Simon VOUET (Paris, 1590 – Paris, 1649) Le Martyre de sainte Catherine Huile sur toile, 173 x 115,5 cm. Musée des Beaux-Arts de Strasbourg, photo : Bertand Alain Gillig
Les Musées de la Ville de Strasbourg ont pu acquérir en 2019 une œuvre rare de Simon Vouet, venue enrichir les collections du Musée des Beaux-Arts :Le Martyre de sainte Catherine. L’histoire mouvementée de ce tableau explique en grande partie son état de conservation qui a nécessité une très importante restauration. Celle-ci s’est déroulée de l’été 2019 jusqu’en janvier 2023 dans les ateliers du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) à Versailles.
Ce tableau présente toutes les qualités recherchées par un musée : la qualité, le format, l’importance historique. Le Martyre de sainte Catherine frappe par son ambition, sa qualité picturale et sa monumentalité. Il est fascinant aussi car il fait l’alliage du caravagisme et de la grande manière des maîtres de l’école de Bologne (Guido Reni et Guerchin).
Petite biographie
Simon Vouet (Paris, 1590 – Paris, 1649) est sans conteste une des figures majeures de la peinture française et européenne de son temps. Ses œuvres (notamment ses grands décors et ses retables), son enseignement (il fut notamment le maître de Le Sueur, Le Brun, Dorigny) et sa stature sociale eurent une résonance exceptionnelle.
Caravagesque
À partir du 12 avril 2023, cette œuvre majeure rejoint le parcours permanent du Musée des Beaux-Arts de Strasbourg. Elle est présentée dans la salle caravagesque, aux côtés des œuvres de Valentin de Boulogne et de Ribera.
L’aquisition
Cette acquisition a été rendue possible grâce au soutien exceptionnel de la Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg (SAAMS) et du Fonds du Patrimoine (ministère de la Culture). L’œuvre a été restaurée grâce à la Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg (SAAMS)
Les photos sont de Bertrand Alain Gillig
Informations pratiques
Musée des Beaux-Arts Palais Rohan 2, place du château, Strasbourg
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Grunewald, Retable d’Issenheim, La Résurrection du Christ
« Et le premier jour de la semaine, à l’aurore profonde, les femmes vinrent au tombeau, apportant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles trouvèrent la pierre roulée de devant le tombeau. Étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. » (Lc 24, 1-)
Un tombeau vide. Voilà ce que trouvent les femmes qui se rendent au sépulcre le surlendemain de la mort de Jésus sur la croix.
Un tombeau vide comme le signe de la vie qui fleurit à l’endroit même où semble régner la mort.
À bien y prêter attention, c’est toute la vie du Christ qui est marquée par le sceau de la mort.
Déjà, quelques temps à peine après sa naissance, Jésus échappe à la mort et s’enfuit en Égypte, emmené par ses parents.
De même, au cours de ses années publiques en Galilée, Jésus est rapidement rejeté par certains qui voient en lui un simple faiseur de troubles. À plusieurs reprises, on cherche à nouveau à le faire mourir. Mais lui passe son chemin, son heure n’est pas encore venue.
Après avoir ramené à la vie son ami Lazare — comme une promesse que ce qui adviendra à chacun — les derniers jours de Jésus se déroulent soudainement comme une extraordinaire accélération. Cette fois, l’heure est venue. Jésus, chantre de l’amour et amour en personne, aime alors jusqu’au bout.
Il est trahi, arrêté, abandonné, renié, frappé, insulté et flagellé. Il doit même littéralement essuyer les crachats qui coulent sur son visage. Puis il est conduit à la croix. Et il ne s’échappe pas. Bien au contraire, il éprouve et assume ces réalités implacablement humaines : la souffrance et la mort.
Pourtant, la mort n’a pas le dernier mot. Car l’amour est plus fort que la mort.
Au matin de Pâques, à la suite des femmes qui viennent au tombeau à la pointe de l’aurore, quelque chose a changé et rien ne sera plus pareil.
Toute sa vie, le Christ laisse derrière lui des femmes et des hommes intrigués et perplexes, habités par deux questions lancinantes : Qui est cet homme ?
D’où vient-il ?
Au matin de Pâques, ces questions décisives trouvent une réponse éclatante. Cet homme, c’est Dieu en personne – le Dieu de l’amour qui donne la vie, qui redonne la vie éternellement.
Ancrée dans l’événement de la Résurrection du Christ, cette promesse, cette folie, c’est la foi des chrétiens. La mort est vaincue par la vie.
À nous tous qui vivons et éprouvons de multiples souffrances, angoisses et désespoirs, Jésus donne une réponse. La vie n’est pas une suite de souffrances sans issue.La mort n’est pas une étape finale vers le néant.
Par la Résurrection, le heurtoir de la mort devient un tremplin vers la vie.
La Fondation Cartier présente La Vallée, une grande monographie consacrée à la peinture de Fabrice Hyber. Dans ses toiles peintes « du bout des doigts », l’artiste français donne à voir le déploiement d’une pensée libre et vivante. Réunissant une soixantaine de toiles dont près de quinze œuvres produites spécifiquement pour l’exposition, Fabrice Hyber crée au sein de la Fondation Cartier pour l’art contemporain une école ouverte à toutes les hypothèses. Le visiteur est invité à traverser différentes salles de classe selon un parcours qui suit les méandres de la pensée de l’artiste.
Artiste, semeur, entrepreneur, poète, Fabrice Hyber est l’auteur d’œuvres prolifiques précisément répertoriées. Faisant fi des catégories, il incorpore dans le champ de l’art tous les domaines de la vie, des mathématiques aux neurosciences, en passant par le commerce, l’histoire, l’astrophysique, mais aussi l’amour, le corps et les mutations du vivant.
