Art Basel – les couples

Aujourd’hui je me suis intéressée aux couples dans les oeuvres d’art.

dan-flangan.1276728824.jpg Les lièvres de Dan Flanagan
img_7551.1276729023.jpg Ceux qui se sont perdus dans le labyrinthe de
Michelangle Pistoletto
Les anonymes qui s’embrassent sous l’objectif de Diane Airbus
img_7603.1276729171.jpg 
 l’African Mythe de Tonny Cragg
img_7633.1276729463.jpg 
 Two babies de Zhang Xiaogang
img_7561.1276729714.jpg 
L’animal ferm’s 92 selon G Orwell de Tim Collins
img_7651.1276729864.jpg les Yorkshire de Jeff Koons
img_7687.1276729956.jpg
 le baiser de G Segal
photos de l’auteur
la mise en page laisse à désirer depuis quelques temps, les  textes disparaissent sous les
photos.

Art Basel 2010

Le coup d’envoi est donné ce lundi 14 juin, avec le vernissage d’Art Basel Unlimited, Design Miami et Warteck.
La foule des Vip se pressait sous le soleil de Bâle, le champagne coulait à flots … la suite demain …
art-basel-2010.1276553784.JPG 
 kenneth-martin-screw-mobile.1276554524.JPG
 la-dilettante-dans-clockwork-for-oracles-ii-ugo-rondinone.1276554338.JPG
zhang-huan-hero-1-2009.1276554193.JPG
dan-flavin.1276554418.JPG
img_7171-1600x1200.1276553900.JPG
photos de l’auteur
warteck.1276593098.JPG
la Liste Warteck

Qui « baise-en-ville » à Mulhouse en 2010 ?

digression-marianne-maric-jean-wollenscheidr.1276085974.jpg

Tous les clients des hôtels mulhousiens, auront droit à une œuvre d’art. Cet objet sera déposé sur leur oreiller, s’ils passent 2 nuits dans un hôtel mulhousien, ayant accepté de participer à l’opération. Il faut retenir qu’une seule nuit sera facturée, pendant la période du 11 au 20 juin 2010.
Cette belle initiative, au titre accrocheur, revient  à Sandrine Wymann, la talentueuse directrice de la Kunsthalle,  toute en discrétion, à côté du grand événement qu’est Art Basel. L’idée a germé d’une réflexion entre « filles » pour aboutir au projet, puis à la réalisation  du desing de l’objet par l’artiste mulhousienne Marianne Maric,
L’objet se décline en trois modèles : un ciseau/cigogne, Alsace oblige, un  bretzel, c’est l’évidence, et enfin l’apogée, « renverse-moi » une dame au miroir accompagnée par un bel oiseau, thème cher à l’artiste.
Les sacs de confection française, sont également en vente à l’office du tourisme de Mulhouse et des congrès, à la Kunsthalle, chez divers partenaires de la région,  ainsi qu’au Palais de Tokyo dans le futur.
Cette œuvre d’art est un tirage limité de 3000 pièces, se sont associés divers partenaires, dont la Kunsthalle, l’Office du Tourisme et des Congrès, Mulhouse Alsace, l’UMIH, syndicat des hôteliers restaurateurs et cafetiers, ainsi qu’Interface, Fonds de dotation, structure juridique de droit privé qui a pour vocation de soutenir la création artistique contemporaine dans le domaine des arts visuels.

marianne-maric-baise-en-ville.1276084232.jpg

Baise-en-ville (n.m.). Petit sac à main d’homme.(familier) Petit sac contenant des affaires de toilette et de couchage.
photos de l’auteur 

Ugo Rondinone "la Nuit de plomb" Aarau Museum

ugo-rondinone-15.1275002852.jpgUgo Rondinone est un artiste suisse  de renommée nationale et internationale contemporaine. Tandis que les institutions du monde entier lui ont consacré de grandes expositions à plusieurs reprises, dans son pays natal, la Suisse pendant onze ans pas une seule exposition à grande échelle ne lui a été consacrée. On se souvient qu’Ugo Rondinone , faisait sourire ses têtes gigantesques, hilarantes, lunaires, grimaçantes dans l’espace qui est appelé « l’Art Public, » lors d’Art Basel 2008. Cette lacune est comblée maintenant par le Kunsthaus d’ Aargau (ou Aarau Suisse) qui  présente une sélection très complète, des travaux de l’artiste suisse, rassemblant des oeuvres des dernières années et de certains travaux plus récents, ceci jusqu’au 1 août 2010, intitulée « La nuit de plomb »
 La présentation de son travail occupe presque toutes les salles d’exposition transformant l’ensemble du musée en un univers scénique séduisant.ugo-rondinone-14.1275002888.jpg
 
