Elle se termine aujourd’hui dimanche 13 novembre 2011, l’exposition d’Edouardo Chillida – Lieu de rencontre(vidéo)à la Fondation Maeght de St Paul de Vence.
C’est un plaisir simple et délicieux de grimper à travers les villages des Alpes Maritimes pour arriver jusqu’à la Fondation. Le jardin des sculptures vous accueille avec ses Miro, Calder, Kricke, les Amoureux, mosaïque de Marc Chagall, Zadkine, cette fois Chillida y est l’honneur, avec les « Peignes du vent »
Mais pourquoi toutes ses mains dans l’exposition ? Tantôt la droite, tantôt la gauche, en dessins au crayon , à l’encre, à l’ eau-forte, en collages.
Chillida considérait que la main était l’instrument de création, le geste d’écarter les doigts ou de les resserrer, lui faisait entrevoir les formes de son art, la sculpture. Il s’exerçait à dessiner sa main gauche avec la droite, puis lorsqu’il se rendit compte qu’il y réussissait avec trop de facilité, il se contraignit à dessiner sa main droite avec sa main gauche.
Dans la cour Giacometti, c’est encore le « forgeron » qui a pris la place, avec des pièces de la collection de la famille Chillida.
C’est avec ses mains qu’il fabrique le bronze, sculpte l’albâtre, découpe le marbre, forge l’acier, façonne la terre et le béton, équarrit le bois, soude, ponce, des formes géométriques, des espaces.
Les dessins faits de papier et de fil, des collages, parfois par combinaison des matériaux, sont accrochés au milieu des 140 œuvres exposées.
Il rend hommage à ses amis, artistes, galeristes, portrait au crayon, son marchand qui était Maeght, en magnifiant les formes , dans la pureté des matériaux utilisés.
Une vidéo dans la chapelle aux vitraux bleus de Miro relate sa vie, simple où son art était toute sa passion.
La Fondation Maeght est un musée privé au milieu de la nature qui est toujours plaisant à visiter en toute saisons. photos de l’auteur
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« Apprenez à penser en couleurs, et vous verrez le monde autrement ! »
Nous propose Dominique Simonnet dans la préface du petit livre des couleurs de l’historien anthropologue Dominique Pastoureau. « les couleurs sont la musique des yeux … Certaines harmonies de couleurs produisent des sensations que la musique elle-même ne peut atteindre »
Extrait du Journal d’Eugène Delacroix (le dialogue du visible René Huyghe)
En effet le voyage au Maroc, a été un coup de foudre, libérant sa vision de la lumière et des couleurs, cela a été une révélation et a transformé totalement sa palette.
Le Mamac nous en fait une démonstration magistrale en mettant « la couleur en avant ! »
Dès la montée des escaliers, la couleur vous saisit. Elle est la star de l’exposition et prend toute son autonomie. Une même jouissance de la palette que l’on peut étendre à la cinquantaine d’artistes choisis par le commissaire Gilbert Perlein, conservateur en chef et directeur du Mamac de Nice, assisté de Michèle Brun et de Rébecca François que je remercie de tout cœur ici pour son formidable accueil. Louis Cane (1943) Denis Castellas (1951) César (1921-1998) Marc Chagall (1887-1985) Max Charvolen (1946) Marc Chevalier (1967) Albert Chubac (1925-2008) Daniel Dezeuze(1942) Erik Dietman (1937- 2002) Noël Dolla (1945) Raoul Dufy (1877-1953) Max Ernst (1891-1976) Robert Filliou (1926-1987) Roland Flexner (1944) Jacqueline Gainon (1951) Ellsworth Kelly (1923) Yves Klein (1928-1962) Rotraut Klein Moquay (1938) Fernand Léger (1881-1955) Cynthia Lemesle & Jean-Philippe Roubaud (1974/1973) Ludovic Lignon (1966) Arnaud Maguet (1975)Eric Michel (1962) Robert Malaval (1937-1981) Henri Matisse (1869-1954) Serge III Oldenbourg (1927-2000) Bernard Pagès (1940) Pablo Picasso (1881-1973) Eve Pietruschi (1982) Pascal Pinaud (1964 Niki de Saint Phalle (1930-2002) Patrick Saytour (1935) Adrian Schiess (1959) Nicolas de Staël (1914-1955) Cédric Teisseire (1968)Xavier Theunis (1979) Bernar Venet (1941) Claude Viallat (1936)
Les artistes exposés, sont natifs de la région pour la plupart, ou du moins y ont séjourné à un moment de leur existence, ils sont tous de stature internationale. C’est une explosion des couleurs primaires avec l’américain Ellsworth Kelly qui dès son arrivée dans le midi, abandonne son bi-chrome noir et blanc, pour s’adonner au rouge, jaune, bleu et devient ainsi le père fondateur de l’abstraction géométrique américaine.
Les papiers découpés peints à la gouache de Henri Matisse, par une recherche savante, avec de délicats blancs, composent la danseuse créole, qui fait partie du thème de la danse choisie par le Dr Barnes.La femme à l’amphore, créée à la toute fin de sa vie est à l’inverse du processus, c’est le fond qui est gouaché en bleu, disposé en positif et la forme féminine qui est en réserve est en négatif.
Picasso peint de manière simplifiée, en aplats de couleurs primaires, Françoise Gilot, étendue sur une serviette jaune débordant sur les enfants, Paloma jouant dont la tête émerge d’un fond rouge, et Claude sur fond bleu sur un tricycle, le tout sur fond bleu, encadré de vert, belle scène de sérénité et d’intimité en un jeu spéculatif de la couleur.
Yves Klein renonce à la figure, à la ligne et à la forme pour avancer dans le champ sensible de la couleur pour aller vers l’absolu. Fernand Léger, ( que je retrouverai le lendemain à la Fondation Maeght) s’émancipe de ce qu’il faisait jusqu’à présent, tracer des contours, qu’il remplissait de couleurs, il leur donne leur autonomie en peignant de grandes surfaces en ne tenant plus compte des lignes noires. Dufy pose la couleur indépendamment de la forme sous-jacente, voyant courir sur la plage, une petite fille vêtue de rouge, il s’aperçoit que la mémoire garde la trace de la couleur, plutôt que de la petite fille elle-même. On dit de lui qu’il peint en dessinant et dessine en peignant, phénomène paradoxal et facteur de trouble au regard de la tradition.
Roland Flexner juxtapose deux monochromes verts en tonalités légèrement différentes et laisse transparaître en filigrane la silhouette fugace d’un pleurant. La capuche dissimule totalement son visage et rend toute identification impossible. Cela ajoute au mystère du recueillement et pour moi cette image restera gravée très longtemps dans mon esprit.
Les œuvres de Niki de St Phalle sont très présentes ici, étant donné qu’une donation de sa succession y est exposée en partie. Les blessures infligées à ses œuvres par les tir de peintures de couleurs, s’inscrivent comme une biographie de l’artiste, l’attitude de sa mariée siestant sous un arbre (à 0.50) me renvoie au visage renversé de Jan Fabre dans la Pietà vue à Notre Dame de la Misericordia à Venise.
Jean Charles Blais a collé dans les couloirs qui relient deux salles les papiers qui ornaient la station de métro de l’Assemblée nationale.
Il me faudrait parler du magnifique Hartung et de bien d’autres.
