Sommaire du mois de juin 2021

                              Mulhouse juin 2021

23 juin 2021 : « Suān Tian Kŭ Là » 酸甜 苦辣
17 juin 2021 : Yan Pei-Ming – Au nom du père
15 juin 2021 : Le château de Versailles et le Grand Palais
de chez soi, comme si on y était

10 juin 2021 : Kara Walker
08 juin 2021 : motoco, l’insolite au quotidien !
05 juin 2021 : Les territoires de l’eau

Les territoires de l’eau

Muh-he-kun-ne-tuk
Studio Anne Denastas & Jean Wollenschneider

Jusqu’au 26 septembre 2021
Une exposition co-produite par la Fondation François Schneider et le
musée du quai Branly – Jacques Chirac
Un dialogue entre le fonds d’art contemporain de la Fondation François Schneider et la collection d’objets extra-européens du musée du quai Branly – Jacques Chirac pour mettre en lumière l’universalité du thème de l’eau
Plus de 120 oeuvres et objets d’artistes, créateurs et artisans plongeant
dans les siècles, les matériaux et les représentations de l’eau sur les 5
continents.

Pirogue
Archipel des Tuamotu, Polynésie française
Début du 20e siècle
Bois, fibres végétales
© musée du quai Branly – Jacques Chirac,

Statuette féminine.
Idoma, Nigéria, région de la Bénoué.
© musée du quai Branly – Jacques Chirac,
photo Patrick Gries

L’exposition les territoires de l’eau met en résonance des œuvres et objets des collections du musée du quai Branly – Jacques Chirac avec une sélection des œuvres de la Fondation François Schneider, fonds d’art contemporain constitué depuis 2011 sur la question de l’eau. Le concours Talents Contemporains récompense 7 lauréats de toutes disciplines et nationalités confondues. Vidéos, photographies, dessins, installations, œuvres numériques, sculptures de verre soufflé constituent un ensemble de pièces racontant l’eau sous toutes ses formes. La traversée de la Méditerranée, des moutons à la dérive, une odyssée sur les fjords norvégiens, l’étain et l’eau en fusion, des rituels contemporains, des interrogations sur la pêche de masse, les barrages, la mécanique de l’eau, une planète réinventée… sont les thèmes et sujets variés des artistes contemporains lauréats du concours. Ces histoires d’eau méritent une mise en perspective avec des œuvres extra-européennes, mettant en lumière l’universalité du sujet. Les exceptionnelles pièces du musée du quai Branly – Jacques Chirac offrent ainsi la possibilité de créer un parcours inédit invitant le visiteur à une plongée dans les matières, les siècles et les représentations liées à l’eau.
Depuis des millénaires, les artistes, créateurs, artisans ont pu être fascinés par ce sujet et l’on observe ainsi des résurgences et liens iconographiques importants entre toutes les périodes. Quels que soient leurs statuts, objets
de la vie quotidienne, objets sacrés ou oeuvres d’art contemporain, toutes ces oeuvres témoignent des liens tissés par les hommes avec la source première
de la vie.
Le parcours de l’exposition permet de naviguer dans 5 grandes sections : la fabrique des techniques et du paysage, le quotidien de l’eau, imaginaires liquides, territoires du sacré et géographie des traversées.

L’exposition se divise donc en cinq chapitres dans lesquels oeuvres d’art contemporaines et oeuvres d’art extra-occidentales se côtoient pour raconter des histoires d’eau. Les associations d’oeuvres faites dans l’exposition sont tout aussi bien intellectuelles et thématiques que formelles et esthétiques.

La fabrique des techniques et du paysage

Nasses, hameçons & photographies d’Antoine Gonin et Edouard Decam
Différentes nasses provenant de divers lieux dans le monde (Océanie, Afrique, Asie), sont ici présentées comme sur le lit d’une rivière. Les nasses ont été soclées de telle manière qu’on a l’impression que les poissons ou autres animaux aquatiques vont y pénétrer pour s’y faire piéger.
En effet, les nasses comme les hameçons servent à attraper les poissons, c’est donc un outil pour l’homme pour se nourrir. La fabrication de ses nasses requiert d’un réel savoir-faire. Elles sont posées dans le courant ou aux marées, avec des appâts, afin d’attirer les poissons.

Les hameçons présentés dans plusieurs vitrines dans cette salle proviennent également de différentes régions du monde et figurent quant à eux parmi les objets les plus anciens retrouvés en contexte archéologique. Ils étaient associés à des lignes, des cannes, des flotteurs, des lests et munis de leurres. Ils sont
adaptés à la pêche en eaux profondes ou en surface. Les matériaux précieux (os, écaille de tortue, nacre, le coquillage haliotis) en faisaient des objets de
valeur qui étaient échangés et transmis dans les familles.

Les êtres qui peuplent l’eau inspirent de tout temps. Grâce à cet aquarium géant reconstitué dans la grande halle de la Fondation, les visiteurs peuvent voir de quelles manières dans certaines cultures les masques en formes de poissons, requins, etc. sont utilisés pour personnifier des esprits aquatiques tout en plongeant ensuite dans les abysses et l’univers féérique de l’artiste Yves Chaudouët. Seule une petite partie de la pièce est ici présentée dans un aquarium mis en parallèle avec des masques cimiers et autres créatures directement inspirées du monde aquatique.

Les Inuits sont un groupe de peuples autochtones, partageant des similitudes culturelles et une origine ethnique commune, vivant dans les régions arctiques de l’Amérique du Nord, au Groenland, au Canada et aux États-Unis. Ils utilisent de nombreuses techniques artisanales pour vivre dans leur environnement
parfois hostile. Le phoque leur fournit l’essentiel de leur alimentation et de leur culture matérielle. De l’animal rien ne se perd. En plus de donner la viande, la graisse et le sang pour la nourriture, il fournit la fourrure des vêtements,
la toiture des habitations, le revêtement des kayaks et la graisse des lampes.
Le manteau d’enfant, présenté ici, et datant du début du 20ème siècle a également été réalisé en intestin de phoque ce qui le rend totalement
imperméable.

