Talents Contemporains 10e Edition

Deux expositions du 15 octobre 2022 au 26 mars 2023
Reflet de la création contemporaine actuelle, le concours Talents Contemporains initié il y a 10 ans permet de défricher les scènes artistiques européennes et internationales sur le thème particulier de l’eau. Une collection très originale s’est ainsi constituée et présente des artistes aussi bien diplômés d’écoles d’art reconnues qu’aux parcours autodidactes atypiques.

Réceptacle

« Réceptacle » présente les oeuvres des 4 lauréats de la 10ème édition du concours, le collectif EthnoGraphic,
Elvia Teotski, Bianca Bondi et le collectif Dutca-Sidorenko. Des multiples toponymies de la rivière brésilienne, à la question des cycles et des matières fragiles ou l’invention d’un conte en eau sombre, les oeuvres proposées
sont étonnantes tant par leurs formes que leur sujet.

Commissaire : Marie Rieux, directrice de la Fondation François Schneider Wattwiller

InventaRios

InventaRios se déploie comme une vaste installation, elle est le résultat de plusieurs séjours au Brésil et la restitution d’une longue enquête à la croisée entre l’art et la sociologie. 56 pots en terre, contenants traditionnels des villages de Sertão sont couplés à des carnets, au dessin du fleuve et interrogent le lien à l’eau dans cette région du Brésil, notamment sur la toponymie de la rivière.
L’oeuvre InventaRios est la restitution d’un projet plus global, FazerViver mêlant céramique, vidéo, édition et prenant la forme d’un paysage. Le titre signifie à la fois, « Inventar Rio » ou « Inventer la rivière pour signifier la
rivière », « Inventariar Rios » ou « Inventorier la rivière pour inventorier un bassin versant ».
Ce projet a été mené par le collectif EthnoGraphic durant trois ans sur les modes de vie dans le Sertão, région reculée du Minas Gerais au Brésil. Dans cette région réputée pour sa richesse en fer, un projet de construction
routière à grande échelle est enclenché, traversant un tout petit village, et induisant des changements à venir. Les savoir-faires anciens des habitants risquent d’être modifiés. De manière concomitante, les habitants de la région
partagent le souci de la disparition progressive des eaux du territoire. Ainsi le collectif formé de Letícia Panisset, Ghislain Botto et Émilie Renault s’est déplacé avec une carte tout au long du bassin du Capivari pour demander
aux habitants de nommer les cours d’eau anonymes sur la carte tout en enregistrant un flux abondant d’histoires liées à l’eau. Petit à petit une cartographie sensible de la rivière et de ses affluents se dessine, on y perçoit les
expériences intimes qu’entretiennent les résidents avec leurs cours d’eau. Pas moins de 93 manières de nommer l’eau a été relevée : « mon eau », « une eau si jolie », « eau qui pleut » ou encore « eau qui réapprovisionne ma maison ». Au cours des rencontres et des récits individuels se dessine une disparition progressive des cours d’eau. L’installation articulée entre une ligne de 56 pots en céramique, de 56 carnets illustrant le fleuve et ses appellations, un grand dessin mural et un film forment un témoignage socio-artistique inédit.
Collectif EthnoGraphic

Bianca Bondi, The Wishing Well II, 2014

Dans ses natures mortes vivantes, références à l’art des vanités, où les algues, bactéries, spiruline, pigments, végétaux côtoient des squelettes, pierres précieuses, animaux taxidermisés, Bianca Bondi intègre d’autres vies
que les vies humaines et ouvre à des mondes intangibles.
Appliqué comme un baume à la fois protecteur mais aussi nettoyant, le sel est plongé dans l’eau où sont immergés les objets sur lesquels des croûtes de cristaux se forment et leur confère une nouvelle vie. Rite de purification, de baptême peut-être et de renaissance. Bianca Bondi créé alors des mondes flottants, irréels, aux allures fantomatiques, avec une matière qu’elle maîtrise en partie, mais où des surprises se forment à chaque passage. En recyclant des éléments glanés sur des terrains variés ou dans des brocantes, en fabriquant ces
potions magiques et revisitant ainsi les possibles alchimies des couleurs, l’artiste entend insuffler des énergies particulières à ses oeuvres, développer des auras de bienveillance. Les nouvelles peaux que revêtent ses objets,
disparaissant et réapparaissant, interroge la pérennité et la volatilité du monde.
The Wishing Well II présenté ici est un hommage à l’art des fontaines, et la tradition des puits où l’on remerciait souvent les dieux avec de la monnaie, ou autre précieuses valeurs. Cette reconnaissance pouvait intervenir suite à une guérison, à l’accès à l’eau douce ou toute autre amélioration du quotidien. Dans notre habitude consumériste de souvent demander plus, peut-être vaudrait-il penser à davantage remercier… Ainsi ce petit tabouret abandonné dans son atelier devient alors une boite à offrande, un coffre à trésor, où plantes et coquillages y sont cachées et lui apportent des allures baroques, telle une grotte ésotérique.

Elvia Teotski, Spleen microbien

Marier agronomie et art contemporain, connaissance pointue des sols, de l’agriculture, du biotope, de la ruralité et des méthodes à la fois artisanales et scientifiques pour créer, permet à Elvia Teotski d’engager depuis une dizaine d’années un travail subtil, où elle interroge les matières, les substances organiques et cherche à repousser leurs limites.
S’appuyant sur des matériaux bruts, singuliers, naturels et délaissés qui l’entoure, l’artiste nourrit ses oeuvres de bactéries, d’algues, de boues, mais aussi d’impression alimentaires, de pommes de terre, en y faisant infuser sulfatede cuivre, agar-agar ou autre composés naturels ou chimiques. S’y dessinent ainsi de nouvelles formes, de nouveaux objets et émergent alors les questions de métamorphose, de prolifération et de déconstruction. À la fois les matières résistent au temps mais sont emprises à la détérioration, ou au pourrissement. On pourrait relever que l’artiste se concentre sur le végétal et la terre, les minéraux, la toxicité de certaines substances et la contamination des eaux et des sols et développe un corpus où la figure humaine est invisible au premier abord. Ce sont les marques de l’homme dans le paysage que l’artiste interroge, mais subtilement, avec des positions à la fois politique et écologique, poétique et métaphysique.

                                   Elvia Teotski, Spleen microbien 2.0, 2020.

Avec la fabrication et l’installation de 200 morceaux d’agar-agar elle pétrifie la gélatine et le temps, pour en créer une forêt de petites sculptures, aux silhouettes de racines ou de champignons. À l’intérieur de ces formes continuent probablement une activité de micro-organismes, les microbes étant eux-mêmes des «petites vies».
Elvia Teotski revendique avec ses oeuvres les notions de cycle et de transition puisqu’elle redonne vie à des matériaux altérés, mais elle parle aussi de la difficulté à recycler des éléments toxiques ou nocifs. Dans des états chaotiques du monde, peut-on ou ne peut-on pas les faire revivre ? De nouvelles vies peuvent elles s’ériger et déconstruire ainsi nos certitudes ?

Dutca-Sidorenko (collectif)

Nénuphars magiques, créature amphibienne, ancienne scientifique aux allures d’une babouchka et tapis en crochet prennent place au coeur d’une rivière, tels est le décor et les protagonistes de la fable que nous rapporte
le duo moldave Dutca-Sidorenko.
Sous forme de conte visuel, le duo d’artistes consacre son deuxième travail commun au fleuve Dniester, qui prend sa source dans les Carpates et se jette dans la mer Noire. Originaire de Bender, petite ville voisine de la rivière,
Carolina Dutca souhaite évoquer différentes problématiques liées au fleuve, comme l’exploitation excessive du sable, les navires abandonnés, les inondations qui érodent l’eau et les décharges. Au cours de leurs recherches
sur l’histoire de la Transnitrie, région Moldave en bordure de l’Ukraine, les artistes ont découvert que le nénuphar blanc était une espèce en voie de disparition. Leur rencontre avec Elena Nikolaevna, ancienne professeur de
biologie, fascinée par les histoires de son enfance, chuchotées par son père autour d’un monde amphibien disparu, les incitent à recréer une nouvelle légende, celle de « Apa ».

Ensemble ils inventent une histoire, où des
tapis multicolores brodés, des costumes extravagants portés par des figurants, des nénuphars synthétiques, des hommes grenouilles échoués s’inscrivent dans une nature malmenée et désertée. Elena Nikolaevna devient alors
la protagoniste de sa propre histoire avec la créature amphibique qu’elle a baptisée Apa, « eau » en moldave. S’y côtoient alors fantasmagorie et réel, où l’ancienne biologiste ramasse les déchets qui polluent les eaux du fleuve
avec Apa pour en faire des tapis «magiques» .
En résulte un ensemble de 15 photographies surréalistes, burlesque, joyeuses et oniriques, où se déploient un ensemble de personnages et de scénettes, dans la tradition d’un théâtre populaire.

Horizon

Olivier Crouzel

En parallèle de l’exposition présentant les lauréats de la 10ème édition, la Fondation François Schneider met à l’honneur le travail d’Olivier Crouzel, dont l’oeuvre 18 rideaux figure dans sa collection.

Pour cette exposition personnelle, c’est la ligne d’horizon que nous revisitons, ligne d’horizon qui émerge dans une grande partie du travail de l’artiste, aimant filmer la nature et l’eau, la diffuser sur du bâti ancien ou
contemporain, arpenter les espaces en caravane, bateau ou à pied et révéler lentement les métamorphoses des espaces et secrets des rivages.
Originaire de Dordogne, ayant vécu près d’une rivière, la conscience écologique de l’artiste semble avoir toujours été là, dans sa démarche, sans particulièrement céder aux pulsions de certaines modes, plutôt dans une
attention grandissante au monde, Olivier Crouzel se demande comment l’homme se comporte avec la nature.
Son oeuvre est prolifique, il produit de façon presque compulsive, investit des endroits – une friche, un hôtel abandonné, les bateaux de pêcheurs… – qui deviennent ses ateliers temporaires mais obsessionnels puisqu’il
y revient tant qu’il peut. L’artiste constitue ainsi au cours du temps et à
travers l’espace des collections de lieux et de motifs. Il capte des images, plans fixes sur des mouvements, de l’eau, du vent, avec vue sur des horizons maritimes : la côte Atlantique, des îles grecques, les marais côtiers.
Poétiques, les paysages regardés, filmés, sont aussi politiques, mettant ici ou
là en exergue la montée des eaux, l’exploitation d’une île, les
métamorphoses jusqu’à la disparition. Il nous en offre ainsi parfois les dernières images, nostalgie d’un temps, avant que ceux-ci ne soient engloutis par les flots ou laissés à l’abandon.
Ses installations, qu’elles se fassent par des projections in situ « transformant les lieux en occasions d’art », ou qu’elles se composent dans un centre d’art, restituent l’existence et la mémoire : l’artiste collectionneur – c’est
aussi le nom du camping-car, qui lui servira d’atelier mobile pour
Horizonto – est aussi, archiviste.
Motif récurrent dans son oeuvre, l’horizon nous propose des échappées perpétuelles, des ouvertures nécessaires à l’oeil et à l’esprit. White Beach, Horizonto, Arboretum, 18 rideaux ou encore Des Digues et des hommes, les
oeuvres se déploient dans les espaces de la fondation et nous plongent dans des lignes de fuite.
Pour reprendre les termes de la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury,
et son manifeste « Ce qui ne peut être volé, Charte du Verstohlen », il y a sans hiérarchie des choses qui ne peuvent nous être volées, du silence
à l’horizon. D’où la nécessité de partager les horizons multiples d’Olivier Crouzel…

Informations pratiques

Fondation François Schneider
27 Rue de la Première Armée
68700 Wattwiller

Ouverture du mercredi au dimanche, jours fériés inclus
(sauf 1er mai, les 24 au 26 décembre 2021 et les 1er et 2 janvier 2022).
Horaires d’hiver (Octobre – Mars) de 11h à 17h
Horaires d’été (Avril – Septembre) de 11h à 18h

Le Bistr’eau est momentanément fermé, cependant vous pouvez profiter de la terrasse panoramique extérieure ainsi que du jardin pour pique-niquer, en respectant les lieux.

