Jusqu’au5 janvier 2020 à La Kunsthalle de Mulhouse
Regionale 20 Sur une proposition de Sandrine Wymann, directrice de la
Kunsthalle
Comment ne pas être alerté par les inondations qui se multiplient,
ainsi que toutes ces autres catastrophes. La Kunsthalle nous y rend
attentif avec cette exposition
Avec le changement climatique, le Grand-Est pourrait connaître des intempéries beaucoup plus souvent et mieux s’y préparer, c’est d’abord se souvenir. Les gestionnaires des risques d’inondation en région se mobilisent pour commémorer les inondations de décembre 1919 et janvier 1920, à travers des actions favorisant la mémoire et la culture du risque. Les terribles inondations de 1919 et 1920 (vidéo)
Dans la nuit du 23 au 24 décembre 1919, des pluies torrentielles s’abattent sur l’Est de la France. Le jour de Noël, des centaines de communes, d’entreprises, de routes et de voies ferrées se retrouvent sous l’eau, en Alsace, en Lorraine ainsi que dans le Pays de Bade, de l’autre côté du Rhin. Rapidement, ces crues se propagent en aval et, dans les jours qui suivent, les grandes villes de la région sont elles aussi victimes des inondations : Colmar, Strasbourg, Mulhouse, Epinal, Saint-Dié, Nancy, Metz, Charleville-Mézières. Puis le 12 janvier 1920 une nouvelle tempête déferlera sur l’Est de la France, associant vents violents et pluies torrentielles qui entraîneront localement des inondations encore plus fortes qu’en décembre 1919.
Demain peut-être ne ressemblera pas à aujourd’hui, un événement extraordinaire aura transformé notre territoire de vie, de pensée et d’action. L’espace d’un moment, tout aura basculé pour autre chose. Quotidiennement, nous évoluons vers un inconnu qui contient à la fois la force de la surprise et la charge de l’anxiété. Parce que le risque d’un événement majeur guette chaque initiative, chaque progrès, chercher à le contrôler ou à l’éviter semble vain. En s’associant à des chercheurs universitaires géographes, physiciens ou sociologues et à d’autres savoirs, Aline Veillat et Elise Alloin apportent leurs regards et démarches d’artistes aux études des phénomènes d’inondation et de radioactivité. Par leurs sculptures, leurs images mais aussi par leurs méthodologies particulières elles offrent des pistes et perspectives pour de nouvelles relations à l’environnement créant ainsi des liens visibles entre les études de terrain, les données scientifiques et la société.
La Kunsthalle devient un lieu où s’exposent des propositions sensibles et
de la documentation, un espace dans lequel les savoirs prennent formes et se transmettent.
L’exposition est proposée dans le cadre de la Régionale, programme trinational annuel. + d’informations sur www.regionale.org | #regionale20 sur les réseaux sociaux
Exposition réalisée en partenariat avec le Centre de recherches sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques (CRESAT) de l’Université de Haute-Alsace (programme Interreg Clim’ability Design). Le travail d’Aline Veillat est issu d’une résidence universitaire de deux ans, en partenariat avec le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace. Il bénéficie du soutien de NovaTris, le centre de compétences transfrontalières de l’Université de HauteAlsace (ANR-11-IDFI-0005) et de la Fondation Müller Meylan de Bâle et s’inscrit dans les commémorations du centenaire des inondations de 1919.
Les artistes
Élise Alloin vit et travaille à Strasbourg. Elle est diplômée de la Haute école des arts du Rhin.
Elle développe son œuvre plastique dans une dynamique de recherche par l’art, notamment en explorant les liens que nous entretenons avec la radioactivité. Comment cet « invisible » modèle-t-il notre conscience des lieux, notre relation au temps, à la mémoire sociale et à la transformation du vivant ?
Sa pratique, transdisciplinaire, se construit en collaboration avec des équipes de recherche : en physique nucléaire (CNRS-Institut pluridisciplinaire Hubert Curien, Strasbourg), en sciences du vivant (Institut Océanographique de Sopot et Laboratoire de Biotechnologie Marine, Université de Gdansk, Pologne) et en sciences humaines (Anthropologie Contemporaine, Université de Stockholm, Suède).