Artistes et contributeurs de l’exposition :
Fabrice Hyber
« J’ai toujours considéré que mes peintures étaient comme des tableaux de classe, ceux sur lesquels nous avons appris à décortiquer nos savoirs par l’intermédiaire d’enseignants ou de chercheurs. On y propose d’autres mondes, des projets possibles ou impossibles. Dans cette exposition, j’ai choisi d’installer des œuvres à la place de tableaux d’une possible école ».
Fabrice Hyber
DE LA VALLÉE À L’ŒUVRE
Les multiples dimensions de l’art de Fabrice Hyber trouvent leur origine dans la forêt qu’il fait pousser depuis les années 1990 au cœur du bocage vendéen, autour de l’ancienne ferme de ses parents, éleveurs de moutons. Les quelque 300000 graines d’arbres, de plusieurs centaines d’essences différentes, semées selon une technique patiemment mise au point, ont transformé progressivement les terres agricoles en une forêt de plusieurs dizaines d’hectares. Le paysage est devenu œuvre.
« Avec la Vallée, je voulais d’abord reconstituer un paysage arboré autour de la ferme de mes parents pour créer une barrière naturelle avec l’agriculture industrielle environnante et ceux qui la développaient. Chaque fois que quelque chose se met en place, je porte mon regard ailleurs pour trouver des choix alternatifs. C’est systématique. » Lieu d’apprentissage, d’expérimentation, de refuge, la Vallée est devenue la matrice et la source d’inspiration de l’ensemble de l’œuvre de l’artiste, qui compare volontiers sa pratique avec la croissance organique du vivant : « Au fond je fais la même chose avec les œuvres, je sème les arbres comme je sème les signes et les images. Elles sont là, je sème des graines de pensée qui sont visibles, elles font leur chemin et elles poussent. Je n’en suis plus maître. »
UNE EXPOSITION-ÉCOLE
Si Fabrice Hyber a imaginé son exposition comme une école, c’est précisément pour partager cette autre façon d’apprendre, née notamment dans la Vallée. L’exposition, par sa scénographie qui rappelle les salles de classe autant que les cours de récréation, encourage le visiteur à s’instruire, se déplacer, ouvrir des portes, regarder par-dessus des fenêtres, enjamber des formes, jouer, mais aussi s’asseoir sur un banc ou face à un bureau pour observer les œuvres qui servent de tableaux noirs à cet apprentissage. Fabrice Hyber y met en scène diverses manières d’apprendre à partir d’un tableau.
Dans de courtes vidéos qui accompagnent les œuvres, l’artiste parcourt à nouveau le cheminement mental qui a présidé à leur création. Il invite le visiteur à s’appuyer sur les brèches ouvertes par les toiles pour formuler ses propres hypothèses, faire ses propres associations: «Ce qui est important dans une école selon moi, plus qu’apprendre des choses, c’est apprendre à les regarder, à observer comment elles évoluent.» Des cours ouverts à tous les visiteurs sont proposés par des médiateurs spécialistes de sujets aussi divers que les mesures du monde, les formes des fruits, l’hybridation des corps, la météo, le sport, le jeu, la digestion ou encore la transformation.
PEINDRE UNE PENSÉE EN MOUVEMENT
Parmi la grande variété des pratiques artistiques de Fabrice Hyber, aucune n’évoque davantage l’action de semer que la peinture. Point de départ de chacun de ses projets, portant en germe toute œuvre à venir, elle occupe une place primordiale dans le travail de l’artiste. Sur des toiles de grand format alignées dans son atelier, Hyber formule des hypothèses, associe des idées, invente des formes, joue avec les mots : «Depuis le début de mon travail, j’utilise beaucoup d’eau et très peu de matière. Cela donne des effets incroyables, des toiles très légères. Mes peintures à l’huile sont uniquement des aquarelles. Il y a très peu d’intervention finalement, je fais la même chose dans mes peintures que dans la nature.»
Passant d’un tableau à l’autre, il note ici une phrase, dessine là une image, colle ailleurs un objet, par petites touches, au gré de son imaginaire et de ses spéculations. Chaque étape compte. Ce processus de création «par accumulation» enrichit l’œuvre de toutes les potentialités ouvertes par la pensée en mouvement. La toile devient ainsi un espace d’apprentissage et d’enseignement: «J’apprends en faisant et je veux transmettre».
