Daniel Buren investit le Palais des Beaux-Arts

au Bozar de Bruxelles jusqu’au 22.05.2016
Daniel Buren, artiste français de renommée internationale est connu pour ses interventions in situ, caractérisées par la présence d’un motif récurrent constitué d’une alternance de bandes blanches et colorées. Le caractère spécifique et la nature souvent éphémère des travaux de Daniel Buren (80% de ses oeuvres n’existent plus !) rendent impossible l’idée d’une rétrospective classique de son oeuvre.
Buren, Fresque Bruxelles
Avec cette exposition intitulée Une Fresque, Daniel Buren propose une réponse originale à cette problématique. Cette exposition est conçue comme une traversée visuelle et temporelle au cours de laquelle Daniel Buren instaure un dialogue entre son travail et des oeuvres choisies de plus de 70 artistes du XXe et XXIe siècle. Ces artistes qui ont marqué son propre parcours artistique, de Paul Cézanne, Fernand Léger à Pablo Picasso, en passant par Jackson Pollock, Sol LeWitt jusqu’à Pierre Huyghe et bien d’autres.
Expo Buren
En outre, une oeuvre spécifique, sous la forme d’un film réalisé par l’artiste, propose un vaste panorama de ses travaux des années ’60 à nos jours, et plus particulièrement de ses interventions éphémères. Cette véritable ‘fresque’ aux multiples écrans est constituée d’images d’archives, d’extraits de films, de commentaires et d’interviews…
En marge du circuit d’exposition, Daniel Buren va réaliser une intervention dans le Hall Horta en relation avec l’architecture du Palais des Beaux-Arts.
Daniel Buren a conçu et imaginé Une Fresque spécifiquement pour les espaces du Palais des Beaux-Arts, en collaboration avec le commissaire Joël Benzakin.
Cette exposition se veut une étape incontournable dans le parcours récent de Daniel Buren.

Buren Photo-souvenir : Les Deux Plateaux, sculpture permanente in situ, cour d'honneur du Palais-Royal, Paris, 1985-1986. Détail. © DB-ADAGP Paris
Buren Photo-souvenir : Les Deux Plateaux, sculpture permanente in situ, cour d’honneur du Palais-Royal,
Paris, 1985-1986. Détail. © DB-ADAGP Paris

Daniel Buren a également à son actif des oeuvres permanentes, conservées dans des collections publiques et privées les plus prestigieuses. L’une des plus célèbres étant Les Deux Plateaux (1986), une gigantesque installation de 3000 m² dans la cour d’honneur du Palais-Royal, à Paris. Il a ainsi investi, entre autres, le Centre Georges Pompidou en 2002, le Guggenheim de New York en 2005, et plus récemment, la nef du Grand Palais lors de Monumenta 2012.

Monumenta Paris
Monumenta Paris

Depuis 1967, Daniel Buren utilise pour ses interventions un motif récurrent inspiré des stores des magasins et bistrots parisiens : une alternance de bandes verticales blanches et colorées, chacune d’une largeur de 8,7 cm. L’artiste cherchait un signe, un outil visuel, capable de s’imposer dans et en dehors du musée. La rue ou les espaces d’exposition de toute nature sont ainsi devenus ses lieux d’intervention privilégiés, les bandes alternées n’ayant de signification que par le rapport qu’elles entretiennent avec le site où elles sont installées. L’erreur serait de ne les considérer que pour elles-mêmes, car elles ne sont qu’un moyen destiné à révéler un lieu et opérer le nécessaire déplacement du regard voulu par l’artiste.
Richard Long et Penone
Cette exposition est avant tout construite à partir du point de vue de l’artiste, de ses réponses particulières à la possibilité – compte tenu des exigences de son travail – de
« figurer » une traversée, un parcours dévoilant les relations qu’il entretient avec son époque et les différentes tendances de l’art, ou plus largement de la culture, qui ont intéressé ou influencé sa pratique. Travaillant in situ, Daniel Buren continue d’affirmer sa spécificité au travers de nombreuses interventions, la plupart du temps éphémères, qui constituent la majorité de ses travaux. Comment, dès lors, rendre compte de la richesse de ses réalisations et de leurs rapports aux contextes de leurs apparitions, qu’elles soient éphémères ou pérennes ? Cette simple question a immédiatement soulevé les problèmes posés par l’idée d’une rétrospective et de son impossibilité, comme l’avait très bien montré son exposition au Centre Georges Pompidou, « Le Musée qui n‘existait pas », en 2002.
Une Fresque cherche à répondre, d’une manière active, non chronologique et comme souvent, surprenante, à ces questions. Construite autour d’un dialogue entre l’artiste et le commissaire de l’exposition, Joël Benzakin, elle s’articule autour de deux grandes propositions : une ‘exposition collective’ et un film.

Photo-souvenir : Around the corner, travail in situ, in « The eye of the storm », Guggenheim Museum, New York, mars-juin 2005. Détail. © DB-ADAGP Paris
Photo-souvenir : Around the corner, travail in situ, in « The eye of the storm », Guggenheim Museum,
New York, mars-juin 2005. Détail. © DB-ADAGP Paris

Cette exposition de Daniel Buren constitue donc une étape incontournable pour une plus large compréhension de son travail, des enjeux esthétiques qu’il affirme et de la richesse insoupçonnée de ses nombreuses réalisations permanentes et éphémères dont la mémoire ne nous était jusqu’alors accessible qu’au travers de nombreuses publications.
Cette grande ‘fresque’ des travaux de Daniel Buren va permettre de mieux entrevoir la diversité, l’intelligence, la générosité et l’importance de son oeuvre.
Une « Exposition collective »

Mario Merz
La quasi-totalité du parcours de l’exposition et des espaces qui lui sont attribués accueille un choix d’oeuvres, non exhaustif, de plus de 70 artistes du XXe et XXIe siècle, sélectionnées et disposées par Daniel Buren. Cette proposition est conçue comme une traversée visuelle et temporelle au cours de laquelle Daniel Buren instaure un dialogue entre son travail et les oeuvres sélectionnées. Elles ont marqué d’une manière ou d’une autre son propre parcours artistique, de Paul Cézanne, Fernand Léger à Pablo Picasso, en passant par Jackson Pollock, Sol LeWitt jusqu’à Pierre Huyghe et bien d’autres.
Sophie Calle                                                     Sophie Calle
Daniel Buren :
« Chaque choix – celui d’un artiste et celui d’une oeuvre précise – a été décidé en suivant une ligne directrice articulée autour de mon propre parcours d’artiste. Je parle donc ici en termes d’admiration, d’influence, de rapprochement, d’interrogation, de stimulation et de projection, en traversant l’histoire de l’art de ces 150 dernières années. Toutes les oeuvres représentent des étapes essentielles dans ma pratique, aucune n’est anodine ou aléatoire, et je me permets d’insister sur l’apport essentiel que constitue chacune d’entre elles dans l’exposition ».

Buren Photo-souvenir : Sha-Kkei ou Emprunter le paysage, travail in situ, Ushimado (Japon), novembre 1985. Détail. © DB-ADAGP Paris
Buren Photo-souvenir : Sha-Kkei ou Emprunter le paysage, travail in situ, Ushimado (Japon), novembre 1985.
Détail. © DB-ADAGP Paris


Le film
Le second axe important de cette exposition est constitué par un film de Daniel Buren, qui est à la fois document et oeuvre à part entière. Le film réunit une très large sélection de ses interventions, depuis le début de sa carrière jusqu’à aujourd’hui, au travers d’une minutieuse sélection d’images de ses travaux et de leur contexte, d’archives audio-visuelles d’expositions, d’entretiens, d‘interviews, de débats, d’extraits de films sur Daniel Buren, d’archives sonores, radiophoniques, de commentaires et d’interviews actualisés de personnalités de différentes disciplines parlant de leur rapport aux oeuvres de Daniel Buren. Un film qui est présenté comme un mur d’images où se croisent, sans brouhaha, une multitude d’images, fixes et animées, de paroles et de sons ; le déroulement d’un parcours artistique, vu par son auteur et ouvert simultanément à d’autres points de vues : par analogie, une véritable ‘fresque’.

