01 juillet 2018 : MANGUIN La volupté de la couleur
05 juillet 2018 : Chagall, Lissitzky, Malévitch. L’avant-garde russe à Vitebsk (1918-1922)
11 juillet 2018 : Ma vie est un roman
13 juillet 2018 : Jan Fabre – Ma nation : l’imagination
15 juillet 2018 : Noeuds Négatifs – Etienne Chambaud
16 juillet 2018 : L’Atlas des Nuages à la Fondation François Schneider
20 juillet 2018 : Kupka – Pionnier de l’abstraction
22 juillet 2018 : La Biennale Internationale de St Paul de Vence
29 juillet 2018 : La Sécession à Vienne
Catégorie : Biennale
La Biennale Internationale de St Paul de Vence
Le thème de cette première édition est « média-terra ».
La Méditerranée, la terre et la mer, la migration nourrissent
cette inspiration. La sculpture se mesure au paysage de Saint-Paul
et s’intègre dans le patrimoine du lieu. Les remparts enserrent
les ruelles, le paysage est lié à l’art, le panorama grandiose.
En cheminant à travers les ruelles, abandonnant les boutiques de
mode et les galeries, pour peu qu’on s’éloigne de la foule des
touristes, la visite est grandiose.
Matisse, Braque, Chagall, Calder, Miró, Picasso sont passés
ou ont vécu là. La Fondation Maeght les a accueillis,
encouragés, soutenus. Ils y ont laissé leurs créations,
leurs empreintes.
Cet été, le charmant village de St Paul de Vence est un
haut lieu de rencontre pour l’art contemporain.
Car jusqu’au 31 août, les œuvres de 17 artistes forment
la première édition d’une Biennale internationale.
Deux raisons d’aller à St Paul de Vence, la Biennale
et l’exposition Jan Fabre à la Fondation Maeght
« La création est un muscle incontrôlé » selon Arik Levy.
Artiste multidisciplinaire, au cours des années il a créé un
langage plastique de représentation de notre environnement.
À travers l’exploration des codes sociaux,
des sciences et des
interactions entre l’espace et l’émotion, ainsi que des différentes
évolutions d’une nature imaginaire, tels ses célèbres « rocks »
(rochers) ou en expérimentant des jeux de reflets et visions,
Levy nous révèle à travers ses œuvres à différentes échelles,
les secrets de l’espace qui nous entoure en le rendant visible
à travers ses sculptures.
On peut l’associer à l’oeuvre de Vladimir Skoda pour
l’utilisation du matériau.
Il invite le spectateur à expérimenter son œuvre dans un mouvement
dynamique, du corps et de l’esprit. Les pointes en acier intitulées :
Une seule direction ? (2004-2009), dont une exposée pendant la
Biennale, fendent l’espace et désignent les hauteurs infinies du
cosmos. Elles offrent un contre-pied très « brancusien » aux sphères
de Skoda, qu’il nomme Sphère de ciel – ciel de sphères, ou encore
Horizon des événements.
Un trio dans l’utilisation de la matière simple et minimale :
Sur la place, la sculpture Rocking de Gabrielle Conilh de Beyssac
est performative, activée par le public, permettant d’inscrire
sa monstration dans l’espace qui l’ accueille mais aussi dans le temps,
mise en mouvement. Elle bascule tout au long de sa tranche et retrace
la ligne de sa silhouette sur le sol du fameux terrain de pétanque
de Saint-Paul de Vence en s’intégrant dans cette ambiance de
jeu conviviale et joyeuse.
La sculpture de Vincent Barré s’exprime en un large champ
de formes allant de l’abstrait au presque narratif.
Dans des thèmes qui empruntent souvent aux mythes,
à l’histoire de l’art occidental, ses formes sont porteuses
d’images, de sens, de symboles qu’il s’applique à
communiquer par des œuvres ayant une forte présence
dans l’espace.
Sa recherche s’est traduite, selon les circonstances,
dans des matériaux et des techniques contrastées :
bois, acier, verre, fonte de fer, fonte d’aluminium,
bronze à la cire perdue.
Les deux sculptures présentées à Saint-Paul de Vence,
sont réalisées en fonte d’aluminium, à partir de modèles
perdus découpés dans le polystyrène selon une technique
qu’il ne cesse de mettre en œuvre depuis 1999,
dans un registre de plus en plus minimal et épuré :
Colonne 3/4 (2010), à trois faces et quatre
éléments empilés évoque une architecture dont ne
subsisterait qu’un fragment, et Deux anneaux cannelés
(2009), larges pièces gigognes découpées dans le même
bloc, posées au sol.
