Concert exceptionnel au Musée Unterlinden

Clavecin Ruckers de Colmar :
Yoann Moulin lance la saison musicale avec un concert exceptionnel
au Musée Unterlinden Le 22.06.25 à 15h 

Après l’année 2024 marquée par les 400 ans du clavecin Ruckers de Colmar, le Musée Unterlinden donne désormais rendez-vous chaque année au public pour entendre cet instrument exceptionnel sous les doigts des meilleurs artistes. Premier artiste invité, le claveciniste Yoann Moulin (Diapason d’Or 2021) fera
découvrir les maîtres allemands d’Allemagne du Nord, à l’occasion de la sortie du troisième et dernier volet d’une anthologie consacrée à la musique allemande pour clavier au 17e siècle. Le concert investit la salle de
la Piscine et sera suivi d’une séance de dédicace de l’artiste.

Yoann Moulin et la musique allemande pour clavier du 17e siècle

Yoann Moulin a entrepris d’enregistrer au cours de l’année 2018 chez le label Ricercar une anthologie de la musique allemande pour clavier du 17e siècle. Voici le troisième et dernier volet de cette anthologie qui met en avant les compositeurs qui ont influencé la formation du jeune Johann  Sebastian Bach.
Après un premier volume consacré aux figures tutélaires du début du siècle, Scheidt et Scheidemann, et un deuxième opus autour du « stylus fantasticus » (ce style du baroque allemand caractérisé par la virtuosité, l’invention et sans fil mélodique), Yoann Moulin nous conduit ici sur les traces des
prédécesseurs directs de Bach en Allemagne du Nord : Georg Böhm, Johann Adam Reincken et le maître de Lübeck, Dietrich Buxtehude.
Le programme de ce concert est construit comme un petit livre imaginaire,
« Ein Klavier Büchlein »
(un petit livre pour le clavier), que le jeune Bach aurait pu copier au cours de ses voyages initiatiques auprès de ses maîtres. Il met en regard de ce répertoire une suite française considérée comme une œuvre de jeunesse de Bach avec ses danses caractéristiques de l’écriture des luthistes, introduite par un Passagio en pur « stylus fantasticus ». C’est ce style virtuose et libre que l’on retrouve dans la
Toccata en fa majeur de Buxtehude et dans le Praeludium en sol mineur de Böhm. De Nikolaus Bruhns, un élève de Buxtehude mort si jeune, à Georg Boehm que le jeune Bach rencontre, ou Johann Adam Reincken, qui lui vécut presque 80 ans et traverse toute cette période, c’est l’exploration d’une
génération, issue du « stylus phantasticus » et de l’influence française, qui va trouver sa propre voix.

Biographie de l’artiste

Yoann Moulin commence son apprentissage de la musique avec Robert Weddle au sein de la Maîtrise de Caen. Il y découvre le clavecin qu’il étudie avec Bibiane Lapointe et Thierry Maeder et poursuit après un passage à l’académie de Villecroze avec Ilton Wjuniski ses études au Conservatoire National
Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans les classes d’Olivier Baumont, Kenneth Weiss et Blandine Rannou. À cette même époque, il découvre le clavicorde grâce à Étienne Baillot, l’orgue en autodidacte, l’improvisation aux côtés de Freddy Eichelberger et profite de l’enseignement de Pierre Hantaï,
Skip Sempé, Blandine Verlet et Élisabeth Joyé.
Il joue depuis en récital et en musique de chambre dans différentes saisons et festivals comme la Philharmonie de Paris, La Roque d’Anthéron, les Folles Journées de Nantes, Oude Muziek – Utrecht, Ambronay, la Fondation Royaumont, Lanvellec, Montpellier-Radio France, le Venetian Center for
Baroque Music, le Cervantino – Mexique, la Chaise-Dieu, l’Académie Bach d’Arques-la-Bataille, Saint-Riquier, la Philharmonie du Luxembourg, le festival Actus Humanus en Pologne ou encore le festival International Tropical Baroque à Miami.
Il accompagne aussi plusieurs ensembles tels que les Arts Florissants, le Concert Spirituel, Les Musiciens du Louvre, l’ensemble Clément Janequin, la Fenice, le consort de violes L’Achéron, le Concert Étranger, la compagnie La Tempête, Capriccio Stravagante, la Maîtrise du Centre de Musique
Baroque de Versailles, les Musiciens du Paradis, la compagnie de danse baroque Les Fêtes Galantes, Das Klub – Cabaret Contemporain ou le collectif de Jazz La Forge.
En 2017, il fonde l’ensemble « La Ninna » qui explore par la musique de chambre un répertoire baroque plus intime et intérieur.

Son premier enregistrement en tant que soliste consacré à Girolamo Frescobaldi, chaleureusement accueilli par la critique et récompensé de 5 diapasons, a paru chez L’Encelade. Il enregistre désormais chez le label Ricercar avec lequel il commence une collection de disques consacrés à la musique
allemande pour clavier et dont le premier opus dédié à Samuel Scheidt et Heinrich Scheidemann a paru en 2018. Il participe aussi à plusieurs enregistrements pour les labels Alpha ou Ambronay, dont « Au Sainct Nau » avec l’ensemble Clément Janequin. Les « Ludi Musici » de Samuel Scheidt gravés avec l’Achéron, et « The Tempest » disque autour de la pièce de William Shakespeare avec l’ensemble la Tempête, ont tous deux été récompensés par un Diapason d’or.
Enfin, Freddy Eichelberger, Pierre Gallon et Yoann Moulin ont récemment fondé « Une Bande de Clavecins », un consort de claviers anciens réunis autour de la musique de la Renaissance, écrite et improvisée.

