Week-end Membership Bretagne

Photo Claude Romanet, Villa les Roches Brunes à Dinard
Groupe de 22 membres
Accompagnatrices: Thiphaine et Sarah
Rennes et Dinard du 14 au 16 juillet 2023
Cet été, la Collection Pinault s'installe en Bretagne. À l'occasion des expositions Forever Sixties au Couvent des Jacobins à Rennes et , nous vous proposons une fin d'été bretonne.
3 expositions, 2 visites guidées de villes, 1 chemin de croix... le week-end s'annonce bien rempli !

« En Bretagne le soleil luit plusieurs fois par jour »
le guide Gérard

14 juillet – jour 1

Lever à 5 h, je termine ma valise, préparée la veille, optimiste je retire ma veste
contre la pluie, me fiant aux prévisions météorologiques.
Robert Z me dépose à la gare où un attroupement dans le hall attend l’affichage du TGV direction  gare de Lyon à Paris. Ma valise est lourde, l’ascenseur est arrêté pour raison économique. Dès l’annonce du n° de quai c’est la course pour rejoindre sa place. Bien installée j’essaie de combler mes heures de sommeil.
Soudain je me réveille, le TGV est arrêté, « Animaux divagant sur la voie » annonce le chef de bord, puis au bout d’un certain moment le TGV repart doucement,
« un quart d’heure de retard » annonce le chef de bord. Je m’inquiète un peu, car j’ai 50 minutes entre la gare de Lyon et la gare Montparnasse, pourvu que je trouve rapidement un taxi.
Je trouve rapidement un taxi, il n’y a pas trop de circulation pour cause de jour férié, je suis rapidement à la gare Montparnasse.
Je cherche mon départ sur l’affichage, horreur je ne le vois pas, puis au bout d’un moment je me rends compte que c’est le TGV pour Quimper dont le 1er arrêt est Rennes. Je monte dans le train, parcours rapide.
Arrivée à Rennes, je hèle un taxi, pour me déposer à mon hôtel. Le chauffeur
n’est pas très heureux car l’hôtel se trouve à 800 m. Je lui dis que je ne peux pas marcher avec une valise trop lourde, que j’ai un genou à ménager : tarif 14 juillet.

Attente à l’hôtel, j’ai 10 mn, d’avance.  Puis je prends possession de ma chambre Lilas. Je m’empresse de prendre une douche car je suis levée depuis ce matin 5 h et je ne me sens + très fraîche. 1er Gag je m’arrose avec la douche pour une fois que j’étais presque coiffée Grrrrr. Je sèche mes cheveux.  Puis une envie pressente. Horreur il n’y a pas de papier. Je téléphone à l’hôtel.
La patronne vient me dépanner et m’explique le fonctionnement de la douche : il faut tirer et pointer en même temps !

                                                               Chambre 102

Accueil Hôtel

Chambre 102, située au-dessus d’un patio, à 2 lits alors que j’avais demandé spécialement un grand lit. J’ai le sommeil agité, aussi il me faut de la place pour ne pas tomber du lit (chose vécue, à l’origine de mes problèmes de déplacement)
Lorsque je veux quitter la chambre, je n’arrive pas à fermer à clé, rebelote, j’appelle la réception, 20 mn d’attente au téléphone. La patronne m’envoie une aide, qui ne connait pas vraiment le système emberlificoté de la porte :
il faut tirer la poignée vers le haut et tourner la clé en même temps !
Moralité : Au Garden Hôtel  il faut tirer et pointer en même temps !

                                                      Art Basel 2022

En gros, j’ai beaucoup aimé le week-end, pour la bonne organisation, la communication par Watsapp et par téléphone, l’amabilité des organisatrices,
les participants très sympathiques, les visites proposées.
Parfois je ne me rendais pas compte qu’il y avait un message Watsapp, aussi  je n’y répondais pas.
Vendredi, la découverte de Rennes entre gouttes d’eau, bourrasques et soleil, fut un vrai plaisir. 

Un voyage dans le temps
Du gothique flamboyant de la Chapelle Saint-Yves, en passant par les rues pavées bordées de maisons à pans de bois colorés, plusieurs époques rythment votre déambulation. Nous traversons les Portes Mordelaises et leur châtelet à deux tours, typique du patrimoine défensif, avant de rejoindre l’Hôtel de Ville, sa place et celle du Parlement de Bretagne, datant de l’époque de Gabriel,

architecte du roi Louis XV. Un saut dans le temps qui vous emmènera dans de remarquables hôtels particuliers édifiés, à l’époque, pour ces
« messieurs du Parlement ».
20h : Diner au restaurant La Fabrique dans le centre de Rennes

                               Le Parlement de Bretagne

La soirée à  la Fabrique St Georges fut décevante. D’une part le lieu était trop bruyant, l’on ne pouvait échanger qu’avec ses voisins de gauche ou de droite, d’autre part, le menu  unique, ne correspondait pas à ce qui avait été proposé, l’eau plate pas bonne, (chauvine :  vive l’eau de Mulhouse) par contre le cidre brut était ok, le poisson un peu sec, je n’ai pas apprécié le dessert – cheese-cake -, mais le café. Heureusement j’ai pu converser avec un charmant voisin F.X. B.
qui se reconnaitra, s’il me lit.

                                        ambiance la Fabrique

Samedi 15 juillet : une journée entre les beaux-arts et la Collection Pinault – Jour 2

9h30 — 10h : Petit déjeuner au Couvent des Jacobins
10h — 11h15 : Visite guidée de l’exposition de la Collection Pinault
« Forever Sixties »
Déjeuner libre
15h — 16h30 : Visite guidée de la collection permanente du Musée des beaux-arts
Rendez-vous avec l’art. Véronèse, Rubens, Picasso… les plus grands artistes vous font de l’oeil, osez plonger votre regard dans leurs oeuvres. Depuis 1794, le fonds d’oeuvres du Musée des beaux-arts de Rennes n’a cessé de s’étoffer, offrant un panorama de l’histoire de l’art depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Rencontrez Léonard de Vinci, Botticelli et Rembrandt et laissez-vous
surprendre par l’impressionnisme de Gustave Caillebotte,
« La Chasse au tigre » de Ruben et Le nouveau-né » de Georges de la Tour.

Puis déambulation libre dans l’exposition temporaire « Art is Magic » au musée des beaux-arts.
Il s’agit de la première rétrospective en France de l’artiste britannique Jeremy Deller, lauréat du Turner Prize en 2004 et représentant de son pays à la Biennale internationale d’art contemporain de Venise en 2013. Cette exposition entre en résonance avec l’exposition « Forever Sixties » de la Collection Pinault, au Couvent des Jacobins à Rennes, qui explore l’esprit des années 60 entre
libération et répression.
Diner libre

                                       Le Couvent des Jacobins à Rennes

Samedi, petit déjeuner charmant au Couvent de Jacobins, où nous avons pu laisser en attente le cadeau, un totebag Bretagne contenant des publicités pour les exposition à venir, un plan de Rennes, un paquet de délicieuses galettes bretonnes (? ou O.T.)


Puis la conférencière  a introduit l’exposition  
Forever Sixties, fort bien. Hélas debout pendant une 1/2 h, chose qui ruinait mon espoir de bonne santé pour la suite. En effet j’avais été infiltrée au genou 15 jours avant, je devais ménager mon genou. Je n’ai pas suivi le groupe, mais je me suis régalée, en prenant des photos et en lisant les cartels et en admirant l’architecture du lieu.


                                 Musée des Beaux Arts de Rennes

Le musée des BA est très intéressant avec quelques chefs d’oeuvre. La 2e partie au musée des Beaux Art, avec Jérémy Deyller m’a moins intéressée. J’ai parcouru les 2 expositions à mon rythme.