Le quotidien de l’eau

L’eau est un élément majeur du quotidien des hommes, parce que nécessaire pour boire, arroser les cultures et abreuver les animaux, l’eau délimite un territoire de vie. Toutes les communautés humaines se sont constituées, à l’origine, autour d’un point d’eau. Et plus tard, en zone rurale comme en zone urbaine la présence de l’eau a un impact considérable dans les vies des individus, au quotidien.
L’eau, en arabe mā’, occupe une place prépondérante dans le monde arabo-musulman. Elle est l’élément culturel majeur de la civilisation islamique. Evoquée dans 44 versets du Coran, qui en fait la source même de toute vie, l’eau joue également un rôle essentiel dans le rite islamique.
L’eau est en effet nécessaire cinq fois par jour pour les ablutions servant à purifier le corps de tout musulman qui s’apprête à accomplir la prière.
L’eau rare, qu’il ne faut pas gâcher est une des préoccupations d’Asieh Deghani qui travaille sur l’espace intime, la dimension précieuse de l’eau, ce qui va dans le même sens que les objets du hammam.

Anahita, The Eros of Community est une série de vidéos, composée de séquences prises le long du Zayanderud, le plus grand fleuve du plateau central de l’Iran en voie d’assèchement, et du pont Siosepol qui le surplombe comme point de rendez-vous de l’eau et de la communauté. Anahita est le nom en
ancien perse de la déesse de l’eau, associée à la fertilité et à la sagesse.
Asieh Dehghani explore les façons dont la géopolitique, la religion et la culture de son pays ont sans cesse formé l’identité iranienne.
L’eau étant un fondement spirituel et matériel de la communauté iranienne – a toujours réuni les habitants des pays secs du Moyen-Orient, comme l’Iran.

Imaginaire liquide

L’eau est aussi source d’imaginaire pour les artistes. Les formes de l’eau en mouvement, la pluie, la silhouette des vagues sont successivement représentées dans cette section avec la peinture (aborigène, Australie), par la
broderie (robe et veste, Chine),

de manière numérique (Waterscape, Claire Malrieux) ou thermoformées sur du plexiglas (Holding the sea, Paul Souviron).
Ces représentations de l’eau font appel à l’imaginaire et permettent à l’esprit de divaguer, ils ont également des significations différentes en fonction des cultures et du sens que leur donnent les artistes. Une partie des
oeuvres contemporaines bien que présentant des formes parfois similaires aux ornements que l’on retrouve sur les tissus ou la peinture aborigène traitent également des questions environnementales de manière sousjacentes
comme l’oeuvre de Waterscape de Claire Malrieux.

Territoires du sacrées

L’eau accompagne la naissance de la vie. Qu’elle soit liquide, gazeuse, ou solide, vivante ou dotée de mémoire, sur le plan symbolique, elle remonte à la source du sacré, établissant un lien entre celui-ci et les créatures qui peuplent le monde. Les hommes de tous les continents n’ont cessé de diriger leurs
invocations pour que le miracle du vivant advienne, générant croissance et abondance.
Cette quatrième partie de l’exposition s’intéresse au lien entre eau et sacrée. Différents objets et masques utilisés pour les dévotions sont ainsi présentés en parallèle de mythologies plus contemporaines. On y retrouve donc des masques utilisés lors de divers rituels, certains objets qui ont des fonctions de
dévotions pour l’appel à la pluie, la fertilité et d’autres qui ont même un potentiel « magique ».


Le cimier Ciwara apparait au moment des semailles, juste avant la saison des
pluies lors de rituels liés à la pluie et à la fécondité.
Ciwara est le nom de la créature qui, dans le mythe d’origine des bambaras du
Mali, apprit aux hommes à cultiver la terre.

L’image de Mami Wata (déformation de « Mother of Water ») est très présente en Afrique centrale et occidentale. Elle figure en
esprit aquatique, capricieux et versatile, qui procure richesse et prospérité à ses adeptes les plus dévoués. Les origines de Mami Wata
sont complexes et multiples : à l’origine, il s’agirait d’une image en chromolithographie d’une charmeuse de serpents qui aurait été produite en Europe du Nord – ce qui explique que la figure féminine tienne en mains deux reptiles.

Géographie des traversées

La notion de traversée induit un déplacement, qui peut être physique ou mental. Dans les deux cas, un mouvement est à l’oeuvre. La traversée marque un temps suspendu, un entre-temps, un temps long, étiré, qui permet l’émergence d’un nouveau statut.
Les oeuvres présentées dans cette dernière partie de l’exposition invitent le visiteur au voyage et à faire perdurer celui qu’il a entamé dès le début de l’exposition, en découvrant l’eau à travers ses représentations et usages selon les cultures. Ici se côtoient des pirogues océaniennes, des cartes maritimes traditionnelles ou plus contemporaines, ou encore les questions migratoires et les drames humains qu’elles engendrent.


Du face-à-face entre les oeuvres traditionnelles océaniennes et celles des artistes contemporains comme Cristina Escobar et Mehdi Medacci émerge également une faille. Là où les oeuvres du Pacifique évoquent une profonde connexion aux éléments et à l’eau en particulier, les oeuvres
contemporaines interrogent la violence de la rupture entre les hommes et leur environnement, autant intérieur qu’extérieur. La traversée porte alors la balafre de l’arrachement, du déracinement ; elle est comme suspendue entre l’eau et le ciel.

Conclusion

Petits et grands, peuvent s’amuser sur la terrasse extérieure à remonter les courants, mais attention à ne point s’y perdre !
Muh-he-kun-ne-tuk ?!
Incantation, dieux aztèque, spécialité culinaire… mais que nous dit ce curieux nom ? Dans la culture amérindienne, Muh-he-kun-ne-tuk signifie « le fleuve qui coule dans les deux sens ». C’est un jeu de parcours intuitif proposé par le Studio Anne Denastas & Jean Wollenschneider qui invite à traverser le temps et les cultures, à se remémorer les forces symboliques et philosophiques de l’eau.

Artistes de la collection de la Fondation François Schneider

Nour Awada, Guillaume Barth, Benoît Billotte, Mathieu Bonardet, Jessie Brennan, Julie Chaffort, Yves Chaudouët, Edouard Decam, Asieh Dehghani, Rebecca Digne, Cristina Escobar, Sara Ferrer, Antoine Gonin, Elizaveta Konovalova, Mathilde Lavenne, Olivier Leroi, Claire Malrieux, Mehdi Meddaci, Camille Michel, Gustavo Millon, Hélène Mugot, Benoît Pype, Paul Souviron, Wiktoria Wojciechowska.

