C’est lors de la soirée d’inauguration du festival Horizonque l’artiste plasticien, Antoine Schmitt a présenté son travail. Avec tel patronyme, on peut penser que c’est un « régional », originaire de Strasbourg, il vit et travaille à Paris.
Il crée des oeuvres sous forme d’objets, d’installations et de situations pour traiter des processus du mouvement et en questionner les problématiques intrinsèques, de nature plastique, philosophique ou sociale. Héritier de l’art cinétique et de l’art cybernétique, nourri de science-fiction métaphysique, il interroge inlassablement les interactions dynamiques entre nature humaine et nature de la réalité.
À l’origine ingénieur programmeur en relations homme-machine et en intelligence artificielle, il place maintenant le programme, matériau artistique contemporain et unique par sa qualité active, au coeur de ses créations pour révéler et littéralement manipuler les forces à l’oeuvre. Avec une esthétique précise et minimale, il pose la question du mouvement, de ses causes et de ses formes.
Son exposition à La Filature présente sa dernière création, la série War qui met en place des tableaux génératifs infinis de situations de guerre. Ce sont de vraies guerres entre des armées inépuisables de pixels programmés pour se battre et se tuer les uns les autres.
Ce sont des carnages (de pixels), de grandes fresques guerrières abstraites, de grande violence, au pouvoir cathartique.
Au regard de cette récente création, sont présentées des pièces emblématiques de l’artiste, qui explore le champ de l’art programmé depuis plus de vingt ans
«Je considère le programme comme un matériau artistique neuf qui permet d’écrire de l’action, contrairement à tous les autres qui n’en font que des captations. On fabrique quelque chose qui agit ensuite. L’artiste manipule de l’action, le spectateur voit de l’action.» (Antoine Schmitt)
Chaque année la Fondation François Schneiderorganise le concours “Talents Contemporains” pour mettre en valeur sept artistes s’exprimant sur le thème de l’eau. Dédiée à la création contemporaine sur le thème de l’eau, la fondation a pour ambition de permettre chaque année à des artistes encore inconnus de révéler leur talent.
A travers le concours “Talents Contemporains”, François Schneider souhaite soutenir ces créateurs par l’acquisition de leurs oeuvres et leur mise en valeur au Centre d’Art Contemporain de la Fondation.
LAURÉATS DU CONCOURS 2014 « TALENTS CONTEMPORAINS »
Monsieur Renaud Auguste-Dormeuil pour son oeuvre, From here to Here,
Projet d’installation
Monsieur Benoît Billotte pour son oeuvre, Wind Drift, Dessin
Madame Gaëlle Callac pour son oeuvre, L’ABC de l’eau, Dessin
Madame Cécile Carrière pour son oeuvre, Barques, Dessin
Monsieur Jeremy Laffon pour son oeuvre Circuit fermé, Projet d’installation
Monsieur Gustavo Millon pour son oeuvre D/H, Photographie
A l’unanimité, le « Talent d’Eau 2014 » a été attribué à Madame
Elizaveta Konovalova pour sonoeuvre Altstadt, Installation
Altstadt signifie « vieille ville » en allemand.
L’installation est composée de briques de maisons disparues,
détruites au cours des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale.
Ces briques rejetées dans le fleuve l’Elbe ont été polies par les ressacs de l’eau et se transformant en galets.
L’installation Altstadt comprend ainsi ces galets de couleur rouge façonnés
par les années et le tumulte des eaux. Le rectangle placé au sol constitué
des galets placés du plus grand au plus petit s’affine progressivement et tend à disparaître.
L’eau qui a travaillé les pierres est ainsi l’idée sous-jacente de la transformation des éléments créés par l’Homme. Cette gradation de taille jusqu’au grain de sable
symbolise la disparition orchestrée par les mouvements de l’eau.
L’exposition des oeuvres des lauréats « Talents contemporains 2014 » sera présentée en fin d’année 2016 au Centre d’Art Contemporain de la Fondation. Objectifs du concours “Talents Contemporains”
• Inciter les artistes à s’approprier ce thème qui appartient à l’histoire de l’art depuis toujours.
• Les amener, par leur geste artistique, à réfléchir, à regarder, à analyser et critiquer, à détourner et utiliser l’eau, ses propriétés, ses symboles, ses outils, ses enjeux.
• Offrir aux artistes une visibilité auprès de tous les publics.
• Favoriser l’échange et leur mise en réseau avec les acteurs culturels. • Éveiller le public, notamment les plus jeunes, à l’art contemporain, et leur permettre, à travers le thème de l’eau, de ressentir et de mieux percevoir la diversité des regards.
Présentation du thème : l’eau
L’eau, essentielle à la vie et au développement de l’humanité, est multiple et singulière.
Elle est symboliquement un des quatre éléments naturels qui, avec l’air, le feu et la terre, composent l’univers.
Elle est au coeur des mythes et des religions. Á la fois signe et symbole, elle change de forme en permanence. L’eau est certes une ressource naturelle mais pour une grande partie de la planète, elle est le bien le plus rare.
Modalités du concours
Ce concours est ouvert aux candidats de toutes nationalités, de tous âges, et dans les six disciplines des arts plastiques suivantes : dessin, installation, peinture, photographie, sculpture et vidéo.