Dimanche 16 juillet : excursion à Dinard –
jour 3

Dimanche 16 juillet : excursion à Dinard
7h50 : Départ en car de la Place des Lices. Accompagnement par un guide de l’Office de Tourisme.
8h15 : Arrivée à Trévérien pour la découverte du chemin de croix de Vincent Gicquel offert par François Pinault, une oeuvre présente dans l’église de Trévérien depuis juillet 2022.
 Collection Pinault « Irving Penn. Portraits d’artistes »


Collation offerte par la ville de Dinard (cidre et gâteau breton)
12h30 : Déjeuner au restaurant l’Écluse
14h30 — 16h30 : Visite guidée de Dinard (circuit en bord de mer)
Dinard inspire les artistes et les nombreuses galeries d’art implantées dans la ville peuvent en témoigner.
La Promenade du Clair de Lune est l’une des balades préférées des Dinardais. Bien exposée et protégée des vents, elle invite à la flânerie et à la détente le long des jardins dont les notes vives, colorées, et les parfums lui donnent un charme particulier.
Quai de la Perle, vous découvrirez avec étonnement une très belle végétation méditerranéenne, et notamment une palmeraie, créée dans les années 1930.
16h30 : Retour vers Rennes
17h45 : Arrivée à Rennes, Place des Lices

Dinard
Dimanche, le bus confortable nous a transporté vers l’église de Trévérien. La simplicité de cette église est un écrin pour le magnifique, émouvant, chemin de croix de Vincent Gicquel.
Ensuite la promenade de Dinard était sportive, la récompense au bout dans la Villa des Roches Brunes avec une très belle exposition dIrving Penn, une présentatrice compétente et charmante.
Le déjeuner à l‘Ecluse était un menu fixe que j’ai apprécié. Puis je n’ai pu suivre le groupe à la découverte de Dinard, ma jambe me faisait trop mal. Le guide Gérard, malgré sa proposition de me faire marcher devant le groupe ! accélère le pas, parle trop fort dans le bus, et ne parle qu’aux premiers rangs, alors que le long de la plage et ailleurs on ne peut pas marcher à 10 de front !
Je remercie le bus, le chauffeur et les organisatrices, qui sont venus me chercher à l’office du tourisme de Dinard. J’avais fait commander un taxi à l’accueil du Casino de Dinard, il n’y en avait pas de disponible, aussi j’étais montée dans un bus de liaison pour la Plage du Prieuré, (le chauffeur du bus ne connaissait pas l’endroit, mais les passagers oui) Je suis descendue du bus après l’appel des organisatrices, le chauffeur m’a suivie pour me rendre le billet de transport) 
Puis nous avons vogué le coeur content vers Rennes, arrêt à la gare pour celles qui prenaient le train du retour.
NB : je suis partie le lendemain après midi à 16 h pour Paris et ensuite pour Mulhouse en TGV.

Lundi 17 juillet
J’ai quitté mon hôtel en leur confiant ma valise et mon sac à dos, pour aller déjeuner. Retour à l’hôtel à 15 h pour commander un taxi et récupérer mes affaires.
Réponse de la personne à l’accueil : les taxis sont débordés, vous pouvez y aller à pied, la gare n’est pas loin,
moi : je suis une personne âgée de presque 82 ans, et ma valise est très lourde, précisez le, au taxi.
Réponse : vous auriez dû le dire ce matin.
Aussi, je suis sortie de l’hôtel pour arrêter une voiture classique.
Une dame a accepté de me conduire à la gare. Elle a chargé la valise, puis je suis allée vers la droite pour m’asseoir en tant que passager. Comme il y avait du soleil, je n’ai pas vu le trottoir resté dans l’ombre, et je suis tombée de tout mon poids (!) à cheval entre le trottoir et la voiture. Mon Apple Watch a fait son job et a appelé les secours, la police est arrivée rapidement, j’étais toujours parterre, assommée par le choc.Les policiers m’ont demandée s’ils devaient appeler les pompiers. J’ai demandé qu’ils me « ramassent » et qu’ils m’installent dans la voiture de la dame serviable, car j’avais des trains à prendre. La dame ne m’avait pas vu tomber et se demandait où j’étais passée !
Après le changement de gare à Paris, grâce à un taxi j’ai pu regagner à temps le TGV pour Mulhouse, arrivée à 21 h 55 précises 
(SNCF).
Pour les visites des musées je ferai un billet spécial

Dinard. La Villa Greystones de François Pinault classée monument historique
en bas l’arbre de Penone

Remarques

– Les textes en légère couleur bleu sont la copie du programme proposé par la Bourse de François Pinault aux membres
– les photos sont de mon Sony ou de mon Iphone sauf la une qui est de Claude
– Il y a des jours où je mangeais une crêpe au petit déjeuner, au déjeuner 2 et une fourrée à la pomme de terre, saucisse et oeuf sur le plat, au dîner

– Je ferai des billets pour les visites des musées
– si vous êtes sur FaceBoock je vous propose de m’y rejoindre
– j’ai un coquard à l’oeil droit, des bleus à la main, au poignet, le long de la jambe
et surtout une côte (celle d’Adam ?) qui me fait souffrir

Abdelkader Benchamma – Géologie des déluges

GÉOLOGIE DES DÉLUGES, série de 5 dessins, encre sur papier marouflé sur toile, dimensions variables, 2023

La Fondation François Schneider invite Abdelkader Benchamma à s’emparer
des 1200m2 du centre d’art à Wattwiller. L’artiste propose une exposition conçue spécialement pour le lieu, guidée par le thème de l’eau cher à la Fondation. Autour du déluge, Abdelkader Benchamma interroge ce mythe universel, la psyché collective qui lui est rattachée et y conçoit un territoire morcelé.
Exposition du 13 mai au 24 septembre 2023
Commissaire : Marie Terrieux
L’exposition

« Lorsque je dessine, le blanc est pensé comme une matière à part entière. Elle devient tangible grâce à l’utilisation du noir »
Abdelkader Benchamma

LIGNES DE RIVAGE, création in situ, 2023

A la fois vestiges de mondes disparus & engloutis, monticules mystérieux, sommets qui affleurent à la surface d’un univers souterrain, cette installation composée de dessins sur panneaux et d’un grand dessin mural transforme la salle principale de la Fondation en un puissant paysage poétique, où
autant de lignes de rivages potentiels – ces marques d’un déluge réel ou rêvé – ont laissé leurs traces. Cette fois il a introduit la couleur dans ses dessins, elles y chantent comme des notes de musique ou encore comme des points de lumière, comme sur les toiles de Vermeer.

KOMETENBUCH, série de dessins, encre sur papier marouflé sur toile, 26 x 18 cm, 2023

Le titre de la série fait référence à un ouvrage du 16e siècle (1587),
« Kometenbuch » (Le livre des Comètes)
compilant des illustrations sur l’origine des comètes. En ce temps, les comètes étaient étaient perçues comme destructrice de monde et de mauvais augure mais également comme merveilleuses, annonciatrices de prodiges et de miracles. A. Benchamma relie ces croyances médiévales aux dernières découvertes en astrophysique : il est fort probable que l’eau, et par conséquent la vie sur terre, proviendrait des météorites et des comètes. L’artiste reprend l’idée de ces petits formats manuscrits du « Kometenbuch », comme
des enluminures extraordinaires et inquiétantes. C’est à travers une collection personnelle d’archives et d’images d’époque multiple que l’artiste nourrit une partie de son oeuvre et des inspirations.

GÉOLOGIE DES DÉLUGES, série de 5 dessins, encre sur papier marouflé sur toile, dimensions variables, 2023

A la fois vestiges de mondes disparus & engloutis, monticules mystérieux, sommets qui affleurent à la surface d’un univers souterrain, cette installation composée de dessins sur panneaux et d’un grand dessin
mural transforme la salle principale de la Fondation en un puissant paysage poétique, où autant de lignes de rivages potentiels – ces marques d’un déluge réel ou rêvé – ont laissé leurs traces.

LA RETRAITE DES EAUX, série de 8 lithographies, lithographie rehaussée à la main et encre marouflé sur toile, 105 x 75 cm, 2023

Les récits se répètent et se transforment, mais une strate primordiale reste toujours visible, à l’image de cette nouvelle série – créée pour l’exposition en collaboration avec l’atelier Michael Woolworth, imprimeur et éditeur, spécialisé en lithographie sur pierre – : un motif, un mythe du déluge réapparait lithographie après lithographie, puis l’artiste ré-intervient sur chaque épreuve. Viennent alors se superposer d’autres récits qui prennent la forme d’un tumulte graphique. Certaines fois le dessin d’origine n’est plus décelable
: il a fusionné et donné naissance à une nouvelle histoire. C’est dans cette répétition que les mythes et les images s’étoffent.