Les sculptures et installations d’Antony Gormley témoignent
d’une recherche constante sur l’inscription du corps humain
dans l’espace. Prenant pour sujet son propre corps,
il confronte la perception intime et son inscription dans l’espace.
En décrivant la posture du corps comme
« la langue d’avant le langage », l’artiste invite le spectateur
à projeter sur l’œuvre une infinie variété d’émotions.
Le principal défi consiste à identifier le corps comme un lieu
de pensées ou de sensations, plutôt qu’un objet d’idéalisation
ou de représentation.
David Nash refuse de considérer la matière qu’il emploie
comme masse inerte. Ainsi, le bois lui fournit à la fois une
source d’inspiration et d’étude, une matière première et
un horizon. Torso (2011) est une pièce en bronze
représentant un large tronc (légèrement vrillé et très nervuré)
et à l’origine de ses deux branches radicales coupées,
joue avec les jeux d’évocation de la nature et de l’histoire
de l’art. Ce faux-tronc évoque effectivement les torses vrillés
et expressifs de la sculpture grecque dans sa période hellénistique
(peut-être une référence au Laocoon)
actuellement à la Fondation Fernet Branca.
La forme de l’arbre lui inspire aussitôt les courbes
sensuelles de la sculpture Renaissance, dont l’original
a ainsi été réalisé en bois, en un seul morceau d’arbre
taillé directement dans le tronc. À partir de cette sculpture
originale, Wang Keping fait fabriquer un bronze à la fonderie
Susse en 2010, exposé dans le jardin du Musée Zadkine la même
année, à l’occasion de l’exposition monographique
« La Chair des Forêts » qui lui est consacrée.
Les courbes voluptueuses de la sculpture évoquent le corps
’une femme. Sans chercher la ressemblance, Wang Keping en fait
naître l’essence, en utilisant les formes primitives du tronc,
ses nœuds et ses branches. Il aime à simplifier et mélanger l
es formes, une tête, un chignon, une nuque…
Ce travail en harmonie avec le bois permet à Wang Keping
de développer à travers une sculpture contemporaine,
un langage unique et singulier.
Henk Visch se met à la sculpture, dans les années 1980,
ses créations se
situent dans l’esprit de ses dessins et dans
l’air du temps. Son intérêt pour la figuration anthropomorphique,
l’utilisation de la couleur et son choix de matériaux traditionnels
comme le bois et le bronze coïncident avec le climat post-moderne
de l’époque. Depuis, il alterne entre figuration et abstraction mais
il a préservé cette appétence pour la figure humaine. Le pouvoir
de l’image est grand et je ne suis pas étonné de la charge
politique de mon œuvre. Certainement à présent que je peux
porter un regard rétrospectif sur une œuvre étendue réalisée
en 35 ans, j’observe que ma fascination pour le conflit et la
répugnance des identités culturelles, idéologiques, stéréotypes
ne s’inscrivent pas tant dans un cadre psychologique (personnel),
mais résident dans un large lien social et politique.
Autrement dit, la démarcation entre l’existence privée,
individuelle et la vie publique n’a pas beaucoup de pertinence
dans mon œuvre, elles s’y chevauchent plutôt.
Je suis un artiste, un sculpteur, qui travaille dans l’espace et sur le
plan de l’image et de la représentation, je vois un lien direct avec
la réalité ; chaque sculpture témoigne de sa participation au monde,
d’appartenance à une communauté et du partage d’une langue,
sans interventions théoriques. Je tente d’éviter toute forme didactique
ou pontifiante.
Jean Pierre Raynaud expose Autoportraits (1980- 1986),
deux parallélépipèdes rectangles surmontés de deux carrés,
tout en faïence.
« L’autoportrait signifie pour moi : ne pas m’éloigner de moi »,
écrit Jean Pierre Raynaud en 1991.
Une œuvre autoportrait : Une maison comme double psychique
de son corps. La statue sous la forme de ses Autoportraits
s’inscrit dans le volume d’une stèle quadrangulaire, à peine
suggestive d’une structure anthropomorphe.
Raynaud construit de nouveau une architecture solide, nette,
hygiénique, d’une nudité totale à l’extérieur, polie comme un briquet.
L’œuvre de Raynaud est absolument autobiographique
et beaucoup plus proche du procédé du romancier et du poète
que du sculpteur. C’est la reconstruction d’un univers mental
au moyen des objets signes.