Pour terminer une cimaise peinte en rouge sang, à connotation politique laisse en réserve la phrase en blanc d’un prisonnier « Détenus de l’intérieur » signée Jean Baptiste Ganne.
Tout le musée est à la gloire de la couleur, les couloirs, les extérieurs, les cages d’escaliers, avec mesure et discernement. Il ne faut surtout pas oublier la terrasse du 7 e étageque vous aurez beaucoup de mal à quitter, où s’offre à vous, la vue panoramique sur le vieux Nice, la montagne, la mer, un paysage azuréen de carte postale. Vous avez jusqu’au 27 novembre pour visiter l’exposition Photos de l’auteur et visuel presse – courtoisie du Mamac
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Signe des temps, après le musée Würth qui se met au verre …. contemporain, la biennale du verre de Strasbourg et de sa région, c’est à Pfastatt que « le mondese met à l’en-verre » avec l’exposition de Michèle Bruel au Foyer St Maurice de Pfastatt du 4 au 6 novembre où Bruel rime avec Bruegel, la preuve ?
Michèle Bruel-Rupp née en Alsace, peint depuis son enfance. Elle découvre les peintures anciennes sous verre et prend conscience de l’atout précieux du verre, il est support de peinture et fait office de vernis dur et inaltérable. C’est un partenaire idéal de la peinture. Mieux : il donne à l’image une brillance et un éclat chatoyant qui ne terniront jamais avec le temps. Michèle s’attache à sauvegarder cette ancienne technique et donne à la peinture sous verre une nouvelle dimension et une facture particulière. Cette technique est singulière. En effet, la peinture est posée à l’arrière du verre, ce qui a pour conséquence de perdre la transparence de ce dernier. La démarche est inverse par rapport à la peinture sur toile. Il est indispensable de commencer par les premiers plans pour aller, plans par plans successifs, vers le fond du tableau. De ce fait il n’y a pas de repentir possible. Michèle admet son attirance pour le style figuratif : compositions florales, paysage et tableaux d’inspiration naïve, natures mortes. Les scènes de village, ne nous renvoient-elles pas aux toiles du grand Bruegel, avec ces paysans, ces chasseurs, accompagnés d’animaux, cheminant dans le crépuscule, revenant de la montagne quelquefois enneigée.
Ces ciels aux couleurs automnales aux bruns chatoyants, juste après le coucher du soleil, laissent apparaître une dernière touche de rouge de l’astre du jour. Les détails foisonnent, les squelettes d’arbres se dressent dans les paysages d’hiver, mais aussi explosent de toutes leur beauté dans ses vues de mer, ses villages provençaux qui respirent la sérénité.
Elle traduit par ses peintures tout ce qu’elle ressent devant la nature et la vie quotidienne. Les angoisses existentielles et inévitables sont très vite sublimées en message d’espoir. Michèle nous incite à pénétrer dans les tableaux et à rêver.
Un coup de foudre général pour cette scène intimiste du petit garçon à la fenêtre, contemplant un ciel étoilé non seulement il a remporté tous les suffrages, mais à fait un heureux et beaucoup d’envieux.
Ne rappelle t’il pas une toile de Magritte, sans son ambiguïté, tout en sublimant le romantisme avec la délicatesse d’une Berthe Morisot. Ou encore ces moutons au jaune dominant de la transhumance, cheminant sous un ciel d’automne vers la bergerie. Images d’antan, scènes d’autrefois ? Michèle Bruel nous les restituent avec ses réalisations lumineuses, d’une minutie folle, d’une finesse incroyable, dans sa peinture sous-verre, à laquelle elle redonne ses lettres de noblesse, si besoin en était.
Des années de passion et de travail ont permis à Michèle
« d’apprivoiser la lumière ». Son talent reconnu par ses pairs a été récompensé par divers prix et médailles tant en France qu’à l’étranger. photos de l ‘auteur – courtoisie de Michèle Bruel
L’art une drogue légale, s’interroge Fabrice Bousteau (BA magazine) ? L’art rend-il heureux ? (Anne Cantin – Arts magazine) La réponse paraît évidente. Les artistes non reconnus, les marchands d’art ruinés, les collectionneurs obsédés, les musées déserts, vus des coulisses ne semblent pas refléter cette béatitude. Côté public, l’engouement constaté pour les expositions dans ces 20 et 21 e siècles semble une évidence. Est-ce un effet de mode où une prise de conscience, qu’il faut s’immerger dans l’art, le partager, le mettre aux programmes scolaires, afin d’aboutir à une vision humaniste de la culture. Les émotions qu’il procure, le sens qu’il peut donner à une vie, sont autant de vertus stimulantes qui devraient être inscrites dans les droits de l’homme ou du moins prescrites par la faculté (de médecine…) afin de mieux préserver nos facultés (mentales).
J’en avais rêvé,la Filature l’a réalisée : l’exposition de deux pointures de l’histoire de l’art dans les domaine précis de l’art vidéo et de la photographie, qui de surcroît habitent notre belle région : l’Alsace. Nous allons de surprise en contentement, car Patrick Bailly Maître Grand – PBMG, expose conjointement avec sa moitié, Laurence Demaison. Le couple est uni autant par l’argentique que par les liens du mariage. Quant au travail de cette moitié, il justifierait un « entier » par sa recherche, son ingéniosité, sa virtuosité.
Nos trois « stars » dont les liens évidents sont la poésie, l’invisible, la métaphore du temps, mais aussi l’étrangeté sont commentées elles aussi par des pointures : pour Laurence Demaison et PBMG, Muriel Berthou-Crestey, dont les titres de docteur en esthétique, critique d’art et chercheuse, indiquent immédiatement la haute tenue de la conférence d’avant le vernissage du 2 novembre 2011. Extrait du Carnet à Facette : à lire icititre dublog de Muriel Berthou-Crestey Robert Cahen, présenté, pas son ami écrivain, Stephan Audeguy , auteur de nombreux ouvrages dont la « Théorie des nuages » et le dernier sorti : Rom@, comme proustien et baudelairien, dans sa recherche du temps qu’il ne perd pas en tentant de l’arrêter, présenté dans les nombreuses conférences, données à l’occasion de la rétrospective de ses films et vidéos en 2010 au Jeu de Paume à Paris, puis à Strasbourg, lors de la sortie du coffret par Ecart Production en 2010 qui donne une vision de sa production de
films et vidéos entre 1973 et 2007, de son court métrage sur Pierre Boulez« les Maîtres du Temps » , au Fresnoy. Stephan Audeguy a eu le privilège d’être pensionnaire (intra muros) de la Villa Médicis à Rome, comme RKN (hors les murs),
Un autre texte écrit parHou Hanru, critique d’art, actuel commissaire de la biennale de Lyon, commissaire d’exposition né en Chine, de nationalité française, Chevalier des Arts et des Lettres, dont le mot d’ordre est : multiculturalisme, mondialisation et pluridisciplinarité de la scène artistique, dans le livret qui accompagne le coffret du DVD et CD.
Toutes ces festivités étant chapeautées par Anne Immelé photographe, docteur en Art, professeur à l’Ecole du Quai, École supérieure d’art de Mulhouse et à l’Université Marc Bloch de Strasbourg.
Que dire après que toutes ces sommités se soient exprimées, que la presse se soit fait largement écho de l’événement ?