EXPOSITION La Fondation Cartier est ouverte tous les jours de 11h à 20h, sauf le lundi. Nocturne le mardi jusqu’à 22h. ACCÈS 261, boulevard Raspail 75014 Paris —Métro Raspail ou Denfert-Rochereau (lignes 4 et 6) —RER Denfert-Rochereau (ligne B) —Bus 38, 68, 88, 91
SMITH Trans(e)galactique, Dami (disque), 2023, smith.pictures
commissariat : Superpartners (SMITH & Nadège Piton) à la Galerie de La Filature, Scène nationale de Mulhouse du 17 mars au 14 mai 2023 exposition en entrée libre
Avec les oeuvres
de Cassils, Pierre Molinier, Amos Mac, Del LaGrace Volcano, Laurence Philomène, Darko de la Jaquette, Sébastien Lifshitz, Romy Alizée, Christer Strömholm, Marcel Bascoulard, Pepe Atocha, Pierre Andreotti, Yannis Angel, Marc-Antoine Bartoli, Fredster, Leonard Fink, Gal & Hiroshima, ISAvince, Brandon Gercara, Cha Gonzalez, Balthazar Heisch, Lazare Lazarus, Kama La Mackerel, Roberto Huarcaya, Annie Sprinkle & Beth StephenS (SEXECOLOGY), Tom de Pékin, Prune Phi + Tal Yaron & Kianuë Tran Kiêu, Genesis Breyer POrridge, SMITH + Corine Sombrun & Jeanne Added
En ouverture de la 11e édition du Festival Vagamondes, le duo-complice Superpartners décloisonne La Filature pour y explorer les identités mutantes, transitions célestes, voyages dans la jungle des métamorphoses humaines et non-humaines. En 2020, la revue The Eyes, qui explore les faits culturels et sociétaux contemporains à travers le médium photographique, offre au binôme Superpartners une carte blanche, qui deviendra l’ouvrage Transgalactique : un voyage photographique autour des travaux d’astres-artistes LGBTQIA+, trans et/ou queer, qui ont secoué la notion de genre et renversé les stéréotypes qui lui sont associés. Grâce à des portfolios historiques et contemporains, et des conversations avec la militante Lalla Kowska-Régnier, le philosophe Paul B. Preciado ou l’historienne de l’art Elisabeth Lebovici, la revue fait place à des artistes directement concerné·e·s par la question de la transition, de la fluidité, de la confusion, de la mutation des genres.
Cette recherche s’inscrivait dans le travail de recherche et de création de SMITH, artiste trans et chercheur transdisciplinaire (détenteur d’un doctorat de l’UQAM, Montréal) – travail déjà présenté à l’occasion de deux expositions à La Filature en 2022 –, qui se déploie dans toutes les directions de l’imaginaire : photographie, cinéma, performance, mais aussi à travers la curation d’exposition et des collaborations avec d’autres artistes et chercheurs Cette recherche s’inscrivait dans le travail de recherche et de création de SMITH, artiste trans et chercheur transdisciplinaire (détenteur d’un doctorat de l’UQAM, Montréal) – travail déjà présenté à l’occasion de deux expositions à La Filature en 2022 –, qui se déploie dans toutes les directions de l’imaginaire : photographie, cinéma, performance, mais aussi à travers la curation d’exposition et des collaborations avec d’autres artistes et chercheurs.
Nouveau Chapitre
Ainsi, l’exposition Trans(e)galactique se présente comme un chapitre nouveau de la réflexion mené par SMITH avec Nadège Piton depuis plusieurs années, autour du constat que notre civilisation contemporaine a perdu quelque chose de son rapport à l’invisible, au distant, au non-humain, au cosmos. Nous construisons ce que nous sommes à l’intérieur d’un système fait de frontières, de séparations, de distinctions, d’exclusions, de scléroses, de dominations. Dans ce monde capitaliste, sous surveillance généralisée, où l’opacité, le mystère, le secret ont disparu – quels chemins de traverse se frayer pour devenir ce que nous sommes : pirates, tricksters, divergent·e·s en tous genres ?
Double casquette
En tant qu’artiste, chercheur, commissaire, à travers des projets tels que Spectrographies ou Désidération, SMITH met en place des stratégies pour ses nouvelles recherches, inspirées par sa rencontre avec Corine Sombrun, le poussent vers l’expérience des états non-ordinaires de conscience (transe cognitive auto-induite, médecine amazonienne, pratique de l’impesanteur au sein d’un vol Air Zéro-G) pour y trouver des stratégies nous permettant de nous lier avec tout le vivant.
Un lien mystérieux
L’exposition Trans(e)galactique se fait ainsi l’écho de ce lien mystérieux entre les transitions de genre et d’état, les manières de défaire et relier les binarités caduques qui opposent, plutôt qu’elles ne relient : le masculin et le féminin, le visible et l’invisible, le rêve et l’éveil, l’humain et le non-humain… Elle se présente comme une enquête sur ce qui trans(e), et tisse des liens entre différents mondes pour rêver un mouvement d’abolition des frontières, des binarités et des assignations.
« Nous avons fait le choix de montrer nos visages, nos corps – des corps dissidents, trans, queer, binaires et non-binaires, valides et non-valides, blancs ou non-blancs, autant de corpsvéhicules de l’idée d’un passage, d’une transition, d’un voyage sur le spectre du genre. » SMITH, émission « Par les temps qui courent », Marie Richeux, France Culture
L’exposition
Au sein de l’exposition, près d’une centaine d’oeuvres (photographies, vidéos, peintures, dessins) proposées par 35 artistes internationaux accompagnent ce parcours de pensée à travers l’instauration de nouvelles subjectivités passant par le travestissement, la chirurgie, le maquillage, le montage, le tatouage (Pierre Molinier, Marcel Bascoulard, Genesis Breyer POrridge, Gal & Hiroshima, Yannis Angel, Balthazar Heisch) ; la redéfinition des contours du portrait de famille et du journal intime (Laurence Philomène, Darko de la Jaquette) ; des pratiques documentaires autour des communautés LGBTQIA+ contemporaines et historiques (Amos Mac, Christer Strömholm, la collection de Sébastien Lifshitz, Del LaGrace Volcano, Cha Gonzales, Leonard Fink, Romy Alizée, Marc-Antoine Bartoli, Annie Sprinkle, Cassils) ; la création de nouvelles images pour raconter des corps invisibilisés, invisibles, impensés (Brandon Gercara, Kama La Mackerel, Pepe Atocha, Prune Phi + Tal Yaron & Kianuë Tran Kiêu, le projet Sexecology, SMITH avec Act UP – Paris, Corine Sombrun & Jeanne Added) ; des propositions picturales intégrant un imaginaire de l’intime (Tom de Pékin, Fredster, Lazare Lazarus, ISAVince) ; jusqu’à une présence hybride de végétal et de photographie avec l’Amazogramme de Roberto Huarcaya.
