24 décembre 2016 :La Collection Poitrey-Ballabio, Donation Au Musée Des Beaux Arts De Strasbourg
20 décembre 2019 : Hans Baldung Grien Au Musée De L’oeuvre Notre Dame
18 décembre 2019 : La Collection Alana
14 décembre 2019 : Cadeaux De Noël
11 décembre 2019 : Se Suspendre Aux Lendemains – Regionale 20
10 décembre 2019 : La Régionale À La Filature
09 décembre 2019 : EN COULEUR – LE SÉCHOIR
07 décembre 2019 : UN TOUT DE NATURE
04 décembre 2019 : La Peinture Figurative De Piet Mondrian
01 décembre 2019 : Hans Baldung Grien – Artiste D’exception De La Renaissance

La collection Poitrey-Ballabio, donation au musée des Beaux Arts de Strasbourg

Vermiglio, Giuseppe, Tête d’Abraham

Le Musée des Beaux-Arts et le Cabinet des Estampes et des Dessins,  présente cette donation exceptionnelle  au palais Rohan (Galerie Heitz) du Jusqu’au 24 février 2020.
Une donation exceptionnelle de tableaux, dessins et gravures ( XVIe-XIXe siècles) pour les Musées de la Ville de Strasbourg

Au printemps 2019, Madame Marie-Claire Ballabio a formulé le souhait de donner à la ville de Strasbourg 57 œuvres de la collection constituée avec Madame Jeannine Poitrey (†). Ce don est composé de 17 tableaux anciens et de 40 œuvres sur papier du XVIe au XIXe siècle avec une majorité d’œuvres du XVIIe siècle. La donation concerne trois institutions : le Musée des Beaux-Arts pour les peintures, le Cabinet des Estampes et des Dessins et le Musée d’art moderne et contemporain pour les œuvres graphiques.
La collection a été constituée depuis 30 ans auprès de marchands et maisons de ventes de renommée internationale.

Le choix de la ville de Strasbourg est justifié par la politique ambitieuse d’exposition des musées. Par ailleurs, la notoriété et la qualité des collections ont conforté les donatrices dans leur choix. Plus qu’une accumulation de noms, cette collection est faite d’œuvres de haute qualité. Concernant les peintures, les fleurons sont sans nul doute une vue urbaine du hollandais Berckheyde, une Vierge priant de Sassoferrato et un rare Prophète de Signorelli.
Citons encore les œuvres du caravagesque
Borgianni (une rare esquisse en grisaille), de Francken, de Pittoni ou de Trevisani. Les écoles représentées sont pour l’essentiel l’Italie (avec 10 tableaux) et d’autre part la Hollande et les Flandres. Tous ces tableaux viendront combler des lacunes ou renforcer les collections du musée.
Dans les 40 dessins et gravures proposés à la donation, on compte deux artistes strasbourgeois, Johann Wilhelm Baur, dont le Cabinet des Estampes et des Dessins conserve déjà un ensemble exceptionnel, et Gustave Doré. Le reste de la collection de dessins permettra de faire entrer dans les fonds strasbourgeois des artistes rares qui en étaient jusqu’à présent absents, comme Giuseppe Vermiglio ou Pieter van Lint.
Parmi les dessins les plus spectaculaires, on peut citer le superbe Saint Luc d’Abraham Bloemaert daté de 1629, la Flagellation du Christ de Giandomenico Tiepolo ou la Vision de saint Jérôme de Jean-Honoré Fragonard.

Accès depuis la gare de Strasbourg
Bus
10, 14, 24, 4, 71
Tram
A, B, D arrêt Grand’rue

Hans Baldung Grien au musée de l’oeuvre Notre Dame

Le palefrenier ensorcelé (Musée de l’Œuvre Notre-Dame à Strasbourg)

Jusqu’au 8 mars 2020 au Musée Notre Dame de Strasbourg
avec Frank Muller, historien de l’art.
Le 500e anniversaire de la naissance de Hans Baldung Grien a passé presque inaperçu en Alsace. Un article méritoire de Jean Dentinger, dans
« Réalités alsaciennes », daté du 24 mai 1985, porte le surtitre symptomatique : la commémoration oubliée

Hans Baldung Grien a fondu d’un doigt léger des influences multiples venues des quatre coins de l’horizon. Son rayonnement fut considérable non seulement en Alsace, mais aussi dans de nombreux pays d’Europe, même en Italie. Il n’a pas créé d’école proprement dite: les circonstances ne s’y prêtaient guère, pas plus que sa manière raffinée et ésotérique.
« Il jouissoit de beaucoup de célébrité » note Hermann dans ses Notices de 1819. Et sur une peinture de 1515, on le qualifie même d’« Appelle des temps modernes ». Sa fortune critique fut néanmoins variable selon les époques. Certains mouvements récents, comme l’expressionnisme nordique, l’ont revendiqué comme précurseur. Aujourd’hui, on a tendance à voir en lui l’un des plus grands peintres de la Renaissance allemande, le pair de Cranach et de Holbein, et indiscutablement la personnalité la plus marquante après la disparition de Dürer et de Grünewald en 1528.