Ma rencontre avec Patrick Bailly Maître Grand, que je me permets d’appeler familièrement PBMG :
Patrick Bailly-Maître-Grand , nous a accueillis dans son atelier de Strasbourg, un samedi de mars 2007. Ce fut un après midi de grâce. Il nous permit de suivre quelques-unes des innombrables pistes qu’il emprunte et explore depuis plusieurs années, avec une égale passion et une curiosité sans failles. D’emblée nous sommes fascinés par ses petites vanités, ses natures mortes. Il explore les procédés anciens et fait fi de l’aventure du numérique, qu’il trouve sans véritable imagination, ne permettant pas une réelle aventure et un enrichissement intellectuel.
Chaque matin dit-il avec malice, il a la chance de se réveiller avec une idée de sujet, qu’il s’ingénie à mener à son terme, en y consacrant toute son énergie, son temps, sa « débrouillardise » On a l’impression que son imagination est sans limites, à l’instar de ses grandes photos « les fourmis ».
Il nous raconte les réalisations de quelques unes de ses œuvres sans jamais dévoiler le « secret ». Son œuvre est multiple, astucieuse, ironique. On est presque saisi de vertige devant tant d’inventivité et de beauté pure. Inlassablement il nous montre les nippones d’eau, les digiphales, le virage, le rayogramme ou photogramme, les anneaux d’eau, les poussières d’eau, les verres d’eau, le vase, l’éclipse de 99 dans une tasse de café,
les Véroniques, les Maximilennes, Sirius, le hasard et la nécessité, le pâté d’alouettes, les gemelles, les comas, la mélancolie, son autoportrait en vampire. Sur son site en lien sur mon blog, vous pouvez retrouver toutes les photos,
Nous tombons tous en amour devant Endroit en verre, j’en oublie beaucoup. Il nous fait une démonstration rapide de la caméra oscura. Je commence à gamberger devant les herbes….
Pendant des mois, les herbes de PBMG ont hanté mon imagination, je les voyais chez moi, sur mon mur blanc, zen, propices à la réflexion calme. Mais il me fallait créer un cadre digne de les acquérir. Un beau jour c’est arrivé, j’ai réussi à convaincre ma moitié d’aller à la rencontre de PBMG, d’acquérir enfin les Herbes convoitées.
Depuis je les salue au quotidien, je recherche les détails, les petites bestioles prises dans le faisceau du rayogramme. Quand mon moral est en baisse, il me suffit de les regarder pour que le calme et la sérénité m’inondent. Son oeuvre s’est continuée toujours aussi inventive et mystérieuse, montrant une intelligence du regard.
Magicien de la photographie, Patrick Bailly est un Grand Maître. Jamais patronyme n’a été si bien porté.
PBMG de souligner la phrase de Walter Benjamin et son analyse de l’image photographique et de souscrire à la phrase d’un photographe américain, Harry Callahan : « je photographie les choses pour voir à quoi elles ressemblent une fois que je les ai photgraphiées » raisonnement qu’il considère unique de ce qu’est une photographie, un éclairage du regard.
La conférencière a cité Janus avec à propos, je lui préfère l’orchidée de PBMG (photo ) de vœux de bonne année, sa signification fortement érotique, sa grande richesse d’expression, sa merveilleuse fantaisie qui la caractérise est le symbole du désir d’amour et de plaisir. Sa zygomorphie m’offre une opportunité que je saisis avec plaisir pour vous parler de Laurence Demaison.
D’après ses photographies et son catalogue, je la voyais très grande et blonde, mais à ma grande surprise elle est plutôt grande certes mais brune. Telle l’omniprésente Cindy Sherman, elle se transforme, se travestit, avec des perruques, des vêtements, des masques, le visage et le corps ensanglantés, quelques fois gore, le rêve de presque toutes les femmes, d’être toutes les femmes, chaque fois une autre, tout en étant la même. Le travail photographique de Laurence Demaison est exclusivement constitué d’autoportraits (sauf les séries « Radiopthérapie » et « Si j’avais su »).
Les techniques utilisées – prise de vue, développement, tirage – sont argentiques et réalisées par l’auteur. Aucune manipulation particulière n’intervient au-delà de la prise de vue (sauf inversion chimique des films pour certaines séries)
Son travail orienté sur son corps, sur sa nudité où se mêlent érotisme, mystère, féminité, désir de choquer, réminiscences d’enfance, autobiographie ? C’est à elle de répondre, invisible, tout en étant visible et lisible ? Ne dit-on pas que chaque artiste dans son œuvre fait son autoportrait, alors Laurence Demaison qui êtes-vous réellement ?
Photographies, dessins et peintures, tantôt superposés, tous les possibles lui appartiennent. Robert Cahen
« C’est en regardant longtemps de l’eau tomber, et en écoutant le bruit de sa chute, que le temps semble s’arrêter ».
Robert Cahen
La vidéo est dans une certaine mesure comparable à une lanterne magique, objet proustien grâce auquel l’enfant qui est en l’homme peut projeter des images sur les murs de sa chambre, se raconter des histoires pour échapper au temps ; mais l’artiste, lui, connaît le secret du monde, et les vidéos de Robert Cahen le révèlent comme les derniers mots de : À la recherche du temps perdu Stephan Audeguy
Robert Cahen, rebaptisé sans son autorisation RKN, le monde entier connaît sa haute silhouette vêtue de noir, boucles devenues blanches, yeux bleus au regard soutenu, à la démarche virevoltante, voire flottante. RKN à l’image de certains oiseaux migrateurs qui voguent d’un continent, l’autre, à la rencontre de la beauté et de la poésie du monde, qui sont au cœur du travail de RKN. Mais qu’est-ce qui fait courir RKN ?
Il n’est jamais à court d’idées, un projet à Macao juxtapose un autre en Colombie.
Du pôle nord, à l’équateur, en passant par l’Asie, les Etats Unis, l’Europe, l’Alsace, aux antipodes du monde, tout l’intéresse. Les traces de ses envolées sont visibles. Son œuvre vidéo est là pour nous montrer ses voyages et la réalité qu’il en extrait. Dans ses nombreux voyages, il regarde défiler, le paysage, les gens. C’est ainsi que l’on croit percevoir, des souvenirs d’enfance, de vie d’adultes de tous âges, de toutes nationalités, avec une préférence pour l’Asie, des références cinématographiques à Hitchcock teintées d’érotisme, de fétichisme. Ce sont des rencontres, des apparitions, des disparitions, qui évoquent le passage éphémère des choses et du temps. Ce temps suspendu, étiré, proustien dixit Stephan Audeguy, saturnien, onirique, où les personnages effectuent des passages, pour devenir flou avant de disparaître.
Les images sont musicales, les sons qui les accompagnent sont une évidence, le compositeur de musique concrète a rejoint l’œil du cinéaste, non pas comme dans un documentaire, mais dans un conte de souvenirs, une invitation à voir et regarder les choses, la beauté du monde, par le prisme du poète.
Dans un temps ralenti, arrêté, pour mieux voir et en même temps nous faire toucher du regard, sinon de la conscience de l’éphémère de la vie. De l’eau qui coule, des corps qui flottent, comme le temps, la vie qui s’écoulent de façon immuable. Par cela même c’est une évocation constante de la mort, voire d’êtres chers disparus.
Contempler, pour en extraire les grâces, il a inventé un rapport à la beauté du monde. Affinité touchante avec les estampes, un désir de rendre au monde sa réalité, un rapport au temps et à l’éternité, tout en nous emmenant dans son voyage dans l’imaginaire.