GROTTE CELESTE, ensemble de films d’animation 2023, en co-production avec …

Dans la continuité de « Random », récit dessiné (publié en 2014), l’artiste continue d’explorer les transformations de la matière dans un voyage science fictionnel où il aborde les thèmes du temps, de la vie extraterrestre dans une odyssée autant physique que symbolique. Ici les grottes respirent, elles sont
faites d’une eau sombre, alchimique. Une autre planète est peuplée de créatures-geysers mystérieuses.
Toujours la matière palpite et vibre, et les innombrables étoiles semblent dessiner une inquiétante voûte plutôt qu’un espace infini…

RANDOM, série de planches originales, encre sur papier, 30 x 42, 2014

Les dessins présentés ici sont les planches originales de « Random » Ce livre hybride à l’édition très soignée, à la sérigraphie d’une extrême finesse, avec sa couverture toilée évoquant les encyclopédies d’antan, est un ovni. Entre la bande dessinée, le storyboard, l’expérimentation graphique, il navigue entre
l’infiniment petit et l’infiniment grand, le gazeux et le tellurique, le géométrique et l’organique, et plonge le lecteur dans les remous de la matière. Une matière incertaine, en constante transformation, qui est
la force motrice, implacable et irrésistible, de la narration. Car c’est bien une histoire que nous raconte Abdelkader Benchamma, même s’il s’affranchit des codes, des genres, des cases, et repousse les limites des pages : cadrages extraterrestres, effets d’échelle, zooms et dézooms abyssaux… La fin du monde
comme événement fractal, se reproduisant indéfiniment à différentes échelles.

« Parcourir les oeuvres d’Abdelkader Benchamma, c’est voyager à la vitesse de la lumière vers des univers jusque-là inconnus pour découvrir, en réalité, ce que l’on n’avait pas osé percevoir du réel »
Abdelkader Benchamma – Rayon Fossile

La commissaire

Entre le ciel et la terre se trouve l’eau. Ou plutôt l’eau est dans les cieux, sous et sur la terre. L’eau depuis toujours nourrit les mythes fondateurs des différentes civilisations et grandes religions.
Entre science et croyance, la Géologie des déluges est une étrange quête, qui traque à travers le monde des lignes de rivage hypothétiques. Ces traces qu’aurait laissé l’eau au cours des siècles apparaissent tels des témoins
possibles de catastrophes − montées des eaux qui surgiraient des profondeurs comme dans cet énigmatique extrait du Coran
« et nous fîmes jaillir la terre en sources » − ou au contraire de par les cieux :
« en ce jour-là se fendirent toutes les sources de l’immense abîme d’eau et les écluses des cieux s’ouvrirent ».
Dans les textes sacrés iraniens zoroastiens, les récits indiens ou chinois, le mythe diluvien se répète, en alternant une vision punitive à l’avènement d’une nouvelle ère. Le déluge est à la fois une épopée géologique mais aussi
humaine. Il n’y aurait pas eu un, mais plusieurs déluges.
Abdelkader Benchamma, fasciné par cette hypothèse d’un inconscient collectif habité par des mythes communs, retrouve ici l’écho de ses recherches.
Il tente de sonder la psyché collective, construite autour de cette idée d’une catastrophe aquatique, que l’on retrouve autant en Asie, en Mésopotamie, en Inde qu’en Amérique du Sud.
Depuis une vingtaine d’années, l’artiste fouille les origines de l’univers dans ses composantes morphologiques et symboliques. Il formalise cet intérêt pour les strates du monde en inscrivant signes et reliefs sur les surfaces
variées. Abdelkader Benchamma insuffle à ses ensembles, vibrations et rythmes. Des formes minérales, végétales, cosmiques se déversent puissamment dans les espaces, prennent la forme de mondes instables, chahutant le spectateur. Le centre d’art devient un territoire morcelé qui serait autant géologique que mythologique. Une caverne aux jaillissements ténébreux et un atlas aquatique nous guident vers une plaine karstique, elle s’érige
aux abords de planètes asséchées, des queues de comètes bombardent le territoire d’une eau extra-terrestre. Un monde tellurique se profile, l’eau et le minéral cohabitent.
De ces eaux qui inondent le monde et laissent des impacts visibles, des sillons sur les roches, Abdelkader Benchamma en révèle ses propres images.
 Marie Terrieux

Biographie

Diplômé des Beaux-Arts de Montpellier et de l’Ecole des Beaux-Arts à Paris en 2003, Abdelkader Benchamma travaille entre Paris et Montpellier. Lauréat du Prix Drawing Now en 2015, il a été invité la même année par le Drawing Center de New York à inaugurer leur programme de dessin mural avec Representation of Dark Matter (2015-2016). Ces dernières années, il a bénéficié de nombreuses expositions personnelles, à la Collection Lambert à Avignon en 2022, au MRAC de Sérignan en 2020, au Centquatre et au Collège des Bernardins à Paris en 2018, au BlueProject Foundation de Barcelone en 2016 et au FRAC Auvergne en 2015. Il a participé à de nombreuses expositions collectives : Syncopation au
POLA Museum of Art à Hakone au Japon, à l’Eldorado Lille 3000 en 2019, Melancholia à la Fondation Boghossian de Bruxelles en 2018, Tamawuj à la Biennale de Sharjah en 2017, On aime l’art…! , Collection agnes b. à la Fondation Yvon Lambert d’Avignon cette même année, The Future of a Promise, 54e Biennale de Venise en 2011, Told, Untold, Retold au MATHAF, Arab Museum
of Modern Art à Doha (Qatar) en 2010.

                  Abdelkader Benchamma – Rayon fossile à la Collection Lambert – Salle 5

En 2023, son travail fait l’objet d’expositions personnelles à la Fondation François Schneider (Watwiller), au Het Noordbrabants Museum (HNBM) aux Pays-Bas et au Power Plant de Toronto au Canada. Enfin, il participe à
l’exposition collective Immortelle au MO.CO, Montpellier Contemporain.
© Toma Dutter

Informations pratiques

Fondation François Schneider
27 rue de la première armée
68700 Wattwiller (Haut Rhin)
info@fondationfrancoisschneider.org
03 89 82 10 10
fondationfrancoisschneider.org

PROGRAMMATION CULTURELLE

Nuit des musées | Samedi 13 mai à 18h
Visites guidées & performance d’Anna Byskov « Flotsam&Jetsam »
Rendez-vous aux jardins | 2, 3, 4 juin
Visites guidées, ateliers mosaïque & musique
Du déluge à la tempête – parcours croisé avec la FEW | samedi 17 juin à 18h30
Visites guidées, performance de Morgane Baffier « Conférence sur la crise » & projection de Julius von Bismarck « Irma to come in earnsest »
Concert Météo Campagne | vendredi 28 juillet à 19h
Déluge d’étoiles | samedi 12 août à 20h
Visites guidées, observation de la voûte céleste, concert de harpe et danse par les Aéronotes, tirage astral
Journées européennes du patrimoine | 16 & 17 septembre
VISITES GUIDÉES
Visite guidée avec Abdelkader Benchamma | Samedi 13 mai à 14h30
Visites du premier dimanche du mois |
Tous les premiers dimanches du mois à 11h et 14h30 (4 juin, 2 juillet, 6
août, 3 septembre)
Visites éclair | 1er et 3e mercredi de chaque mois de 13h à 13h30

Si vous êtes abonné au Pass-musées vous pouvez visionner la conférence sous ce lien (patience cela débute au bout de 5mn)

Sommaire de juin 2023

La Dentelière de Vermeer en prêt au Louvre Lens
Pendant près d’un an, le musée du Louvre prête sa précieuse Dentellière de Vermeer au Louvre-Lens. Le chef-d’œuvre est visible gratuitement dans la Galerie du temps.