Récemment accueillie en qualité de chercheur associée au CRESAT (Université de Haute Alsace), elle participe au programme de recherche Post-atomic Lab porté par le Centre sur la transition énergétique du
territoire.
Elle y explorera les questions qui traversent son travail sur la construction de nos paysages physiques et psychiques, nos circulations et nos modes d’habiter, en lien avec le démantèlement annoncé de la centrale nucléaire de Fessenheim.
À partir de 2020, Élise Alloin sera artiste associée à La Kunsthalle.
www.elisealloin.com
Aline Veillat vit et travaille comme artiste chercheur indépendante à Bâle en Suisse. Elle a étudié à l’École d’art de Lausanne et titulaire d’un doctorat de l’Université Paris 8 en Esthétiques, Sciences et Technologies de l’Art. Ses œuvres sont régulièrement présentées dans le monde entier.
Dans sa pratique elle se concentre principalement sur les questions environnementales à l’époque de l’Anthropocène et plus particulièrement sur la façon dont l’être humain est lié au non-humain vivant ou non vivant. Son approche est tout d’abord conceptuelle puis se traduit par la suite sous une forme plastique.
Conjointement à sa participation au projet Transrisksur la culture des risques inondation avec le CRESAT de l’Université de Haute Alsace, elle collabore à différents projets de recherche : Ecodata-Ecomedia-Ecoaesthetics avec l’Institut d’Esthétiques Pratique et Théorique IAeP de Académie des Beaux-Arts et de Design FHNW Basel et le laboratoire WSL Eau-Neige-Paysage de l’Ecole Polytechniques Fédérale de Zürich sur les impacts anthropiques et du changement de climat sur une forêt alpine, ainsi que sur un projet sur le sol envisagé comme un organisme vivant, projet développé en tant que chercheur associé à l’IMéRA l’Institut d’Etudes Avancées en collaboration avec l’IMBE l’Institut Méditerranéen de la Biodiversité et d’Écologie de l’Université d’Aix-Marseille.
En 2018-2019, Aline Veillat était en résidence Universitaire à La Kunsthalle et au Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’UHA.
www.alineveillat.com
Apéro scientifique : jeudi 12 décembre à 19:00 Se souvenir pour mieux se préparer
En présence de Brice Martin (géographe, enseignant chercheur
au CRESAT de l’UHA),
Amandine Amat (responsable du département Conseil Risque et Changement Climatique à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Alsace),
Sophie Roy (ingénieure à Météo France)
et Aline Veillat (artiste-chercheur).
Entrée libre, réservation conseillée au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
Organisé par La Kunsthalle et La Nef des sciences, dans le cadre de l’événement
« Les sciences ça se discute »,
l’événement est réalisé en partenariat avec le CRESAT de l’UHA
et s’inscrit dans les commémorations du Centenaire des inondations de 1919.
Kunstdéjeuner : vendredi 13 décembre à 12:15 Conversation autour des œuvres suivie d’un déjeuner tiré du sac.
Gratuit, sur inscription.
Renseignements et inscriptions au 03 69 77 66 47 ou kunsthalle@mulhouse.fr
Mulhouse Art Contemporain est partenaire de La Kunsthalle
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Du samedi au mardi de 14h à 18h
Fermé du 23 -26 décembre ; 30 -31 décembre 2019
et 1 janvier 2020 Entrée libre
Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse –
Centre d’art contemporain La Fonderie
16 rue de la Fonderie –
68093 Mulhouse Cedex Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr / www.kunsthallemulhouse.com
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L’exposition « Len Lye – motion composer» organisée au Musée Tinguely du 23 octobre 2019 au 26 janvier 2020 présente l’étendue de son œuvre en portant une attention particulière aux relations entre les différents médiums. Le public est invité à s’immerger dans l’univers de Lye à travers un parcours avec plus de 100 œuvres et à explorer la variété des médiums dans l’œuvre de l’artiste néo-zélandais à l’aide de films, dessins et sculptures au sein d’une présentation d’une ampleur inédite en Europe. Les 23 et 24 octobre, un symposium a été organisé en collaboration avec l‘Université de Bâle pour mettre en lumière l’œuvre de cet artiste et interroger l’influence exercée par Len Lye sur les avant gardes du xxe siècle. L’exposition était complétée par une programmation au Stadtkino de Bâle qui a présenté quatre films réalisés par et consacrés à Len Lye.