Accès

Depuis Paris
Train direct entre Paris Gare de Lyon et Gare de Mulhouse
Train direct entre Paris Gare de l’Est et Gare de Colmar

Gare de Colmar et Mulhouse à 30 min de la Fondation en voiture

Aéroport international de Bâle/Mulhouse à 45 min de la Fondation en voiture

Taxi des sources – Wattwiller : 07.71.01.02.58

Ligne de Bus 543 : Cernay – Wattwiller – Guebwiller  / Guebwiller – Wattwiller – Cernay

 

Doris Salcedo : Palimpsest

Parchemin dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte

Jusqu’au 17 septembre 2023 à la Fondation Beyeler
À partir de l’automne, la Fondation Beyeler présente la vaste installation Palimpsest de l’artiste colombienne de renom international Doris Salcedo.

Née en 1958 à Bogota, Salcedo explore à travers des objets, des sculptures et
des interventions in situ à grande échelle les répercussions de la violence et
de l’exclusion dans sa Colombie natale et dans d’autres régions du monde.
Dans Palimpsest, Salcedo se penche sur le sort des réfugié·e·s et migrant·e·s mort·e·s noyé·e·s ces vingt dernières années lors de la dangereuse traversée
de la Méditerranée ou dans l’Atlantique en quête d’une vie meilleure en Europe.
Palimpsest est présenté à la Fondation Beyeler jusqu’en septembre 2023 ;
en été 2023, le musée consacrera une importante exposition individuelle à
Doris Salcedo.

L’oeuvre

Se fondant sur des recherches de plusieurs années, Salcedo explore sans relâche des situations de conflit dans lesquelles la violence et ses victimes sont omniprésentes, concentrant son attention sur le cycle sans cesse répété de violences, d’indignation, de commémoration et d’oubli. Ses oeuvres sont souvent empreintes d’une angoissante étrangeté, faisant puissamment apparaître l’absence de personnes disparues, migrantes, assassinées ou oubliées. Aussi poétiques que fragiles, les oeuvres de Salcedo invoquent le souvenir de celles et de ceux que la mort risque de vouer à l’oubli et rendent hommage au deuil et à la douleur des vivant·e·s.

Sources

Entre 2013 et 2017, plus de 15’600 migrant·e·s venant d’Afrique du Nord, du Proche-Orient, d’Irak, d’Afghanistan et de Syrie ont perdu la vie au large des côtes de la Grèce, de l’Italie et de l’Espagne.
Pendant presque cinq années, l’artiste a suivi la couverture médiatique internationale et parlé avec des survivant·e·s et des proches des victimes. Ces histoires et ces destins bouleversants ainsi que les conséquences profondes de chaque décès pour les familles et les proches l’ont incitée à consigner les
noms de plus de 300 réfugié·e·s et migrant·e·s disparu·e·s en mer dans un travail qui donne expression à cette tragédie abstraite.

Origine du titre
Le titre du projet d’exposition est dérivé du grec ancien « palimpseste », qui désigne des pages de manuscrit réutilisées – effacées à plusieurs reprises pour pouvoir y écrire de nouveau –, pratique courante
au fil de l’Antiquité et du Moyen Âge. Les traces des inscriptions initiales demeuraient parfois visibles sous les nouvelles inscriptions, rendant possible la reconstitution de certains textes anciens. Palimpsest de Doris Salcedo est une installation immersive de dalles de sol poreuses de couleur sable. L’oeuvre est constituée de deux cycles de noms superposés : les noms de personnes décédées lors de mouvements migratoires avant 2010 sont inscrits en sable fin de coloris contrasté incrusté dans les dalles de pierre ; les noms de personnes décédées entre 2011 et 2016 apparaissent en superposition sous forme de gouttes d’eau qui s’agrègent pour former des lettres avant de s’écouler, dans un cycle incessant d’inscription et d’effacement.
Palimpsest est installé dans la plus grande salle de la Fondation Beyeler :
66 dalles de pierre sont disposées sur environ 400 mètres carrés, donnant à lire 171 des 300 noms que compte l’oeuvre au total.
L’oeuvre examine l’incapacité à vivre le deuil de manière collective et interroge l’expérience du souvenir et de la mémoire dans des sociétés habituées à oublier, dans lesquelles chaque nouvelle tragédie efface des consciences celle qui précède. L’installation reflète le processus constant par lequel Salcedo sonde le rapport entre la souffrance personnelle et l’espace public. Palimpsest est ainsi conçu également comme un lieu de rencontre et de deuil. Les modes de représentation de l’artiste éveillent des sentiments universels
tels l’empathie, le chagrin et un sens de perte – une expérience aussi intemporelle que transculturelle. Le sentiment de responsabilité qu’attisent les dérives et les abus politiques actuels tourmente Salcedo et apparaît dans ses oeuvres comme un véritable impératif, leur conférant un caractère mémorial. Ses travaux ont souvent pour toile de fond des événements concrets mais ils offrent un espace aux interprétations personnelles et accèdent à une validité et à un impact universel.

Les expositions
Doris Salcedo est une figure majeure de la création contemporaine.  Née en Colombie, où elle vit et travaille encore aujourd’hui. Elle a étudié la peinture et l’histoire de l’art à l’Université de Bogota, puis au début des années 1980 la sculpture à l’Université de New York (NYU). En 1985, elle retourne en Colombie. Elle sillonne alors le pays à la rencontre de rescapé·e·s et de proches de victimes d’actes de violence et de brutalité. La sensibilisation provoquée en elle par ces échanges par rapport aux thèmes de la guerre, de l’aliénation, du manque de repères et du déracinement forme depuis la base de son travail.

                              Doris Salcedo-shibboleth, photo Lunettes Rouges
Salcedo a fait parler d’elle avec des installations à grande échelle telles Untitled, 2003, Shibboleth , 2007, ou Plegaria Muda, 2008–2010. Untitled, 2003, réalisé pour la 8ème  Biennale internationale d’Istanbul, se compose d’environ 1550 chaises en bois empilées entre deux bâtiments pour rendre compte des aspects
de migration et de déplacement dans l’histoire d’Istanbul. Pour Shibboleth, 2007, à la Tate Modern à Londres, elle conçoit une longue faille crevassée parcourant le sol de la Turbine Hall, inscrivant ainsi dans l’espace de manière sensorielle les expériences de délimitation, d’exclusion et de séparation.
Avec ses tables empilées, semblables à des cercueils à travers les fonds desquels poussent de délicats brins d’herbe, Plegaria Muda, 2008–2010, évoque un cimetière récemment aménagé et commémore symboliquement les milliers de civils disparus et probablement assassinés en Colombie ces dernières
années.                                                                     Photo Arte
En 2015, le Museum of Contemporary Art Chicago présente une première rétrospective de l’artiste. Le musée de Glenstone dans le Maryland lui,  installation saisissante est aujourd’hui donnée à voir pour la première fois dans l’espace germanophone en parallèle à la grande exposition d’oeuvres de la collection organisée à l’occasion des 25 ans de la Fondation Beyeler.
En 2023, la Fondation Beyeler consacrera à Doris Salcedo une grande exposition d’oeuvres majeures de l’ensemble de sa carrière.
Palimpsest est réalisé en étroite collaboration avec l’artiste Doris Salcedo, son atelier et White Cube, Londres. La direction du projet est assurée par Fiona Hesse, Associate Curator à la Fondation Beyeler.

Informations

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler 
tous les jours 10h00 – 18h00, le mercredi jusqu’à 20h00, du 16 septembre au 16 décembre 2022 le vendredi jusqu’à 22h00.
Accès :
depuis la gare SBB
tram n° 2, descendre à MessePlatz, puis tram n° 6 arrêt Fondation Beyeler

Sommaire de septembre 2022

Paris vue depuis le centre Pompidou

29 septembre 2022 : Miroir Du Monde, Chefs-D’oeuvre Du Cabinet D’art De Dresde
27 septembre 2022 : Venise Révélée
13 septembre 2022 : Territories Of Waste – Le Retour Du Rejeté
11 septembre 2022 :  ANAÏS BOUDOT – Reliques Des Jours
08 septembre 2022 : Boldini Les Plaisirs Et Les Jours

Miroir du Monde, chefs-d’oeuvre du Cabinet d’art de Dresde

Bustes d’une Asiatique et d’un Asiatique
manufacture de porcelaine de Meissen, modèle de Johann Joachim Kaendler, 1732, façonnage vers 1921-1922
porcelaine, non peinte Porzellansammlung, SKD

Au Musée du Luxembourg du
14 septembre 2022 – 15 janvier 2023
exposition organisée par la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais en collaboration avec les
Staatliche Kunstsammlungen Dresden

commissariat : Claudia Brink, conseiller scientifique aux Staatliche Kunstsammlungen Dresden
scénographie : Atelier Maciej Fiszer

 

                          Voûte verte, intérieur de la salle des préciosités
                                  © Grünes Gewölbe / David Brandt

Un plaisir infini pour les yeux

Les 15 musées des Collections nationales d’art de Dresde retracent plus de 450 ans d’histoire. Le Cabinet d’art et de curiosités des princes électeurs de Saxe, aujourd’hui mondialement connu, constitue le point de départ
des collections. Depuis sa création au milieu du XVIe siècle, les souverains cherchaient à rassembler des oeuvres d’art (artificialia) mais aussi des livres et des appareils scientifiques (scientifica), des produits rares de la nature
(naturalia) et des objets qui ne provenaient pas d’Europe. Les Cabinets d’art et de curiosités poursuivaient l’idée de rassembler le monde en miniature et c’est pourquoi les ethnografica, en particulier, jouissaient d’une grande popularité.

Le Cabinet d’art de Dresde fut l’un des premiers d’Europe à ouvrir ses portes au grand public. Étudiants, artistes et chercheurs mais aussi simples artisans, commerçants et familles visitèrent la « Kunstkammer » pour y étudier les objets exposés, les admirer et s’en inspirer. Considéré comme un lieu de savoir, cette fonction lui valut le nom de « cabinet des curiosités ». 
    