Galerie d’images
Pierre Molinier Luciano Castelli, 1974, Tirage argentique d’époque, Courtesy de la Galerie Christophe GaillardPierre Andreotti Dragking, 2019, pierreandreotti.com
Informations pratiques
DES RENDEZ-VOUS EN ENTRÉE LIBRE EXPOSITION du ve. 17 mars au di. 14 mai 2023 du ma. au sa. 13h-18h + di. 14h-18h + soirs de spectacles
CLUB SANDWICH je. 30 mars 12h30 visite guidée de l’expo + pique-nique tiré du sac (sur inscription 03 89 36 28 28) VISITES GUIDÉES sur rendez-vous edwige.springer@lafilature.org ou 03 89 36 28 34
LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE 20 allée Nathan Katz 68100 Mulhouse · 03 89 36 28 28 · www.lafilature.org La Filature est membre de Plan d’Est – Pôle arts visuels Grand Est et de La Régionale (Art contemporain de la région tri-rhénane)
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«À la faveur de l’ouverture d’un nouveau lieu de présentation de ma collection à la Bourse de Commerce, au cœur de Paris, une nouvelle étape est franchie dans la mise en œuvre de mon projet culturel : partager ma passion pour l’art de mon temps avec le plus grand nombre.» François Pinault
Au cœur de Paris, à l’épicentre de son quartier culturel le plus dense, la Bourse de Commerce vous invite à faire halte. À travers un regard porté sur l’art de notre temps, celui du passionné, du collectionneur engagé, ce nouveau musée vous propose une visite singulière.
La Bourse de Commerce ne prétend pas offrir de la création contemporaine la plus juste image… Elle propose d’y poser le regard, d’en faire une expérience personnelle.
À la Bourse de Commerce, vous avez le droit de vous enthousiasmer comme de récrier, de venir en connaisseur comme en curieux, de rester réservé ou de franchement adhérer, de vous enchanter comme de vous interroger.
♥ Gratuite et sans téléchargement, l’app en ligne visite.boursedecommerce.frvous accompagne avec des pistes sonores pour tout savoir de l’histoire et de l’architecture de la Bourse de Commerce. Elle propose aussi une découverte des œuvres des expositions grâce à des textes d’introduction et des audiodescriptions, conçus pour tous, sur le principe d’une accessibilité universelle. ♥À votre rythme, vous pouvez parcourir les expositions, seul ou envous laissant guider par les différentes propositions de médiation, passer d’une projection àune conférence, d’une performance à un concert.
Vous pouvez aussi, tout simplement, vous abandonner à la beauté des lieux, à l’élévation de la Rotonde, à la radicalité et à la sérénité de son architecture contemporaine de béton et de verre, à la contemplation des grands décors du 19esiècle, au passionnant dialogue que ce monument unique, aujourd’hui restauré et revivifié, instaure entre patrimoine et art contemporain.
Un lieu pour faire vivre et partager la collection
La Bourse de Commerce — Pinault Collection propose un point de vue sur la collection d’œuvres contemporaines qu’il rassemble depuis plus de cinquante ans, à travers un programme d’expositions et d’événements. Un monument, des expositions, des performances, des conférences, des projections… : il y a toujours quelque chose à découvrir à la Bourse de Commerce.
Maurizio Cattelan
Informations pratiques
Un monument, des expositions, des performances, des conférences, des projections… : il y a toujours quelque chose à découvrir à la Bourse de Commerce. 2 rue de Viarmes, 75001 Paris
Ouverture
Du lundi au dimanche de 11h à 19h Fermeture le mardi et le 1er mai. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h. Sauf du 26 avril au 22 mai. Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h à 21h.
Avec vue imprenable depuis le 3ème étage de la Bourse de Commerce, la Halle aux grains — Restaurant-Café de Michel et Sébastien Bras est une table à l’identité forte où vous pourrez déguster la cuisine de Michel et Sébastien Bras, inspirée par l’histoire du lieu. Le restaurant sera fermé le 31 décembre au soir.
(pas vraiment pour les petites bourses) Votre addition est toujours accompagnée d’un petit sachet de grains
♠ Un vestiaire (casiers à code) est à disposition en libre-service au Salon Médicis, au rez-de-chaussée.
Pour des raisons de sécurité, les bagages et valises supérieurs à 40 x 30 x 18 cm (légèrement plus petits que des bagages cabine) ne sont pas acceptés dans la Bourse de Commerce.
Quelques vues d’expositions
Urs FischerEnri SalaDANH VOPhilippe ParrenoDuane HansonPierre HuygueCharles Ray
Les chefs-d’œuvre Renaissance de la Ca’ d’Oro exposés à l’Hôtel de la Marine
L’Hôtel de la Marine, qu’est-ce que c’est ?
Un lieu d’émerveillement et de découvertes pour tous
Alors que commencent d’importants travaux de rénovation, la Ca’ d’Oro de Venise prête 70 chefs-d’œuvre de la Renaissance à la Collection Al Thani, qui les expose à l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris, du 30 novembre au 26 mars. Une occasion unique de voir le Saint Sébastien de Mantegna hors de son écrin.