Fountain 1959
Né à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, Len Lye (1901-1980) est une figure majeure du cinéma expérimental des années 1930 à 1950. D’abord actif en Nouvelle-Zélande et en Australie, puis à Londres partir de 1926 et à New York dès 1944, il élabore une œuvre fascinante qui englobe, en plus du cinéma, toutes les disciplines artistiques et qui reste encore largement à découvrir – à l’instar de ses sculptures cinétiques.
Les débuts en Nouvelle-Zélande Len Lye naît en 1901 dans une famille très modeste. Après le décès prématuré de son père, il s’installe avec sa mère et son frère chez son beau-père, Ford Powell, qui travaille comme gardien de phare à Cape Campbell. Ses premières expériences avec la lumière et le mouvement – motifs auxquels il se consacrera tout au long de sa vie – datent de cette époque. Lorsqu’il trouve le motif de son art, il songe alors aux Études de nuages du peintre John Constable qui imite le mouvement et le retranscrit. Il décrit cet instant de cette manière :
«AH of a sudden it hit me – if there was such a thing as composing music, there could be such a thing as composing motion. After an, there are melodic figures, why can’t there be figures of motion7»1
(1 « Soudain, je réalisai : s’il est possible de composer de la musique, alors pourquoi ne pas composer du mouvement? Après tout, il existe des figures mélodiques. Pourquoi n’y aurait-il pas aussi des figures cinétiques ? »)
doodles
Il commence à dessiner le mouvement sous forme de petites notes, de dessins improvisés ou <doodles> comme il aime les désigner. Au début des années 1920, Lye séjourne plusieurs mois dans les îles Samoa où il entre en contact avec les richesses culturelles des populations indigènes. Le carnet de croquis Totem and Taboo Sketchbook, transcription de Totem et Tabou de Sigmund Freud, voit le jour durant son séjour à Sydney entre 1922 et 1926. Sur les pages de gauche du carnet, il dessine des objets provenant de diverses cultures
– des Maoris de son pays natal, la Nouvelle-Zélande, des aborigènes d’Australie, des populations des Samoa et d’Afrique – et des ceuvres d’artistes constructivistes russes qui lui semblent proches d’un point de vue esthétique et du contenu. À travers son regard dépourvu d’eurocentrisme, il crée à l’époque une ceuvre sans égal qui établit un rapport entre les objets de différentes cultures, sans hiérarchisation ni classement.
Londres – <Direct films> En 1926, Lye arrive à Londres. Bientôt, sa première ceuvre filmique voit le jour – aux côtés de peintures à travers lesquelles il explore souvent son subconscient et de batiks jouant avec l’univers formel de cultures étrangères – et pose les fondements de son succès comme cinéaste expérimental. Tusalava, film d’animation où des figures et des formes abstraites entrent en contact et se mêlent pour ne former plus qu’une entité, est présenté pour la première fois en 1929. Ce film de 10 minutes accompagné d’une musique live de Jack Ellitt (malheureusement égarée aujourd’hui) connaît un fort retentissement dans les milieux artistiques influencés par le surréalisme que fréquente Lye.
Dans le milieu des années 1930, il réalise les <direct films>. Pour ce faire, il intervient directement sur le support pelliculaire (en le peignant et en écrivant dessus) et contribue ainsi à l’émergence de la technique de l’animation sans caméra .A Color Box (1935) est un film publicitaire pour la Poste britannique réalisé en couleur et accompagné de musique de danse cubaine. S’ensuivent d’autres films pour différentes entreprises qui touchent un très large public grâce à leur diffusion au cinéma sous la forme de spots publicitaires. À l’époque, associer un film en couleur abstrait à une musique moderne présentait un aspect révolutionnaire qui a contribué, à juste titre, à la renommée de Lye comme l’inventeur du clip musical.
New York Durant la Seconde Guerre mondiale, Lye se met au service de la propagande britannique et produit des films aboutis à l’instar de Kill or Be Killed (1942). À partir de 1944, il s’installe à New York où il poursuit dans un premier temps sa carrière de cinéaste expérimental. En 1947, il réalise une série de photogrammes. Il s’agit de portraits dans lesquels il applique à la photographie le concept du film sans caméra. Rhythm (1957) est l’un des films les plus radicaux de sa période new-yorkaise. Il y montre le fonctionnement d’une usine automobile américaine selon un rythme cadencé auquel il adjoint des percussions africaines, le tout s’apparentant à une danse de la technologie. Dans Rhythm, et plus encore dans Free Radicals (1958/1979), il utilise la technique de grattage de la bande amorce qui confère à ces films une atmosphère brute.
