Les «Bourgeois de Calais» d’Auguste Rodin

Les «Bourgeois  de Calais» d’Auguste Rodin accueillent les visiteurs dans la cour du Musée d’art de Bâle- Kunstmuseum.

J’aime les contempler, les observer, examiner les visages, les corps, la virtuosité du sculpteur. Cette sculpture attirent les visiteurs, mais  essentiellement les scolaires.
C’est un point de ralliement, de rencontre. Attablée au Bistro, je ne me lasse pas de détailler les valeureux notables.

                              Les bourgeois de Calais1884–1889
                             Auguste Rodin Paris 1840–1917 Meudon

Cependant, de son vivant, leur représentation n’a en aucun cas ravi les clients de l’œuvre.

L’historique

Onze exemplaires en bronze sont fondus entre 1895 et 1995. L’ultime fonte légale a lieu pour l’exemplaire de Séoul.
Rodin représente sur un socle rectangulaire de hauteur moyenne (seule concession du sculpteur au comité d’érection souhaitant un piédestal triomphal) les six personnages les uns à côté des autres, pieds nus, en chemise (telle une tunique du martyre) et corde au cou. Le groupe statuaire en bronze pèse 1 814 kg. Le sculpteur a opté pour une structure cubique, et non pyramidale — comme il est d’usage pour les monuments aux morts — et organise ses figures en une « lente procession vers la mort », en spirale. Le groupe statuaire s’attache, à travers les attitudes du corps et les expressions des visages, à retranscrire les états émotionnels et psychologiques de chacun des protagonistes, offrant une vision pathétique et humaine d’une absolue nouveauté.

Les détails

Eustache de Saint Pierre est représenté en noble vieillard avec la barbe et la moustache, qui porte sur ses épaules toute la souffrance des hommes ;


Jacques de Wissant, voûté, s’avance résolument, cherchant à  chasser de ses yeux l’image d’un cauchemar ;

 
Pierre de Wissant, le corps et le visage encore tournés vers l’arrière, esquisse le premier pas vers le sacrifice et a le bras levé, proclamant toute la vanité du monde ;

Andrieu d’Andres la tête dans ses mains, semble livré au désespoir ;

Jean d’Aire, âpre et fier, la tête haute, les mains crispées serrant les clefs de la ville, défiant la mort dans un suprême effort de volonté ;

Jean de Fiennes le plus jeune, le torse découvert et les bras ouverts, semble transfiguré par la conscience du sacrifice consenti.

Le siège de Calais de 1346-1347

En septembre 1346, Édouard III met le siège devant la ville de Calais dont la garnison commandée par le chevalier Jean de Vienne résiste héroïquement à l’armée du roi d’Angleterre. Après onze mois de siège, la cité affamée négocie sa reddition. Selon Froissart, chroniqueur médiéval, (Les Chroniques de France)   Édouard III, fatigué et énervé par la longue résistance calaisienne, accepte que six bourgeois lui soient livrés afin d’être exécutés. C’est à ce prix qu’il laissera la vie aux habitants, toutefois contraints de déserter leur ville une fois les Anglais arrivés.
Son épouse Philippa de Hainaut parvient cependant à le persuader d’épargner la vie de ces six malheureux, désespérés, venus devant le souverain en chemise, la corde au cou, les clefs de la ville et du château en mains. Selon la tradition, par ce geste d’amour chrétien, Édouard épargne la vie d’Eustache de Saint-Pierre et de ses cinq compagnons d’infortune devant une reine en pleurs. Calais devient anglaise le 3 août 1347 et le demeure jusqu’au 6 janvier 1558 lorsque Henri II de France reprend la ville à Marie Tudor.

avec l’aide de l’office du tourisme de Calais et wikipedia

Impasse Ronsin. Meurtre, amour et art au cœur de Paris

 Au musée Tinguely de Bâle jusqu’au 5 avril 2021

Commissariat:
Adrian Dannat et Andres Pardey, directeur adjoint du Musée Tinguely.
Vidéo tour
Audio tour avec les commissaires

En raison de la situation actuelle concernant le coronavirus (COVID-19), le Musée Tinguely est fermé du 20 décembre jusqu’au 22 janvier.

Introduction

Durant plus d’un siècle, l’impasse Ronsin, nichée dans le quartier parisien de Montparnasse, est  une  cité d’artistes à nulle autre pareille connue comme lieu artistique, de contemplation, de dialogue et de fête, mais aussi foyer d’innovation, de création et de destruction.