29 juin 2023 : Manet / Degas
24 juin 2023 : Fondation Vasarely
22 juin 2023 : BASQUIAT X WARHOL, À QUATRE MAINS
17 juin 2023  : Shirley Jaffe Forme et expérience
14 juin 2023 : Doris Salcedo, suite
12 juin 2023 : Destins Communs, Omar Ba
11 juin 2023 : Basquiat, The Modena Paintings
07 juin 2023 :Janet Cardiff & George Bures Miller Dream Machines
05 juin 2023 :Mémoires et gestes, une soirée de performances 
03 juin 2023 :LE TEMPS S’ENFUIT SANS DISPARAÎTRE
01 juin 2023 :Découvrez le musée Moco à Amsterdam

BASQUIAT X WARHOL, À QUATRE MAINS

Michael Halsband, Andy Warhol and Jean-Michel Basquiat #143, 1985. © Michael Halsband.
Après l'exposition "Jean-Michel Basquiat" en 2018, la Fondation poursuit son exploration de l'œuvre de l'artiste, révélant cette fois sa collaboration avec Andy Warhol. A la Fondation Vuitton jusqu'au 28.08.2023
La Fondation Louis Vuitton présente « Basquiat x Warhol, à quatre mains », l’exposition la plus importante jamais consacrée à cette oeuvre singulière. 
Sous le commissariat de Dieter Buchhart et Anna Karina Hofbauer, en association avec Olivier Michelon, conservateur à la Fondation Louis Vuitton, l’exposition regroupe plus de trois cent oeuvres et documents dont quatre-vingts toiles signées conjointement.
Le duo

 

Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat auraient pu ne jamais se rencontrer. Séparés par 32 années, les deux artistes proviennent de milieux totalement différents : originaire de Pittsburgh et diplômé des Beaux-Arts, le premier fait, dans les années 1950, ses armes à New York dans la communication publicitaire et le design de chaussures. Élevé à Brooklyn dans les années 1960 par une famille d’origine haïtienne, le second commence par investir la rue avec le graffiti et son fameux logo signature, SAMO.

Première rencontre

Alors que 1982 est souvent citée comme l’année de leur première rencontre, autour d’un déjeuner organisé par le galeriste Bruno Bischofberger, celle-ci a, en réalité, eu lieu trois ans plus tôt. Âgé de seulement 17 ans, Jean-Michel Basquiat passe ses journées à interpeller les passants de la ville pour leur vendre ses collages sur cartes postales. Un jour, dans un restaurant de Soho, il aperçoit Andy Warhol en compagnie de Henry Geldzahler, le directeur du Metropolitan Museum of Art (MET). Le jeune homme prend son courage à deux mains et les aborde pour leur proposer deux de ses œuvres, qu’ils paieront 1 dollar chacune. Bien que mémorable pour Basquiat, ce moment ne le sera pas tant pour Warhol, qui restera, les années suivantes, assez dubitatif sur le potentiel du jeune homme.
De 1984 à 1985, Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et Andy Warhol (1928-1987) réalisent environ 160 toiles ensemble, « à quatre mains », dont certaines parmi les plus grandes de leurs carrières respectives. Témoin de leur amitié et de cette production commune, Keith Haring (1958-1990) parlera d’une

« conversation advenant par la peinture, à la place des mots »,
et de deux esprits fusionnant pour en créer un
« troisième, séparé et unique ».

L’exposition

L’exposition s’ouvre sur une série de portraits croisés, Basquiat par Warhol, Warhol par Basquiat. Elle se poursuit avec les premières collaborations. Initiées par le galeriste des deux artistes, Bruno Bischofberger, ces oeuvres profitent de la participation du peintre italien Francesco Clemente (né en 1952). Après cette quinzaine d’oeuvres à trois, Basquiat et Warhol poursuivent leur collaboration avec enthousiasme et complicité, à un rythme presque quotidien. L’énergie et la force de leurs échanges incessants conduisent les visiteurs tout au long du parcours dans la totalité des galeries de la Fondation rythmé par des oeuvres capitales telles que Ten Punching Bags (Last Supper) ou la toile de 10 mètres African Mask.
Basquiat admire Warhol comme un aîné, un personnage clé du monde de l’art, initiateur d’un langage inédit et d’un rapport original à la culture populaire. En retour, Warhol trouve avec Basquiat un intérêt renouvelé pour la peinture. Avec lui, il se remet à peindre manuellement, à très grande échelle. Les sujets de Warhol (titres de presse, logos de General Electric, de la Paramount, des Jeux Olympiques) servent de structure à de véritables séries qui scandent le parcours.
Basquiat en David par Warhol
Warhol par Basquiat en Warhol with Barbells

« Andy commençait la plupart des peintures. Il mettait quelque chose de très reconnaissable, le logo d’une marque, et d’une certaine façon je le défigurais. Ensuite, j’essayais de le faire revenir, je voulais qu’il peigne encore »,
expliquait Basquiat. 

« Je dessine d’abord, et ensuite je peins comme Jean-Michel. Je pense que les peintures que nous faisons ensemble sont meilleures quand on ne sait pas qui a fait quoi », estimait Warhol.

Le tournant

Cette œuvre à six mains prend un autre tournant lorsque Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat décident de prolonger leur collaboration. Au sein de la Factory, leur geste se libère, tandis que les formats de leurs toiles augmentent pour atteindre jusqu’à 8 mètres de large (Chair, 1985) et près de 3 mètres de haut (6,99, 1984 et Mind Energy, 1985), brouillant encore davantage les frontières entre beaux-arts et communication visuelle de masse. Les toiles de Basquiat et Warhol dégagent de grandes zones vides aux couleurs vives et unies pour favoriser l’expressivité de leur style. La complémentarité des deux peintres triomphe, mariant l’esthétique « à vif et directe » du premier et celle
« de la distance, voire de l’indifférence, non dénuée d’ironie » du second,
telles que les définit Suzanne Pagé, directrice artistique de la Fondation
Louis Vuitton.

D’un tableau à l’autre, plusieurs éléments reviennent. De Warhol, on retrouve par exemple le logo GE de General Electric – immense firme américaine d’énergie – et la carte de Chine – pays qui fascine l’artiste depuis une décennie par sa culture, son président, Mao Zedong, et les codes visuels de la propagande communiste. De Basquiat, on voit régulièrement apparaître la banane – hommage à la couverture iconique de l’album The Velvet Underground & Nico signée Warhol (1967) – ou encore les masques africains, auxquels les deux peintres consacrent une œuvre entière en 1984.


L’exposition montre ces allers-retours, un dialogue de styles et de formes qui traite aussi de sujets cruciaux comme l’insertion de la communauté africaine-américaine dans le récit états-unien, un pays dont Warhol a été un des grands fabricants d’icônes.

Information pratique

FONDATION LOUIS VUITTON
8, Avenue du Mahatma Gandhi Bois de Boulogne, 75116 Paris

La conférence en direct

HORAIRES
 jeudi 11h – 20h

 

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Navette ou métro

Sommaire du mois de mai 2023

Biennale Mulhouse 023, galerie de la Filature

21 mai 2023 : Germaine Richier, Sculpteur
18 mai 2023 : Éternel Mucha
14 mai 2023 : GIOVANNI BELLINI, INFLUENCES CROISÉES
10 mai 2023 : Naples pour passion, Chefs-d’œuvre de la collection De Vito
07 mai 2023 : Marc Desgrandchamps – Silhouettes
01 mai 2023 : Sarah Bernhardt et la femme créa la star

Naples pour passion, Chefs-d’œuvre de la collection De Vito


Bernardo Cavallino (1616-1656) Ste Lucie, vers 1645-1648,
huile sur toile 129,5 
x 103 cm

Jusqu'au 25 juin 2023 le Musée Magnin de Dijon expose les Chefs-d’œuvre de la collection De Vito
commissariat général : Bruno Ely, conservateur en chef, directeur du musée Granet,
Sophie Harent, conservateur en chef, directeur du musée Magnin,
Giancarlo Lo Schiavo, président de la Fondazione De Vito
commissariat scientifique : Nadia Bastogi, directrice scientifique de la Fondazione De Vito,
Paméla Grimaud, conservateur au musée Granet,
scénographie et graphisme : Camargo A&D
Portrait d’un collectionneur singulier

                                       Vaglia, Fondazione De Vito
                                      © Fondazione De Vito, Vaglia (Firenze)