Dans les disciplines « installation » et « sculpture », les artistes ont la possibilité de présenter soit des oeuvres existantes soit des projets. Pour les quatre autres disciplines, seules des oeuvres existantes peuvent être présentées.
Chaque année, la Fondation François Schneider consacre pour le concours
“Talents Contemporains” une enveloppe globale maximale de 300 000 euros qui se décompose en deux parties :
Une enveloppe de 150 000 euros pour l’acquisition des oeuvres.
Parmi les candidats, seront choisis :
• d’une part les bénéficiaires des “Talents Contemporains”, 6 lauréats recevront chacun 20 000 euros
pour l’acquisition de leur oeuvre,
• et d’autre part une oeuvre, considérée par le Grand Jury International comme la plus prometteuse,
verra son créateur élu “Talent d’Eau” et recevra 30 000 euros pour l’acquisition de son oeuvre.
Une enveloppe de 150 000 euros pour la réalisation des oeuvres présentées sous forme de projets.
Pour les artistes qui présentent leurs oeuvres (installation ou sculpture) sous forme de projets, les dossiers devront comporter une estimation budgétaire des frais de réalisation (y compris frais d’acheminement et d’installation de l’oeuvre). Ces frais seront pris en charge par la Fondation dans la limite d’un budget global de 150 000 euros.
Le concours “Talents Contemporains” donne lieu à une exposition collective au Centre d’Art Contemporain et à une édition bilingue présentant les travaux des lauréats.
APPEL À CANDIDATURE “TALENTS CONTEMPORAINS 2015” L’appel à candidature du concours 2015 “Talents Contemporains” est ouvert du 4 avril 2015 au 15 décembre 2015 à minuit (heure locale). L’inscription ainsi que la constitution du dossier de candidature doit se faire via notre site internet :
www.fondationfrancoisschneider.org
Pour choisir les lauréats du concours 2014 “Talents Contemporains”, quatre Comités d’Experts ont sélectionné les oeuvres ou projets de 41 finalistes parmi les 744 artistes candidats, originaires de 63 pays répartis sur les 5 continents.
C’est le 29 mai, à l’issue d’une journée de délibération du Grand Jury International,
que, Jean-Noël Jeanneney, Président du Jury, a annoncé les 7 lauréats du concours2014 “Talents Contemporains”. Composition du Grand Jury International: Jean-Noël Jeanneney : Président du Grand Jury International Michel Grilli : Responsable des acquisitions d’art contemporain de la B.E.I. Daniel Lelong : Directeur de la Galerie Lelong (Paris, New York) Rosa Maria Malet : Directrice de la Fondation Joan Miró à Barcelone Fabrizio Plessi : Artiste, représente l’Italie à la 42e Biennale de Venise, 1986
Composition des Comités d’Experts :
– François Dournes, de la Galerie Lelong à Paris
& Bernard Goy, Conseiller pour les Arts Plastiques de la Région Alsace (DRAC – Strasbourg).
– Sophie Kaplan, Directrice de la Criée de Rennes
& Florence Ostende, Commissaire d’exposition.
– François Hébel, Directeur artistique, Fondateur de Foto/Industria, Bologne
& Agnès Sire, Directrice la Fondation Henri Cartier Bresson.
– Pierre-Marie Eudes, Conseiller artistique
& Auguste Vonville, Directeur culturel de la Fondation François Schneider.
Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller
+ 03.89.82.10.10
texte fondation
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Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux en partenariat avec la National Portrait Gallery, de Londres.
Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard, 75006 Paris
jusqu’au 19 juillet 2015
De toutes les dynasties qui se sont succédé sur le trône d’Angleterre, celle
desTudors(podcast)qui a régné entre 1485 et 1603, est certainement l’une des plus populaires. Au-delà de la légende inspirée en grande partie par leur vie privée, ces souverains ont profondément marqué l’histoire de leur royaume: d’un point de vue politique, en lui conférant une position stratégique en Europe ; d’un point de vue religieux, en rompant avec l’Eglise catholique ; d’un point de vue culturel, en y accueillant la Renaissance. Des artistes venus d’Italie, de Flandres et des contrées germaniques se sont alors mis au service de la cour pour répondre au nouveau besoin de représentation royale. C’est aux confins de toutes ces influences, dans un pays en pleine mutation, que se sont élaborées les formes originales de la Renaissance anglaise. Cette exposition est la première en France à être consacrée à ce sujet. Le vrai visage des Tudors
L’exposition réunit les portraits les plus emblématiques des cinq Tudors : Henri VII (le fondateur de la dynastie), Henri VIII, Edouard VI (l’enfant roi), Marie Ière, (podcast) Elisabeth Ière (la Reine Vierge).
Dans un face à face saisissant avec ces personnages hauts en couleur, le visiteur découvre la Renaissance anglaise, les pratiques et les spécificités de l’art britannique, en même temps que les grands événements qui ont ponctué l’histoire de cette dynastie. Aux portraits qui révèlent le vrai visage des Tudors, de leurs conjoints ou de leurs prétendants et le faste de leur cour, viennent s’ajouter des objets personnels, comme autant de témoignages qui permettent de mieux connaitre leur vie et leur époque.