Programme du concert du 22.06.2025

Récital « Ein Klavier Büchlein » – Maîtres d’Allemagne du Nord au 17e siècle
Johann Sebastian Bach, Georg Boehm, Nicolaus Bruhns, Dietrich Buxtehude, Johann Adam Reincken, Christian Petzold ,Yoann Moulin, clavecin Ruckers 1624

Réservations & tarifs
Réservations du lundi au vendredi au +33 (0)3 89 20 22 79 – reservations@musee-unterlinden.com /
le week-end au +33 (0)3 89 20 15 58 ou billetterie@musee-unterlinden.com
Tarif plein : 18 € / Tarif réduit : 15 € / Tarif jeunes : 10 € /
Moins de 12 ans : gratuit

Musée Unterlinden

Les matinales du cloître

Petit-déjeuner et visite « Les matinales du cloître »

Goûtez au calme et à la quiétude d’une rencontre au petit matin avec le Retable d’Issenheim. Après un petit déjeuner vivifiant et dynamisant dans le jardin du couvent du musée, (re) découvrez le célèbre Retable d’Issenheim baigné par les premiers rayons du soleil en compagnie d’une médiatrice.

Tout public
Dates  –19.06.2025
Horaire I Petit déjeuner à partir de 7h30, visite du Retable d’Issenheim
de 8h30 à 9h30
Tarifs – 39 € pour les adultes et jeunes dès 12 ans ;
34€ pour les moins de 12 ans (jauge limitée*)
Lieu – Point de rencontre à la billetterie du musée

* Pour participer aux événements, vous êtes invités à réserver en ligne ou auprès du service réservations du lundi au vendredi au +33 (0)3 89 20 22 79 – reservations@musee-unterlinden.com / le week-end au +33 (0)3 89 20 15 58 ou billetterie@musee-unterlinden.com

Sommaire du mois de mai 2025

Eva

30 mai 2025 : Miriam Cahn, l’urgence du geste
22 mai 2025 : EVA & ADELE
11 mai 2025 :  Suzanne Lacy: By Your Own Hand
8  mai 2025 :  «Déjà Vu» Exposition d’échange artistique sino-français (Macao)
7  mai 2025  :  Une soirée avec Elsa Grether
6 mai 2025   :  Chorégraphier Unterlinden

Chorégraphier Unterlinden

Cette saison, le Musée Unterlinden et le CCN•Ballet de l’Opéra national du Rhin s’associent pour présenter aux visiteurs du
samedi 17 au dimanche 18 mai 2025
un programme de spectacles et de rencontres.
Danses, déambulations et table ronde offrent un éclairage inédit, le temps d’un week-end, sur les collections du musée. Ce programme est le fruit d’échanges créatifs entre jeunes chorégraphes et historiens.ne.s d’art menés pendant plusieurs mois autour des collections et des espaces du Musée Unterlinden.

Chorégraphe Unterlinden
Les danseurs-chorégraphes face aux œuvres du musée

17 — 18.05.2025

Samedi 17 et dimanche 18 mai : Déambulation dansée et performances de 15h à 16h40 ;

Dimanche 18 mai : table ronde à 11h

Samedi 17 mai (Nuit des musées) : Déambulation dansée et performances de 20h à 21h40

Tout public

Informations pratiques 

17.05.2025 : déambulation dansée et performances de 15h à 16h40 entrée du musée sans réservation (musée ouvert de 9h à 18h ;
fermeture du musée de 18h à 19h ;
Nuit des musées de 19h à 22h)
17.05.2025 : déambulation dansée et performances de 20h à 21h40
entrée gratuite sans réservation
18.05.2025 : table ronde à 11h (entrée libre, sur réservation*),
puis de 15h à 16h40 entrée du musée, sans réservation.


Samedi 17 et dimanche 18 mai 2025
Déambulation dansée

cette heure et en ce lieu

Chorégraphe : Jesse Lyon
Danseur : Marin Delavaud
Horaire | de 15h à 16h40. Départ à 15h en salle d’orientation
Lieux | salle d’orientation puis Cloître, Galerie, Ackerhof

Performances

Programme à consulter ci-dessous

Table ronde

Pourquoi danser au musée ?
Dimanche 18 mai
11h

Intervenant·es


Laura Cappelle, journaliste, sociologue et chercheuse associée au CCN•Ballet de l’Opéra national du Rhin pour un travail sur les évolutions esthétiques et sociales des ballets d’aujourd’hui.

Pauline Boivineau, maîtresse de conférences en Arts du spectacle – UCO Angers, responsable du Master Spectacle vivant, gestion de projets culturels, responsable de la Licence Arts du Spectacle


Bruno Bouché, directeur artistique du CCN•Ballet de l’Opéra national du Rhin
Camille Broucke, directrice du Musée Unterlinden, Conservatrice en chef du patrimoine

Tarif | entrée gratuite ; les visiteurs munis d’un billet d’entrée peuvent visiter le musée et assister aux performances
Horaire | 11h
Lieu | salle de la Piscine. Accès par le bâtiment des anciens bains.
Réservation en ligne  ou auprès du service réservations du lundi au vendredi au +33 (0)3 89 20 22 79 – reservations@musee-unterlinden.com / le week-end au +33 (0)3 89 20 15 58 ou billetterie@musee-unterlinden.com

Participation de Laura Cappelle à cette table ronde dans le cadre de sa résidence de recherche soutenue par Dance Reflections by Van Cleef & Arpels

Jean Rondeau et le clavecin Ruckers

L’année 2024 marque les 400 ans du clavecin Ruckers appartenant aux collections du Musée Unterlinden de Colmar. Pour célébrer cet anniversaire, le musée propose une programmation-événement inédite autour de l’instrument qui débutera le 12.05.2024 avec un concert exceptionnel donné par le
claveciniste Jean Rondeau.
D’autres concerts et événements suivront jusqu’au mois de novembre 2024. Cette saison musicale se veut l’occasion de partager avec des publics variés un patrimoine sonore unique demeuré intact après quatre siècles.

Jean Rondeau.

Jean Rondeau a entrepris d’enregistrer au cours de l’année 2024 une intégrale de l’oeuvre de Louis Couperin sur sept instruments différents pour le label Erato (Warner Classics). Les pièces de Louis Couperin ( v.1626-1661) figurent parmi les oeuvres majeures du répertoire du clavecin. C’est l’un des premiers représentants d’une dynastie de compositeurs dont le plus célèbre est son neveu François.