Giuseppe De Vito était un ingénieur doué d’une remarquable inventivité, qui lui a valu un immense succès en tant qu’entrepreneur.
Même à l’époque où il ne s’intéressait pas encore au monde de l’art, il une forte influence sur ses choix de collectionneur. Le souvenir de sa jeunesse passée à Naples, pourtant à une période difficile, a certainement exercé une forte influence sur ses choix de collectionneur. Et, à partir du moment où il est devenu un amateur passionné d’art napolitain, il a tout de suite accordé une attention particulière aux jeunes générations de chercheurs, qu’il encourageait toujours à approfondir leurs études en leur faisant part de ses suggestions et en leur apportant une aide financière.
Giuseppe De Vito a eu une brillante carrière dans l’industrie et les télécommunications, mais il a aussi mis toute son énergie dans la constitution de sa collection. Plus qu’un collectionneur, Giuseppe De Vito a été, d’emblée, un spécialiste, en ce sens que la formation de sa collection est issue de ses recherches. Ses achats étaient en effet déterminés par la place
que le tableau concerné pouvait occuper dans l’histoire de la peinture napolitaine du XVIIe siècle, dont il avait entrepris l’analyse. En d’autres termes, il recourait à une méthode diamétralement opposée à celle qu’adoptaient les collectionneurs traditionnels.
extraits du catalogue de l’exposition NB & SH & GLS


                                         vue de la salle du collectionneur

« Naples est un paradis ; chacun vit dans une sorte
d’ivresse et d’oubli de soi-même. »
Johann Wolfgang von Goethe

Le parcours

Cette exposition est organisée par la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais, le musée Magnin à Dijon et le
musée Granet à Aix-en-Provence, avec la collaboration de la
Fondazione De Vito.
L’exposition souhaite révéler au public la qualité et la richesse de la collection de tableaux napolitains du Seicento réunie par l’ingénieur et historien de l’art Giuseppe De Vito (Portici, 1924-Florence, 2015).
Cet ensemble exceptionnel est aujourd’hui abrité dans la villa historique d’Olmo, près de Florence, siège de la Fondation qu’il a créée et dans laquelle ont été installées les oeuvres après la mort de l’érudit.

            Le Char de Battagliono vers 1650 Andres Vaccaro(1604-1670)

Quarante tableaux sur les soixante-quatre oeuvres conservées dans la collection De Vito sont présentés pour la première fois en France. Ils permettent de montrer les choix de l’amateur et de faire voyager le visiteur
Francesco Fracanzano (1612-1658) Paolo Finoglio (1590-1645)
Giovani Ricca (1603-1656?)

dans la Naples foisonnante du XVIIe siècle, alors l’un des plus importants centres artistiques d’Europe.
Le parcours est organisé en sections thématiques mettant en évidence quelques-unes des personnalités artistiques les plus éminentes du temps.
Nés de donations et de legs de grands collectionneurs, les musées Magnin à Dijon et Granet à Aix-en-Provence abritent quant à eux des oeuvres napolitaines jusqu’ici peu étudiées. Elles font naturellement écho

Massimo Stanzione, vers 1585 – Naples, 1656) St Jean Baptiste dans le désert

à celles de la Fondazione De Vito, en forme de contrepoint, et dans une présentation propre à chacun des deux musées.


Maître de l’Annonce aux Bergers  (actif entre 1625 et 1650)  homme méditant devant un miroir

Les tableaux de Battistello Caracciolo, Jusepe de Ribera, Francesco Fracanzano ou de l’énigmatique Maître de l’Annonce aux bergers montrent l’influence du Caravage et le développement du naturalisme à Naples. Les oeuvres d’autres artistes comme Massimo Stanzione, Bernardo Cavallino, Antonio De Bellis
ou Micco Spadaro témoignent d’un enrichissement dû aux influences du classicisme romain et émilien, du colorisme vénitien et des modèles du nord de l’Europe, qui commencent à se frayer un chemin dans la cité parthénopéenne à partir de 1630. Les genres chers aux artistes napolitains, comme la bataille, représentée par les toiles d’Aniello Falcone,

                                           Luca Forte

et la nature morte, avec ses plus remarquables représentants comme Luca Forte, Paolo Porpora, les Recco et les Ruoppolo, font l’objet de sections spécifiques. Enfin, plusieurs toiles de grande qualité soulignent les innovations des deux grands protagonistes de la seconde moitié du XVIIe siècle, Mattia Preti et Luca Giordano.


Andre Vaccaro (1604-1670)Sainte Agathe
Giovanni Franceco De Rosa dit Pacecco De Rosa Ste Marie Madeleine pénitente 1648-1650
L’accrochage est complété de documents d’archives (lettres, photographies…) ainsi que d’une vidéo.
Cette exposition sera ensuite présentée au musée Granet, à Aix-en-Provence, du 15 juillet au 29 octobre
2023.
La Fondazione Giuseppe e Margaret De Vito per la Storia dell’Arte Moderna a Napoli a été créée le 5 mai 2011 par Giuseppe De Vito, et son épouse Margaret, dans le but de promouvoir les études sur l’histoire de l’art
moderne à Naples.

Massimo Stanzione Judith tenant la tête d’Holopherne et
Salomé portant la tête de Jean Baptiste

Massimo Stanzione La Lapidation de St Paul  1642-1643

Informations pratiques

Musée Magnin
4 rue des Bons Enfants
21000 Dijon

horaires d’ouverture :
tous les jours sauf les lundis, de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h

A proximité du musée des Beaux Arts de Dijon
un vrai coup de coeur

Jean Michel Basquiat Soundtracks

Jean-Michel Basquiat, Toxic, 1984, Fondation Louis Vuitton, Paris.
218,5 x 172,5 cm, acrylique, bâton à l’huile et collage de photocopies
sur toile.

Jusqu'au 30 JUILLET 2023 à la Philharmonie de Paris
La Philharmonie de Paris, East side, et la Fondation Louis Vuitton, West side, se réjouissent de développer une collaboration inédite construite sur la complémentarité de leur programmation dédiée à l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat. Tandis que, West side, sera présenté le travail à quatre mains de Basquiat et Andy Warhol, l’oeuvre du peintre sera exposée et dévoilée,
East Side, dans sa dimension proprement musicale. Now’s the Time…
Commissaires de l’exposition
Vincent Bessières, commissaire invité par le Musée de la musique – Philharmonie de Paris
Dieter Buchhart, commissaire invité
Mary-Dailey Desmarais, conservatrice en chef du MBAM
Nicolas Becker, designer sonore
Une exposition co-organisée par le Musée des beaux Arts de
Montréal et la Philharmonie de Paris.
Basquiat amateur éclectique

Les improvisations visionnaires de Charlie Parker ou le feu enlevé des airs de la Callas, les chants des bluesmen ou ceux des griots, les symphonies
de Beethoven, le Boléro de Ravel et tant d’autres musiques encore forment la toile de fond sonore de la pratique picturale de Jean-Michel Basquiat. Ceux qui
d’ailleurs sont venus dans son atelier se souviennent que le peintre travaillait toujours en écoutant de la musique. Basquiat a en effet vécu, peint, dansé,
inventé et transgressé à une époque où New York connaissait l’une des périodes les plus créatives de son histoire musicale, avec la naissance de nouveaux sons urbains comme la no wave, la new wave et le hip-hop. L’artiste a fait même une brève carrière de musicien au sein du groupe très expérimental Gray, fondé en 1979 avec Michael Holman. Comment lire ou comprendre la prégnance de cet art dans son imaginaire ? Qu’est-ce que la musique dans l’oeil du peintre Basquiat ? Et peut-on « entendre »
ses oeuvres ? …………….extrait
Olivier Mantei
Directeur général de la Philharmonie de Paris
Marie-Pauline Martin
Directrice du Musée de la musique

BASQUIAT ET LA MUSIQUE

Basquiat Soundtracks est la première exposition consacrée au rôle de la musique dans l’art de Jean-Michel Basquiat (1960-1988), artiste parmi
les plus fascinants du XXe siècle. Né à Brooklyn, de père haïtien et de mère portoricaine, Basquiat a baigné dans l’effervescence musicale de New
York à la charnière des années 1980, marquée par l’émergence de nouvelles formes urbaines telles que la no wave et le hip-hop. Puissante et audacieuse, son expressivité s’est développée en prise avec ce paysage sonore, donnant naissance à une oeuvre qui doit aussi bien à l’art de la rue qu’à la tradition occidentale, questionnant les conventions esthétiques et révélant
une sensibilité tout à la fois critique et poétique.