Photo-souvenir : Daniel Buren La Ligne rouge, travail in situ, Lac de Teda, Tianjin, Chine, septembre 2005. Détail © DB – ADAGP Paris
Photo-souvenir : Daniel Buren La Ligne rouge, travail in situ, Lac de Teda, Tianjin, Chine, septembre
2005. Détail © DB – ADAGP Paris

Daniel Buren : « Le film qui s’intitulera ‘Une Fresque’, sera la première tentative de mettre en images une sorte de rétrospective la plus complète possible de mon travail depuis les années 60 à aujourd’hui. Comme j’ai déjà effectué plus de 2.600 expositions, il ne s’agira pas d’être exhaustif, mais de remettre en mémoire une majorité d’oeuvres détruites et permettre ainsi une perspective cohérente et la plus complète possible, aux spectateurs. Ce film comportera des images d’archives, des entretiens (anciens) et d’autres réalisés spécialement pour ‘Une Fresque’, des extraits de films, des extraits de vidéos, et tout autant d’images, de sons, s’étendant sur plus d’une cinquantaine d’années de travail… »
Performance ‘Couleurs Superposées’

Buren Photo-souvenir : Couleurs superposées, Acte II 60', travail in situ, Musée Laforêt, Tokyo, octobre 1982. Détail. © DB-ADAGP
Buren Photo-souvenir : Couleurs superposées, Acte II 60′, travail in situ, Musée Laforêt, Tokyo, octobre 1982.
Détail. © DB-ADAGP

23 avril 2016
Daniel Buren présentera sa performance Couleurs superposées au Palais des Beaux-Arts lors du week-end de ART BRUSSELS (22-24 april 2016).
Couleurs superposées a été initié à Genazzano en Italie en 1982 dans le cadre du projet collectif intitulé « La zattera di Babele » (Le radeau de Babel).
Travail réalisé en public, d’une durée d’une heure, et composé d’actions successives de collage et de décollage. Pendant une quarantaine de minutes, cinq acteurs collent sur un mur des papiers rayés de blanc et de couleurs en suivant les instructions de l’artiste et en faisant se superposer exactement les bandes blanches. Les spectateurs découvrent des couleurs et des formes qui apparaissent puis disparaissent lors de chaque nouvelle superposition. Durant les vingt autres minutes, les acteurs, toujours en suivant les indications de l’artiste, déchirent les papiers qui viennent d’être collés, faisant réapparaître les couches précédentes par fragments. Les spectateurs sont les témoins de l’évolution du travail, sur un tableau qui n’est jamais fini et dont les différentes étapes ne sont retenues qu’en souvenir.

 BOZAR Palais des Beaux-Arts,
Rue Ravenstein 23 , 1000 Bruxelles
Ouvert : Mardi à dimanche, 10h > 18h (Jeudi : 10h > 21h)
Fermé : Lundi
Tickets: € 12-10 (BOZAR-friends)
Combitickets:
Daniel Buren + Theo Van Doesburg : € 16-14 (BOZAR-friends)
Comme un jeu d’enfant Daniel Buren à Strasbourg

Rembrandt en noir et blanc au Bozar, Bruxelles

Exposition: 26.02 > 29.05.2016 au Bozar de Bruxelles

RembrandtRembrandt Harmenszoon van Rijn (1606-1669) était un peintre, graveur et dessinateur néerlandais. Il est généralement considéré comme l’un des plus grands peintres européen et comme le maître hollandais le plus important du 17e siècle. Son oeuvre la plus connue est sans nul doute La Ronde de nuit (De Nachtwacht,1642), qui attire chaque jour des milliers de visiteurs au Rijksmuseum d’Amsterdam.
Alors qu’aujourd’hui, ce sont surtout ses peintures qui récoltent les louanges, c’est en réalité grâce à ses gravures que son oeuvre est devenue si populaire. Rembrandt y traite les mêmes thèmes que dans son oeuvre peinte, mais elles ne servent pas d’études préparatoires : l’art de la gravure était pour lui une discipline à part entière.
La gravure pouvait être facilement et largement diffusée à prix démocratique, ce qui contribué à établir la réputation de l’artiste.
rembrandt 1
L’exposition Rembrandt en noir & blanc offre un large aperçu de l’oeuvre gravée de Rembrandt. Près de 85 gravures témoignent de la diversité des thèmes abordés : des scènes bibliques, mythologiques et allégoriques, mais aussi des scènes de la vie quotidienne, comme cette conversation entre deux agriculteurs convenant qu’il fait
« un froid rigoureux » (« tis vinnich kout »).
Rembrandt 3Outre des paysages, des nus et des portraits, ce sont surtout les autoportraits qui sont très connus. Parmi les chefs-d’oeuvre de l’exposition, citons La Pièce aux cent florins (ca 1648), l’autoportrait de Rembrandt appuyé sur un rebord de pierre (1639), (photo 1) Adam et Eve (1638) ou Vue d’Amsterdam (ca 1640-1641).
Rembrandt vue d'Amsterdam 1640Qu’est-ce que ces gravures ont de si particulier ? Rembrandt maîtrise le medium de façon magistrale et joue souvent avec la lumière et l’ombre. Il semble posséder par-dessus tout un talent photographique avant la lettre. Son sens aigu de l’observation et son sentiment du timing font souvent de ses gravures une sorte d’« instantané », saisissant le moment, juste avant ou juste après l’action. Dans Tobie l’aveugle (De Blinde Tobit, 1651),
Rembrandt, Tobie aveugleRembrandt dépeint une scène biblique : il ne s’agit pas du moment précis où le père et le fils tombent dans les bras l’un de l’autre après avoir été longtemps séparés, mais celui juste avant, quand le père se précipite vers la porte, dans un mélange d’enthousiasme et d’anxiété. Tout semble par ailleurs très réaliste : pas de corps idéalisés chez Rembrandt, mais un Adam et Ève (1638) de chair et de sang.
Rembrandt Adame et EveSoulignons que ces gravures sont des originaux du 17e siècle : la plupart des épreuves ont été réalisées par Rembrandt lui-même ou dans son atelier. Dans ses peintures, de larges parties étaient souvent réalisées par des élèves. Dans ses gravures par contre, ce qui est de de sa main ou non laisse peu de doute : une plaque de gravure est si petite que seul le maître a pu y travailler.
Rembrandt vue d'Amsterdam 1640
La collection privée Jaap Mulders
Les gravures proviennent toutes de la collection privée du Néerlandais Jaap Mulders. Cet entrepreneur et ancien directeur du Ballet national des Pays-Bas collectionne depuis plus de 15 ans des gravures originales de Rembrandt. Il en possède près de 150, la moitié des 290 gravures de l’artiste.
J’ai eu l’occasion de le remercier pour le bonheur immense et le plaisir qu’il nous fait partager
Jaap Mulders
Application interactive
L’utilisation d’une tablette du visiteur est comprise dans la visite. Une application spécialement conçue pour l’occasion incite le public à examiner les gravures de près et à apprécier la complexité des techniques utilisées.
Rembrandt, eaux fortes, Bozar
Le visiteur reçoit des renseignements sur chacune des oeuvres. En scannant la gravure, il obtient des informations supplémentaires sur le contexte de l’oeuvre, une vidéo avec une brève présentation par le collectionneur Jaap Mulders, des images en haute résolution permettant d’étudier la gravure dans le moindre détail.
L’application permet également d’aborder de manière ludique la technique de la gravure. Pour les plus jeunes visiteurs (et leurs familles), « Trouve les différences » et « Que sais-tu de Rembrandt ? » sont proposés. Avec ces jeux, les visiteurs apprennent de manière ludique à distinguer une gravure originale d’une fausse.
INFORMATIONS PRATIQUES
Rembrandt en noir & blanc
26.02 > 29.05.2016
BOZAR Palais des Beaux-Arts,
Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles
Ouvert: De mardi à dimanche: 10h > 18h (jeudi: 10h > 21h)
Fermé: Lundi
Tickets: € 10-8 (BOZAR-friends)
L’utilisation d’une tablette du visiteur est comprise dans la visite.
Combitickets:
Rembrandt + Theo van Doesburg : € 12-10 (BOZAR-friends)
BOZAR INFO& TICKETS
www.bozar.be – info@bozar.be – 0032 2 507 82 00