C’est un personnage touchant, aux rêves communicatifs, ses amis du monde entier peuvent témoigner de sa curiosité, de sa cordialité, de son amabilité, et de son ouverture au monde, dans la conception de Hou Hanru, du multiculturalisme, de la mondialisation passive et de sa théorie : « La force des artistes réside avant tout dans leur capacité à bousculer les concepts de frontières, de fermeture », « L’art est, par définition, synonyme d’ouverture et de main tendue », si simples et si terribles : tout est dans le temps. » Hou Hanru. Photos 1 et 2 Site de PBMG autres photos et vidéos de l’auteur clic sur les photos pour les agrandir
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Le musée se met au verre…contemporain est née d’une proposition de
l’ESGAA, l’European Studio Glass Art Association, d’intégrer le Musée Würth dans le
parcours de laBiennale Internationale du Verre, organisée du 14 octobre au 28 novembre à Strasbourg.
Le premier étage du musée est dédié à des oeuvres ressortant de l’héritage du Studio Glass et le rez-de-chaussée accueille la création plus contemporaine.
Les oeuvres de certains artistes représentés sont emblématiques du Studio Glass du point de vue technique et rhétorique (Harvey Littleton)
ou de la génération à laquelle appartiennent leurs créateurs, comme Václav Cigler, Stanislav Libenský et Jaroslavá Brychtová, ou Clifford Rainey par exemple. Celles d’artistes verriers, de designers plus jeunes ou d’artistes contemporains issus d’un autre milieu ont été choisies afin de montrer l’évolution créative dans le domaine.
Nicole Chesney s’inspire ainsi des écrits du philosophe Gaston Bachelard et crée des reliefs
en verre peint qui s’apparentent à des tableaux, tandis que Caroline Prisse et Anaïs Dunn
explorent le caractère organique et les propriétés expressives du médium.
Jean-Michel Othoniel, visible le printemps dernier dans l’exposition monographique My Way au Centre Pompidou, fournit quant à lui l’exemple d’un artiste qui, parti de l’art contemporain au sens large, s’est focalisé sur la sculpture en verre avec le succès qu’on lui connaît et en recourant largement aux compétences de verriers aptes à concrétiser ses idées au plus près.
Des passerelles sont tendues entre des approches thématiques et techniques très différentes les unes des autres par le biais d’une présentation qui suit le fil rouge du matériau lui-même.
Devant la richesse et la diversité des oeuvres présentées, on ne peut que saluer l’initiative de cette exposition qui vient à juste titre souligner l’actualité et la pertinence du recours au verre dans la création contemporaine. Bettina TSCHUMI
Musée de design et d’arts appliqués contemporains, Lausanne.Historienne de l’art et conservatrice de la Collection d’art verrier contemporain du mudac. Listedes artistes exposés :
Vincent BREED- Nicole CHESNEY- Václav CIGLER- Joan CROUS Daniel DEPOUTOT- Anaïs DUNN- Bert FRIJNS -Josepha GASCH-MUCHE Antoine LEPERLIER Stanislav -LIBENSKÝ Jaroslavá -BRYCHTOVÁ Harvey- LITTLETON Ivan MAREŠ- Jaroslav MATOUŠ -François MORELLET- Keiko MUKAIDE Matei NEGREANU -Jean-Michel OTHONIEL – Tony OURSLER – Zora PALOVÁ Tom PATTI- Caroline PRISSE- Clifford RAINEY – Ivo ROZSYPAL Gizela ŠABÓKOVÁ – Laurent SAKSIK- Renato SANTAROSSA- Aleš VAŠÍČEK William VELASQUEZ – Dana ZÁMEČNÍKOVÁ- Vladimir ZBYNOVSKY- Udo ZEMBOK- Jiřina ŽERTOVÁ
Les miroirs et capteurs posés devant le musée Würth donnent d’emblée le thème :
le verre. Udo Zembock, une des œuvres phare interactive du musée Würth vous accueille dans tout l’éclat de sa couleur rouge, rappelant autant Rothko, que Richard Serra par sa construction, elle vous invite à y pénétrer pour en goûter tout le chatoiement et la vibration colorée.
Issue de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Strasbourg, Anaïs Dunn nous démontre
« l’incontrôlable mécanique des pollutions intérieures », une pompe à eau active une eau noire recueillie dans un bassin dans un mouvement perpétuel, utopie entre chimie et magie.
Elle est en correspondance avec Keiko Mukaide dont elle a été l’élève dont
le Circle of the three lucid – 2006, attire le regard par le chatoiement de la spirale magique circulaire.
Vanité du temps, évocation archéologique, Les Ruines et vestiges (2010) de Joan Crous, les matières organiques plastifiées, à l’image des tableaux pièges de Daniel Spoerri, nous renvoient vers l’exposition actuelle au musée Maillol « Pompei »
Très actuelle l’accumulation en bloc de verres de téléphones portables de Josepha Gash-Muche, à regarder de très près les milliers d’écrans concassés.
Constitué de tubes à essai, objets de laboratoire, en verre borosilicaté soufflé (pyrex), travaillé au chalumeau, devenu végétal, l’Arbre (2011) de Caroline Frisse a été présenté à Murano pendant la biennale de Venise.
En passant devant « Lunatique » de François Morellet, on aperçoit le « Collier en ivoire » ( 2010) de Jean Michel Othoniel ,à travers lequel se dresse phallique « Fecond II» en verre soufflé de Vincent Breed (2011)
Le « Rayon Vert » (2002) de Laurent SaKsik, n’a rien à voir avec celui de la cathédrale de Strasbourg, mais le verre diamant et son film, révèlent des surprises colorées selon l’angle où on l’examine.
En se retournant on a une belle perspective en transparence à travers les 3 verres de Bert Frinjs (2007) et l’ensemble de l’exposition du rez-de-chaussée.
Autre surprise, la projection vidéo sur fibre de verre, de Tony Oursler, de 3 têtes hilarantes, sonores, grimaçantes dans leur « Trip time » 2007 qui porte bien son nom.
A l’étage, dessins préparatoires, constructions animales alternent avec de délicates images florales, exotiques, voire gustatives, des sphères, cellules, cônes, à géométrie variable, une ingéniosité de taille de verre, de collage, rivalisant de techniques pour donner des constructions abstraites lumineuses, dont l’une fait l’affiche de l’exposition.
L’exposition s’achève sur « Utopoli – la Regina, Tavola archeutopologica, l’arca, MascheraI et II (1986), de l’ingénieur Renato Santarossa, installation en verre, acier posée sur écorce, sorte de chapelle onirique.
A la descente d’escalier le facétieux Daniel Dépoutot nous fait un clin d’œil malicieux, mais néanmoins très « téléphoné » à l’actualité récente, avec « Raides Boules 2011 ». Musée Würth France Erstein Z.I. ouest rue Georges Besse / BP 40013F – 67158 Erstein cedex
T él. : + 33 (0) 3 88 64 74 84
Fax : + 33 (0) 3 88 64 74 88 www.musee-wurth.fr
mwfe.info@wurth.fr
Bernard Latuner Peplum les Romains de la décadence 2003 acrylique
Natif de Mulhouse,Bernard Latuner est un artiste aux orientations multiples : peintre abstrait dans les années 60-70, il engage progressivement un virage figuratif, et laisse apparaître dans les années 80 les prémices de ses réflexions sur le « Péplum ».