Grand amateur de musique, Basquiat possédait, dit-on, une collection de plus de 3 000 disques allant du classique au rock en passant par le zydeco, la soul,
le reggae, le hip-hop, l’opéra, le blues et le jazz.
Dans son atelier, plusieurs sources sonores pouvaient coexister simultanément. Cependant, la musique est loin d’avoir seulement formé une trame sonore à sa
vie et à sa pratique. Commençant par une évocation, riche d’archives, des scènes musicales fréquentées par l’artiste à New York dans les années 1970 et 1980, l’exposition met en lumière ses expériences en tant que musicien et producteur de disque. Explorant en détail son imaginaire sonore, elle examine les nombreuses références qui parsèment son travail, révélant combien la musique a informé ses représentations et influencé ses processus de composition. La façon dont Basquiat l’a inscrite dans ses oeuvres témoigne,
en outre, de son intérêt profond pour l’héritage de la diaspora africaine et de sa conscience aiguë des enjeux politiques liés aux questions raciales aux
États-Unis. La musique apparaît ainsi comme une célébration de la créativité artistique noire tout en pointant les complexités et les cruautés de l’histoire.
Elle offre une clé d’interprétation à une oeuvre qui, dans son auto-invention, est parvenue à intégrer le beat d’une époque, le blues d’un peuple, le geste du
sampling et les symphonies épiques d’une modernité mouvementée.

IMMERSION SONORE DANS UNE OEUVRE FOISONNANTE

Par la réunion d’une centaine d’oeuvres, cette exposition s’offre comme une expérience immersive dans les lieux et les sons qui ont façonné le parcours de
Basquiat et alimenté son inspiration. Audacieuse, la scénographie montre sous un jour nouveau une invention picturale où la photocopie prend valeur de
sample, et où le mix agit comme principe structurant.
Complétée d’archives rares et de documents audiovisuels inédits, Basquiat Soundtracks remet en perspective une oeuvre qui, tout en restant étroitement liée à la club culture – depuis l’underground jusqu’aux boîtes de nuit les plus flamboyantes des eighties –, a désormais révélé sa dimension universelle.
Nourri par un travail de recherche approfondi portant sur les sources et les références musicales de Basquiat, le dispositif audiovisuel de l’exposition a été conceptualisé et articulé par Nicolas Becker, ingénieur du son et sound designer pour l’art contemporain (Philippe Parreno) et le cinéma (Sound of Metal de
Darius Marder ; Alejandro González Iñárritu…).
En collaboration avec la Philharmonie de Paris et Vincent Bessières, Nicolas Becker a imaginé une véritable partition musicale évolutive et organique. Celle-ci puise sa matière parmi des centaines de titres et d’enregistrements,
et s’appuie sur un logiciel pionnier, Bronze. Capable, par le biais de l’intelligence artificielle, de concevoir des associations de sons aussi pertinentes qu’imprédictibles et de faire varier des combinatoires
de morceaux préexistants selon des critères déterminés en amont, Bronze élabore des scénarios musicaux proprement inouïs et recompose à l’infini
la bande-son de l’exposition.
L’expérience vécue par chaque visiteur est ainsi unique, l’immergeant dans un brassage de références sonores et musicales en perpétuel mouvement, à l’image de la manière dont Basquiat lui-même appréhendait la musique.

BASQUIAT ET LES MUSIQUES DE SON TEMPS

Le talent de Jean-Michel Basquiat émerge à New York à la toute fin des années 1970, au sein d’une communauté artistique parmi laquelle la pluridisciplinarité est de mise. Poète, styliste, auteur d’assemblages d’objets trouvés, Basquiat est ainsi musicien avant d’être pleinement peintre : le groupe Gray, dont il est le cofondateur et leader officieux, partage la scène avec des formations phares de la no wave telles que DNA ou The Lounge Lizards, dont les partis pris esthétiques ne sont pas sans écho avec l’oeuvre plastique de Basquiat.

LA SCÈNE DOWNTOWN

En 1979 et 1980, Basquiat fréquente ainsi assidûment – outre le Mudd Club où il dit avoir « passé toutes [ses] nuits pendant deux ans » – le CBGB, épicentre de la scène punk rock ; le Club 57, espace de performance alternatif animé notamment par Ann Magnuson et Keith Haring ; le TR3 (alias Tier 3), où les groupes no wave alternent avec des formations de free jazz et des projections de cinéma expérimental ; le Squat Theatre, lieu d’avant-garde théâtrale et musicale ; A’s, le loft ouvert par l’artiste Arleen Schloss, où ont lieu
le mercredi des soirées pluridisciplinaires au cours desquelles Basquiat rêve, avec le chanteur Alan Vega, de la possibilité d’une
« symphonie métropolitaine » orchestrée à partir de bruits de la ville.

BASQUIAT ET LA DÉFERLANTE HIP-HOP

À partir de 1980, la vague du hip-hop commence à déferler sur le sud de Manhattan, sous l’effet de plusieurs acteurs et actrices de la scène downtown
comme Edit deAk – qui présente à The Kitchen le groupe Funky Four Plus One – ou Fab 5 Freddy – qui organise avec le graffeur Futura 2000 au Mudd
Club Beyond Words, l’une des premières expositions consacrées au mouvement, à laquelle Basquiat participe sous le nom de
« SAMO© ».
Le succès de « Rapture » de Blondie, chanson dans laquelle Debbie Harry s’essaie au rap, est une manifestation majeure de cette convergence culturelle entre les mouvements no wave et hip-hop : aux côtés de Fab 5 Freddy et de Lee Quiñones, Basquiat participe au décor du clip et y tient le rôle du DJ Grandmaster Flash, absent lors du tournage. Au cours de sa vie de noctambule, l’artiste fréquente les soirées organisées au Negril et au Roxy, au cours desquelles officient Afrika Bambaataa et les DJ de la Zulu Nation venus du Bronx mais aussi Nicholas Taylor, son ancien partenaire de Gray converti aux platines, qu’il a lui même baptisé du nom de « DJ High Priest ».

BEAT BOP JEAN-MICHEL BASQUIAT, 1983

OEuvre double – musicale et visuelle –, Beat Bop tient une place singulière dans la production de Basquiat, car elle constitue son unique tentative aboutie de
publier une création sonore. Crédité à la boîte à rythmes et au mixage, Basquiat se présente comme producteur et réalisateur du titre, qui met en scène
les talents de rappeurs de Rammellzee et K-Rob.
Entièrement en noir et blanc, ponctuée de plusieurs de ses motifs signatures, la pochette affiche le nom d’une maison de disques fictive,
« Tartown Record Co. »,
qui rappelle, par le truchement des mots art et tar (« goudron » en anglais), la dépendance commune des musiciens et des peintres aux dérivés du pétrole.

MARIPOL POLAROÏDS (SÉLECTION) 1978-1988

MARIPOL FOR SPECIAL EFFECTS
Venue à New York avec le photographe Edo Bertoglioen 1976, l’artiste française Maripol s’y impose comme l’une des personnalités phares de la scène downtown. Elle rencontre Basquiat en 1979 au Mudd Club, dont elle est une habituée. En tant que styliste, elle contribue à façonner le look de Madonna, notamment à l’époque de l’album Like a Virgin (1984). Munie de son appareil photo, Maripol a immortalisé les visages des protagonistes des nuits new-yorkaises sous la forme de polaroïds, dont une sélection est exposée ici. Ayant
oeuvré en 1980 à la production de New York Beat, réalisé par Bertoglio et dans lequel Basquiat tient le rôle principal, elle a concouru avec le scénariste Glenn
O’Brien au sauvetage du film resté inachevé, finalement présenté au public en 2000 sous le titre Downtown 81.