L’Homme qui porte la croix (2014) est une sculpture en
bronze représentant un homme faisant tenir une croix en
équilibre dans le creux de sa main.
« Croyons-nous en Dieu, ou ne croyons-nous pas ?
La croix qui tient en équilibre sur le bras de l’homme
cristallise cette question », avait déclaré Jan Fabre lors
de l’installation permanente de l’œuvre dans la cathédrale
d’Anvers. L’équilibre n’est jamais aussi beau qu’à son point
de rupture.
Le raisonnement est la petite monnaie de l’intelligence
Le cœur de l’œuvre de Simon Bérard-Lecendre
est une enluminure tirée du Petit livre d’amour, manuscrit
médiéval rédigé peu ou prou en même temps que la construction
des remparts. Un paysage fait écho à celui de Saint-Paul,
vallonné et ensoleillé, on y aperçoit la mer. Et au centre
il scie ; on ne sait pas très bien ce qu’est cette branche mais
l’issue ne saurait tarder, sans nul doute. On reste suspendu
dans cet avant- la-chute. Et il scie sans soucis, le sourire aux lèvres.
Autour, un drôle d’encadrement, mauvais simulacre d’une
marqueterie en bois d’olivier, évoque pêle-mêle des souvenirs
de l’art optique, une cible de fléchettes, un damier pour un jeu
inconnu.
Certaines oeuvres ont échappé à ma quête, par contre j’ai eu la chance
de croiser Olivier KAEPPELIN, Président de l’association B.I.S,
qui a aimablement échangé quelques paroles avec nous, mais aussi
se prêtant à une interview avec la journaliste de France 2,
Béatrice Benoit-Gonin
à combiner avec la visite à la Fondation Maeght pour
l‘exposition de Jan Fabre
Sommaire du mois de juin 2017
03 juin 2017 : Wolfgang Tillmans engagé
05 juin 2017 : Hebdoscope sous la baguette de Valérie Cardi
17 juin 2017 : Art Basel 2017
20 juin 2017 : Otto Freundlich, Communisme cosmique
22 juin 2017 : Cézanne révélé
27 juin 2017 : Wim Delvoye
La Biennale de la Photographie de Mulhouse 2016
La Biennale de la Photographie de Mulhouse 2016,
L’autre et le même
Pascal Amoyel, Athens, Caitlin, série Not All, 2014.
La Biennale de la photographie de Mulhouse (BPM) festival
transfrontalier (entre France, Allemagne et Suisse), défend la
photographie contemporaine, lors d’un temps fort et
fédérateur.
La deuxième édition de la BPM aura lieu du
4 juin au 4 septembre 2016.
La programmation réunit une quinzaine de
photographes autour du thème « L’autre et le même ».
Pensée comme une invitation au voyage, cette manifestation
permettra au spectateur de se questionner sur le rapport à
l’Autre, aux territoires et à la découverte.
Pour la première fois tri-nationale, la BPM prend de
l’ampleur. Et elle se donne les moyens en se lançant sur
Ulule, la plateforme de crowdfunding (financement
participatif). Cette campagne de crowdfunding se terminera le
20 novembre prochain
Pourquoi ce crowdfunding ?
Pour pouvoir
– financer les productions des photographes invités
– disposer d’outils de communication à la hauteur de ses
ambitions.
– partager l’aventure avec de nouveaux amateurs et faire
découvrir les photographes de demain, au plus grand
nombre.
Et le contributeur dans cette histoire ?
Impliqué dans le financement de la prochaine BPM, chaque
contributeur bénéficiera de contreparties très intéressantes :
rencontres avec les artistes, cartes postales en édition limitée,
tirages de Pascal Amoyel en édition limitée, portrait par
Pascal Amoyel, petit déjeuner et soirée spécialement dédiée aux
contributeurs… Il suivra la préparation de la manifestation en
direct !
Où aller pour contribuer ?
sur la plateforme ci-dessous (clic)
L’association l’Agrandisseur
Créée fin 2010, l’association « L’agrandisseur » a pour vocation de
proposer, à Mulhouse et dans la région transfrontalière, à un large
public, une programmation de photographie contemporaine.
En 2013, la première édition de la BPM intitulée Play & Replay, avait
rencontré un joli succès et attiré quelque 6000 visiteurs. Au
programme : des photographes montrés pour la première fois en
France comme Dorothée Baumann (CH), Christina de Middel (ES),
mais aussi des artistes reconnus comme Michel François (BE) ou
Joachim Schmidt (DE).