Informations

Commissariat général
Marie Terrieux, directrice de la Fondation François Schneider
Commissariat associé
Constance de Monbrison, responsable des collections Insulinde
(musée du quai Branly – Jacques Chirac)
Aurélien Gaborit, responsable des collections Afrique
(musée du quai Branly – Jacques Chirac)
et responsable du Pavillon des Sessions (musée du Louvre)
Scénographie
Olivia Berthon, Studio Vaste

Fondation François Schneider
27 rue de la première armée
68700 Wattwiller (Haut Rhin)
fondationfrançoisschneider.org

Pratique

Ouvert du mercredi au dimanche de 11 h à 18 h

Sommaire du mois d’avril 2021

Fondation Beyeler, terrasse de la Villa Berower

Calendrier du déconfinement du 29 avril 2021

Et la Covid est toujours là !!!

24 avril 2021 : Life – OLAFUR ELIASSON à la Fondation Beyeler
23 avril 2021 : « Faces » d’Anne-Sophie Tschiegg
20 avril 2021 : LENZ AU MUSÉE
17 avril 2021 : Anne-Catherine Goetz
11 avril 2021 : Donner son sang au musée !
9 avril 2021 : Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat
7 avril 2021 : La Fondation Beyeler et Nordstern Basel présentent Dixon x Transmoderna
4 avril 2021 : Joyeuses Pâques
1 avril 2021 : Philippe GELUCK, Le Chat à Matignon

La Fondation Beyeler et Nordstern Basel présentent Dixon x Transmoderna

En collaboration avec l’équipe de Transmoderna, la Fondation Beyeler accueille Dixon, l’un des plus grands noms de la scène électronique, pour une session de mix unique lors de laquelle le DJ streamera en réalité virtuelle dans les locaux du musée. Cet ambitieux projet audiovisuel a été diffusé le 31 mars à 20 heures en partenariat avec la plateforme musicale Beatport et de Denon DJ.


Vidéo Planifié pour le 7 avr. 2021

Dixon

Dixon a choisi comme point de départ de cette expérience virtuelle l’architecture ainsi que le parc du musée, qui ont été, à cette fin, modélisés en 3D. Il prend la forme d’un avatar aux traits hyperréalistes et mixe un set exclusif d’une heure. Tout spécialement pour cette performance, Transmoderna a sélectionné une série d’œuvres issues de la collection de la Fondation qui apparaîtront aux côtés de l’avatar dans les salles d’exposition pendant le set – il s’agit, entre autres, de photographies de Wolfgang Tillmans, de sculptures de Auguste Rodin et de peintures de Paul Klee.

Des travaux d’artistes numériques renommés viennent, en outre, s’ajouter à ces œuvres d’art. Pour la réalisation de ce projet, Transmoderna a collaboré pour la première fois avec Sofia Crespo, artiste neuronale, Sabrina Ratté, artiste multimédia, et Feileacan McCormick, artiste génératif. Pendant la session de mix, les œuvres d’art ainsi que l’architecture du bâtiment sont modifiés grâce aux effets spéciaux assistés par intelligence artificielle et se transforment en une œuvre d’art totale hyperréaliste.

La musique

La musique influence aussi cette transformation. Contrairement aux performances dans une salle de club, les musiques choisies par l’avatar de Dixon transforment les salles d’exposition virtuelles grâce à des effets audio-réactifs – scindements, déplacements et inversions complètes des espaces virtuels du musée. Un titre en particulier illustre bien cette transformation :
il s’agit de « Can’t escape into space » de Wolfgang Tillmans, qui est présenté avant la sortie de l’album qui l’accompagne.


Le stream est filmé par Aaron Jablonski, artiste numérique, et réalisé entièrement sur Unity, un moteur de jeu multiplateforme permettant d’obtenir des visuels hyperréalistes extrêmement avancés. La cabine DJ Denon de l’avatar de Dixon a été créée spécialement pour cette session par l’architecte Timur Novikov.

Dixon x Transmoderna se déroule dans le cadre d’art.set, un programme de la Fondation Beyeler réalisé en collaboration avec Nordstern, discothèque bâloise spécialisée dans la musique électronique et qui présente, dans un contexte artistique, des musiciens électroniques internationaux en direct ou en ligne.

Session de mix virtuelle
Mercredi 31 mars, 20 heures UTC+1
Beatport Youtube / Twitch / Facebook Fondation Beyeler Youtube / Facebook Nordstern Basel Facebook
Transmoderna Facebook
Dixon Facebook
Denon DJ Facebook

Dixon et Transmoderna
Transmoderna est un collectif d’artistes et de créateurs de contenus numériques ; ensemble, ils ont développé l’idée d’un club virtuel. Transmoderna existe depuis 2019 et compte, outre son fondateur Steffen Berkhahn (alias Dixon), Ana Ofak, théoricienne des médias et directrice créative, Timur Novikov, architecte, et Aaron Jablonski, artiste numérique.

Intervenants : Dixon (DJ / Chef de production), Ana Ofak (Transmoderna / Directrice créative, curatrice), Timur Novikov (Transmoderna / Directeur visuel, curateur), Aaron Jablonski (Transmoderna / Directeur technique), Sofia Crespo (Transmoderna / Art neuronal), Sabrina Ratté (Transmoderna / Multimédia), Feileacan McCormick (Transmoderna / Art génératif), Alan Ixba (Transmoderna / Assistance technique), Carlos Minozzi (Transmoderna / Vidéographie), Tim Deussen Studio (Modélisation 3D), Mimic Productions (Production de personnages numériques / Capture d’images), Rania Kim (Productrice), Sandira Blas (RP), Franka Marlene Foth (Chorégraphie), Rauke Lea Hollender (Transmoderna / Réseaux sociaux)

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours de 10h00 à 18h00, et le mercredi jusqu’à 20h00.

Sommaire du mois de février 2021

Photo Robert Cahen

21 février 2021 : Noir & Blanc : une esthétique de la photographie
17 février 2021 : Le noir insondable, ultime – Pierre Soulages,
13 février 2021 : ORLINDA GALLERY
07 février 2021 : Gustave Doré, Illustrateur, caricaturiste, peintre, graveur et sculpteur français.
04 février 2021 : La Fondation Beyeler a rouvert ses portes au public
02 février 2021 : La Chandeleur

La Fondation Beyeler a rouvert ses portes au public

La Fondation Beyeler a rouvert ses portes au public – par le truchement du jeu Nintendo Switch « Animal Crossing: New Horizons ». L’idée de reconstruire le musée en ligne est née au sein de l’ART LAB, projet participatif d’éducation artistique de la Fondation Beyeler.


