La Couleur en fugue

Sam Gilliam – Katharina Grosse – Steven Parrino – Megan Rooney – Niele Toroni

Fondation Louis Vuitton jusqu’au 29 AOÛT 2022

Commissaire générale
Suzanne Pagé, Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton, Paris
Commissaires
Ludovic Delalande, Nathalie Ogé et Claire Staebler avec Claudia Buizza

Architecte scénographe
Jean-François Bodin et associés

« L’exposition « La couleur en fugue » s’est donnée pour objet de rendre sensible aux visiteurs l’« expansion de la couleur dans l’espace ». Je ne peux donc former qu’un vœu : qu’une telle initiative, bénéficiant du dialogue fécond entre une artiste et un architecte visionnaire, réalise ce que Frank Gehry a maintes fois affirmé : ce bâtiment, qu’il a inventé pour accueillir des œuvres de plusieurs époques de l’art moderne comme de l’art contemporain est aussi une création vivante à la rencontre du public le plus large et le plus divers. »

Extrait La Fondation au prisme de la couleur
(texte tiré du Journal #13)
 
Bernard Arnault
Président de LVMH / Moët Hennessy – Louis Vuitton Président de la Fondation Louis Vuitton

Si la couleur échappe,

« Si la couleur échappe,
on n’échappe pas à la couleur« 

Suzanne Pagé
Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton

Depuis son ouverture, la couleur est l’invitée permanente de la Fondation Louis Vuitton.

En témoignent d’emblée les expositions et commandes de l’inauguration. Tandis qu’Olafur Eliasson, jouant de réflexions et diffractions, a conçu, dans le Grotto, son chemin de lumière sur la rémanence d’un halo de couleur jaune, Ellsworth Kelly a créé, pour l’Auditorium, une installation permanente où cinq panneaux monochromes – jaune, rouge, bleu, vert et violet – s’égrènent telles des notes de musique dans l’espace, le rideau de scène y ajoutant un accord arc- en-ciel. Primordial déjà, le dialogue de la couleur avec l’architecture.

« La Couleur en fugue », programmée ici aujourd’hui s’inscrit dans cette même ligne illustrée par l’exposition « Les Clefs d’une passion » en 2015. La couleur y triomphait au fil des quatre axes sensibles fondateurs de la Collection.

Avec ces artistes, Sam Gilliam, Steven Parrino, Niele Toroni, Katharina Grosse, Megan Rooney, la couleur s’affranchit de toutes les frontières et réaffirme un rôle premier. À un moment où triomphe, portée par de fortes et talentueuses personnalités, une peinture figurative électivement consacrée au portrait, cette exposition – sans doute trop contrainte au regard de l’ampleur du phénomène – pointe la coexistence d’une puissante forme d’expression « abstraite » avec un ensemble d’œuvres forçant les limites du lieu et du qualificatif, s’agissant d’œuvres où partout s’infiltre le réel.

Si la dénomination « La Couleur en fugue » induit d’abord la métaphore musicale et avec elle l’idée de rythme, de danse, de mouvement, la fugue renvoie aussi à un état juvénile ivre de liberté où tout est possible et à une fraîcheur libre d’attaches et de dépendances. Le monde est à découvrir, un monde est à réinventer. La couleur y aura son rôle, au plus près. C’est à ce carrefour sensible que se situent les cinq peintres retenus ici.

Galerie 8 – Megan Rooney

Artiste pluridisciplinaire, Megan Rooney associe dans une même oeuvre peinture, sculpture, performance et écriture. L’acte de peindre est pour elle un engagement physique et mental intense qui culmine dans ses peintures monumentales, comme ici avec With Sun, peinture murale inédite et éphémère réalisée spécifiquement pour la Galerie 8, reliant dans un même élan les parois sur toute leur hauteur.

Munie de différents outils et aidée d’une nacelle élévatrice, Megan Rooney s’est engagée dans une performance de longue haleine qui s’est déroulée sur plusieurs semaines. Comme toujours chez l’artiste, l’oeuvre se construit dans un dialogue étroit avec l’architecture, sans esquisse préparatoire. Au fil des jours, les couches de peinture s’accumulent, avant d’être révélées par endroits à l’aide de disques abrasifs, laissant apparaître des configurations abstraites où l’on croit deviner les indices d’éléments anthropomorphes. Rooney explore ici la densité d’une palette solaire, riche et colorée, dominée par des teintes et des variations chatoyantes d’orangé, de mauve, de jaune, de vert, de rose, jusqu’à des tonalités pastel. Inspirée par les spécificités de cet espace ouvert sur le ciel, l’artiste a créé une peinture en connexion avec la nature environnante – dans laquelle elle puise continuellement – en écho avec les modulations lumineuses d’un soleil printanier et ses vibrations qui envahissent l’espace.

Galerie 9 – Sam Gilliam – Steven Parrino

Sam Gilliam est une figure majeure de la peinture américaine d’après-guerre. Son oeuvre est associée à la Washington Color School, un courant du Color Field painting qui se développe à New York au cours des années 1950 à partir de l’expressionnisme abstrait.

En 1968, il inaugure les Drape paintings à travers lesquels il définit un langage pictural nouveau, en explorant le potentiel de la surface et l’étendue du champ coloré. Les trois oeuvres monumentales exposées ici sont emblématiques de cette série qui marque à la fois l’abandon total du châssis et l’avènement d’une peinture dont la forme se déploie à chaque fois en fonction des particularités architecturales du lieu d’exposition. Dans l’atelier, Gilliam travaille sur une toile posée à même le sol sur laquelle il verse des pigments acryliques largement dilués avant de tamponner, frotter ou presser la matière à l’aide de pinceaux et de chiffons. Dans le flot des couleurs qui se répandent largement sur les deux faces de l’étoffe, le long des plis, dans les creux et dans les courbes, apparaissent des formes aléatoires – aplats, lignes, coulures, gouttes, traces et autres empreintes – qui se construisent sur le vif. Lorsque la toile est imbibée l’artiste la manipule, la plie, la froisse, l’enroule avant de la laisser sécher. Parfois il ajoute de la poudre d’aluminium et applique par touches, ici et là, de la peinture acrylique dont les effets de matière et de texture contrastent avec la surface plane imprégnée de couleurs. Dans un second temps, la toile est nouée en plusieurs points avant d’être suspendue librement dans l’espace, entre sol, mur et plafond. Dans cette présentation inédite, la puissance lyrique et vibrante des couleurs requalifie l’architecture de Frank Gehry, dans une tension entre ordre et désordre.