Ugo Rondinone vit aujourd’hui à New York, c’est un artiste qui travaille avec les différents : médias – sculpture, peinture, installation sonore et l’espace, la poésie, le collage, le dessin, une cohérence dans l’exposition. Ses œuvres présentées à Aarau, non pas isolément, mais comme une image spatiale d’ ensemble afin de créer une atmosphère et un univers  exprimé dans le titre de l’exposition, « la nuit de plomb » à l’instar du livre de Hans Henny Jahnn  qui a été sa source d’inspiration. Le livre raconte l’histoire d’un homme qui erre dans la ville par une « nuit d’hiver de plomb » Dans le travail littéraire de Hans Henny Jahnn on trouve l’angoisse existentielle à laquelle l’homme ne peut échapper que par l’amour, l’empathie avec les autres et la création. La perte de l’amour est donc toujours une chute tragique dans les agonies fondamentales au-delà du simple deuil. Jahnn occupe une place singulière dans la littérature allemande et ne peut être assigné à aucun mouvement littéraire.
UR parsème son œuvre de paysages aux arbres décharnés blancs, surréalistes, comme s’ils avaient échappés à la lave d’un volcan, de pierres aux visages lunaires qui jonchent le sol, de sculptures érodées par l’usure du temps, le clown rabelaisien, autoportrait de l’artiste, mi-ricanant, mi abusé, rencontré sur les vidéos du Hamburger Bahnhof de Berlin, gît au milieu de ciels étoilés, solitaire, abandonné. Au delà de la tristesse du clown, la solitude de tout être humain dans l’existence. Ses têtes grimaçantes vous interpellent lorsque vous pénétrez au sous-sol.ugo-rondinone-2.1275002930.jpg
Psychologie et métaphysique se chevauchent, la liaison entre  passés et présents, inspirées par le récit  de HHJ oscillent entre les installations impressionnantes  d’ Ugo Rondinone, ses paysages de rêve, ses vidéos et l’espace réel, transformé par  l’artiste en entractes surréalistes  sur  les deux niveaux de l’ Aargauer Museum.
photos de l’auteur (Iphone)

Ateliers ouverts en Alsace 2010

Les 08, 09, 15, 16 mai, participez aux Ateliers ouverts par nos artistes en Alsace
affiche-ateliers-ouverts-2010.1273182067.jpgDaniel Payot adjoint au maire de Strasbourg, chargé de l’action culturelle
Michel Samuel Weis adjoint au maire de Mulhouse délégué à la culture
Sun Chiven, consul général de Chine, résident à Strasbourg
MenG Haidong directeur du développement du centre culturel de Beijing
« Quelle course chaque année, mais quelle joie aussi de pouvoir vous proposer cet itinéraire improbable, original et printanier que sont les Ateliers Ouverts ! L’édition 2010, la 11e que nous organisons, comprend 150 ateliers, 370 artistes dans 29 communes du Bas-Rhin et 17 communes du Haut-Rhin.
Chaque atelier sera une découverte : objet, performance, peinture, vidéo, collage, gravure, photo, son, illustration, volume, multiple, bricolage, dessin, aquarelle… laissez-vous surprendre ! Notre région est l’une des plus denses en créateurs et d’une année sur l’autre environ 1/3 des artistes se renouvelle à l’occasion de ces journées portes ouvertes.
Comment faire son choix de parcours ? Partir d’une promenade en famille et faire le tour de 5 ateliers à la campagne ? Préférer un tour marathon strasbourgeois à vélo ? En profiter pour découvrir ou redécouvrir Mulhouse ou Colmar… et pourquoi pas Riedisheim, Neudorf ou le Parc Wesserling ? A vous de voir et d’aller à la rencontre des artistes à pied, à vélo, en train ou en voiture au fil d’un véritable jeu de piste sur toute la région. Les ateliers collectifs, comme l’incontournable Bastion 14 (ateliers de la Ville de Strasbourg), les anciens entrepôts au port du Rhin, Zone d’art, la Semencerie ou les ateliers de la ville de Mulhouse, vous tiendront en haleine par leur ébullition. D’autres, plus confidentiels, vous feront plonger au cœur de la création au détour d’une grange ou d’une dépendance aménagée. Pour faciliter votre ballade : le programme imprimé, le site internet avec une documentation détaillée pour chaque artiste, ou plus intuitivement les parcours choisis proposés par 7 personnalités du monde l’art.
visueljepg.1273182584.pngLa nouveauté de cette édition 2010 est le partenariat avec Pékin et Shangaï. Les premiers Ateliers Ouverts chinois sont en effet synchronisés avec les Ateliers Ouverts en Alsace : même organisation, mêmes dates, cohérence éditoriale. Vous retrouverez toutes les informations sur les Ateliers Ouverts en Chine en fin de programme, à l’inverse les artistes français seront annoncés en Chine. Et enfin, Zone d’art, à Strasbourg, accueillera une exposition d’artistes chinois intitulée “Deux dialogues”.
Un grand merci aux artistes qui acceptent de s’exposer et de vous ouvrir leurs portes
Merci aux partenaires et financeurs : la DRAC Alsace, la Ville de Strasbourg, la Région Alsace, le Département du Bas-Rhin, la Ville de Mulhouse et la Caisse d’Epargne. Sans leur soutien rien ne peut se faire.
BONNE VISITE ! »
Sophie Kauffenstein
Accélérateurs de Particules