                             Enfant Jésus sur socle Sri Lanka, début du XVIIe siècle
                              grenat, cristal de roche, or, serti de pierre h. 10,3 cm
© Grünes Gewölbe, Staatliche Kunstsammlungen Dresden / Carlo Böttger

Cette exposition présente des oeuvres exceptionnelles du XVIe au XVIIIesiècles provenant de la Voute Verte (Grünen Gewolbe), du Musée de la Porcelaine (Porzellansammlung) du Musée d’Armes (Rüstkammer), du Salon de Mathématiques (Mathematisch-Physikalischer Salon) de la Galerie des Maîtres-Anciens (Gemäldegalerie Alte Meister) et du Musée
d’ethnologie GRASSI de Leipzig (Museum für Völkerkunde Leipzig) : des oeuvres qui reflètent parfaitement les multiples facettes mondiales et les procédures d’échange culturel.
L’exposition du Musée du Luxembourg invite les visiteurs à réfléchir à la fascination pour le rare et l’inconnu qu’exerçaient
les collections de Dresde, mais aussi aux conditions géopolitiques et économiques sur lesquelles les acquisitions se
basaient, aux visions du monde qu’elles véhiculaient et aux buts politiques qu’elles servaient.

                                 Karoline Schneider (*1986)
                                 15 boomerangs 2-16 (postcolonial) mimétisme
                                 2018 céramique cuite émaillée

L’exposition présente également des travaux d’artistes contemporains pour établir un lien avec notre époque. Elle s’empare de l’idée originelle du cabinet d’art : la quête de réponses aux questions contemporaines relatives à la compréhension du monde.
Les sept sections s’appuient sur l’histoire des collections de Dresde. L’attention du visiteur se porte sur la qualité artistique et la provenance des oeuvres ainsi que sur les visions du monde que ces oeuvres incarnent. Certains groupes
d’objets comme la porcelaine confèrent des aperçus du commerce transnational et des différentes formes d’échange interculturel. Les pièces exposées sont complétées par des dispositifs multimédias qui servent la réflexion critique et la
contextualisation.

Peggy Buth (*1967)
[Sans titre] (Riding Zebras, Upper-Luapula, early 20th century [« À cheval sur des zèbres, Haute-Luapula »,
début du XXe siècle])
2006
goudron, gomme-laque, bois

1-étudier le monde, images du ciel et de la terre

L’échange transculturel a été favorisé par les recherches et les conquêtes pendant l’époque moderne. Des mesures précises et des recensements cartographiques ont permis d’explorer le monde par voie fluviale et voie terrestre. Des cartes et des globes documentent la connaissance croissante des différentes régions du monde. Les instruments scientifiques astucieusement conçus font partie de l’inventaire du cabinet d’art, que le prince électeur utilisait lui-même pour ses activités de recherches.

2 -la vogue des cabinets de curiosités, une quête de la rareté

La « Kunstkammer » fut construite de différentes manières. De nombreux matériaux naturels furent acquis lors des expéditions avant d’être revendus dans des foires commerciales européennes. D’autres vinrent parer les collections des cours alliées en qualité de cadeaux diplomatiques ou furent ramenés par des voyageurs. La valeur particulière de ces objets tient avant tout à leur provenance lointaine. Plus ils étaient rares en Europe, plus ils avaient une valeur marchande importante. C’est le cas de certaines oeuvres en ivoire d’Afrique, les noix des Seychelles des Maldives, les nautiles du Pacifique, la porcelaine de Chine, la nacre d’Inde, ainsi que les ethnografica d’Amérique du Sud et d’Afrique. On attribuait souvent des pouvoirs magiques aux ressources naturelles non européennes.

3-l’ivoire, un matériau d’intérêt mondial

Une sélection d’oeuvres tournées et sculptées en ivoire d’Afrique occidentale, d’Inde et de l’Empire ottoman montre que le traitement artistique de l’ivoire était une pratique courante dans de nombreuses contrées du monde. Compte
tenu des scènes représentées, certains objets montrent qu’ils ont été spécialement conçus pour le commerce avec l’Europe. D’autres ont été faits par des artistes de la cour de Saxe et le prince électeur lui-même s’est révélé être un
artiste.

4-Naturalia, l’art et la nature

Une collection de précieux travaux d’orfèvrerie travaillés avec virtuosité montre comment les artistes ont pu être inspirés par les ressources naturelles comme le corail, la nacre ou les coquilles de nautile. De cette manière naquirent
de petits trésors d’art des plus originaux qui furent vraiment considérés comme objets de collection dans les cours d’Europe.

5-visions du monde, formation de stéréotypes

Les artistes prirent fréquemment part aux voyages de découverte et de conquête, par exemple en Amérique du Sud, en Afrique ou aux Indes. Leurs esquisses, dessins et comptes-rendus constituèrent les prémisses de la reproduction imagée des lointaines régions du monde. D’une part, les représentations artistiques étaient motivées par un intérêt scientifique, renforcé par l’étude de la nature. D’autre part, elles ouvraient la voie à la culture des stéréotypes que les hommes d’autres cultures traitaient souvent avec dédain.

6-la porcelaine, symbole des échanges entre l’Orient et l’Occident

Il n’existe pratiquement aucune technique mieux adaptée que la porcelaine pour analyser la complexité des relations commerciales mondiales, à savoir un des premiers produits à avoir été commercialisé à l’échelle mondiale. Le prince
électeur de Saxe et le roi de Pologne, Auguste le Fort, était un grand amateur d’
« or blanc » et rassembla à Dresde la plus grande collection européenne de porcelaine asiatique. En créant la manufacture de Meissen en 1710, il se
montra en même temps le précurseur de la concurrence artistique du modèle asiatique.

7-l’art de l’Empire ottoman, mode et fêtes de cour

L’art ottoman constitua un autre centre d’intérêt en matière de collections à la cour de Dresde. Grâce aux dons ciblés et aux achats, Auguste le Fort réussit à recueillir des tentes, des armes, des brides et autres équipements, qui
encouragèrent également la production d’art locale. Lors des fêtes et défilés, Auguste le Fort, qui aimait se prendre pour un sultan, utilisait sa collection pour impressionner à des fins de représentation politique.

programmation culturelle

conférence de présentation
le jeudi 22 septembre à 18h30
avec Stéphanie Bernardin, historienne de l’art

collectionner l’ailleurs. Penser/classer les objets des outre-mer en Europe (XVIe-XXe siècle)
jeudi 13 octobre à 18h30
avec Christian Grataloup, professeur émérite à l’Université Paris Diderot

Trésors des quatre parties du monde : le collectionnisme et la colonisation des Indes
jeudi 17 novembre à 18h30
avec Samir Boumediene, chargé de recherches au CNRS

Dresde, histoire et architecture de la « Florence de l’Elbe »
jeudi 15 décembre à 18h30
avec Philippe Poindront, historien de l’art

événements et soirées
cabinet de curiosités musicales
les lundis 17 octobre, 14 novembre, 12 décembre et 9 janvier de 19h à 21h30

40 Miroir du Monde, chefs-d’oeuvre du Cabinet d’art de Dresde
soirée carnet de dessin
le mardi 15 novembre de 19h à 21h

Balthasar Permoser (sculpture), Johann Melchior Dinglinger (monture), Wilhelm Krüger (placage
en écaille), Martin Schnell (vernis)
Statuette au plateau d’émeraudes

Nuit Blanche
le samedi 1er octobre, 19h30 à minuit, dernière entrée 23h30
Au cours de la visite, nous embarquons le temps d’un court et intense voyage théâtral, poétique et musical à
travers les siècles, à la découverte de quelques-uns des objets les plus étonnants du Cabinet de curiosités
de Dresde.
par le duo CIE 44 composé de Lény Guissart et Nicolas Mathieu
entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles

informations pratiques
adresse
Musée du Luxembourg
19 rue Vaugirard
75006 Paris
téléphone
01 40 13 62 00
ouverture
tous les jours de 10h30 à 19h
nocturne tous les lundis jusqu’à 22h
fermeture anticipée à 18h les 24 et 31 décembre

Territories of Waste – Le retour du rejeté

Hira Nabi, All That Perishes at the Edge of Land, 2019 (Filmstill)
vidéo monocanal, digital © courtesy, Hira Nabi

Jusqu’au 8 janvier 2023 au musée Tinguely de Basel
Commissaire de l’exposition
: Dr. Sandra Beate Reimann.

La crise planétaire

Face à la crise planétaire, les déchets de la planète ou la manière de faire de celle-ci une vaste poubelle constitue à son tour, avec le changement climatique et l’extinction des espèces, un point focal des pratiques artistiques. L’exposition collective Territoires of Wasteau Musée Tinguely porte sur ces manifestations de l’art contemporain et s’interroge sur les domaines dans lesquels la confrontation avec ce qui reste s’exprime aujourd’hui, jetant ainsi un regard nouveau sur l’art de la seconde moitié du XXe siècle. Cette exposition de groupe se conçoit comme un rassemblement ou une concentration de plusieurs voix qui s’attachent également à faire du mélange dynamique des déchets un concept structurant. L’exposition se déploie comme un paysage dans l’espace et s’articule selon six thématiques principales qui le traversent tel un réseau.

Artistes: Arman, Helène Aylon, Lothar Baumgarten, Anca Benera & Arnold Estefán, Joseph Beuys, Rudy Burckhardt, Carolina Caycedo, Revital Cohen & Tuur Van Balen, Julien Creuzet, Agnes Denes, Douglas Dunn, Julian Aaron Flavin, Nicolás García Uriburu, Hans Haacke, Eric Hattan, Eloise Hawser, Fabienne Hess, Barbara Klemm, Max Leiß, Diana Lelonek, Jean-Pierre Mirouze, Hira Nabi, Otobong Nkanga, Otto Piene, realities:united, Romy Rüegger, Ed Ruscha, Tita Salina & Irwan Ahmett, Tejal Shah, Mierle Laderman Ukeles, Nicolás García Uriburu, Raul Walch, Pinar Yoldaş.

Dès les années 1960, les artistes du Nouveau Réalisme et du Junk Art
(dont Jean Tinguely)
ont recouru aux rebuts et à la ferraille pour refléter à travers leurs œuvres le passage socio-économique fondamental de la pénurie à une société de consommation et du tout-jetable. Alors que les monceaux de déchets provenant de décharges débordantes, et négligemment abandonnés dans la nature, sont devenus partout visibles dans les années 1960, elles sont aujourd’hui pour l’essentiel invisibles dans les régions occidentales du monde globalisé. Un astucieux système de gestion des déchets permet de se débarrasser des ordures et saletés, de tout ce que nous laissons derrière nous en consommant. Trié, transporté, incinéré, traité, composté, recyclé, déposé dans des mines et exporté, le rebut n’a pas disparu, mais il n’est plus là.

Les pratiques artistiques et discours contemporains interrogent les conditions écologiques, géologiques et mondiales dissimulées et réprimées de notre consommation. Dans la perception du public, la micro-dimension invisible des déchets est devenue un véritable sujet. L’omniprésence de cette forme de déchets dans l’air, dans les sols, dans l’eau, dans la glace et chez les êtres vivants – et ce même dans des zones jamais foulées par l’homme – a durablement modifié notre représentation de la nature. À l’heure actuelle, des artistes se consacrent aussi de                                                                                               Eric Hattan, Jet d’OH!, 2000
Poubelle, mécanisme de déclenchement, commande; 120 × 40 cm
en possession de l’artiste
© Eric Hattan; photo: Claude Joray, courtesy Transfert, Biel/Bienne

plus en plus aux déplacements territoriaux  du waste le long des géographies coloniales, mettant en avant les aspects aussi bien de la globalisation que de la géologie. Cette importante notion
« géosphérique » s’inscrit aussi dans une réflexion sur les dimensions écologiques de l’extraction des matières premières, et notamment de l’exploitation minière.