Pendant l’actuelle fermeture temporaire du musée dans le cadre des mesures prises par les autorités pour endiguer l’épidémie du Covid 19, la Fondation Beyeler a rendu accessible en ligne l’un de ses chefs-d’oeuvre: il s’agit du bâtiment même du musée, icône architecturale conçue par Renzo Piano.
La décision de ce projet de construction numérique a été prise par les participant·e·s de l’ART LAB: après avoir jonglé avec plusieurs idées, ils·elles ont fini par développer ce projet d’expérience virtuelle du musée, qui permettra ils·elles l’espèrent d’inspirer à d’autres jeunes un enthousiasme pour l’art.
Les jeunes passionné·e·s d’art ont été accompagné·e·s dans leur projet par des éducateurs·rices artistiques de la Fondation Beyeler et par l’experte en jeux vidéo Tonja van Rooij.

Les joueurs

Les joueurs·ses du jeu Nintendo Switch « Animal Crossing: New Horizons » peuvent désormais arpenter de manière numérique les espaces exceptionnels du musée à Riehen aux abords de Bâle, admirer des oeuvres légendaires de la Collection Beyeler, et découvrir le trésor caché du musée d’art le plus visité de Suisse. Les oeuvres exposées sont celles d’artistes tels Claude Monet, Kasimir Malevitch ou Piet Mondrian mais aussi « Le Penseur » d’Auguste Rodin de l’actuelle exposition « Rodin/Arp » ainsi qu’un « Bonhomme de neige » en référence à l’oeuvre du duo d’artistes suisses Fischli/Weiss.

L’avatar

L’avatar du musée est costumé en abeille enjouée et ce n’est pas une coïncidence. Le patronyme des fondateurs du musée et célèbres collectionneurs Ernst et Hildy Beyeler dérive du mot « apiculteur ». On peut dire que l’art était leur miel. Nichée dans l’écrin de verdure du Riehen natal d’Ernst Beyeler, la Fondation Beyeler offre une combinaison unique d’art, de nature et d’architecture, qui rend chaque visite spéciale.

L’actualité

Ces derniers temps cependant, avec la fermeture de la plupart des lieux et des restrictions strictes pesant sur les voyages et les déplacements, le privilège d’une visite à la Fondation Beyeler a été réservé à quelques heureux·ses élu·e·s ayant la chance de vivre à proximité. Et actuellement, personne ne peut en profiter. Mais comme nous le savons, de la nécessité naît l’invention. Par ses canaux numériques, la Fondation Beyeler a trouvé de nouvelles manières d’aller à la rencontre des gens et de transposer les expériences artistiques directement dans leurs salons – avec des visites guidées en live, des ateliers en ligne, des moments de rap, de comédie ou de méditation filmés dans le musée vide avec pour inspiration les expositions en cours.

Animal Crossing

La présence de la Fondation Beyeler dans l’univers de « Animal Crossing » ajoute désormais une nouvelle dimension à son activité numérique. Elle fait revivre l’idée du musée en tant que lieu potentiel de calme et de réflexion.
Dans l’univers de « Animal Crossing », nous trouvons une réponse au désir de décélération qui grandit face à l’accélération incessante de notre époque tant dans le monde virtuel que réel. Nous y trouvons paix et repos, et nous nous y retrouvons les uns les autres autour de notre socle commun.
Pour la Fondation Beyeler, ce socle est la passion pour l’art, qu’elle souhaite partager avec autant de personnes que possible. Dans les moments difficiles, il est particulièrement bon de se rappeler à quel point l’art peut être stimulant et fascinant.

Informations pratiques

Pour visiter la Fondation Beyeler dans le jeu « Animal Crossing », les joueurs·ses peuvent saisir le code DA-8144-8773-0219 qui les transportera vers la “Beyeler Island” dans leur sommeil virtuel pour se promener dans les espaces intérieurs et extérieurs du musée.

Concours

Pour célébrer l’ouverture du musée dans « Animal Crossing », remportez l’une de trois consoles Nintendo Switch avec « Animal Crossing: New Horizons » offertes par la Fondation Beyeler. Modalités de participation disponibles sur les comptes de réseaux sociaux du musée.


À propos de l’ART LAB

Au fil de plusieurs mois, les participant·e·s de l’ART LAB développent leur propre projet d’éducation artistique visant à inspirer à d’autres jeunes un enthousiasme pour l’art. Le programme comprend des visites d’expositions et des échanges avec les équipes de la Fondation Beyeler. Les participant·e·s de l’ART LAB sont encouragé·e·s à faire preuve d’initiative et à se familiariser avec les méthodes de travail artistiques et les processus créatifs.
Les jeunes passionné·e·s d’art sont accompagné·e·s dans leur projet par des éducateurs·rices artistiques de la Fondation Beyeler. Les participant·e·s de l’ART LAB peuvent demeurer actifs·ves au sein de projets des ancien·n·e·s de l’ART LAB, maintenant ainsi le lien avec la Fondation Beyeler sur le long terme. La participation est gratuite, limitée à 15 personnes et possible de 15 à 25 ans.
La prochaine édition de l’ART LAB débutera au printemps 2021.
Pour en savoir plus:
https://www.fondationbeyeler.ch/fr/vermittlung/young/art-lab


Mention spéciale:

Le projet doit beaucoup à Tonja van Rooij pour ses précieux consArt Lab bénéficie du généreux soutien de Max Kohler Stiftung.

Images: illustrations et photos de Pati Grabowicz

Informations complémentaires:
www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
Le musée est actuellement fermé jusqu’au 28 février 2021

Sommaire du mois de décembre 2020

Rodin, le Baiser 1889-98, bronze, collection de la Fondation Pierre Gianadda
®photo Michèle Strauss

Je dédie cette annus horribilis 2020, à ma petite nièce Virginie Ingold,
qui est allée rejoindre son père Dominique Ingold et son cousin Pierre Bayon, parmi les anges.