« Il touche au coeur avec simplicité. Sa musique, avec un inégalable naturel, se laisse couler, atterrit avec justesse dans un espace linguistique frais et naissant.(…) Il arrive à nous surprendre à chaque coin de mesure. (Jean Rondeau)

Au coeur de ce projet, Jean Rondeau a choisi comme clavecin historique le clavecin Ruckers de Colmar dans lequel il salue

« une pièce extrêmement rare, unique, l’un des plus beaux clavecins jamais joués ».

Après une session d’enregistrement au Musée Unterlinden, le concert Louis Couperin qu’il donnera le 12 mai 2024 marquera le lancement de la saison-anniversaire de concerts et d’événements au Musée Unterlinden, mais aussi une étape importante de cette aventure discographique.

400 ans de musique : une programmation inédite autour du clavecin de Colmar

Le Musée Unterlinden de Colmar célèbre en 2024 le 400e anniversaire du clavecin Ruckers appartenant à ses collections. Fabriqué en 1624 à Anvers par Ioannes Ruckers, cet instrument exceptionnel est l’un des rares clavecins Ruckers connus encore en état de jeu.
Classé au titre des monuments historiques, ce clavecin flamand est aussi une oeuvre d’art peinte et sculptée dont la beauté ajoute à ses qualités musicales. Depuis son acquisition par le Musée Unterlinden en 1980, il est apprécié par les clavecinistes les plus réputés pour des enregistrements et des concerts.
Une programmation-événement permettra au public d’entendre le clavecin au cours de quatre concerts.

Ils seront donnés dans la salle de la Piscine du Musée Unterlinden, une ancienne piscine municipale de 1905 réhabilitée par les architectes suisses Herzog & de Meuron. Les concerts réuniront des artistes qui ont particulièrement joué, enregistré et aimé le Ruckers de Colmar : Christophe Rousset, Jean Rondeau, Christine Schornsheim, mais aussi Blandine Verlet (1942-2018) au travers de deux clavecinistes qui ont été profondément marqués par son enseignement, Jean Rondeau et Jean-Luc Ho. La programmation des concerts permettra
d’entendre le clavecin Ruckers dans des répertoires variés, en soliste ou accompagné. Le concert du 6 octobre 2024 sera donné par Jean-Luc Ho sur le clavecin Ruckers 1612 prêté par les musées d’Amiens, un instrument
historique très rarement entendu, qui rendra visite à son « cousin » de Colmar pour une rencontre musicale inédite.

Les 400 ans du clavecin de Colmar s’accompagnent d’une médiation diversifiée qui vise à mieux faire comprendre le clavecin, un instrument central du renouveau baroque mais encore méconnu du grand public : « Happy Family »
pour le jeune public et les familles (Fables de La Fontaine par Pierre-Alain Clerc et Aline Zylberajch et un atelier proposé par Yuki Mitzutani, claveciniste ), visite sensible du clavecin accessible aux mal-voyants et non-voyants, rencontre avec le claveciniste Jean-Luc Ho et le facteur de clavecins Émile Jobin, conférence de la musicologue Florence Gétreau sur l’usage et le décor des clavecins, séminaires sur les clavecins de Colmar et d’Amiens
à destination des étudiants des écoles supérieures de musique.
Clavecin Ruckers.

Biographie de l’artiste

Qualifié par le Washington Post « d’un des interprètes les plus naturels que l’on puisse entendre sur une scène de musique classique de nos jours », Jean Rondeau est un véritable ambassadeur pour son instrument. Son talent exceptionnel et son approche du répertoire de clavecin ont été salués par la critique et font de lui l’un des claviéristes majeurs d’aujourd’hui.
Jean Rondeau est signé chez le label Erato (Warner Classics), ayant enregistré plusieurs albums qui mettent à l’honneur la musique ancienne. L’album qui précède les Variations Goldberg s’intitule Melancholy Grace (2021),
salué comme « émouvant […] varié, [et] merveilleux » par le NY Times et
« sublime » par Le Devoir. Celui-ci est précédé par Barricades (2020), enregistré avec Thomas Dunford, qui fut acclamé par les critiques, tout comme
son enregistrement des sonates de Scarlatti en 2019, qui a remporté le Diapason d’Or de l’Année. Ses premières publications incluent son premier album Imagine (2015), qui a reçu le Choc de Classica et la reconnaissance
de l’Académie Charles Cros ; Vertigo (2016, lauréat du Diapason d’Or cette année-là), qui rendait hommage à deux compositeurs baroques de sa France natale Jean-Philippe Rameau et Joseph-Nicolas-Pancrace Royer ; et
Dynastie (2017), qui explore les concertos pour clavier de Bach et de ses fils Wilhelm Friedemann, Carl Philipp Emanuel et Johann Christian.
Grand promoteur de la musique contemporaine, Jean Rondeau joue en 2018 la première mondiale de Furakèla d’Eve Risser pour clavecin solo au BBC PROMS. Il aborde également ce répertoire en tant que compositeur : en 2016, il compose sa première bande originale pour le film Paula de Christian Schwochow, sorti en avant-première au Festival du film de Locarno la même année.
En juin 2022, Rondeau dévoile en première mondiale UNDR à La Grange au Lac d’Evian, un événement décrit comme « explosif » par la presse nationale. Inspiré de la forme des Variations Goldberg et composé avec le batteur Tancrède D. Kummer, cette création pour deux pianos, batterie et machines a vu le jour aussi au Konzerthaus de Berlin et au Musikfest Stuttgart.
En plus de ses engagements comme soliste et chef d’orchestre, Jean Rondeau donne régulièrement des masterclasses dans le monde entier. Il a enseigné notamment à l’Académie de Gstaad, à l’Université de Hong Kong
et à la Juilliard School de New-York.
Jean Rondeau a étudié au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, en se perfectionnant en clavecin, piano, continuo, orgue, jazz et improvisation, ainsi qu’en direction d’orchestre. Il a complété sa formation musicale à la Guildhall School of Music and Drama à Londres. En 2012, il est devenu l’un des plus jeunes interprètes à remporter le premier prix au Concours international de clavecin de Bruges (MAfestival 2012), à l’âge de 21 ans.