 

Il traite du déplacement territorial du waste le long des géographies coloniales, lesquelles englobent l’exportation des déchets mais aussi la surcharge de l’extraction de matières premières dans les structures d’exploitation néocoloniales. L’accent est mis ici sur les dispositifs de communication électronique ainsi que sur les métaux et terres rares nécessaires à leur production.

L’élimination des déchets est une industrie aujourd’hui hautement automatisée. Les installations modernes de gestion des déchets sont structurées de manière à dissocier les déchets de la société. Les

Eloise Hawser, The Tipping Hall, 2019 (vue d’installation 16ème Biennale d’Istanbul)

 © Eloise Hawser; photo: Sahir Ugur Eren

déchets et leur « élimination » doivent rester le plus invisibles possible. En même temps, le travail physique associé au nettoyage et au contact avec ce qui est « éliminé » est étroitement lié à la hiérarchisation sociale, à l’exclusion, voire à la stigmatisation. Cette composante sociale, qui touche également aux origines et à des assignations genrées, constitue un deuxième champ thématique de l’exposition.

D’autres œuvres exposées traitent de la pollution de l’air et de l’eau ou des océans. Elles rendent également visibles les micro-dimensions de ce qui reste, invisibles au premier coup d’œil, et en finissent avec la notion romantique, encore prédominante, d’une nature intacte. Notre waste imprègne déjà toute l’écosphère.
Les Territories of Waste, pris littéralement comme des zones dévastées, des friches artificielles, des régions de guerre et de catastrophe, constituent le quatrième domaine thématique de l’exposition. Les traces de

Anca Benera & Arnold Estefán, The Last Particles, 2018 (détail)

notre ère industrialisée et nucléaire ont fini par s’inscrire dans les paysages. Le wasteland s’entend comme des terres stériles d’une part, comme des terres en jachère et inutilisées d’autre part, et renferme donc cette double signification de perte et de potentiel.

Dans un autre domaine, l’exposition franchit les territoires physiques et géologiques pour explorer les notions de déchets et de nettoyage dans la sphère numérique. Qu’advient-il des dossiers que nous mettons dans la « corbeille » ? Il est un fait que même les données supprimées ne disparaissent pas tout simplement.
Les notions de compost, humus et cohabitation sociale permettent d’aborder le potentiel de « tout le reste et ce qui reste » comme de nouvelles manières de penser et de vivre, mais aussi comme

Diana Lelonek, Mop, de la série: Center for Living Things, 2017 (vue d’installation du jardin botanique Poznań) Objet trouvé Collection de l’artiste
© Diana Lelonek
de nouvelles alliances. En ce sens, les œuvres présentées ici relient et recoupent les domaines de la nature et de la culture, ainsi que ceux de l’humain et de l’environnement.

Musée Tinguely

Paul Sacher-Anlage 2
Postfach 3255
CH-4002 Basel
Musée : +41 61 681 93 20
Bistro : +41 61 688 94 58

Accès

Gare centrale de Bâle CFF / Gare SNCF :
tram no. 2 jusqu‘au « Wettsteinplatz »,
puis bus no. 31 ou 38 jusqu’à « Tinguely Museum ». 
Gare allemande (Bad. Bahnhof) : bus no. 36.

Guillaume Barth

Guillaume Barth, Elina, 2015. Photographie de la sculpture en sel et eau, 300cm de diamètre, Salar de Uyuni, Bolivie, projet-Elina, 2013-2015.
© Guillaume Barth
avec son autorisation exceptionnelle

Nom : Barth
Prénom : Guillaume
Profession : Artiste multidisciplinaire
Spécialité :  Les arbres
Signe Particulier : Ecosophiste, poète, chercheur

« Mes idées se construisent depuis des lieux différents, ont des formes originales qui semblent s’éloigner les unes des autres, mais à y regarder de plus près, leur part d’invisibilité se recouvre dans un même ensemble. » G.B.

Comment êtes-vous venus à l’art ?

Depuis très jeune, avec une sensibilité exacerbée je pense avoir hérité
de l’âme d’un poète.
Un parcours scolaire atypique, après un bac scientifique « contre
nature » qui s’est orienté vers un cursus de création ( Deug 1 Arts
plastique March Bloch 2004 – deug 1école d’architecture de Strasbourg
2005 – DNAP ESAD Strasbourg 2010 – DNSEP ESAD Strasbourg 2012.)

Depuis quand dessinez-vous ?

Je dessine depuis l’age de 3 ans!

Vos parents, la famille ?

J’ai découvert après le décès de mon grand-père ( Robert Barth ) qu’il
a étudié la sculpture à l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg dans
les années après la seconde Guerre Mondiale. Tout cela était un secret
bien gardé.

Comment définiriez-vous votre travail ?

Mes idées se construisent depuis des lieux différents, ont des formes originales qui semblent s’éloigner les unes des autres, mais à y regarder de plus près, leur part d’invisibilité se recouvre dans un même ensemble.
Je me définis avant tout comme sculpteur, cependant mes travaux existent à travers différents médiums. Il n’y a pas de matériau privilégié mais plutôt une méthode de recherche semblable dans l’élaboration de mes projets. À l’origine, il y a toujours une intuition, ressource élémentaire de chaque proposition. D’après mon expérience l’oeuvre préexiste, c’est-à-dire qu’elle se trouve dans une temporalité différente, dans un autre espace avant d’habiter le réel. Mon travail consiste, entre autres, à faire émerger cette forme et à lui constituer une histoire pour la faire apparaître. C’est un travail d’exploration. Il s’inscrit dans des cycles, il n’est pas prévisible, mais il est néanmoins nécessaire car répondant à un besoin d’introspection.
Mon travail est celui d’un chercheur, je me considère comme « non spécialiste » ou spécialiste d’une discipline à venir.

Faites-vous des dessins/essais préparatoires ?

Oui! Il y a souvent même plusieurs mois ou plusieurs années depuis l’idée à la
naissance de la forme.

Quitter la Terre
2014, 30 dessins au coprin noir d’encre (Coprinopsis atramentaria) sur papier cartonné

Quand travaillez-vous ?

Je travaille tout le temps!

A quel endroit ? maison, atelier ?

Il n’y a pas de lieu défini, mon atelier est partout, le train, la forêt, le
coin d’une table d’un bistro, la table basse du salon, l’établi de mon
grand-père.

Baumschule
Avez vous des horaires définis ?

Je devrais apprendre à respecter des horaires mais je n’y arrive pas 🙂

Vos maîtres ?

Je dois énormément à ma formation à l’école, je pense à mes
professeurs Pierre Mercier et Manfred Sternjackob mais aussi plus
récemment Valérie Jouve qui m’a accompagné au Fresnoy (2019-2020)

Vos références littéraires ?

Borges, Carl Gustav Jung, Jérôme Rothenberg, Philippe Descola,
Ahamdou Ambaté Bâ

Qu’est devenu votre travail pendant le confinement ?

J’ai pu me concentrer pendant trois mois sur la sculpture l’oracle du
Nord, les larmes des Arbres. Écouter la forêt sans entendre les bruits
de la route, quel bonheur le confinement

                                 Nouvelle Forêt 2020, 2021, 2121

Que cherchez-vous à exprimer dans votre travail, qui ne serait pas possible
avec des mots


La transcendance*

Quand avez-vous décidé d’exposer votre travail ?

En 2009, première exposition durant la biennale de Sélestat invité par
Philippe Piguet.

 J’ai croisé, Guillaume Barth  la première fois, pour « DEYE NAWE« 
à la Chapelle St Quirin de Sélestat, en 2011, un visage de petit prince, présentant une performance incroyable

Cette pandémie a-t-elle agit sur votre travail ?

Oui, c’est un évènement dans l’histoire de l’humanité, il y a un avant
et un après

Qu’est-ce que vous avez envie de partager ?

J’ai envie de partager mes expériences et l’énergie qui s’y déploie

Cérémonie du thé de Safran,

Les artistes doivent-ils être le reflet des sentiments, de la vision de
leur époque ?

Ils le sont par essence et de part leurs histoires, leurs subjectivités.

Quelle est votre plus belle rencontre en art ?

Il y en à plusieurs, je pense à Bebson de la Rue artiste Congolais de
Kinshasa, une grande leçon de poésie pur et d’humilité!

Une devise ?

Faire confiance à son intuition

Une définition de l’art

J’aime beaucoup celle de Glenn Gould:

L’objectif de l’art n’est pas le déclenchement d’une
sécrétion momentanée, mais la construction, sur la
durée d’une vie, d’un état d’émerveillement et de
sérénité.

*Définition transcendance : La transcendance désigne le fait que tout être ou toute chose dépend d’un principe extérieur, situé « au-delà ». Ce principe supérieur est inconnu et difficilement accessible.

Introduction d’Estelle Pietrzyk,

  • Directrice du musée MAMCS

    Des déserts de sel de Bolivie aux peuples des rennes de Mongolie,
    du Québec au Sénégal en passant par l’Iran, Guillaume Barth poursuit
    une trajectoire peu ordinaire, qui décourage une lecture « classique » du
    parcours du jeune artiste — école / diplôme / résidence / exposition /publication —
    car ce parcours vient s’entrecouper de moments mystérieux, plus proches de l’anthropologie que de la pratique artistique.
    Ces moments gardés secrets par l’artiste viennent nourrir une démarche, qui regarde volontiers du côté du spirituel tout en s’incarnant dans des matériaux simples qui incluent aussi une dimension de fragilité en invitant aussi le sel, des arbres vivants ou encore des pièces de tissus. (…)

Projet Elina 2013-2015

Elina, est un doux nom qui résonne à nos oreilles… Serait-ce celui d’une princesse, une divinité, une incantation ? Elina est une planète imaginaire conçue à partir de briques de sel selon des techniques artisanales des indiens Ayamaras, peuple de Bolivie, au nord du grand désert de sel. Guillaume Barth y a passé 3 mois pour réaliser son projet, se déployant en une sculpture éphémère (Elina), un film (Le deuxième monde, Elina) et un livre.

extrait du texte de Elina (vidéo), 2010 Marie Terrieux,
directrice de la fondation François Schneider.