Bousculant les frontières entre peinture et sculpture, Steven Parrino libère la toile de sa planéité et fait sortir la couleur du cadre, la laissant déborder dans l’espace. Les oeuvres présentées appartiennent à la série des misshaped canvases (toiles déformées) que l’artiste développe à partir de 1981.

Steven Parrino définit à l’avance le processus de réalisation des oeuvres : une fois décidés le support et ses dimensions, il peint la surface de façon uniforme – à l’acrylique, à la bombe, à la peinture émail ou la laque. Puis il opère toute une série d’actions violentes : il décadre, arrache, tord et froisse le support peint, puis le refixe sur son châssis, souvent après l’avoir retouché. Ces opérations font passer les surfaces bi-dimensionnelles de la peinture à la tri-dimensionalité du relief et de la sculpture. De plus, l’importante implication physique de l’artiste dans le processus confère aux oeuvres un caractère performatif.

Au mur, quatre tondi et un carré percé dont les toiles ont été peintes soigneusement par Parrino avant d’être manipulées pour créer des effets de vortex en relief.

Au sol, deux installations de toiles froissées entourées d’adhésif. Ces toiles deviennent sculptures. Au carrefour de la high et de la low culture, Parrino privilégie ici les couleurs brillantes, également choisies pour leur portée symbolique

Galerie 11 – Niele Toroni

Artiste connu pour ses pratiques hors champ et nomades, réalisant ses empreintes à l’intérieur comme à l’air libre, Niele Toroni requalifie les espaces qu’il investit en adaptant ses oeuvres au lieu d’exposition. Depuis 1966, il réalise des empreintes monochromes au moyen de pinceaux plats, larges de 5 cm, qu’il applique sur une surface donnée à intervalles réguliers de 30 centimètres. Bien que ce « travail-peinture » soit le résultat d’un geste répété à l’identique, chaque empreinte est différente et varie en fonction de la quantité de peinture, de la vigueur du geste, du type de support, de sa forme, et de la couleur choisie.

Toroni est présent ici par un ensemble d’oeuvres réalisées entre 1967 et 1997 qui témoigne de la diversité des supports utilisés. La toile cirée, utilisée par l’artiste à ses débuts, lui permet de déployer ses empreintes en fonction de la dimension du mur. Découpée selon les besoins, c’est le lieu qui détermine la quantité de peinture visible.

Avec Flambo, marque de présentoir des magasins de décoration, Toroni pose ses empreintes de différentes couleurs sur les panneaux mobiles qui composent cet objet, tandis que l’Hommage aux hirondelles est placé en hauteur dans un angle, tel un nid d’oiseau. Les tondi aux « rouges » de Bordeaux proviennent des empreintes réalisées par l’artiste sur des barriques de vin. Les quatre peintures formant un ensemble accueillent chacune des empreintes de couleur différente : rouge, jaune, bleu, noir. La couleur rythme chaque toile de cette partition picturale.

Galerie 10 – Katharina Grosse

Depuis la fin des années 1990, Katharina Grosse explore les potentialités de la peinture au-delà des limites du cadre et de la toile. Embrassant sols, murs, plafonds, objets ou paysages entiers, elle crée des sites picturaux multidimensionnels grâce à la technique de projection de la couleur par pistolet-pulvérisateur qui est devenue sa signature. La couleur est au coeur de son travail et fait le lien entre toutes ses oeuvres. La question de l’échelle, ou encore de la fusion peinture / architecture / sculpture est omniprésente, comme ici dans le projet conçu en dialogue étroit avec le bâtiment de Frank Gehry.

Au départ de Splinter, l’artiste crée un élément hétérogène dynamique, composé de formes triangulaires, à partir duquel la couleur se propulse dans un grand élan. Composé d’une vingtaine de triangles en contreplaqué emboîtés sur une structure autoportante, ce dispositif occupe une partie du mur de droite de la Galerie 10 et fonctionne comme un « déclencheur » visuel reliant sol et plafond. Une fois la structure installée dans l’espace, la seconde étape consiste à la peindre, ainsi que tout ce qui l’environne. Grâce à un pochoir, Katharina Grosse crée un vide au centre, comme si la lumière, en s’engouffrant par le skylight était venue « brûler » la peinture. Selon les mots de l’artiste « une peinture peut atterrir n’importe où, et s’attarder partout (…). La peinture n’est pas reliée à un endroit donné. Elle met à l’épreuve – et condense spectaculairement – les caractéristiques du réel. »

Informations pratiques

Réservations

Sur le site : www.fondationlouisvuitton.fr

Horaires d’ouverture

Lundi : 11h – 20h Mardi : fermeture Mercredi : 11h – 20h Jeudi : 11h – 20h

Vendredi : 11h 21h (sauf les premiers vendredis du mois, fermeture à 23h) Samedi et dimanche : 10h – 20h

Accès

Adresse : 8, avenue du Mahatma Gandhi, Bois de Boulogne, 75116 Paris.

Métro : ligne 1, station Les Sablons, sortie Fondation Louis Vuitton.

Navette de la Fondation : départ toutes les 20 minutes de la place Charles-de-Gaulle – Etoile, en haut de l’avenue de Friedland.(Service réservé aux personnes munies d’un billet Fondation et d’un titre de transport – billet aller-retour de 2€ en vente sur www.fondationlouisvuitton.fr ou à bord)

La Fondation Beyeler fête ses 25 ans

La Fondation Beyeler pour ses 25 ans montre, la première présentation d’oeuvres de la Collection de la Fondation Beyeler, cette année, qui s’intéresse à l’interaction entre figuration et abstraction dans l’art moderne. Elle se propose d’éclairer et d’illustrer à travers plus de 70 peintures et sculptures significatives de l’impressionnisme, de la modernité classique et de l’art contemporain.

