Fables du paysage flamand au XVIème siècle – Bosch, Brueghel, Bles, Bril

Le Palais des Beaux-Arts de Lille a accueilli l’exposition «Fables du paysage flamand au XVIème siècle – Bosch, Brueghel, Bles, Bril» dans le cadre de FΔNTΔSTIC / lille 3000

Jérôme Bosch La méditation de St Jérome

 Cette exposition révèle le caractère merveilleux et fantastique des paysages flamands qui suscitent aujourd’hui encore fascination, effroi ou questionnement.
A l’aube du courant maniériste, le paysage s’impose comme le véritable sujet de la peinture, devant la figure ou le récit biblique, relégués au second plan par la volonté de montrer l’invisible, de produire une impression d’infini. Les artistes flamands inventent une nouvelle manière de peindre, attachante et inventive, aux frontières du réel et de l’imaginaire. La nature devient le lieu d’accueil de mythes et de fables sacrées et profanes. Dans ces mondes hybrides se dessine pour le spectateur un chemin de vie ; le paysage flamand est le support d’une expérience visuelle et méditative qui pousse le spectateur à s’engager dans une réflexion, il devient le lieu de passage entre la réalité sensible et le monde spirituel.
L’exposition présente une centaine d’oeuvres où le paysage devient le véritable sujet de la peinture. L’originalité du paysage flamand du XVème et du XVIème siècle est de pousser la spiritualisation de la nature jusqu’à la métamorphose.

Dans ces images où se mêlent la foi chrétienne et les superstitions populaires, où se rencontrent le Beau et le bizarre, le merveilleux et le monstrueux, la nature s’écrit dans un langage symbolique dont nous ne détenons plus tous les codes, et nous conduit vers des espaces qui nous dépassent, cosmiques, légendaires et infinis. Conçus comme des compositions monumentales en dépit de leur taille, les tableaux de l’exposition « Fables du paysage flamand au XVIe siècle – Bosch, Brueghel, Bles, Bril» reproduisent à l’échelle du microcosme l’incessant travail des forces du monde.
Ces oeuvres, signées par des maîtres immenses tels que Bosch, les Brueghel, Met de Bles, Bril ou Patinir, mais aussi par des artistes moins connus mais néanmoins brillants comme Jan Mandijn, ou Kerstiaen de Keuninck, perdurent dans le monde moderne, et n’ont jamais cessé de produire du sens. Elles peuvent être essentielles pour appréhender le monde qui nous entoure.
«Fables du paysage flamand au XVIème siècle – Bosch, Brueghel, Bles, Bril»
exposition d’envergure internationale -a été réalisée grâce aux prêts de nombreux musées d’Allemagne, de Belgique, des Pays-bas, d’Italie, de Grande -Bretagne , d’Autriche, d’Espagne et de Suisse.
Une exposition rythmée par 4 thèmes
Le chemin de vie :
Le paysage, en tant que représentation merveilleuse ou fantastique du monde, n’imite pas tant la nature qu’il ne l’organise suivant une écriture symbolique. Grâce à l’intellectualisation du paysage, le tableau se situe entre la sensation et la pensée, entre la perception et le modèle. D’abord support esthétique, l’oeuvre d’art peut alors se muer pour le spectateur en chemin de vie dont le symbole dans le paysage est la croix du Christ. Citons par exemple Saint Christophe portant l’enfant Jésus de Jan Mandijn (Musées d’Art et d’histoire de La Rochelle)

 
Le monde fantastique (la part du diable et les lieux de dissemblance) :
La Renaissance privilégie l’accidentel sur la norme des lois naturelles. Cette catégorie désigne le bizarre, l’extravagant, le monstrueux, sans pour autant occulter la recherche de l’esthétisme dans la composition picturale. Cette veine du paysage ouvre la voie à la peinture de l’enfer, des monstres et des associations imprévisibles dont la figure de proue est Jérôme Bosch avec des œuvres comme La vision de Tondal ( Madrid, Muséo Nazoro Galdiano).

Fables profanes, fables sacrées :
Cette section illustre les sens du mot fable comme « récit de fiction exemplifiant un sens moral », récit fondé sur des éléments de la réalité quotidienne pour rendre compte d’une vérité générale, histoire mensongère, ou encore récit merveilleux de l’Antiquité.
Les paysages de cette section. (Enée conduit par la sibylle aux enfers de Jan Brueghel I, Galerie Colonna, Rome) font écho à la manière dont les auteurs de cette époque ont utilisé et défini le mot fable, qui est considérée comme une fiction dont il faut ôter l’écorce pour voir l’intention et qui signale aussi le parallèle entre fable profane et fable sacrée.

« Le monde merveilleux, De la variété du monde à la cosmologie sacrée  » :
L’imitation de la nature dans sa diversité se traduit par des compositions reproduisant l’incessant travail des forces du monde, selon l’ambition du peintre qui est d’imiter la Création du monde par Dieu dans son principe de variété. Exemple La tour de Babel de Tobias Verhaecht (Musée royal des Beaux Arts d’Anvers).

Commissaire de l’exposition
Alain Tapie, Conservateur en chef du patrimoine
Co-commissariat
Michel Weemans, Historien de l’Art, Professeur à l’école nationale supérieure
d’Art de Bourges
Paul Huvenne, Administrateur-général du Musée Royal des Beaux-Arts
d’Anvers
Manfred Sellink, Directeur des musées municipaux de Bruges
Paul Vandenbroeck, Conservateur, Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers
exposition terminée le 14 janvier 2013
Images de presse
 
 
 

Phantasia au Tri Postal dans le cadre de Lille "fantastic"

Pour poursuivre en beauté notre séjour Lillois, nous nous sommes rendu au Tri Postal, une référence en terme de création contemporaine depuis Lille 2004 Capitale Européenne de la Culture.