Informations pratiques

* Pour participer aux événements, nous vous invitons à réserver
auprès du service réservations du lundi au vendredi
au +33 (0)3 89 20 22 79 – reservations@musee-unterlinden.
com / le week-end au +33 (0)3 89 20 15 58 ou billetterie@museeunterlinden.
com
** Tarifs à venir

Musée Unterlinden
Place Unterlinden – 68000 Colmar
Tél. +33 (0)3 89 20 15 50
info@musee-unterlinden.com
www.musee-unterlinden.com
Horaires d’ouverture
Mercredi – lundi : 9h–18 h
Mardi : fermé
Fermé le 01.01, 01.05, 01.11, 25.12

Hommage à Raymond Waydelich

Très bel hommage à Raymond Waydelich lors de ses obsèques ce jour en la Cathédrale de Strasbourg par Frédérique Goerig-Hergott, ancienne conservatrice au musée Unterlinden et actuelle directrice des musées de la ville de Dijon.

Avec son autorisation :

Ma première rencontre avec Raymond a eu lieu dans son atelier en 2009, il y a 15 ans, donc assez récemment en regard de son âge et de sa carrière. Il avait 71 ans, soit l’âge de mon père. En tant que conservatrice, j’étais intéressée par son parcours, curieuse de l’entendre me parler de son engagement et de son travail de mémoire. Il était très touché par le fait qu’une conservatrice s’intéresse à lui, m’avouant qu’excepté Roland Recht, j’étais la première professionnelle des musées à venir le voir.

Je voulais découvrir les premières œuvres de 1973 de REW consacrées à Lydia Jacob, une jeune apprentie couturière née en 1876 : Raymond avait trouvé son manuscrit au marché aux puces à Strasbourg et avait fait d’elle l’héroïne de ses œuvres dans son célèbre cycle Lydia Jacob Story.

Nous étions tous les deux à fouiller l’atelier, exhumant des pages du manuscrit de Lydia Jacob que REW avait retravaillées, ainsi que les premières boîtes-reliquaires que je cherchais. J’ai exposé dès 2010 et fait entrer une sélection de cet ensemble dans les collections du musée Unterlinden à Colmar pour garder la trace de celui que je considérais comme l’un des plus importants artistes alsaciens vivants.

Ce qui m’intéressait chez lui ? Le sujet de l’archéologie du futur, l’exploration de la disparition de civilisations imaginaires et aussi ses préoccupations écologiques et existentielles exprimées dès 1971 dans une exposition à l’Ancienne Douane à Strasbourg :

– que laissons-nous à nos enfants,

– quel regard porteront-ils sur nous à travers les vestiges de notre histoire ?

– quelle est la part d’interprétation des archéologues de notre civilisation disparue ?

A Paris, son travail ne passait pas inaperçu.

En 1976, Suzanne Pagé présente plusieurs œuvres de REW dans l’importante exposition « Boîtes » au musée d’art moderne de la Ville de Paris aux côtés de Kurt Schwitters, Marcel Duchamp, Max Ernst, Christian Boltanski et bien d’autres. Curieusement, cet épisode de sa carrière n’apparait pas dans les ouvrages qui sont consacrés à REW et pourtant cette exposition était un événement majeur.

En 1978, Jean-Jacques Lévêque choisit Waydelich pour représenter la France à la Biennale de Venise (20 ans après un autre alsacien : Hans Arp). REW y présente L’Homme de Frédehof, 2820 après J.-C. : immense environnement à sa mesure, une archéologie du futur qui renvoyait les visiteurs à leurs responsabilités face à l’avenir de notre planète.

C’était il y a 46 ans, 8 ans avant Tchernobyl. La galerie des Offices de Florence acquiert pour ses collections le personnage central de son installation : « Autoportrait contemporain ».

Cette œuvre sera le premier jalon marquant d’un vaste travail de mémoire où se mêlent présent et avenir, à travers le regard porté par l’artiste sur les traces de notre civilisation.

Depuis, REW n’a cessé de multiplier les brouillages archéologiques, les fossilisations du temps dans des entreprises parfois hors normes, mobilisant l’enthousiasme et l’intervention de ses contemporains, la population, l’administration et les entreprises.

En 1995, son site de Mutarotnegra, 3790 après J.-C. installé place du Château à Strasbourg offre le plus remarquable témoignage culturel de l’Alsace des années 1990. 320 m3 de terre ont été évacués pour installer 14 fûts étanches remplis d’objets dans un caveau de béton destiné à être ouvert le 23 septembre 3790. A l’intérieur des fûts, un cadeau fabuleux d’une parcelle de la mémoire de l’Alsace fait aux archéologues du futur : la collecte d’une impressionnante série d’objets issus de la vie quotidienne et des messages destinés aux lointains descendants. Le 23 septembre 1995 à 17h, le « Caveau du futur » fut scellé par une plaque de commémoration en fonte.

La créativité de REW était débordante, l’artiste était chercheur, inventeur, explorateur, collectionneur, partageur. Son œuvre est foisonnante, protéiforme. Il a participé à plus d’une centaine d’expositions en France et à l’étranger, entrainant avec lui d’autres artistes. Il n’a cessé de mettre sa créativité au service de la mémoire de son temps, de la culture, de la transmission, soutenant des associations caritatives et humanitaires.

REW aimait l’humour et la dérision, ne se prenait pas au sérieux. Il avait la gouaille d’un être aussi fulgurant que délicat, aussi bruyant que discret, aussi généreux qu’effacé.

Je crois qu’il souffrait du syndrome de l’imposteur : gêné parfois par son succès, il répétait qu’il était autodidacte et ne savait pas dessiner. Je lui répondais de ne pas s’en inquiéter : Picasso peignait à 15 ans comme Raphaël et avait cherché toute sa vie à se débarrasser de ses acquis pour parvenir à peindre avec la spontanéité d’un enfant. De ce fait, Raymond avait une chance et une liberté inouïes et une sacrée longueur d’avance.