Passages – Paysage, figure et abstraction

Monet

Le passage de la figuration à l’abstraction est notamment illustré par différentes représentations de paysages et de personnages. Ainsi, les éléments abstraits prennent souvent leur source dans des motifs naturels, qui se trouvent soumis à un processus de réduction et de transformation. Mais il arrive également, à l’inverse, que des formes et des structures abstraites donnent naissance à des représentations d’objets. Ainsi, l’abstraction et la figuration peuvent constamment s’entremêler et se revitaliser mutuellement. C’est ce qu’illustre l’exemple de la célèbre série des Nymphéas de Claude Monet, née au début du XXe siècle, et qui, dans les années 1950, inspira des compositions radicalement novatrices aux artistes américains de l’expressionnisme abstrait. Sous l’invocation du « passage », la présentation rassemble ainsi des oeuvres qui permettent de reconstituer les liens entre deux conceptions opposées et en même temps complémentaires de l’image. Mais c’est aussi sur le plan des thèmes traités qu’il est possible d’identifier l’idée de « passage », au sens de la transition et de la traversée.

Gerhard Richter & Agnès Martin

Gerhardt Richter

Parmi les créateurs représentés dans cette exposition, Gerhard Richter (né en 1932) occupe une position éminente. Pour le 90ème anniversaire de l’artiste, la Fondation consacre une salle — réunissant des
pièces de la Collection Beyeler, mais aussi des oeuvres prêtées — à la vaste production de ce grand contemporain, qui illustre d’une manière frappante l’interaction artistique de la figuration et de l’abstraction.

Agnès Martin

Les prêts généreusement consentis par la Collection Daros ont permis de réserver une autre salle à l’artiste américaine Agnes Martin (1912–2004) et aux compositions caractéristiques de sa manière géométrique et abstraite.
L’exposition « Passages – Paysage, figure et abstraction » a été conçue par Raphaël Bouvier, commissaire de la Fondation Beyeler.

Liste des artistes exposés

Lucas Arruda – Francis Bacon – Paul Gauguin – Alberto Giacometti
Claude Monet – Barnett Newman – Balthus -Vincent van Gogh -Pablo Picasso
Constantin Brancusi – Ferdinand Hodler- Jackson Pollock – Georges Braque
Wassily Kandinsky – Gerhard Richter – Alexander Calder – Ellsworth Kelly
Auguste Rodin – Paul Cézanne – Agnes Martin – Mark Rothko – Max Ernst
Sam Francis – Joan Miró- Joan Mitchell – Henri Rousseau

La Fondation Beyeler célèbre ses 25 années d’existence en 2022. Le musée d’art à Riehen près de Bâle est réputé à l’international pour ses expositions de grande qualité, sa collection de premier plan d’art moderne classique et d’art contemporain, ainsi que son ambitieux programme de manifestations. Conçu par Renzo Piano, le bâtiment du musée est situé dans le cadre idyllique du parc avec ses arbres vénérables et ses bassins de nymphéas. La Fondation Beyeler bénéficie d’une situation unique, au coeur d’une zone récréative de proximité avec vue sur des champs, des pâturages et des vignes, proche des contreforts de la Forêt-Noire. La Beyeler-Stiftung prévoit avec l’architecte suisse Peter Zumthor une extension dans le parc adjacent, renforçant ainsi encore l’alliance harmonieuse entre art, architecture et nature.

Programme 2022

En 2022, le programme des expositions de la Fondation Beyeler sera placé sous le signe de son 25ème anniversaire. Il s’ouvre sur la grande rétrospective consacrée à Georgia O’Keeffe, suivie par l’exposition d’été « Mondrian Evolution ». À l’automne, la Fondation Beyeler présentera l’exposition la plus complète à ce jour d’oeuvres de sa collection, accompagnée d’une riche programmation.
Pour plus d’informations : www.fondationbeyeler.ch/fr/25ans

La Fondation Beyeler est ouverte tous les jours de 10.00 à 18.00 h, le mercredi jusqu’à 20.00 h

Sommaire du mois de juillet 2021

Fête de l’été à la Fondation Beyeler

26 juillet 2021 : Elles font l’abstraction
22 juillet 2021 : Museum Tinguely AHOY !
16 juillet 2021 : Centenaire de la naissance d’Ernst Beyeler
14 juillet 2021 : Christian Boltanski
10 juillet 2021 : Frieder Burda, en souvenir
05 juillet 2021 : Circumnavigation jusqu’à Épuisement
01 juillet 2021 : Palais Augmenté

Frieder Burda, en souvenir

Le 14 juillet 2021 , est le deuxième anniversaire de la mort de Frieder Burda.
Il était un collectionneur passionné – et un donateur et sponsor délibéré.
Avec sa fondation et son musée, il s’est tourné très tôt vers l’avenir – et a créé une maison pour sa collection et une scène pour l’art.

 Lui-même s’est plutôt éloigné de la grande scène. La retenue et la générosité dans ses relations avec les artistes, les amis et les employés l’ont façonné. Le besoin de partager – ses connaissances, son expérience, sa passion pour l’art – était ce qui faisait de lui ce qu’il était un être rare.

Le musée souhaite partager avec nous, son souvenir avec un film – que vous pouvez retrouver ICI sur le site internet. A partir de ce samedi 17 juillet, vous pouvez retrouver sur le site Internet une conversation que des proches auront à son sujet.

Frieder Burdanous ne l’oublierons pas, son héritage est devenu notre tâche.

 Elke Burda & sa famille et l’équipe du musée

Biographie

Frieder Burda est né le 29 avril 1936 à Gengenbach dans le Bade-Wurtemberg, dans une famille connue d’entrepreneurs allemands du secteur des médias. Il grandit à Offenbourg entre son frère aîné Franz, décédé avant lui, et son cadet Hubert. Après sa scolarité effectuée notamment en Suisse, il suit un apprentissage des métiers de l’imprimerie et de l’édition, et une formation commerciale dans l’entreprise paternelle. À l’issue de séjours prolongés à l’étranger, en France, en Angleterre et aux États-Unis, il reprendra une imprimerie à Darmstadt et en fera l’une des plus grandes imprimeries de
labeur d’Europe.