Aucun document précis ne nous renseigne sur la date de naissance de
Hans Baldung Grien. Mais grâce à un autoportrait à l’âge de 49 ans, publié le 27 juillet 1534, nous savons qu’il était né entre le 28 juillet 1484 et le 27 juillet 1485. Lorsqu’il mourut à Strasbourg en septembre 1545, il était donc âgé de 60 ou de 61 ans. Le lieu de naissance a donné lieu à de longues controverses. Hans Baldung Grien lui-même, dans l’inscription au revers de son œuvre principale, le maître-autel de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau (1516), nous dit sans ambiguïté : « Joannes. Baldung. Cognomine Grien. Gamundianus. Deo. Et. Virtute. Auspicibus Faciebat » (« Hans Baldung dit Grien, de Gmünd, a fait cette œuvre grâce à Dieu et à ses capacités »).
« Gamundianus » peut cependant dire ou « de Gmünd » ou « originaire de Gmünd » ou encore, en sollicitant un peu la tournure, « dont la famille est originaire de Gmünd ». L’origine gmündoise des Baldung (il s’agit de Schwäbisch Gmünd dans le Bade-Wurtemberg) est hors de doute, elle est attestée par de nombreux documents.
Les armoiries à la licorne des Baldung (voir la gravure du Palefrenier ensorcelé) sont d’ailleurs proches de celles de Gmünd. En 1492 cependant, un Hans Baldung se trouve à Strasbourg comme conseiller juridique de l’évêque. Il ne s’agit pas du père de notre artiste, comme on l’affirme souvent, mais de l’oncle. D’autre part, le frère du peintre, Caspar Baldung, recteur de l’Université de Fribourg-enBrisgau, succède en 1524 à Sébastien Brant comme avocat de la ville de Strasbourg. Or le chroniqueur strasbourgeois Sébald Büheler (1529-1595), peintre lui-même, formé par Nicolas Kremer, élève de Hans Baldung Grien, et qui avait recueilli en 1553, l’héritage artistique du maître, soutient que celui-ci était né à Weyersheim au nord de Strasbourg. Notons que cette localité était la propriété de l’évêché et que l’oncle de Hans Baldung Grien a pu y posséder une résidence. L’hypothèse d’une enfance, voire d’une jeunesse alsacienne de l’artiste n’est pas à écarter, d’autant plus que certains auteurs ont cru déceler l’influence initiale de Martin Schongauer. Mais le rayonnement du maître de Colmar avait largement dépassé les frontières de l’Alsace.En définitive, tout dépend de la date que l’on assigne au premier autoportrait, un dessin d’une rare acuité psychologique et d’un raffinement artistique incontestable (Kunstmuseum Bâle). En effet, ce portrait d’adolescent imberbe, très nettement influencé par les maîtres souabes, comme Bernhard Strigel installé à Memmingen, est placé par certains auteurs comme Gert von der Osten au tout début de la production de Hans Baldung Grien (vers 1500). Par rapport à l’autoportrait peint de 1507 (retable de Saint-Sébastien, Musée de Nuremberg), la différence d’âge est très nette sans que l’on puisse préciser le nombre d’années. Il n’en reste pas moins vrai que le dessin semble antérieur à l’entrée de Hans Baldung Grien dans l’atelier de Dürer en 1503. Un autre problème est soulevé par le surnom de Grien qui est utilisé même dans les documents officiels comme la procuration de 1516 : « Ich Hans Baldung genant Grien moler Bekenn, das ich in der besten form… ». On sait que Dürer l’appelait « Grünhanss ». La prédilection pour la couleur verte souvent avancée comme explication n’est pas évidente au vu de ses peintures conservées. Seul son autoportrait du retable de Saint-Sébastien, déjà cité, frappe par le costume vert clair. Il y a certainement un rapport plus étroit avec la feuille de vigne dont il signait au début certaines de ses œuvres. On a également pensé plus récemment à
« der Grüne », c’est-à-dire le diable sous l’apparence d’un chasseur. Cela confirmerait le côté démoniaque de l’artiste. À ce sujet, on a d’ailleur attiré l’attention sur la gravure d’Adam et d’Ève, datée de 1519, où Ève ne foule nullement le serpent, mais le monogramme du graveur. Enfin, dernière pièce à verser au dossier, Caspar Baldung, son propre frère, l’avocat déjà cité, portait également le surnom de Grien.

Cabinet des estampes et gravures de Karlsruhe

Chez Dürer à Nuremberg (1503-1508)
Les dessins qui suivent l’autoportrait révèlent le contact avec Dürer, mais ce type d’influence est quasi général à l’époque et ne donne aucune indication sur le lieu d’étude. L’Apocalypse de Dürer (1498) avait été publiée dès 1502 à Strasbourg. En revanche trois dessins datés de 1503 prouvent que Hans Baldung Grien vient d’entrer dans l’atelier du grand maître : Aristote et Phillis, le Lansquenet et la Mort, une Vierge à l’Enfant. D’emblée, Hans Baldung Grien traite des thèmes typiques qu’il reprendra tout au long de sa vie c’est-à-dire l’antiquité, le macabre et le religieux.
Sa première peinture connue,
le Cavalier, la Femme et la Mort (Musée du Louvre, Paris)
, de tendance moralisante (il s’agit d’une femme adultère), est encore antérieure à la période nurembergeoise. Dans l’atelier de Dürer, il peint d’abord deux volets de retable avec sainte Catherine et sainte Barbe (Schwabach en Bavière).

Première période strasbourgeoise (1509-1512)
1508 est une année de transition sans œuvre datée. Hans Baldung Grien quitte Nuremberg et s’installe à Strasbourg où il acquiert le droit de bourgeoisie (1509). Dès 1510, il porte le titre de maître. Il a épousé entre-temps Marguerite Herlin, la sœur de Christian H., mathématicien, connu pour sa participation à la conception de l’Horloge Astronomique de 1547.