L’Hôtel de la Marine est un lieu culturel ouvert tous les jours de la semaine, toute l’année de 10 h 30 à 19 h et jusqu’à 21 h 30 le vendredi. S’il doit encore son nom au ministère de la Marine dont il a été le siège pendant plus de 200 ans, l’Hôtel de la Marine n’est cependant pas un musée maritime et est bien plus que l’ancien siège d’un ministère. D’abord affecté au Garde-Meuble de la Couronne, c’est un lieu de création, où l’artisanat d’art a été mis au service du prestige du royaume, mais aussi un lieu de vie où les anciens appartements de son intendant participent de la démonstration de ces savoir-faire d’excellence.
Au terme d’une importante campagne de restauration menée par le Centre des monuments nationaux, ces espaces patrimoniaux sont désormais ouverts à tous.
· Appartements des intendants pour plonger dans la vie quotidienne des intendants du XVIIIe siècle et admirer le cadre de vie somptueux de leurs appartements, accompagné du récit du Confident, casque de médiation connecté · Collection Al Thani pour s’émerveiller devant des chefs d’oeuvre du monde entier, de l’Antiquité à nos jours
Ces deux parcours de visite donnent accès aux salons d’apparat et à la loggia. La découverte des salons réaménagés au XIXe siècle par le ministère de la Marine est rythmée par des dispositifs multimédias qui expliquent le monument, son histoire, l’aménagement de la place de la Concorde, mais aussi sur les grands voyages d’exploration maritime. Le visiteur peut ensuite profiter de la vue de la place depuis la loggia.
L’Hôtel est aussi un lieu de vie, dont on peut traverser la cour et où on peut s’attabler pour un café ou un repas au café Lapérouse ou au restaurant Mimosa, flâner à la librairie-boutique à la recherche d’un livre ou d’un cadeau, admirer le travail des ateliers de Mathieu lustrerie .
Plusieurs circuits de visite sont proposés, permettant à chacun d’y trouver un parcours selon ses intérêts et le temps dont il dispose : Les espaces à découvrir Un lieu pour toutes les curiosités Un lieu accessible pour tous
À DÉCOUVRIR L’Hôtel de la Marine est un lieu de vie et de culture à ne pas manquer lors d’un séjour dans la capitale. C’est en effet le seul endroit à Paris où il est possible de découvrir un cadre de vie à l’image des grands palais royaux, comme les châteaux de Versailles ou de Fontainebleau. Siège du Garde-Meuble de la Couronne, les artistes qui l’ont construit et aménagé étaient ceux qui travaillaient sur les chantiers des bâtiments du roi. C’est là que les objets royaux étaient conservés et entretenus, et pour meubler ses appartements, l’Intendant n’hésitait pas à puiser dans les réserves des objets ayant auparavant servi au roi et à faire appel aux plus grands maîtres artisans de la Couronne.
Le lieu
Situé place de la Concorde, sur l’axe qui relie l’Arc de triomphe au Louvre, l’Hôtel de la Marine est une halte culturelle idéale après une balade sur les Champs-Elysées ou au jardin des Tuileries par exemple. Il est facilement accessible en transports en commun, notamment grâce à la station Concorde (métro lignes 1, 8 et 12). Grâce à sa majestueuse loggia ouverte sur la plus grande place de Paris, il offre une vue unique, embrassant le Grand Palais, la Tour Eiffel, l’Assemblée nationale, l’obélisque qui vient de faire peau neuve, le jardin des Tuileries et son Jeu de Paume.
Les amoureux de la Sérénissime connaissent la sublime façade gothique de ce palais situé sur le Grand Canal, qui donne même son nom à un arrêt de vaporetto. Mais ses collections, constituées de plusieurs fonds, restent assez confidentielles. Pour attirer un plus large public a donc été lancé un ambitieux chantier d’extension du musée et de remise en valeur des œuvres. Ces travaux sont l’occasion rêvée de faire voyager les collections, et notamment leur fleuron, le Saint Sébastien de Mantegna, qui quitte pour la première fois depuis plus d’un siècle la petite salle, dite la « chapelle », que lui avait imaginée sur mesure le sauveteur de la Ca d’Oro, le baron Franchetti.
2 700 m²de surface, 6 200 m² d’espaces ouverts au public, 2 000 m² d’espaces de visite, 330 m² de verrière créée pour couvrir la cour de l’Intendant 27 pièces à visiter, 2 parcours de visite, 3 visites sonores différentes 9 langues 5 dispositifs de médiation numériques fixes, 500 menuiseries restaurées, 550 objets d’art, 900 références
Informations pratiques
Hôtel de la Marine 2 Place de la Concorde 75008 Paris Accès métro 1 8 12
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UNE HISTOIRE DE LA PEINTURE CHINOISE AU XXe SIÈCLE COMMISSAIRES : Eric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi Mael Bellec, conservateur en chef au musée Cernuschi MUSÉE CERNUSCHI MUSÉE DES ARTS DE L’ASIE DE LA VILLE DE PARIS exposition terminée le19 FÉVRIER 2023
LE MUSÉE CERNUSCHI MUSÉE DES ARTS DE L’ASIE DE LA VILLE DE PARIS
Depuis son ouverture au public en 1898, le musée Cernuschi,musée des arts de l’Asie de la Ville de Paris, a réuni près de 15 000 objets chinois, coréens, japonais et vietnamiens. Véritable invitation au voyage dans l’écrin de l’hôtel particulier imaginé au XIXe siècle par Henri Cernuschi, le nouveau parcours de visite, inauguré en 2020, présente un panorama repensé et enrichi de 5000 ans d’art de l’Asie.