Foules – Fools – Stephan Wilks à la Kunsthalle de Mulhouse

stephen-wilks-foules-fools.1272926933.jpg

clic sur l’image

Lorsque vous pénétrez dans la Kunsthalle, l’espace s’est éclairé, agrandi, les toiles  sur lesquelles dansent  des squelettes, arbres de vie et danses macabres vous accueillent, tout d’abord un rat géant, que ne renierait pas Katharina Fritch avec son Rattenkoenig , celui-ci est tout blanc, et fait partie du bestiaire de Stephen Wilks, puis à la manière d’un retable sur fond d’un paysage urbain, à l’ horizon bleu, le voyageur artiste transporte son âne sur ses épaules.
Puis tout au fond si vous avez suivi le parcours conçu par l’artiste et la commissaire vous atteignez le lieu de réflexions philosophiques avec CATERPILLAR, sculpture gigantesque, lourde et imposante d’une chenille recouverte de textes choisis, par SW féru de littérature et de philosophie..
C’est ainsi que se présente la nouvelle exposition, (jusqu’au 20 juin 2010), dont la commissaire est la talentueuse directrice du lieu Sandrine Wymann. (voir la vidéo de FR3)

Avec beaucoup d’humour mais aussi sur un mode interrogatif et parfois dérangeant, il crée des personnages qui mêlent à la fois la figure du bouffon et de la mort, et viennent amplifier un discours proche de la critique sociale. Porté sur le présent, le travail de Stephen Wilks puise ses sources dans une imagerie issue de la danse macabre, à la manière du peintre expressionniste James Ensor ou du
caricaturiste José Guadalupe Posada, Foules – Fools révélateurs d’une nature humaine éphémère et conquérante.
Comment ne pas penser à Ubu Roi,  manipulateur fou, et ayant droit de vie et de mort sur ses sujets, mais aussi le bouffon de Rigoletto, à l’existence si tragique.stephen-wilks.1272926803.jpg

