Exposition à la Galerie de la Filature de Mulhouse jusqu’au 13 septembre 2020
Le temps fort de la 4e Biennale de la photographie de Mulhouse (BPM)
Christophe Bourguedieu a été l’hôte de la galerie de la Filature en 2002, c’était déjà une proposition d’Anne Immelé, collaboratrice à l’époque, pour la programmation et le suivi des projets auprès de Paul Cottin. Christophe Bourguedieu nous a guidé à travers son exposition, « Avant la Nuit », en toute improvisation, en ponctuant certains éléments, en soulignant, la pertinence ou la cohérence de ses choix, soutenu, par la commissaire Anne Immele, qui est à l’initiative du choix du photographe, qui souligne la commande de la photographie spécialement conçue pour Mulhouse.
Une salle dédiée à Mulhouse
Une salle est spécifiquement dédiée à Mulhouse, des paysages, des maisons, des personnages, qui devraient être le reflet de notre ville. D’autres photographies, provenant du monde entier où Christophe a voyagé proposent des lieux étranges, parfois très impersonnels. Des liens imperceptibles se voient, par certaines couleurs, un peu de rouge, comme le petit pan de mur jaune …. une voiture jaune, des volets de même couleur, une lumière idéale, une photo parfaite.
La présence de certains animaux, des constructions se répondent par des jeux de symétrie, ou des inversions, suggérant la possibilité d’une lecture différente. Un boxeur, un Botticelli, un après-midi chez le voisin d’Anne, un hôtel mulhousien (Witz), de belles jeunes femmes, un chien blanc, en rappel un ragondin blanc, toutes ses choses doivent faire sens et lien. L’univers de Wim Wenders, d’Edward Hopper, par le côté impersonnel, voire mélancolique, sensoriel.
Christophe Bourguedieu est un photographe mondialement connu et reconnu
Il n’aime pas les images trop évidentes, trop esthétiques, trop symboliques, trop militantes, voire, trop humaines. Ses photographies peuvent sembler anodines, impersonnelles, sa recherche de la neutralité est presque obsessionnelle, pas de couleurs claquantes. Il s’attache à la lumière, à l’espace, à la singularité.
La BPM-BIENNALE ou
le Microcosme mulhousien de la culture masqué
Benoit André professionnel de la culture, ancien de Chaillot est à son affaire, il n’a pas eu de chance, nouveau directeur de la Filature depuis le 1er janvier, il est tombé de plein pied dans la pandémie. Il s’est fait fort de faire ouvrir la Galerie de la Filature, auprès des autorités préfectorales qui lui opposaient la COVID, ce qui a permis d’exposer les photographies de Christophe Bourguedieu, À la tombée de la nuit.
Anne Immele, professeur, docteur en Photographie, maitre d’œuvre de la Biennale, nous explique avec enthousiasme la cohérence des photos exposées, l’étrangeté de l’ambiance dans le contexte actuel, de la pandémie, du désert culturel, des catastrophes mondiales, Californie, Liban, Australie, l’image de Mulhouse en lien avec St Nazaire, une photo de l’arrêt de tram St Nazaire…..
Anne Catherine Goetz, nouvelle adjointe à la culture issue des récentes élections municipales, par son discours de vernissage, inaugure ses nouvelles fonctions, et ouvre ainsi l’exposition Christophe Bourguedieu,
Éric Kheliff, comédien, vice-président de MAC, en doublure de Dominique BANNWARTH, président de MAC, absent pour cause de vacances, déclame ou plutôt lit son papier, pour se féliciter de la participation de MAC à la Biennale et à la Galerie de la Filature, de leur partenariat avec l’Agrandisseur. Il remercie, Christophe Bourguedieu, Anne Immele, Benoit André et Anne Catherine Goetz pour leur collaboration. En conclusion il annonce une future exposition en off, de l’artiste Fahd El Jaoudi, soutenu par MAC, Mulhouse Art Contemporain.
L’exposition est accompagnée d’un guide de salle, édité par Novo, dans lequel vous pouvez lire un entretien entre Michel Poivert et Christophe Bourguedieu.
il est très difficile de photographier des photos
Informations
Des visites aux horaires suivants : du mardi au samedi de 13h30 à 18h30 Sauf samedi 29 août de 11h à 18h30
Dimanche 30 août de 14h à 18h
Visites commentées possibles sur RDV (à partir de 4 personnes) au 06 99 73 81 80 ou agrandisseur@gmail.com
Le Musée Würth d’Erstein (Bas-Rhin) présente du 12 juillet 2020 au 20 octobre 2021 une vaste rétrospective à Christo et Jeanne-Claude (1958-2019) , grâce au fonds exceptionnel de la Collection Würth Claire Hirner, commissaire
Le musée alsacien , propose de pénétrer plus intimement un œuvre qui marque de son empreinte le paysage artistique et l’imaginaire collectif des XXe et XXIe siècles.