Tangibles & autres sculptures cinétiques de Lye À la fin des années 1950, Lye se consacre à la sculpture cinétique et met rapidement au point des concepts pour environ 20 sculptures dites Tangibles. Actionnées par des moteurs électriques, elles exécutent des séquences de mouvements programmés reposant sur des principes simples comme la rotation d’un buisson de tiges en acier ou l’oscillation d’une immense tôle d’acier.
Avec ces sculptures, Lye capte l’air d’une époque en quête d’un art nouveau, de machines et de mouvement. Dès 1961, il parvient à présenter ses machines au Museum of Modern Art de New York à l’occasion d’une conférence-performance dans laquelle il livre ses réflexions sur la sculpture-machine programmée. Par ailleurs, Lye considère ses sculptures comme des modèles réduits destinés à être agrandis. Cependant, en raison d’un manque de connaissances techniques et de moyens financiers, la plupart de ces idées ne dépassent pas le stade de projet, même s’il exprime sa volonté de modifier la taille de ses sculptures sur tout à travers les dessins pour Sun, Land and Sea (1965), dont la réalisation ne touchera à son but que plusieurs années après sa mort en 1980.
Il ne faut pas sous-estimer l’apport de Lye à l’art cinétique des années 1960. Son intention de créer un art entièrement nouveau à l’aide de sculptures-machines programmées a ouvert la voie à quantités de choses qui nous semblent aujourd’hui évidentes et familières – dans le champ de l’art cinétique, mais surtout dans les domaines du land art et de l’installation pour lesquels Lye a joué un rôle pionnier.
Son œuvre aujourd’hui Len Lye meurt en 1980. Se sachant condamné par la maladie, il avait créé une fondation pour l’ensemble de son œuvre et avait fait en sorte que son œuvre posthume revienne sur ses terres natales en Nouvelle-Zélande où elle est conservée et étudiée jusqu’à aujourd’hui au sein de la Govett-Brewster Art Gallery à New Plymouth. La Len Lye Foundation s’attache à préserver son œuvre et peut concevoir, dans le respect de la volonté de l’artiste, des répliques de ses œuvres cinétiques afin de rendre accessible au jeune public d’aujourd’hui ses sculptures-machines programmées.
Commissaire de l’exposition: Andres Pardey
Catalogue Dans le cadre de l’exposition paraît un catalogue en trois volumes consacré à l’œuvre de Len Lye: un livre compilant des textes rend compte de l’état actuel de la recherche sur Lye, un second contenant des illustrations présente les œuvres de l’exposition à travers plus de 300 reproductions en couleur, et un troisième reproduit le Totem and Taboo Sketchbook sous forme d’un fac-similé et le rend ainsi accessible dans son intégralité à un large public.
Musée Tinguely I Paul Sacher-Anlage 1 l 4002 Bâle Horaires Du mardi au dimanche 11 – 18h Fermé le lundi
Accès Gare centrale de Bâle CFF / Gare SNCF : tram no. 2 jusqu‘au « Wettsteinplatz », puis bus no. 31 ou 38 jusqu’à « Tinguely Museum ».
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Jusqu’au 26 août 2019, la Fondation Vuitton présente un ensemble d’œuvres de Gilbert & George, « There Were Two Young Men, April 1971 », (vidéo) une « sculpture-au-fusain-sur-papier » en six volets faisant partie de la Collection de la Fondation. Exposée uniquement en 1971 à la galerie Sperone de Turin, cette œuvre s’inscrit dans une série de 13 corpus d’oeuvres tous différents, créés entre 1970 et 1974 puis dispersés. Cette exposition est une occasion unique de réunir ces œuvres rares de Gilbert & George.