Masqué derrière ses figures animales, telles le cheval de Troie repris dans sa série des Trojandonkeys, Stephen Wilks a su trouver une place de choix au milieu de ses semblables. Il ne se place ni en moralisateur, ni en calculateur mais en observateur privilégié.
Chez Stephen Wilks, la notion de déplacement, omniprésente dans ses oeuvres et dans ses expositions, n’apparaît pas comme une nécessité, comme un état physique qui seul permettrait la création. Ce sont davantage les oeuvres qui sont en mouvement que l’artiste lui-même. Il n’est pas de ceux qui ont développé une réflexion dans la situation du marcheur ou du voyageur. Chez Wilks, le mouvement est constitutif des rapports sociaux et du jeu social qui nous entourent. Aussi, l’intégrer à sa démarche, voire l’amplifier, lui permet de créer des pièces qui s’immiscent ludiquement et subtilement à l’intimité d’un public avec lequel il souhaite installer un jeu de complicité. Sur le mode de la rencontre repose toute sa pratique, elle pose la confiance et la connivence entre l’artiste et le spectateur comme le seul terrain d’étude.
Cette exposition, comme souvent chez Stephen Wilks, se déploie à la manière d’un cortège.
Tandis que ses parades (Animal farm à Louvain en 2008) ou ses ânes (Trojandonkeys) sont des pièces qui ont le déplacement pour fondement, Foules, Fools suggère une avancée, un sens qui mène le spectateur du manège au rez-de-chaussée à la chenille du fond de l’espace. Une progression s’installe lentement, un voyage s’effectue un peu comme une procession sur un chemin de vie.
Chaque pièce de l’exposition se présente à la manière d’un tableau qui interroge notre place à « l’échelle humaine », et peut-être notre passage sur terre. La déambulation ainsi comprise n’est pas sans rappeler le principe des chemins de croix dans la tradition chrétienne : échelonnés de stations, ils évoquent les différentes étapes de la vie du Christ. Les tableaux de Stephen Wilks sont allégoriques, ils renvoient à un jeu de relations complexes que l’artiste ramène à une vanité certaine, accentuée par la présence nouvelle des squelettes dans son bestiaire.
stephen-wilks-danse-macabre.1272926854.jpgDeux fléaux contribuèrent probablement à la popularité des danses macabres : la peste noire (milieu du xive s.) et la guerre de Cent Ans (1337-1453). Il ne faut pas oublier l’élément de satire sociale que comporte un thème qui souligne vigoureusement l’égalité de tous devant la mort et qui contribua vraisemblablement à son succès.
Le premier exemple de danse macabre figurée est le cycle de peintures (1424) qui se trouvait dans les galeries du cimetière des Innocents à Paris ; toutes les danses macabres en dérivent. La hiérarchie de l’Église et de l’État y formait une danse majestueuse, où les vivants alternaient avec des squelettes ou des cadavres. Cet ensemble fut détruit en 1609, mais une reproduction ou une interprétation libre en est donnée dans les gravures sur bois du graveur parisien Guyot ou Guy Marchant (1485) et les légendes en vers ont été conservées.
De nombreuses danses macabres décoraient les cloîtres et les nefs des églises en France (Sainte-Chapelle de Dijon, 1436 ; La Chaise-Dieu, avant 1460) ; en Allemagne (Marienkirche de Lübeck, peinte en 1463 et restaurée ultérieurement ; Marienkirche de Berlin ; d’Allemagne, le thème se propage en Estonie et en Finlande), en Suisse alémanique (couvent des dominicains de Bâle, env. 1440    ; Berne, 1517, œuvre détruite connue par des copies du xviie s.) et en Angleterre (dans l’ancienne cathédrale de Saint-Paul). En Italie, le thème est rarement représenté et les exemples sont tardifs (San Lazzaro Fuori, Côme, xve s.). Vers 1485 apparaissent des cycles de gravures sur bois représentant des danses macabres qui inspireront certaines fresques du xvie siècle.
La Danse macabre de Bâle, aquarelle de Johann Rudolf Feyerabend (1779-1814), réalisée en 1806 d’après une fresque (de 1440 environ) du couvent des dominicains de Bâle. Historisches Museum, Bâle.
En 1523-1526, l’artiste allemand Hans Holbein le Jeune exécuta une série de dessins qui fut gravée par Hans Lützelburger et publiée à Lyon en 1538. Dans Les Simulacres de la mort, il ne s’agit pas à proprement parler de danse macabre, mais d’imagines mortis où la mort, qui n’entraîne plus l’homme dans sa danse macabre, surprend ses victimes au cours de leurs occupations.
Tous les pays d’Europe fournissent des versions littéraires de la danse macabre, qui comptent un chef-d’œuvre, La Danza general de la muerte, poème espagnol inspiré par les légendes du cimetière des Innocents.
À la Renaissance, le thème est peu à peu abandonné, les peintres (Dürer, Urs Graf, Niklaus Manuel Deutsch) préfèrent les sujets plus limités tels que la Jeunesse et la Mort, la Femme et la Mort, l’Amour et la Mort.
Thème de prédilection des peintres et des graveurs, la danse macabre a peu inspiré les sculpteurs : on citera pour la France la danse macabre en bois de l’aître Saint-Maclou à Rouen et celle du cimetière Saint-Saturnin à Blois ; pour l’Allemagne la danse macabre du Georgenthor, sculptée au xvie siècle.

stephen-wilks-pere-et-fils.1272926990.jpgCe n’est pas auprès des ces ânes  que l’on attrape des coups de pied.
DONKEY ROUNDABOUT  construite à l’identique d’un véritable manège, Cette pièce est une sorte de bilan d’étape dans l’oeuvre de Stephen Wilks.
Elle clôt un ensemble de projets et annonce de nouvelles formes. Six personnages esquissés portent six ânes qui font référence à ceux que l’artiste a envoyés de par le monde depuis quelques années. Tous se retrouvent sur une plateforme au lent mouvement rotatif. Les figures tournent, passent et repassent, et cette révolution renvoie à un principe de quotidien et d’éternel recommencement. Le mécanismeapparent de la pièce, ses roues crénelées, son apparence de grosse horloge, le sourd bruit qui s’en échappe sont autant d’éléments qui renforcent et concrétisent cette idée du temps qui passe. Les personnages fabriqués de bois sont en quelques sortes la modélisation des squelettes qui font leur apparition peu de temps après dans l’oeuvre de l’artiste. Debout sur le carrousel, ils font référence à l’iconographie de la danse macabre : les personnages y sont souvent représentés en cercle dans une attitude dansante. Une fois de plus chez Wilks, c’est l’homme qui porte l’animal. Il renverse les points de vue, surprend et remet en cause les fonctionnements et usages de ses semblables.