Tudors d’Angleterre et Valois de France : art et diplomatie
La vie des Tudors réunit tous les ingrédients d’une bonne intrigue. Dès le début du XVIIe siècle, les écrivains, dont Shakespeare, en perçoivent la dimension dramatique. Au XIXe siècle, elle devient l’objet de mélodrames à grand spectacle où se mêlent sur fond d’histoire désir et devoir, justice et trahison. Les femmes d’Henri VIII et les favoris d’Élisabeth se retrouvent sous les projecteurs en position de victime. À ceux-là, s’ajoutent Lady Jane Grey, reine de neuf jours, et Marie Stuart, reine d’Écosse, toutes deux arrière-petites-filles d’Henri VII, décapitées sur l’échafaud.
Les cinq souverains de la dynastie Tudor utilisèrent habilement vêtements, bijoux et accessoires pour façonner l’image qu’ils souhaitaient donner de la royauté. Le vêtement était un marqueur fondamental de la magnificence royale. Des matières spécifiques, certaines couleurs étaient exclusivement réservées au souverain : soie pourpre, zibeline, ainsi que des draps d’or obtenus par adjonction de fils métalliques dans l’armature du tissu. […]
Henri VIII est aujourd’hui le personnage le plus populaire de la famille. Dans l’imaginaire collectif, il incarne le Barbe-Bleue du conte de Perrault dont les origines sont pourtant bien plus anciennes. Cette assimilation tenace à ce serial killer de légende, tueur de dames, s’est particulièrement ancrée dans les esprits au XIXe siècle, à l’heure où se développe une iconographie propre aux épouses d’Henri VIII et où se multiplient à Paris les oeuvres lyriques ou dramatiques centrées sur elles. Dans ce répertoire, se dégage une fascination pour celles qui en perdirent la tête : Anne de Boulen (1821), Les Trois Catherine (1830), Anna Bolena (1831 et 1832), Catherine Howard (1834), Les Six Femmes d’Henri VIII (1854). […]
L’exposition est l’occasion d’évoquer les rapports entretenus par la France et l’Angleterre tout au long du XVIe siècle. Souvent tendus, entre conflits ouverts et recherche d’alliances, ces liens sont à l’origine d’incessants échanges artistiques dans lesquels le portrait, la miniature en particulier, joue un rôle essentiel.
Des oeuvres viennent ainsi rappeler quelques épisodes clefs dans l’histoire des relations diplomatiques entre ces deux pays : la rivalité d’Henri VIII et de François Ier ; leur rencontre au Camp du Drap D’Or ; les projets de mariage, non aboutis, d’Elisabeth avec l’un ou l’autre des fils de
Catherine de Médicis ; sans oublier la menace que fait planer sur le règne d’Elisabeth la reine d’Ecosse, Marie Stuart, qui fut un temps reine de France…
Si la renommée d’Henri VIII l’emporte aujourd’hui, c’est le personnage d’Élisabeth qui connaît dans la littérature française la fortune la plus ancienne et la plus durable, justifiant très tôt qu’une thèse ait été écrite sur le sujet. […]
La mode de Walter Scott en France au XIXe siècle est venue enrichir le mythe d’Élisabeth d’un nouvel épisode avec Robert Dudley. Kenilworth publié en 1821 raconte comment, alors qu’il vient d’épouser en secret Amy Robsart, le jeune comte de Leicester ambitionne toujours de devenir prince consort par la faveur dont il jouit. Mais la rencontre d’Élisabeth et d’Amy ruine tous ses espoirs.
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux en partenariat avec la National Portrait Gallery, de Londres.
18 mars – 19 juillet 2015
Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard, 75006 Paris
commissaires: Charlotte Bolland, conservateur en charge du projet de recherche Making Art in Tudor Britain à la NPG, Tarnya Cooper, conservateur en chef à la NPG et Cécile Maisonneuve, docteur en histoire de l’art, conseiller scientifique à la Rmn-GP
scénographie : Hubert Le Gall Photos courtoisie musée du Luxembourg
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Né en 1945, Robert Cahen est un pionnier de l’art vidéo. Son oeuvre, empreinte de thématiques universelles, s’intéresse en particulier aux questions de temporalités et notamment au rapport musique et temps, rythme et silence.
Cette exposition met l’accent sur une facette de sa vaste production artistique, reconnue dans le monde entier. Son parcours de poète aux semelles de vent donne le vertige
Avec Traverses, l’image, encadrée tel un tableau, est envahie par un brouillard, qui enveloppe, cache ou révèle des personnes. Enfants, hommes et femmes se succèdent lentement et seront « mangés, happés » par cette matière blanche. Ces actes d’apparition et de disparition se succèdent, donnant forme au passage du temps et renforçant son sentiment de fugacité, dans une atmosphère poétique.
L’installation vidéo Temps contre Temps, quant à elle, s’inscrit dans une vision plus large de l’histoire de l’art en mettant en scène la rencontre entre Indestructible Objet (1923-1959) de Man Ray et Infiltration homogène pour piano à queue de Joseph Beuys (1966), ou la rencontre entre deux temporalités : celle rythmée du métronome et celle silencieuse du piano.