UNE HISTOIRE DE LA PEINTURE CHINOISE AU XXe SIÈCLE
De la fin de l’Empire à la Révolution de 1949, la Chine du XXe siècle est le théâtre de profondes mutations. La peinture chinoise est en phase avec ces changements. Définie depuis des siècles par l’usage de l’encre, elle se réinvente au contact de la peinture à l’huile, de la photographie, mais aussi grâce à la redécouverte de son propre passé. Le voyage des artistes joue un rôle moteur dans ce renouvellement. Si les destinations évoluent d’une génération à l’autre, les échanges s’étendent de l’Europe à l’Amérique, sans oublier l’Asie. La peinture à l’encre est profondément marquée par ce dialogue interculturel. Tout au long du siècle, elle est au centre des débats théoriques, qu’il s’agisse de la définition d’une peinture nationale, de la question de l’engagement politique, du réalisme ou de l’abstraction. La collection de peinture chinoise du musée Cernuschi, constituée à partir des années 1950, comprend plusieurs centaines d’oeuvres. Elle est une des rares collections en Europe à conserver aussi bien les peintures des maîtres actifs en Chine, comme Qi Baishi, Fu Baoshi, Wu Guanzhong ou Li Jin que les oeuvres des plus grandes figures de cette diaspora artistique comme Chang Dai-chien (Zhang Daqian), Zao Wou-ki (Zhao Wuji), Walasse Ting (Ding Xiongquan) ou Ma Desheng. Afin de mieux appréhender ce siècle de mouvement et de création, l’exposition est ponctuée d’archives filmées permettant de comprendre les enjeux proprement gestuels de la peinture à l’encre, depuis les démonstrations virtuoses des maîtres, jusqu’aux performances qui remettent en cause de manière radicale les rapports même de l’encre et du pinceau. Ces films très rares qui mettent en scène les plus grands créateurs du XXe siècle, donnent véritablement à voir l’encre en mouvement. L’EXPOSITION RÉUNIT LES OEUVRES DE 34 ARTISTES
Une collection d’avant-garde
L’exposition L’Encre en mouvement vient couronner soixante-dix ans d’acquisitions. Pour la première fois les peintures de la première moitié du XXe siècle, paysages sublimes et figures excentriques qui sont autant de défis lancés à la tradition, sont exposées aux côtés des créations des dernières décennies, esquisses révolutionnaires, encres abstraites ou expérimentales qui ont rejoint récemment les collections du musée, à la faveur de donations majeures telles celles de de Françoise Marquet-Zao et AXA.
UN PARCOURS D’EXPOSITION ILLUSTRÉ EN 7 THÉMATIQUES:
1: Écritures anciennes et peinture moderne au début du XXe siècle Principaux artistes: Kang Youwei, Wu Changshuo, Ding Yanyong, Wang Zhen, Qi Baishi 2: Moderniser la peinture, entre Chine et Japon Principaux artistes: Chen Zhifo, Chang Dai-chien (Zhang Daqian), Fu Baoshi, Huang Binhong, Pu Ru
3: Un exil intérieur : à la découverte des peuples de l’Ouest Principaux artistes: Pang Xunqin, Wu Zuoren, Xu Beihong, Chang Dai-chien (Zhang Daqian) 4: Peindre le nu à l’encre : vers un art universel ?
Principaux artistes: Pan Yuliang, Hua Tianyou, Chang Yu, Lin Fengmian 5: Peinture rouge, dessins et encres révolutionnaires
Principaux artistes: Wang Shenglie, Tang Xiaohe, Cai Liang 6: Entre deux mondes : dialogue avec l’abstraction
Principaux artistes: Zao Wou-ki, Chu Teh-chun, Wu Guanzhong, Hsiao Chin, Chuang Che, Walasse Ting
7: Couper le fil du cerf-volant ? L’encre des années 1980 et 1990 Principaux artistes: Ma Desheng, Li Huasheng, Li Jin, Yang Jiechang
Informations pratiques
MUSÉE CERNUSCHI Musée des arts de l’Asie de la Ville de Paris 7, avenue Vélasquez 75008 Paris Tél. : 01 53 96 21 50 www.cernuschi.paris.fr
Horaires Du mardi au dimanche de 10h à 18h, sauf certains jours fériés (Fermeture des caisses à 17h30).
Accès Métro: ligne 2 station Villiers ou Monceau / ligne 3 station Villiers Bus: 30, 84, 93
Dans le cadre des commémorations internationales du 50ème anniversaire de la disparition de Pablo Picasso (1881–1973), la Fondation Beyelerprésente du 19 février au 1er mai 2023 une sélection concentrée de dix toiles tardives de l’artiste en provenance de la Collection Beyeler, de l’Anthax Collection Marx et d’autres collections privées. Commissariat de Raphaël Bouvier
Dernières salves
Au cours de la dernière décennie de sa vie, alors qu’il est déjà âgé de plus de 80 ans, l’artiste espagnol poursuit de manière hautement productive son oeuvre audacieux. Avec une énergie irrépressible, au cours de cette ultime période il produit souvent plusieurs oeuvres par jour, faisant preuve d’une saisissante puissance créatrice, comme s’il cherchait à combattre l’âge et la diminution attenante de ses capacités de création artistiques et corporelles. Parmi les nombreux travaux des années 1960 et du début des années 1970 figure un important groupe d’oeuvres dans lesquelles Picasso se consacre au sujet de l’artiste et du modèle. Dans ces oeuvres hautement expressives, il explore d’une part l’image (de soi) de l’artiste et d’autre part l’acte et le processus de création.