Par sa dimension même, « There Were Two Young Men » implique une relation immersive pour le spectateur. Cette « sculpture » représente deux protagonistes -les artistes- dans un environnement champêtre dont l’hédonisme est teinté de mélancolie. Ils semblent deviser tranquillement, adossés à un arbre, dans l’esprit des représentations néoromantiques de la peinture de paysage britannique. L’intrusion graphique, dans chaque élément de la « sculpture », du titre en majuscules qui assied l’image et d’un texte poétique en majuscules et en minuscules, écrit à la main ajoute une complexité supplémentaire, renvoyant à l’univers de la poésie populaire et des comptines.
Nés en 1943 et en 1942, dans les Dolomites (Italie) et dans le Devon (Angleterre), ils vivent et travaillent à Londres (Royaume-Uni). Dès leur sortie de la Saint Martin’s School of Art où ils se rencontrent en 1967, Gilbert & George se font connaître en s’autoproclamant deux « sculptures vivantes » formant un seul artiste. Ainsi vêtus de costumes ordinaires, le visage impassible et recouvert de poudre multicolore métallisée, ils interprètent dans The Singing Sculptureune chanson des années 1930, Underneath the Arches, renvoyant au monde des déclassés. Les artistes choisissent d’emblée de se démarquer du contexte artistique de l’époque, formaliste et conceptuel, en choisissant le langage figuratif. De la mise en scène du quotidien (marcher, chanter, lire, boire), ils tirent une matière visuelle qu’ils exploitent dès le début des années 1970 dans des assemblages de photographies, d’abord en noir et blanc puis en couleurs. Dès l’origine leurs oeuvres témoignent de la permanence de leur position privilégiant la figuration alors décriée, avec un objectif déclaré d’un Art pour Tous. Permanent également chez Gilbert & George, le choix d’un art qui communique directement et dans un esprit de dialogue avec le spectateur et où l’émotion individuelle, ressentie au plus vrai, atteint à l’universel.
Réalisée après leurs études à la St Martins School of Art de Londres, There Were Two Young Men implique une relation immersive pour le spectateur. Elle est présentée aux côtés d’autres œuvres de Gilbert & George d’inspiration proche comme « Limericks » (1971), également dans la Collection de la Fondation, une sculpture postale en huit parties. S’y ajoutent selon le souhait des artistes «Nature Photo Piece » (1971), composition de photographies en noir et blanc ainsi que deux vidéos sculptures contemporaines.
Commissariat général : Suzanne Pagé Commissaire : Claire Staebler
Architecte en charge de la scénographie : Marco Pal
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C’est à l‘Espace Malraux de Colmar
jusqu’au 11 mars 2018.
PourJoseph Bey la chanson de Johnny est toujours
d’actualité, Noir c’est Noir, mais le parallèle
s’arrête là. Dans l’Age Sombre il établit une cartographie de la
contemplation à la galerie Courant d’Art Mulhouse, rue
des tanneurs. A la galerie Cheloudiakoff 1bis rue des Capucins
il nous emmène d’un Rivage à l’Autre dans un
Naufrage Céleste.
En fait de naufrage, c’est une plongée dans le noir,
décliné avec les gris et les blancs de toutes les nuances. Du noir des moines: la galerie se situe rue des Capucins ! Dans l’exposition collective à la Fondation Fernet Branca, Prendre le temps, avec ses amis artistes, il montre
ses Plaques accidentées, poncées, érodées comme le sol
qu’il aime fouler, inlassable, lorsqu’il marche par monts et
par vaux. photo Joseph Bey
Le noir est une couleur !
Cette assertion servit de titre, en 1946, à l’une des premières
expositions d’après-guerre organisée à la galerie
Maeght, à Paris: Bonnard, Matisse, Braque, Van Velde
et d’autres y mêlaient leurs pinceaux.
[Révélé au XIXe siècle par les sombres visions de Goya et de Victor Hugo, justifié par les fantasmagories informes, infernales et chimériques d’Odilon Redon, retrouvé par Manet dans les ombres de Velázquez, le noir fut la paradoxale aurore du XXe siècle, alors qu’il s’annonçait comme le crépuscule du siècle précédent, symboliste et romantique. Et puis Matisse vint et l’affirma, le théorisa précocement, et le clama comme un mot d’ordre : le noir est une couleur…..] extrait d’un texte de Dominique Païni,
(il fut à sa tête pendant une courte période) Podcast Histoire du noir Michel Pastoureau
Si vous pensez que Joseph n’utilise qu’un seul pot
de couleur noire je vous invite à regarder cette vidéo (amateur)
tournée dans son atelier de Riedisheim, où ce professeur de physique,
nous emmène dans sa galaxie. A 14 ans il suit avec passion l’alunissage
d’Apollo 11. Depuis devenu adulte sa quête de la lumière est restée
intacte. Le marcheur de Compostelle, mystique et intellectuel,
pose les questions de l’espace, de la création de l’univers et du
Big Bang.