À partir de 1973, Frieder Burda occupe divers postes dans la centrale des éditions de presse de ses parents à Offenbourg, où il est responsable des finances, de la gestion et des participations. Mais c’est dans l’art que Frieder Burda trouvera sa véritable vocation. Jeune trentenaire, il achète en 1968 un tableau du peintre Lucio Fontana vu à la documenta de Kassel, et ce sera l’élément fondateur d’une collection prestigieuse comptant aujourd’hui quelque mille pièces, dont de nombreux chefs d’œuvre de Pablo Picasso, Max Beckmann et Ernst-Ludwig Kirchner, Jackson Pollock, Willem de Kooning et Mark Rothko, Gerhard Richter, Georg Baselitz et Sigmar Polke. Cette première acquisition marque le début d’une grande passion mais aussi d’une profonde connaissance de l’art contemporain. Il s’émancipe ainsi sciemment de la collection de son père essentiellement tournée vers l’expressionnisme allemand.

La Fondation

Le Musée Frieder Burda, œuvre d’une vie
La Fondation Frieder Burda est créée en 1998 – après des efforts inaboutis d’installation à Mougins dans le sud de la France- pour abriter la collection et de la rendre visible au public. C’est sur cette base qu’est édifié le musée dessiné par le célèbre architecte Richard Meier, qui accueille depuis 2004 la Collection Frieder Burda à Baden-Baden aux côtés d’autres chefs d’œuvre internationaux : un solitaire d’une blancheur éclatante situé sur l’historique Lichtentaler Allee, le plus souvent désigné sous le terme de « Joyau dans le parc ».

De nombreuses expositions prestigieuses s’y sont tenues depuis, consacrées notamment à Gerhard Richter, Sigmar Polke, Katharina Grosse, William N. Copley, Andreas Gursky et James Turrell.
Il faut y ajouter des expositions thématiques telles que
« Die Bilder tun was mit mir » ou « America ! America ! ».
Ce faisant, Frieder Burda, citoyen d’honneur de la ville de Baden-Baden, eut toujours à cœur de transmettre une connaissance profonde de l’art, donnant à cet objectif une dimension d’engagement social par le biais de l’atelier d’art du musée. Le musée célèbre en 2014 ses dix ans d’existence avec deux grandes expositions rétrospectives intitulées « 40I10 ». Le quinzième anniversaire a donné lieu en 2019 à l’exposition « Ensemble » qui, par le biais du dialogue avec des chefs d’œuvre du Centre Pompidou à Paris célèbre l’amitié franco-allemande. Le début de 2019 avait été marqué par l’énorme succès remporté par l’exposition consacrée à Bansky. Enfin, avec le Salon Berlin dirigé par la belle-fille de Frieder Burda, Patricia Kamp, le musée assure le lien avec l’art contemporain.

Frieder Burda a toujours été ouvert aux impulsions nouvelles générées par l’art contemporain tout comme au débat qu’il suscite. Pour autant il est toujours resté fidèle en sa foi envers le pouvoir d’intégration de l’art. En évoquant l’exposition « Ensemble », ce francophile passionné avait écrit dans le catalogue :

« les deux collections qui se reflètent, le face-à-face d’œuvres de différents artistes allemands et français montrent le pouvoir fédérateur de l’art, son influence positive et son apport au- delà des frontières. Cela me rend heureux et me conforte dans ma conviction que l’art a le pouvoir universel de tisser des liens, d’exister et de perdurer par-delà toutes les crises. »

Frieder Burda s’est éteint à 83 ans entouré des siens à Baden-Baden le 14 juillet 2019, le jour de la Fête nationale en France.

Sa foi dans le pouvoir réconciliateur de l’art resta toujours inébranlable, tout comme sa fascination envers l’enivrante puissance de la couleur : le monde des arts a perdu avec Frieder Burda un grand collectionneur qui veilla sans relâche à partager son amour et sa passion pour l’art avec le plus grand nombre. Il donna toujours aux valeurs humanistes la priorité sur les matérielles, convaincu que posséder des œuvres d’art implique l’obligation de les rendre visibles. Ami des artistes, il fut amené à débattre des origines de l’art et à rechercher le contact direct et stimulant avec les créateurs ; mécène fondateur du musée, il fit preuve d’une grande générosité en gratifiant sa ville natale d’une institution qui ne cesse d’attirer à Baden-Baden des visiteurs venus du monde entier ; à la tête du directoire de la fondation, il fut pour ses collaborateurs un modèle de modestie et d’humanité. En tant que particulier enfin, il sut, aux côtés de sa femme Elke, renouveler sans cesse la manière de fédérer famille et amis sous la bannière des arts.

Informations pratiques

MUSEUM FRIEDER BURDA
Lichtentaler Allee 8B
76530 Baden-Baden
Tel: 07221 398980
Fax: 07221 210226

HORAIRES D’OUVERTURE:
MAR–DIM, 10H–19H
KUNSTWERKSTATT

Transports en commun
• Liaison directe par autobus depuis la gare de Baden-Baden :
• Lignes comportant l’arrêt « Augustaplatz/Museum Frieder Burda » (notamment lignes 201 et 216).

• Depuis l’arrêt Augustaplatz/Museum Frieder Burda, traverser la place à droite pour rejoindre le parc, traverser l’Oos pour arriver directement au musée.