Claire Morgan

Place au rêve et à la magie dans le cadre de l’exposition Phantasia !
On pousse ici les portes d’un royaume imaginaire peuplé de créatures étranges, où triomphent les simulacres et le faux-semblant. Les artistes se font tour à tour démiurges et maîtres de l’illusion. Avec Phantasia, une imagination débridée règne au Tripostal.
Folkert de Jong

Les artistes tiennent le visiteur en dehors du réel et l’ordinaire au cours d’une déambulation menant dans des mondes où se succèdent l’inexplicable, le féérique et le fictif.
Borre Saethre

Les oeuvres sont souvent immersives et théâtrales pour semer le trouble dans notre perception du temps et de l’espace. Un regroupement d’oeuvres baroque, poétique et hautes en couleur signés par les artistes Nick Cave, Leandro Erlich, Carsten Höller, Paul Mc Carthy, Théo Mercier, Robert Monis, Michelangelo Pistoletto, Yohyi Yamamoto…

Théo Mercier

photos de l’auteur

Huang Yong Ping et Wu Zei

Une étrange ménagerie a cherché refuge au Musée de l’Hospice Comtesse, dans le Vieux Lille.

Huang Yong Ping, Wu Zei

en est l’initiateur. Installé en France depuis la célèbre exposition « Magiciens de la terre » réalisée par le centre Pompidou en 1989, l’artiste chinois réalise depuis des oeuvres qui parlent de migration et de déplacement de territoires en confrontant des univers culturels contradictoires. Pas étonnant qu’il se soit inspiré de l’Arche de Noé pour imaginer ce rassemblement, superbe et incongru. Point d’être humain sur ce navire gigantesque, mais des animaux dont certains sont morts ou bien mal en point : l’artiste met ainsi en scène le paradoxe d’une arche qui transporte la vie, mais aussi la violence inhérente à toute société.
Huang Yong Ping

Non loin, Wu Zei, complète ce bestiaire. Parmi les autres présences inquiétantes, sous le jubé et dans la chapelle, une pieuvre immense de 25 mètres de large et de 8 mètres de haut, recouvre notamment le plafond de ses tentacules déployées…
Walking up language

Dans la chapelle, Pharmacy évoque une nature qui, à l’image de la médecine, peut être tantôt remède, tantôt poison.
 
photos de l’auteur

Lille "Fantastic"

 
Quelques « Métamorphoses » Urbaines

Nick Cave Surrational – Gare Lille Europe

Ross Lovegrove Ufo Gare Lille Flandres

 

François Schuiten Dentelle Stellaire rue Faidherbe

Jean François Fourtou La Maison tombée du ciel

Fujiko Nakaya – Nuage de mer et Yoko Kusama – les Tulipes de Schangaï

Lilian Bourgeat Le Dîner dz Gulliver au Tri Postal

 
Pierre Delavie à Contre Pierre Facade de l’hôtel des Postes

 
François Schuiten Facade de la Voix du Nord

 
Subodh Gupta Gol Hungry église Ste Marie Madeleine

AES+F – Parade des Anges gare St Sauveur

 
Robert Cahen -une des Cartes Postales -Paysages Urbains Mur Euralille


ainsi que MuMo déjà vu à Mulhouse
photos de l’auteur

LOUSTAL, Un itinéraire en bandes dessinées

Le Musée des Beaux-Arts de Mulhouse invite, à l’occasion de sa programmation, à un chaleureux voyage à travers les ambiances dessinées et illustrées de Jacques de Loustal. Après Cherbourg-Octeville en 2008, Mulhouse est la deuxième ville française à consacrer une exposition personnelle à l’artiste.

« Loustal, un itinéraire en bandes dessinées » est présentée jusqu’au
20 janvier 2013.
Organisée en autant de thématiques (Afrique, Exotisme, Romantisme, Musique, Roman noir et Etats-Unis) que de directions empruntées par l’artiste, l’exposition revient sur l’évolution de la pratique artistique de Loustal en faisant la part belle à son activité de dessinateur de bandes dessinées et d’illustrateur.
Cet « itinéraire en bandes dessinées », qui s’appuie sur 150 dessins originaux provenant de l’atelier de l’artiste et une vingtaine de pièces issues de collections privées, présente sous forme de constellation, un ensemble de couvertures et de planches originales extraites d’une sélection d’albums remarqués : Coeurs de sable (1985), Barney et la note bleue (1987), Mémoires avec dames (1989), Les frères Adamov (1991), Un garçon romantique (1994), Kid Congo (1997), White Sonya (2000), Jolie mer de Chine (2002), Rien de neuf à Fort Bongo (2004) et Amours insolentes (2010).

Loustal, Portrait de famille, couverture pour le Süddeutsche Zeitung n°51, encre et
aquarelle, 40x30cm, 1997

L’accrochage est complété par des dessins d’illustrations de commandes (pour l’édition, la presse et la publicité) choisis pour la proximité des sujets et des ambiances qu’ils entretiennent avec les bandes dessinées exposées. Quelques carnets de voyages et lithographies viennent prolonger les univers d’un artiste prolixe qui s’emploie à installer dans son oeuvre des atmosphères personnelles où le sentiment d’ailleurs se lit à la façon d’une aventure.
Le commissariat de l’exposition est assuré par Jean-Jacques Billing, collectionneur de bandes dessinées et connaisseur averti de l’oeuvre de Loustal.
Ses études d’architectes révèlent un coup de crayon sûr, des lignes géométriques, horizontales, verticales, des courbes avantageuses et sensuelles, complétés par moment par  l’aquarelle, le fusain, pour les touches d’ombre harmonieuses, un clin d’œil à Hopper, mais aussi Hockney. L’ensemble teinté d’humour, vaut le déplacement. Personnellement je n’accroche pas aux BD, mais ici, pas de bulles, le texte complète harmonieusement les illustrations, tout est dessiné et écrit, ce qui en fait une œuvre littéraire.
Loustal, Elle court, elle court, la chanson, dessin pour La Vie, édition spécial Amour, encre,
fusain et aquarelle, 2011

« L’art de Loustal »
Textes et éléments rassemblés par Jean-Jacques Billing, commissaire de l’exposition
Jacques de Loustal débute à la fin des années 1970 dans les revues Cyclone, Rock’N’Folk (par l’entremise de Philippe Paringuaux, alors rédacteur en chef de Rock’n Folk), Metal hurlant puis (A SUIVRE). Plus influencé par la peinture (fauvisme, expressionnisme allemand, mais aussi David Hockney, Hopper) et la photographie que par la BD, son trait n’est pas marqué par l’influence d’un « Maître ». Mais Moebius, Druillet ainsi que Bilal qui avaient fait exploser les codes de la bande dessinée ouvraient grand la porte à Loustal et à ses pratiques graphiques. Il travaille particulièrement sur le rapport entre le texte et l’image , entre ce qui est montré, ce qui est dit et ce qui doit être décrypté.