Ces pièces était présentées lors de l’exposition de Robert Cahen « Entrevoir » au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg en 2014 (MAMCS)
Ces oeuvres ont été choisies pour leur capacité à entrer en résonance avec les collections du musée du Temps, que ce soit par l’expression du passage inéluctable et éphémère du temps ou par la représentation du rythme dans un contexte musical. C’est aussi l’occasion de continuer à faire dialoguer des collections historiques sur la mesure du Temps avec des oeuvres plus contemporaines.
Commissariat scientifique Emmanuel Guigon, directeur des musées du Centre Laurence Reibel, conservatrice du musée du temps
Assistés de Marion Gloret, attachée de conservation
Musée du Temps
Scénographie Thierry Maury, Pixea studio
Equipe technique des musées du Centre
Graphisme Jean-François Devat, PAO de la Ville de Besançon
un petit bijou qui correspond bien au travail de Robert Cahen le Catalogue d’exposition « Temps contre Temps – Robert Cahen – Installations vidéo »
Edition, Ville de Besançon, 2015
80 pages, couleur, 9 €
ISBN 978-2-906610-38-5
La liste des expositions et des pays visités par l’artiste est immense,
vous pouvez la consulter dans le catalogue Musée du temps
96 Grande Rue
25000 Besançon (France)
Tél. +33 (0)3 81 87 81 50
Fax : +33 (0)3 81 87 81 60
www.mdt.besancon.fr
www.facebook.com/mdt.besancon Horaires d’ouverture
Ouvert du mardi au samedi de 9 h 15 à 12 h
et de 14 h à 18 h.
Dimanche et jours fériés de 10 h à 18 h.
Fermé le lundi et les 1er janvier, 1er mai,
1er novembre et 25 décembre. Tarifs
Plein tarif : 5€.
Tarif réduit : 2€50
(plus de 60 ans, Amis des Musées hors
Besançon, Villes jumelées, COS Ville de
Besançon, Carte Cezam/Fracas)
Tarif réduit le samedi et tous les jours une
heure avant la fermeture du musée.
Entrée gratuite : pour les moins de 18 ans,
Entrée gratuite pour tous les dimanches et
jours fériés
Renseignements et réservations à l’Office de Tourisme.
Téléphone : 03 81 80 92 55
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Se termine le 24 mai 2015
L’exposition «Les Bas-fonds du Baroque, la Rome du vice et de la misère» invite le public à découvrir, dans les Grandes Galeries du Petit Palais, le visage sombre et violent de la Rome baroque du XVI Ie siècle, souvent célébrée pour ses fastes et sa grandeur, symboles du triomphe de la Papauté.
Le secret professionnel Charles Danzig : les Bas-fonds de Rome (podcast)
Près de 70 tableaux évoquent l’univers clandestin et interlope de la capitale représentant un aspect inédit de cette étonnante production artistique romaine du Seicento, de Manfredi à Nicolas Régnier.
Présentée à la Villa Medicis à l’automne 2014, l’exposition du Petit Palais est enrichie de nouveaux prêts prestigieux.
Pour la première fois en France, est présentée cette « Rome à l’envers », au sein de laquelle s’épanouissent le vice, la misère et les excès de toutes sortes.
Grâce à des prêts exceptionnels de collections privées et de grands musées internationaux comme la National Gallery de Londres, le Nationalmuseum de Stockholm, la National Gallery d’Irlande, le Louvre, la Galerie Borghèse, le Palazzo Barberini, le Rijksmuseum d’Amsterdam entre autres, le public découvre les oeuvres de grands peintres caravagesques, des Bamboccianti et des principaux paysagistes italianisants.
L’exposition réunit des artistes venus de toute l’Europe : de France comme Valentin de Boulogne, Simon Vouet, Nicolas Tournier, Claude Lorrain,
des peintres de l’Europe du Nord tels Pieter Van Laer, Gerrit van Honthorst, Jan Miel ou du sud comme Bartolomeo Manfredi, Lanfranco, Salvator Rosa ou Jusepe de Ribera. Leur production artistique a alors comme point commun
de dépeindre une Rome du quotidien privilégiant la vision « d’après nature » plutôt que celle louant le « beau idéal ».
Ils participent à la vie nocturne de la cité et trouvent dans ses bas-fonds, ses tavernes, dans ce monde de misère, violent et grossier, où l’on boit et où l’on joue, une source inépuisable d’inspiration. Bon nombre de ces artistes, ceux venant d’Europe du Nord, se retrouvent au sein d’une société secrète, la « Bentvueghels » (les « Oiseaux de la bande »),placée
sous la protection de Bacchus, dieu du vin et de l’inspiration artistique. Une vie de Bohême dont les peintres livrent parfois aussi des représentations empruntes de mélancolie, tirant des bas-fonds des toiles sublimes.
Le parcours de l’exposition évoque grâce à une scénographie spectaculaire du metteur en scène et scénographe italien Pier Luigi Pizzi, la dualité de la Rome de cette époque, entre la violence de ses bas-fonds et les fastes des palais de la Papauté.