La production artistique reprend avec deux portraits peints de 1509 : le Jeune homme à la bague (New Brunswick) et le Jeune homme au chapelet (Hampton Court). La même année, il a peut-être peint les volets des grandes orgues de la cathédrale de Strasbourg (aujourd’hui détruits). La Sainte Parenté entourée de la famille margraviale de Bade (Staatliche Kunsthalle Karlsruhe) montre que l’artiste a su nouer des relations avec l’aristocratie (vers 1510). Le tableautin célèbre, les trois Âges de la Vie et la Mort (Kunsthistorisches Museum Wien), rappelle la fragilité des choses d’ici-bas. La femme âgée repousse la Mort au sablier qui s’approche de la jeune femme se regardant dans un miroir, symbole de la vanité (vers 1510). D’un autel de la Vierge, daté de 1510, et fait probablement pour Strasbourg, subsiste notamment une touchante Nativité (encore proche de Dürer) (Kunstmuseum Basel). Un autre autel peint en 1511 pour une église d’Alsace a été relégué dans une sacristie et finalement dépareillé : un panneau avec la sainte Parenté et saint Jean-Baptiste se trouve à Washington (National Gallery of Art), un autre avec saint Jean l’Évangéliste à Patmos a trouvé refuge à Cologne (Wallraf- Richartz-Museum). Dans cette œuvre se manifeste une maîtrise incontestable qui se retrouve dans la Messe de Saint Grégoire (Cleveland, Museum of Art) exécutée pour les Chevaliers de Saint-Jean à Strasbourg (1511). La Sainte Famille sous un arbre existe en deux versions presque identiques (1512) : la première se voit à Vienne (Akademie der bildenden Künste), l’autre, plus sobre, plus mûre, à Nuremberg. Toutes deux révèlent l’influence de Cranach et d’Altdorfer. L’année 1512, qui marque la fin du premier séjour strasbourgeois de Hans Baldung Grien, est particulièrement féconde : les commandes affluent de toute part. Il faut au moins mentionner la Crucifixion de Berlin-Dahlem, la Crucifixion avec l‘Incrédulité de saint Thomas de Bâle (Öffentliche Kunstsammlung), la Sainte Trinité de Londres (National Gallery), la Sainte Parenté de Bâle et le Jeune homme aux roses d’Indianapolis (collection particulière).

Le palefrenier ensorcelé (Musée de l’Œuvre Notre-Dame à Strasbourg)
Gravure sur bois. Dimensions : H. 0,28 m – L. 0,18 m. Datation : vers 1544, signature : HB. en entête
Ce bois gravé aussi célèbre qu’énigmatique est généralement placé à la fin de l’existence de Hans Baldung Grien. Il est parfois considéré comme le testament artistique et spirituel de l’artiste dont le cheminement vers le pessimisme est indéniable. Iconographe raffiné, retors dit Jean Wirth, Hans Baldung Grien ne laisse rien au hasard, et chaque détail a sa signification souvent multiple, qu’il s’agit de retrouver ou de découvrir. Le palefrenier vient de s’écrouler comme foudroyé. Il se présente à nous dans cette perspective raccourcie dramatique propre à la Renaissance. La fourche à foin et la brosse à étriller se sont échappées de ses mains. Le cheval à l’arrière se retourne comme intrigué. Il soulève la queue en signe d’attente. À droite en haut, sans être vue, une hideuse sorcière jette la torche de l’incendie. La gravure est doublement signée : d’une part par le monogramme HB (le G habituel a disparu), et d’autre part par l’écusson à la licorne de la famille Baldung. Le thème des sorcières n’a cessé de hanter l’imagination de Hans Baldung Grien. Sans recourir à la psychanalyse du feu, on peut retenir l’une des nombreuses et contradictoires interprétations de la scène,

c’est-à-dire que le Mal qui jadis faisait partie du dessein de Dieu ou qui lui était soumis a fini par l’emporter dans un monde qui a perdu son unicité. « Gottverlassen und entgottlicht » note très justement A. Rüstow. La thèse émise récemment, selon laquelle la gravure s’inspirerait d’un récit populaire, apporte de nouveaux éléments sur le plan anecdotique : un chevalier pillard déguisé en palefrenier se cache dans un couvent et est tué par un cheval sauvage envoyé par le démon. Dans quelle mesure Hans Baldung Grien s’est-il identifié à ce chevalier pillard ? Peut-on penser que la religion n’est qu’un refuge transitoire qui ne fait que repousser l’échéance finale, la chute dans les flammes et le néant ?
C’est un artiste total, que ce soit en gravure, en scupture, en peinture ou en architecture.

La lapidation de saint Étienne, un tableau redécouvert.
Avec Cécile Dupeux, conservatrice du musée

ACCÈS ET SERVICES

Le 08 février 2020
Maison de l’Œuvre de Notre-Dame
3 place du Château – 67000 Strasbourg
  • Tram A ou D – arrêt Langstross-Grand’Rue
  • Tram B, C ou F – arrêt Broglie

BALDUNG GRIEN, ENTRE CHRISTIANISME ET PAGANISME
CONFÉRENCE Le 30 janvier 2020
Auditorium des Musées
1 place Hans Jean Arp – 67000 Strasbourg

PORTRAITS GRAVÉS
ATELIER
Le 02 février 2020
Musée de l’Œuvre Notre-Dame
3 place du Château – 67000 Strasbourg

ART ET RÉFORME À STRASBOURG
VISITE
Le 18 janvier 2020
Musée de l’Œuvre Notre-Dame
3 place du Château – 67000 Strasbourg

DESCRIPTION
Présentation à deux voix, Frank Muller, historien de l’art, et Jérôme Cottin, théologien.

La collection Alana

Lorenzo Monaco, (Florence, vers 1370 – 1425), L’Annonciation, vers 1420-1424 Tempera et or sur panneau, 136 x 98 cm, Collection Alana, Newark, DE,
États-Unis

Le musée Jacquemart-André met à l’honneur la collection Alana, l’une des plus précieuses et secrètes collections privées d’art de la Renaissance italienne au monde, actuellement conservée aux États-Unis.
Jusqu’au 20 janvier 2020.

Je m’étais promis de ne plus y retourner, les salles trop petites ne permettant pas de prendre du recul pour regarder les toiles, mais
alléchée par l’affiche, je me suis laissée tenter et je n’ai aucun regret.
Le nombre des visiteurs est contingenté, et si vous y allez à l’heure
du déjeuner, la visite peut se passer dans de bonnes conditions.

En écho à son exceptionnelle collection d’art italien, le musée Jacquemart André présente plus de 75 chefs-d’œuvre des plus grands maîtres italiens comme Lorenzo Monaco, Fra Angelico, Uccello, Lippi, Bellini, Carpaccio, Tintoret, Véronèse, Bronzino ou Gentileschi. Cette exposition offre l’occasion unique d’admirer pour la première fois des tableaux, sculptures et objets d’art jusque-là jamais été présentés au public.
COMMISSARIAT
Carlo Falciani, historien de l’art, commissaire d’expositions et professeur d’Histoire de l’Art Moderne à l’Académie des Beaux-Arts de Florence.
Pierre Curie, conservateur du musée Jacquemart-André, spécialiste de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle.
SCÉNOGRAPHIE
Hubert le Gall, designer français.