Nid pour un Homme

installation de 5 sculptures, différentes essence de bois tressés dans un vénérable tilleul, STUWA 2016, Ueberstrass commissariat Coal


installation de 5 sculptures, différentes essence de bois tressés dans un vénérable tilleul, STUWA 2016, Ueberstrass commissariat Coal

Crocus Sativus

Crocus Sativus, fleur du bonheur, 2018-2021
2018, photographie dans le désert de Korahsan Iran

L’oeil de Simorgh 2018-2018
« Guidés par la Huppe de Salomon, les oiseaux sont une métaphore de
l’âme. Ils sont en quête de l’être suprême, Simorgh, oiseau mythique,
manifestation visible du divin. Par-delà sept vallées, du désir, de l’amour, de la connaissance, de la plénitude, de l’unicité, de la perplexité, du dénuement et de l’anéantissement, seul trente oiseaux parviennent au bout du chemin.
Ils ne trouvent en Simorgh que le reflet d’eux mêmes, car la divinité, en réalité invisible, se manifeste dans le cœur, miroir de l’âme. Les âmes oiseaux comprennent alors qu’il faut s’anéantir soi-même, mourir pour renaître, devenir rien pour devenir tout. »

Simorgh en Perse signifie trente oiseaux.
Projet imaginé d’après le poème soufi,
Le Cantique des Oiseaux, Farîd oddîn’Attâr, 1177, Iran

2018, installation de 30 oiseaux en métal cuivrés et disque en bois concave recouvert de miroirs à la feuille d’argent 150 cm de diamètre. crédit photo Émilie Fux

Concert Pour Une Nouvelle Forêt

GB
A l’automne 2016, je parcours la Forêt de Stuttgart en Allemagne,
où des changements de températures provoquent la germination
des glands sous un chêne en particulier. J’y recueille 148 graines
pour les préserver du gel. Ces glands sont mis en terre dans des
pots dans l’atelier le 25 octobre 2016.
La « Baumschule » prend ainsi naissance. Ce terme allemand désignant
la pépinière est issu de la combinaison des mots « Baum »,
l’arbre et « Schule », l’école.
À la fin de la résidence, 134 jeunes arbres sont sortis de terre.
L’expérience de la nature revêt alors une dimension particulière
à mesure qu’une Nouvelle Forêt pousse dans mon atelier.Durant deux années, nous collaborons étroitement avec le musicien
et compositeur Thibault Bru et la pianiste virtuose Neus  Estarellas. Le Concert pour une Nouvelle Forêt est une oeuvre
évolutive se déclinant en plusieurs compositions. La musique exprime la singularité de chaque arbre au fil de sa croissance et des saisons ainsi que la communication et l’influence réciproque
des arbres et de leur environnement. Comme un dialogue imaginé entre les Arbres.
Le prix Bullukian 2018 récompense l’oeuvre Concert Pour Une
Nouvelle Forêt et permet de réaliser la pièce lors d’une exposition
avec un concert événement joué pour les Arbres dans le jardin
de la fondation à Lyon le 5 juin 2019.

Voyage vers hyperborée

2020, installation produite au Studio National des Arts Contemporains du Fresnoy, photographie du tournage au Québec février 2020

L’Arbre Bleu

2019, tissus en coton bleu 9 bloc de granit en cercle,  installation imaginée pour le vénérable Paulownia, biennale Sélest’art

Axis Mundi

2018, échelle en aluminium, tissus en coton, disque en acier polimiroir, 1800 cm x 58 cm, 298 cm de diamètre. © Guillaume Barth. Arte

Ataraxia – Sōlārī

Ataraxia – Sōlārī est une activation de sculptures imaginées et présentées par les artistes plasticiens

Guillaume Barth (Strasbourg, France) et Cesar Urrutia (CDMX, MX). À travers ces pièces, les artistes affirment un processus artistique comme moyen de guérison et de résilience. Ces oeuvres tentent de dépasser les circonstances dans lesquelles l’angoisse, la peur et la mort sont venues redéfinir nos réalités.

C’est dans cette perspective que les artistes ont commencé à travailler sur le développement de processus créatifs, les amenant à explorer les anciennes pratiques rituelles indigènes comme voie de guérison et de régénération.

Ces pièces ont pour vocation de rapprocher le public avec les notions de sérénité et de renouveau à travers une activation dans laquelle les protagonistes sont à la fois spectateurs et acteurs.

Lors de leur première rencontre, début décembre, les deux artistes proposés ont eu la même idée: construire une sculpture rituelle en utilisant ces concepts. Cette coïncidence apporte une dynamique particulière à la création de cette œuvre.

Ataraxia – Sōlārī s’est activée le 7 février pour l’inauguration de la Farmacia del Arte à Mexico Manuel María Contreras 71, Col San Rafael,CDMX

Le film Ataraxia – Sōlārī est la trace de cet événement il a été produit en Collaboration spéciale pour la réalisation du film et la bande son de la performance avec Carlos Edelmiro, Phonolab et Rodriguo Morales Vostok.

Le site de Guillaume Barth

Le site de Guillaume Barth en complément de son travail artistique et de recherche poétique ici,
expositions,  textes, prix, de sa relation
personnelle à la forêt de l’Ill*Wald etc

Picasso – El Greco

Picasso et sa première épouse Olga
Paloma Picasso

Jusqu’au 25.09.2022, au  Kunstmuseum Basel | Neubau
Commissaire : Carmen Giménez, avec Gabriel Dette, Josef Helfenstein et Ana Mingota

                                                 au centre Paloma Picasso

Dans le cadre d’une grande exposition temporaire, le Kunstmuseum Basel met en lumière l’intérêt de Pablo Picasso (1881–1973) pour le maître ancien crétois Doménikos Theotokópoulos, mieux connu sous le nom dEl Greco (1541–1614). Quelque 30 rapprochements de chefs-d’oeuvre des deux artistes retracent ce dialogue parmi les plus fascinants de l’histoire de l’art. De prestigieux prêts du monde entier sont réunis autour d’un noyau d’oeuvres de Picasso provenant de la collection du musée.

Des Nouveautés ?

 Picasso

Pablo Picasso a marqué de manière décisive le cours de l’histoire de l’art européenne à maintes reprises. Dans le monde, il n’existe guère d’artiste plus connu et mieux étudié. Pourtant, des nouveautés restent à découvrir dans son oeuvre. On sait ainsi que l’enthousiasme de Picasso pour Le Greco a laissé des traces manifestes dans ses travaux. Toutefois, à cet égard, on songe surtout à ses premières phases de création jusqu’à la période bleue.

                 El Greco

L’exposition Picasso – El Greco propose au contraire une version selon laquelle Picasso s’est consacré non seulement davantage au Greco qu’on ne l’avait supposé jusqu’ici, mais aussi bien plus longtemps qu’on ne le pensait, comme en témoignent des références évidentes à la fois dans ses tableaux cubistes et dans ceux de l’ensemble des périodes de création plus tardives.
L’exposition au Kunstmuseum Basel | Neubau met en scène un « dialogue » d’égal à égal entre Picasso et un de ses modèles, dans une forme circonscrite, parfois associative, s’étendant sur plusieurs siècles.

La réhabilitation du Greco

Né en 1541 en Crête, Le Greco, qui se rendit en Espagne à la fin des années 1570 après un séjour de dix ans à Venise et à Rome, connut une immense gloire de son vivant grâce à sa facture picturale à nulle autre pareille. Pourtant, peu après sa mort, il tomba dans l’oubli. Ce n’est qu’au XIXe siècle puis au tournant du XXe siècle qu’advient une renaissance de l’oeuvre du Greco impliquant des femmes et des hommes artistes dans l’Europe entière. Le jeune Picasso prend part à cette redécouverte en première ligne.
Picasso éprouve un intérêt pour le maître ancien grec dès la fin du XIXe siècle, lorsque sa famille s’établit à Barcelone en 1896. Le futur peintre, tout juste âgé de quinze ans, fréquente des artistes, hommes et femmes, ouverts d’esprit qui jouent un rôle prépondérant dans la réhabilitation du Greco qui a sombré dans l’oubli. En 1898, l’Espagne perd la guerre hispano-américaine et, de ce fait, ses dernières colonies majeures. En réaction au déclin géopolitique de l’ancienne puissance coloniale, de nombreux artistes et gens de culture s’inspirent dudit
« Siglo de Oro », le « Siècle d’or » espagnol qui s’étend du XVIe siècle tardif à la fin du XVIIe siècle. Autour de 1900, époque marquée par le nationalisme et une quête d’identité, les peintres de l’École espagnole jouent un rôle capital avec Le Greco, Diego Velázquez et Francisco de Goya parmi ses représentants.

En tant qu’artiste singulier ayant marqué l’histoire de la peinture européenne, Le Greco se situait à la marge, notamment parce que, en raison de son parcours, trois traditions différentes (gréco-byzantine, vénitienne et espagnole) ont inspiré son oeuvre à partir desquelles il élabora un langage pictural sans pareil. Le manque de documents probants sur sa vie et son oeuvre contribue également à la fascination continue qu’il exerce jusqu’à aujourd’hui. Sa personnalité auréolée de légendes constituait sans doute une surface de projection idéale pour les artistes se rebellant contre l’académisme.

La fascination de Picasso pour les maîtres anciens espagnols

Les emprunts directs au Greco surviennent dès le début de la carrière artistique de Picasso : dans de nombreuses esquisses des années 1898-1899, il s’use véritablement aux motifs du Greco. Son Portrait d’un étranger dans le style du Greco (1899) reproduit une tête type, caractéristique des portraits et des tableaux de saints du Greco, à l’instar du Saint Jérôme (vers 1610) conservé au Metropolitan Museum of Art de New York. L’Enterrement de Casagemas (Évocation) de 1901, chef-d’oeuvre intime qui annonce la période bleue, s’inspire directement du Greco également. Dans les années suivantes, cette influence demeure perceptible, comme le montrent les parallèles étonnants entre le Portrait de Mme Canals (1905) de Picasso et le Portrait d’une dame à la fourrure que l’on attribuait encore à l’époque au Greco, mais dont le véritable auteur n’est pas clairement établi aujourd’hui.
L’exposition porte également une attention particulière au cubisme : deux salles mettent en regard des oeuvres de Picasso réalisées autour de 1910 avec une sélection de célèbres tableaux d’apôtres du Greco (1608/1614) provenant du Museo del Greco à Tolède ainsi que son grand format La Résurrection du Christ (1597–1600) conservé au Prado à Madrid.

Autres comparaisons

Après la Seconde Guerre mondiale, alors que Picasso bénéficiait depuis longtemps d’une renommée internationale, il se consacra largement à l’étude des peintres anciens. L’exposition présente de fascinants exemples de l’intérêt de Picasso pour ses prédécesseurs, dont le tableau Mousquetaire (1967) au verso duquel Picasso a noté « Domenico Theotocopulos van Rijn da Silva », référence explicite aux maîtres qu’il vénérait : Le Greco, Rembrandt et Velázquez.

Picasso  Pablo Picasso
« Greco, Velázquez, INSPIRARME » (Verschiedene Horta-Typen),Conté-Stift auf Papier

De prestigieux prêts

L’exposition Picasso – El Greco réunit plus de cinquante prêts prestigieux consentis par des musées et des collections privées du monde entier aux côtés d’une douzaine d’oeuvres majeures de Picasso provenant de la collection du Kunstmuseum Basel. Parmi les institutions mettant à notre disposition des ensembles d’oeuvres majeurs issus de leurs collections, citons en premier lieu le Museo Nacional del Prado de Madrid, le Museo del Greco de Tolède, le Museu Picasso de Barcelone et le Musée national Picasso de Paris. Par ailleurs, le Metropolitan Museum of Art et le Solomon R. Guggenheim Museum de New York, la National Gallery de Washington, la National Gallery et la Tate Modern de Londres, le Musée du Louvre et le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid, le Museum of Fine Arts de Budapest et la Gemäldegalerie de Berlin consentent d’extraordinaires prêts d’oeuvres.