Sommaire du mois de juin 2021

                              Mulhouse juin 2021

23 juin 2021 : « Suān Tian Kŭ Là » 酸甜 苦辣
17 juin 2021 : Yan Pei-Ming – Au nom du père
15 juin 2021 : Le château de Versailles et le Grand Palais
de chez soi, comme si on y était

10 juin 2021 : Kara Walker
08 juin 2021 : motoco, l’insolite au quotidien !
05 juin 2021 : Les territoires de l’eau

Les territoires de l’eau

Muh-he-kun-ne-tuk
Studio Anne Denastas & Jean Wollenschneider

Jusqu’au 26 septembre 2021
Une exposition co-produite par la Fondation François Schneider et le
musée du quai Branly – Jacques Chirac
Un dialogue entre le fonds d’art contemporain de la Fondation François Schneider et la collection d’objets extra-européens du musée du quai Branly – Jacques Chirac pour mettre en lumière l’universalité du thème de l’eau
Plus de 120 oeuvres et objets d’artistes, créateurs et artisans plongeant
dans les siècles, les matériaux et les représentations de l’eau sur les 5
continents.

Pirogue
Archipel des Tuamotu, Polynésie française
Début du 20e siècle
Bois, fibres végétales
© musée du quai Branly – Jacques Chirac,

Statuette féminine.
Idoma, Nigéria, région de la Bénoué.
© musée du quai Branly – Jacques Chirac,
photo Patrick Gries

L’exposition les territoires de l’eau met en résonance des œuvres et objets des collections du musée du quai Branly – Jacques Chirac avec une sélection des œuvres de la Fondation François Schneider, fonds d’art contemporain constitué depuis 2011 sur la question de l’eau. Le concours Talents Contemporains récompense 7 lauréats de toutes disciplines et nationalités confondues. Vidéos, photographies, dessins, installations, œuvres numériques, sculptures de verre soufflé constituent un ensemble de pièces racontant l’eau sous toutes ses formes. La traversée de la Méditerranée, des moutons à la dérive, une odyssée sur les fjords norvégiens, l’étain et l’eau en fusion, des rituels contemporains, des interrogations sur la pêche de masse, les barrages, la mécanique de l’eau, une planète réinventée… sont les thèmes et sujets variés des artistes contemporains lauréats du concours. Ces histoires d’eau méritent une mise en perspective avec des œuvres extra-européennes, mettant en lumière l’universalité du sujet. Les exceptionnelles pièces du musée du quai Branly – Jacques Chirac offrent ainsi la possibilité de créer un parcours inédit invitant le visiteur à une plongée dans les matières, les siècles et les représentations liées à l’eau.
Depuis des millénaires, les artistes, créateurs, artisans ont pu être fascinés par ce sujet et l’on observe ainsi des résurgences et liens iconographiques importants entre toutes les périodes. Quels que soient leurs statuts, objets
de la vie quotidienne, objets sacrés ou oeuvres d’art contemporain, toutes ces oeuvres témoignent des liens tissés par les hommes avec la source première
de la vie.
Le parcours de l’exposition permet de naviguer dans 5 grandes sections : la fabrique des techniques et du paysage, le quotidien de l’eau, imaginaires liquides, territoires du sacré et géographie des traversées.

L’exposition se divise donc en cinq chapitres dans lesquels oeuvres d’art contemporaines et oeuvres d’art extra-occidentales se côtoient pour raconter des histoires d’eau. Les associations d’oeuvres faites dans l’exposition sont tout aussi bien intellectuelles et thématiques que formelles et esthétiques.

La fabrique des techniques et du paysage

Nasses, hameçons & photographies d’Antoine Gonin et Edouard Decam
Différentes nasses provenant de divers lieux dans le monde (Océanie, Afrique, Asie), sont ici présentées comme sur le lit d’une rivière. Les nasses ont été soclées de telle manière qu’on a l’impression que les poissons ou autres animaux aquatiques vont y pénétrer pour s’y faire piéger.
En effet, les nasses comme les hameçons servent à attraper les poissons, c’est donc un outil pour l’homme pour se nourrir. La fabrication de ses nasses requiert d’un réel savoir-faire. Elles sont posées dans le courant ou aux marées, avec des appâts, afin d’attirer les poissons.

Les hameçons présentés dans plusieurs vitrines dans cette salle proviennent également de différentes régions du monde et figurent quant à eux parmi les objets les plus anciens retrouvés en contexte archéologique. Ils étaient associés à des lignes, des cannes, des flotteurs, des lests et munis de leurres. Ils sont
adaptés à la pêche en eaux profondes ou en surface. Les matériaux précieux (os, écaille de tortue, nacre, le coquillage haliotis) en faisaient des objets de
valeur qui étaient échangés et transmis dans les familles.

Les êtres qui peuplent l’eau inspirent de tout temps. Grâce à cet aquarium géant reconstitué dans la grande halle de la Fondation, les visiteurs peuvent voir de quelles manières dans certaines cultures les masques en formes de poissons, requins, etc. sont utilisés pour personnifier des esprits aquatiques tout en plongeant ensuite dans les abysses et l’univers féérique de l’artiste Yves Chaudouët. Seule une petite partie de la pièce est ici présentée dans un aquarium mis en parallèle avec des masques cimiers et autres créatures directement inspirées du monde aquatique.

Les Inuits sont un groupe de peuples autochtones, partageant des similitudes culturelles et une origine ethnique commune, vivant dans les régions arctiques de l’Amérique du Nord, au Groenland, au Canada et aux États-Unis. Ils utilisent de nombreuses techniques artisanales pour vivre dans leur environnement
parfois hostile. Le phoque leur fournit l’essentiel de leur alimentation et de leur culture matérielle. De l’animal rien ne se perd. En plus de donner la viande, la graisse et le sang pour la nourriture, il fournit la fourrure des vêtements,
la toiture des habitations, le revêtement des kayaks et la graisse des lampes.
Le manteau d’enfant, présenté ici, et datant du début du 20ème siècle a également été réalisé en intestin de phoque ce qui le rend totalement
imperméable.

Le quotidien de l’eau

L’eau est un élément majeur du quotidien des hommes, parce que nécessaire pour boire, arroser les cultures et abreuver les animaux, l’eau délimite un territoire de vie. Toutes les communautés humaines se sont constituées, à l’origine, autour d’un point d’eau. Et plus tard, en zone rurale comme en zone urbaine la présence de l’eau a un impact considérable dans les vies des individus, au quotidien.
L’eau, en arabe mā’, occupe une place prépondérante dans le monde arabo-musulman. Elle est l’élément culturel majeur de la civilisation islamique. Evoquée dans 44 versets du Coran, qui en fait la source même de toute vie, l’eau joue également un rôle essentiel dans le rite islamique.
L’eau est en effet nécessaire cinq fois par jour pour les ablutions servant à purifier le corps de tout musulman qui s’apprête à accomplir la prière.
L’eau rare, qu’il ne faut pas gâcher est une des préoccupations d’Asieh Deghani qui travaille sur l’espace intime, la dimension précieuse de l’eau, ce qui va dans le même sens que les objets du hammam.