Autoportrait, cliché et caricature
Picasso tête d’homme
Oscillant entre autoportrait, cliché et caricature, certains des tableaux donnent à voir l’artiste en chemise rayée, convoquant ainsi aussi l’image déjà élevée au rang de mythe de Picasso. Cependant, comme une forme de contre-image à son apparence personnelle, il représente souvent l’artiste sous les traits d’un homme barbu. Par ailleurs, Picasso présente le plus souvent l’artiste peignant directement devant le modèle, à l’encontre de sa propre pratique de travail – il peignait toujours de mémoire. Dans cette constellation, le modèle féminin nu, dont la représentation oscille également entre idéalisation et caricature, est exposé au regard de l’artiste. Avec ces oeuvres, la question reste ainsi ouverte de savoir dans quelle mesure Picasso exalte ou ironise sa fixation sur le nu féminin et l’appropriation visuelle du corps féminin. Son impressionnante série d’images du peintre et de son modèle soulève ainsi aussi des questions concernant le traitement personnel et artistique du corps féminin par l’homme et la possibilité de représenter ce corps dans le contexte actuel.
L’oeuvre tardive de Picasso
le peintre, buste de profil
L’exposition s’appuie sur une sélection de tableaux représentatifs de l’immense oeuvre tardive de Picasso pour entreprendre de retracer le cheminement et d’interroger la pertinence actuelle des explorations de l’artiste, qui tournent autour du processus créatif, des relations que structurent les regards croisés entre peintre et modèle, de la représentation de l’artiste masculin et de la mise en scène visuelle du modèle féminin.
le peintre et son modèle
Picasso dans la Fondation Beyeler
Avec son inventivité picturale foisonnante, Pablo Picasso a marqué l’art du XXe siècle d’une empreinte singulière. La Fondation Beyeler possède plus de trente de ses oeuvres et abrite une des plus belles collections de Picasso au monde. Parmi les protagonistes de l’art moderne, Picasso est ainsi l’artiste le plus fortement représenté dans la Collection Beyeler. Les oeuvres couvrent une période allant du travail cubiste précoce de l’année 1907 aux travaux tardifs des années 1960. Une quinzaine d’autres chefs-d’oeuvre de Picasso de la Collection Beyeler et de l’Anthax Collection Marx sont présentés dans les salles de la collection qui font suite à l’exposition, proposant ainsi un vaste panorama de l’oeuvre de Picasso.
Célébration Picasso 1973-2023
Célébration Picasso 1973-2023 : 50 expositions et évènements pour célébrer Picasso 2023 marque le cinquantième anniversaire de la disparition de Pablo Picasso et place ainsi l’année sous le signe de la célébration de son oeuvre en France, en Espagne et à l’international. Célébrer aujourd’hui l’héritage de Picasso c’est s’interroger sur ce que cette oeuvre majeure pour la modernité occidentale représente aujourd’hui. C’est montrer sa part vivante, accessible et actuelle.
La Fondation Beyeler
Le musée situé à Riehen près de Bâle est réputé à l’international pour ses expositions de grande qualité, sa collection de premier plan d’art moderne classique et d’art contemporain, ainsi que son ambitieux programme de manifestations. Conçu par Renzo Piano, le bâtiment du musée est situé dans le cadre idyllique d’un parc aux arbres vénérables et aux bassins de nymphéas. Le musée bénéficie d’une situation unique, au coeur d’une zone récréative de proximité avec vue sur des champs, des pâturages et des vignes, proche des contreforts de la Forêt-Noire. La Fondation Beyeler procède avec l’architecte suisse Peter Zumthor à la construction d’un nouveau bâtiment dans le parc adjacent, renforçant ainsi encore l’alliance harmonieuse entre art, architecture et nature.
ERNST BEYELER ET PABLO PICASSO, MOUGINS, 1969 Photographe inconnu
Ma visite
Se rendre à laFondation Beyeler, c’est comme aller à un rendez-vous d’amour, le cœur palpite, cheminant dans le sentier arrière de la Fondation, comme pour un pèlerinage, pressée de pénétrer dans le lieu, savourant à l’avance le plaisir que l’on sait trouver dans l’endroit. En revenir par le même sentier, rempli de l’émotion de la visite, se remémorant l’exposition, prolongeant indéfiniment le plaisir. A force d’y aller, je crois que les œuvres m’appartiennent, je m’y sens comme chez moi. Lorsqu’une œuvre de l’immense collection est absente pour un moment, je m’inquiète : aurait-elle été vendue ? Dans ma naïveté et mon attachement je me suis enquis, à Art Basel, en voyant les oeuves phare exposées, auprès d’Ernst Beyeler, fondateur d’Art Basel, si elles étaient en vente.
« Jamais me répondit-il, c’est juste pour le plaisir des yeux. »
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Fernande Olivier par Picasso, Paris été 1906 pointe sèche sur cuivre, sur papier vergéd’Arches, tiré par Delâtre, Dation Picasso
Au MUSÉE DE MONTMARTRE JARDINS RENOIR . Paris 18 l'exposition du 14.10.22 — se termine 19.02.23 Commissariat : Nathalie Bondil, directrice du musée et des expositions de l’Institut du monde arabe Saskia Ooms, responsable de la conservation du musée de Montmartre Assistées de Clémence Pinquier
« Les livres concernant les artistes, peintres et littérateurs, dont je vais parler, sont muets sur leur intimité, pour la raison essentielle qu’ils n’ont raconté que ce qu’il plaisait aux intéressés de dévoiler publiquement.
J’ai vécu avec eux, plus près d’eux que n’importe qui, puisque « chez Picasso » c’était aussi chez eux (…) J’ai vécu de leur existence, je les ai vus vivre, penser, souffrir, espérer et surtout travailler ; vivant, pensant, souffrant, espérant avec eux. Je peux donc, sans craindre de voir mal interpréter mes souvenirs, montrer leur vie secrète et laborieuse. »
Fernande Olivier, Picassoetsesamis, 1933
La muse
Artiste, muse et compagne de Picasso : Fernande Olivier sort enfin de l’ombre au musée de Montmartre.