Dans le cadre de l’exposition, un abondant catalogue avec des contributions de Gabriel Dette, Carmen Giménez, Josef Helfenstein, Javier Portús et Richard Shiff paraît aux éditions Hatje Cantz Verlag.
L’exposition est organisée par Kunstmuseum Basel avec le soutien exceptionnel du Musée national Picasso-Paris

Informations

Kunstmuseum Basel
St. Alban-Graben 8
Postfach, CH-4010 Basel
T +41 61 206 62 62
kunstmuseumbasel.ch

Tram n° 2 depuis la gare SBB, arrêt Kunstmuseum (enfin)

Mon Art Basel 2022

ma chronique sur EVA & ADELE Les Jumelles hermaphrodites dans l’art

Prologue

Tout ça parce que je suis tombée du lit, (moi aussi j’ai ri d’abord) sur ma valise ouverte. C’était à Paris le 10 mai. J’ai eu un peu mal au genou. Cela s’est aggravé de jour en jour. Du coup j’ai fait l’impasse sur les ateliers ouverts et autres expositions.
Mon psy prétend que cela s’est produit suite à un cauchemar. En effet cela se transforme en cauchemar…

Acte 1

Je m’étais sagement préparée pour l’évènement (ART BASEL). J’avais, à grands regrets, fait l’impasse sur les évènements mulhousiens  : la biennale de la Photo – BPM -à la Filature – Désidération, à la Chapelle St Jean BPM, musée des BA de Mulhouse BPM, le canal des cigognes, le canal au musée de l’impression sur étoffes, la Kunsthalle
puis St Louis : le vernissage à Fernet Branca, Hombourg BPM, la bibliothèque de Mulhouse, le Séchoir. Enfin vous constaterez l’étendu de mon sacrifice.

J’arrive toute guillerette pour le Breakfast des VIP (Champagne et viennoiseries) J’opte pour un café, je me tourne vers la serveuse qui me
tend le café, c’est là qu’une immense douleur au genou, me foudroie.
Je reste debout en priant le ciel de ne pas m’effondrer devant l’assistance
si chic, et de les asperger avec mon café. Solidaire immédiatement ils me prennent le café des mains, et m’accompagnent vers une chaise. Je ne me souviens plus si j’ai laissé échapper un gros mot, je crois que oui, je les ai remerciés. Un ami qui m’accompagnait est allé au poste de secours de la foire.
Accueilli, par une infirmière qui parlait le français, il a appris qu’il n’y avait
pas de médecin de garde.

Acte 2

Contre la remise de sa CI, on lui a proposé un fauteuil
roulant. Nous voilà parti pour la visite et pour le déjeuner.
Puis décidant d’appeler mon assurance carte World Elite premium (je précise pour la suite), pour être « rapatriée » chez moi, j’apprends qu’il me faut absolument une attestation d’un  vrai médecin.
C’est là que ça se corse. Attente au téléphone, charge de la batterie qui diminue
dangereusement, j’essaie de discuter, rien à faire, je suis dans l’obligation
d’aller aux urgences suisses.
Tout d’abord, mon interlocutrice, me répond qu’il y a une franchise dans mon cas, puis quand je précise que je suis à Bâle, en Suisse, à 35 km de mon domicile, elle ignore tout de Art Basel et me fait patienter pour le service médical qui ne répond pas pendant 25 mn.                                                                            Pistoleto
Je rappelle, enfin j’ai le service médical qui précise que c’est un médecin que je dois voir, ou alors ils ne s’occupent de rien, si je ne veux pas comprendre que c’est tant pis pour moi !

Acte 3

Sur le conseil de l’infirmière de la foire, je fais appel à un taxi, (elle dit que les
pompiers c’est + cher) Elle me pousse jusqu’au taxi et récupère le fauteuil.
Il me mène aux urgences de l’hôpital universitaire de Bâle. Généreux, il me soutient pour sortir du taxi, mais il n’y a personne pour l’accueil, il faut aller jusqu’à l’admission. Je vois un peu plus loin des pompiers, je les appelle au secours. Ils parlent le français et viennent du Doubs, ils ont déposé un malade. Ils demandent un chaise roulante pour moi.
Il n’y a pas de chaise roulante aux urgences.
Ils m’assoient sur une chaise normale. Puis tout d’un coup arrive une chaise. Un infirmier me reçoit, pour les contrôles d’usage, masque,
température, tension etc…
Puis on me pose devant l’admission, où je réponds à toutes questions que l’on me pose, même à celle qui demande, qui prévenir au cas où ….
Puis il est question de procéder à une radio, dans l’attente, on me pose dans un cagibi, je demande à boire.
Puis un infirmier me cherche pour la radio.
il doit descendre la planche où je dois m’étendre, il enlève mes chaussures, s’empêtre dans les doubles noeuds de mes tennis, puis il m’enlève le pantalon,
là je suis prise d’un fou rire nerveux, lui toujours professionnel ne comprend certainement pas mon rire. Il procède à la radio, me remet mon pantalon, pas les chaussures qui sont posées sur ma chaise.
Puis direction cagibi dans l’attente du médecin qui doit révéler le diagnostic
Au bout d’un certain temps arrive le docteur, un suisse, qui m’explique que je n’ai rien, puis il va faire appel à son chef qui lui, parle le français.
Le médecin chef, qui comme tout chef est très occupé, m’explique qu’on va me donner un cachet pour la douleur, et que l’on va me faire un TAC, j’ai compris plus tard que c’est un scanner. On me met dans la salle d’attente du Scanner, je suis seule.
Attente de 45 mn, j’atterris dans la salle du scanner. Là on pénètre dans un espèce de tunnel pour 2 mn dit-elle. De temps en temps mon téléphone sonne mais il est loin.
La dame, à ma demande me conduit aux toilettes, la chaise ne veut pas entrer dans les toilettes, en poussant un peu on y arrive. Pour ressortir c’est le même cirque. On me reconduit chez les 2 médecins. Le médecin assisté d’une infirmière tente de m’allonger, sur une table d’examen, je retombe lourdement sur mon fauteuil. Je comprends que l’infirmière grogne en suisse : elle a 2 jambes non ?
Résultats des courses, à part un peu d’arthrose, je n’ai rien. J’ai un léger … doute, aurait-on scanné la jambe gauche ? Alors que c’est la droite qui est douloureuse.
On me met debout, je ne tiens pas et j’ai mal, on me donne 2 béquilles, encore moins, je prends une leçon de marche avec béquilles, par le chef entouré d’assistants. Sont-ils là pour me rattraper en cas de chute ? Ou mieux, comme c’est un hôpital universitaire, pour suivre la leçon du chef. Puis le médecin chef me dit : si vous avez trop mal et si vous n’arrivez pas à marcher, on vous garde ici.
Panique dans ma tête, je réussis, allez savoir pourquoi, après avoir avaler le médicament, à marcher avec une béquille. Je peux partir, non sans avoir à régler une facture. Mais personne ne sait combien je leur dois.
Au moment de régler avec ma montre connectée, le terminal est un peu loin,
je tire dessus, le système se met en panne. Les agents sont tenus de le réinitialiser, je paye.

Acte 4

Puis c’est l’attente du taxi, qui me conduit
au-delà de la frontière où m’attend Véronique Arnold, qui y a garé sa voiture.
Elle était à Art Basel, en vélo, où elle expose

les plis de l’Univers

 

à la Galerie Stampa, du 16 au 19/6/22

                                                                   Les mains de l’arbre touchent l’azur

En même temps au centre ville au Spalenberg 2 WWW.stampa-galerie.ch
                                           And When I Say
                                          I AM DREAMING TOO

VÉRONIQUE ARNOLD
ET QUAND JE DIS QUE TU RÊVES,
JE RÊVE AUSSI
2. juin 2022 – 27. août 2022

Finale

Arrivées à Mulhouse, elle m’a hissée jusqu’au 3e étage de mon appartement, avec force béquille. Je ne vous raconte pas la stupéfaction de mon mari quand il m’a vue !

Je remercie, mes 2 accompagnateurs solidaires, qui ont eu une patience infinie avec moi.

Retour à domicile

De retour à Mulhouse, après les urgences de Bâle du 14/6 réclamées par mon assurance , je consulte ma généraliste.
Elle souhaite voir le résultat des examens de Bâle et dans le doute et cette attente elle m’envoie faire une IRM.
Le premier radiologue consulté me fixe RDV au 21/7/
le 2e au mois de septembre et me demande de venir m’inscrire chez lui, ou d’envoyer quelqu’un à ma place
Les autres ne répondent pas au tél.
Il faut savoir que j’habite un 3e étage sans ascenseur, et que je marche avec une béquille, pour épargner le genou droit douloureux.

Information

BANG BANG

– histoire:s translocale:s de la performance

Madison Bycroft


Un projet d’exposition de Revolving Histories/Performance Chronik Basel
et du Musée Tinguely

EQUIPE
Verein Performance Chronik Basel
:
Conception/réalisation: Lena Eriksson, Muda Mathis, Chris Regn, Andrea Saemann
Musée Tinguely : Séverine Fromaigeat, curatrice programme international

8 juin au 21 août 2022

                                                                    Clip1

L’été

Tout au long de l’été, le Musée Tinguely célèbre la performance avec BANG BANG – histoire:s translocale:s de la performance. Axée sur le processus, l’exposition met l’accent sur le paysage suisse de la performance, ses protagonistes et ses réseaux, et présente dans le même temps un fastueux et vibrant programme international. Des installations vidéo, performances, photos et textes retracent l’histoire incroyablement riche de ce médium déployée à la manière d’un kaléidoscope à nul autre pareil. BANG BANG esquisse une cartographie de l’art performatif, afin de redéfinir les contours mouvants de cette discipline. BANG BANG entremêle performances live, discussions et présentations qui enjoignent public, artistes, chercheur.euse.s et musée à se rencontrer autour d’une exposition-festival haute en couleurs et en surprises au cours de sept week-ends. Organisé du 8 juin au 21 août 2022 au Musée Tinguely et dans le parc Solitude, BANG BANG propose de découvrir les différentes dimensions de l’art performatif.

 

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« L’exposition se veut fluide et évolutive, plutôt que d’apporter des réponses historiques définitives, elle propose des échanges publics sur les questions actuelles relatives à ce genre. Aux confins de plusieurs champs artistiques, la performance est devenue un médium privilégié pour plusieurs générations d’artistes. Aujourd’hui très présente, elle permet d’exprimer dans l’instant des revendications aussi bien esthétiques, sociales que politiques. Par nature expérimentale, la performance peut être provocante, bruyante ou discrète et insaisissable. C’est une forme d’art éphémère, imprévisible et incroyablement vivante. »

Séverine Fromaigeat, Curatrice Musée Tinguely

Les sept chapitres


Afin de déployer ces différentes dimensions de la performance, les sept chapitres qui structurent l’exposition-festival BANG BANG seront explorées et discutés tout au fil de l’été. Chacune de ces sections thématiques structure à sa manière l’exposition, mais ne constitue en aucun cas un cadre strict. Elles tracent en substance les contours rhizomatiques d’une pratique difficilement saisissable.