On assiste d’abord au noir profond, puis à l’allumage des étoiles,
à la recherche du Graal.
Ses toiles exposées à l’espace Malraux ne sont nullement abstraites,
présentées un peu comme sur une table, le Champ des plaques,
nous convie à la contemplation, de la voie lactée.
En prenant les escaliers l’ombre de l’émerveillement surplombe, la dernière ombre. Joseph Bey crédit photo
Il faut grimper à la mezzanine, une lunette vous permet de
zoomer sur les détails des mystérieuses étoiles qui
enrichissent la texture des toiles, où l’on voit des noirs brillants,
des gris très clairs, des gris colorés de bleu, de rouge,
des toiles de lumière, dont les structures de la matière animent
le noir.
Le parcours de la galerie permet de contempler et de déambuler
devant la dernière ombre, le souffle de Jack, l’obscur désir, petit Chemin aux confins du temps, l’ombre du doute,
la conquête del’inouï, le chant de la dernière ombre.
Dans l’annexe se dressent ses Monolithes noirs. A ne pas manquer : Dimanche 21 janvier à 15h – Présentation de l’exposition par Sylvie Messier, historienne de l’Art. Jeudi 1er février à 18h30 – Lecture par Éric Kheliff comédien
d’un extrait du livre de Jean Paul Marcheschi
«Goya – Voir l’obscur» suivie d’une intervention musicale
de Marc Bernadinis. Dimanche 11 février à 15h – Carte Blanche musicale aux élèves du CRD de Colmar. Dimanche 18 février à 15h – Entretien autour d’une oeuvre,
entre les artistes Denis Ansel et Joseph Bey. Samedi 3 mars à 14h30 – Conférence sur la matière noire par Jean-Luc Bubendorff, maître de conférence à l’UHA –
Au Pôle Média Culture Edmond Gerrer. Espace d’Art Contemporain André Malraux –
4 rue Rapp 68000 COLMAR Horaire du mardi au dimanche de 14h à 18h, sauf le jeudi
de 12h à 17h. Fermé le lundi. Renseignements : Thomas Perraudin au 03 89 24 28 73
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C’est à la Filature de Mulhouse et vous n’aurez
que l’embarras du choix. A vos agendas 17 jours intenses du 10 au 27 janvier 2018
Au programme de cette 6e édition de ce festival
dédié aux Cultures du Sud :
À La Filature, chaque début d’année est inauguré
par des productions artistiques qui ont pour toile
de fond le bassin méditerranéen avec le Festival les Vagamondes.
Des spectacles + des expositions avec
des artistes venus d’Italie, Liban, Iran, Algérie,
Tunisie, Grèce, Égypte, Burkina Faso, Côte d’Ivoire,
Madagascar, France…
+ des rencontres, conférences, projections avec
des géographes, historiens, écrivains, journalistes…
pour aborder les cultures du Sud par la géographie,
l’histoire, la géopolitique, l’économie,
la gastronomie.
Un programme riche avec de nombreux partenaires. Renaud Serrz interviewé par Szenik sur FaceBook
Théâtre Premières Mondiales 2 spectacles créés à La Filature à l’issue
de résidences X-Adra de Ramzi Choukair
+ It’s a good day to die de Kamal Hashemi
+ 1 commande la création symphonique de Bruno Girard
Ramzi Choukair
Une création pour l’inauguration du festival les Vagamondes10 janvvier 2018
Ces militantes de l’opposition syrienne sous
le régime de Bachar El Assad père dans les années 1980,
incarcérées voire torturées dans leur pays qu’elles ont
dû quitter, témoignent, raconter leurs histoires mais
aussi celles des sept mille autres prisonnières du régime
à travers un spectacle dramatique mais combien réaliste
intitulé « X-Adra », théâtre dont elles sont les actrices.