Anahita, The Eros of Community est une série de vidéos, composée de séquences prises le long du Zayanderud, le plus grand fleuve du plateau central de l’Iran en voie d’assèchement, et du pont Siosepol qui le surplombe comme point de rendez-vous de l’eau et de la communauté. Anahita est le nom en
ancien perse de la déesse de l’eau, associée à la fertilité et à la sagesse.
Asieh Dehghani explore les façons dont la géopolitique, la religion et la culture de son pays ont sans cesse formé l’identité iranienne.
L’eau étant un fondement spirituel et matériel de la communauté iranienne – a toujours réuni les habitants des pays secs du Moyen-Orient, comme l’Iran.

Imaginaire liquide

L’eau est aussi source d’imaginaire pour les artistes. Les formes de l’eau en mouvement, la pluie, la silhouette des vagues sont successivement représentées dans cette section avec la peinture (aborigène, Australie), par la
broderie (robe et veste, Chine),

de manière numérique (Waterscape, Claire Malrieux) ou thermoformées sur du plexiglas (Holding the sea, Paul Souviron).
Ces représentations de l’eau font appel à l’imaginaire et permettent à l’esprit de divaguer, ils ont également des significations différentes en fonction des cultures et du sens que leur donnent les artistes. Une partie des
oeuvres contemporaines bien que présentant des formes parfois similaires aux ornements que l’on retrouve sur les tissus ou la peinture aborigène traitent également des questions environnementales de manière sousjacentes
comme l’oeuvre de Waterscape de Claire Malrieux.

Territoires du sacrées

L’eau accompagne la naissance de la vie. Qu’elle soit liquide, gazeuse, ou solide, vivante ou dotée de mémoire, sur le plan symbolique, elle remonte à la source du sacré, établissant un lien entre celui-ci et les créatures qui peuplent le monde. Les hommes de tous les continents n’ont cessé de diriger leurs
invocations pour que le miracle du vivant advienne, générant croissance et abondance.
Cette quatrième partie de l’exposition s’intéresse au lien entre eau et sacrée. Différents objets et masques utilisés pour les dévotions sont ainsi présentés en parallèle de mythologies plus contemporaines. On y retrouve donc des masques utilisés lors de divers rituels, certains objets qui ont des fonctions de
dévotions pour l’appel à la pluie, la fertilité et d’autres qui ont même un potentiel « magique ».


Le cimier Ciwara apparait au moment des semailles, juste avant la saison des
pluies lors de rituels liés à la pluie et à la fécondité.
Ciwara est le nom de la créature qui, dans le mythe d’origine des bambaras du
Mali, apprit aux hommes à cultiver la terre.

L’image de Mami Wata (déformation de « Mother of Water ») est très présente en Afrique centrale et occidentale. Elle figure en
esprit aquatique, capricieux et versatile, qui procure richesse et prospérité à ses adeptes les plus dévoués. Les origines de Mami Wata
sont complexes et multiples : à l’origine, il s’agirait d’une image en chromolithographie d’une charmeuse de serpents qui aurait été produite en Europe du Nord – ce qui explique que la figure féminine tienne en mains deux reptiles.

Géographie des traversées

La notion de traversée induit un déplacement, qui peut être physique ou mental. Dans les deux cas, un mouvement est à l’oeuvre. La traversée marque un temps suspendu, un entre-temps, un temps long, étiré, qui permet l’émergence d’un nouveau statut.
Les oeuvres présentées dans cette dernière partie de l’exposition invitent le visiteur au voyage et à faire perdurer celui qu’il a entamé dès le début de l’exposition, en découvrant l’eau à travers ses représentations et usages selon les cultures. Ici se côtoient des pirogues océaniennes, des cartes maritimes traditionnelles ou plus contemporaines, ou encore les questions migratoires et les drames humains qu’elles engendrent.


Du face-à-face entre les oeuvres traditionnelles océaniennes et celles des artistes contemporains comme Cristina Escobar et Mehdi Medacci émerge également une faille. Là où les oeuvres du Pacifique évoquent une profonde connexion aux éléments et à l’eau en particulier, les oeuvres
contemporaines interrogent la violence de la rupture entre les hommes et leur environnement, autant intérieur qu’extérieur. La traversée porte alors la balafre de l’arrachement, du déracinement ; elle est comme suspendue entre l’eau et le ciel.

Conclusion

Petits et grands, peuvent s’amuser sur la terrasse extérieure à remonter les courants, mais attention à ne point s’y perdre !
Muh-he-kun-ne-tuk ?!
Incantation, dieux aztèque, spécialité culinaire… mais que nous dit ce curieux nom ? Dans la culture amérindienne, Muh-he-kun-ne-tuk signifie « le fleuve qui coule dans les deux sens ». C’est un jeu de parcours intuitif proposé par le Studio Anne Denastas & Jean Wollenschneider qui invite à traverser le temps et les cultures, à se remémorer les forces symboliques et philosophiques de l’eau.

Artistes de la collection de la Fondation François Schneider

Nour Awada, Guillaume Barth, Benoît Billotte, Mathieu Bonardet, Jessie Brennan, Julie Chaffort, Yves Chaudouët, Edouard Decam, Asieh Dehghani, Rebecca Digne, Cristina Escobar, Sara Ferrer, Antoine Gonin, Elizaveta Konovalova, Mathilde Lavenne, Olivier Leroi, Claire Malrieux, Mehdi Meddaci, Camille Michel, Gustavo Millon, Hélène Mugot, Benoît Pype, Paul Souviron, Wiktoria Wojciechowska.