Des expositions dans l’exposition :

Chaque mois, trois démarches artistiques sont présentées successivement au sein des salles d’exposition du musée.
clip baiser

Événements live :

Du vendredi au dimanche, trois à quatre artistes présentent leurs travaux et explorent le thème du moment à travers leurs performances live et des discussions. En ouverture de chaque week-end, un programme de projections vidéos fait office de préambule aux activités du week-end.

Structure :

Vendredi : programme vidéos Samedi : performances live
Samedi : performances live
Dimanche : présentations et discussions

Chapitre thématique 1-7

1– Saga (regard rétrospectif) du 9 au 12 juin 2022

Bien que la performance soit une pratique récente, il est déjà possible d’en relire l’histoire, les histoires. Pour ce chapitre, nous considérons la performance comme une traversée d’impulsions et de courants venant d’horizons multiples, de cultures métissées, de moments du passé, d’une histoire de l’art et des formes, un entrelacs d’inspirations diverses, qui constitue aujourd’hui un héritage riche pour des dialogues intergénérationnels fructueux

Calendrier d’événements :

Conférences «Revolving Documents#1 du 9 au 10 juin 2022 Narrations of the Beginnings of Performance Art»

(Organisé par HSLU – D&K | Sabine Gebhardt Fink en collaboration avec Networking Performance Art Histories et MAS Curating ZHdK)

Événements live

Fête estivale et vernissage, 7 juin 2022

Ouverture de l’exposition « Kosmos – Porte Rouge » (Christoph Ranzenhofer & Joa Iselin) avec la performance Karabuki

du 11 au 12 juin 2022

Performances : Paul Maheke, Gisela Hochuli, Davide-Christelle Sanvee, DARTS Collective | Claudia Grimm

Talks : Annika Hossain | SAPA, Michael Hiltbrunner s’entretient avec Sibylle Omlin, Paul Maheke, Gisela Hochuli, Davide-Christelle Sanvee, Claudia Grimm | DARTS Collective

2– Explorations médiales (pratiques esthétiques, hybridation) du 17 au 19 juin 2022

La performance se situe à la frontière de plusieurs disciplines, entre différents genres et une multitude de médias et médiums. Arts visuels, théâtre, danse, musique et littérature, mais aussi cabarets et cirque, vidéo et installation, ou encore objet et peinture peuvent y fusionner, s’y perdre, s’y rejouer. Les frontières entre les genres deviennent ici perméables et permettent d’explorer des questions de fluidité, un rapport à l’hybridité du corps, au décalage fécond, au rire, au costume.

Dans ce crossover de médiums, la performance se transforme et se réinvente en permanence, se détachant des conventions de genres, pour incarner une puissance critique et poétique.

Événements live du 17 au 19 juin 2022

Performances : Madison Bycroft, Leo Hofmann, Anne Sylvie Henchoz & Dorothea Rust & Myriam Ziehli & Rahel El-Maawi

Talks : Ysaline Rochat | Les Urbaines, Lisa Letnansky | GESSNERALLEE s’entretient avec Ernestyna Orlowska, Madison Bycroft, Leo Hofmann, Anne Sylvie Henchoz & Dorothea Rust & Myriam Ziehli & Rahel El-Maawi

3– De l’équivalence radicale des expériences (choreopolitics, queer) du 24 au 26 juin 2022

Cette thématique ouvre un champ d’exploration autour de la question du lieu d’où l’on parle. Depuis quel endroit peut- on dire « je », ou « nous »? Comment le contexte – société, architecture, institutions, famille, école, normes de genre, environnement de travail – influent sur nos sensations, notre langage corporel, notre attitude ou encore nos actions.

Événements live du 24 au 26 juin 2022

Performances : Tarek Lahkrissi, Julia Geröcs & Gabriel Studerus, La Ribot Ensemble, Anne Käthi Wehrli

Talks : Maria La Ribot Charlatan | Jean-Damien Fleury, Sarah Glaisen, Esther Maria Jungo, Adailton Santos s’entretient avec Romy Rüegger, Tarek Lahkrissi, Julia Geröcs & Gabriel Studerus, Anne Käthi Wehrli

4– Actions volatiles (politique, activisme, féminisme) du 1 au 3 juillet 2022

Ce thème ouvre un vaste champ d’exploration autour de la question du commun, du collectif, de l’espace public, et, par ricochet, du militantisme, de la circulation de l’information et des médias. La performance interroge notre rapport au politique et peut devenir source d’irritation, un lieu de subversion et de transgression, pour réclamer une forme autodétermination et d’émancipation.

Événements live du 1 au 3 juillet 2022

Performances : Alex Baczynski Jenkins, Darren Roshier, Claudia Barth avec Trudi Barth, Ariane Andereggen

Talks : Yann Marussich s’entretient avec Gabriel Magos, Alex Baczynski-Jenkins, Darren Roshier, Claudia Barth mit Trudi Barth, Ariane Andereggen

5– Élégance sociale (amitiés, scènes, réseaux) du 8 juillet au 7 août 2022

Réseau, collectivité et communauté sont les grands thèmes de ce chapitre né sous le signe des amitiés et du travail collaboratif. La performance n’est-elle pas de facto un art de l’être ensemble, du collectif et de l’interaction ? Echange d’idées, mise en commun des compétences, constitution d’équipe : ces idées sont au cœur de l’ensemble du projet, qui repose essentiellement sur des réseaux (curatoriaux, artistiques et historiques) et des influences partagées.

Talks 10 juillet : KABH – Kunst Archiv Bernhard Huwiler / Renée Magaña, Mike Hentz
Performanc
e 10 juillet : Boris Nieslony

Événements live du 8 juillet au 7 août 2022 au parc Solitude

en collaboration avec PANCH – Performance Art Netzwerk CH

Davide-Christelle Sanvee, «LE ICH DANS NICHT», 2019, Prix Suisse de la Performance, samedi 21 septembre 2019, Aargauer Kunsthaus, Aarau.

Artistes CH : Christine Bänninger, Claudia Barth, Sandra De los Santos, Lilian Frei, Pascale Grau, Gisela Hochuli, Judith Huber, Parvez Imam, Elsbeth Carolin Iten, Vera Kovacevska, Yara Li Mennel, Marie-Anne Lerjen, Dominik Lipp, Regula Michell, Dawn Nilo, MIRZLEKID/ Hansjörg Köfler, Maricruz Peñaloza, Laura Pellegrini, Natalie Peters, Anna Rigamonti, Hanga Séra, Ursula Scherrer, Bruno Schlatter, Nadine Seeger, Benjamin Sunarjo, Meret Wandeler, Monica Klingler, Thomas Zollinger, ROMA JAM Session

Artistes internationaux : Derin Pinar Gençer (Turquie), Anette Arlander (Finlande), Małgorzata Sady (Pologne), Ewa Zarzycka (Pologne), Paweł Korbus (Pologne), Jonathan Blackwood (Grande-Bretagne), OPA (Macédoine du Nord), Ana Lazarevska (Macédoine du Nord)

Come and Show – Performance All Day Long, 6 août 2022, dès 11h

6– Transmission directe (situation, réception) du 12 au 14 août 2022

Il s’agit ici d’explorer l’expérience directe de l’œuvre d’art, par le biais de la simultanéité de présence de l’artiste et du spectateur.rice durant une performance. Entre l’artiste et le public s’ouvre un espace de perception, un temps et un espace partagés, qui sont communs à toutes celles et tous ceux qui sont présente.s. Cette coprésence confère au public un rôle particulier. Il devient le témoin d’une œuvre éphémère dont les sensations et le récit mémoriel occuperont ensuite ses

souvenirs. Cette proximité de temps et d’espace entre le public et le.la artiste fait de la performance un médium artistique unique.

Événements live du 12 au 14 août 2022

Performances : Maria Hassabi, Dorothea Schürch & Bärbel Schwarz, Bruno Jakob & Hans Witschi, Birgit & Anatol Kempker

Talks : Pascale Grau, HSLU | Rachel Mader, Linda Neukirchen, HKB | Hanna Barbara Hölling, Bone Sammlung | Marina Porobic, Kunsthaus ZH | Kerstin Mürer (tbc), HIT | Alicia Reymond, Fritz Franz Vogel | Fotodokumentationen, Chantal Küng | Film : doris, wie lernt eine hexe?, Kunstkredit BS | Isabel Fluri, Kommission bildende Kunst Stadt LU | Michel Rebosura s’entretient avec Heike Fiedler, Dorothea Schürch & Bärbel Schwarz, Bruno Jakob & Hans Witschi, Birgit & Anatol Kempker

7-Freckly Night (célébration des grands moments, du passé au futur) du 19-21 août, 2022

Ce moment festif clôturera ce grand projet et sera une célébration de ce qui est, de ce qui était et de ce que pourrait être (ou pas) une performance. Il mettra en avant la sensualité, l’énergie, l’humour et la collectivité. Ce moment sera organique et voluptueux. Il s’agira de fêter ensemble la performance et de lui rendre hommage à travers concert, performance et show.

Événements live du 19 au 21 août 2022
Performances : Esben Weile Kjaer, Les Reines Prochaines, Chris Regn, Evi Wiemer, Jean Cotter, Yan Duyvendak, Ntando Cele, Anne Rosset & Robert Alexander, Markus Goessi, Iris Ganz, Andrea Saemann Talks : Katharina Steffen | Frauenrakete, Monika Dillier | Damengöttinnen s’entretient avec Ute Holl

Informations pratiques

Musée Tinguely | Paul Sacher-Anlage 1 | 4002 Bâle

Heures d’ouverture :
mardi – dimanche, tous les jours 11h-18h, jeudi jusqu’à 21h

Sites Internet : www.tinguely.ch/bangbang | www.performancechronikbasel.ch

Réseaux sociaux : @museumtinguely | #museumtinguely | #bangbang | #revolvinghistories | #perfomancechronikbasel

MONDRIAN EVOLUTION

Avond (Soir) :
L’Arbre rouge, 1908–1910
Huile sur toile
70 x 99 cm
Kunstmuseum Den Haag
La Haye, Pays-Bas

A la Fondation Beyeler jusqu’au 9 OCTOBRE 2022
Cette exposition de la Fondation Beyeler, Riehen/Bâle, a été organisée en coopération avec le Kunstmuseum Den Haag.
Elle est placée sous le
commissariat d’Ulf Küster, Senior Curator, Fondation Beyeler.
Elle sera ensuite présentée
à la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen à Düsseldorf.

Fondation Beyeler célèbre ses 25 années d’existence

La collection de la Fondation Beyeler comprend surtout des œuvres tardives de Mondrian, mais l’exposition se concentre principalement sur les œuvres des débuts de l’artiste, dont le développement est influencé non seulement par la peinture de paysage hollandaise de la fin du 19ème siècle mais aussi par le symbolisme et le cubisme. Ce n’est qu’au début des années 1920 que Mondrian commence à se concentrer sur un vocabulaire pictural pleinement non figuratif composé d’agencements rectilignes de lignes noires sur fond blanc et des trois couleurs primaires bleu, rouge et jaune.