Métamorphoses, fondation Fernet Branca

à la Fondation Fernet Branca jusqu’au 27 mars 2016

Frédérique Lucien et Véronique Arnold

Si la vue de torses nus masculins des Muses de Didier Paquignon, dans l’âge mûr vous interpelle, voire vous renvoie à votre propre déclin, la bonne solution est de vous limiter
au rez-de-chaussée du musée. (encore que vous auriez tort !)
L’approche féminine du dessin du corps donne une résonance particulière plus tendre et vient en contrepoint de l’exposition joyeuse des corps d’hommes semi-vêtus de Didier Paquignon, au premier étage.
Pierre Jean Sugier y a réuni 3 artistes dont la créativité avec des techniques anciennes,
prennent des chemins vers des formes rayonnantes, par le dessin, la broderie, l’aquarelle.
Métamorphoses est la glorification du corps, par ses fragments, ses traces, son langage,
dans l’espace temps, son évocation.
C’est la rencontre de trois artistes femmes, chacune dans la spécificité de son art.
Pierre Jean Sugier
L’idée de Pierre Jean Sugier, directeur du centre d’art Fernet Branca, était de traiter du dessin, en réunissant 3 artistes, tout en insistant
sur le fait qu’elles sont artistes, indépendamment de la question sexuée. L’exposition
montre du dessin dans différents médium, collages, découpage, crayon, aquarelle, fusain
peinture, tissus, bois, broderie, avec des références au végétal, à l’animal.
Fréderique Lucien
Le titre « Métamorphoses » illustre l’importance du dessin pour ces trois artistes.
L’examen attentif de leur vision sur la nature et le corps, révèle une chimérique abstraction, n’apparaissant que par la grâce du dessin.
Au travers des corps et des plantes découpées de Frédérique Lucien, nos sens se transforment, et laissent surgir l’illusion d’un regard déformé sur la réalité. Nous sommes ici dans la matière même, celle qui aspire à laisser se confondre le sujet et sa perception. On accède ici à ces transformations, transportés par une « véritable poésie des lignes ».
Frédérique LucienChez Gabriele Chiari, le dessin est résolument le couronnement d’une recherche d’absolu. La forme émerge du souvenir, se répandant dans la couleur, prenant corps dans le papier, par le format et au sein de l’espace. L’âme devient ici matière, on perçoit la main qui trace le trait, l’énergie du geste qui construit la pensée. L’aquarelle devient alors matière organique faite de mille et une cellules distinctes. Elle se fonde dans une entité, et semble se réaliser sous nos yeux comme une alchimie corporelle et physiologique
Gabriel Chiari
La pratique de l’aquarelle de Gabrielle Chiari, est à la manière de Pénélope, déterminée à avancer le jour, pour mieux défaire la nuit et recommencer le lendemain. La contemplation de paysages floraux est une source indirecte pour elle, ainsi que l’usage dans sa pratique de vaporisateurs, d’arrosoir, de tuyaux en tous genres.
Gabriel Chiari
.Véronique Arnold, quant à elle, enrichit son œuvre par la construction d’installations reliant entre eux objets, contenus conceptuels, poésies, dessins…
Nous entrons ici dans un univers linguistique et charnel, d’où émerge le dessin appliqué sur des papiers uniques et rares, ou à même des broderies précieuses, symboles de la protection d’un corps absent, et pourtant si présent.
Veronique Arnold
 
Véronique Arnold
Le travail de Frédérique Lucien peut-être considéré comme la colonne vertébrale de l’exposition, les aquarelles de Gabrielle Chiari dans le geste, et les traces dans les broderies de Véronique Arnold, s’unissent et interrogent l’intime du corps, on a déjà vu son travail délicat érudit et poétique, évoquant le mythe du potier Dibutade, et de sa fille dans l’exposition « Dessins d’ombres » au musée des beaux Arts de Mulhouse
Véronique Arnold
Pierre Jean Sugier souhaitait passer de l’abstraction à la figuration, moyennant ce lien.
Très vite le travail présenté dépasse la simple utilisation de technique et vient déborder sur
la sculpture, la céramique et l’installation.
Le geste de l’artiste portant son regard sur le monde, son observation, le souvenir, la forme, la définition du dessin.
En réunissant ces 3 artistes, c’est une façon d’ouvrir le regard, de permettre le dialogue entre elles, d’enrichir le regard.
Frédérique Lucien
Ouverture :
Du mercredi au dimanche 13h-18h
de plus amples détails sur Bâle en français
Découverte de l’exposition «Métamorphoses» à la Fondation Fernet Branca de Saint Louis grâce à une visite guidée en compagnie de son directeur Pierre-Jean Sugier. Fondation Fernet Branca
68300 Saint-Louis
Office de Tourisme du Pays de Saint-Louis Huningue
Renseignements :
03 89 70 04 49
Horaires : Dimanche 20 Mars 2016 à 9h45
Tarifs : 20€ sur réservation
Attention, places limitées, inscription obligatoire à l’Office de tourisme du Pays de Saint-Louis.

Jean Dubuffet – Métamorphoses du paysage

Tout est paysage !
La Fondation Beyeler ouvre l’année 2016 sur la première rétrospective du XXIème siècle consacrée en Suisse à l’oeuvre polymorphe, pleine d’imagination et débordante de couleurs de Jean Dubuffet. L’exposition

Jean Dubuffet Mêle moments, 1976 Acryle sur papier entoilé, 248,9 x 360,7 cm Collection privée, Courtesy Pace Gallery © 2015, ProLitteris, Zurich Photo: courtesy Pace Gallery
Jean Dubuffet
Mêle moments, 1976
Acryle sur papier entoilé, 248,9 x 360,7 cm
Collection privée, Courtesy Pace Gallery
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: courtesy Pace Gallery

« Jean Dubuffet – Métamorphoses du paysage »
(vidéo du vernissage)
se tient jusqu’au 8 mai 2016 et présente une centaine d’oeuvres du peintre et sculpteur français, véritable maître de l’expérimentation, qui a donné de nouvelles impulsions à la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle. Parmi les travaux exposés, on pourra voir la spectaculaire oeuvre d’art total Coucou Bazar, une installation spatiale avec des costumes partiellement animés.
Jean Dubuffet  Fumeur au mur, 1945  Huile sur toile, 115.6 x 89 cm  Julie and Edward J. Minskoff  © 2015, ProLitteris, Zurich
Jean Dubuffet
Fumeur au mur, 1945
Huile sur toile, 115.6 x 89 cm
Julie and Edward J. Minskoff
© 2015, ProLitteris, Zurich