SECTION 1. LE CHOIX ÉBLOUISSANT D’UN COLLECTIONNEUR

Reconnue par les spécialistes comme l’un des plus grands ensembles d’art italien ancien en mains privées, la collection Alana se distingue par la qualité des œuvres qui la composent et également par leur présentation conçue par M. Saieh lui-même.
Dans les espaces où les œuvres sont conservées, la collection – qui ne se visite pas – développe un accrochage très dense, dans la tradition des grandes collections classiques et des Salons des XVIIIe et XIXe siècles. Les tableaux y forment des groupes alignés, dans un jeu de lignes droites perpendiculaires d’une surprenante rigueur géométrique. Fidèle à cet esprit, qui n’est pas sans rappeler le goût de Nélie Jacquemart dans les salles italiennes du musée, l’agencement de la première salle évoque l’extraordinaire scénographie de la collection Alana. Aux antipodes du goût actuel pour un certain dépouillement, l’accrochage, d’une profusion vertigineuse, reflète la passion des collectionneurs pour l’art italien. Vue

Vue collection Alana

Sur les deux premiers murs sont présentées des œuvres du XIVe siècle et XVe siècle, qui sont autant d’exemples de l’effervescence artistique que connait l’Italie à la Renaissance. Sur les panneaux à fond d’or, dans la continuité du style gothique, s’expriment déjà les innovations stylistiques propres au Trecento et au Quattrocento : le travail subtil de l’or, le raffinement des détails et surtout l’attention nouvelle portée aux figures, tant dans leur physionomie que leurs postures.

SECTION 2. LES ORS DES PRIMITIFS ITALIENS, À L’AUBE DE LA RENAISSANCE

Si l’accrochage de la première salle imite celui des collectionneurs, l’exposition suit ensuite un parcours chronologique plus classique qui rend compte des lignes de force de la collection Alana. La deuxième salle, qui réunit des œuvres majeures des XIIIe et XIVe siècles, évoque les prémices d’un renouveau de la peinture sur fond d’or.
Au XIIIe siècle, les influences culturelles s’entremêlent : les peintres s’inspirent de l’art byzantin stylisé (Huit scènes de la vie du Christ, peintre romain du XIIIe siècle), tout en se montrant attentifs aux innovations artistiques (Vierge à l’Enfant, Maître de la Madeleine). Leurs œuvres traduisent un même désir, celui de retrouver une relation plus directe avec Dieu et de raconter l’histoire des hommes, la foi qui les anime et l’amour de la nature qui les entoure.


SECTION 3. LA PREMIÈRE RENAISSANCE FLORENTINE, UNE NOUVELLE CONCEPTION DE L’ART

Le rayonnement économique de Florence s’affirme dès le début du XVe siècle, en s’appuyant sur une oligarchie de puissantes familles marchandes qui, comme les congrégations religieuses, deviennent de grands commanditaires pour les artistes. Dans ce climat d’effervescence également marqué par la redécouverte de la pensée et de l’art antiques, les maîtres de la Première Renaissance créent des œuvres d’envergure dont la collection Alana propose un florilège exceptionnel. 

Antonio Vivarini, Saint Pierre Martyr exorcisant un démon ayant pris les traits d’une Vierge à l’Enfant, vers 1450

SECTION 4. LA SPIRITUALITÉ FLORENTINE À LA FIN DU XVe SIÈCLE

La redécouverte de l’héritage antique permet à la peinture florentine de s’affranchir de la vision médiévale qui prévalait jusqu’alors pour laisser place à une nouvelle expression de ferveur religieuse. Dans les années 1470, l’iconographie de la Vierge à l’Enfant debout sur un élément architectural est très appréciée à Florence, aussi bien en sculpture qu’en peinture. L’atelier et l’entourage d’Andrea del Verrocchio, sculpteur de premier plan mais également peintre, en ont donné des versions très élaborées. Le panneau présenté dans cette salle permet d’évoquer cette pratique d’atelier et les variations proposées par de jeunes artistes à partir de compositions particulièrement appréciées à l’époque.

Cosimo Rosselli (Florence, 1439 – 1507), Le Christ Rédempteur / Christ de douleur, vers 1490 Tempera et or sur panneau, 39,5 x 30,4 cm, Collection Alana, Newark, DE, États-Unis

SECTION 5. LA GRANDE PEINTURE VÉNITIENNE

La collection Alana a récemment élargi ses limites chronologiques et géographiques en accueillant des œuvres du XVIe siècle. Au sein de ce nouveau corpus, les tableaux du nord de l’Italie, et en particulier de la Vénétie, constituent le groupe le plus important après celui de la peinture florentine, dans l’intention de documenter la variété des langages figuratifs italiens. C’est au cours de la deuxième moitié du XVIe siècle que la peinture vénitienne connaît un véritable âge d’or. Dans la lignée de Titien, Tintoret, Véronèse ou Jacopo Bassano multiplient sur leurs toiles les effets de pinceau, avec une grande liberté de facture. 

St Marc Véronèse

SECTION 6 ET 7. SPLENDEURS À LA COUR DES MÉDICIS, LA « BELLE MANIÈRE » MODERNE

Après la mort de Savonarole en 1498, la cité de Florence est en pleine mutation politique et culturelle. Les valeurs morales défendues pendant son gouvernement théocratique gardent de l’importance dans les décennies qui suivent, comme en témoigne l’autel portatif de dévotion personnelle réalisé par Franciabigio. Ce n’est qu’en 1512 que les Médicis, qui avaient fui en 1494, sont autorisés à revenir à Florence. Leur reconquête politique se fait en plusieurs temps, mais leur dynastie s’impose finalement en 1530. En cette période troublée, les arts conservent une place capitale à Florence. Le genre du portrait est particulièrement mis à l’honneur et permet à certains peintres de donner la pleine mesure de leur talent. Celui de Pontormo éclate ainsi dans le Portrait d’un joueur de luth, tant dans le traitement virtuose de son habit que dans l’expressivité de son visage.