 « Quand on m’apporte une histoire à raconter, je regarde toutes les atmosphères et les ambiances qui peuvent en découler, le style et le cadre général beaucoup plus que
le fond ».
 Dans ses bandes dessinées, l’importance de l’illustration est prépondérante dans une discipline qui laissait finalement peu de liberté au graphisme pur.
 « Le problème, c’est que les informations données par le dessin doivent être lues de la même manière que celles données par les mots et cet exercice n’est pas habituel ».
Loustal, dessin pour la couverture de New-York Miami 90, encre et aquarelle, 50×40 cm,
1990

 
 L’absence des bulles laissant toute liberté au dessin, le texte off apportant une grande qualitélittéraire à l’histoire, les deux degrés de lecture texte-image font du travail de  Loustal une oeuvre entièrement originale et dénuée des références habituelles aux dessinateurs de bandes dessinées.
Retour chronologique sur l’itinéraire en bandes dessinées de Loustal à travers une sélection d’albums présents dans l’exposition :
– New York Miami, 1980, éditions Humanoïdes, scénario de Philippe Paringaux
– Coeurs de Sable, 1985, éditions Casterman, scénario de Philippe Coeurs de Sable, 1985, éditions Casterman, scénario de Philippe  Paringaux
– Barney et la note bleue, 1987, éditions Casterman, scénario de Philippe Paringaux
– New York Miami 90, 1990, éditions Humanoïdes, scénario de Philippe Paringaux
– Les Frères Adamov, 1991, éditions Casterman, scénario de Jérôme Charyn- Un Garçon Romantique, 1994, éditions Casterman, scénario de Philippe Paringaux
– Kid Congo, 1997, éditions Casterman, scénario de Philippe Paringaux
– White Sonya, 2000, éditions Casterman, scénario de Jérôme Charyn
– Jolie Mer de Chine, 2002, éditions Casterman, scénario de Jean-Luc Coatalem
– Rien de Neuf à Fort Bongo, 2004, éditions Casterman, scénario de
Jean-Luc Coatalem
– Les Amours Insolentes, 2010, éditions Casterman, scénario de Tonino Benacquista
Loustal, Retour à Nuku-Hiva, dessin de commande pour la Galerie Desbois, encre et
aquarelle, 40×50 cm, Paris, 2003

La découverte de l’exposition se poursuit  par un ensemble de rendez-vous culturels.
 Visites-guidées
Dimanche 20 janvier 2013 à 15h
Jean-Jacques Billing, collectionneur et commissaire de l’exposition propose de faire partager au
public sa connaissance et sa passion de l’oeuvre de Jacques de Loustal en invitant à un voyage
dans l’exposition à la découverte d’un itinéraire artistique en bandes dessinées…
 Concert
Vendredi 18 janvier 2013 à 20h
Dans le cadre de ses « Vendredis au musée », l’ensemble baroque Antichi Strumenti, dirigé par Laura Toffetti et Tobia Bonz, propose de mettre en musique les univers chamarrés du dessinateur Jacques de Loustal à travers un concert de musique ancienne écrit en regard des oeuvres présentées
dans l’exposition.
Jeune public
Mercredi 9 et 16 janvier de 15h à 17h pour les enfants de 8 à 12 ans (10 places disponibles)
Samedi 12 et 19 janvier de 15h à 17h pour les familles (enfants à partir de 8 ans accompagnés de
leurs parents – 10 places disponibles)
Jean-Charles Andrieu de Lévis, jeune artiste diplômé en illustration de la Haute Ecole des Arts du
Rhin, propose quatre séances « jeune public » de découverte des dessins d’illustration et des bandes dessinées de Loustal et de pratique d’une activité graphique fondée sur l’expérience de la couleur et de la narration.
Réservation conseillée au 03.89.33.78.11
renseignements au 03.69.77.77.90.
Musée des Beaux-Arts de Mulhouse
7 Place Guillaume Tell
68100 MULHOUSE
Tél : 03.89.33.78.11
Mail : musees@mulhouse-alsace.fr
Site web : http://www.musees-mulhouse.fr/
Ouvert du mercredi au lundi de 13h à 18h30 (19h en décembre)
Matins réservés aux groupes scolaires
Fermé les mardis et jours fériés
Entrée gratuite
texte et photos courtoisie du musée des Beaux Arts de Mulhouse
 
 
 
 
 
 

Edward Hopper au Grand Palais

 

Edward Hopper Captain’s Upton House 1927

Edward Hopper est certes un grand peintre, malgré les critiques, parfois très inspirées entendues de-ci de-là. Sans avoir vu la rétrospective, tout le monde est familiarisé par des affiches, par des photos, par la reprise d’autres artistes, avec l’image de 3 personnages attablés au bar, les pompes à essence violemment éclairées de stations services,
l’ouvreuse pensive, prostrée et tellement seule dans ce cinéma de New York, la femme seule assise sur un lit regardant vers la fenêtre, cette autre assise sur un lit, lisant une lettre, consultant un guide voyage selon certains commentateurs, l’homme le visage pensif,  tournant le dos à la femme, et l’inverse, toujours dans une chambre, le couple quoique ensemble et semblant si distant, la maison oubliée,  au bord d’une voie ferrée, qu’Hitchcock a reprise dans Psychose. Il y a aussi ces femmes en voyage, en train, dans une salle d’attente, au bureau, au restaurant,  que l’on regarde de façon presque indiscrète. Toutes ces toiles ambigües expriment la solitude, la culpabilité.
Edward Hopper paysage