stephen-wilks-barcelona.1272929070.jpg

BARCELONA  – Photographie imprimée sur papier. Extrait du voyage de l’âne bleu. Cette image vient contrebalancer le côté fantastique et fictionnel de la première partie de l’exposition. Elle apparaît dans l’exposition à la manière d’un horizon (bleu) et amène une part de réel et d’optimisme. Installée comme une toile de fond, elle donne à l’exposition une ambiance théâtrale renforcée par la foule de fous située en avant de scène.

 

stephen-wilks-caterpillar.1272927121.jpgCATERPILLAR  Animal en tissu, recouvert d’extraits de textes. Symbole de la métamorphose et du devenir, la chenille intervient dans le travail de Stephen Wilks comme le support à une réflexion sur la capacité d’évolution d’un être humain. Si la vieillesse est un thème qui revient de plus en plus fréquemment dans son oeuvre, ce n’est pas seulement à
travers son caractère inévitable et fascinant mais aussi dans ce qu’elle implique en termes de changement. Grandir, c’est vieillir. Vieillir est une mutation lente et permanente de notre nature physique, morale ou intellectuelle. Vieillir est notre quotidien, perceptiblement ou non. La sculpture est gigantesque, lourde et imposante, la chenille dégage une image positive, poétique, évanescente, elle tente d’échapper à la fatalité de l’être. La chenille est le support matériel à des textes que Stephen Wilks est allé puiser du côté des auteurs qui se sont intéressés à la question de la métamorphose. Lewis Caroll côtoie Goethe, Lou Reed et Franz Kafka. De cette allégorie, Stephen  Wilks a également tiré une nouvelle série de dessins qui interviennent comme le miroir de ces écrits. La chenille reprend dans ce cas le rôle qu’il donne d’évidence à ses animaux, elle s’infiltre dans les détails de la vie et en révèle la fragilité.

 

photos de l’auteur – courtoisie Kunsthalle et Stephen Wilks

Voyages extraordinaires au CRAC Alsace

simon-faithfull2.1271106220.JPGL’exposition du CRAC est une extraordinaire invitation au voyage jusqu’en 16 mai 2010. Titre qui ne peut que me plaire.
Qui n’a jamais rêvé de partir à l’aventure, tels que ces étonnants voyageurs, en suivant sa fantaisie, ou comme dans le rêve de Philippe Schweyer, dans le numéro 7 de NOVO, en suivant le méridien de Greenwich, dans une certaine direction, à l’aide d’un GPS, en formulant le voeu de croiser son idole du moment, ou de toute une vie. Or c’est ce que réalise Simon Faithfull, suivi par une caméra pour faciliter les approches.
Ou encore faire la pluie et le beau temps, comme Christophe Keller maître de la pluie.
L’exposition Voyages extraordinaires rassemble une sélection d’oeuvres de Simon Faithfull (britannique, qui vit à Berlin) et Christoph Keller (allemand, qui vit à Berlin), la plupart récentes et inédites en France.
Les univers de ces deux artistes, bien que différents, ont en commun un intérêt pour des corpus de données relevant (plus ou moins directement) de la science ainsi que pour la façon dont ces données pouvent être rejouées dans le champ de l’art.simon-faithfull1.1271106330.JPG
Réactivateurs d’expériences ou d’aventures scientifiques (Escapes Vehicles de Simon Faithfull, Cloudbuster Project de Christoph Keller), Simon Faithfull et Christoph Keller placent la question de la découverte et de l’expédition – qu’elles soient physiques ou mentales – au coeur de leur travail.
La science à laquelle ils font référence et/ou qu’ils utilisent comme matériau est pour l’essentiel une science désuète qui fait la part belle aux mythes et aux utopies (le savant démiurge, l’inventaire du monde, la découverte de nouveaux territoires, etc.).
Ainsi, à partir d’expériences ‘proto-scientifiques’, dont la portée et l’intérêt se situent loin des contraintes de l’innovation et du résultat, ils libèrent le potentiel poétique, mythique ou philosophique de la science. Dans la lignée des récits de Jules Verne, leurs oeuvres mêlent présent (ou passé) technologique et mondes imaginaires, cependant que leurs science-simon-faithfull.1271105108.jpgfictions décalées sont à considérer comme des oeuvres d’anticipation inversées.
L’exposition s’accompagne d’événements qui lui font écho : performances du collectif Ödl autour des oeuvres exposées, conférence sur les liens entre art et science, etc.
Commissaire de l’exposition : Sophie Kaplan
Project Room n°6
En 2010, le CRAC Alsace confie pour une année son Project Room à Dixit (E. Lisa Annicchiarico, Jessica Monnin, Clarisse François), collectif de jeunes historiennes de l’art basées dans le Grand Est, et leur donne ainsi une première occasion de développer un projet curatorial dans la durée.
Le CRAC affirme ici d’une autre manière sa volonté de soutenir la jeune création et la pensée émergente.
Pour leur premier Project Room, les jeunes critiques présentent Mais Godard c’est Delacroix /
Plan 1 avec les artistes The Plug et François Génot.
Une nouveauté au CRAC le petit café dont l’ensemble des responsables se félicitent :