« Tu es une femme en or, d’une gentillesse incroyable, malgré tout… Souriante, drôle et serviable…La vie est injuste, et comme à son habitude, elle fait toujours partir les meilleurs en premier… 🙏❤
Fait bon voyage « belle brune » »
je laisse la parole ci-dessus à l’un de ses amis, Jojo Caro Mylan Wittmer, (extrait)


 

26 décembre 2020 :  Un monde infini : Artistes chamanes, autour d’une collection de l’Himalaya
23 décembre 2020 :  Noël 2020
21 décembre 2020  :  Katja Aufleger. GONE
14 décembre 2020  :  Rodin / Arp à la Fondation Beyeler
10 décembre 2020  :  Cadeaux de Noël
08 décembre 2020 :   Jean Pierre Parlange à l’appartement
07 décembre 2020  :  Putain de Covid
05 décembre 2020  :  Rembrandt, la Pièce aux cent florins

Un monde infini : Artistes chamanes, autour d’une collection de l’Himalaya

Katharina Leutert, YEPA 2019, Ecorce d’Eucalyptus et Gouache

A la Fondation Fernet Branca jusqu’au 10 JANVIER 2021

BAE BIEN-U – GASTON DAMAG – DAMIEN DEROUBAIX – IWAJLA KLINKE – KATHARINA LEUTERT – MYRIAM MIHINDOU – SABA NIKNAM – MAREN RUBEN – SYLVIE VILLAUME

L’exposition « Un monde infini : Artistes chamanes, autour d’une collection de l’Himalaya » est la rencontre d’une collection d’objets chamaniques de l’Himalaya et d’artistes contemporains qui développent une recherche d’unité et de communion avec la nature, ou de témoignages des rites de passage.
L’exposition est donc un double voyage, celui de l’art contemporain et de découvrir le travail d’artistes dans toute leur dimension, mais aussi un voyage dans le monde chamanique. Celui des symboles, des représentations, d’une vision du monde spirituelle où le quotidien doit être protégé pour faire en sorte que la vie physique, matérielle et sociale se passe du mieux possible. Une quête de la paix collective qui se transcende dans la communion d’un tout avec les esprits et la nature.
Ce jeu de protection du monde nous impose un regard ouvert d’anthropologue sur ces formes et ces expressions liées aux rites. Ce même regard est porté sur notre monde par des artistes afin de dégager des émotions, nous faire partager des interrogations communes.
Pierre-Jean Sugier, directeur de la Fondation Fernet-Branca

Je m’étais réjouis de suivre la visite guidée et la conférence proposées par la fondation, car j’ignorai tout sur le chamanisme. La Covid en a décidé autrement, aussi je vous parlerai de ma visite en solitaire. Le musée pourra t’il proroger l’exposition ?

Les objets de la collection chamanique de Pierre Zinck, parcourent l’exposition et sont en résonance avec les oeuvres exposées. Il en va de même pour les sculptures de Katharina Leutert. Le collectionneur nous raconte sa passion dans une vidéo située au RDC de la fondation.

Le parcours de l’exposition

Dès la première salle, l’intrigue démarre à la vue des statues protectrices et des photos mystérieuses de Bae Bien-U qui surgissent dans le white cube.

Bae Bien-U

Né en 1950 en Corée du Sud, Bae Bien-U est photographe depuis maintenant une quarantaine d’années. De renommée Internationale, il est présent dans les grandes collections Privées comme Publiques.
Bae Bien-U a réalisé plusieurs séries emblématiques sur les arbres sacrés, l’Océan et les Orums (collines volcaniques d’une île coréenne). La nature est omniprésente dans ses photographies.


De plus, la culture et les traditions coréennes ont une réelle importance dans le travail artistique de Bae Bien-U. Notamment dans la série Sonamu, où le pin y figure, arbre dominant dans la culture coréenne. Il est symbole de longévité et de par cet arbre, l’artiste en fait l’âme même du peuple coréen. Pour lui, chacun de ces arbres sont des êtres à part entière, associant harmonie et prospérité.
En contemplant les grandes photographies de Bae Bien-U, de formats panoramiques, l’artiste réussit à nous faire entrer dans les mystérieux sous-bois et paysages environnés par la brume, au caractère sacré. Il reconstruit la nature, le temps y semble suspendu, le silence s’y installe. Sans trace humaine, le spectateur entre en connexion et en harmonie avec la nature.

Sylvie Villaume

Née en 1963 à Saint-Dié des Vosges, Sylvie Villaume est une artiste pluridisciplinaire qui travaille parallèlement ou successivement dessins, couzages (oeuvres élaborées essentiellement en couture), objets et sculptures d’assemblage, ainsi que la vidéo.


Ses assemblages de « mondes » et de matériaux supposent un regard distancié, d’où naissent des formes hybrides qui suggèrent plus qu’elles n’imposent.
Elle crée des objets scéniques, spectacles transdisciplinaires ; elle y fabrique plus particulièrement les vidéos et les costumes, et s’occupe également de la mise en scène. Ses objets scéniques traduisent eux aussi cet intérêt pour l’assemblage (de vidéo, danse, costumes-objets, musique, texte) et la liberté qui en découle.


Elle écrit des textes de fiction, des récits et des échos d’expériences plastiques, parfois des chansons.
Elle a publié plusieurs ouvrages (dessins et/ou textes) aux éditions Les Lieux-Dits, l’Harmattan et l’université de Strasbourg.

Maren Ruben

D’origine allemande, Maren Ruben vit et travaille à Strasbourg depuis 1998. Sa pratique depuis vingt ans est axée sur la peinture, le dessin ainsi que l’installation. Déjà vue à l’exposition  KunstKosmos Durbach
Ses oeuvres sont l’expression d’un examen approfondi de la théorie, de la philosophie et de l’histoire de l’art et cherchent leur propre position au sein de l’art contemporain.
L’oeuvre de Maren Ruben incarne une forme de représentation abstraite de la peau protectrice, une texture organique sur laquelle se condensent les traces.
Dans les zones situées entre la membrane protectrice et les limites d’un territoire, Maren Ruben explore dans ses oeuvres l’extérieur et l’intérieur du vivant. La forme et la matière, qui semblent s’émanciper, cherchent constamment à s’étendre.

Myriam Mihindou

Myriam Mihindou est née à Libreville, Gabon en 1964. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Paris. Myriam Mihindou pratique la photographie, le dessin, la performance, la vidéo et l’installation. Mais c’est la pratique de la sculpture qui habite l’artiste, et ce depuis maintenant plus de trente ans. Elle se définie comme étant « sculpteur de l’âme ».

En effet, le corps occupe une place importante dans son travail. En forgeant les mots, elle retrace ceux qui blessent comme ceux qui guérissent. C’est ainsi qu’elle donne parole à ses oeuvres.