Contact :
agrandisseur@gmail.com
Anne Immelé 06 99 73 81 80
Play & Replay, première biennale de la photo à Mulhouse
Le temps fort de la première biennale de la photographie organisée à Mulhouse par l’association L’Agrandisseur se déroulera du 15 au 22 juin.
La Biennale de la photographie de Mulhouse est née de la volonté de rapprocher le public de la photographie lors d’un temps fort et fédérateur. A partir du Musée des Beaux-arts, les expositions se déploient dans différents lieux culturels mulhousiens et sont complétées par des installations in situ, ainsi que par un programme de projections et rencontres avec les photographes.
La programmation défend des artistes internationaux, avec la volonté de découvrir de nouveaux talents autour d’une thématique à chaque fois renouvelée.
Les photographes de l’édition 2013 se positionnent dans l’ère numérique et questionnent la légitimité des différents usages de la photographie à travers un regard lucide porté sur nos sociétés contemporaines et leurs développements.
L’une des caractéristiques de la photographie à l’ère numérique est l’usage de processus post-photographiques. Les artistes jouent et rejouent avec des photographies déjà existantes, les leurs ou celles des autres. Il est courant de
« rebattre les cartes de son oeuvre », de s’approprier des images connues ou anonymes pour endéplacer la signification, ou encore rendre compte de projets utopiques. Avec cette première édition ce sont les enjeux mêmes du médium photographique qui sont interrogés au sein de pratiques émergentes.
Play & Replay met en jeu les notions de circulation des images, mais aussi de partages, d’échanges et de découvertes.
La Biennale de la photographie de Mulhouse 2013 présente les expositions et performances de Dorothée Baumann (CH), Isabelle Le Minh (FR), Cristina de Middel (ES), Michel François (BE), Nathalie Wolff (FR) et Matthias Bumiller (DE), Laura Martin (FR) et Marie Quéau (FR).
Des soirées de projections permettront de découvrir des photographes prometteurs ou
déjà confirmés, parmi eux le collectif Exposure12 (DE), les étudiants de la HEAR – Haute école des arts du Rhin ou encore Joachim Schmid et Tiane Doan na Champassak.
La Biennale a lieu les années impaires, en alternance avec la Biennale d’art contemporain Mulhouse 00.
La direction artistique et le commissariat des expositions sont assurés par
Anne Immelé, photographe, docteur en art et enseignante en photographie.
Le lancement de la manifestation a eu lieu cette semaine au Musée des beaux-arts. Mulhouse a une histoire avec la photographie, comme l’a rappelé Anne Immelé, initiatrice de l’association L’Agrandisseur et commissaire d’exposition de la première biennale de la photographie. À travers notamment Adolphe Braun qui, au XIXe siècle, avait développé une entreprise de reproduction de photos pour collecter des fleurs qui servaient de motifs pour les tissus fabriqués dans les entreprises textiles de la région. Plus tard, la photographie a trouvé sa place au sein de l’AMC dirigée par Paul Kanitzer et plus récemment encore, la Filature, scène nationale, a accordé une place privilégiée à l’image dans sa galerie. D’autres institutions et structures privées comme la Kunsthalle, centre d’art contemporain de Mulhouse ou la galerie Hors-Champs sont des structures qui font la part belle à la photographie contemporaine. Ces lieux sont des partenaires privilégiés de cette première biennale qui a choisi pour thème
« Play & Replay ». « Volver », de Mexico à Mulhouse
Objectif de cet événement : promouvoir des photographes de renommée internationale, exposer des jeunes artistes émergents, défendre une dimension esthétique forte et réfléchir au rôle de l’image dans la société, tout en touchant un public large. Après une première entrée en matière avec l’affichage dans divers quartiers de la ville de photographies de Michel François, la biennale s’invite au Musée des beaux-arts. L’association Mac (Mulhouse art contemporain) a édité à 900 exemplaires une photographie de Michel François intitulée Volver ,
créée spécialement pour la biennale. Ces reproductions sont offertes aux visiteurs qui passent au musée.
Il s’agit de la reproduction de deux sculptures sur le campus universitaire de Mexico City. Un endroit qui était un terrain vierge dans les années soixante-dix, sur lequel on a disposé à l’époque une série de sculptures monumentales modernistes.
« Depuis, la végétation a repris le dessus, c’est devenu un immense terrain vague à l’abandon, fréquenté par des marginaux, une zone où il y a de la drogue, de la prostitution et les sculptures sont devenues un support à graffiti »,
indique le photographe qui joue et rejoue avec l’évolution du statut de ces œuvres mais aussi leurs formes géométriques. Les visiteurs découvriront au rez-de-chaussée de la Villa Steinbach, des photos prises à Mulhouse, sur les lieux où sont affichées d’autres images de l’artiste qui expose donc simultanément à Mulhouse et à Mexico.