Vous allez suivre ici comment Piet Mondrian (1872–1944), l’un des artistes les plus célèbres de l’art moderne, s’est métamorphosé de peintre paysagiste en avant gardiste et pionnier de l’art abstrait. L’année 2022 marque le 150ème anniversaire de sa naissance.
L’ÉQUIPE DE RESTAURATION AU TRAVAILSept oeuvres importantes de l’artiste se trouvent dans la Collection Beyeler. À l’occasion de cette exposition, elles ont été examinées par des expert·e·s en conservation et en restauration, permettant d’acquérir des connaissances pour partie tout à fait nouvelles.
Avec 89 oeuvres provenant de collections privées et publiques en Europe
et aux États-Unis,

Piet Mondrian
Composition losange avec huit lignes et rouge / Picture N° III, 1938
Huile sur toile, diagonales 141,5 cm, côtes 100 x 100 cm
Fondation Beyeler, Riehen/Bâle, Collection Beyeler
© Mondrian/Holtzman Trust
Photo: Robert Bayer, Bâle


«Mondrian Evolution» retrace le parcours saisissant de l’artiste, de peintre paysagiste du 19ème siècle à l’un des protagonistes majeurs de l’art moderne. L’exposition offre une rare occasion de découvrir sous un jour
nouveau le travail de Mondrian, qui a profondément influencé le 20ème siècle non seulement dans le domaine de l’art mais aussi dans ceux du design, de l’architecture, de la mode et de la culture pop. Il s’agit de la première exposition individuelle consacrée à l’artiste en Suisse depuis 50 ans.

CONTRASTES

Piet Mondrian
Femme au fuseau, ca. 1893–1896
Huile sur toile, 36,8 × 29,8 cm
Prêt de la Pace Gallery
© 2022 Mondrian/Holtzman Trust
Photo: Kerry Ryan McFate

L’exposition est conçue de manière chronologique mais elle tire son expressivité de la confrontation
d’oeuvres précoces et tardives, qui met en lumière les forces de transformation à l’oeuvre dans le travail de Mondrian. Au fil de neuf salles d’exposition, on retrouve des motifs récurrents tels les moulins à vent, les
dunes, la mer, les bâtiments de ferme se reflétant dans l’eau et les plantes, représentés à des degrés divers d’abstraction.
Dans ses paysages, Piet Mondrian explore l’éclat et le rayonnement de la couleur – ce qui donne à ces tableaux leur apparence extraordinairement lumineuse et vive – ainsi que l’influence de la lumière et l’expérience de l’espace, de la surface, de la structure et des reflets.

Moulin à Oostzijde dans le crépuscule, vers 1907–1908
Huile sur toile, 67,5 × 117,5 cm
Musée d’Art de La Haye, Pays-Bas
Legs Salomon B. Slijper
© 2022 Mondrian/Holtzman Trust
Photo: Musée d’Art de La Haye

Le tableau Moulin au soleil, 1908

Piet Mondriaan
Molen bij zonlicht
Post Restauratie 2011

Le tableau Moulin au soleil, 1908, dont la radicalité apparaît encore aujourd’hui, avait provoqué un tollé parmi les critiques de l’époque avec son explosion de couleurs et sa technique picturale d’apparence sommaire. L’exposition présente également l’oeuvre Le nuage rouge, 1907, qui saisit le moment magique et fugace auquel le soleil couchant teinte un nuage rouge vif alors même que le paysage et le ciel demeurent
encore d’un bleu éclatant. Ce tableau appartient à un groupe d’oeuvres que Mondrian a peintes au crépuscule, lorsque les couleurs et les combinaisons chromatiques sont soumises à des transformations intenses. Dans ses autoportraits dessinés de 1908, il se représente également au crépuscule, les pupilles grand ouvertes et réceptives aux plus infimes nuances chromatiques produites par la lumière. Le tableau de grand format Forêt près d’Oele, 1908, du Kunstmuseum Den Haag offre une perspective dirigée vers le soleil, situé au-dessus de l’horizon. La succession des troncs d’arbres qui se teintent de rouge ou de violet dans le contre-jour crée l’illusion de spatialité.


Piet Mondriaan
Bosch; Bos bij Oele
128 x 158 cm

Rencontre avec le cubisme à Paris

Après les explosions chromatiques des années 1907 à 1911, Mondrian, inspiré par sa rencontre avec le cubisme à Paris, revient à des couleurs moins éclatantes. Des tons gris et ocres dominent désormais ses tableaux et la ligne en tant que telle devient toujours plus importante. Mondrian poursuit son exploration de thèmes comme l’abstraction. La métamorphose de ses représentations d’arbres est particulièrement impressionnante, donnant à voir le raisonnement qui sous-tend sa quête picturale. L’expérience de ces
tableaux permet à Mondrian de se détacher entièrement de la figuration. Composition No. IX, 1913, un prêt du Museum of Modern Art à New York,
est une imbrication de formes pour la plupart caractérisées
par des angles droits.

New York City 1

New York City 1 est l’oeuvre la plus récente de l’exposition et appartient à un petit groupe de tableaux créés autour de 1941. Sa composition est semblable à celle de Forêt près d’Oele de 1908, mis à part le fait qu’elle
n’entretient plus aucun rapport avec un paysage réel mais tient d’une «abstraction pure». L’oeuvre est inachevée et apporte un

NEW YORK CITY 1, 1941
Huile et papier sur toile, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf

témoignage important du processus de travail de Mondrian dans les dernières années de sa vie. À New York, il avait commencé à reconfigurer ses images et à les rendre plus dynamiques et plus rythmiques à l’aide de bandes de papier. Les surfaces colorées cèdent alors le pas aux lignes de couleur.

Petite Biographie

Né en 1872 à Amersfoort aux Pays-Bas, Mondrian entre tôt en contact avec l’art : son père enseigne le dessin, son oncle est un peintre amateur à succès, influencé par la peinture de paysage de l’École de La Haye, incarnation spécifiquement néerlandaise de Piet Mondrian
Ferme près de Duivendrecht, vers 1916
Huile sur toile, 86,3 x 107,9 cm
The Art Institute of Chicago, don de Dolly J. van der Hoop Schoenberg
© 2022 Mondrian/Holtzman Trust
Photo: bpk/The Art Institute of Chicago/Art Resource, NY

l’impressionnisme. Après une éducation calviniste et une formation en tant que professeur de dessin, entre 1892 et 1895 Mondrian étudie à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten à Amsterdam. Il continue à travailler en tant que professeur de dessin, peint des  portraits sur commande et réalise des dessins scientifiques pour l’Université de Leyde. Mais il poursuit également ses ambitions artistiques et développe rapidement son propre style. La plupart des oeuvres de cette période, qui représentent majoritairement des moulins à vent, des rivières et des bâtiments de ferme,
témoignent encore de l’influence de l’École de La Haye. À partir de cette base, Mondrian élargit avec détermination le champ de ses possibilités artistiques.

Philosophie et Esotérisme

L’art de Mondrian est étroitement lié à son intérêt pour la philosophie et l’ésotérisme. À partir de 1908, il se passionne pour la théosophie ; influencé par les écrits de Rudolf Steiner – alors encore théosophe – en  1909 il adhère à la section néerlandaise de la Société théosophique. Sa rencontre avec le cubisme mène fin 1911 à un premier séjour à Paris qui dure jusqu’en 1914, lorsque Mondrian ne peut y retourner en raison du début de la Première Guerre mondiale. En 1919, il s’installe durablement à Paris.
Après la Première Guerre mondiale, les artistes sont nombreux à chercher un renouveau culturel radical.
Aux Pays-Bas, un groupe d’artistes d’avant-garde se constitue et publie à partir de 1917 la revue De Stijl.
Mondrian formule l’intention du groupe de démanteler les traditions afin de refonder tous les aspects de la vie sur la base des éléments essentiels de l’art tels qu’il les défend.

No. VI / Composition No.II

Dans des écrits théoriques, Mondrian tente d’exposer son programme artistique. Il désigne sa nouvelle forme d’expression picturale sous le terme de «néoplasticisme», qu’il conçoit en première ligne comme une concentration sur les moyens d’expression essentiels de la peinture : d’une part le noir et le blanc,
situés aux extrêmes opposés de l’échelle des couleurs, d’autre part les couleurs primaires jaune, rouge et bleu. Le noir est généralement celui des lignes qui s’étirent à la verticale et à l’horizontale, se croisant à angle droit. La combinaison de ces éléments ouvre des possibilités de composition infinies. Mondrian s’intéresse à l’image essentielle, à la création d’un équilibre parfait et tendu à la fois, dans lequel tous les éléments semblent à leur place.
Mondrian passe les 25 dernières années de sa vie dans les trois métropoles de l’art moderne: Paris, Londres et New York. De fin 1911 à 1938, avec une interruption due à la Première Guerre mondiale, il vit à Paris. Après quelques années à Londres, en 1940 il s’installe à New York, où il décède en 1944 âgé de 71 ans. En tant que membre de la Société théosophique, Mondrian accordait une grande importance à l’internationalité. Il accède au statut de célébrité dès les années 1920 en tant qu’artiste d’avant-garde et co-initiateur de la peinture abstraite. Ses ateliers deviennent des lieux légendaires, sources d’inspiration
surtout pour des artistes plus jeunes dont Willem de Kooning et Lee Krasner.

Le film «Piet & Mondrian»

Dans le cadre de l’exposition, la Fondation Beyeler présente le film «Piet & Mondrian», un court-métrage de Lars Kraume, l’un des cinéastes les plus renommés de langue allemande. Le film prend pour point de départ l’essai Réalité naturelle et réalité abstraite, formulé par Mondrian en 1919/20 sur le mode du dialogue pour y exposer ses considérations et ses réflexions sur l’abstraction dans l’art. Le grand acteur allemand de théâtre et de cinéma Lars Eidinger donne vie au texte théorique de Mondrian.
«Piet & Mondrian» a été produit par Felix von Boehm / Lupa Film avec le soutien financier du Medienboard Berlin-Brandenburg. Le scénario a été écrit par Constantin Lieb.

Le catalogue

Le catalogue de l’exposition a été conçu par Irma Boom, graphiste de renom international qui au fil des dernières années a renouvelé les possibilités infinies du livre. Le catalogue paraît en allemand et en anglais au Hatje Cantz Verlag, Berlin. Sur 264 pages, il réunit des articles rédigés par Benno Tempel, Caro
Verbeek, Ulf Küster, Kathrin Beßen, Susanne Meyer-Büser, Charlotte Sarrazin et l’artiste Bridget Riley, avec une préface de Sam Keller et Ulf Küster. À l’occasion de l’exposition, le Hatje Cantz Verlag, Berlin publie
également Mondrian A–Z : dans ce texte amusant, Ulf Küster explore en ordre alphabétique les thèmes qui intéressaient le peintre et nous offre ainsi des aperçus de son univers mental et sensoriel.
Il existe un tiré à part en français
N’oubliez pas de scanner le code barre à l’entrée de l’exposition pour avoir le livret de salle en français

Informations

La Fondation Beyeler est ouverte tous les jours de 10.00 à 18.00 h,
le mercredi jusqu’à 20.00 h
Tram depuis la SBB
Depuis Bâle CFF : Tram n° 2 direction « Eglisee » jusqu’à l’arrêt « Bâle, Badischer Bahnhof », changer pour le tram n° 6 arrêt Fondation Beyeler


FONDATION BEYELER
Baselstrasse 101
CH-4125 Riehen/Basel
Tél. +41 61 645 97 00
Fax +41 61 645 97 19
info@fondationbeyeler.ch