Jean Dubuffet (1901–1985) fait partie des artistes qui ont profondément marqué la seconde moitié du XXe siècle. Stimulé par les travaux d’artistes en marge du circuit culturel, Dubuffet a réussi à s’affranchir des traditions et à réinventer l’art. L’influence de Dubuffet se fait encore sentir dans l’art contemporain et le Street Art, par exemple dans les travaux de David Hockney, Jean-Michel Basquiat et Keith Haring.
Jean Dubuffet  Vache la belle fessue, 1954  Huile sur toile, 97 x 130 cm  Collection Samuel et Ronnie Heyman – Palm Beach, FL  © 2015, ProLitteris, Zurich
Jean Dubuffet
Vache la belle fessue, 1954
Huile sur toile, 97 x 130 cm
Collection Samuel et Ronnie Heyman – Palm Beach, FL
© 2015, ProLitteris, Zurich

Dans la première grande rétrospective montée en Suisse au XXIe siècle, la Fondation Beyeler présente à travers une centaine d’oeuvres la création riche en facettes et très diversifiée de Jean Dubuffet. Cette exposition prend pour point de départ sa représentation fascinante du paysage, susceptible de se transformer également en corps, en visage et en objet. Dans ses oeuvres, l’artiste avide d’expériences a utilisé des techniques inédites et des matériaux nouveaux, tels que le sable, les ailes de papillons, les éponges et le mâchefer, créant ainsi un univers pictural tout à fait singulier et d’une grande originalité.
Jean Dubuffet  Le viandot, 1954  Mâchefer, 36,5 x 16 x 9 cm Moderna Museet, Stockholm, legs 1989 Gerard Bonnier  © 2015, ProLitteris, Zurich  Photo: Moderna Museet, Stockholm / Albin Dahlström
Jean Dubuffet
Le viandot, 1954
Mâchefer, 36,5 x 16 x 9 cm
Moderna Museet, Stockholm, legs 1989 Gerard Bonnier
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: Moderna Museet, Stockholm / Albin Dahlström

Parallèlement à des peintures et des sculptures issues de toutes les phases de création majeures de l’artiste, cette exposition présente la spectaculaire oeuvre totale de Dubuffet intitulée Coucou Bazar, associant peinture, sculpture, théâtre, danse et musique.
Jean Dubuffet  Coucou Bazar, 1972-1973  Vue d'installation Collection Fondation Dubuffet, Paris  © 2015, ProLitteris, Zurich  Photo: Les Arts Décoratifs, Paris/Luc Boegly
Jean Dubuffet
Coucou Bazar, 1972-1973
Vue d’installation Collection Fondation Dubuffet, Paris
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: Les Arts Décoratifs, Paris/Luc Boegly

Cette exposition montre des oeuvres issues d’importants musées internationaux et de grandes collections particulières. Elle a été généreusement soutenue par la Fondation Dubuffet de Paris. Entre autres les prêteurs sont : le MoMA et le Guggenheim à New York; le Centre Pompidou, la Fondation Louis Vuitton et le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris à Paris; la National Gallery, le Hirshhorn Museum and Sculpture Gardens à Washington; le Detroit Institute of Arts; le Moderna Museet de Stockholm; le Museum Ludwig de Cologne; la Staatliche Kunsthalle Karlsruhe; le Kunsthaus Zürich et bien d’autres encore.
Jean Dubuffet  J'habite un riant pays, 1956  Huile sur toile (assemblage), 146 x 96 cm Collection of Charlotte and Herbert S. Wagner III  © 2015, ProLitteris, Zurich Photo: © Acquavella Modern Art
Jean Dubuffet
J’habite un riant pays, 1956
Huile sur toile (assemblage), 146 x 96 cm
Collection of Charlotte and Herbert S. Wagner III
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: © Acquavella Modern Art

En 1942, à 41 ans, Jean Dubuffet renonce à son métier de négociant en vins pour pouvoir se consacrer entièrement à l’art. Dans sa recherche d’un art nouveau et authentique affranchi des normes culturelles et des conventions esthétiques, il crée des tableaux qui sont d’abord fortement influencés par le langage formel et le mode narratif des dessins d’enfants. La représentation de personnages aux couleurs intenses de 1943 intitulée Gardes du corps et appartenant au premier ensemble d’oeuvres de Dubuffet, Marionnettes de la ville et de la campagne, marque un véritable tournant dans sa création.
Jean Dubuffet  Gardes du corps, 1943  Huile sur toile, 116 x 89 cm  Private Collection, courtesy Saint Honoré Art Consulting, Paris and Blondeau & Cie, Geneva  © 2015, ProLitteris, Zurich Photo: Saint Honoré Art Consulting, Paris and Blondeau & Cie, Geneva
Jean Dubuffet
Gardes du corps, 1943
Huile sur toile, 116 x 89 cm
Private Collection, courtesy Saint Honoré Art Consulting, Paris and Blondeau & Cie, Geneva
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: Saint Honoré Art Consulting, Paris and Blondeau & Cie, Geneva

Dès le tout début de son activité artistique, Dubuffet traite le thème du paysage avec une grande originalité : faisant porter l’éclairage sur une sorte d’extrait, de fragment de (sous-)sol ou de terrain recouvert de végétation, il préfigure ce qui sera un motif central de son oeuvre. Une sorte de trame hachurée subdivise les vastes surfaces en plusieurs niveaux, dans lesquelles on peut voir des parcelles, des chemins ou des rues, mais aussi des strates géologiques s’enfonçant dans la profondeur de la terre.
Dans Bocal à vache par exemple, une vache blanche occupe le centre d’un champ vert, lui-même contenu dans une sorte de récipient qui a pour ainsi dire absorbé l’animal ; la vache n’est plus sur le champ, mais plutôt dans ou sous le champ.
Jean Dubuffet Bocal à vache, 1943  Huile sur toile, 92 x 65 cm  Collection privée  © 2015, ProLitteris, Zurich  Photo: P. Schälchli, Zurich
Jean Dubuffet
Bocal à vache, 1943
Huile sur toile, 92 x 65 cm
Collection privée
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: P. Schälchli, Zurich

Dans Desnudus de 1945, ce sont des champs et des chemins que le corps humain a incorporés, intégrant un paysage dans la forme masculine nue. Le corps devient paysage, le paysage devient corps.
Chose remarquable, l’interaction entre enveloppe extérieure et vie intérieure apparaît également dans les premiers paysages urbains de Dubuffet, où des façades de maisons avec leurs ouvertures de fenêtres et de portes occupent une place centrale. Par ce regard frontal sur les immeubles aux étages superposés, Dubuffet révèle également au spectateur la vie intérieure géologique d’un paysage urbain imaginaire. L’étroite relation entre sol et mur allait encore l’occuper dans des ensembles d’oeuvres plus
tardifs.
Jean Dubuffet  Façades d'immeubles, 1946  Huile sur toile, 151 x 202 cm  National Gallery of Art, Washington, The Stephen Hahn Family Collection, 1995.30.3  © 2015, ProLitteris, Zurich
Jean Dubuffet
Façades d’immeubles, 1946
Huile sur toile, 151 x 202 cm
National Gallery of Art, Washington, The Stephen Hahn Family Collection, 1995.30.3
© 2015, ProLitteris, Zurich

L’exposition « Jean Dubuffet – Métamorphoses du paysage » a été soutenue par :
Dr. Christoph M. und Sibylla M. Müller
Commissaire de l’exposition Raphaël Bouvier (vidéo)
Images courtoisie de la Fondation Beyeler

Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
Performances (vidéo)
tous les mercredis à 15h00 et 17h00
tous les dimanches à 14h00 et 16h00
Visite guidée publique en français
28 février Dimanche  15.00 – 16.00:
Conférence :
3 mars 18.30: conférence de  Sophie Webel directrice de la Fondation Dubuffet Paris
Manifestation comprise dans le prix d’entrée du musée.