Le Musée des beaux-arts accueillera trois autres artistes dans le cadre de la biennale, à partir du 15 juin.
Photographier l’aura Dorothée Baumann, jeune photographe suisse, s’est immergée dans un centre de recherche fondamentale en neurosciences, le Brain & behaviour laboratory (BBL) de Genève. En marge de l’exposition qui lui est consacrée, elle invitera également le spectateur à se faire photographier à son tour « par un appareil de photographie d’aura ». Ces portraits polaroïds seront inclus dans l’accrochage.
Cristina de Middel, photographe d’origine espagnole, vit à Londres et travaille pour la presse et des ONG. On pourra découvrir son exposition The Afronauts, série d’images créées à partir d’un fait réel : le projet d’un programme spatial mis en place en Zambie en 1964… Ce programme avait pour but d’envoyer sur la lune dix chats et douze astronautes, il n’a jamais été réalisé, faute d’argent. L’artiste a réalisé, à partir de la documentation qu’elle a collectée, la reconstitution photographique poétique de ce rêve avorté. Elle a conçu les personnages, les costumes, les décors, sans jamais mettre les pieds en Zambie…
Troisième artiste dont on découvrira le travail au dernier étage du musée :
Isabelle Le Mihn qui présentera divers travaux dont une série de photos Trop tôt, trop tard, les peintures Lointain si proche qui posent la question de l’original et de la copie, une série intitulée Les Liseuses , portraits de femmes réalisés en studio au début du XXe siècle et détournés par l’artiste…
La biennale propose beaucoup d’autres rendez-vous aux curieux d’images et de leurs détournements.
Le magazine Novo (à consulter en ligne ou à emporter chez soi )consacre un hors-série à cet événement, disponible dans tous les lieux culturels de la région.
Affichage urbain
14 juin – 15 septembre
Michel François (BE)
Galerie de la Bibliothèque Grand-rue
14 juin – 15 septembre
Nathalie Wolff (FR) et Matthias Bumiller (DE), Le troisième but // Spiel auf zwei Tore
Galerie Hors-champ
14 juin – 7 juillet
Laura Martin (FR), Mutiraõ – une résidence à São Paulo
La Vitrine
14 juin-7 juillet
Marie Quéau, This is for fight / this is for fun
Exposition associée : La Kunsthalle
Daniel Gustav Cramer avec TEN WORKS
31 mai-26 août
Programmation croisée : Galerie de la Filature
Cyril Hatt – Nicolas Lelièvre – Jacques Perconte BLOW UP
du 2 mai au 7 juillet
texte presse + emprunté à Frédérique Meichler
photos presse + 2 photos de l’auteur (4 + 5) .
Tra au Palazzo Fortuny de Venise
Pour se rendre au Palazzo Fortuny, il faut d’abord accepter de se perdre dans les ruelles de Venise. Il n’est pas rare d’y croiser des visiteurs revenant sur leur pas à la recherche de cette haute bâtisse dont l’entrée est nichée sur une petite place. Caché par son échafaudage, il n’est pas visible au premier coup d’œil, même si on se trouve devant.
Une entrée en matière idéale pour une exposition répondant à un titre étrange : « Tra ». Trois lettres qu’on retrouve dans les mots traversée, transport, traduction, transformation, mais aussi l’anagramme d’ART, Autant de mots en lien avec l’idée de voyage, de passage d’un monde à un autre.
Cette manifestation a été imaginée par le belge Axel Vervoordt qui, depuis plusieurs années, présente dans le cadre magique du Palazzo Fortuny, des expositions mêlant artistes présents et passés, œuvres d’art et objets vernaculaires, créations occidentales et orientales…
Plus que jamais il assume ici cette notion de « passage d’un univers à l’autre, proposant un parcours basé sur les échanges de connaissance, d’idées et d’information entre les cultures, en particulier occidentale et orientale ».
Dès les salles du rez-de-chaussée, les univers se croisent, entament un dialogue, dans une présentation aérée mais riche en découvertes.