Une application mobile est également disponible pour découvrir l’exposition grâce à une interview d’Annick Lemoine (podcast)et de Pier Luigi Pizzi, à une sélection d’oeuvres commentées ainsi que d’un jeu de piste.
La France nous offre un beau parcours avec Velazquez au Grand Palais, Ribera à Strasbourg, Caravage au musée Jacquemart et cette expo au Petit Palais les regardeurs podcats avec Eric de Chassey
Exposition conçue et organisée avec COMMISSARIAT Francesca Cappelletti, commissairescientifique, professeur à l’université de Ferrare Annick Lemoine, commissaire scientifique, chargée de mission pour l’histoire
de l’art à l’Académie de France à Rome-Villa Médicis, maître de conférences des
universités
texte Christophe Leribault, directeur du Petit Palais
Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
Tél :01 53 43 40 00
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
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Tout d’abord c’est toujours un bonheur, de se trouver
à la Fondation Maeght, à l’ambiance si enchanteresse, au charme
inégalé, à l’atmosphère paradisiaque en ce mois de mai.
La lumière y est si particulière, que l’on a envie d’y demeurer.
la Fondation Marguerite et Aimé Maeght propose jusqu’ au 14 juin,
de s’intéresser au choix de Michael Werner, collectionneur, consacré à un seul artiste et à l’approfondissement de son oeuvre, Jörg Immendorff, « Les théâtres de la peinture ».
« C’est à travers son long compagnonnage, sa passion pour son oeuvre, que nous avons choisi une suite d’oeuvres avec comme personnage principal l’artiste sur différentes scènes picturales, sociales, épiques, amoureuses, mentales ou sur la scène de l’histoire de l’art telles qu’Immendorff les a imaginées », précise Olivier Kaeppelin. « Avec Immendorff, le peintre, héros ou anti-héros, a le rôle-titre. Cette figure souvent cocasse, engagée et dérangeante, semble sortir d’une pièce de théâtre picaresque, d’un théâtre aux scènes multiples », explique Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght.
Grand dessinateur, peintre majeur, coloriste extraordinaire, Immendorff livre une vision singulière du monde, emmenant le public d’un théâtre à l’autre : celui des grandes cités comme celui des « zones glacières » de certaines époques, banquise, ainsi que celui des cafés, bars, « bas fonds » prenant parfois des allures d’enfers, sans oublier le théâtre plus intime et plus spirituel de l’Histoire de l’art.
Scène 1 : l’atelier du peintre. L’atelier, tant conceptuel que réel, est omniprésent dans l’oeuvre d’Immendorff. On pense au « Voyage autour de ma chambre » de Xavier de Maistre. Immendorff, au coeur même – prisonnier ? – de son atelier est comme dans un atelier volant qui parcourt l’univers de manière parodique ou, au contraire, comme salle de spectacle où le monde vient se déverser.
Scène 2 : la scène historique et politique. L’artiste y engage sa liberté et sa responsabilité. L’oeuvre d’Immendorff est en dialogue avec son époque, parcourue par ses bouleversements. Le combat est au coeur de sa démarche : impérialisme, création et histoire allemandes, pollution ; la partition de l’Allemagne est un sujet important de son oeuvre. Dès 1968, l’artiste, entré à l’Académie des arts de Düsseldorf en 1963 après une expérience d’instituteur, crée le mouvement d’agit-prop « Lidl ». Il organise des happenings, il dérange. Il est arrêté. Un temps proche de la pensée maoïste, il nous emmène très vite vers l’art, par ses actions qui sont alors qualifiées de néo-dadaïstes. Peintre, Immendorff est associé à ces mouvements néo-expressionistes allemands qu’on appelle les nouveaux fauves (Die Neue Wilden). Avec A.R. Penck, il crée en 1976
l’« Alliance d’action RFA-RDA ».
En 1978, il entame la célèbre série « Café Deutschland », la partie la plus diffusée de son oeuvre, dont ne sont retenus que les exemples les plus singuliers.
Cette sensibilité au monde ne désertera jamais tout à fait les toiles de celui pour qui l’art a une fonction sociale. Il provoque, dénonce, explique. Pour l’artiste, l’art est un moyen préventif contre la bêtise et l’abrutissement. Scène 3 : le « paysage » épique. Le paysage romanesque où le peintre devient un explorateur, un aventurier aux côtés de ses contemporains. Immendorff est un metteur en scène. Ses peintures jouent avec des bribes de narration. L’artiste y figure auprès d’anonymes, d’acteurs intellectuels ou politiques de son temps, de figures mythologiques ou issues de contes étranges. Immendorff en appelle aux symboles, pratique l’allégorie. L’Atelier est soudain pris dans les glaces. Nous sommes dans la « glaciation des rapports sociaux », le « Grand Nord » ou, au contraire, nous sommes plongés dans des lieux renvoyant aux enfers de Vulcain, aux bas fonds de Londres du « Rake’s Progress » ou des grandes métropoles contemporaines.
Scène 4 : le théâtre de l’amour et du désir. La figure du peintre joue avec l’érotisme, l’ambivalence des personnages. Il y a chez lui l’expression d’une « dépense » telle que l’entend Georges Bataille. Immendorff aime la provocation, l’excès. Là encore, ce n’est pas un hasard s’il est inspiré par le livret du « Rake’s Progress », les fameuses gravures de Hogarth et l’opéra d’Igor Stravinsky dont il réalise les costumes et la scénographie pour le festival de Salzburg. Son héros est livré à la folie du monde qui goûte les plaisirs et l’ivresse de l’argent, gagnés et perdus, dans un pari Faustien.