Catalogue  en allemand ou en anglais Jean Dubuffet
Metamorphosen der Landschaft
en vente à la boutique
Livres en français
je remercie les éditeurs pour leurs envois 😮 


Jean Dubuffet & Marcel Moreau
De l’art Brut aux Beaux-Arts convulsifs
en vente à l’Atelier de l’art contemporain
édités par François-Marie Deyrolle
La Folie de l’Art Brut
Editions Séguier, rédigé par Roxana Azimi
Docteur en histoire (Ecole des hautes études en sciences sociales),
Roxana Azimi est journaliste spécialisée en art contemporain
Quelques podcasts et vidéos
Jean Gibault Président de la fondation Dubuffet (video)
France Culture la Dispute
Jean Dubuffet. Entretien avec Delphine Renard  (vidéo)
 

Art Karlsruhe 2016

L’édition 2016 du salon art KARLSRUHE vient d’ouvrir ses portes
Ce sont 218 galeries qui occupent les 35 000 m2 environs,
dont 31 galeries supplémentaires , de nouveaux visages dans les
4 halls d’exposition.
Du 18 au 21 Février c’est l’art en 3 D, à la « Messe », un dialogue entre
peintures, photos et sculptures.
C’est la 13e édition, regroupant 13 pays et tout ceci à l’initiative
depuis 2003, du commissaire Ewald Karl Schrade

Ewald Karl Schrade
Ewald Karl Schrade

C’est un « paysage artistique » clairement structuré, à l’architecture expressive, qui voit le jour, ceci afin de favoriser la confrontation intensive avec les œuvres d’art et leur plus forte perception, tout en invitant à l’achat plaisir en toute détente.
Beaucoup One-Artist-Shows, généreux espaces d’art sculptural et de nombreuses oasis de repos  procurent un meilleur aperçu pour flâner agréablement dans les halls. Visiteurs et collectionneurs savourent le plaisir de partir à la découverte. Les organisateurs
Compte sur à peu près 50 000 visiteurs
Les créations plastiques déjà établies sont délibérément mises en balance avec des expériences artistiques récentes. C’est ce qui fait la séduction particulière du salon.
vue d'art Karlsruhe
La structure thématique des halls apporte aussi une plus grande clarté.
Dans le hall 1, vous trouverez essentiellement les éditions originales et la photographie,
les halls 2 ( Classique moderne (après 1945) + Art contemporain)
et 3 étant entièrement consacrés à la peinture et aux sculptures ( L’art moderne classique (avant 1945) » + Art contemporain )
.
Pour mieux l’apprécier, la «Contemporary art 21» est regroupées dans un hall qui leur est réservé:
le hall 4 (dm Arena).

Parmi les moments les plus attendus de l’édition 2016, l’exposition exceptionnelle de la fondation messmer (kunsthalle messmer, RIEGEL AM KAISERSTUHL), présente les oeuvres d’André Evard, un des peintres les plus importants de l’art moderne suisse (« André Evard – Pionnier de l’art concret et constructif », dm-arena).
Kirchner
Tout comme l’exposition exceptionnelle du Musée Kirchner de Davos, qui montre des peintures et des gravures du peintre et graphiste Ernst Ludwig Kirchner mais met l’accent également sur les créations photographiques de l’artiste peu connues aujourd’hui et jamais exposées par le passé (« Le peintre en photographe », hall 1).
J’ai retenu celle-là, un dessin et la photo ci-dessus, où Kirchner pratique le nudisme entre amis.
Le baiser de Kirschner
 
la Galerie van der Koelen, Jens J. Meyer et son installation/sculpture
Jens. J. Meyer
Jens. J. Meyer

Radial Art Contemporain, Frédéric Croiser, avec Ewerdt Hilgemann et sa sculpture momumentale
fait partie de la section One-Artit-Show
Radial Hilgemann
Autre strasbourgeois et ses artistes baroques
Ritsch-Fisch galerie
Ritsch-Fish
L’Estampe de Strasbourg, ses aquatintes et peintures, gravures, dessins
galerie l'estampe
Les Editions Remy Bucciali de Colmar
ici une oeuvre de Michel Cornu présentée par Rémy Bucciali
Bucciali - Cornuun coup de coeur pour Yann Faisant et Opus Magnum, horticulteur, alchimiste, artiste
séduit avec sa pomme  bronze et or, appuyée sur la théorie du nombre d’or, garnie d’une  feuille de Gingko Biloba aux propriétés de résistance (Fukushima)
présentée par la galerie Laurence Guerrieri,
Yann FaisantA la galerie Valentien, de Stuttgart quelques belles signatures où tout un mur
extérieur est consacrée à Anne-Sophie Tschiegg
Tschiegg Anne-Sophie
anOTHER art gallery ltd.
un anglais Paul Critchley a peint des trompe l’oeil
vous pouvez vous promener à travers sa maison tout en achetant ses peintures
Paul Critchley
Il faut bénéficier d’une santé solide pour arpenter tous les 4 Halls de  12 500 m² chacun, sans colonnes, de plain-pied, avec éclairage naturel, climatisés, avec des coins pause
pour des drinck et des  en-cas.

"L’arbre qui cache la forêt…" au musée Frieder Burda

La Collection Frieder Burda compte de nombreuses œuvres où figurent des arbres, ou qui ont pour sujet la forêt.
Musée Frieder Burda
Sa situation au cœur d’un parc, dans la Lichtentaler Allee, son architecture emblématique qui réserve un rôle à la nature environnante dans toutes les expositions, font du Musée Frieder Burda un lieu pratiquement prédestiné à montrer des œuvres abordant ce thème.
Il est intéressant d’observer la diversité des approches de ce sujet par les différents artistes et la manière tout à fait individuelle dont chacun d’eux s’exprime sur la toile.
L’arbre a de tout temps été un sujet chargé d’un fort poids symbolique, il fascine l’homme et invite tous les artistes, que ce soit dans la poésie, la musique ou les arts plastiques, à s’intéresser à lui.
Dans les arts plastiques, le travail que Piet Mondrian a consacré pendant des décennies au thème de l’arbre permet de suivre l’évolution de l’impressionnisme à l’abstraction. La nature de l’arbre, sa verticalité, ses ramifications horizontales conduisent comme sous le coup d’une logique irréfutable aux célèbres grilles modulaires du peintre néerlandais.
Joseph Beuys agit lui différemment. En 1982, il plante 7000 chênes dans l’espace urbain de Kassel lors de la documenta 7, afin que cette intervention écologique et artistique modifie durablement le milieu urbain.
En 1998, Christo et Jeanne-Claude réalisent le projet « Wrapped Trees » et enveloppent pour plusieurs semaines 178 arbres à proximité directe de la Fondation Beyeler. Le regard est ainsi comme arrêté, ce qui accorde alors aux arbres une attention jusqu’ici inégalée.
christo_wrapped-trees-1998-1_l
Les œuvres ayant pour sujet l’arbre qui ont été choisies ici dans la
Collection Frieder Burda permettent elles aussi d’identifier des approches et intentions tout à fait distinctes selon les artistes.
Dans la série de Gerhard Richter réalisée en 1991, comme chez Piet Mondrian, on peut suivre le passage de la représentation figurative au croquis coloré purement abstrait. Il est intéressant de constater, si l’on suit le numérotage du catalogue raisonné, que les travaux intitulés « croquis » ont contrairement à ce que l’on pourrait supposer, été réalisés après le seul tableau figuratif de la série « Bühler Höhe ».
Gerhard Richter Bühler Höhe
« Tree of Life » de Sigmar Polke figure avec l’ironie qui caractérise cet artiste la fusion symbolique de l’homme et de l’arbre. L’Homme sous forme d’Arbre. Imperturbable, enraciné. La cime de l’arbre est une face (lunaire) humaine, le cycle de la vie n’est pas encore achevé : il s’agit bien d’un arbre de vie.

