L’exposition Éclats !
Le musée se met au verre…contemporain est née d’une proposition de
l’ESGAA, l’European Studio Glass Art Association, d’intégrer le Musée Würth dans le
parcours de la Biennale Internationale du Verre, organisée du 14 octobre au 28 novembre à Strasbourg.
Le premier étage du musée est dédié à des oeuvres ressortant de l’héritage du Studio Glass et le rez-de-chaussée accueille la création plus contemporaine.
Les oeuvres de certains artistes représentés sont emblématiques du Studio Glass du point de vue technique et rhétorique (Harvey Littleton)
ou de la génération à laquelle appartiennent leurs créateurs, comme Václav Cigler, Stanislav Libenský et Jaroslavá Brychtová, ou Clifford Rainey par exemple. Celles d’artistes verriers, de designers plus jeunes ou d’artistes contemporains issus d’un autre milieu ont été choisies afin de montrer l’évolution créative dans le domaine.
Nicole Chesney s’inspire ainsi des écrits du philosophe Gaston Bachelard et crée des reliefs
en verre peint qui s’apparentent à des tableaux, tandis que Caroline Prisse et Anaïs Dunn
explorent le caractère organique et les propriétés expressives du médium.
Jean-Michel Othoniel, visible le printemps dernier dans l’exposition monographique My Way au Centre Pompidou, fournit quant à lui l’exemple d’un artiste qui, parti de l’art contemporain au sens large, s’est focalisé sur la sculpture en verre avec le succès qu’on lui connaît et en recourant largement aux compétences de verriers aptes à concrétiser ses idées au plus près.
Des passerelles sont tendues entre des approches thématiques et techniques très différentes les unes des autres par le biais d’une présentation qui suit le fil rouge du matériau lui-même.
Devant la richesse et la diversité des oeuvres présentées, on ne peut que saluer l’initiative de cette exposition qui vient à juste titre souligner l’actualité et la pertinence du recours au verre dans la création contemporaine.
Bettina TSCHUMI
Musée de design et d’arts appliqués contemporains, Lausanne.Historienne de l’art et conservatrice de la Collection d’art verrier contemporain du mudac.
Liste des artistes exposés :
Vincent BREED- Nicole CHESNEY- Václav CIGLER- Joan CROUS
Daniel DEPOUTOT- Anaïs DUNN- Bert FRIJNS -Josepha GASCH-MUCHE Antoine LEPERLIER Stanislav -LIBENSKÝ Jaroslavá -BRYCHTOVÁ Harvey- LITTLETON Ivan MAREŠ- Jaroslav MATOUŠ -François MORELLET- Keiko MUKAIDE
Matei NEGREANU -Jean-Michel OTHONIEL – Tony OURSLER – Zora PALOVÁ
Tom PATTI- Caroline PRISSE- Clifford RAINEY – Ivo ROZSYPAL
Gizela ŠABÓKOVÁ – Laurent SAKSIK- Renato SANTAROSSA- Aleš VAŠÍČEK William VELASQUEZ – Dana ZÁMEČNÍKOVÁ- Vladimir ZBYNOVSKY-
Udo ZEMBOK- Jiřina ŽERTOVÁ
Les miroirs et capteurs posés devant le musée Würth donnent d’emblée le thème :
le verre.
Udo Zembock, une des œuvres phare interactive du musée Würth vous accueille dans tout l’éclat de sa couleur rouge, rappelant autant Rothko, que Richard Serra par sa construction, elle vous invite à y pénétrer pour en goûter tout le chatoiement et la vibration colorée.
Issue de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Strasbourg, Anaïs Dunn nous démontre
« l’incontrôlable mécanique des pollutions intérieures », une pompe à eau active une eau noire recueillie dans un bassin dans un mouvement perpétuel, utopie entre chimie et magie.
Elle est en correspondance avec Keiko Mukaide dont elle a été l’élève dont
le Circle of the three lucid – 2006, attire le regard par le chatoiement de la spirale magique circulaire.
Vanité du temps, évocation archéologique, Les Ruines et vestiges (2010) de Joan Crous, les matières organiques plastifiées, à l’image des tableaux pièges de Daniel Spoerri, nous renvoient vers l’exposition actuelle au musée Maillol « Pompei »
Très actuelle l’accumulation en bloc de verres de téléphones portables de Josepha Gash-Muche, à regarder de très près les milliers d’écrans concassés.
Constitué de tubes à essai, objets de laboratoire, en verre borosilicaté soufflé (pyrex), travaillé au chalumeau, devenu végétal, l’Arbre (2011) de Caroline Frisse a été présenté à Murano pendant la biennale de Venise.
En passant devant « Lunatique » de François Morellet, on aperçoit le « Collier en ivoire » ( 2010) de Jean Michel Othoniel ,à travers lequel se dresse phallique « Fecond II» en verre soufflé de Vincent Breed (2011)
Le « Rayon Vert » (2002) de Laurent SaKsik, n’a rien à voir avec celui de la cathédrale de Strasbourg, mais le verre diamant et son film, révèlent des surprises colorées selon l’angle où on l’examine.
En se retournant on a une belle perspective en transparence à travers les 3 verres de Bert Frinjs (2007) et l’ensemble de l’exposition du rez-de-chaussée.
Autre surprise, la projection vidéo sur fibre de verre, de Tony Oursler, de 3 têtes hilarantes, sonores, grimaçantes dans leur « Trip time » 2007 qui porte bien son nom.
A l’étage, dessins préparatoires, constructions animales alternent avec de délicates images florales, exotiques, voire gustatives, des sphères, cellules, cônes, à géométrie variable, une ingéniosité de taille de verre, de collage, rivalisant de techniques pour donner des constructions abstraites lumineuses, dont l’une fait l’affiche de l’exposition.
L’exposition s’achève sur « Utopoli – la Regina, Tavola archeutopologica, l’arca, MascheraI et II (1986), de l’ingénieur Renato Santarossa, installation en verre, acier posée sur écorce, sorte de chapelle onirique.
A la descente d’escalier le facétieux Daniel Dépoutot nous fait un clin d’œil malicieux, mais néanmoins très « téléphoné » à l’actualité récente, avec « Raides Boules 2011 ».
Musée Würth France Erstein
Z.I. ouest
rue Georges Besse / BP 40013F – 67158 Erstein cedex
T él. : + 33 (0) 3 88 64 74 84
Fax : + 33 (0) 3 88 64 74 88
www.musee-wurth.fr
mwfe.info@wurth.fr
Horaires : du mardi au dimanche de 11h à 18h
photos et vidéos courtoisie du Musée Würth
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