Pontormo

SECTION 8. LE BAROQUE, UNE RÉVOLUTION PICTURALE

Le maniérisme prôné par Vasari connaît ses derniers feux à la fin du XVIe siècle. Le Concile de Trente (1545-1563), convoqué par le pape Paul III pour répondre aux questions soulevées dans le cadre de la réforme protestante, donne un nouveau rôle à la création artistique. Les œuvres ne doivent plus seulement être un support de dévotion, mais aussi d’enseignement, ce qui va favoriser l’émergence d’une nouvelle esthétique. L’un des premiers artistes à mettre en application les principes du Concile de Trente est Annibal Carrache. Avec son frère Agostino et son cousin Lodovico, il formalise les premiers traits d’un mouvement artistique qu’on appellera le baroque. Fondé sur la recherche d’un réalisme expressif, ce style pictural joue sur les effets dramatiques, l’exagération du mouvement, l’exubérance des formes et des couleurs, caractéristiques à l’œuvre dans L’Annonciation de Carrache et plus encore dans celle peinte sur albâtre par Orazio Gentileschi.

Bartolomeo Manfredi, Scène de taverne avec un joueur de luth, vers 1619–1620

Musée Jacquemart-André
158 boulevard Haussmann, 75008 Paris

Métro : Lignes 9 et 13, stations Saint-Augustin, Miromesnil
ou Saint-Philippe-du-Roule
RER : Ligne A, station Charles de Gaulle-Étoile
Bus : Lignes 22, 43, 52, 54, 28, 80, 83, 84, 93
HORAIRES  – 20 janvier 2020 Ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Nocturne le lundi jusqu’à 20h30 en période d’exposition.

Cadeaux de Noël

Vous avez choisi les cadeaux de Noël pour votre famille, amis, amants,
mari, enfants.
Mais avez-vous pensé à vous faire un cadeau perso à vous-même ?
J’ai quelques suggestions à vous soumettre, en vous proposant le meilleur, les ayant moi-même dégustées.
Vous vous doutez bien qu’il ne s’agit pas du dernier modèle de robot de cuisine.
Ce sont des livres d’artistes.
Ces artistes ne jouent pas tous dans la même cour, c’est ce qui fait leur charme, leurs talents respectifs sont incontestables, mais divers.

.Si l’on parle de Pascal Poirot, peintre, sculpteur, professeur, maître du paysage, comme de l’architecture, son livre, bilingue, français, anglais, enrichi par les textes de Tiphaine Laroque, entre autres, des photos de Florian Tiedje, dont les photos sont exposées actuellement à la
Galerie de la Filature,
ses peintures étaient exposées à ST’ART au Comptoir des Papiers de Valérie Cardi, au KunstKosmos Durbach Museum
[EN]QUETE DE PEINTURE
est tout à fait imparable.

Karine vidéo de Robert Cahen, n’est une inconnue que pour peu de monde, petit bijou, admiré dans le monde entier a donné naissance à un livre, préfacé et enrichi par les textes Jean Luc Nancy, philosophe.
Le code barre, inséré dans le livre permet d’écouter et de visionner la vidéo, et de pénétrer dans la poésie de ce grand artiste.
Robert Cahen, artiste vidéaste international, globe trotter, aux semelles de vent, juif errant, (c’est lui-même qui se qualifie ainsi) auteur, compositeur de musique concrète.
Editions Yellow Now

You are the Univers, de Véronique Arnold est le livre de l’exposition éponyme de 2019, à la galerie Stampa de Bâle. Véronique Arnold est présente depuis 2 ans à Art Basel, excusez du peu, parmi les artistes présentés à Art Basel, qui est tout de même la plus grande foire d’art du monde. Passionnée par tout ce qui a trait à l’espace et aux mystère
de la vie, elle présente dans ce livre un ensemble d’oeuvres, fruit d’un travail minutieux, qui donne forme aux réflexions et interrogations
de l’artiste.
Editions Mediapop, Philippe Schweyer

 The last, but not the least, Andy chat blanc, même si vous n’avez aucun goût pour les chats, livre conçu par sa maîtresse, Anne-Sophie Tschiegg,
la « folle dingue de Motoco« , femme-sandwich, néanmoins artiste peintre de grand talent, photographe à ses heures, affichiste, auteur, parce que oui, c’est une littéraire, exposée partout sur la planète.
Magnifique objet, comportant de superbes photographies accompagnées
de textes choisis.
Chicmedias éditions


Le choix est certes difficile, mais vous serez agréablement surpris
en optant pour les quatre.

Se suspendre aux lendemains – Regionale 20

Jusqu’au 5 janvier 2020 à La Kunsthalle de Mulhouse
Regionale 20
Sur une proposition de Sandrine Wymann, directrice de la
Kunsthalle

Comment ne pas être alerté par les inondations qui se multiplient,
ainsi que toutes ces autres catastrophes. La Kunsthalle nous y rend
attentif avec cette exposition

Avec le changement climatique, le Grand-Est pourrait connaître des intempéries beaucoup plus souvent et mieux s’y préparer, c’est d’abord se souvenir. Les gestionnaires des risques d’inondation en région se mobilisent pour commémorer les inondations de décembre 1919 et janvier 1920, à travers des actions favorisant la mémoire et la culture du risque.
Les terribles inondations de 1919 et 1920 (vidéo)
Dans la nuit du 23 au 24 décembre 1919, des pluies torrentielles s’abattent sur l’Est de la France. Le jour de Noël, des centaines de communes, d’entreprises, de routes et de voies ferrées se retrouvent sous l’eau, en Alsace, en Lorraine ainsi que dans le Pays de Bade, de l’autre côté du Rhin. Rapidement, ces crues se propagent en aval et, dans les jours qui suivent, les grandes villes de la région sont elles aussi victimes des inondations : Colmar, Strasbourg, Mulhouse, Epinal, Saint-Dié, Nancy, Metz, Charleville-Mézières. Puis le 12 janvier 1920 une nouvelle tempête déferlera sur l’Est de la France, associant vents violents et pluies torrentielles qui entraîneront localement des inondations encore plus fortes qu’en décembre 1919.