Le terme « péplum » est un écho au style cinématographique bien connu, mettant en scène l’Antiquité dans ses acceptions les plus diverses, autant qu’un prétexte à dépeindre une société à travers le prisme de la mise en scène de l’histoire.
Artiste critique, nourri d’images et de lectures, Bernard Latuner offre là une exposition rétrospective d’une série de peintures engagée depuis les années 2000 et présente des œuvres inédites pour l’occasion. Quand l’antiquité rime avec actualité…
Bernard Latuner nous livre son âme d’enfant enrichie par ses réflexions d’adulte, on peut y déceler aussi ses fantasmes, mais aussi constater que l’histoire se répète.
Ben Hur,Samson et Dalila, Jules Cesar, Quo Vadis,Spartacus, ou, plus près de nous, Gladiator, Troie, Alexandre… Chefs-d’œuvre ou nanars, Bernard Latuner a tout vu, tout décortiqué. « Je suis un fou d’image. » Ses toiles, format grand écran, reconstituent des scènes fameuses. Charlton Heston dans la course de char de Ben Hur, Marlon Brando dans Jules Cesar, Anthony Quinn et Jack Palance dans Barabbas, Brad Pitt dans Troie… Les amateurs prendront un vrai plaisir à retrouver leurs héros. La guerre, le pain et les jeux, la mégalomanie, l’amour du pouvoir, l’érotisme, le culte du corps, les amours de légende, tout y est… Et bien plus… l’analogie avec la période actuelle est évidente .Car comme le souligne Bernard Latuner, « le péplum est un genre pervers ». Et s’il est à nouveau à la mode dans le cinéma américain, « c’est, dit-il, parce ce qu’il permet de justifier l’intervention américaine en Irak. Le péplum a toujours véhiculé un message camouflé… » « Stalingrad est un péplum » répète t’il..
Grands et petits prendront plaisir à arpenter les salles pour y découvrir les nombreux détails et allusions qui affluent, mais seront aussi admiratifs de la palette de l’artiste et émus devant l’hommage au père.
Les poupées Barbie, prêtent leurs cors à la Naissance de Vénus, font la danse des sept voiles, l’enlèvement des Sabines nous font participer à une orgie romaine. Narcisse, Diane et les guerriers font sourire.
La vidéo de la chute nous remémore la triste actualité avec son dictateur déchu et sa statue renversée.
Les fragments à la petite fille jouant à la poupée, Prométhée apportant le feu, ainsi que Satyre et Ménade, nous mettent en situation de découvertes de tranches d’histoire antique.
Arrêtez-vous un moment devant la vidéo ou l’acteur Bernard Bloch et ses compagnons racontent la vie du gladiateur Darius.
Les romains de la décadence, tel un Thomas Couture contemporain domine la grande salle, où s’étend la Nouvelle Rome éblouissante de blancheur, où foisonnent les détails, où Bernard Latuner a laissé courir son âme d’enfant , apothéose de cette très belle exposition.
Une belle tranche d’histoire, rapportée avec talent, haute en couleurs, en épopée, en épisodes de vie, un panorama étonnant nous est conté par le mulhousien Bernard Latuner à l’image d’un Gérome mis à l’honneur la saison passée à Orsay.
jusq’au 15 janvier 2012 au musée des Beaux Arts de Mulhouse
entrée gratuite
photos de l’auteur – courtoisie de l’artiste A l’occasion de l’exposition vous pouvez suivre les festivités suivantes : Jeudi 20 octobre – Conférence dans le cadre du Cycle de conférences SHGM 2011-2012 « Les métiers de l’historien ». Sur réservation au 03.89.33.78.10
à 18h30, Salle de la Décapole – Musée Historique
« La cuisine de l’historien » Par Odile KAMMERER Professeur émérite d’histoire médiévale de l’Université de Haute Alsace, vice-présidente de la SHGM
Comme la justice fondant ses jugements sur le droit mais aussi sur des prélèvements d’ADN, l’historien fait appel aux sciences de la vie, à l’archéologie, aux disciplines plus spécialisées comme l’héraldique, la sigillographie, la paléographie etc. Toutes ces sciences permettent à l’historien d’analyser et critiquer des faits de civilisation pour la compréhension desquels la documentation écrite, quand elle existe, ne permet pas d’approcher globalement « la vraie vie ». Vendredi 21 octobre – Concert. Sur réservation au 03.89.33.78.10
à 20h au Musée Historique, Concert « Antichi Strumenti » :« Gaspard Weiss, flûtiste mulhousien du XVIIIème siècle ».
Mercredi 26 octobre – Animations autour de l’exposition « Péplum » de Bernard Latuner
à 15h :animations autour de l’exposition Péplum de Bernard Latuner
de 15h à 16h30 : atelier pédagogique tout public « Mulhouse, ma belle ruine ». En s’inspirant de la peinture d’histoire du XIXème siècle et de l’installation « La nouvelle Rome » de Bernard Latuner, les enfants seront invités à imaginer une nouvelle image de Mulhouse, cité idéale, rêvée et transformée. Pour les enfants de 7 à 10 ans. Sur réservation au 03 89 33 78 10. (10 places). RDV au Musée des Beaux-Arts.
à 18h30 : visite-guidée de l’exposition Péplum, en présence de l’artiste Bernard Latuner. Animation : Mickaël Roy. Sur réservation au 03 89 33 78 10
Mercredi 26 octobre – Ciné Club : « Romulus et Remus » (1961) de Sergio Leone et Sergio Corbucci
à 19h30 : projection du film « Romulus et Remus » (1961) de Sergio Leone et Sergio Corbucci avec Steve Reeves, Gordon Scott, Virna Lisi – 105 minutes. Ciné-club « Péplum » co-organisé par le Musée des Beaux-Arts et l’association Musées Mulhouse Sud Alsace à l’occasion de l’exposition « Péplum » de Bernard Latuner.
Ø Réservation obligatoire (visite et/ou projection) auprès de Musées Mulhouse Sud Alsace au 0800 940 360 (appel gratuit)
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Cette exposition n’est ni un instantané, ni une rétrospective mais elle est conçue comme un ensemble complexe comprenant installations, événements, rencontres et projections où la notion centrale d’activité (lire, voir, échanger, réfléchir etc.) émerge.
Une exposition qui oblige toutes vos cellules grises à se mettre en activité
Elle inscrit la trajectoire de l’artiste et la réflexion du commissaire à ses usages possibles, tant matériels que métaphoriques. Elle est pensée comme une structure (spatiale et temporelle) à jouer, à habiter, à déplacer. Elle est ouverte, non conclusive et invite l’autre, le visiteur, à l’agencer, à l’unifier, à l’habiter.
L’exposition, en soi, n’est pas un but, elle n’est qu’un indice de ce que le spectateur peut en faire : l’objet de cette recherche demeure à constituer.