En choisissant la figure méconnue de Fernande Olivier (1881-1966), le musée de Montmartre cible juste car aucune exposition n’avait été montée sur ce modèle pour les artistes et peintre elle-même. À partir de 1905, elle devient la compagne du jeune Pablo Picasso et s’installe dans son atelier du Bateau-Lavoir. En accompagnant les tableaux de Fernande Olivier des œuvres de ses contemporains, de Juan Gris au Douanier Rousseau et Kees Van Dongen, c’est tout l’univers de la Butte qui revit.
Parcours
À la fois chronologique et thématique, le parcours retrace la vie de Fernande Olivier, née Amélie Lang, modèle professionnel, écrivain et témoin important du Bateau-Lavoir. Ses deux livres forment le fil rouge de l’exposition. Puisés dans son journal, ses Souvenirs intimes, écrits pour Picasso publiés de manière posthume en 1988 raconte sa jeunesse difficile, enfant non reconnue, épouse violentée lors d’un premier mariage dont elle s‘échappe, puis sa quête d’émancipation comme modèle professionnel, enfin sa rencontre avec Pablo.
Le second ouvrage publié de son vivant en 1933, Picasso et ses amis, compile ses observations originales, parfois tranchantes, sur les personnalités du Bateau-Lavoir, artistes et mécènes, dont elle partage la vie quotidienne. La publication est louée par Paul Léautaud « Il n’y a pas d’autre mot : merveilleusement écrit.», tandis que Picasso dira à l’instar d’André Salmon et de Max Jacob, qu’il est « le tableau le plus authentique de cette époque » dira Picasso.
Le parcours, qui rassemble près de 80 œuvres (peintures, sculptures, dessins, lithographies, manuscrits, éditions et correspondances originales) est enrichi d’un riche ensemble de documents photographiques et vidéographiques Une installation contemporaine d’Agnès Thurnauer, rappelle combien les violences conjugales, que Fernande a vécues dans son premier mariage, restent d’actualité.
Picasso et ses amis
Invisible, Fernande s’efface volontairement dans Picasso et ses amis. Elle ne se révèle que dans le premier chapitre, « Sur moi-même », ajouté à la demande de Léautaud : « Quelques écrivains, dans leurs livres sur Picasso, m’ont présentée sous le nom de la ‘Belle Fernande’, ce qui m’a donné la mesure de leur appréciation. Je n’avais donc représenté pour eux qu’une valeur toute physique. Au fait, qu’auraient-ils pu savoir de moi ? »
Publication posthume des Souvenirs intimes
L’intérêt de la publication posthume des Souvenirs intimes – Écrits pour Picasso, édités bien après les décès de Fernande et de Pablo, est qu’elle parle en son nom, sujet plus qu’objet. Elle n’est plus seulement le témoin des avant-gardes mais l’actrice de sa propre vie. Elle n’est plus chosifiée comme muse ou modèle de… par tous les exégètes. Pourtant, elle s’adresse à un homme : « J’entreprends de te raconter ma vie. Peut-être pour que tu me comprennes mieux. Tu as toujours douté de moi, de mon amour, de ce sentiment profond qui faisait que tout de moi se rapportait à toi, à toi seul. Ces années vécues près de toi, ce fut la seule époque heureuse de ma vie. » Ce texte est dédié À Picasso qui n’intervient qu’en fin d’ouvrage, Fernande racontant plutôt ses émois et déboires de fillette à jeune fille. Le déclassement d’une adoptée, la violence sexuelle familiale et conjugale, le pénible travail de modèle, la difficulté de gagner sa vie sont au cœur de ce récit peu ordinaire, et pourtant banal en ces temps difficiles pour les femmes.
Avant qu’il ne devienne Picasso
C’est ce qui le rend si singulier et si attachant aujourd’hui en période post Me Too. C’est aussi l’époque de Pablo et Fernande, avant qu’il ne devienne Picasso, le génie de l’art ou « le génie du mal » décrit plus tard. Ces années vécues ensemble, sous la plume de Fernande, évoquent plutôt le bonheur que la douleur : il est juste de le rappeler. Dans un cahier vert, son écriture manuscrite mentionne le titre Picasso et moi :
« Pourquoi j’écris ce livre, pourquoi je pense à toi ? Ah ! je ne sais ! Pour me parler du passé, des seules années heureuses de ma vie (…) Je sais que certains vont trouver étrange, indiscret, scandaleux d’étaler ma vie intime surtout après la publication de Picasso et ses amis où j’avais volontairement négligé de paraître (…) et puisqu’il est nécessaire de manger pour vivre, il est également nécessaire d’user de tous les moyens qui pourrait permettre un allègement matériel. C’est peut-être cynique mais c’est cependant pourquoi je me suis décidée à publier mes souvenirs intimes » écrit-elle : « Vivre de ses souvenirs dans la misère, c’est l’acheminement vers le suicide ».
Portrait de Fernande Olivier par Kiss Vandongen
Son filleul se souvient : « Vers 1955 ou 1957, Mme Braque mit au courant Picasso de la misère dans laquelle vivait Fernande. C’est à la même époque que Marraine (…) décida de faire publier ce livre afin de survivre (…) Picasso lui vint en aide en lui adressant une somme (autour d’un million d’anciens francs). Et le manuscrit réintégra la petite malle d’osier d’où je l’ai moi-même extrait, trente ans plus tard. »