Hopper réussit mieux que personne à exprimer ce sentiment d’étrangeté, un peu inquiétante, avec des images nettes et précises, révélant nostalgie, mélancolie, un sentiment trouble de déjà vu pourtant.
Ses peintures figurent la rue, la contemporanéité, l’urbanisme, décrit avec détails, dès les années 1925.
La femme en robe verte, l’homme prostré,  le chien aux aguets seul exprimant un intérêt pour le monde. Des pièces vides où la recherche de la lumière est évidente.
Jo Hopper

Son épouse Jo, seule quasi modèle de ses toiles, peinte sans complaisance, est omniprésente, Un sentiment désabusé, transpire partout, mésentente du couple ? ennui, dépression de l’artiste ?
Il n’y a personne dans les espaces, les personnages restent immobiles, regardent vers la mer, tournés vers l’attente dont on ignore tout, les lignes sont très composées, l’architecture est très ordonnée. Son passé de dessinateur de presse, lui permet cette dextérité. L’horizontalité des objets est mise en valeur, un lit, une table, un comptoir, des routes, un parapet, le gazon, une scène de cabaret, le sol, une fenêtre ouverte, coupé par une verticalité, permettant le reflet des ombres.
Edward Hopper Stations

D’aucuns lui reprochent de mal « peindre » (de la confiture étalée) les disproportions des membres, une carnation pas très flatteuse, la chair triste, sans attrait, excluant le désir,  une texture décevante.
Ma visite de l’exposition en 2010 à la Fondation de l’Hermitage de Lausanne.
L’exposition au Grand Palais est différente, une autre approche, plus complète pour la connaissance de l’artiste.
Edward Hopper Compartiment C

Elle se termine par un rayon de lumière jaune dans une chambre bleue, la fenêtre ouverte sur le bleu de la mer. J’y ai vu : Edward Hopper un peintre solitaire et solaire, avec des images qui restent dans la mémoire.
Prolongée jusqu’au  28 janvier 2013
 

Cours Publics – Thème 2013 : L’ART IMMATERIEL

Vous avez apprécié les cours du Louvre en 2012, vous êtes impatient de connaître les nouveautés de 2013, en voici le programme, présenté par Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle et Isabelle Lefèvre de l’Université de Haute Alsace.
Cours Publics est un cycle de cours proposé conjointement par le Service Universitaire de l’Action  Culturelle de l’Université de Haute-Alsace, la Haute école des arts du Rhin et La Kunsthalle.
Autour d’une thématique, quatre intervenants présentent un courant artistique, un pan de l’histoire de l’art permettant de re-contextualiser la création contemporaine.
Les cours, assurés par des personnalités universitaires ou du monde de l’art sont ouverts à tous, sur inscription.
Thème 2013 : L’ART IMMATERIEL
Depuis le XXème siècle, des artistes tendent à faire disparaitre la matière de l’oeuvre. Quels sont les mouvements, les formes qui incarnent cette évolution immatérielle de l’art ? Quels perceptions et rapport à l’oeuvre cette dématérialisation induit-elle ?
Cycle thématique de 4 séances de 1h30 heure de 18:30 à 20:00 – La Fonderie / Grand Amphithéâtre
1 – Jeudi 14 février 2013 / Les situationnistes : au-delà de l’art ?
par Patrick Marcolini

2 – Jeudi 7 mars 2013 / L’art performance : débordements et immatériel par Michel Collet
3 – Jeudi 14 mars 2013 / Exposer l’immatériel par Mathieu Copeland
4 – Jeudi 21 mars 2013 / Des révélations autour d’une collection invisible ! par Béatrice Josse
Jeudi 14 février 2013 : Les situationnistes : au-delà de l’art ? par Patrick Marcolini
Le mouvement situationniste, lorsqu’il apparaît au début des années 1950, a pour ambition de transférer les capacités de création des artistes à l’ensemble de la population, et de les exercer non plus sur des oeuvres mais sur la vie quotidienne elle-même.
Cela est toutefois impossible à réaliser sans une révolution qui sortirait les masses de la passivité où les maintient le capitalisme avancé. Dans ces conditions, quel statut donner aux activités du mouvement : art politique, art sans oeuvres, art contextuel ? Ou bien s’agit-il d’un dépassement de la sphère artistique elle-même ?
Patrick Marcolini est conservateur de bibliothèque, docteur en philosophie et chercheur à l’Université de Toulouse II-Le Mirail. Il a publié Le mouvement situationniste. Une histoire intellectuelle (éditions L’Echappée, 2012).

Jeudi 7 mars 2013 : L’art performance : débordements et immatériel par
Michel Collet
La performance constitue une référence essentielle de l’art contemporain. Son histoire turbulente est aujourd’hui en cours de réévaluation. Historiquement rebelle aux tentatives d’assignation, la performance produit des gestes prodigieux ou si dérisoires parfois qu’ils peuvent être confondus avec le banal de la vie. Au centre de cet art immatériel : l’action. Nous nous attacherons à relever les lignes de sens qui traversent la performance comme art dé-spécialisé, véritable nébuleuse, née il y a un siècle avec les Futuristes et Dada et dont la vitalité étonnante est aujourd’hui réactivée par de nouvelles propositions…
Michel Collet est théoricien, il est responsable du Pôle Corps de l’artiste à l’ISBA Besançon. Performeur & curateur de nombreux événements en performance notamment de Locus Metropole en Europe, et à New York il est responsable avec Patrice Lerochereuil d’un événement dédié à l’art action, intitulé Blago Bung, à la Fondation Emily Harvey.