IMAGES SONORES ET BRUITS VISUELS

Celles et ceux qui ont visité son atelier se souviennent que pour créer, Basquiat s’immergeait dans un
environnement fait de musique de toute sorte, du classique au reggae, mais aussi de sons produits par
la télévision ou la radio. Ses oeuvres sont chargées d’éléments qui donnent à voir le bruit : onomatopées, engins qui traversent ses toiles, citations de dessins animés, représentations anatomiques qui présentent le corps et ses organes comme émetteurs de sons…
Basquiat matérialise les phénomènes sonores selon un vocabulaire graphique qui emprunte parfois aux codes de la bande dessinée ou des films de série B, tout en évoquant la musique par les techniques de composition
employées. Le représentations d’antennes, pylônes
et autres schémas techniques témoignent également du vif intérêt de Basquiat pour les technologies de la diffusion et de l’enregistrement. Dans cette oeuvre
visuellement bruyante, les mots occupent aussi une
place capitale : marqué par l’influence des écrivains de la Beat Generation, comme William S. Burroughs qu’il fréquente et considère comme son « auteur
vivant préféré », Basquiat fait un usage abondant de l’onomatopée et intègre à ses oeuvres une forme de poésie verbale qui témoigne de son intérêt pour
le langage. Comme Burroughs, il parvient à réduire l’écart entre le visuel et le textuel en recourant à des logiques d’association imprédictibles, fruit d’une
pensée affranchie des conventions.

JAZZ

De toutes les musiques auxquelles Basquiat se réfère dans sa pratique artistique, le jazz est sans conteste la plus apparente dans son oeuvre. Considéré comme une contribution africaine-américaine majeure au
domaine des arts, le jazz se présente à lui comme un continuum de réussite et d’excellence noires. Célébrant le génie créatif des musiciens avec l’ambition de dire une partie de leur histoire en remontant jusqu’au berceau du genre, à La Nouvelle-Orléans, Basquiat élabore des oeuvres transhistoriques. Loin d’être de
simples hagiographies, elles inscrivent le jazz dans une histoire diasporique plus vaste et soulignent les inégalités et le racisme subis par les musiciens
inféodés aux règles de l’industrie phonographique.

PARTENARIAT
DU 5 AVRIL AU 28 AOÛT 2023, LA FONDATION LOUIS VUITTON
PRÉSENTE L’EXPOSITION « BASQUIAT X WARHOL, À QUATRE MAINS »

WEEK-END « WEST SIDE / EAST SIDE » : DEUX EXPOSITIONS, UN BILLET
Autour de l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat, la Philharmonie de Paris et la Fondation Louis Vuitton développent une collaboration inédite construite
sur la complémentarité de leur programmation
. Ainsi du vendredi 30 juin au dimanche 2 juillet, les deux institutions proposent un événement commun,
« West Side / East Side ».

Pendant ces trois jours, un billet acheté pour l’une des deux expositions donnera accès gratuitement à l’autre exposition. Cet événement conjoint donnera lieu aussi à des animations musicales (concerts, DJ sets…), à
découvrir West Side, à la Fondation Louis Vuitton, et East Side, à la Philharmonie de Paris.
(Programmation en cours, cet événement fera l’objet d’une communication spécifique)

Vidéo

INFORMATIONS PRATIQUES

EXPOSITION

Cité de la musique – Philharmonie de Paris
221, avenue Jean-Jaurès
75019 Paris

BASQUIAT SOUNDTRACKS
DU 6 AVRIL AU 30 JUILLET 2023
Du mardi au jeudi de 12H à 18H
Le vendredi de 12H à 20H
Samedi et dimanche de 10H à 20H
Pendant les vacances scolaires (zone C) :
Du mardi au dimanche de 10H à 20H
TARIFS
Plein tarif : 14€
Tarifs réduits : 11€ (26 à 28 ans)
8€ (16 à 25 ans, minimas sociaux)
Gratuit pour les moins de 16 ans
VISITE GUIDÉE
Les samedis de 11H à 12H30 (du mardi au samedi
pendant les vacances scolaires de la zone C)
Du samedi 15 avril au jeudi 13 juillet
Tarif : 16€
ACCESSIBILITÉ
L’exposition propose une découverte sonore, visuelle mais aussi tactile des oeuvres de Jean-Michel Basquiat. Un parcours composé de 5 supports
tactiles et de commentaires audio accompagne les personnes en situation de handicap visuel.
Un audioguide adapté ainsi qu’un livret en braille et gros caractères sont disponibles en prêt à l’accueil de l’exposition.
Un livret facile à lire et à comprendre (FALC), disponible en ligne et à l’accueil, accompagne les visiteurs en situation de handicap mental dans la visite de l’exposition
Transport
Métro 5 arrêt Porte de Pantin

Sommaire du mois de mars 2023

La Raie. 1728. Chardin, Jean Baptiste Siméon

04 mars 2023 : Qui est donc Jacob, également appelé « Israël » ?
05 mars 2023 : François Bruetschy
06 mars 2023 : FERNANDE OLIVIER et PABLO PICASSO dans l’intimité du Bateau-Lavoir
07 mars 2023 : PICASSO. Artiste et modèle – Derniers tableaux
11 mars  2023 : Trésors de Venise à Paris
13 mars 2023 : La Bourse de Commerce François Pinault
21 mars 2023 : TRANS(E)GALACTIQUE – Festival Vagamondes
25 mars 2023 : Fabrice Hyber La Vallée

Fabrice Hyber La Vallée

Jusqu'au au 

La Fondation Cartier présente La Vallée, une grande monographie consacrée à la peinture de Fabrice Hyber. Dans ses toiles peintes « du bout des doigts », l’artiste français donne à voir le déploiement d’une pensée libre et vivante. Réunissant une soixantaine de toiles dont près de quinze œuvres produites spécifiquement pour l’exposition, Fabrice Hyber crée au sein de la Fondation Cartier pour l’art contemporain une école ouverte à toutes les hypothèses. Le visiteur est invité à traverser différentes salles de classe selon un parcours qui suit les méandres de la pensée de l’artiste.

Artiste, semeur, entrepreneur, poète, Fabrice Hyber est l’auteur d’œuvres prolifiques précisément répertoriées. Faisant fi des catégories, il incorpore dans le champ de l’art tous les domaines de la vie, des mathématiques aux neurosciences, en passant par le commerce, l’histoire, l’astrophysique, mais aussi l’amour, le corps et les mutations du vivant.

Artistes et contributeurs de l’exposition :

  • Fabrice Hyber
 
« J’ai toujours considéré que mes peintures étaient comme des tableaux de classe, ceux sur lesquels nous avons appris à décortiquer nos savoirs par l’intermédiaire d’enseignants ou de chercheurs. On y propose d’autres mondes, des projets possibles ou impossibles. Dans cette exposition, j’ai choisi d’installer des œuvres à la place de tableaux d’une possible école ».

Fabrice Hyber

DE LA VALLÉE À L’ŒUVRE


Les multiples dimensions de l’art de Fabrice Hyber
trouvent leur origine dans la forêt qu’il fait pousser depuis les années 1990 au cœur du bocage vendéen, autour de l’ancienne ferme de ses parents, éleveurs de moutons.
Les quelque 300 000 graines d’arbres, de plusieurs centaines d’essences différentes, semées selon une technique patiemment mise au point, ont
transformé progressivement les terres agricoles en une forêt de plusieurs dizaines d’hectares.
Le paysage est devenu œuvre.

« Avec la Vallée, je voulais d’abord reconstituer un paysage arboré
autour de la ferme de mes parents pour créer une barrière naturelle avec l’agriculture industrielle environnante et ceux qui la développaient.
Chaque fois que quelque chose se met en place, je porte mon regard ailleurs pour trouver des choix alternatifs. C’est systématique. »
Lieu d’apprentissage, d’expérimentation, de refuge, la Vallée est devenue la matrice et la source d’inspiration de l’ensemble de l’œuvre de l’artiste, qui compare volontiers sa pratique avec la croissance organique du vivant :
« Au fond je fais la même chose avec les œuvres, je sème les arbres comme je sème les signes et les images. Elles sont là, je sème des graines de pensée qui sont visibles, elles font leur chemin et elles poussent. Je n’en suis plus maître. »

UNE EXPOSITION-ÉCOLE

Si Fabrice Hyber a imaginé son exposition comme une école, c’est précisément pour partager cette autre façon d’apprendre, née notamment dans la Vallée. L’exposition, par sa scénographie qui rappelle les salles de classe autant que les cours de récréation, encourage le visiteur à s’instruire, se déplacer, ouvrir des portes, regarder par-dessus des fenêtres, enjamber des formes, jouer, mais
aussi s’asseoir sur un banc ou face à un bureau pour observer les œuvres qui servent de tableaux noirs à cet apprentissage. Fabrice Hyber y met en scène diverses manières d’apprendre à partir d’un tableau.