La proposition de Vincent Honoré pour la Kunsthalle de Mulhouse s’articule autour de
trois expositions et d’un livre, le tout agencé comme un programme, un cycle, voire comme un projet unique déployé sur un an en quatre mouvements (trois expositions, un livre),
qui se répondent, s’enrichissent, se complètent. Le cycle se concentre sur la question du
savoir comme d’une forme en soi, une forme hétéroclite à travailler, à exproprier, dont
les artistes s’emparent, un savoir à l’origine emprunté à la philosophie, aux sciences, à
l’architecture, etc. : comment, en pervertissant les structures, les artistes en questionnent
la coproduction et la transmission, tout en réinformant de manière inédite les formes et la
mise en espace. Au-delà de la thématique générale, cette proposition tend aussi à explorer, à circonscrire et historiciser une dynamique récente et globale de la culture contemporaine
et de la création artistique : leur relation formelle, « corrélationnelle » et irrévérencieuse
aux savoirs et leur rapport à sa coproduction. Ces trois expositions comme le livre ne sont
pas des conclusions : ils épousent des mouvements à suivre. Prendre connaissance, c’est
prendre position. (?)
Benoît Maire
Né en 1978 à Pessac, France
Vit et travaille à Paris
Après un DEA de philosophie à la Sorbonne, Benoît Maire (1978) suit une formation artistique à la Villa Arson de
Nice jusqu’en 2003. Son travail a notamment été exposé au Nouveau Festival du Centre Pompidou, dans les Modules
du Palais de Tokyo, à l’Institute of Contemporary Arts, la Tate Modern et à la David Roberts Art Foundation de
Londres, au CAC de Vilnius. Il s’est vu attribué le prix de la Fondation d’entreprise Ricard en 2010.
Ce nouveau cycle d’invitations inédites s’inscrit dans le projet de recherche de la Kunsthalle autour de la médiation. Il réunit tout au long de la saison des écrivains et des expositions. Sous la forme de « mini-résidences » de quatre jours, un auteur contemporain s’immergera dans l’univers d’une exposition présentée à la Kunsthalle et composera autour des oeuvres exposées. Dialogues, créations, collaborations, poésies visuelles et sonores, textes et expressions permettront de visiter, voir, concevoir et revoir les oeuvres à travers le langage spécifique de l’écrivain. Une lecture-performance publique sera proposée dans l’espace d’exposition à l’issue de leur résidence. Le premier écrivain invité à composer autour de l’oeuvre de Benoît Maire est Jérôme Mauche. Né en 1965, Jérôme Mauche vit à Paris et enseigne à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon. Il est l’auteur d’une douzaine de livres. Il dirige la collection Les grands soirs aux éditions Les petits matins et organise un cycle de rencontres Poésie Plate-forme à la Fondation d’entreprise Ricard à Paris.
Les rendez-vous Image 1 Kunsthalle image 2 photo de l’auteur
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Pour se rendre au Palazzo Fortuny, il faut d’abord accepter de se perdre dans les ruelles de Venise. Il n’est pas rare d’y croiser des visiteurs revenant sur leur pas à la recherche de cette haute bâtisse dont l’entrée est nichée sur une petite place. Caché par son échafaudage, il n’est pas visible au premier coup d’œil, même si on se trouve devant.
Une entrée en matière idéale pour une exposition répondant à un titre étrange : « Tra ». Trois lettres qu’on retrouve dans les mots traversée, transport, traduction, transformation, mais aussi l’anagramme d’ART, Autant de mots en lien avec l’idée de voyage, de passage d’un monde à un autre.
Cette manifestation a été imaginée par le belge Axel Vervoordt qui, depuis plusieurs années, présente dans le cadre magique du Palazzo Fortuny, des expositions mêlant artistes présents et passés, œuvres d’art et objets vernaculaires, créations occidentales et orientales…
Plus que jamais il assume ici cette notion de « passage d’un univers à l’autre, proposant un parcours basé sur les échanges de connaissance, d’idées et d’information entre les cultures, en particulier occidentale et orientale ».
Dès les salles du rez-de-chaussée, les univers se croisent, entament un dialogue, dans une présentation aérée mais riche en découvertes.
Objet invisible de Giacometti accueille le visiteur. Un personnage tout en longueur comme le sculpteur nous y a habitué, semblant transporter entre ses mains un objet invisible. Quoi de mieux pour débuter un parcours qui invite à abandonner habitudes et préjugés pour découvrir la vidéo superbe de Shirin Neshat, les éclairs explosant dans le ciel d’Hiroshi Sugimoto, les cocons géants d’Adam Fuss, une petite toile de Michael Borremans…
Au hasard des salles et des étages, on croise Rodin, Fausto Melotti, Antoni Tapies, Luc Tuymans, Christina Garcia Rodero, Lucio Fontana, Zurbaran, Rothko, Matthew Barney… Une vraie déferlante d’artistes de renom, de toutes les époques et de toutes les cultures.
L’exposition n’a pourtant rien d’un bottin mondain. Elle tient plus du cabinet de curiosités.
On peut même la parcourir sans rien savoir des auteurs des différentes œuvres.
Le tout baigne dans une pénombre trouée de projecteurs. Le public se retrouve hors du temps, puisqu’il est simultanément dans toutes les époques. La magie du résultat doit cependant beaucoup à Fortuny, dont plusieurs robes se voient exposées. Fortuny lui-même aspirait à créer des vêtements sans rapport avec une mode.
Un luxueux désordre soigneusement agencé pour inventer un monde hors du monde,
que l’on peut contempler, en se vautrant sur une banquette au milieu des trésors
On se laisse alors emporter dans un vrai voyage où seul compte ce que nos yeux nous font ressentir. Car les expositions d’Axel Vervoordt se distinguent toujours par les juxtapositions judicieuses, audacieuses, inattendues ou lumineuses des œuvres les plus diverses.
En ce sens, une des plus belles réussites est sans doute l’installation du deuxième étage. Les murs lépreux du Palazzo ont des airs d’œuvres abstraites contemporaines sur lesquelles s’ouvrent plusieurs portes d’artiste (Kounellis, Bartolini, Donzelli…).
Celle d’Anish Kapoor, simple cadre rouge s’ouvrant sur l’ensemble de l’espace et des œuvres est d’une évidence éblouissante.
Au Palazzo Fortuny, il faut savoir prendre le temps d’aller et venir, de repasser plusieurs fois dans les mêmes salles pour en appréhender toutes les richesses. Et ne pas oublier de gravir les dernières marches pour découvrir une installation de pierres et de cordes par Günther Uecker ou encore les toujours émouvants ballots de tissus de la Coréenne Kim Sooja. (vue à la Maison Rouge) (clin d’oeil à Heyoung et RKN)
Un voyage qu’on ne risque pas de regretter.
« Tra », jusqu’au 27 novembre, Palazzo Fortuny, Venise. Infos : www.visitmuve.it.
Images Internet + photo Maison Rouge + Fondation Maeght
les photos sont interdites au Palazzo Fortuny
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LaFondation Beyeler consacre une grande exposition au surréalisme à Paris. On y pénètre de plein pied, en entrant dans l’exposition, les murs blancs de la Fondation se sont couverts de gris anthracite, pour mieux nous plonger dans l’ambiance de cette époque. Les salles portent le nom de lieux existants ou imaginaires avec leurs titres poétiques. Chacune d’elles est dédiée à un thème, voire à un collectionneur. C’est une immersion totale dans la période chère à André Breton et à son manifeste. Artistes, toiles, sculptures, documents rares, bijoux concourent à nous initier à cette période importante de l’histoire de l’Art.
Il faut prendre son temps et cheminer de salle en salle à la découverte du lieu et de l’exposition concoctée avec talent et savoir, par Philippe Buttner, commissaire et conservateur à la Fondation Beyeler qui présente un aperçu de l’ensemble de ce mouvement.