BlagoBung-performance-de-Lary-Litt-NY-2010-Balgo-Bung-Event

Jeudi 14 mars 2013 : Exposer l’immatériel par Mathieu Copeland
A travers ses projets d’exposition Mathieu Copeland s’intéresse à la dimension immatérielle et éphémère des oeuvres. Ne produisant pas de traces, ces oeuvres n’existent que dans le temps nécessaire de leur perception et de leur interprétation. Leur pérennisation n’est effective qu’en se fixant dans la mémoire. En outre, elles renégocient les rapports avec le spectateur et le lieu.
Mathieu Copeland, commissaire d’exposition indépendant, cherche à subvertir le rôle traditionnel des expositions. Il est notamment co-commissaire de « VIDES, Une Rétrospective – 2009 » au Centre Pompidou Paris et à la Kunsthalle de Bern, il a organisé de nombreuses expositions dont « Soundtrack for an Exhibition » et « Alan Vega » au Musée d’Art Contemporain de Lyon, « Une Exposition Chorégraphiée » à la Kunsthalle de St Gall (CH) et à La Ferme du Buisson à Noisiel (FR), et a initié les séries « Exposition
parlée », et « Exposition à Être Lue ».
Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps (1959)

Jeudi 21 mars 2013 : Des révélations autour d’une collection invisible ! par Béatrice Josse
En proposant l’acquisition d’oeuvres protocolaires et performatives, le Fonds régional d’art contemporain de Lorraine tente de revendiquer le peu de place laissé aux pratiques éphémères dans les collections alors même qu’elles ont une longue histoire derrière elles. Comment acquiert-on une performance, quelles sont les contraintes de conservation et comment les montre-ton ?
Autant de questions que vous vous posez sans jamais avoir eu de réponse.
Béatrice Josse est directrice du FRAC Lorraine. Avec une large place faite aux pratiques performatives, aux oeuvres protocolaires, la collection du Frac Lorraine constitue un véritable espace de réflexion et d’expérimentation, ouvert à la danse comme au cinéma.
Modalités d’inscription
Inscription uniquement par courrier auprès du Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace –
Maison de l’Etudiant – Campus Illberg -1, rue Werner 68100 Mulhouse
Tarif plein : 25 euros / tarif réduit 10 euros pour l’ensemble des conférences.
Bulletin téléchargeable ici : Bulletin d’inscription cours publics 2013 ou
sur : www.kunsthallemulhouse.com  (à venir)
Pour tout renseignement concernant l’inscription s’adresser au Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de
Haute-Alsace : 03 89 33 64 76 / isabelle.lefevre@uha.fr
 

Marcel Imsand et la Fondation Gianadda

« L’alchimie qui se passe entre deux êtres n’appartient pas forcément à l’ordre des sens. C’est un climat qui naît de confiances réciproques et instantanées. (…) Sans cette alchimie, il n’y a pas de bon portrait. » (Confidences, 2006) Marcel Imsand

Calvignac, 1985 © Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

Tout commence avec Auguste Rodin. Mis au défi par
Léonard Gianadda, Marcel Imsand présente sa première exposition personnelle à la Fondation en 1985.
Il enchaîne en interprétant, avec son regard, les sculptures de Giacometti, exposées en 1986. Des liens étroits se tissent. Marcel Imsand devient un familier des lieux, croque les moments forts des vernissages et des concerts, fixe pour la postérité les artistes qui défilent à Martigny et, surtout, capte une atmosphère, une ambiance. Devant son objectif, les Anne-Sophie Mutter, Isaac Stern, Barbara Hendricks, ou Teresa Berganza traversent les jardins et le parc de sculptures sur un petit nuage ; ils font vibrer les milliers de spectateurs venus les applaudir à la Fondation.

Concert d’Anne-Sophie Mutter à la Fondation Pierre Gianadda, 5 septembre 1986 © Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

Et, à chaque fois, Marcel offre à son ami Léonard une série de tirages si caractéristiques dont il a le secret et qu’il réalise dans la pleine maîtrise de son art.
En 1996, le photographe, a de nouveau les honneurs des cimaises de la Fondation.
Pour les grands anniversaires de la Fondation, Marcel Imsand offre à Léonard et Annette ce qu’il pouvait donner de meilleur. Il commence, pour les vingt-cinq ans, avec la série originale des photographies de Luigi le berger ; il poursuit, pour les trente ans, avec les originaux des reportages effectués durant trois décennies sur leur ami commun, Maurice Béjart.
En souvenir d’Annette, Marcel remet à Léonard une collection qui reflète les préoccupations d’une vie d’artiste et qui est constituée de quatre séries : Paysages, Portraits, Artistes, Les vieux amis.
Au total, plus de 500 chefs-d’oeuvre ont trouvé le chemin de la Fondation Pierre Gianadda ; les plus représentatifs y sont  présentés et mis en scène.
L’EXPOSITION EST ORGANISÉE AUTOUR DES GRANDES COLLECTIONS OFFERTES :
vue d’ensemble de l’exposition Marcel Imsand

En rouge, les séries offertes en 2003 :
1.  Luigi le berger (1989-1991) 87 photographies en 2003, dont 50 photos exposées ;
2. Maurice Béjart (1975-1995), 63 photographies en 2009 ;
dans la salle Franck
3. Giacometti (1984-1986), 56 photographies en 2011 ;
En blanc avec des tirages numériques
4. Reportages sur les vernissages et les concerts (1982-1992), 100 photographies données
au fur et à mesure des événements ;
En vert, les photographies offertes à Léonard Gianadda en souvenir de son épouse Anette décédée en 2011.
5. Collection personnelle (1960-2000), quatre séries remises en 2011-2012.
L’ensemble constitue un témoignage d’une amitié indéfectible  de 30 ans, et surtout, un condensé d’une oeuvre artistique de premier plan.
LE COMMISSARIAT de l’exposition est assuré par Jean-Henry Papilloud et Sophia Cantinotti.
Marcel Imsand Lénoard Gianadda et les commissaires

LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION Marcel Imsand et la Fondation Pierre Gianadda reproduit les
photographies exposées. Egalement disponibles : Luigi le Berger et Maurice Béjart. Prix de vente
CHF 45.– (env. € 37.50.–).
LA VIE ET SES SURPRISES
Entre Marcel Imsand et Léonard Gianadda, c’est une longue histoire. Une histoire jalonnée de rencontres amicales, de nombreuses lettres, dont on peut en voir quelques unes dans la salle Frank, et évidemment de photographies.
On connaît avant tout le photographe vaudois pour ses célèbres portraits de
Paul et Clémence, Les Dailles© Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