Sigmar Polke Tree of life
Sigmar Polke Tree of life

Chez Baselitz, la forêt, décor typiquement allemand, s’alourdit d’une dimension historique.
« Der Wald auf dem Kopf » (La forêt sur la tête) fut en 1969 son premier tableau en motif inversé, et à une époque où l’on voulait prendre ses distances avec la génération précédente et son pesant passé politique, la « forêt germanique » était associée à la propagande nazie. Dans les tableaux de Baselitz faisant partie de la
Collection Frieder Burda, le groupe de frênes « Eschenbusch II » barre le chemin, tandis que les fourrés de « o.T. (Wald) » restent infranchissables. Le renversement du motif ajoute à l’incertitude quant au but poursuivi. C’est ainsi que Baselitz cherchait sa voie entre l’abstraction et le figuratif.
Baselitz
Les œuvres de
Sabine Dehnel
Sabine Dehnel

, Axel Hütte et Susanne Kühn sont un exemple de la conception peut-être typiquement allemande de la forêt romantique et idéalisée. La vue d’une forêt entière (de conte de fées) éveille immédiatement chez le spectateur des associations et des souvenirs différents de celle d’un arbre unique.
Axel Hütte
Axel Hütte

Ce n’est pas la représentation lourde de symboles d’un arbre en particulier qui est ici mise en avant, mais bien plus une atmosphère particulière. On entend le craquement des branches, l’odeur de la mousse flotte dans l’air… mais peut-être finit-on par ne plus voir la forêt à force d’arbres?
photos courtoisie musée Frieder Burda

Picasso.mania

Jusqu’au 29 février 2016 Picasso.mania est organisée au  Grand Palais Galeries nationales (entrée square Jean Perrin)
« Vous continuerez longtemps à peindre ?
– Oui, parce que pour moi, c’est une manie. »
interview à Marseille, 11 mai 1959, citée dans Picasso, Propos sur l’art, Gallimard
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La vingtaine d’expositions (monographiques ou collectives) qui, depuis 1973 se sont attachées à l’étude de la postérité de l’oeuvre de Pablo Picasso témoignent de son impact sur la création contemporaine.
A la fois chronologique et thématique, le parcours de l’exposition du Grand Palais retrace les moments de la réception critique et artistique de l’oeuvre de Picasso, les étapes de la formation du mythe associé à son nom.
Des natures mortes cubistes aux Mousquetaires des expositions d’Avignon de 1970 et 1973, le parcours de l’exposition est ponctué d’oeuvres de Picasso, issues des collections du Musée national Picasso-Paris, du Musée National d’art Moderne, ainsi que des collections de la famille de l’artiste. Leur présentation s’inspire des accrochages réalisés par l’artiste dans ses ateliers, et des expositions qu’il a lui-même supervisées
vue_expo_picasso_mania_3
(Galerie Georges Petit à Paris en 1932, Palais des Papes à Avignon en 1970 et 1973).
Aux grandes phases stylistiques (cubisme, oeuvre tardif…), aux oeuvres emblématiques de Pablo Picasso
(Les Demoiselles d’Avignon, Guernica) répondent des créations contemporaines présentées dans des salles monographiques (David Hockney, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Martin Kippenberger…) ou thématiques,
regroupant des oeuvres mêlant techniques et supports les plus variés (vidéos, peintures, sculptures, arts graphiques, films, photographies, installations…).
Les montages Polaroïd, les images vidéos multi-écrans de David Hockney font écho au cubisme de Picasso, à son exploration d’un espace polyfocal. Au début des années 60, les artistes Pop, de part et d’autre de l’Atlantique (Lichtenstein, Errό…) s’emparent des portraits des années 30 par lesquels s’est fixée l’image archétypale de la peinture de Picasso. L’Ombre (1954) est à l’origine de la série de quatre tableaux
qu’entreprend Jasper Johns en 1985 (Les Quatre saisons rassemblées, sont présentées dans l’exposition).
Jasper Jhons
Témoignant de l’impact de l’image publique de Picasso sur l’imaginaire des artistes du XXe siècle, à deux reprises, en 1988 et en 1995, Martin Kippenberger interprète les portraits photographiques de Picasso et de Jacqueline réalisés par David Douglas Duncan.
Les variations, inspirées par Les Demoiselles d’Avignon et par Guernica, démontrent la place occupée par ces peintures dans l’histoire de l’art moderne et, au-delà, dans l’imaginaire collectif (ces deux oeuvres ne sont pas présentées dans l’exposition compte tenu de leur déplacement impossible).
Copie demoiselles d'Avignon
Acte de naissance du modernisme pictural, Les Demoiselles d’Avignon ont fait l’objet de variations, (par Faith Ringgold, Robert Colescott…), qui commentent la dimension ethnocentrée, masculine, de cette modernité dont l’oeuvre est devenu l’emblème.
D’une lecture historique de Guernica par Emir Kusturica à la révélation du rôle symbolique joué par sa transposition en tapisserie ornant les murs du conseil de sécurité des Nations Unies (Goshka Macuga, The Nature of the Beast, 2009), de l’utilisation du tableau de Picasso dans la lutte des artistes américains
opposés à la guerre du Vietnam aux manifestations de rue qui en brandissent l’image, une salle montre comment Guernica s’est muée en icône sociale et politique universelle.
Pour une exposition à la Whitechapel Gallery en 2009, intitulée The Nature of the Beast, Goshka Macuga a intégré une tapisserie de 1955, reproduction à échelle 1/1 de la peinture de Picasso contre la guerre, Guernica réalisée en 1939. Cette tapisserie avait été commandé par Nelson Rockefeller puis déposée aux Nations Unies en 1955, juste au dehors du Conseil de Sécurité au Siège de l’Organisation des Nations Unies. En 2003, elle est couverte d’un voile bleu télévisuel, lors du discours de Colin Powell sur les armes de destruction massive conduisant à la guerre en Irak. Pendant l’année que dura l’installation, Goshka Macuga a invité des associations à organiser réunions et discussions autour d’une table circulaire placée devant la tapisserie. La seule condition était qu’ils fournissent de la documentation sur leur sujet, de sorte que la collection d’archive de la Whitechapel croît de façon exponentielle
(Goshka Macuga, The Nature of the Beast, 2009
A la faveur d’expositions qui l’ont réinscrit au coeur de la création contemporaine (A New Spirit in Painting, Royal Academy of Arts, 1981) ou qui en ont éclairé le sens (Das Spätwerk. Themen :1964-1972, Bâle, 1981 ;
The Last Years, Guggenheim Museum, 1984), les oeuvres des dernières années de Picasso sont redevenues sources d’inspiration. Son éclectisme stylistique, son
« cannibalisme » des maîtres anciens, la libre facture des peintures tardives ont inspiré la génération d’artistes révélée au début des années 80 (Georg Baselitz, Jean-Michel Basquiat, George Condo, Julian Schnabel, Vincent Corpet…).
L’installation vidéo de Rineke Dijkstra, I see a Woman Crying (Weeping Woman, 2009-2010) illustre la présence de l’oeuvre de Picasso dans l’imaginaire actuel, dans ses expressions les plus variées, du cinéma aux images numériques, de la vidéo à la bande dessinée.
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commissaire général: Didier Ottinger, conservateur général du Patrimoine, directeur adjoint du Musée national d’Art moderne – Centre Pompidou
commissaires: Diana Widmaier-Picasso, historienne de l’art
Emilie Bouvard, conservatrice du Patrimoine au Musée national Picasso-Paris
scénographie : agence bGc studio, Giovana Comana et Iva Berthon Gajsak
ouverture : Lundi, jeudi et dimanche de 10h à 20h.
Nocturne le mercredi, vendredi et samedi de 10h à
22h. Fermé le mardi.
 