Le surréalisme est l’un des mouvements artistiques et littéraires les plus influents du XXe siècle. Il s’est développé à Paris dans l’entre-deux-guerres avant de prendre son essor et d’exercer une influence mondiale qui persiste encore aujourd’hui. De célèbres représentants de l’art moderne en ont fait partie, en ont été proches ou en ont tiré une source d’inspiration. Ils recherchaient une transformation radicale et un élargissement des possibilités expressives et des effets de l’art et de la poésie. Il s’agissait d’exploiter certains aspects de la psyché et de la créativité encore inutilisés pour féconder le processus de création artistique, mais aussi toute l’existence humaine.
Profondément marqués par l’expérience de l’absurdité de la Première Guerre mondiale, les surréalistes ont élaboré sous l’égide du théoricien du groupe, André Breton, des concepts artistiques inédits qui les ont conduits à créer un art différent de tous, qui trouve sa source dans l’imagination poétique, le rêve et l’inconscient. Ils prirent essentiellement pour modèle Sigmund Freud, mais aussi de nombreux écrivains et poètes comme le marquis de Sade, Charles Baudelaire, le comte de Lautréamont et Arthur Rimbaud, ou encore Edgar Alan Poe, sans oublier les romantiques allemands.
L’exposition de la Fondation Beyeler «Dalí, Magritte, Miró – Le Surréalisme à Paris»
comprend environ 290 oeuvres et manuscrits d’une quarantaine d’artistes et d’auteurs, dont 110 peintres, 30 objets et sculptures, 50 travaux sur papier, 50 photographies, 30 manuscrits et éditions originales, 15 bijoux, et 4 films. Ils sont regroupés dans les salles en partie par artistes, en partie par centres thématiques. On trouvera d’abord des oeuvres de Giorgio De Chirico, que l’on peut considérer comme un précurseur décisif du surréalisme grâce à ses vues urbaines et à ses intérieurs des années 1910. Ces travaux sont associés à de précieux manuscrits et à de rares éditions de textes surréalistes, dont les versions autographes des manifestes surréalistes influents d’André Breton.
On découvrira ensuite deux artistes clés de ce mouvement, Joan Miró et Max Ernst. Miró, qui a exploré des espaces encore inconnus par son art onirique et sa couleur suspendue dans l’espace, y figure avec, entre autres, Peinture (Le cheval de cirque) de 1927 du Metropolitan Museum, New York. Max Ernst est également représenté par des tableaux majeurs, dont la célèbre Femme chancelant (La femme penchée) de 1923 de la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf. Après une salle consacrée à Yves Tanguy, dont les univers imaginaires infinis, peuplés d’objets mystérieux — dont témoigne notamment la toile monumentale Les derniers jours (1944) (collection particulière),— représentent une des réalisations les plus poétiques du surréalisme, on découvrira dans la salle suivante un thème central de ce mouvement, celui de l’art de l’objet. Cette salle contient notamment l’oeuvre célèbre de Meret OppenheimMa gouvernante – my nurse – mein Kindermädchen, (1936/1967) du Moderna Museet de Stockholm, ainsi que la création majeure de Hans Bellmer, La poupée (1935-1936) (vue à Pompidou Metz), du Centre Pompidou de Paris. Des dessins et des toiles remarquables de Victor Brauner y sont également présentés.
Cette exposition se distingue aussi par la présentation de deux collections particulières
d’oeuvres surréalistes de tout premier plan. Celle de Simone Collinet, première épouse
d’André Breton, n’avait encore jamais été montrée. Simone Collinet l’avait constituée avec
André Breton dans les années 1920 et l’avait complétée après leur séparation. Cette
collection comprend notamment la toile monumentale de Francis PicabiaJudith de 1929, mais aussi le tableau Le mauvais génie d’un roi de Giorgio de Chirico (1914-15) qui se trouve aujourd’hui au MoMA à New York.
Une deuxième salle, conçue en collaboration avec la Peggy Guggenheim Collection de Venise, présente des oeuvres de la collection de Peggy Guggenheim, dont L’antipape de Max Ernst (1941-42), une pièce qui n’est presque plus jamais prêtée. Cette collection incarne la période de l’exil new-yorkais du surréalisme
parisien pendant la Seconde Guerre mondiale. La présentation de ces deux collections
permet de mettre en relief l’aspect essentiel de la mise en scène privée de l’art surréaliste.
D’autres salles accordent une large place notamment à Jean Arp et Pablo Picasso,
temporairement très proche du surréalisme. On verra sa toile d’un surréalisme marqué
L’atelier du peintre (La fenêtre ouverte) (1929) de la Staatsgalerie de Stuttgart. Suit un vaste ensemble d’oeuvres du magicien de l’image, René Magritte. Son art s’empare de façon inimitable de la réalité visible — pour mieux la détacher de tout ancrage. On en trouve un exemple majeur dans le chef-d’oeuvre précoce La clef des songes de 1930, mais aussi dans d’importantes oeuvres plus tardives comme L’empire des lumières (1962), appartenant l’un comme l’autre à des collections particulières.
Cette exposition fait également place à une sélection concentrée de remarquables photographies du surréalisme, parmi lesquelles des oeuvres de Man Ray, Raoul Ubac, Dora Maar et Elie Lotar.
Une salle de projection présente des productions majeures du cinéma surréaliste (notamment Buñuel, Man Ray).
Ce parcours se referme sur celui qui fut peut-être le plus célèbre des surréalistes, Salvador Dalí, et sur un groupe spectaculaire de ses chefs-d’oeuvre. On verra ainsi L’énigme du désir de 1929 conservée à la Pinakothek der Moderne de Munich, la remarquable Métamorphose de Narcisse, 1937, de la Tate de Londres et Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme-grenade, une seconde avant l’éveil, (1944) du Museo Thyssen Bornemisza de Madrid.
Outre des collectionneurs privés, de grandes institutions ont eu la générosité de prêter
des oeuvres. Les plus importantes d’entre elles sont la Peggy Guggenheim Collection,
Venise (Solomon R. Guggenheim Foundation, New York) ;
Peggy Guggenheim, grande amoureuse des surréalistes, conseillée, par Marcel Duchamp. La première pièce de sa collection est celle de Hans Arp le strasbourgeois, après une ydille avec Yves Tanguy elle épouse pour quelques moi en 1942, Max Ernst, auquel elle permet de fuir la France après son internement au camp des Milles près d’Aix en Provence.
le Centre Georges Pompidou, le Musée national d’art moderne, Paris ; le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris ; la Tate, Londres ; la Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Munich – Pinakothek der Moderne ; la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf ; le Museum Ludwig, Cologne ; les Staatliche Museen zu Berlin, Nationalgalerie ; le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid ; le Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid ; le Museu Coleccao Berardo, Lisbonne ;
The Metropolitan Museum of Art, New York ; The Menil Collection, Houston ; The Museum of Modern Art, New York; la National Gallery of Art, Washington ; le Philadelphia Museum of Art ainsi que le Kunstmuseum de Bâle et le Kupferstichkabinett ainsi que le Kunsthaus de Zürich et l’Alberto Giacometti-Stiftung.