Paul et Clémence (1982), Luigi le berger (1991), Les Frères (1996), mais également pour ses longues amitiés avec Barbara, Maurice Béjart ou Jorg Donn, pour les « Instantanés » publiés dans la Feuille d’Avis de Lausanne, puis dans le Sillon Romand ; sans oublier ses collaborations avec le C.I.O., le Grand Théâtre de Genève ou le Théâtre de Beaulieu.
Fils d’un ouvrier socialiste et d’une couturière habitant Broc, un petit village de Gruyère, rien ne prédestinait Marcel Imsand à embrasser une carrière de photographe. A quinze ans, désireux de voler de ses propres ailes, il entre dans la vie professionnelle comme livreur de pain à Lausanne.
Puis, après un début d’apprentissage de pâtissier à Vevey, il s’oriente finalement vers la mécanique de précision et part pour Neuchâtel. C’est là qu’il découvre la joie de voir apparaître une photo dans le bac du révélateur. Quinze ans plus tard, Marcel sait qu’il désire vivre de la photographie.
Couvent de Géronde © Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

Léonard Gianadda, lui, est connu pour ses nombreuses constructions à Martigny, mais surtout pour la célèbre Fondation Pierre Gianadda, ouverte en 1978, en souvenir d’un frère trop tôt disparu. Une fondation visitée par des centaines de milliers de personnes chaque année : pour ses expositions et ses concerts prestigieux, son parc de sculptures unique en Suisse, son musée de l’automobile.
Fils d’un entrepreneur italien, petit-fils d’un émigré piémontais, qui aurait pu imaginer que Léonard Gianadda serait un jour un mécène et un entrepreneur culturel disposant d’un réseau de relations et de contacts envié par tous les responsables de musées ?
Curieusement, c’est lorsque la carrière photographique de l’un s’arrête que celle de l’autre prend son envol. A la fin des années 1950, après huit années de reportages passionnants, Léonard laisse de côté ses appareils photo et investit toute son énergie dans son métier d’ingénieur et d’architecte. A l’inverse, en 1964, Marcel démissionne de son poste de chef d’atelier dans une usine de moteurs de camions pour s’adonner entièrement à la photographie, un pari fou pour un jeune père de famille. Comme s’il suffisait souvent d’oser un grand pas pour que tout se mette en marche, et que l’impensable devienne réalité.
MARCEL, ARTISAN DU NOIR ET BLANC
Secondé par sa femme Mylène, Marcel peut enfin s’adonner à une passion qui occupait
auparavant ses nuits et ses week-ends. Très rapidement, osant s’aventurer dans les coulisses du Théâtre de Beaulieu, il réussit à tirer le portrait de grands artistes de passage (Rubinstein, Brassens, Brel, Barbara, Béjart…). Son audace, mais également les hasards de la vie lui ouvrent peu à peu des portes : il trouve un atelier, Rue de l’Ale 9 à Lausanne, publie un premier livre, Lausanne 1000, décroche un contrat avec La Feuille d’Avis de Lausanne pour publier chaque jour un instantané, devient le photographe officiel du Grand Théâtre de Genève. Dans les années 1970, sa carrière photographique est en plein essor : il est le photographe attitré de l’Encyclopédie illustrée du Pays de Vaud en douze volumes, il expose dans des galeries et publie des livres qui font sa renommée.
Maurice Béjart, Lausanne© Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

RENCONTRE
En février 1982, Marcel Imsand expose à Lausanne les tirages de Paul et Clémence. Série
photographique marquante, il y dévoile une profonde amitié tissée durant douze ans avec deux personnes âgées qui vivent retirées dans une ferme vaudoise, aux Dailles. Un livre paraît en décembre. Le succès est tel que l’ouvrage doit déjà être réédité en janvier 1983.
Si quelques images de reportage indiquent la présence de Marcel à la Fondation Pierre Gianadda en septembre 1983, à l’occasion d’un concert de la pianiste Brigitte Meyer, ce n’est qu’en novembre que la véritable rencontre entre Léonard et Marcel a lieu, lors d’un repas chez un ami commun.
Marcel Imsand et Léonard Gianadda, 1989 © France Vauthey Brun, Fondation Pierre Gianadda

Entre les deux hommes, le courant ne passe pas d’emblée. Seraient-ils de caractères trop
différents pour réussir à s’apprécier ? Et pourtant, quelques mois plus tard, Léonard Gianadda demande à Marcel Imsand de photographier les oeuvres présentées à Martigny dans l’exposition Rodin, afin d’en tirer des posters et des cartes postales. Marcel relève le défi avec brio. Le succès de la manifestation donne à la Fondation sa stature internationale et les cartes de Marcel sont dans toutes les mains.
Cette réussite encourage sans doute Léonard à programmer, avec les oeuvres de Marcel Imsand, la première exposition de photographies à la Fondation Pierre Gianadda. Du 7 novembre au 15 décembre 1985, l’artiste présente plus de cent oeuvres en noir-blanc. Le public est au rendez-vous et l’accueil de la presse est enthousiaste, à l’exemple de la Gazette de Lausanne qui note le 16 novembre :
Romont 1978 © Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

« A travers ces nombreuses photographies se révèle une fois de plus la magie Imsand, cette mystérieuse et inimitable touche qui fait que l’on reconnaît son style, sans pouvoir vraiment expliquer pourquoi. C’est une mélange de poésie intimiste, de pudeur tendre, de sensibilité esthétique raffinée ».
A partir de cet instant, les deux hommes vont collaborer régulièrement. Entre eux s’établit un lien de confiance nourri par une admiration mutuelle. Leur sensibilité, leur curiosité, leur soif de rencontres et de partage sont finalement à l’unisson et constituent autant de portes ouvertes sur un monde où les miracles ne sont pas exclus.
Vernissage de l’exposition Toulouse-Lautrec à la Fondation Pierre Gianadda, 16 mai 1987 © Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