Informations

Commissariat général
Marie Terrieux, directrice de la Fondation François Schneider
Commissariat associé
Constance de Monbrison, responsable des collections Insulinde
(musée du quai Branly – Jacques Chirac)
Aurélien Gaborit, responsable des collections Afrique
(musée du quai Branly – Jacques Chirac)
et responsable du Pavillon des Sessions (musée du Louvre)
Scénographie
Olivia Berthon, Studio Vaste

Fondation François Schneider
27 rue de la première armée
68700 Wattwiller (Haut Rhin)
fondationfrançoisschneider.org

Pratique

Ouvert du mercredi au dimanche de 11 h à 18 h

Sommaire du mois d’avril 2021

Fondation Beyeler, terrasse de la Villa Berower

Calendrier du déconfinement du 29 avril 2021

Et la Covid est toujours là !!!

24 avril 2021 : Life – OLAFUR ELIASSON à la Fondation Beyeler
23 avril 2021 : « Faces » d’Anne-Sophie Tschiegg
20 avril 2021 : LENZ AU MUSÉE
17 avril 2021 : Anne-Catherine Goetz
11 avril 2021 : Donner son sang au musée !
9 avril 2021 : Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat
7 avril 2021 : La Fondation Beyeler et Nordstern Basel présentent Dixon x Transmoderna
4 avril 2021 : Joyeuses Pâques
1 avril 2021 : Philippe GELUCK, Le Chat à Matignon

La Fondation Beyeler et Nordstern Basel présentent Dixon x Transmoderna

En collaboration avec l’équipe de Transmoderna, la Fondation Beyeler accueille Dixon, l’un des plus grands noms de la scène électronique, pour une session de mix unique lors de laquelle le DJ streamera en réalité virtuelle dans les locaux du musée. Cet ambitieux projet audiovisuel a été diffusé le 31 mars à 20 heures en partenariat avec la plateforme musicale Beatport et de Denon DJ.


Vidéo Planifié pour le 7 avr. 2021

Dixon

Dixon a choisi comme point de départ de cette expérience virtuelle l’architecture ainsi que le parc du musée, qui ont été, à cette fin, modélisés en 3D. Il prend la forme d’un avatar aux traits hyperréalistes et mixe un set exclusif d’une heure. Tout spécialement pour cette performance, Transmoderna a sélectionné une série d’œuvres issues de la collection de la Fondation qui apparaîtront aux côtés de l’avatar dans les salles d’exposition pendant le set – il s’agit, entre autres, de photographies de Wolfgang Tillmans, de sculptures de Auguste Rodin et de peintures de Paul Klee.

Des travaux d’artistes numériques renommés viennent, en outre, s’ajouter à ces œuvres d’art. Pour la réalisation de ce projet, Transmoderna a collaboré pour la première fois avec Sofia Crespo, artiste neuronale, Sabrina Ratté, artiste multimédia, et Feileacan McCormick, artiste génératif. Pendant la session de mix, les œuvres d’art ainsi que l’architecture du bâtiment sont modifiés grâce aux effets spéciaux assistés par intelligence artificielle et se transforment en une œuvre d’art totale hyperréaliste.

La musique

La musique influence aussi cette transformation. Contrairement aux performances dans une salle de club, les musiques choisies par l’avatar de Dixon transforment les salles d’exposition virtuelles grâce à des effets audio-réactifs – scindements, déplacements et inversions complètes des espaces virtuels du musée. Un titre en particulier illustre bien cette transformation :
il s’agit de « Can’t escape into space » de Wolfgang Tillmans, qui est présenté avant la sortie de l’album qui l’accompagne.


Le stream est filmé par Aaron Jablonski, artiste numérique, et réalisé entièrement sur Unity, un moteur de jeu multiplateforme permettant d’obtenir des visuels hyperréalistes extrêmement avancés. La cabine DJ Denon de l’avatar de Dixon a été créée spécialement pour cette session par l’architecte Timur Novikov.

Dixon x Transmoderna se déroule dans le cadre d’art.set, un programme de la Fondation Beyeler réalisé en collaboration avec Nordstern, discothèque bâloise spécialisée dans la musique électronique et qui présente, dans un contexte artistique, des musiciens électroniques internationaux en direct ou en ligne.

Session de mix virtuelle
Mercredi 31 mars, 20 heures UTC+1
Beatport Youtube / Twitch / Facebook Fondation Beyeler Youtube / Facebook Nordstern Basel Facebook
Transmoderna Facebook
Dixon Facebook
Denon DJ Facebook

Dixon et Transmoderna
Transmoderna est un collectif d’artistes et de créateurs de contenus numériques ; ensemble, ils ont développé l’idée d’un club virtuel. Transmoderna existe depuis 2019 et compte, outre son fondateur Steffen Berkhahn (alias Dixon), Ana Ofak, théoricienne des médias et directrice créative, Timur Novikov, architecte, et Aaron Jablonski, artiste numérique.

Intervenants : Dixon (DJ / Chef de production), Ana Ofak (Transmoderna / Directrice créative, curatrice), Timur Novikov (Transmoderna / Directeur visuel, curateur), Aaron Jablonski (Transmoderna / Directeur technique), Sofia Crespo (Transmoderna / Art neuronal), Sabrina Ratté (Transmoderna / Multimédia), Feileacan McCormick (Transmoderna / Art génératif), Alan Ixba (Transmoderna / Assistance technique), Carlos Minozzi (Transmoderna / Vidéographie), Tim Deussen Studio (Modélisation 3D), Mimic Productions (Production de personnages numériques / Capture d’images), Rania Kim (Productrice), Sandira Blas (RP), Franka Marlene Foth (Chorégraphie), Rauke Lea Hollender (Transmoderna / Réseaux sociaux)

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours de 10h00 à 18h00, et le mercredi jusqu’à 20h00.