REW n’a jamais trahi ses origines, ses rêves d’enfant bercés entre les aventures de Tarzan, de Zorro, de James Bond, les Westerns et ses lectures du journal Spirou. Les découvertes d’Heinrich Schliemann, pionnier de l’archéologie grecque, ont marqué toute sa vie et son œuvre. Parmi les artistes contemporains, il admirait Marx Ernst et vénérait Marcel Duchamp, qu’il qualifiait de génie universel.

REW était tout ce que j’aime chez un artiste : le talent spontané, l’inventivité débordante, l’intelligence créative et la générosité qui caractérise les génies.

Lorsqu’il a été élu Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, il a œuvré pour que Rémy Bucciali et moi-même recevions nos médailles d’Officier et de Chevalier en même temps que lui par Catherine Trautmann à l’Hôtel de Ville de Strasbourg.

En octobre prochain, il devait recevoir le Bretzel d’Or et nous devions nous retrouver.

J’ai aimé l’artiste, j’ai aimé l’homme. Il était un père, un frère, un ami. Il me manque, il nous manque, il manque à l’Alsace et à la Culture.

Je l’ai toujours défendu et je continuerai de le faire. J’espère que l’Alsace se mobilisera pour lui consacrer un musée et si je peux l’y aider, je le ferai.

Raymond, I love you. Help ! »

Sommaire du mois de mai 2024

Fontaine Tinguely, Parc de la Solitude Basel

29 mai 2024 : Une nouvelle étape pour le programme Art et Santé du Musée Unterlinden
23 mai 2024 : When We See Us Un siècle de peinture figurative panafricaine
18 mai 2024 : Dance with Daemons
11 mai 2024 : Jean Rondeau et le clavecin Ruckers
8  mai 2024  : Couleur, Gloire et Beauté
5 mai 2024   : Patricia Vest, Patty la souris
4 mai 2024 :  Gérard Willig

Une nouvelle étape pour le programme Art et Santé du Musée Unterlinden

Au mois de mai 2024, la maquette tactile du Retable d’Issenheim retrouve sa place au plus près du chef-d’oeuvre, au sein de la chapelle, marquant une nouvelle étape dans le développement du programme
Art et Santé du Musée Unterlinden. La volonté du musée est ici de mettre en avant cet outil de médiation, facilitant son accès direct à tous et plus particulièrement aux publics à besoins spécifiques.

La maquette tactile du Retable d’Issenheim

La maquette tactile du Retable d’Issenheim avait été réalisée en 2012 sous l’impulsion de Pantxika De Paepe, alors directrice et conservatrice en chef du Musée Unterlinden, aux côtés du sculpteur et menuisier Jean-Jacques Erny et de Philippe Bury, membre de l’association L’Art au-delà du Regard, afin de répondre aux besoins des visiteurs mal ou non-voyants. Composé de trois panneaux successifs, eux-mêmes divisés en trois parties, cet outil de médiation reprend les trois présentations possibles du Retable d’Issenheim.

Exposée depuis la réouverture du musée en 2015 sur la tribune de la chapelle du musée, la maquette tactile retrouve aujourd’hui la place pour laquelle elle a été intialement pensée, à proximité immédiate de l’oeuvre originale, permettant aux visiteurs qui le souhaitent de s’en emparer plus facilement.

Cette nouvelle présentation en accord avec les besoins et les attentes des visiteurs à besoins spécifiques constitue une étape supplémentaire du développement du programme Art et Santé initié lors de la réouverture
du musée.

Le programme Art et Santé du Musée Unterlinden

Comment un musée peut-il devenir un « lieu-ressource » pour l’Homme, un lieu de « refuge », un lieu de partages et d’expérimentations ? Un lieu, où l’accueil et l’écoute de la singularité, des émotions et de l’expression de chacun devient une ambition quotidienne ? C’est autour de ces réflexions que le Musée Unterlinden entreprend le programme Art et Santé en 2015.

Si les musées en France comme à l’international – notamment en Amérique du nord – déploient dès les années 80 leurs actions de médiation vers les publics dits à « besoins spécifiques » et éloignés des musées pour des raisons
de santé, sociales ou encore économiques, la pandémie de Covid 19 a eu comme effet de porter la vision du musée comme lieu du « Care », c’est à dire du
« soin », à l’ensemble des visiteurs. Le musée est ainsi devenu co-acteur du bien-être de l’Homme.

En France, plusieurs structures culturelles font figure de proue : le Palais des Beaux-Arts de Lille a récemment fait paraître le premier guide muséal pour l’accueil des personnes autistes en coopération étroite avec le Dallas Museum of Art et le Musée des Beaux-Arts de Montréal. Le Palais de Tokyo a inauguré en septembre 2023 le Hamo, un espace de médiation, d’éducation et d’inclusion. Enfin, l’IMA (Institut du monde arabe) porte une vision du musée comme
« thérapeute », affirmée par Nathalie Bondil, directrice du musée et des expositions.

Le Musée Unterlinden de Colmar poursuit actuellement de nombreux partenariats comme celui engagé avec l’IME Pays de Colmar depuis plus de sept ans et initie de nouvelles formes de médiation artistiques à destination
des publics à besoins spécifiques depuis l’année 2023, telles que la résidence d’ateliers chorégraphiques et les représentations proposées en collaboration avec la chorégraphe et danseuse Aurélie Gandit.

2024 et 2025 se veulent pour le Musée Unterlinden une période de bilan et d’analyse des différents projets menés depuis 2015, dans le but de définir les axes prioritaires d’un programme d’ampleur à l’horizon 2026.

L’association L’Art au-delà du Regard

Créée en décembre 1995, l’Association « L’Art au-delà du Regard » a pour vocation exclusive de promouvoir l’accession des publics non-voyants et mal-voyants aux émotions de la découverte de l’art, de la nature
et de la culture, sous leurs formes les plus immédiates comme les plus élaborées.