Avec son Leica, discrètement, Marcel suit plusieurs fois par année les vernissages et concerts de la Fondation Pierre Gianadda, sans oublier les soupers d’après-concert. Il en rapporte des photographies de qualité et les transmet au fur et à mesure à Léonard. C’est ainsi qu’une collection de tirages originaux prend corps et s’étoffe au fil des années. On y retrouve le vernissage Alberto Giacometti, les concerts d’Anne-Sophie Mutter et Barbara Hendricks en 1986, la prestation des danseuses du Moulin-Rouge de Paris à l’occasion du vernissage de Toulouse-Lautrec, la venue de Yehudi Menuhin et de Teresa Berganza en 1987, la présence d’Isaac Stern en 1988, pendant Les Trésors du Musée de São Paulo… Des moments inoubliables sont interprétés par un des plus grands photographes suisses. Au-delà de l’aspect documentaire de ces clichés, c’est la force des moments partagés, des émotions vécues qui est transmise, restituée dans les tirages de Marcel :
Salle Louis et Evelyn Franck Fondation Pierre Gianadda Alberto Giacometti Marcel Imsand

« La grâce est un déclic. Comme si tu allumais une allumette, il y a une lumière.
Donc quelque chose s’allume en toi, tu es ému, tu es touché, tu es bouleversé. C’est un moment bref et il faut être conscient qu’il ne dure pas. Ce sont des instants d’étincelles […] Tant de rencontres ont été belles » confie-t-il à sa fille Marie-José.
En novembre 1996, dix ans après la première exposition, la Fondation met à nouveau à l’affiche des oeuvres de Marcel Imsand. Quatre séries de photographies, fruit d’un travail de plusieurs années, se déploient autour du temple gallo-romain : Les Frères, Luigi le berger, la vie dans les couvents, Maurice Béjart en création.
« Ce sont des années de travail qui m’ont permis d’arriver à cela, dit alors Marcel Imsand à Philippe Dubath du Matin, et je constate en regardant ces photos que ce travail n’était pas vain. Parce que je me retrouve totalement dans ces sujets, parce que dans ces photos, oui, il y a ma foi à moi. Je la montre comme je la ressens. »
Luigi le berger, © sur la route, 1990 Marcel Imsand Fondation Pierre Gianadda

La plupart des tirages exposés intègreront la collection de la Fondation Pierre Gianadda : Luigi le berger (résultat d’une des plus belles aventures du photographe), en 2003 ; Maurice Béjart en 2008 ; puis, en 2011 et 2012, la collection Giacometti, les négatifs de tous les vernissages et concerts suivis à Martigny, ainsi que quatre séries de portraits et de paysages. Au final, ces donations successives représentent un ensemble fort et cohérent de plus de cinq cents photographies, témoignage d’une amitié indéfectible et, surtout, condensé d’une oeuvre artistique de premier plan.
« Il est troublant, l’amour que ce paysage inspire, mais il faut aller plus loin. Pouvoir le partager ! C’est à cela qu’on rêve. » (Confidences, 2006)
Partager une émotion, un instant, un regard… voilà un des mots-clés de Marcel, mais également de Léonard, pour qui il était devenu évident qu’une large sélection de cette grande collection photographique devait être montrée au public. Ce sera chose faite dès le 7 décembre prochain.
Présentées deux fois aux côtés d’autres artistes, en 1985 et 1996, les oeuvres de Marcel Imsand occupent cette fois-ci toutes les cimaises de la Fondation, comme si le moment était enfin venu de dévoiler à tous une fidélité, une générosité et une amitié réciproques qui durent depuis trente ans.
Sophia Cantinotti
Jean-Henry Papilloud
Commissaires de l’exposition

FONDATION PIERRE GIANADDA
Rue du Forum 59
1920 Martigny, Suisse
RENSEIGNEMENTS
Tel : + 41 27 722 39 78
Fax : + 41 27 722 52 85
Contact : info@gianadda.ch
site : www.gianadda.ch
HORAIRES DE L’EXPOSITION
Tous les jours : 10h à 18h
à l’invitation de la Fondation Gianadda, texte et photos courtoisie de la Fondation
+ 3 photos de l’auteur

Ça vous regarde

En 2013, le Frac Alsace fête ses trente années d’activité et met à l’honneur les œuvres de sa collection en lançant dès novembre 2012 un programme intitulé Elsass Tour.
Ce programme propose pendant 14 mois plus de 30 expositions et rendez-vous artistiques sur l’ensemble du territoire alsacien.

Bernard Calet, Constructions mobiles Frac Alsace

 
À cette occasion, La Kunsthalle et le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace ont choisi de s’associer et d’accueillir pendant toute une année universitaire trois oeuvres de la collection du FRAC Alsace.
L’exposition Ça vous regarde regroupe les œuvres de Bernard Calet, Constructions mobiles, de Gérard Collin-Thiébaut, Distributeur automatique de Carnets d’images et d’Alain Séchas, Le chat bowling.

 
De 2012 à 2013, tout comme les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac) de chacune des 22 autres régions de France métropolitaine et de la Réunion, le Frac Alsace fête son 30e anniversaire.
L’action d’un Frac se déploie en priorité dans sa région, et pour cet anniversaire, en parallèle de manifestations collectives des Frac à l’échelle nationale et internationale, le Frac Alsace met à l’honneur les œuvres de sa collection en lançant dès novembre 2012 un programme intitulé Elsass Tour.
Alain Séchas le Chat Bowling collection FRAC Alsace

Pensé comme une tournée artistique fédératrice, allant à la rencontre des publics, ce programme propose pendant 14 mois plus de 30 expositions et rendez-vous artistiques sur l’ensemble du territoire alsacien. Elsass Tour permettra ainsi d’embrasser la diversité et la richesse de l’art contemporain : un art vivant, dont la recherche esthétique reflète l’engagement dans le monde d’aujourd’hui. Mais Elsass Tour, c’est aussi une dynamique d’engagement et de partage de valeurs avec plus de 30 acteurs culturels régionaux, appartenant au milieu universitaire et scolaire (lycées, collèges, écoles), au milieu associatif et autres bibliothèques, médiathèques, centres culturels et musées. Car tous réunis, le Frac Alsace et ses partenaires mutualisent la totalité des circuits d’enseignement, de production et de diffusion de l’art contemporain en Alsace.
Alain Sechas Le chat Bowling

Elsass Tour est une ambitieuse mise en partage de la collection et des savoir-faire du Frac Alsace en même temps que l’affirmation de son lien au territoire, pour célébrer 30 années de soutien aux artistes, 30 années de circulation des œuvres et 30 années de proximité avec les publics. Que soient ici remerciés les soutiens institutionnels du Frac, ces acteurs culturels partenaires, ainsi que toutes leurs équipes impliquées dans la mise en œuvre de l’Elsass Tour.
 