Sommaire du mois de février 2021

Photo Robert Cahen

21 février 2021 : Noir & Blanc : une esthétique de la photographie
17 février 2021 : Le noir insondable, ultime – Pierre Soulages,
13 février 2021 : ORLINDA GALLERY
07 février 2021 : Gustave Doré, Illustrateur, caricaturiste, peintre, graveur et sculpteur français.
04 février 2021 : La Fondation Beyeler a rouvert ses portes au public
02 février 2021 : La Chandeleur

La Fondation Beyeler a rouvert ses portes au public

La Fondation Beyeler a rouvert ses portes au public – par le truchement du jeu Nintendo Switch « Animal Crossing: New Horizons ». L’idée de reconstruire le musée en ligne est née au sein de l’ART LAB, projet participatif d’éducation artistique de la Fondation Beyeler.


Pendant l’actuelle fermeture temporaire du musée dans le cadre des mesures prises par les autorités pour endiguer l’épidémie du Covid 19, la Fondation Beyeler a rendu accessible en ligne l’un de ses chefs-d’oeuvre: il s’agit du bâtiment même du musée, icône architecturale conçue par Renzo Piano.
La décision de ce projet de construction numérique a été prise par les participant·e·s de l’ART LAB: après avoir jonglé avec plusieurs idées, ils·elles ont fini par développer ce projet d’expérience virtuelle du musée, qui permettra ils·elles l’espèrent d’inspirer à d’autres jeunes un enthousiasme pour l’art.
Les jeunes passionné·e·s d’art ont été accompagné·e·s dans leur projet par des éducateurs·rices artistiques de la Fondation Beyeler et par l’experte en jeux vidéo Tonja van Rooij.

Les joueurs

Les joueurs·ses du jeu Nintendo Switch « Animal Crossing: New Horizons » peuvent désormais arpenter de manière numérique les espaces exceptionnels du musée à Riehen aux abords de Bâle, admirer des oeuvres légendaires de la Collection Beyeler, et découvrir le trésor caché du musée d’art le plus visité de Suisse. Les oeuvres exposées sont celles d’artistes tels Claude Monet, Kasimir Malevitch ou Piet Mondrian mais aussi « Le Penseur » d’Auguste Rodin de l’actuelle exposition « Rodin/Arp » ainsi qu’un « Bonhomme de neige » en référence à l’oeuvre du duo d’artistes suisses Fischli/Weiss.

L’avatar

L’avatar du musée est costumé en abeille enjouée et ce n’est pas une coïncidence. Le patronyme des fondateurs du musée et célèbres collectionneurs Ernst et Hildy Beyeler dérive du mot « apiculteur ». On peut dire que l’art était leur miel. Nichée dans l’écrin de verdure du Riehen natal d’Ernst Beyeler, la Fondation Beyeler offre une combinaison unique d’art, de nature et d’architecture, qui rend chaque visite spéciale.

L’actualité

Ces derniers temps cependant, avec la fermeture de la plupart des lieux et des restrictions strictes pesant sur les voyages et les déplacements, le privilège d’une visite à la Fondation Beyeler a été réservé à quelques heureux·ses élu·e·s ayant la chance de vivre à proximité. Et actuellement, personne ne peut en profiter. Mais comme nous le savons, de la nécessité naît l’invention. Par ses canaux numériques, la Fondation Beyeler a trouvé de nouvelles manières d’aller à la rencontre des gens et de transposer les expériences artistiques directement dans leurs salons – avec des visites guidées en live, des ateliers en ligne, des moments de rap, de comédie ou de méditation filmés dans le musée vide avec pour inspiration les expositions en cours.

Animal Crossing

La présence de la Fondation Beyeler dans l’univers de « Animal Crossing » ajoute désormais une nouvelle dimension à son activité numérique. Elle fait revivre l’idée du musée en tant que lieu potentiel de calme et de réflexion.
Dans l’univers de « Animal Crossing », nous trouvons une réponse au désir de décélération qui grandit face à l’accélération incessante de notre époque tant dans le monde virtuel que réel. Nous y trouvons paix et repos, et nous nous y retrouvons les uns les autres autour de notre socle commun.
Pour la Fondation Beyeler, ce socle est la passion pour l’art, qu’elle souhaite partager avec autant de personnes que possible. Dans les moments difficiles, il est particulièrement bon de se rappeler à quel point l’art peut être stimulant et fascinant.

Informations pratiques

Pour visiter la Fondation Beyeler dans le jeu « Animal Crossing », les joueurs·ses peuvent saisir le code DA-8144-8773-0219 qui les transportera vers la “Beyeler Island” dans leur sommeil virtuel pour se promener dans les espaces intérieurs et extérieurs du musée.

Concours

Pour célébrer l’ouverture du musée dans « Animal Crossing », remportez l’une de trois consoles Nintendo Switch avec « Animal Crossing: New Horizons » offertes par la Fondation Beyeler. Modalités de participation disponibles sur les comptes de réseaux sociaux du musée.


À propos de l’ART LAB

Au fil de plusieurs mois, les participant·e·s de l’ART LAB développent leur propre projet d’éducation artistique visant à inspirer à d’autres jeunes un enthousiasme pour l’art. Le programme comprend des visites d’expositions et des échanges avec les équipes de la Fondation Beyeler. Les participant·e·s de l’ART LAB sont encouragé·e·s à faire preuve d’initiative et à se familiariser avec les méthodes de travail artistiques et les processus créatifs.
Les jeunes passionné·e·s d’art sont accompagné·e·s dans leur projet par des éducateurs·rices artistiques de la Fondation Beyeler. Les participant·e·s de l’ART LAB peuvent demeurer actifs·ves au sein de projets des ancien·n·e·s de l’ART LAB, maintenant ainsi le lien avec la Fondation Beyeler sur le long terme. La participation est gratuite, limitée à 15 personnes et possible de 15 à 25 ans.
La prochaine édition de l’ART LAB débutera au printemps 2021.
Pour en savoir plus:
https://www.fondationbeyeler.ch/fr/vermittlung/young/art-lab


Mention spéciale:

Le projet doit beaucoup à Tonja van Rooij pour ses précieux consArt Lab bénéficie du généreux soutien de Max Kohler Stiftung.

Images: illustrations et photos de Pati Grabowicz

Informations complémentaires:
www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
Le musée est actuellement fermé jusqu’au 28 février 2021