 

Jérémie Gindre, Camp Catalogue

Sur une proposition de Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle de Mulhouse, vous pouvez aller à la découverte de Camp Catalogue imaginé par Jérémie Gindre, jusqu’au 8 mai 2016.
Jérémie Geindre
Jérémie Gindre (*1978) est un artiste et écrivain suisse, vivant à Genève.
Il a publié à ce jour une douzaine d’ouvrages de formes variées — roman, nouvelles, essai, journal, bande-dessinée, roman photos — et réalisé de nombreuses expositions réunissant dessins, sculptures et textes. Ses oeuvres, fortement marquées par son intérêt pour la géographie et l’histoire, s’appuient en particulier sur des questions de géologie, d’archéologie, d’art conceptuel, de neurosciences, d’apiculture ou de tourisme.
Ses oeuvres ont été présentées notamment au Kunsthaus Baselland, au Kunstmuseum Thun, au Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, à la Kunsthalle Fri-Art de Fribourg ainsi qu’au Centre d’art contemporain La Criée de Rennes. Il est représenté par la
galerie Chert de Berlin.
Ses publications ont été éditées chez Fink, Boabooks, Rollo Press et Motto. Son dernier recueil de nouvelles «On a eu du mal» est paru en 2013 aux Éditions de l’Olivier.
Jérémie Geindre
Mon premier est un camp, le lieu qui renvoie à une installation ponctuelle, mais très organisée, dans des zones naturelles parfois dédiées, d’autres fois improvisées. Le camp est généralement la base, le lieu où l’on se retrouve, le point de départ d’une aventure ou d’une excursion.
Mon second est un catalogue, conçu comme un inventaire de ce que l’on peut découvrir, sur le camp ou aux alentours. Le catalogue est une énumération poétique mais néanmoins précise de certaines géographies, de genres animaliers ou de variétés comportementales.
Mon tout est Camp Catalogue, une exposition de Jérémie Gindre qui se présente comme le décor d’innombrables histoires écrites ou à écrire. Après s’être établi à La Criée de Rennes pour une première étape estivale, et avant de partir au Kiosk à Gand, le camp se déploiera en hiver à Mulhouse et trouvera dans cette nouvelle saison ses propres
variations.
Jérémie Gindre
C’est souvent au cours de ses lectures que naissent les projets
d’oeuvres de Jérémie Gindre. Les tableaux textes permettent de resserrer le lien intime qu’il entretient entre les textes et les formes.
Chacun des tableaux entre en résonance avec l’exposition, ses
sujets, son ambiance, et parfois plus précisément avec une oeuvre ou une série. Les textes peints sont des réécritures, adaptées plus ou moins fidèlement du récit
original, pour à la fois suggérer un contexte et évoquer une histoire plus large.
Jérémie Gindre
Jérémie Geindre a tracé une ligne continue sinueuse, comme pour délimiter le paysage
à travers toute l’exposition. C’est ainsi que l’on est happé (!) par le bruissement de la fontaine dès l’entrée de l’exposition où s’affichent des dessins à l’encre, la rivière vue des rochers et les oiseaux classés en nuisibles/utiles/indifférents.
Jérémie Geindre Si vous partez sur la gauche deux planches indiquent la direction du parking et du panorama.
Petite pièce où est projeté le logo qui balise les sentiers des marcheurs suisses, nouveaux losanges jaunes, signes indiquant les itinéraires de randonnée de moyenne montagne en Suisse.
Ces losanges, dont il n’a sélectionné que ceux tracés sur pierre,
sont photographiés en tant que peintures rupestres actuelles.
Ils apparaissent alors comme la répétition presque hypnotique
d’un motif géométrique, une oeuvre anonyme et collective
dans un immense musée à ciel ouvert.
Jérémie Geindre
C’est ainsi que vous débouchez dans la prairie avec vue sur le pont en bois, le panneau
indicateur en bois, la série des dessins à l’encre de Chine, sur les thèmes choisis.
CARACTÈRE RÉGIONAL, 2006-2012
48 dessins
Stylo sur papier
C’est une petite encyclopédie du relief que Jérémie Gindre a
entrepris avec cette série dont il nous présente 48 études. Sont
retenues ici toutes les formes caractéristiques de paysages
offerts par la nature. Tantôt prélevés sur cartes ou manuels,
tantôt inspirés par un site particulier, ces dessins couvrent une
grande variété de modes cartographiques. Ce travail, constitué
sur plusieurs années, traduit aussi le besoin de dessiner pour
mieux comprendre.
Jérémie Gindre
C’est ainsi que tout devient familier dans ce parcours géo-bucolique
pierres, herbes, pommes de pins, parcours de ski, logos, coupes géologiques?
aires de repos, fontaine, oiseaux, banc.
Soudain, une ouverture triangulaire attire vers un lieu mystérieux teinté de vert, un sous bois, il faut se pencher pour y pénétrer.
Jérémie Gindre
Comme un cabinet de curiosités TOWN & COUNTRY, 2015
(Bois, ciment, résine, osier, crayon sur impression)
une série, composée de 5 objets et d’une illustration, compare les habitats
pour oiseaux conçus par l’homme à un véritable nid de troglodyte. Ici la
part de l’imaginaire humain déborde sur les objets et les place à la limite
de leur usage. Entre fonction et décoration, l’artiste ne se prononce pas et
donne à voir ce qu’il reste quand l’oiseau n’est pas là.
Jérémie Geindre
En regard de l’exposition
Camp Catalogue, 3 conférences
et une marche sont proposées.
Marathon de conférences
Vendredi 1.04  18:30 — 21:15
–  18:30, durée 45’ : Balisage et signalétique sur
les sentiers de randonnée, de Thierry Schlawick,
Président du Club Vosgien Mulhouse & Crêtes
– 19:45, durée 30’ : P comme pives,
de Jérémie Gindre
– 20:30, durée 30’ : Le milieu naturel introduit
en ville par le biais d’éléments phares,
de Bernard Stephan, Expert Arbre
Conseil® de l’ONF
En partenariat avec le Club Vosgien Mulhouse
& Crêtes et l’Office national des forêts
Petite restauration sur place
Entrée libre
Marche urbaine au sein de l’exposition
Samedi 2.04  14:30 — 17:30
Rdv-départ : 14:30
s
ur le parvis de La Fonderie
Marche urbaine le long des Berges de l’Ill et du Bois des
Philosophes, commentée par Bernard Stephan, expert
Arbre Conseil® de l’ONF et suivie par une lecture de
Jérémie Gindre au coeur de l’espace d’exposition.
En partenariat avec le Club Vosgien Mulhouse & Crêtes
et l’ONF
Goûter tiré du sac, café & thé offerts à l’arrivée

Ainsi que toutes les joyeusetés habituelles :
Conférences, week end art contemporain, kunst apéro
lectures poétiques, films
consultez le programme

Rendez-vous Famille
Dimanche 6.03 R 15:00
La Kunsthalle Mulhouse – Centre d’art contemporain
La Fonderie
16 rue de la Fonderie
68093 Mulhouse Cedex
tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Les samedis et dimanches de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Fermé les lundis, mardis, 25 et 27 mars et 8 mai 2016
Entrée libre
 
 

Anne-Sophie Tschiegg, "Assez flirté, baisser culotte"

Les éditions Chic Médias inaugurent avec Anne-Sophie Tschiegg, desseins, leur première collection érotico-suggestive.
La collection desseins laisse libre cours aux artistes : photographes, plasticiens ou illustrateurs en publiant leurs carnets. Une adresse au corps, à la nudité, à la sexualité voire à la pornographie.