L’un des fondements de l’action de l’Association « L’Art au-delà du Regard » est de répondre à la soif de culture des non-voyants et mal-voyants, de leur permettre d’y accéder, grâce à un climat d’échanges réciproques
qu’ils enrichissent de leurs expériences, autant qu’ils en tirent profit.

L’association assure ainsi la promotion d’actions diverses en faveur du public non-voyant auprès des musées, des galeries et des institutions de France (en commençant par le Grand Est). Elle entreprend la conception, la mise au point et la réalisation de projets concrets, en collaboration avec ces différentes institutions, et participent à leur financement.

Informations pratiques

Musée Unterlinden
Place Unterlinden – 68000 Colmar
Tél. +33 (0)3 89 20 15 50
info@musee-unterlinden.com
www.musee-unterlinden.com

Horaires d’ouverture
Mercredi – lundi : 9h–18 h
Mardi : fermé
Fermé le 01.01, 01.05, 01.11, 25.12

Tarifs d’entrée du Musée Unterlinden :
Plein : 13 €
Réduit : 11 €
Jeunes (12 à 18 ans et étudiants de – de 30 ans) : 8 €
Familles : 35 €
Gratuit : moins de 12 ans
Passmusées

Couleur, Gloire et Beauté

Martin Schongauer (Colmar, vers 1445 – Breisach, 1491), Retable d’Orlier

L’exposition Couleur, Gloire et Beauté présentée au Musée Unterlinden au printemps-été 2024 est le volet colmarien de l’ambitieux projet
« Peintures germaniques des collections françaises (1370-1550) »
mené en partenariat avec l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA),
le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon et le Musée
des Beaux-Arts de Dijon. Décliné sous la forme d’une exposition en trois volets, ce projet résulte du programme de recherche REPEG (Répertoire des
peintures germaniques) mené par l’INHA depuis 2019.
Visible du 4 mai au 23 septembre 2024


Commissariat d’exposition
Commissariat scientifique
• Isabelle Dubois-Brinkmann, conservatrice en chef du patrimoine, et Aude Briau, doctorante en histoire de l’art (EPHE, PSL / Université d’Heidelberg), chargée d’études et de recherche à l’INHA.
À Colmar :
Camille Broucke, conservatrice du patrimoine chargée des collections d’art ancien, directrice du Musée Unterlinden de Colmar.
Magali Haas, documentaliste scientifique, chargée des collections d’arts graphiques au Musée Unterlinden de Colmar.

Le projet

Ce projet est l’aboutissement d’un programme de recherche mené par l’Institut national d’histoire de l’art depuis 2019, qui a permis de recenser près de 500 oeuvres présentes sur le territoire national et produites dans les régions germanophones du Saint Empire romain germanique pendant le Moyen Âge
et la Renaissance. Ce travail a consisté en une étude matérielle des peintures sur place, des collectes documentaires et bibliographiques systématiques et des recherches sur les attributions.

Avec des prêts issus de musées parisiens (le musée du Louvre, le musée des Arts Décoratifs, le musée de Cluny…), de musées en région (Orléans, Lyon, Roanne, Marseille, Agen, Grenoble, Moulins, Lille…) et d’églises (Luemschwiller, Marckolsheim, Weyersheim…), chacun des trois musées accueillant un des
trois volets de l’exposition propose ainsi un axe en lien avec ses propres collections et les spécificités culturelles et historiques de son territoire.

A Colmar

La collection de peintures anciennes du Musée Unterlinden émane principalement de l’art à Colmar durant les derniers siècles du Moyen Âge. L’exposition permet, grâce à des prêts généreux provenant de musées et d’églises, de l’inscrire dans le cadre géographique plus large du Rhin supérieur : ce territoire, qui correspond plus ou moins à l’actuelle Alsace, s’étend de part et d’autre du Rhin, des Vosges à la Forêt Noire, et de Strasbourg au Nord à Bâle au Sud ; il abrite des villes riches, au grand dynamisme économique, qui sont autant de grands centres de production artistique : Bâle, Colmar,
Fribourg-en-Brisgau et Strasbourg.

Au niveau de la tribune de la chapelle, un focus est proposé sur la restauration du Retable d’Issenheim (2018-2022) et sur la manière dont elle a permis de
mieux apprécier et comprendre ses exceptionnels panneaux peints et sculptures.

Le volet colmarien de l’exposition s’attache tout d’abord à répondre aux nombreuses questions que les visiteurs d’aujourd’hui peuvent se poser face à de telles oeuvres : comment étaient-elles réalisées aux 15e et 16e siècles ? Quelles fonctions avaient ces peintures considérées aujourd’hui comme des
oeuvres d’art ? Quelle était la nature des relations entre les peintres et leurs commanditaires ? Il invite ensuite ses visiteurs à une exploration stylistique, cherchant à leur faire saisir les spécificités de chaque centre de production, voire de chaque atelier, et les changements qui s’opèrent au fil du temps
dans les goûts des commanditaires et les propositions des artistes.

Un parcours qui livre des clés de compréhension

Le préambule « Comment ? Matériaux et techniques », présente les modalités de création et de restauration des oeuvres. Une première salle, dédiée aux panneaux peints en tant qu’objets, met en évidence les matériaux utilisés par les artistes et les techniques employées.
Le choix de l’essences de bois, la préparation du panneau, la constitution de la couche picturale et l’application de l’or sont ainsi présentés à travers l’exposition de deux panneaux de retable :
• une oeuvre principale, Les Deux rencontres du Christ et de saint Pierre (église Saint-Michel, Weyersheim), autour de laquelle est explicité l’ensemble
du processus

• une secondaire, Le Martyre d’un saint (Musée Unterlinden, Colmar), proposant un focus sur sa restauration et les éléments que celle-ci a
apporté sur l’identification de l’oeuvre et son appartenance à un retable.