Saba Niknam

Saba Niknam est née en 1988 à Téhéran, aujourd’hui elle vit et travaille à Strasbourg.
« J’ai toujours éprouvé une grande passion pour la magie et la mythologie, j’aime raconter des histoires et de fait, j’admire les conteurs ; je pense que les histoires ont la capacité à sauver les âmes humaines. Malheureusement, je ne suis pas douée pour l’écriture alors je crée des images et des objets pour partager mes histoires avec les autres.

J’utilise toujours l’art comme matériau de guérison des âmes. “Montre tes blessures”, disait Joseph Beuys.
Je ne sais pas si je suis une chamane ou non, je laisse le public décider, mais je suis une conteuse à travers les images. »
nous confie Saba Niknam.
Dans cette exposition, Saba Niknam nous conte sa rencontre avec Erlik Han, le Dieu de sous la terre et de la mort dans les mythologies mongole et turque.
Un bijou s’est glissé sur support que l’oeil attentif ne peut rater,
vision de Tarvaa

Iwajla Klinke

Iwajla Klinke est photographe allemande.
Iwajla Klinke réalise de nombreux voyages, à la quête d’anciennes coutumes, de traditions. Avec son appareil photo réflexe numérique à objectif unique, et un simple drap noir, elle part à la rencontre du folklore et des différentes cultures.
Iwajla Klinke photographie des cérémonies, des moments sacrés, solennel, dans la vie quotidienne. Sont photographiés principalement des enfants et de jeunes adultes, vêtus de costumes traditionnels ou parfois des créations manufacturées, qui préservent un semblant de rituel ancien. Plongés dans un fond noir, la lumière naturelle du jour émane les modèles, faisant ressortir les multiples couleurs et détails de leurs vêtements. A travers ses photographies, Iwajla Klinke interroge le sacré.

Gaston Damag

Né en 1964 à Banaue, aux Philippines, dans une famille de longue lignée de chamanes, Gaston Damag arrive en France en 1984 (et restera dix-huit ans sans retourner aux Philippines). Gaston Damag a longtemps pratiqué la sculpture et l’installation avant de se consacrer à la peinture.


« Quand je peins ici dans mon atelier, dans mon jardin de l’île Saint-Denis, les chants accompagnent les rituels de mon pays remontent en moi. Alors je chante, je fredonne à chaque fois que je peins. »
Marquées par les couleurs et la force gestuelle, les peintures de Gaston Damag convoquent la chair et la mémoire, la matière et l’esprit. Ainsi, la création de ses peintures révèle un certain rituel.

Damien Deroubaix

Né en 1972 à Lille, Damien Deroubaix vit et travaille aujourd’hui à Meisenthal. Il a exposé dans les meilleures institutions européennes et a fait de nombreuses expositions individuelles notamment en Suisse et en Allemagne. En 2009, Damien Deroubaix a été nominé au Prix Marcel Duchamp. Aujourd’hui, ses oeuvres font partie des plus grandes collection nationales.
Damien Deroubaix a été l’hôte du MAMCS (musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg) au mois d’avril 2019. 
Circulant d’un medium à l’autre avec aisance et virtuosité technique, les thématiques de l’alchimie,  du chamanisme, du glissement vers le surnaturel, de la perméabilité des frontières entre le réel et l’onirique, sont les fils rouges de ce vaste déploiement entre clarté et obscurité.


Damien Deroubaix a une pratique artistique transdisciplinaire : il pratique la peinture à l’huile, l’aquarelle, la gravure, la tapisserie, la sculpture et encore l’installation. Sa peinture relève de l’expressionnisme et témoigne de thèmes apocalyptiques, où se projettent des images de l’histoire, de l’actualité, et s’entremêlent à la foi mythologie et folklore.

Katharina Leutert

Née en Suisse, Katharina Leutert commence sa formation à la fin des années 1970, aux Beaux-Arts de Lucerne. Après un passage remarqué dans le milieu parisien de la mode, notamment chez Emanuel Ungaro, elle s’oriente vers la sculpture. Reconnue depuis une vingtaine d’années en France et à l’étranger, l’artiste expose régulièrement en Europe. Ses oeuvres figurent dans de nombreuses collections privées, à Atlanta, Berlin, Brasilia, Dallas, Édimbourg, Londres, Montréal, New York, Paris, Salzbourg, Toronto et Zurich.

Je me sens proche, en fait, des artistes dont je dirais qu’ils sont « modestes », ceux qui n’hésitent pas à travailler dans un certain état d’abandon. Il y a dans ma langue un mot pour ça, « ohnmacht », qui ne se traduit pas, mais qui pourrait se rapprocher de l’expression « tomber dans les pommes », qui me fait elle-même penser au verbe « se perdre ». Une forme d’aveu, en somme, face à l’impossibilité de comprendre le mystère de ce monde dans lequel nous vivons.

Information pratiques

Fondation Fernet-Branca
2, rue du Ballon 68300 Saint-Louis
fondationfernet-branca.org Instagram @fernetbranca Facebook @fernetbranca68
Horaires d’ouverture 
du mercredi au dimanche de 13h à 18h
Accès :
Aéroport Bâle/Mulhouse (à 5 minutes)
SNCF
Autoroute A35
La Ville de Bâle est à 5 minutes de Saint-Louis.
Arrêt de bus « Carrefour Central / Croisée des Lys » (à 3 minutes du musée) – direction Bâle station « Schifflände »
Tarifs : Entrée : 8€ Tarif réduit : 6€ Gratuit : moins de 18 ans, enseignants, journalistes, handicapés
Museums-Pass-Musées

Snowman de Fischli/Weiss

La Fondation Beyeler célèbre l’arrivée du Snowman de Fischli/Weiss dans le Parc Berower: ce week-end, l’accès au musée est gratuit pour tous