Scène 5 : la scène de l’Histoire de l’art. Dans nombre de ses toiles, des personnages surgissent d’oeuvres d’art ancien : l’ange de La Mélancolie de Dürer ou des figures de Cranach, mais aussi des portraits d’artistes comme Max Beckmann, Otto Dix, Francis Picabia, Joseph Beuys, Georg Baselitz ou encore son collectionneur et ami Michael Werner dans un mélange ennivrant de fiction et de réalité.
Scène 6 : l’image mentale. L’exposition accorde une part importante à la dernière période du peintre. Atteint par la maladie qui le paralyse, Immendorff ne peut plus peindre lui-même. Commence alors cette extraordinaire aventure où l’artiste va développer un espace unique de création. Dans l’incapacité de manier lui-même les couleurs et les pinceaux, il expérimente et réalise, avec l’aide d’assistants, une peinture construite par la projection mentale. Ces dernières toiles, allégoriques, sont des merveilles de composition dont la dimension spirituelle n’est pas absente, dans un jeu de fiction engagé par le peintre avec ce qu’il appelle parfois « le divin ». L’accent est mis sur cette partie de l’oeuvre, pratiquement inconnue en France et qui rendra justice à cette période passionnante.
« Le rassemblement des peintures, que nous avons constitué autour du travail d’Immendorff, met en lumière la compréhension de cet artiste. Michael Werner y a vu une des créations les plus importantes de ces 50 dernières années. Il n’a eu de cesse de constituer une collection qui permette de révéler, aujourd’hui, la puissance puis la complexité et la subtilité de cette oeuvre », explique Olivier Kaeppelin. (audio) Photos et texte, courtoisie Fondation Maeght Exposition Jörg Immendorff Les théâtres de la peinture Collection de Michael Werner Fondation Marguerite et Aimé Maeght
623 chemin des Gardettes
06570 Saint-Paul de Vence
www.fondation-maeght.com
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« Oeuvres de la Collection Frieder Burda”
dans leMusée Frieder Burda
Parallèlement à l’exposition „Arnulf Rainer“(sur mon blog)
Commissariat : Helmut Friedel
Georg Baselitz, compte parmi les artistes les plus influents de notre époque
et sa virtuosité, son caractère prolifique, suscitent un enthousiasme
sans cesse renouvelé.
Il est présent dans la Collection Frieder Burda avec quatorze tableaux et deux sculptures qui permettent une bonne lecture de son évolution depuis 1963.
Dès les années 1960, Baselitz conteste, tant en matière de style que de thématique,
le dogme académique du non-figuratif qui alors fait loi.
Ses portraits, réalisés au milieu des années 1960, de Héros expressifs et massifs,
reflètent l’état émotionnel intérieur de l’artiste tout comme le positionnement
général de la génération d’après-guerre.
Des aspects formels occupent ensuite une place de plus un plus importante dans sa peinture, et de son exploration du rôle à donner à la forme et la couleur dans l’art résultent en 1966 ses tableaux-fractures, dans lesquels les motifs sont découpés, fragmentés et recomposés.
À partir de 1969, Baselitz fait subir un changement littéralement renversant au contenu du tableau. La perception est détournée de l’image et dirigée sur l’organisation de la forme et de la couleur dans le tableau. Ces travaux puissants succède dans les années 1990 un nouveau mode d’expression, et des oeuvres d’une légèreté inhabituelle aux couleurs diluées voient le jour, tandis qu’à partir de 2005 l’artiste reprend des motifs importants de son parcours artistique et les soumet à des réinterprétations virtuoses.
Les oeuvres de Georg Baselitz seront montrées parallèlement à la grande rétrospective d’Arnulf Rainer. Cela permet aux visiteurs de découvrir les points communs des deux artistes tant pour leurs sujets que pour leur manière de peindre. Museum Frieder Burda Lichtentaler Allee 8b · 76530 Baden-Baden
Telefon +49 (0)7221 39898-0 ·
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présente des oeuvres sculpturales et des installations telles que Do Words Have Voices, une installation composée de plusieurs éléments pour laquelle Boyce a reçu le prestigieux prix Turner en 2011.Des photographies, collages et oeuvres matérielles résultant de 14 années de production artistique complèteront cette exposition individuelle, la deuxième du genre consacrée à cet artiste en Suisse (la première eut lieu en 2007 au Centre d’Art Contemporain Genève) et la plus importante de tous les temps.
Né en 1967 à Hamilton dans le South Lanarkshire (Royaume-Uni), Martin Boyce a étudié dans les années 90 à la Glasgow School of Art ainsi qu’au California Institute for the Arts (CalArts) à Los Angeles.
L’exposition présente des pièces majeures de son oeuvre, telles que Do Words Have Voices, ainsi que le nouvel arrangement d’un ensemble de travaux qu’il a présenté lors de la Biennale de Venise en 2009 avec le titre No Reflections.