Pour quoi faire ? Les fonctions des peintures

Présenté dans la salle d’exposition temporaire, ce premier chapitre dévoile les différentes fonctions et usages des peintures. Principalement religieuses, celles-ci se présentaient sous la forme de retables monumentaux dans les
églises mais aussi sous la forme d’oeuvres de plus petit format destinées à une dévotion personnelle dans les monastères et chez les laïcs.
Des retables monumentaux
Le retable germanique à la fin du Moyen Âge
Le terme « retable » désigne une oeuvre peinte ou sculptée (ou les deux) qui se dresse sur l’autel ou à l’arrière de celui-ci. Caractéristiques de l’Europe
chrétienne, les premiers retables conservés datent du 12e siècle. Il n’y a pas d’explication univoque à l’apparition de ce type de mobilier liturgique,
phénomène large et multiforme. Ce qui est indéniable cependant, dans toutes les hypothèses proposées par les historiens et les historiens d’art, c’est
l’importance du rôle des images : un retable est toujours doté d’images et souvent d’images complexes. Elles reflètent et amplifient les significations de la liturgie ; le retable contribue à la véritable mise en scène des
cérémonies religieuses.

Des images pour la dévotion personnelle
Des oeuvres peintes sans l’intermédiaire de l’ Église
La religion joue un rôle encore très important à la fin du Moyen Âge. Elle est au coeur de la vie des hommes et des femmes de cette époque et rythme leur quotidien.
Après les épreuves subies par les populations dans les décennies précédentes (guerres, famines, épidémies), l’Église offre un cadre rassurant où chacun peut trouver une consolation grâce au Christ, à la Vierge et aux saints.
Ces figures servent d’intermédiaire entre les fidèles et Dieu. Cependant, l’Église est également victime de son succès : elle peine à répondre à l’enthousiasme des laïcs les plus exigeants et les plus aisés. Ces derniers aspirent à une foi plus intime et à un rapport direct avec le divin.

                                           Retable de la Vierge

Pour quoi et par qui ?
Commanditaires,artistes et ateliers

Ce second chapitre propose de découvrir les différents acteurs de la création d’un retable : sculpteur, peintre, huchier (menuisier), leurs ateliers respectifs (maître/compagnons/apprentis). Le rôle crucial des commanditaires
à l’origine des oeuvres y est également présenté.
Les retables, des oeuvres collectives
À partir des années 1450, on assiste dans la région à un net développement du retable qui gagne en ampleur et en hauteur. Progressivement, les panneaux peints sont compartimentés, encadrés, et les décors se font plus complexes (Caspar Isenmann, Retable de la Passion du Christ, Musée Unterlinden).
Différents corps de métiers tels que des peintres, sculpteurs et huchiers (menuisiers), collaborent à la réalisation de ces ensembles, qui allient peintures et sculptures au sein d’une caisse et d’encadrements mobiles réalisés sur mesure pour les accueillir.
(Retable de la vie de la Vierge, église Saint-Christophe, Luemschwiller).

Le contrat de commande
La demande d’un commanditaire, religieux ou laïc, est le préalable indispensable à toute création artistique d’importance à la fin du Moyen Âge.
L’identité des commanditaires de ces oeuvres n’est cependant pas aussi aisée à déterminer qu’on pourrait le penser. Elle peut être connue, ainsi que la teneur de la commande, grâce aux rares contrats existants qui mentionnent le ou les maître(s) d’ouvrage et le nom du ou des artiste(s) sollicité(s). Ces documents
signés par les deux parties peuvent être laconiques et se réduire au délai imparti, à l’artiste et au paiement.
À l’inverse, le commanditaire précise parfois avec beaucoup de détails ses volontés, la qualité souhaitée, l’iconographie, et peut même exiger un dessin
préparatoire qu’il doit valider avant l’exécution de l’oeuvre. Le contrat de commande du Retable de la Passion du Christ de Caspar Isenmannn est l’un des
rares contrats de commande conservés dans la région du Rhin supérieur à la fin du Moyen Âge.

Caspar Isenmann, Volets du retable de la Passion, 1465, huile et tempera
sur bois (épicéa) © Musée Unterlinden, Colmar.

Où et quand ? Centres de production et évolutions picturales

Le troisième chapitre de l’exposition permet de suivre la dynamique artistique de la production picturale dans le Rhin supérieur entre 1450 et 1540 à travers la présentation de plus d’une quarantaine d’oeuvres. Strasbourg, Bâle, Colmar et Fribourg concentrent les principaux ateliers de peintres. Ces derniers travaillent avant tout pour une clientèle locale. Leur carrière est resserrée géographiquement, ce qui atteste d’une forte demande dans la région,
mais entraîne un certain conservatisme dans leurs propositions, probablement pour se conformer aux goûts des commanditaires.
Le programme de recherche mené par l’INHA a permis de recréer des ensembles cohérents d’un point de vue géographique et chronologique (oeuvres produites dans une même région à la même époque, voire dans un même
atelier), et de reconstituer complètement ou en partie des oeuvres qui ont été démembrées.
Vers 1450-1460
Des propositions picturales entre douceur et expressivité
La production peinte de cette époque dans le Rhin Supérieur est caractérisée par une forte permanence des formules iconographiques et des modes de représentations, accompagnées de recherches encore timides sur le rendu plus
naturaliste des volumes des corps et des drapés et de la matérialité des éléments (textiles, armures, bois) ; elle se conforme probablement en cela aux demandes et aux goûts des commanditaires. Des tempéraments artistiques peuvent
néanmoins être distingués, entre douceur pour certains artistes et expressivité pour d’autres, tirant parfois à la caricature.
Dans les années 1420, certaines personnalités émergent et les particularismes régionaux s’exacerbent. Le maître de Rheinfelden actif à Bâle vers 1450, Jost Haller à Strasbourg à la même époque ou Caspar Isenmann à Colmar vers 1460
réalisent des oeuvres narratives avec un sens du détail et de
l’expressivité. (Maître de Rheinfelden, Retable Lösel : Le Baptême du Christ, Dijon, Musée des Beaux-Arts et La Mort de la Vierge, Mulhouse, Musée des Beaux-Arts).