Objet invisible de Giacometti accueille le visiteur. Un personnage tout en longueur comme le sculpteur nous y a habitué, semblant transporter entre ses mains un objet invisible. Quoi de mieux pour débuter un parcours qui invite à abandonner habitudes et préjugés pour découvrir la vidéo superbe de Shirin Neshat, les éclairs explosant dans le ciel d’Hiroshi Sugimoto, les cocons géants d’Adam Fuss, une petite toile de Michael Borremans…
Au hasard des salles et des étages, on croise Rodin, Fausto Melotti, Antoni Tapies, Luc Tuymans, Christina Garcia Rodero, Lucio Fontana, Zurbaran, Rothko, Matthew Barney… Une vraie déferlante d’artistes de renom, de toutes les époques et de toutes les cultures.
L’exposition n’a pourtant rien d’un bottin mondain. Elle tient plus du cabinet de curiosités.
On peut même la parcourir sans rien savoir des auteurs des différentes œuvres.
Le tout baigne dans une pénombre trouée de projecteurs. Le public se retrouve hors du temps, puisqu’il est simultanément dans toutes les époques. La magie du résultat doit cependant beaucoup à Fortuny, dont plusieurs robes se voient exposées. Fortuny lui-même aspirait à créer des vêtements sans rapport avec une mode.
Un luxueux désordre soigneusement agencé pour inventer un monde hors du monde,
que l’on peut contempler, en se vautrant sur une banquette au milieu des trésors
On se laisse alors emporter dans un vrai voyage où seul compte ce que nos yeux nous font ressentir. Car les expositions d’Axel Vervoordt se distinguent toujours par les juxtapositions judicieuses, audacieuses, inattendues ou lumineuses des œuvres les plus diverses.
En ce sens, une des plus belles réussites est sans doute l’installation du deuxième étage. Les murs lépreux du Palazzo ont des airs d’œuvres abstraites contemporaines sur lesquelles s’ouvrent plusieurs portes d’artiste (Kounellis, Bartolini, Donzelli…).
Celle d’Anish Kapoor, simple cadre rouge s’ouvrant sur l’ensemble de l’espace et des œuvres est d’une évidence éblouissante.
Au Palazzo Fortuny, il faut savoir prendre le temps d’aller et venir, de repasser plusieurs fois dans les mêmes salles pour en appréhender toutes les richesses. Et ne pas oublier de gravir les dernières marches pour découvrir une installation de pierres et de cordes par Günther Uecker ou encore les toujours émouvants ballots de tissus de la Coréenne Kim Sooja. (vue à la Maison Rouge) (clin d’oeil à Heyoung et RKN)
Un voyage qu’on ne risque pas de regretter.
« Tra », jusqu’au 27 novembre, Palazzo Fortuny, Venise. Infos : www.visitmuve.it.
Images Internet + photo Maison Rouge + Fondation Maeght
les photos sont interdites au Palazzo Fortuny
Encore Une / Eine noch = Sélest’Art 2011
Cinq commissaires pour 13 artistes de nationalité diverses, pour la 19 e édition de Sélest’Art 2011. Sophie Kaplan, directrice du CRAC Altkirch, Olivier Grasser, directeur du FRAC Alsace, et Otto Teichert, directeur des Arts Déco de Strasbourg, épaulés de Pierre-Olivier Rollin, responsable d’un centre d’art à Charleroi (Belgique) et de Hans Dünser, du Kunstraum Dornbirn (Autriche), ces deux dernières villes étant jumelées avec Sélestat.
« Lorsque Sélest’art a été créée, c’était une des premières en France à investir une petite ville », observe Olivier Grasser.
Pas de fil conducteur, entre les œuvres, un artiste, un lieu, en adéquation avec celui-ci.
« Privilégier un artiste par lieu et éviter le phénomène d’accumulation. » précise Sophie Kaplan.
Susanne Bürner, Hervé Charles, Michael Dans, Edith Dekyndt, Jean-Jacques Dumont, Jérémie Gindre, Michel Gouéry, Tony Matelli, Emilio Lopez-Menchero, Chantal Michel, Olivier Nottellet, The Plug et Werner Reiterer, venus de France et d’ailleurs, ont investi, parfois avec des créations, conçues in situ, différents lieux du centre de Sélestat.
La déambulation au hasard des pas, à la recherche des divers points se complète avec la découverte du charme de la ville et de son patrimoine.
Si vous êtes dans un jour de chance vous serez accompagnés par le célébrissime cri de Tarzan qui devrait résonner avec régularité dans différents endroits de la ville à l’initiative d’Emilio Lopez-Menchero, un parfum d’aventures ? Le jour du vernissage il était un peu aphone.
D’emblée, je souscris à la citation de Jérémie Ginder, affichée sur les cimaises de la bibliothèque humaniste : « Pas tout compris. » Il s’amuse à détourner les codes et les images.