Les premiers travaux de Boyce sont marqués par une multitude de références, parmi lesquelles figurent les grands noms du design moderne : Charles et Ray Eames, Mies van der Rohe ou Jean Prouvé. Boyce démantèle par exemple des chaises d’Arne Jacobsen et réalise des mobiles à l’aide des morceaux, il détourne aussi des systèmes d’étagères modulaires en créant des sculptures à partir de ceux-ci.
Certaines de ses oeuvres sont aussi influencées par la réception du cinéma américain. Ainsi, chez Boyce, le générique de North by Northwest d’Hitchcock
(en français La Mort aux trousses) devient le point de départ pour l’élaboration de tapisseries, textes muraux et cendriers, et on peut même le retrouver dans les diagonales du quadrillage incliné d’une poubelle conçue par l’artiste.
Boyce détourne aussi des références littéraires et de la culture pop.
Certains titres de ses travaux peuvent dériver de groupes musicaux
comme New Order et Joy Division ou être empruntés à des romans
de Virginia Woolf et Michael Ondaatje.
Une pochette de disque conçue par Peter Saville, la teinte d’une campagne
publicitaire de Gucci ou la retransmission télévisée du procès d’O.J. Simpson lui fournissent des signes visuels qu’il s’approprie librement.
Il s’agit de formes largement déterminées par les idéaux éthiques et économiques d’une culture en particulier, mais aussi de formes liées aux expériences biographiques de l’artiste. Les travaux issus de cette phase illustrent la manière dont les nostalgies individuelles sont entremêlées aux surfaces et aux traumatismes des espaces sociaux et des idéaux.
A partir de 2005, Boyce réduit de manière radicale son système de référence. Au coeur de son travail figure désormais une trame formelle qui dérive de la conception cubiste et géométrique de Joël et Jan Martel.
En 1925, ces frères jumeaux français avaient construit quatre arbres en béton pour un jardin de l’architecte d’avant-garde Robert Mallet-Stevens. En procédant à l’étude méticuleuse de ces sculptures, Boyce a isolé leur principe formel et l’a traduit en un motif. Sur la base de ce motif, l’artiste élabore un vocabulaire formel dont l’ensemble des motifs renvoie aux éléments d’espaces intérieurs et extérieurs construits.
Comme le montre l’exposition, Boyce procède fréquemment à des regroupements d’éléments sculpturaux individuels sous forme d’installations qui évoquent des lieux concrets, tels que des parcs publics ou des terrains de jeux, mais qui demeurent cependant imaginaires et oniriques – comme s’il s’agissait de traces de quelque chose qui a désormais disparu. C’est le cas par exemple de l’eau, certes imperceptible dans l’installation, mais dont la présence imaginaire est évoquée dans l’oeuvre Evaporated Pools à travers les feuilles d’arbres mortes qui résultent d’un processus d’évaporation.
Il en est même avec le vent qui semble avoir répandu les feuilles sur le sol et qui les balaie. La série photographique A Partial Eclipse présente des prises de vue d’espaces intérieurs et extérieurs réalisées par Boyce à divers endroits, souvent lors de voyages. Elles aussi témoignent du fait que l’artiste considère la forme et l’environnement construit comme une sorte d’empreinte parcourue à différents degrés par l’élaboré et l’imprévu.
Les espaces de Boyce constituent des fantasmagories caractérisées par une combinaison unique – déjà présente dans les arbres des frères Martel – entre représentation poétique de la nature et esthétique industrielle.
L’exposition bénéficie du soutien du Fonds für künstlerische Aktivitäten im Museum für Gegenwartskunst der Emanuel Hoffmann-Stiftung und der Christoph Merian Stiftung.
Il permet également aux visiteurs de bénéficier d’une entrée gratuite au Museum für Gegenwartskunst jusqu’à la fin de l’année. Ce fonds, qui apporte régulièrement son soutien au programme d’expositions du Museum für Gegenwartskunst depuis plus de vingt ans, souhaite, à travers ce geste généreux, convier la population de Bâle et de sa région à venir découvrir le musée en bordure du Rhin durant l’année de fermeture du Kunstmuseum.
L’exposition est également soutenue par la Stanley Thomas Johnson Stiftung, la Ernst und Olga Gubler-Hablützel Stiftung et la Stiftung für das Kunstmuseum
Commissaire : Søren Grammel Publication
A l’occasion de l’Art Bâle (à partir du 18 juin 2015) paraît une publication gratuite issue de la série Manual. Celle-ci sera à disposition des visiteurs au Museum für Gegenwartskunst. Cette publication pourra être également téléchargée au format PDF sur le site du musée.
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Grâce à une collaboration fructueuse avec le Museum der Kulturen Basel, les oeuvres des maîtres anciens de la Öffentliche Kunstsammlung Basel restent accessibles durant la fermeturedu bâtiment principal du Kunstmuseum Basel.
Du 11 avril 2015 au 28 février 2016, celles-ci sont réunies au Museum der Kulturen Basel – Musée des cultures, place de la cathédrale, et présentées dans le cadre de l’exposition Holbein. Cranach. Grünewald – Chefs-d’oeuvre du Kunstmuseum Basel.