Le Petit Café occupe l’ancien centre de documentation. Respectant l’architecture du lieu et profitant de ses larges fenêtres qui donnent l’impression d’être à la fois à l’intérieur et à l’extérieur, le designer Fred Rieffel a imaginé un ensemble fluide et modulable dans des teintes et matériaux à la fois naturels et contemporains, s’inspirant de l’âme du lieu (un ancien lycée) autant que d’influences variées (bar lounge, bistro). img_3087.1266020292.jpg

Le Petit Café du CRAC se veut un endroit convivial, un lieu d’échanges et de culture, offrant également un nouvel espace de rencontres à Altkirch. Il est constitué de deux parties, un centre de documentation et un café permettant à tous de prolonger la visite des expositions autour d’une boisson, dans un cadre accueillant et chaleureux.

photos de l’auteur

Anne Immele à l'espace Malraux de Colmar

« Mille reflets du ciel
Promenaient, éveillés, les charmes de mes songes,
Et venaient éclipser l’étendard du réel. »
Max Jacob

Comment parler d’une artiste photographe, qui sait mieux que personne présenter son travail ?
En effet sur ses site et blog personnels, Anne Immele, parle avec sensibilité et poésie, de ses motivations, du choix de ses photos, de cette passion qui l’anime, au point de l’enseigner au Quai à Mulhouse, mais aussi à  l’université de Strasbourg. Issue de l’école d’Arles, où elle a acquis un solide bagage, l’artiste nous montre ses travaux récents qui dialoguent entre eux en silence au rythme incessant du projecteur de diapositives où l’image d’une montre sans aiguille revient sans cesse.anne-immele-montre.1270997961.jpg
« le projecteur de diapositives.  Le carrousel effectue un mouvement circulaire, il tourne et projette de manière régulière 80 diapositives, qui sont toujours identiques. Ces diapositives sont des reproductions de la même image d’une montre, qui a la particularité d’avoir perdu ses aiguilles. La montre n’indique plus le temps qui passe, le carrousel tourne, mais –  tout en avançant de manière cyclique – il revient sans cesse à la même image. Il n’y a aucune progression. L’instant n’en finit pas… de se répéter. Le son est particulièrement important : la scansion du carrousel qui avance d’une diapositive à la suivante a remplacé le tic-tac de la montre ». – Anne Immele
anne-immele-paysages-urbains.1270999089.JPGSes formats carrés mettent en avant la problématique architecturale et sa confrontation avec l’humain.
Le regard porté par Anne Immele  nous pousse au questionnement existentiel  à Colmar, à l’espace Malraux, jusqu’au 30 mai 2010.
Tout d’abord les antichambres, qui montre un état des choses, un état des lieux, ces images  qui pourraient paraître calmes, sereines, harmonieuses, or elle espère qu’il n’en est rien, car malgré leur apparence, immobile et hiératique, se sont des forces (intranquilles) agitées, qu’elle souhaite provoquer et convoquer. Les paysages urbains montrent des habitations récentes, des parkings, des chantiers, des lieux incertains, qui caractérisent ce qu’elle ne pourrait  nommer le nivellement. Souvent il s’agit d’un nivellement géographique du terme, par exemple du nivellement du sol, qui a été aplani pour construire des immeubles, mais c’est aussi le nivellement social, avec ces immeubles, qui ne sont pas là pour convoquer la diversité, la singularité, mais au contraire montrent obstinément la similitude, une sorte d’unité, qu’on pourrait qualifier de formatage méticuleusement organisé. Ces paysages urbains sont associés à des portraits.
anne-immele-portraits.1270999194.jpgDans les portraits elle joue entre la faille qui existe entre l’extériorité c’est à dire, la faille  du  visage qui est photographié et l’intériorité  de la personne qui reste toujours inaccessible, et c’est dans cette faille que se joue toute la dimension du portrait, qui est pour elle du registre qu’elle qualifie d’effondrement.
A l’étage on peut voir les paysages immobiles, images saisies, captées dans son quotidien, dans les rues et les lieux qui lui sont familiers, au jour le jour, et là encore il s’agit pour elle de scruter, ce qu’elle nomme avec  Max Jacob – « l’étendard du réel«    qui peut être mieux fixé au sein des associations photographiques.
Les memento mori où elle associe les photographies récentes  avec des petits tirages argentiques polaroïdes qui ont été réalisés pour certains depuis ses débuts dans les classes de la ville de Colmar, qui pour elle sont importants, pour ce qu’elle a pu apprendre de  la photo pas tant  du domaine technique, que du phénomène lié au temps, différentes temporalités.anne-immele-memento-mori.1270999220.jpg
Le temps du tirage photo, qui est un temps long qui est propice à la méditation, dans lequel on laisse l’image advenir, apparaître, et c’est un des sujets de memento mori, c’est principalement ce rapport au photographique et à l’apparition photographique elle-même.
La photographie a un rapport à l’instant éphémère et pourtant cet éphémère reste fixé dans un instant qui n’en finit pas, dans cette dimension temporelle là, qu’elle a voulu travailler. Il y a un autre rapport au temps, c’est celui du regard porté en arrière de manière rétroactive sur des images qui peuvent aussi être habitées par une dimension mémorielle affective, c’est aussi cette dimension là qu’elle a voulu évoquer. Ce n’est pas un hasard si ce travail de memento mori est exposé à Colmar qui est sa ville natale, c’est la conjonction de ses recherches universitaires depuis quelques mois, qu’elle ne voulait pas montrer ailleurs que dans cet espace en priorité.
photos des photos d’Anne Immelé
c’est le comble de photographier des photos, mais comment procéder autrement?
Texte largement inspiré du discours d’Anne Immelé, quasi reproduit à l’indentique.