Dans de courtes vidéos
qui accompagnent les œuvres, l’artiste parcourt à nouveau le cheminement mental qui a présidé à leur création. Il invite le visiteur à s’appuyer sur les
brèches ouvertes par les toiles pour formuler ses propres hypothèses, faire ses propres associations :
« Ce qui est important dans une école selon moi, plus qu’apprendre des choses, c’est apprendre à les regarder, à observer comment elles évoluent. »
Des cours ouverts à tous les visiteurs sont proposés par des médiateurs spécialistes de sujets aussi divers que les mesures du monde, les formes
des fruits, l’hybridation des corps, la météo, le sport, le jeu, la digestion ou encore la transformation.

PEINDRE UNE PENSÉE EN MOUVEMENT

Parmi la grande variété des pratiques artistiques de Fabrice Hyber, aucune n’évoque davantage l’action de semer que la peinture. Point de départ
de chacun de ses projets, portant en germe toute œuvre à venir, elle occupe une place primordiale dans le travail de l’artiste. Sur des toiles de grand format alignées dans son atelier, Hyber formule des hypothèses, associe des idées, invente des formes, joue avec les mots :
«
Depuis le début de mon travail, j’utilise beaucoup d’eau et très peu de matière. Cela donne des effets incroyables, des toiles très légères. Mes peintures à l’huile
sont uniquement des aquarelles. Il y a très peu d’intervention finalement, je fais la même chose dans mes peintures que dans la nature. »


Passant d’un tableau à l’autre, il note ici une phrase, dessine là une image, colle ailleurs un objet, par petites touches, au gré de son imaginaire et de ses
spéculations. Chaque étape compte. Ce processus de création
«
par accumulation » enrichit l’œuvre de toutes les potentialités ouvertes par la pensée en mouvement. La toile devient ainsi un espace d’apprentissage et d’enseignement :
«
J’apprends en faisant et je veux transmettre ».

Podcast à écouter

Informations pratiques

EXPOSITION
La Fondation Cartier est ouverte tous les jours
de 11 h à 20 h, sauf le lundi.
Nocturne le mardi jusqu’à 22 h.
ACCÈS
261, boulevard Raspail 75014 Paris
Métro Raspail ou Denfert-Rochereau
(lignes 4 et 6)
RER Denfert-Rochereau (ligne B)
Bus 38, 68, 88, 91

Trésors de Venise à Paris

Les chefs-d’œuvre Renaissance de la Ca’ d’Oro exposés à l’Hôtel de la Marine

L’Hôtel de la Marine, qu’est-ce que c’est ?

Un lieu d’émerveillement et de découvertes pour tous

Alors que commencent d’importants travaux de rénovation, la Ca’ d’Oro de Venise prête 70 chefs-d’œuvre de la Renaissance à la Collection Al Thani, qui les expose à l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris, du 30 novembre au 26 mars. Une occasion unique de voir le Saint Sébastien de Mantegna hors de son écrin.


L’Hôtel de la Marine
est un lieu culturel ouvert tous les jours de la semaine, toute l’année de 10 h 30 à 19 h et jusqu’à 21 h 30 le vendredi.
S’il doit encore son nom au ministère de la Marine dont il a été le siège pendant plus de 200 ans, l’Hôtel de la Marine n’est cependant pas un musée maritime et est bien plus que l’ancien siège d’un ministère. D’abord affecté au Garde-Meuble de la Couronne, c’est un lieu de création, où l’artisanat d’art a été mis au service du prestige du royaume, mais aussi un lieu de vie où les anciens appartements de son intendant participent de la démonstration de ces savoir-faire d’excellence.

Au terme d’une importante campagne de restauration menée par le Centre des monuments nationaux, ces espaces patrimoniaux sont désormais ouverts à tous.

· Appartements des intendants pour plonger dans la vie
quotidienne des intendants du XVIIIe siècle et admirer le cadre
de vie somptueux de leurs appartements, accompagné du récit
du Confident, casque de médiation connecté
· Collection Al Thani pour s’émerveiller devant des chefs d’oeuvre
du monde entier, de l’Antiquité à nos jours

Ces deux parcours de visite donnent accès aux salons d’apparat et à la loggia. La découverte des salons réaménagés au XIXe siècle par le ministère de la Marine est rythmée par des dispositifs multimédias qui expliquent le monument, son histoire, l’aménagement de la place de la Concorde, mais aussi sur les grands
voyages d’exploration maritime. Le visiteur peut ensuite profiter de la vue de la place depuis la loggia.

L’Hôtel est aussi un lieu de vie, dont on peut traverser la cour et où on peut s’attabler pour un café ou un repas au café Lapérouse ou au restaurant Mimosa, flâner à la librairie-boutique à la recherche d’un livre ou d’un cadeau, admirer le travail des ateliers de Mathieu lustrerie .

Plusieurs circuits de visite sont proposés, permettant à chacun
d’y trouver un parcours selon ses intérêts et le temps dont il dispose :
Les espaces à découvrir
Un lieu pour toutes les curiosités
Un lieu accessible pour tous

À DÉCOUVRIR
L’Hôtel de la Marine est un lieu de vie et de culture à ne pas manquer lors d’un séjour dans la capitale. C’est en effet le seul endroit à Paris où il est possible de découvrir un cadre de vie à l’image des grands palais royaux, comme les châteaux de Versailles ou de Fontainebleau. Siège du Garde-Meuble de la Couronne, les artistes qui l’ont construit et aménagé étaient ceux qui travaillaient sur les chantiers des bâtiments du roi. C’est là que les objets royaux étaient conservés et entretenus, et pour meubler ses appartements, l’Intendant n’hésitait pas à puiser dans les réserves des objets ayant auparavant servi au roi et à faire appel aux plus grands maîtres artisans de la Couronne.

Le lieu

Situé place de la Concorde, sur l’axe qui relie l’Arc de triomphe au Louvre, l’Hôtel de la Marine est une halte culturelle idéale après une balade sur les Champs-Elysées ou au jardin des Tuileries par exemple.
Il est facilement accessible en transports en commun, notamment
grâce à la station Concorde (métro lignes 1, 8 et 12).
Grâce à sa majestueuse loggia ouverte sur la plus grande
place de Paris, il offre une vue unique, embrassant le Grand Palais, la Tour Eiffel, l’Assemblée nationale, l’obélisque qui vient de faire peau neuve, le jardin des Tuileries et son Jeu de Paume.

Les amoureux de la Sérénissime connaissent la sublime façade gothique de ce palais situé sur le Grand Canal, qui donne même son nom à un arrêt de vaporetto. Mais ses collections, constituées de plusieurs fonds, restent assez confidentielles. Pour attirer un plus large public a donc été lancé un ambitieux chantier d’extension du musée et de remise en valeur des œuvres. Ces travaux sont l’occasion rêvée de faire voyager les collections, et notamment leur fleuron, le Saint Sébastien de Mantegna, qui quitte pour la première fois depuis plus d’un siècle la petite salle, dite la « chapelle », que lui avait imaginée sur mesure le sauveteur de la Ca d’Oro, le baron Franchetti.

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Quelques chiffres

2 700 m²de surface,
6 200 m² d’espaces ouverts au public, 2 000 m² d’espaces de visite, 
330 m² de verrière créée pour couvrir la cour de l’Intendant
27 pièces à visiter,
2 parcours de visite,
3 visites sonores différentes
9 langues
5 dispositifs de médiation numériques fixes,
500 menuiseries restaurées,
550 objets d’art, 900 références

Informations pratiques

Hôtel de la Marine
2 Place de la Concorde
75008 Paris
Accès métro 1 8 12