Mais ne suis-je pas venue, pour écouter la parole des curators, qui guident les curieux à travers la ville ?
Ses dessins géologiques, à l’intersection du scientifique et de l’artistique, de même que plusieurs pierres qui semblent avoir été du bois (tirée du compte rendu de l’expédition Lewis et Clark, la première à traverser le continent américain de part en part, entre 1804 et 1806) est mise en regard avec des planches de bois… exécutées en béton.
Les parois en verre du Frac abritent les photos de Chantal Michel. Elle revisite l’œuvre de l’artiste suisse Albert Anker. La scène de genre, les natures mortes, le portrait ou les vidéos sont une réinterprétation, où elle tient le rôle principal , en de dédoublant parfois de stéréotypes, de manière onirique et troublante.
Hervé Charles avec Water Fall dans sa vidéo tente de cerner le mouvement insaisssable de l’eau.
L’architecture de la poudrière, suggère le mystère, aussi j’ai été émerveillée par la réalisation d’Edith Dekyndt. En pénétrant dans la pénombre, sur une table blanche éclairée, elle laisse voir de la poussière de fer, animée par un aimant invisible, on s’interroge, vie animale ou végétale, non un amoncellement dérisoire, fragile, qui soulève une émotion presque enfantine.
Michel Gouery, dans la le logement des sœurs de l’école Ste Foy nous déroute avec sa guirlandes, à peine connotée, posée sur le mur à la tapisserie lui rappelant son enfance, des êtres hybrides juchés sur un muret, complètent cette installation insolite.
Quant à Werner Reiterer, son installation joue l’effet de surprises, pour ses visiteurs, qui s’amusent à provoquer les interpellations , des voix douces s’échappant de « Come Closer to leave » invitent les passants à s’avancer, puis lorsqu’ils s’approchent les voix changent et se mettent à vociférer, à insulter et somment de décamper. Les visiteurs mettent un moment avant de comprendre, que ce ne sont pas eux qui maîtrisent les voix, que l’automatisation s’installe et finissent par s’en amuser.
Toni Matelli, nous emmène dans un sous-sol, de désolation, après une soirée pizzas, où les participants ont laissé leurs détritus, des miroirs sales, poussiéreux, quelques pièces dans un seau, un billet vert qui brûle encore, puis dans une pièce une jeune femme, pathétique presque nue, à la plastique avenante, hagarde semble planer dans les brumes de la nuit.
La visite se termine « Entre nous » de Michael Dans, une sculpture rassemble 5 cercueils en pierre bleue, de format décroissant, alignés dans le parc, allusion aux moments aux morts ou suggestion d’un fait divers morbide, qui agite le spectre d’une mort inéluctable, avec un humour grinçant.
Le détail de la biennale se trouve dans NOVO n° 16 à partir de la page 85, que vous pouvez feuilleter en ligne, où les commissaires qui ont concocté cette biennale, tentent de définir la place de l’Art dans la société.
Les commissaires de la biennale Sélest’art proposent une journée thématique dimanche 9 octobre, de 11 h à 17 h. Ils présenteront un programme de visite et de débat sur la question de l’art et l’espace urbain.
La journée commencera par une visite guidée de la biennale et sera suivie d’un repas tiré du sac. À 14 h 30, la présentation d’extraits du film Hélioflore, réalisé par Antoine de Roux, introduira le débat qui portera sur les enjeux d’une biennale aujourd’hui : la multiplication de ce genre de manifestations, l’intensification des politiques de communication, l’encouragement des dynamiques de consommation culturelle, la diminution de la part des crédits publics consacrés à la culture…
La rencontre sera animée par plusieurs intervenants : Bernard Goy, conseiller pour les arts plastiques, à la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Alsace, Brigitte Klinkert, présidente de la commission « culture et patrimoine » au conseil général du Haut-Rhin, Morten Salling, chargé de mission « arts visuels » au conseil général de la Seine-Saint-Denis, Guillaume d’Andlau, vice-président de l’Association des amis du château d’Andlau, Olivier Grasser, Sophie Kaplan, Pierre-Olivier Rollin et Otto Teichert, commissaires de Sélest’art 2011.