Cris et Hurlements à Tranches de Quai

img_5101.1270169900.jpg Ambiance déjantée, soirée à décibels, tranches réussies.
Si vous avez envie d’un peu de folie, de crier votre enthousiasme, votre dégoût, votre dépit, vos bonheurs, vos malheurs, de vous déhancher, vous remuer, vous secouer, vous rouler par terre, comme votre voisin ou voisine, venez à Tranches de Quai, c’est le lieu « branché » la soirée récré de l’école des beaux arts de Mulhouse.img_5123.1270206862.jpg
Entre les dessins, les vidéos, les installations, les performances, il faut signaler celle de Anne Zimmermann, en compagnie du batteur et complice Alex Kittel. Alex qui a débuté la soirée en nous gratifiant d’une étonnante musique,  avec son groupe « …… » Avec talent et brio (oui il était de la partie – — pfttt —-) Anne lit des notices dont elle a jonché le sol en début de spectacle, tout en gambadant à travers le hall, ( Nijinski en pantalon ? ) force bisous, œufs et autres ingrédients jetés sur son complice complaisant, Alex. Elle hurle (j’ai dit hurler moi ?, en fait elle ne sussure pas …) son ennui du monde, du tout bio, des vieux magazines des salles d’attente, du commerce équitable, du politiquement correct, en quelque sorte. Elle nous fait part des découvertes d’un chercheur américain sur les valeurs et qualités du sperme, et sur son mode d’emploi qui peut influer l’humeur des dames. Ceci avec démonstration à l’appui à l’aide de subterfuges naturalistes dont elle a le secret.
(point n’étant besoin d’avoir recours aux américains pour connaître une vérité vieille comme le monde …)
Hélas la vidéo étant trop lourde je ne peux vous faire profiter que de la dernière partie et fin.

Sachez que Anne Zimmermann sera à Hégenheim le 25 avril pour une autre performance, en compagnie de Frédéric Weigel, alsacien, vivant à Takasaki-shi, Gunma-Ken, au Japon, qui expose à la FABRIKculture de Hégenheim pendant son séjour en France, jusqu’au 25 avril, horaires vendredi, samedi et dimanche 11 h à 17 h, entrée libre.
Hurlements à l’extérieur, où une jeune femme armée d’un porte voix vantait les mérites de je ne sais trop quoi.
Cris et hurlements, dans les couloirs du Quai à partir de toutes les vidéos, ou encore des films documentaires projetés.

Puis un instant magique, sans cris, sans hurlements, sans un son, sans musique, une danseuse asiatique, par de simples gestes et mouvements de danse, entraîna d’autres danseurs qui se mouvaient sans un son, tout cela allant crescendo, tantôt en solo, en couple, entraînant le public conquis, pour finir en transes et applaudissements. Hélas j’ai scratché la vidéo.
Belle soirée à refaire.