Demain peut-être ne ressemblera pas à aujourd’hui, un événement extraordinaire aura transformé notre territoire de vie, de pensée et d’action. L’espace d’un moment, tout aura basculé pour autre chose. Quotidiennement, nous évoluons vers un inconnu qui contient à la fois la force de la surprise et la charge de l’anxiété. Parce que le risque d’un événement majeur guette chaque initiative, chaque progrès, chercher à le contrôler ou à l’éviter semble vain.
En s’associant à des chercheurs universitaires géographes, physiciens ou sociologues et à d’autres savoirs, Aline Veillat et Elise Alloin apportent leurs regards et démarches d’artistes aux études des phénomènes d’inondation et de radioactivité. Par leurs sculptures, leurs images mais aussi par leurs méthodologies particulières elles offrent des pistes et perspectives pour de nouvelles relations à l’environnement créant ainsi des liens visibles entre les études de terrain, les données scientifiques et la société.

La Kunsthalle devient un lieu où s’exposent des propositions sensibles et
de la documentation, un espace dans lequel les savoirs prennent formes et se transmettent.
L’exposition est proposée dans le cadre de la Régionale, programme trinational annuel. + d’informations sur www.regionale.org | #regionale20 sur les réseaux sociaux

Exposition réalisée en partenariat avec le Centre de recherches sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques (CRESAT) de l’Université de Haute-Alsace (programme Interreg Clim’ability Design). Le travail d’Aline Veillat est issu d’une résidence universitaire de deux ans, en partenariat avec le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace. Il bénéficie du soutien de NovaTris, le centre de compétences transfrontalières de l’Université de HauteAlsace (ANR-11-IDFI-0005) et de la Fondation Müller Meylan de Bâle et s’inscrit dans les commémorations du centenaire des inondations de 1919.

Les artistes

Élise Alloin vit et travaille à Strasbourg. Elle est diplômée de la Haute école des arts du Rhin.
Elle développe son œuvre plastique dans une dynamique de recherche par l’art, notamment en explorant les liens que nous entretenons avec la radioactivité. Comment cet « invisible » modèle-t-il notre conscience des lieux, notre relation au temps, à la mémoire sociale et à la transformation du vivant ?

Sa pratique, transdisciplinaire, se construit en collaboration avec des équipes de recherche : en physique nucléaire (CNRS-Institut pluridisciplinaire Hubert Curien, Strasbourg), en sciences du vivant (Institut Océanographique de Sopot et Laboratoire de Biotechnologie Marine, Université de Gdansk, Pologne) et en sciences humaines (Anthropologie Contemporaine, Université de Stockholm, Suède).
Récemment accueillie en qualité de chercheur associée au CRESAT (Université de Haute Alsace), elle participe au programme de recherche Post-atomic Lab porté par le Centre sur la transition énergétique du
territoire.
Elle y explorera les questions qui traversent son travail sur la construction de nos paysages physiques et psychiques, nos circulations et nos modes d’habiter, en lien avec le démantèlement annoncé de la centrale nucléaire de Fessenheim.
À partir de 2020, Élise Alloin sera artiste associée à La Kunsthalle.
www.elisealloin.com

Aline Veillat vit et travaille comme artiste chercheur indépendante à Bâle en Suisse. Elle a étudié à l’École d’art de Lausanne et titulaire d’un doctorat de l’Université Paris 8 en Esthétiques, Sciences et Technologies de l’Art. Ses œuvres sont régulièrement présentées dans le monde entier.
Dans sa pratique elle se concentre principalement sur les questions environnementales à l’époque de l’Anthropocène et plus particulièrement sur la façon dont l’être humain est lié au non-humain vivant ou non vivant. Son approche est tout d’abord conceptuelle puis se traduit par la suite sous une forme plastique.
Conjointement à sa participation au projet Transrisk sur la culture des risques inondation avec le CRESAT de l’Université de Haute Alsace, elle collabore à différents projets de recherche : Ecodata-Ecomedia-Ecoaesthetics avec l’Institut d’Esthétiques Pratique et Théorique IAeP de Académie des Beaux-Arts et de Design FHNW Basel et le laboratoire WSL Eau-Neige-Paysage de l’Ecole Polytechniques Fédérale de Zürich sur les impacts anthropiques et du changement de climat sur une forêt alpine, ainsi que sur un projet sur le sol envisagé comme un organisme vivant, projet développé en tant que chercheur associé à l’IMéRA l’Institut d’Etudes Avancées en collaboration avec l’IMBE l’Institut Méditerranéen de la Biodiversité et d’Écologie de l’Université d’Aix-Marseille.
En 2018-2019, Aline Veillat était en résidence Universitaire à La Kunsthalle et au Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’UHA.
www.alineveillat.com

Apéro scientifique : jeudi 12 décembre à 19:00
Se souvenir pour mieux se préparer
En présence de Brice Martin (géographe, enseignant chercheur
au CRESAT de l’UHA),

Amandine Amat (responsable du département Conseil Risque et Changement Climatique à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Alsace),
Sophie Roy (ingénieure à Météo France)
et Aline Veillat (artiste-chercheur).
Entrée libre, réservation conseillée au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
Organisé par La Kunsthalle et La Nef des sciences, dans le cadre de l’événement
« Les sciences ça se discute »,
l’événement est réalisé en partenariat avec le CRESAT de l’UHA
et s’inscrit dans
les commémorations du Centenaire des inondations de 1919.

Kunstdéjeuner :
vendredi 13 décembre à 12:15
Conversation autour des œuvres suivie d’un déjeuner tiré du sac.
Gratuit, sur inscription.