À partir de 1470
Martin Schongauer et comparses
La personnalité du graveur et peintre colmarien Martin Schongauer (vers 1450-1491) émerge dans le paysage artistique du Rhin supérieur. Il propose une synthèse inédite entre innovations flamandes et tradition picturale locale. Ses
figures ont des attitudes délicates et des expressions douces, marquant leur caractère divin, et héritées de peintres locaux de la génération précédente. Toutefois, il sait parfaitement les mettre en volume et les positionner de manière réaliste dans un espace unifié et des compositions complexes. Il offre ainsi des scènes cohérentes, et donc très efficaces.
Par cette stratégie de changement dans la continuité, il séduit des commanditaires locaux importants. Il exerce aussi une large et longue influence sur de nombreux artistes (peintres, graveurs, sculpteurs) dans la région du Rhin supérieur. Mais cette influence s’exerce bien au-delà du territoire grâce à la diffusion de ses nombreuses gravures, d’une qualité exceptionnelle, dans l’Europe entière, grâce à l’imprimerie alors en plein essor.

Un Schongauer a été trouvé dans les réserves du musée.

Un nouveau Dürer

Ce travail de recherche initié par l’INHA a permis de découvrir un 7e Dürer (en France), une crucifixion, identifiée dans un musée de Picardie par Isabelle Dubois Brinkmann, conservatrice en  chef du patrimoine.

Vers 1500-1540
L’art singulier de Hans Baldung Grien
Au début du 16e siècle, un autre artiste se distingue : Hans Baldung Grien. Basé à Strasbourg et également actif à Fribourg-en-Brisgau, c’est un peintre à la pratique très personnelle, chez qui coexiste les sujets de tradition médiévale et l’ouverture à de nouveaux thèmes et de nouvelles formes. Il faut mentionner sa maîtrise de l’art du portrait et du paysage, ainsi que sa connaissance du maniérisme italien : cette nouvelle manière de peindre apparaît entre 1515 et 1520 et gagne rapidement l’Europe entière. Elle s’attache à afficher l’artificialité de l’art en poussant parfois jusqu’à l’invraisemblance la maîtrise de l’anatomie (corps étirés, muscles hypertrophiés), en altérant les couleurs et les drapés par rapport à la réalité. Hans Baldung Grien se convertit au protestantisme en 1529 : les commandes religieuses se faisant rares à
Strasbourg (devenue protestante dans les années 1520 et ayant ordonné le retrait des images des églises et couvents en 1530), il adapte sa production pour
continuer à satisfaire et à développer sa clientèle : il se tourne vers les sujets profanes et les portraits tout enexécutant encore des tableaux de dévotion privée.

Des dispositifs de médiation au coeur du parcours

Les dispositifs présentés dans l’exposition s’adressent prioritairement à un jeune public (7-12 ans) pour lui permettre une compréhension de ces oeuvres
d’art ancien à caractère religieux éloignées esthétiquement et iconographiquement de ses références contemporaines.
Ces outils proposent des contenus uniques, ludiques et didactiques, adaptés à ce public, en diversifiant les approches (visuelles, sonores, tactiles…) et les formes.
L’ensemble des dispositifs est accessible en trois langues: français, anglais et allemand

Informations pratiques

Musée Unterlinden
Place Unterlinden – 68000 Colmar
Tél. +33 (0)3 89 20 15 50
info@musee-unterlinden.com
www.musee-unterlinden.com

Horaires d’ouverture
Mercredi au lundi : 9h – 18h
Mardi : fermé
Fermé le 01.01, 01.05, 01.11, 25.12

Herbreteau Véronique, guide

Nom :  Herbreteau ,
Prénom : Véronique
Profession : guide
Spécialité :  Première guide médaillée du tourisme en Alsace 2019
Signe particulier : professionnelle et Conférencière des Villes et Pays d’Art et d’Histoire et du Parlement Européen
Signe particulier 2 : auteur

Biographie

Je lui laisse la parole :

Première guide médaillée du tourisme en Alsace 2019 

Née à Strasbourg et y résidant, je suis une vraie locale avec une histoire et des coutumes familiales alsaciennes à partager.

En charge de nombreuses années de la gestion des guides en Alsace pour le croisiériste haut de gamme Uniworld, je suis la guide de référence de nombreux hôtels ***** en Alsace.

Je suis guide professionnelle et Conférencière des Villes et Pays d’Art et d’Histoire en Alsace depuis plus de vingt  ans. 

Titulaire d’une Maîtrise en Histoire de l’Art et en Muséologie, je connais très bien ma région.

J’ai vécu et enseigné le français aux États-Unis dans une université américaine Hood Collège, Frédérick, Maryland.

Concernant Strasbourg, je vous propose des circuits privés et sur mesure classiques ou insolites : Cathédrale, vieille ville ; tous les musées : Alsacien, Historique, Oeuvre Notre-Dame… ; mais également des circuits secrets et insolites (plusieurs circuits possibles), le patrimoine religieux (avec visite de la Cathédrale, des Temples ou du mikvé), la Neustadt, de même que des thématiques plus spécifiques comme le Strasbourg maçonnique, le Strasbourg médiéval, Renaissance, moderne ou contemporain ; des dégustations de produits locaux artisanaux : vins, foie gras, spécialités locales,… Strasbourg et la bière : divers circuits brassicoles, Strasbourg et les traditions de Noël…

J’ai l’agrément pour faire visiter le Parlement Européen. 

Je guide sur toute l’Alsace, à Colmar, au musée Unterlinden
et au musée Bartholdi, sur la route des vins avec arrêt dans des caves et chez des viticulteurs sélectionnés, Riquewihr, le camp du Struthof, le château du Haut-Koenigsbourg,
la ligne Maginot, les contes légendes et traditions, …

Visites classiques ou insolites, thématiques,  à la carte ou sur mesure.

La radio

Mes chroniques radio sur le patrimoine alsacien  France Bleu
« les balades avec Véro » tous les jours en matinale et rediffusions

www.francebleu.fr

https://www.francebleu.fr/emissions/l-alsace-avec-vero/alsace

https://www.francebleu.fr/emissions/les-balades-de-vero via France Bleu

Les balades de Véro en réécoute sur France Bleu – Émission sur France Bleu

Son livre

Mail Vherbreteau@orange.fr
Mon numéro 0680500578