Poisson d'avril ? – La petite sirène a quitté son rocher

la-petite-sirene.1269805321.jpg Non que je la considère comme un poisson, mais je voulais vous entretenir de son voyage
La Petite Sirène de Copenhague part en Chine pour son premier voyage. Le voyage de la Petite Sirène a suscité de vifs débats ces deux dernières années au Danemark, jusque dans les milieux politiques, et notamment à Copenhague, où la majorité des habitants étaient hostiles à son absence pour huit longs mois.
 
Pour « des raisons pratiques et de sécurité », la Petite Sirène, considérée comme un joyau du patrimoine, prendra l’avion jusqu’à Shanghai, les autorités danoises ayant abandonné l’idée de la transporter par bateau, comme prévu initialement.
AFP – La célèbre Petite Sirène a quitté jeudi son rocher du port de Copenhague pour l’exposition universelle de Shanghai, saluée par des danses et des chorales d’enfants danois et chinois pour son premier voyage depuis près d’un siècle hors du Danemark.
Des centaines de personnes s’étaient pressées à l’entrée du port, agitant des drapeaux, pour accompagner ce départ pour la Chine de cette statue quasi-centenaire, héroïne du conteur Hans Christian Andersen.
Sous un soleil printanier, au terme d’une cérémonie de discours, de danses, de chants et au milieu d’acclamations, « la grande dame de Copenhague », a été soulevée dans les airs par une grue géante, marquant le début d’un périple controversé jusqu’à Shanghai où elle sera le clou du pavillon danois.
Le visage ému, Christa Rindom, une institutrice accompagnée de son fils de 8 mois, reconnaît qu’elle a « un pincement au coeur » de voir partir ce symbole de Copenhague. « Elle va me manquer, même si je suis fière qu’elle voyage pour voir le monde et représenter le Danemark », confesse-t-elle à l’AFP.
Le voyage de la Petite Sirène a suscité de vifs débats ces deux dernières années au Danemark, jusque dans les milieux politiques, et notamment à Copenhague, où la majorité des habitants étaient hostiles à son absence pour huit longs mois.
Mais la mairie de Copenhague, propriétaire de la statue, a néanmoins décidé de lui offrir son premier voyage, après des mois de vive polémique.
Ce départ jusqu’en novembre montre « que les Danois veulent bien partager leurs joyaux avec les autres cultures », s’est félicité le ministre danois de l’Economie et du Commerce Brian Mikkelsen, lors de cette cérémonie.
A l’adresse de certains esprits chagrinés, le ministre a rappelé, que « contrairement au conte d’Andersen » dont elle est l’héroïne, « la Petite Sirène rentrera au port de Copenhague » à la fin de l’année.
Pour « des raisons pratiques et de sécurité », la Petite Sirène, considérée comme un joyau du patrimoine, prendra l’avion jusqu’à Shanghai, les autorités danoises ayant abandonné l’idée de la transporter par bateau, comme prévu initialement.
Le départ réel aura lieu dans les jours qui viennent, à une date gardée secrète, la statue devant être préparée et descellée des rochers où elle repose habituellement.
La sirène ne sera pas totalement dépaysée en Chine, puisqu’elle emportera avec elle des tonnes d’eau du port de Copenhague, une eau très propre où les visiteurs du pavillon danois à Shanghai pourront se baigner au cours de l’exposition universelle, du 1er mai au 31 octobre.
La sculpture de bronze d’Edvard Eriksen, de 175 kilos et de 1,65 mètre de haut, est depuis sa création en 1913 une des grandes attractions touristiques du pays scandinave.
Renversée, décapitée, amputée d’un bras, objet de multiples agressions depuis les années 1960, elle a eu une vie mouvementée, au gré de l’actualité. Elle a été aussi déguisée en musulmane voilée d’une burka, aspergée de peinture rouge, rose, verte, ou armée de jouets sexuels.
Inspirée par le conte d’Andersen, elle avait été commandée en 1909 par le fils du brasseur de la bière danoise Carlsberg, Carl Jacobsen.
La réalité a rejoint la fiction ou la rencontre des esprits farceurs ….  petite-sirene-1e-avril.1270211885.jpg
Un squelette est apparu, hier à Copenhague, à l’emplacement habituel de la célèbre statue de la Petite Sirène qui, elle, est en route pour la Chine pour y être exposée. Hanne Strager, responsable des expositions au Muséum d’histoire naturelle de Copenhague, auteur de cette blague de 1er avril, a expliqué que la figure était constituée d’une moitié de squelette humain et d’un espadon.
images Internet