Renseignements et inscriptions au 03 69 77 66 47 ou kunsthalle@mulhouse.fr

Mulhouse Art Contemporain est partenaire de La Kunsthalle

Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Du samedi au mardi de 14h à 18h
Fermé du 23 -26 décembre ; 30 -31 décembre 2019
et 1 janvier 2020 Entrée libre

Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse –
Centre d’art contemporain La Fonderie
16 rue de la Fonderie –
68093 Mulhouse Cedex Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr / www.kunsthallemulhouse.com

La Régionale à la Filature

Liliane Gassiot Verte sous le givre 2018

Jusqu’au 21 décembre 2019, l’exposition dans la Galerie de la Filature
« Le propre du visible est d’être superficie d’une profondeur inépuisable » présente, dans le cadre de La Régionale 20,
les travaux de 4 photographes :

                            Florian Tiedje

Liliana Gassiot, Lukas Hoffmann, Silvi Simon, Florian Tiedje.
Les artistes comme à la Fondation Fernet Branca nous emmène
dans la nature et sa poésie.
Au-delà d’un espace géographique que partagent les quatre artistes présentés dans le cadre de La Régionale, ce qui les rassemble ici est leur quête d’une correspondance entre l’ordre de l’image et celui du monde visible. Liliana Gassiot, Lukas Hoffmann, Silvi Simon et Florian Tiedje explorent des formes qu’ils cherchent à produire matériellement, en maîtrisant la lumière et la composition, en modifiant la structure chimique de la pellicule sensible ou encore en rehaussant les photographies de couture.
Silvi Simon
Les formes visuelles qui émergent de leurs travaux, motifs végétaux, organiques ou stellaires, leur permettent de vivre une expérience esthétique – expérience qui a cette capacité extraordinaire à faire surgir des choses inattendues, fructueuses et capables de transformer notre vision de la nature.

lilianagassiot.ch
lukashoffmann.net
silvisimon.com
floriantiedje.com

Filature, Scène nationale
20 allée Nathan Katz F-68100 Mulhouse 0033 3 89 36 28 28 info@lafilature.orgwww.lafilature.org
Horaires d’ouverture
Mar–Sam : 11.00–18.30 Dim : 14.00–18.00 et les soirs de spectacle
Fermé les Lundis
Transports public
Tram : 15 min. depuis la gare, Tram 1, Tram 3 ou Tram-Train arrêt
« Porte Jeune », Tram 2 arrêt « Nordfeld »

EN COULEUR – LE SÉCHOIR

photo Eliane Goepfert

Le Séchoir fait péter la couleur, c’est jusqu’au 15 décembre 2019
Commissaire :
Bruno CALI 
Bruno
CAli est le parrain du Séchoir depuis son ouverture en janvier 2015
et l’idée de  lui confier la curation d’une exposition s’est imposée,
au dynamique couple animateur du lieu, respectivement Sandrine Stahl,
présidente et Matthieu Stahl, trésorier.
Quelle meilleure idée pour finir  ce cycle de cinq années d’existence ?

Photo Eliane Goepfert

Ils ont mis les petits plats dans les grands en programment deux conférences d’envergure sur le thème de la couleur :
Michel PASTOUREAU – JAUNE  Mercredi 27 novembre – 16h.
Rencontre-conférence avec Michel PASTOUREAU à l’occasion de la sortie de son  nouveau livre «Jaune, histoire d’une couleur», éditions LE SEUIL. En partenariat  avec la Société Industrielle de Mulhouse, le journal L’Alsace, l’Université de  Haute-Alsace, le Crédit Mutuel et la librairie BISEY.  Une conférence ERASME.
Dans ce nouveau livre Michel PASTOUREAU s’interroge sur cette couleur jaune,  couleur « bénéfique » dans l’Antiquité avant de devenir « équivoque » au Moyen-Âge  puis « mal-aimée » à partir du XVIe siècle, qui est est revenu sur le devant de la scène  avec le mouvement des « gilets jaunes ».

Alice MARQUAILLETempête de couleurs  Samedi 7 décembre – 16h
Une conférence d’Alice MARQUAILLE, curatrice.    Dans le concert des anges, au cœur du Retable d’Issenheim, Matthias Grünewald  fait résonner les vibrations chromatiques et musicales d’un même accord. Ces  couleurs, pour le peintre, sont matière première, enjeu et finalité même.

«  Le plus précieux dans la création picturale, c’est la couleur et la texture.
Elles  constituent l’essence picturale que le sujet a toujours tuée.
« 
Kasimir Malévitch.

C’est ainsi que le Séchoir a été transformé en «white cube»
Sur les cimaises la couleur est devenue centrale, chaque pièce exposée correspond à un pixel, d’une plus  grande pièce, pleine d’énergie, de rythmes, d’accords et/ou de dissonances?
De la couleur à tous les étages, peu importe le médium! Bruno Cali a donc imaginé cette proposition en mobilisant ses amis artistes des  quatre coins de France : Charlélie COUTURE, Emmanuel DA SILVA, Jean-Michel  ARNAUD, Roger COSME ESTEVES. Il a complété cette sélection en puisant dans le  vivier du Séchoir : André MAIO, Delphine GUTRON, Paul BERANGER, Sandrine et  Matthieu STAHL ainsi que Léonard BULLOCK.

Dès l’entrée, une curiosité : le premier « pentone » réalisé en 1692
Traité des couleurs servant à la peinture à l’eau, par À.Boogert
A consulter sur ordinateur.

Jean-Michel ARNAUD utilise plusieurs techniques et navigue entre elles: collages et  huile sur plaques d’agglo, papier collé puis déchiqueté avec une disqueuse,  peinture (huile) passée au chiffon.