Réunies par le metteur en scène Ramzi Choukair. Photos Une exposition de photos 19h le 10 janvierle vernissage dans la Galerie de Muchismo, l’exposition de Cristina de Middel (Alicante, 1975), l’une des photographes
les plus singulières et les plus prolifiques au monde,
poursuit avec frénésie de nombreux projets depuis
l’immense succès de sa série Les Afronautes en 2012.
Ancienne photojournaliste, elle développe depuis plusieurs
années une recherche personnelle, dans une approche
plus conceptuelle, abandonnant peu à peu la presse
pour le monde de l’art.
En 2017, elle est nominée par l’agence Magnum Photos et reçoit le Prix national de la photographie du ministère de la Culture espagnol. Pour son projet Muchismo, créé à Madrid en juin 2017, Cristina de Middel choisit de revisiter l’intégralité
de son œuvre et de l’accrocher comme elle la stocke
dans son atelier, c’est-à-dire sans ordre apparent
et dans une accumulation colossale. Concert
Un concert concert symphonique
ven. 19 janv. 2018 20h00
sam. 20 janv. 2018 20h00
le Concerto d’Aranjuez pour guitare
de Joaquin Rodrigo
(interprété par la guitariste soliste
sino-américaine virtuose Meng Su) nous fera
pénétrer dans les jardins du palais royal d’Aranjuez,
avant de terminer ce programme intitulé Le vent se lève par la majestueuse orchestration
que Ravel a fait des Tableaux d’une exposition de Modest Moussorgski Chant La chanteuse d’origine iranienne Azam Ali jeudi 18 janv. 2018 20h30 une musique d’inspiration traditionnelle
moyen-orientale avec de l’électro-acoustique ;
une danseuse derviche avec des technologies
interactives qui animent une scénographie numérique ;
le tout traversé par la voix suave et chaleureuse de la
chanteuse d’origine iranienne Azam Ali bar oriental dès 19h30 aux Dominicains de Haute-Alsace
+ aller-retour en bus départ de La Filature à 19h
(supplément 5€). Réservation obligatoire auprès
de la billetterie de La Filature : 03 89 36 28 28 Clôture en apothéose avec Emel Mathlouthi samedi le 27 janv. 2018 à 21h00 au Noumatrouff
C’est en pleine Révolution de Jasmin, lors d’une
manifestation en 2011, que cette jeune tunisienne
entonne Kelmti Horra (Ma parole est libre).
Une vidéo de cette chanson, immédiatement relayée
par les réseaux sociaux, en fera alors l’hymne du Printemps arabe. Après un premier album,
elle participe aux côtés d’Élise Caron et Jeanne Cherhal
à un concert de chant de femmes à Téhéran qui fera
l’objet du film d’Ayat Najafi No Land’s song (sam. 27 janv. 18h à La Filature).
Invitée à interpréter son hymne lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix en 2015,
Emel Mathlouthi est dès lors adoubée par la
presse internationale. Son nouvel album Ensen (Humain),
enregistré en 2017 en partie par le producteur
de Björk et Sigur Rós, mixe sonorités électroniques
et instruments traditionnels, tout en échappant
au cliché du mélange des genres. Dans un monde écrasé
par l’anglicisme, chanter en arabe est pour elle
une revendication en soi, qui impose cette libertaire
et féministe comme une des figures de
l’avant-garde de la musique arabe.
Ces créations diverses susciteront comme chaque
fois de nombreux et riches questionnements.
Cette région, véritable carrefour des civilisations,
est un univers complexe aux contours flottants,
à la fois héritière de traditions qui remontent
à la nuit des temps, berceau des trois religions
monothéistes, et pleinement aux prises avec
les mutations contemporaines. Découvrez le programme complet en cliquant ici Dès 3 places on peut profiter d’un Pass Billeterie
du mardi au samedi de 13h30 à 18h30 :
T +33 (0)3 89 36 28 28 et billetterie@lafilature.org
fermeture de fin d’année 2017
La Filature sera fermée au public du dimanche 24 décembre 2017 au lundi 1er janv. 2018 inclus (excepté pour le Concert du Nouvel An
de l’Orchestre symphonique de Mulhouse) attention : la billetterie fermera exceptionnellement à 16h30
le samedi 23 décembre
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