Intitulée « Impasse Ronsin. Meurtre, amour et art au cœur de Paris »,  cette exposition d’ensemble  est la première que le Musée Tinguely  consacre à cet exceptionnel sociotope urbain familier des  gros titres.
Elle présente plus de 50 artistes hommes et femmes à travers plus de 200 œuvres réalisées dans cette ruelle.
Ce lieu se distingue par une pluralité d’identités artistiques comprenant non seulement l’avant-garde, mais aussi un large spectre de la création avec des artistes comme Constantin Brâncusi, Max Ernst, Marta Minujin, en passant par Eva Aeppli, Niki de Saint Phalle, Larry Rivers, jusqu’à André Almo Del Debbie et Alfred Laliberté.

 
 Un parcours d’exposition conçu à partir des plans originaux de cette cité d’artistes réserve aux visiteur.euse.s bien des surprises en associant de manière inédite œuvres d’art et anecdotes et en redonnant vie au Paris cosmopolite et creuset artistique.

Historique

Vers la fin du xrxe siècle, tout un ensemble d’ateliers voit le jour dans l’impasse Ronsin, située dans le 15e arrondissement de Paris, permettant d’étendre les bâtiments existants et d’accueillir jusqu’à 35 artistes. Ce lieu couvre un large spectre de la création artistique : du sculpteur spécialisé dans les monuments de prestige, en passant par le peintre amateur jusqu’aux artistes de l’avant-garde dévoués à l’art-action. L’impasse Ronsin est surtout connue comme la cité d’artistes parisienne où  Constantin Brâncusi a vécu et travaillé durant quatre décennies et dont l’atelier est aujourd’hui reconstitué aux abords du Centre Pompidou, ainsi que comme le théâtre de l’affaire Steinheil, un mystérieux crime passionnel. Ce double meurtre perpétré en 1908 dans le seul bâtiment cossu de la ruelle ainsi que l‘anecdote croustillante qui y est associée autour de la mort du président français Félix Faure, survenue presque dix ans auparavant, alimentent jusqu’à aujourd’hui les fabulations sur l’impasse. Constituée d’un ensemble d’ateliers depuis 1864, la rue disparaît lorsque le sculpteur André Almo Del Debbio quitte son atelier en 1971. Le départ de ce dernier résident ouvre la voie à la construction de bâtiments en vue de l’agrandissement de l’hôpital Necker voisin.

La bohème

Durant son existence, le regard sur l’impasse Ronsin est souvent paré de romantisme, ce qui s’accentuera plus tard encore. Mais ce lieu de la bohème se distingue par la multiplicité singulière d’artistes et d’histoires entremêlées autour de leurs oeuvres et de leurs vies dans un lieu qui se veut un biotope et un sociotope à nul autre pareil.

L’exposition présentée au Musée Tinguely s’attache en particulier à restituer cette diversité. Les échanges animés entre résidents de l’impasse et visiteurs de passage jouent un rôle important.
Dans ce lieu artistique souvent qualifié de miteux, sale et aux conditions de vie précaires, mais qui offre parallèlement la liberté de se consacrer à une production artistique inconditionnelle, se croisent des artistes comme Marcel Duchamp, Max Ernst, Marta Minujin, Eva Aeppli, Niki de Saint Phalle, Daniel Spoerri, Larry Rivers et bien d’autres encore.

Jean Tinguely

À partir de 1955, Jean Tinguely dispose également de son premier atelier dans cette oasis artistique où, dans un véritable moment d’ivresse créatrice, il jette les fondements de l’ensemble de son ceuvre: les reliefs cinétiques Méta-Malevich et Méta-Kandinsky (commencés en partie dès 1954), les premières sculptures fines en fils de fer, animées et motorisées comme les Méta-Herbins, les premières sculptures cinétiques et sonores à l’instar de Mes étoiles, les trois premières machines à dessiner de 1955, suivies d’un groupement d’oeuvres en 1959, ou encore les multiples collaborations avec Yves Klein. Il y fait également la connaissance de Niki de Saint Phalle et, bientôt, les chemins de Jean Tinguely et d’Eva Aeppli, qui s’était installée en 1952 avec lui à Paris, se séparent.