L’exposition se tient dans la grande salle ouverte sur deux niveaux, ce qui
permet également aux visiteurs de découvrir la collection du musée hôte.
Au sein de la Öffentliche Kunstsammlung Basel, les oeuvres de la Renaissance du nord des Alpes constituent le coeur du fonds des maîtres anciens.
Elles comptent parmi les premières pièces de l’histoire de la collection et figurent parmi les joyaux de l’histoire de l’art conservés au Kunstmuseum Basel.
La collection d’art du Kunstmuseum est la plus ancienne collection publique du monde : son noyau est le Cabinet Amerbach, avec ses trésors incomparables de l’art suisse et
allemand du début du XVIe s. Acquis par la municipalité en 1662, ce cabinet fut confié au fonds universitaire. Grâce à son origine, le Musée des Beaux Arts de Bâle possède
le plus nombre d’oeuvres de Hans Holbein le jeune.
Le fils de l’éditeur et jurisconsulte baloîs, Bonifacius Amerbach était amicalement attaché à Holbein le jeune et qu’Erasme de Rotterdam était leur ami commun,
c’est ainsi qu’on peut contempler leurs portraits peints
par leur ami commun.
Le bâtiment principal du musée qui abrite en temps normal ces chefs d’oeuvre est fermé depuis début février 2015 jusqu’à mi-avril 2016 en raison de travaux de rénovation. Grâce à une collaboration fructueuse avec le Museum der Kulturen Basel, ces oeuvres pourront être admirées des visiteurs du 11 avril 2015 au 28 février 2016 au Museum der Kulturen Basel dans le cadre de l’exposition intitulée Holbein. Cranach. Grünewald – Chefs-d’oeuvre du Kunstmuseum Basel. D’autres se trouvent au musée d’art contemporain de Bâle, Gegenwarthkunst « de Cézanne à Richter ».
C’est l’occasion idéale de contempler sans être noyer sous la masse ou de succomber au syndrome de Stendhal, tous ces chefs d’oeuvre à hauteur
des yeux.
Si le nom du Kunstmuseum Basel est aujourd’hui connu aux quatre coins du monde, cela s’explique notamment par la présence du fonds d’oeuvres d’Hans Holbein le Jeune le plus riche au monde. La plupart de ces pièces n’ont jamais quitté la ville, car c’est ici, à Bâle, que le génie d’Holbein s’est pleinement épanoui durant deux décennies, avant le départ de l’artiste pour la cour d’Angleterre. Il y a un portrait poignant que Holbein a peint, de son épouse Elsbeth avec ses deux enfants, poignant si l’on sait qu’il ne les reverra plus, après son départ de Bâle.
Le trésor pictural qu’il a laissé derrière lui a aiguisé le goût des Bâlois pour l’art du Moyen Âge tardif et de la Renaissance : nombreux sont ceux qui constituèrent alors de remarquables collections.
La sélection d’oeuvres présentée au Museum der Kulturen offre l’occasion de mettre l’accent sur le résultat de cette activité de collection. Le retable du Miroir du Salut, la Porte Dorée et le Saint Christophe de Konrad Witz exécutés dans la première moitié du XVe siècle constituent les premières pièces de ce florilège de tableaux de maîtres anciens parmi les plus précieux.
Les oeuvres du père d’Holbein, Hans Holbein l’Ancien, portraitiste et peintre de retables, nous mènent jusqu’au seuil de l’époque moderne que nous franchissons magistralement avec les oeuvres du fils : parmi les onze Holbeins, les panneaux du maître d’école, le Christ mort au tombeau et le portrait de la famille occupent une place de choix. La Crucifixion de Matthias Grünewald, les tableaux sacrés et profanes d’Hans Baldung Grien, ainsi que le Jugement de Pâris et le Portrait capsulaire de Martin Luther et de son épouse par Lucas Cranach l’Ancien entrent dans la ronde des chefs-d’oeuvre.
Le rôle joué par les artistes suisses dans l’essor de la Renaissance est illustré par les oeuvres du Bernois Niklaus Manuel, dit Deutsch, et de Tobias Stimmer, grand voyageur natif de Schaffhouse. Ses portraits grandeur nature d’un porteur de bannière zurichois et de son épouse témoignent de façon saisissante de l’apogée de la bourgeoisie au XVIe siècle.
La salle d’exposition du Museum der Kulturen Basel, ouverte sur deux niveaux, permet une vue synoptique de l’ensemble des tableaux. Il est également possible, à partir du même point, de découvrir les collections de l’institution hôte. Un cycle d’événements programmés en soirée permet d’instaurer un dialogue entre les tableaux des maîtres anciens présentés dans l’exposition et une sélection d’objets issus de la collection ethnographique. Un duo, à chaque fois différent, formé de commissaires d’exposition des deux musées propose d’explorer des questions sociales, politiques et religieuses. Cela permet de souligner des différences culturelles mais aussi des points communs.
Le premier événement autour de la thématique « Les vêtements font les gens : mode, représentation et matérialité du pouvoir »
aura lieu mercredi 24 juin 2015 de 18h30 à 19h30. Bodo Brinkmann, est le commissaire de l’exposition.
Cet événement est public, l’entrée est gratuite.
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