Y ALLER Réservation obligatoire au 03 88 58 85 75 ou culture@ville-selestat.fr ; renseignement : office de la culture de Sélestat : 03.88.58.85.75 ; culture@ville-selestat.fr ; www.selest-art.fr. Un bus sera proposé aux participants au départ de Strasbourg.
photos et vidéos de l’auteur sauf la photo 1
Fondation Prada Venise
Tout ce que les planètes mode, art contemporain et architecture comptent de meilleur, de Franca Sozzani à Anish Kapoor (Void Field)
en passant par Rem Koolhaas – plus Michael Stipe et Courtney Love – , sont visibles dans le nouveau lieu de la Fondazione Prada à Venise, plus précisément Ca’ Corner della Regina, splendide palais qui accueillait autrefois les archives de la Biennale.
Des murs en brique à peine défraîchis, un piano nobile (l’étage noble avec les pièces de réception) littéralement tatoué de fresques d’antan : tout a quasiment été laissé dans son jus, loin des projets pharaoniques des fondations voisines…
Et c’est ici que Miuccia Prada et Patrizio Bertelli ont décidé de dévoiler leur collection sous l’œil avisé du curateur et illustre critique d’art Germano Celant. Ces trois noms réunis sont déjà synonyme de sans faute et la radicalité de leur choix l’a encore prouvé. Entre les pointures de l’Arte Povera italien, les Donald Judd, Francesco Vezzoli, Bruce Nauman et Louise Bourgeois,
Damien Hirst, Maurizio Cattelan, Tom Friedman, la très belle collection n’est pas forcément révolutionnaire. En revanche, une chose est sûre, on voit là une vraie passion et connaissance de l’art ainsi qu’une farouche volonté d’interagir avec son public sans excentricités tapageuses. On reste un peu ébahi devant la confrontation franchement inédite entre des céramiques XVIIIe de l’Hermitage
et Fait d’Hiver de Koons – ou l’art de montrer du Koons
avec une dose de subtilité bienvenue – avant d’admirer réellement les maquettes – fait rare – du Transformer de OMA et surtout de son projet de fondation livré en 2013 à Milan : montez sur les marches et passez votre tête dans le trou, hop vous êtes dedans, à même le sol.
La Dolce Vita revu par Francesco Vezzoli ne manque pas de piquant, même si certains ajoutent que Le Bernin n’a rien à craindre ….
Ne pas rater les vidéos de Nathalie Djurberg (Turn into me) et (Todd Solondz) toujours aussi gore, ni Authority du Qatar Museum,
Encore moins le mur gris et rose « Concetto spaziale » de Lucio Fontana
Bref, TOUT est beau et vaut à lui seul le déplacement. Simple, sobre, réjouissant.
Calle de Ca’ Corner ; Santa Croce 2215 ; 30135 Venezia
www.fondazioneprada.org
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Venise – la Pietà de Jan Fabre
Jan Fabre réinterprète la Pietà
La Nuova Scuola Grande di Santa Maria della Misericordia présente les dernières créations de Jan Fabre. Organisée pour coïncider avec la 54ème édition de la Biennale de Venise, « Pietas », est visible jusqu’au 16 octobre.
L’exposition présente cinq sculptures de marbre, exposées sur une estrade à laquelle les visiteurs ont accès. Le sol est doré, tel un miroir, il faut chausser des patins pour accéder aux œuvres, ce qui donne lieu à un ballet assez comique, de la part de certains visiteurs maladroits, dont moi, of course !
Une jeune femme manie un autre « balai » afin d’effacer toutes traces qu’aurait pu laisser un visiteur maladroit.
À travers ces sculptures, Fabre réinterprète le thème de la pietà, intégrant à des œuvres de facture classique en marbres des éléments anatomiques tel qu’un cerveau, pour évoquer la vie, la mort et la résurrection.
L’œuvre la plus marquante est sans doute Compassionate Dream. Dans cette version de la pietà de Michelange, Jésus a le visage de Fabre et représente celui de la vierge par un crâne de squelette.
Loin de toute volonté blasphématoire, il souhaite ainsi mettre en valeur les sentiments de la vierge à l’annonce de la mort de son fils. Parsemée d’insectes, papillons et autres larves, c’est aussi une vanité ou un mémento mori.
La pietà de Jan Fabre se mérite, il faut la chercher dans le Cannaregio, Santa Maria de la Misericordia étant désaffectée.
Né en 1958, Jan Fabre est l’un des artistes flamands les plus connus. Artiste multidisciplinaire et éclectique, il s’intéresse au théâtre, à la chorégraphie et au design autant qu’à la sculpture. En 2008 déjà, il avait fait dialoguer œuvres d’art anciennes et œuvres d’art contemporaines en exposant ses créations au Louvre, face aux toiles de l’école flamande dans le cadre des « Contrepoints » du musée.
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