Peintre depuis une trentaine d’années, Anne-Sophie Tschiegg travaille les associations de couleur comme on assemblerait un parfum. Du petit au grand format, du collage au dessin, les couleurs se répandent, se confondent, jusqu’à provoquer l’émotion première. Pour
Assez flirté, baisser culotte
, la plasticienne a réalisé
ses dessins sur iPad, ponctué les dessins de quelques textes, et convoqué quelques auteurs.
A commander sur Zut ! magazine – La Boutique

 Trois  autres possibilités :
– vous venez demain 12 février à 18h30 avec la foule de tous les copains qui se tiendront chaud
– vous venez tranquillement samedi 13/2 ou dimanche 14/2 de 14h à 19h et Frédéric Croiser vous accueillera
– vous venez samedi ou dimanche pour le 5 à 7 et je vous y embrasse.
(et la quatrième possibilité : vous venez au Séchoir à Mulhouse le 19/2 à partir de 18h30…)
Il y aura des dessins vrais, des tirages numérotés, des petites catins sur toile, le livre dédicacé et comme c’est chez le grand puriste de l’art abstrait il y aura aussi mes toiles les plus abstraites et les plus roses. Peu mais varié. Nous serons de bonne humeur et pimpants
Anne-Sophie Tschiegg

Radial art contemporain
11b, Quai Turckheim F 67000 Strasbourg
+33 950 71 08 34 +33 661 14 53 26
contact@radial-gallery.eu

 et

Le Séchoir Mulhouse
Galerie d’art ·
25 rue Josué Hofer
68200 Mulhouse
· 03 89 46 06 37

la belle équipe se déplace pour vous présenter notre petit livre caliente 
« assez flirté, baisser culotte ! »
Ça se passera ce vendredi 19 au Séchoir à partir de 18h30 dans le cadre de l’exposition AD LIBIDO qui rassemblera une quinzaine d’artistes..
Il y aura des tirages numérotés, des dessins, des bouquins, des copains et du vin. (Et même une effeuilleuse en cerise.)
Merci de faire suivre si vous connaissez quelques sacripants qui peuvent être intéressés, nous voulons que le plus grand nombre puisse profiter de ces splendeurs....
Je vous embrasse tous
Anne-sophie
à vendredi !
(et pour rappel, le livre peut AUSSI se commander ici

 C’est un joli petit livre polymorphe et joyeux, à ne pas mettre entre toutes les mains

Gerhard Richter. Birkenau

Le Musée Frieder Burda présente des œuvres abstraites de
Gerhard Richter.

(vidéo du vernissage en allemand) jusqu’au – 29 mai 2016 
Le point d’orgue de cette exposition est un travail majeur de l’artiste, une œuvre non figurative profondément poignante en quatre éléments intitulée « Birkenau » (WZ 937 1-4), qui a été réalisée en 2014. Gerhard Richter y fait référence à des photos qui furent prises en 1944 au camp de concentration de Birkenau par des membres du Sonderkommando juif (une des unités spéciales de déportés forcés de participer au processus d’extermination).
Gerhard Richter
Ces documents photographiques constituent le point de départ, la première couche du tableau, repris et retravaillé par le peintre en de nombreuses étapes ultérieures.
On trouve des photos des victimes de l’holocauste et de la terreur nazie à plusieurs reprises depuis le milieu des années 1960 dans l’ « Atlas » de Gerhard Richter, un recueil de photos, de coupures de journaux et de croquis rassemblés par l’artiste de 1962 jusqu’à aujourd’hui. Des panneaux correspondants provenant de l’ « Atlas » sont mis en perspective à Baden-Baden avec les travaux de grandes dimensions sur Birkenau.

Gerhard Richter Altlas 1966 Edition n° 169/2015
Gerhard Richter Altlas 1966 Edition n° 169/2015

Pour le seul hall d’entrée du Bundestag à Berlin, Richter a rassemblé un grand nombre de photos et a tenté de peindre des tableaux d’après ce matériel. Toutes les premières tentatives échouèrent cependant et c’est seulement dans les « tableaux de Birkenau » que l’artiste est parvenu pour la première fois à trouver une solution picturale. L’artiste est loin d’avoir mis un point final à son travail sur ce grand thème, comme le montre une autre adaptation des tableaux, transposés en photographies de même taille, ainsi que 93 détails photographiques tirés de l’œuvre.
 
Gerhard Richter, éxtrait  93  détails Birkenau 2015
Gerhard Richter, éxtrait 93 détails Birkenau 2015

Richter a eu recours à cette méthode d’observation de détails à plusieurs reprises. Un travail exposé, « Halifax », datant de 1978, permet de comprendre ce processus ; il y réinterprète 128 détails de son grand tableau en noir et blanc intitulé « Tableau abstrait » (titre antérieur « Halifax », WVZ 432-5) pour en faire la représentation d’une structure. Une série montrée également ici est particulièrement impressionnante :
« War Cut » est un travail sur les informations diffusées au début de la guerre en Irak. Gerhard Richter a associé 216 détails en couleur tirés de son « Tableau abstrait », 1987 (WVZ 648-2) à des textes qui avaient été publiés dans ce contexte par le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung les 20 et 21 mars 2003, les premiers jours de la guerre en Irak. Il a procédé ici de manière strictement formelle et a cependant établi avec ses tableaux non figuratifs des références étonnantes au contenu des textes.
Gerhard Richter, Birkenau 937 -1-2-3-4
Gerhard Richter, Birkenau 937 -1-2-3-4

Le point de départ de la stratégie picturale de Gerhard Richter, où la référence au modèle est toujours présente, même dans les travaux abstraits, est particulièrement évident lorsqu’on la replace dans le contexte d’œuvres réalisées par d’autres artistes connus. Ces derniers sont issus pour la plupart du milieu proche de la Galerie Konrad Fischer, avec laquelle Richter était en étroit contact dans les années 1960.
 Clifford Still
Clifford Still

On pourra voir des chefs d’œuvre abstraits de Carl Andre, Sol LeWitt, Blinky Palermo, Imi Knoebel ou Sigmar Polke. Mais Andy Warhol et les expressionnistes abstraits Clyfford Still, Adolph Gottlieb et Willem de Kooning témoignent eux aussi de la capacité des artistes contemporains à saisir l’indescriptible et représenter l’irreprésentable précisément à l’aide de l’abstraction.
Baden Baden expo RichterLeurs travaux, parmi lesquels les impressionnantes sculptures de Sol LeWitt et de Carl Andre, montrent les différentes approches des artistes et révèlent le fort potentiel dont dispose l’abstraction pour représenter la réalité ou refuser tout caractère réaliste. L’exposition se penche également sur le thème de la perception et des émotions que des formes et des couleurs – au-delà de la représentation d’objets réels- sont à elles seules en mesure de provoquer en nous.
Gerhard Richter Halifax 1978 128 fotos von einem bild
Gerhard Richter Halifax 1978
128 fotos von einem bild

Les nombreuses pièces exposées provenant de la Collection Frieder Burda sont complétées par des prêts d’œuvres prestigieuses issues de collections et musées internationaux ou appartenant à des particuliers.
C’est une exposition qui vous plonge dans la réflexion, tant sur le passé que sur l’actualité.
Commissaire de l’exposition le directeur du musée Frieder Burda, Helmut Friedel
 
Gerhard Richter d'après le livre de Georges Didi-Hubermann, "Bilder trotz Allem"
Gerhard Richter d’après le livre de Georges Didi-Hubermann, « Bilder trotz Allem »

 
Catalogue Helmut Friedel et Georges Didi-Huberman.
Il contient, entre autres, la lettre détaillée de Georges Didi-Huberman à Gerhard Richter « La peinture dans son moment aporétique » – souvenirs du philosophe à la visite de l’atelier de l’artiste.