Snowman, une sculpture des artistes suisses Fischli/Weiss, prend aujourd’hui sa place dans le Parc Berower de la Fondation Beyeler, où il passera toute une année. La sculpture Snowman représente un sympathique bonhomme de neige dans un réfrigérateur à porte vitrée. La Fondation Beyeler célèbre son arrivée avec un accès gratuit au musée pour tous·tes les samedi 28 et dimanche 29 novembre 2020.
La sculpture Snowman, nouvellement installée dans le Parc Berower, représente un bonhomme de neige, figure familière et sympathique composée de trois boules de neige superposées. Au sommet, sur la plus petite d’entre elles, deux trous marquent les yeux et un trait la bouche. Le bonhomme de neige se trouve dans un réfrigérateur à la façade transparente, qui lui permet de survivre toute l’année.
Snowman illustre la contradiction entre nature et artificialité, avec le penchant pour l’absurde si typique du travail de Fischli/Weiss. Alors même que, comme le dit Peter Fischli, un bonhomme de neige est
«une sculpture que presque tout le monde est capable de réaliser»
en roulant et en empilant simplement trois boules de neige, pour perdurer toute une année la sculpture de Fischli/Weiss est tributaire d’un dispositif technique complexe. Le contexte du bonhomme de neige dans son réfrigérateur est aujourd’hui tout autre qu’au moment de sa conception. L’image de dépendance totale à l’énergie que présente Snowman de manière si attachante acquiert une dimension nouvelle, poignante et terrifiante à la fois, au vu de la crise climatique.
Peter Fischli (*1952) et David Weiss (1946-2012) avaient initialement conçu cette oeuvre en 1989/90 dans le cadre d’une exposition dans l’espace public à Sarrebruck. En réponse à l’emplacement qui leur avait été attribué à côté d’une nouvelle centrale thermique, ils avaient décidé d’imaginer une oeuvre qui dépende de l’énergie de la centrale. Le bonhomme de neige devait donc utiliser l’énergie résiduelle de la centrale, convertie en froid dans un renversement typique de l’univers de Fischli/Weiss. Au final, l’exécution n’avait pas entièrement répondu aux attentes des artistes mais l’envie était restée de transformer un jour cette idée en oeuvre.
Une ébauche de projet a émergé fin des années 1990 à l’invitation du Walker Art Center de Minneapolis, sans être mise à exécution. La réalisation de la sculpture Snowman s’est finalement faite en 2016. Sa trajectoire l’a menée dans le Sculpture Garden du Museum of Modern Art à New York, puis sur la terrasse du Art Institute à Chicago, et plus loin encore.
Le Snowman désormais installé à la Fondation Beyeler, l’un de quatre exemplaires, est le seul en Europe et en Suisse, et le premier dont l’opération est assurée par de l’énergie solaire.
Snowman est la dernière acquisition en date de la collection de la Fondation Beyeler.


La collaboration des deux artistes suisses Peter Fischli (*1952) et David Weiss (1946–2012) a duré plus de trois décennies. Leurs oeuvres, réalisées dans une grande variété de médias, se distinguent par un sens de l’humour prononcé, un amour de la poésie et une fascination pour le quotidien.
En 2016, Fischli/Weiss étaient représentés à la Fondation Beyeler dans l’exposition «Alexander Calder & Fischli/Weiss».

Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00

Fragments éphémères

Hao Jingfang & Wang Lingjie, Over the rainbow, 2016.

C’est la 8ème édition du concours Talents Contemporains de la Fondation François Schneider, qui est  présentée jusqu’au  3 janvier 2021,
sous la direction de Marie Terrieux.

Rachael Louise Bailey • Guillaume Barth • Olivier Crouzel • Hao Jingfang & Wang Lingjie . Eva Nielsen • Capucine Vandebrouck • Wiktoria Wojciechowska

sont les artistes sélectionnés par Le Grand Jury International de la 8ème édition  composé de :

Jean-Noël Jeanneney – Président du Jury ; Felizitas Diering – Directrice du FRAC Alsace ; Alfred Pacquement – Conservateur général honoraire du patrimoine ; Ernest Pignon-Ernest, dessinateur, photographe ;
Fabrizio Plessi – Artiste représentant l’Italie à la 42ème Biennale de Venise
en 1986 ; Roland Wetzel – Directeur du Musée Tinguely (Bâle, Suisse), 

La création contemporaine sur le thème de l’eau

Au programme, un arc en ciel composé de milliers de micro billes de verre chez le duo d’artistes Hao Jingfang & Wang Lingjie, (Over the Raibow ) , une flaque d’eau dessinée au sol comme une installation vivante qui par essence est en mutation éternelle chez Capucine Vandebrouck (série Puddle ), les cyclistes de la photographe Wiktoria Wojciechowska pris sous un orage chinois et
couverts de minuscules gouttelettes évanescentes sur leurs larges capes de pluie (Short Flashes, 2013). La découverte se poursuit avec Elina, une planète éphémère conçue en brique de sel sur le salar de Uyuni en terre Bolivienne par Guillaume Barth, narrant la fragilité du monde et la puissance de la nature.
Eva Nielsen quant à elle propose une peinture où jeux d’optique, illusion et mirage sont au rendez-vous pour ses trouées sur l’océan. Il est aussi question d’océan et de fêlure chez Olivier Crouzel qui a patiemment filmé l’immeuble du Signal à Soulac sur mer, bâtiment à l’abandon, à la nouvelle vie délabrée… 18 rideaux vidéos composent une gigantesque installation-projection.
Enfin Rachael-Louise Bailey expose Global, une grosse sphère flottante, composée de 3,5 km de chambres à air, récoltées parmi les matières polluantes trouvées en mer. De ces objets éparpillés et fragmentés, elle les regroupe pour leur donner une nouvelle fonction.
Originaires de Chine, de Grand-Bretagne, de Pologne, du Danemark ou de France, chacune et chacun des artistes explorent la fugacité des éléments et
du monde.

Rachael Louise Bailey,
Rachael Louise Bailey, Global, 2018.
Plastique, 3m de diamètre.
© FFS – Rachael Louise Bailey

Dans le parc, dès l’accueil, une sculpture, Global, qui s’apparente à une balle flottante de deux mètres de diamètre composée de matières polluantes ramassées dans la mer. Rachael Louise Bailey collectionne ainsi ces objets issus de la pollution marine depuis 2016. Elle collecte en particulier les chambres à air de voitures qui ont été recyclées et reconditionnées avant d’être utilisées dans la culture industrielle de l’huître. Ce plastique est régurgité par la mer.

Guillaume Barth, Le deuxième Monde, Elina, 2015

Si ci-dessus on est dans l’écologie, avec Guillaume Barth, on entre de plein pied
en poésie. C’est l’alsacien de l’étape.