Paul Béranger est né en 1964, a fait des études d’Architecture et est aujourd’hui urbaniste  et coloriste-conseil pour la Ville d Mulhouse. Voilà ce qu’il dit de son travail : “Matériaux d’emballage, carton de récupération, papier de  soie, pigments, la peinture liquide, l’acrylique, la gouache… Comme des glacis à l’huile, les  couches de papier peintes en lavis, se superposent, chacune faisant mémoire de l’autre et  peu à peu s’effaçant, absorbées par la suivante. »

 

Leonard Bullock est né en Caroline du Nord en 1956, sur la côte Ouest de l’Atlantique, le  point le plus à l’ouest du Triangle des Bermudes. Il commence à dessiner dans la ferme de  son grand-père. Il débute ses études de dessin à la Memphis Academy of Art en 1975, à  Memphis dans le Tenessee. Il quitte Memphis pour aller étudier à New York en 1977.  Étudiant à la School of Visual Art, The New School of Social Research and Pratt Institute, il  obtient une bourse pour la Yale University School of Music and Art à Norfolk en 1981.Sa  première exposition a été présentée à la Barbara Flynn’s Art Galaxy et au Drawing Center  en 1981.

« L’image et son abandon, l’écriture et le palimpseste participent à l’acte de peindre. Fruit  de toutes sources mon travail s’inscrit dans un processus génératif du jeu de tiroirs. »  Roger Cosme Estève réside habituellement dans le Sud-Ouest de la France ; il s’est fixé, depuis plus d’un an déjà, à Oualidia – d’où son exposition à la galerie Al Manar, où l’on se  réjouit de pouvoir montrer le travail d’un plasticien de cette envergure.

Artiste pluridisciplinaire, CharlElie COUTURE s’inscrit dans le courant
« multiste » dont il est un des  fondateur/théoricien. Son œuvre est un voyage conceptuel autour de la question de l’Existence, ou «  comment se définir entre le conscient identifié et l’émotionnel inconscient ». CharlElie poursuit une  recherche autour de « l’Art Total » cherchant des connexions entre les différentes formes  d’expression que sont l’Ecriture, l’Image et la Musique. En 1981, il est le premier artiste Français  signé par Chris Blackwell sur le label Anglo-Américain Island Records, aux côtés de U2, Grace  Jones, Robert Palmer. L’album « Poèmes rock » enregistré à New-York, est classé en janvier 2010  dans le Top 25 des albums qui ont marqué l’histoire du Rock en France. Il fonde à Nancy, le groupe  « Local à Louer », associant photographes, peintres et poètes, et publie le fameux
« manifeste de  l’Art Rock » : 
« L’Art doit faire la jonction entre le fonctionnalisme de la société industrielle et les aspirations de la  culture pop! ».

Il a beaucoup bourlingué, tendance punk, penchant indus. Manu Da Silva dessine désormais sa  propre empreinte buissonnière, entre rock et grattes claires, voix rude et mots doux. Il y a du marin  chez lui : sa guitare s’appelle Mouette, ses chansons font la traversée des apparences, il trace son  sillage entre haute et basse mer, entre averse et éclaircie. Fin chroniqueur des changeantes météos  humaines et des bourrasques amoureuses, il guette les beaux jours à venir comme de nouveaux  rivages
(​http://www.totoutard.com​). 

Delphine Gutron est, à la base, plutôt scientifique, elle a fait des études de géologie avant de poursuivre sa formation pour devenir professeur des écoles. Mais elle a aussi toujours été sensible à l’art et très intéressée par la gravure. En 2004, Delphine part prendre des cours au Centre de la                       Gravure et de l’Imprimerie à Mons en Belgique. De retour en Alsace, elle s’inscrit au Quai, l’Ecole des Beaux-Arts de Mulhouse, où elle suivra, pendant six ans, des cours du soir aux ateliers de dessins de gravure

André Maïo expérimente, tente des choses, s’essaye à des toiles dont les univers sont parfois diamétralement opposés : il est capable de nous proposer un art très contemporain comme ses toiles ultra vitaminées aux couleurs éclatantes qui nous évoquent parfois Keith Haring ou Picasso ou ses autres œuvres qui mêle influences rock, punk et street art. Mais il est capable aussi de nous proposer un art plus classique, inspiré d’images pieuses comme ces vitraux d’église qu’il revisite en peinture par exemple.  André prétend ne suivre aucun courant artistique particulier, il se proclame juste du  mouvement d’expression libre. (Emmanuelle VAN-DINH) 

Diplômé en Lettres Modernes et en Arts Plastiques, je vis et travaille à Mulhouse.
Membre fondateur du Séchoir,
Matthieu Stahl

aussi musicien au sein du groupe PJ@MelloR.  « Mon travail  plastique est centré sur la peinture mais je n’hésite pas à investir le champ de l’installation        ou de la performance.  Né en 2043, je suis tombé dans la peinture rapidement pour n’en jamais ressortir. Mon travail  est porté par une interrogation constante sur le langage, sur son utilisation comme outil de relecture du monde dans lequel je vis et j’évolue. Mon travail interroge l’espace urbain et la  manière dont nous l’appréhendons en fonction des aléas de déplacement, de rencontres, de temps. Ce que j’en perçois, je le transforme en paysage abstrait, « carte heuristique » de mes propres déplacements physiques et/ou émotionnels dans une réalité urbaine. « 

Née à Mulhouse et diplômée d’abord en droit et économie puis en maîtrise  de Lettres Modernes pour devenir professeur des écoles et directrice d’école  maternelle, Sandrine Stahl reprend ses études quinze ans plus tard,  pour passer une licence en psychologie. Sa rencontre avec Matthieu Stahl en 1986 et avec François Bruetschy, deux ans plus tard, fût déterminante dans sa pratique artistique. Elle est aussi musicienne et chanteuse bruitiste. Aujourd’hui c’est une artiste pluri-disciplinaire qui travaille la peinture, l’encre, la vidéo, l’image, la musique. Elle est membre fondatrice et présidente du Séchoir, Arts en mouvements, à Mulhouse. 

Le SECHOIR  25 rue Josué HOFER 
68200 MULHOUSE 
WWW.lesechoir.fr  contact@lesechoir.fr 
Sur ​FACEBOOK​ et ​INSTAGRAM    03 89 46 06 37