Le catalogue de l’exposition abondamment illustré et édité par le Beyeler Museum AG et Philippe Büttner, contient une introduction au mouvement, un commentaire des oeuvres exposées et s’attache tout particulièrement à la question de la présentation de l’art surréaliste — tant par les surréalistes eux-mêmes que dans les collections particulières. On y trouvera des contributions de Quentin Bajac, Philippe Büttner, Julia Drost, Annabelle Görgen, Ioana Jimborean, Robert Kopp, Ulf Küster, Guido Magnaguagno, Philip Rylands, Marlen Schneider, Jonas Storsve et Oliver Wick ainsi qu’une chronologie du surréalisme établie par Valentina Locatelli. Le catalogue de l’exposition est publié dans une édition allemande et anglaise chez Hatje Cantz Verlag, Ostfildern, 289 pages et 304 illustrations en couleur. ISBN: 978-3-7757-3161-4, CHF 68.00. avec un tiré à part en français. Jusqu’au 29 janvier 2012. tous les jours de 10 à 18 h, le mercredi jusqu’à 20 h
Cette exposition devrait être présentée dans une seconde étape aux Musées royaux des
Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles (mars à juillet 2012). Images courtoisie de la Fondation Beyeler
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Cinq commissaires pour 13 artistes de nationalité diverses, pour la 19 e édition de Sélest’Art 2011.Sophie Kaplan, directrice du CRAC Altkirch, Olivier Grasser, directeur du FRAC Alsace, et Otto Teichert, directeur des Arts Déco de Strasbourg, épaulés de Pierre-Olivier Rollin, responsable d’un centre d’art à Charleroi (Belgique) et de Hans Dünser, du Kunstraum Dornbirn (Autriche), ces deux dernières villes étant jumelées avec Sélestat.
« Lorsque Sélest’art a été créée, c’était une des premières en France à investir une petite ville », observe Olivier Grasser.
Pas de fil conducteur, entre les œuvres, un artiste, un lieu, en adéquation avec celui-ci. « Privilégier un artiste par lieu et éviter le phénomène d’accumulation. » précise Sophie Kaplan. Susanne Bürner, Hervé Charles, Michael Dans, Edith Dekyndt, Jean-Jacques Dumont, Jérémie Gindre, Michel Gouéry, Tony Matelli, Emilio Lopez-Menchero, Chantal Michel, Olivier Nottellet, The Plug et Werner Reiterer, venus de France et d’ailleurs, ont investi, parfois avec des créations, conçues in situ, différents lieux du centre de Sélestat.
La déambulation au hasard des pas, à la recherche des divers points se complète avec la découverte du charme de la ville et de son patrimoine.
Si vous êtes dans un jour de chance vous serez accompagnés par le célébrissime cri de Tarzan qui devrait résonner avec régularité dans différents endroits de la ville à l’initiative d’Emilio Lopez-Menchero, un parfum d’aventures ? Le jour du vernissage il était un peu aphone.
D’emblée, je souscris à la citation de Jérémie Ginder, affichée sur les cimaises de la bibliothèque humaniste : « Pas tout compris. » Il s’amuse à détourner les codes et les images.
Mais ne suis-je pas venue, pour écouter la parole des curators, qui guident les curieux à travers la ville ?
Ses dessins géologiques, à l’intersection du scientifique et de l’artistique, de même que plusieurs pierres qui semblent avoir été du bois (tirée du compte rendu de l’expédition Lewis et Clark, la première à traverser le continent américain de part en part, entre 1804 et 1806) est mise en regard avec des planches de bois… exécutées en béton.
Les parois en verre du Frac abritent les photos de Chantal Michel. Elle revisite l’œuvre de l’artiste suisse Albert Anker. La scène de genre, les natures mortes, le portrait ou les vidéos sont une réinterprétation, où elle tient le rôle principal , en de dédoublant parfois de stéréotypes, de manière onirique et troublante. Hervé Charles avec Water Fall dans sa vidéo tente de cerner le mouvement insaisssable de l’eau.
L’architecture de la poudrière, suggère le mystère, aussi j’ai été émerveillée par la réalisation d’Edith Dekyndt. En pénétrant dans la pénombre, sur une table blanche éclairée, elle laisse voir de la poussière de fer, animée par un aimant invisible, on s’interroge, vie animale ou végétale, non un amoncellement dérisoire, fragile, qui soulève une émotion presque enfantine.
Michel Gouery, dans la le logement des sœurs de l’école Ste Foy nous déroute avec sa guirlandes, à peine connotée, posée sur le mur à la tapisserie lui rappelant son enfance, des êtres hybrides juchés sur un muret, complètent cette installation insolite.
Quant à Werner Reiterer, son installation joue l’effet de surprises, pour ses visiteurs, qui s’amusent à provoquer les interpellations , des voix douces s’échappant de « Come Closer to leave » invitent les passants à s’avancer, puis lorsqu’ils s’approchent les voix changent et se mettent à vociférer, à insulter et somment de décamper. Les visiteurs mettent un moment avant de comprendre, que ce ne sont pas eux qui maîtrisent les voix, que l’automatisation s’installe et finissent par s’en amuser. Toni Matelli, nous emmène dans un sous-sol, de désolation, après une soirée pizzas, où les participants ont laissé leurs détritus, des miroirs sales, poussiéreux, quelques pièces dans un seau, un billet vert qui brûle encore, puis dans une pièce une jeune femme, pathétique presque nue, à la plastique avenante, hagarde semble planer dans les brumes de la nuit.
La visite se termine « Entre nous » de Michael Dans, une sculpture rassemble 5 cercueils en pierre bleue, de format décroissant, alignés dans le parc, allusion aux moments aux morts ou suggestion d’un fait divers morbide, qui agite le spectre d’une mort inéluctable, avec un humour grinçant.
Le détail de la biennale se trouve dans NOVO n° 16 à partir de la page 85,que vous pouvez feuilleter en ligne, où les commissaires qui ont concocté cette biennale, tentent de définir la place de l’Art dans la société.
Les commissaires de la biennale Sélest’art proposent une journée thématique dimanche 9 octobre, de 11 h à 17 h. Ils présenteront un programme de visite et de débat sur la question de l’art et l’espace urbain.
La journée commencera par une visite guidée de la biennale et sera suivie d’un repas tiré du sac. À 14 h 30, la présentation d’extraits du film Hélioflore, réalisé par Antoine de Roux, introduira le débat qui portera sur les enjeux d’une biennale aujourd’hui : la multiplication de ce genre de manifestations, l’intensification des politiques de communication, l’encouragement des dynamiques de consommation culturelle, la diminution de la part des crédits publics consacrés à la culture…
La rencontre sera animée par plusieurs intervenants : Bernard Goy, conseiller pour les arts plastiques, à la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Alsace, Brigitte Klinkert,présidente de la commission « culture et patrimoine » au conseil général du Haut-Rhin, Morten Salling, chargé de mission « arts visuels » au conseil général de la Seine-Saint-Denis, Guillaume d’Andlau, vice-président de l’Association des amis du château d’Andlau, Olivier Grasser, Sophie Kaplan, Pierre-Olivier Rollin et Otto Teichert, commissaires de Sélest’art 2011.
Y ALLER Réservation obligatoire au 03 88 58 85 75 ou culture@ville-selestat.fr ; renseignement : office de la culture de Sélestat : 03.88.58.85.75 ; culture@ville-selestat.fr ; www.selest-art.fr. Un bus sera proposé aux participants au départ de Strasbourg. photos et vidéos de l’auteur sauf la photo 1
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