Guillaume Barth, Elina, 2015. Photographie de la
sculpture en sel et eau, 300cm de diamètre, Salar de
Uyuni, Bolivie, projet-Elina, 2013-2015.
© Guillaume Barth

 Elina, est un doux nom qui résonne à nos oreilles… Serait-ce celui d’une princesse, une divinité, une incantation ?
Elina est une planète imaginaire conçue à partir de briques de sel selon des techniques artisanales des indiens Ayamaras, peuple de Bolivie, au nord du grand désert de sel. Guillaume Barth y a passé 3 mois pour réaliser
son projet, se déployant en une sculpture éphémère (Elina ), un film (Le deuxième monde, Elina ) et un livre. L’artiste avait exposé à la Chapelle
St Quirin de Sélestat un projet original en 2011

Olivier Crouzel, 18 rideaux, 2015

18 rideaux est une installation vidéo racontant les vies et les vues d’un immeuble à l’abandon devant l’océan.
L’eau monte, le trait de côte avance : le Signal, immeuble construit en 1967 sur le littoral atlantique, à Soulacsur-mer, est menacé par l’érosion. Le 8 décembre 2014, un arrêté préfectoral oblige les résidents à quitter définitivement leurs appartements. À l’abandon, l’immeuble est vandalisé. L’installation vidéo 18 rideaux a été tournée dans le Signal de 2015 à 2019.
Les 18 vidéos fixent ce que les habitants voyaient à travers leur fenêtre, depuis leur appartement, des vues imprenables sur l’océan. Comme une horloge fatiguée, les rideaux s’ouvrent et se ferment, inlassablement. On
entend grincer les mécanismes des fenêtres et le vent à travers les vitres cassées.

Hao Jingfang & Wang Lingjie, Over the rainbow, 2016

Over the Rainbow est une installation composée de sable de verre et de sable blanc sur lequel apparait un arcen-ciel. Le duo d’artiste Hao Jingfang & Wang Lingjie s’inspire de la philosophie chinoise 水不洗水,尘不染尘. Qui
dit que : « L’eau ne se purifie pas par l’eau, La poussière ne se contamine pas par la poussière ».

L’arc en ciel, provoqué par la réflexion des rayons de lumière sur une surface irisée de l’oeuvre apparaît comme un instant fugace à saisir. Visible seulement depuis certains points, il se déplace avec la marche du spectateur, puis disparaît. Le dépouillement du dispositif souligne la nature délicate de cette apparition. L’expérience sensorielle et méditative permet d’apprécier différents phénomènes liés à l’écoulement du temps, aux variations lumineuses ou aux limites de notre perception.

Eva Nielsen, Zode IV : la mer, horizon des possibles, 2018

Zode IV : la mer, horizon des possibles est une peinture hybride constituée de strates successives, alternant sérigraphie, huile brossée et dilutions réalisées à l’encre.

Eva Nielsen, Zode IV : la mer, horizon des possibles, 2018.
Huile, acrylique et sérigraphie sur toile, 200 x 180 cm.
© FFS – Eva Nielsen

Un fragment de réel se superpose ici à un paysage marin dans une volonté de collage. La grille sérigraphiée de la toile fragmente la perception sur l’étendue marine, réduite à une ligne, à la fois proche et inaccessible. Une échappée visuelle se crée pour le regardeur et encadre dans le même mouvement la perception de l’espace.
La mer se présente ici à la fois comme une projection et la suggestion d’un ailleurs. C’est bien sur l’horizon de la peinture, celui qui obsède les peintres depuis des siècles.
Eva Nielsen utilise à la fois ses photographies, des morceaux d’image trouvés, des parties uniquement dessinées. Cette peinture répond à une obsession qui anime l’artiste depuis quelque temps : les stigmates des architectures dans le paysage, ce qu’il reste, ce qui est en conflit avec le paysage ou qui lui donne un sens.

Capucine Vandebrouck, Puddles, 2017

Puddles est une installation éphémère et vivante dessinant une flaque d’eau. Capucine Vandebrouck en suivant un protocole précis la contient grâce à une frontière hydrophobique préalablement esquissée au sol.
Elle façonne ici l’éphémère et renverse le réel.
En revisitant les frontières de ce qu’on connaît déjà et en cernant ce qui habituellement ne peut être contenu, Puddles nous conduit dans un entre deux, entre la compréhension et la lecture de la réalité. Cette installation
vivante en perpétuelle mutation met à l’épreuve le « ici et maintenant » propre à l’impermanence du matériau.


Cette étendue d’eau devient alors un miroir où se reflète l’environnement qui l’entoure et où les jeux de lumière sont omniprésents. Capucine Vandebrouck
a participé à la Kunsthalle à l’exposition Où sommes-nous.

Wiktoria Wojciechowska, Short Flashes, 2013-2014

Short Flashes est une série de 12 photographies. En septembre 2013, Wiktoria Wojciechowska est au coeur d’un typhon saisonnier sur la ville de Hangzhou, au sud-est de la Chine. L’eau submerge la ville et ses habitants.
Ils se hâtent sous la pluie. L’artiste a ainsi pour première impression, une ville pluvieuse et colorée, remplie de cyclistes vêtus d’imperméables. L’artiste a mémorisé les expressions de leurs visages, les émotions, la fatigue,
les silhouettes colorées et brillantes mues par le vent, les réactions du corps au mauvais temps.


Seul un flash pouvait figer le moment. De courts éclairs capturent les gens qui se battent contre la pluie. Les visages sont nets et détaillés et l’effet presque pictural des imperméables colorés créent un portrait paradoxal de
ces habitants : une tentative d’isoler les individus, de saisir une myriade d’expressions sur les visages trempés, sans ne jamais savoir qui ils sont vraiment.

Wiktoria Wojciechowska, Short Flashes,
2013-2014.
12 impressions jet d’encre sur papier
d’archive, 80×768 cm.
© FFS – Wiktoria Wojciechowska

Transporteurs, cuisiniers, étudiants, ouvriers ou constructeurs. Sous
la pluie, ils sont tous égaux et la protection de plastique coloré ne peut dévoiler aucun statut social. Wiktoria Wojciechowska a présenté à la Filature de Mulhouse « Sparks (Étincelles) », un focus sur la Pologne, une exposition qui donne à voir en 72 portraits de quelque 60 personnes différentes,  inspirée de
la tradition des portraits militaires.

Informations pratiques

Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée 68700 Wattwiller – FRANCE
TEL : +33 (0)3 89 82 10 10 info@fondationfrancoisschneider.org

Visites guidées (dates ici)
Tous les mercredis à 14h et tous les premiers dimanches du mois à 11h et 14h.
Visite comprise dans le billet d’entrée.
Réservation obligatoire au 03.89.82.10.10. ou à info@fondationfrancoisschneider.org
Port du masque obligatoire.

N’oubliez pas de cliquer sur le nom des artistes pour découvrir leurs sites
et ainsi leur travail