Elsass Tour

 
En octobre 2013, en prolongement de ce projet territorial, s’ouvrira Pièces Montrées, vaste projet institutionnel d’exposition conçu à partir de la collection du Frac Alsace, en partenariat avec le Musée d’Art moderne et contemporain de la Ville de Strasbourg (MAMCS), le Musée Historique de la Ville de Haguenau / Chapelle des Annonciades et la Fondation Fernet-Branca à Saint-Louis.
La collection du Frac Alsace comporte environs 1000 oeuvres,provenant de près de 500 artistes, régionaux, nationaux, internationaux. 30 % de cette collection sont présentés dans divers lieux de culture, musées, bibliothèques, médiathèques, écoles, centres d’art….

Il y a trente ans naissaient dans le paysage culturel français les Frac. Les Frac ont été conçus comme un dispositif d’aménagement culturel du territoire visant à multiplier en région les rencontres entre l’art contemporain et la population.
Structures légères et réactives, ils sont une manière efficace et unique d’aller au plus près des publics et de soutenir la création d’aujourd’hui. L’idée force était que ces collections constituées au fil du temps soient nationales, internationales et en mouvement, au service d’une région et dans un esprit de rayonnement sur tout leur territoire : centres d’art, écoles d’art et musées mais surtout établissements scolaires et universitaires, services publics, monuments historiques, hôpitaux, prisons…

Frac Alsace

En 30 ans, les 23 Fonds régionaux d’art contemporain ont acquis plus de 26 000 oeuvres représentant environ 4 200 artistes (dont 56,5% français). Chaque année, l’ensemble de leurs projets (480 en 2010) s’adresse à plus d’un million de personnes.

Avec le soutien de l’Etat et des collectivités territoriales qui en assurent elles-mêmes la maîtrise d’ouvrage, les Frac sont engagés dans la réalisation de nouveaux équipements confiés à des architectes de renommée internationale. Le Frac Alsace bénéficie en plus du soutien de la ville de Sélestat.

Les 23 Fonds Régionaux d’art contemporain sont réunis dans une entité « Platform »

autres projets et rendez-vous du FRAC Alsace, dans le cadre de ses 30 ans

Le deuxième rendez-vous des 30 ans se tiendra dans l’ensemble des régions à partir du printemps 2013 et par chapitres successifs. Le trentième anniversaire des Frac leur donne l’opportunité d’affirmer leur présence et leurs missions en régions. A cette occasion, chaque Frac donnera une carte blanche à un créateur qui choisira des oeuvres parmi sa collection et inventera un dispositif original (scénographique ou performatif, matériel ou immatériel) pour les présenter.
Cette invitation témoigne de la volonté des Frac de montrer combien l’artiste est au coeur de leurs activités, de la collection à la production d’oeuvres, en passant par l’exposition, la médiation et la diffusion. Les propositions conçues par les créateurs invités seront montrées dans un premier temps en région.

Dans un second temps, ces propositions seront réunies à l’occasion d’une exposition collective qui constituera le troisième rendez-vous des 30 ans. Cette exposition nationale, la première du genre à associer tous les Frac en un seul site, ouvrira ses portes à Toulouse, au Musée d’Art Moderne et Contemporain / Les Abattoirs, en septembre 2013.

Ce programme sera complété par un projet éditorial consacré aux usages et expérimentations des Frac à partir de leurs collections et donnera lieu à des rencontres publiques autour de l’art contemporain dans les régions.
L’aventure du trentième anniversaire des Frac se poursuivra par des expositions à l’international à partir de 2014, d’abord au Van Abbemuseum Museum à Eindhoven (Pays-Bas), puis en Asie du sud-est.

La programmation des 30 ans des Frac est organisée par les 23 Frac et coordonnée par PLATFORM, Regroupement des Fonds régionaux d’art contemporain
(32, rue Yves Toudic / 75010 Paris / T. : 01 42 39 48 52 / www.frac-platform.com

 
Texte et photo 1 Frac
autres photos de l’auteur
 

Anne-Sophie Tschiegg à la Chapelle des Annonciades de Haguenau


Pour sa première exposition après rénovation, la Chapelle des Annonciades du musée historique de Haguenau nous a gratifié d’une exposition magnifique de couleurs.
Anne-Sophie Tschiegg, coloriste de talents, nous a émerveillés une fois de plus, en nous montrant toute l’ampleur de son imagination. Des fleurs sur fond de rayures, des gammes, des pluies, des collages, passant avec virtuosité de l’abstraction à la figuration, organique ou végétale , avec poésie, délicatesse et générosité, elle est conforme à sa réputation de dompteuse de la couleur. Un ingénieux cabinet de curiosités montrait les sources de son inspiration, mais aussi son environnement, ses maîtres. Cette fois les 365 ou 366 ciels sur papier de paquets gitanes ont laissé la place à de somptueuses toiles de pluies et d’orages, sur des campagnes magnifiées.


Le lieu empreint de (presque) religiosité se prêtait à merveille, et donnait un cachet tout à fait particulier à ce vernissage. Les discours des diverses personnalités reflétaient l’étroite complicité entre Anne Sophie et Haguenau depuis de très longues années, dans le domaine culturel, en illustrant de sa touche personnelle les affiches et magazines de la ville, petit Lautrec à sa manière.

Avis aux amateurs, les toiles ont eu un grand succès, fleurs ou paysages de pluies, il n’y en aura pas pour tout le monde………
Après son exposition à l’espace Beaurepaire à Paris, son exposition à la Galerie Hagen à Offenbourg, à Brumath, à Art Karlsruhe galerie Vayhinger, (ne manquez pas la photo d’Anne-So), sa participation à la nuit blanche de Paris, son exposition au musée des Beaux Arts de Mulhouse, elle repart vers d’autres projets, munie de sa palette et de ses pinceaux magiques.


du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h
www.wille-haguenau.fr  03 88 90 29 39
jusqu’au 20 janvier 2013

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