les artistes présentés

Dans l’exposition, les artistes hommes et femmes suivants sont représentés: Eva Aeppli, Théo Albéric, Arman, Louis Mircea Bassarab, Avraham ‘Bera’ Bazak, Suzanne Belloir, Henryk Berlewi, Alphonse Bertillon, Alfred Boucher, Constantin Brâncusi, Charles- Romain Capellaro, Paul-Gabriel Capellaro, Auguste-Henri Carli, Irina Codreanu, Liliane Coket, William N.Copley, André Almo Del Debbio, Robert Descharnes, Marcel Duchamp, Natalia Dumitresco, Max Ernst, Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume, Julio Gonzalez, Nadja Grossman Bulighin, Anatole Guillot, Raymond Hains, Anne Harvey, Eli Harvey, Jeanne Hillairet de Boisferon Ray, Florence Homolka-Meyer, Pontus Hultén, Alexandre Istrati, Jasper Johns, Janos Kender, Yves Klein, Joseph Lacasse, Claude Lalanne, François-Xavier Lalanne, Alfred Laliberté, Jean Lubet, Charles-Auguste Mengin, James Metcalf, Marta Minujin, Alicia Moï, Juana Muller, Fidencio Lucano Nava, Isamu Noguchi, Arleyte Péron, Reginald Pollack, Alexander Phimister Proctor, Larry Rivers, Gaston-Louis Roux, Harry Shunk, Niki de Saint Phalle, Daniel Spoerri, Adolphe Charles Édouard Steinheil, Joggi Stoecklin, Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté, Lucien Terriou, Jean Tinguely et Anael Topenot-del Debbio.

Christophe-Emmanuel del Debbio

C’est également parmi autres, grâce à Christophe-Emmanuel del Debbio,
fils du dernier artiste de l’impasse, que les commissaires de l’exposition, Adrian Dannat et Andres Pardey, peuvent retracer de manière aussi dense l’histoire de l’impasse Ronsin au Musée Tinguely. Depuis presque dix ans, Christophe- Emmanuel Del Debbio se consacre particulièrement à l’histoire de ce lieu où son père enseignait la sculpture à des étudiants du monde entier. Il a généreusement mis à disposition son riche fonds de documents d’archive et de photographies, ainsi que les résultats approfondis de ses recherches, et a apporté son soutien au projet en consentant à des prêts de sa collection. Des prêts de musées et de collections particulières du monde entier permettent, en outre, de raconter l’histoire de l’impasse Ronsin au moyen d’oeuvres d’art, de documents et d’objets originaux. Une architecture d’exposition conçue à partir de la cité d’artistes invite les visiteur.euse.s à découvrir, pour la première fois dans cette ampleur, ce lieu artistique exceptionnel au coeur de Paris.

Curator Guided Tour Impasse Ronsin Museum Tinguely

Informations pratiques

Musée Tinguely
I Paul Sacher-Anlage 1 l 4002 Bâle

Heures d’ouverture :
du mardi au dimanche, de 11h à 18h

Site Internet : www.tinguely.ch

Médias sociaux :
@museumtinguely 1 #museumtinguely 1 #tinguely 1 #impasseronsin

un abondant catalogue, en allemand et en anglais, aux éditions Kehrer Verlag

Sommaire du mois de décembre 2020

Rodin, le Baiser 1889-98, bronze, collection de la Fondation Pierre Gianadda
®photo Michèle Strauss

Je dédie cette annus horribilis 2020, à ma petite nièce Virginie Ingold,
qui est allée rejoindre son père Dominique Ingold et son cousin Pierre Bayon, parmi les anges.

« Tu es une femme en or, d’une gentillesse incroyable, malgré tout… Souriante, drôle et serviable…La vie est injuste, et comme à son habitude, elle fait toujours partir les meilleurs en premier… 🙏❤
Fait bon voyage « belle brune » »
je laisse la parole ci-dessus à l’un de ses amis, Jojo Caro Mylan Wittmer, (extrait)


 

26 décembre 2020 :  Un monde infini : Artistes chamanes, autour d’une collection de l’Himalaya
23 décembre 2020 :  Noël 2020
21 décembre 2020  :  Katja Aufleger. GONE
14 décembre 2020  :  Rodin / Arp à la Fondation Beyeler
10 décembre 2020  :  Cadeaux de Noël
08 décembre 2020 :   Jean Pierre Parlange à l’appartement
07 décembre 2020  :  Putain de Covid
05 décembre 2020  :  Rembrandt, la Pièce aux cent florins