Dessins, croquis, esquisses, collages et maquettes
Ils ont préfiguré, défendu et illustré les projets majeurs de la carrière du couple de 1958 à 2019 : les portiques de Central Park, les chemins flottants sur le lac Iseo, l’empaquetage du Reichstag, du Pont-Neuf ou des îles de la baie de Biscayne, les parapluies jumelés d’Ibaki et de Los Angeles, le rideau tendu dans la vallée du Colorado…
CHRISTO ET JEANNE-CLAUDE Valley Curtain, Rifle, Colorado 1970-72
L’exposition (vidéo) reflète le parcours créatif d’une vie. Fidèle à sa démarche de qualité en marge des sentiers battus, le Musée Würth d’Erstein, au sud de Strasbourg, fait écho à l’empaquetage spectaculaire par Christo de l’Arc de triomphe (18 septembre-3 octobre 2021) en mettant en lumière le talent de dessinateur extraordinaire mais peu connu de l’artiste américain d’origine bulgare décédé récemment (31 mai 2020).
Le processus complexe d’élaboration des projets du couple
Christo et Jeanne-Claude ont créé, à quatre mains, un geste poétique fort, coloré, rythmé, immédiatement reconnaissable dans sa singularité, son mystère et sa beauté. Leurs empaquetages, recouvrements, tentures, parapluies et murs de bidons les ont gratifiés d’une visibilité et d’une notoriété publique mondiales. Les traces dessinées portant signature de Christo sont plus confidentielles et pourtant essentielles à la concrétisation de leurs installations.
portiques de Central Park Ces véritables œuvres d’art – des tableaux souvent de larges dimensions associant carte topographique, photo, plans et dessin du projet émaillés de notes, souvent même d’un échantillon de tissu – témoignent du processus de création, souvent mesuré à l’aune de décennies, d’un couple d’artistes sans égal. Elles invitent aussi à considérer autrement, « au mur » et à échelle humaine, en regard de photographies des projets aboutis, des œuvres monumentales dont on ne connaît souvent que la forme finale, aussi impressionnante que temporaire. La vidéo de l’exposition au Centre Beaubourg
La rétrospective du musée Würth
Ces travaux préparatoires, inscrits dans la tradition du dessin de drapé tout autant que dans la modernité, sont également, depuis longtemps, une ressource déterminante du couple pour l’autofinancement de ses installations. Pour sa rétrospective, seul acteur en région de cette manifestation d’envergure nationale, et sur une large période de dix mois, le Musée Würth d’Erstein puise dans le fonds exceptionnel de la Collection Würth, qui a acquis depuis la fin des années 1980 quelque 130 esquisses et maquettes, et témoigne du soutien résolument engagé de l’industriel et collectionneur Reinhlod Würth envers cet œuvre remarquable.
chemins flottants sur le lac Iseo Une occasion unique de découvrir un visage méconnu de l’art de Christo, peu représenté dans les collections publiques et complémentaire des événements qui animent la capitale française en 2021. Ces dessins et maquettes sont une sorte de mémoire inaltérable d’installations qui elles ont disparu. Très tôt, Christo et Jeanne-Claude ont eu conscience de l’importance de ces traces. Ils ont documenté, filmé leurs préparatifs ou leurs négociations dès leurs débuts.
Pénétrer le processus de création
Les propos de Christo servent de guide à cette traversée rebroussant le temps, des projets les plus récents – et des dessins de plus grand format, allant jusqu’à plus de 2 mètres – jusqu’aux années 1950. « L’œuvre d’art, ce n’est pas l’objet mais le processus», citation sur laquelle s’ouvre le rez-de-chaussée, pourrait accompagner l’ensemble de la rétrospective.
vue du musée RDCH
Un talent de dessinateur remarquable et peu connu
Chaque œuvre est singulière dans sa genèse, sa maturation et sa réalisation, chacune possède une histoire qui lui est propre, déroulée au fil de travaux préparatoires dessinés.
Enfin, cette rétrospective permet de mettre en lumière le talent de dessinateur remarquable et peu connu de Christo – il signe de son nom seul ses dessins, contrairement aux projets, dont il partage la paternité avec Jeanne-Claude –, que le grand public considère principalement à l’aune de ses empaquetages, et que les collections publiques valorisent peu. Pour cet artiste qui reconnaît que « les croquis d’un architecte sont parfois meilleurs que ses constructions», le dessin est primordial. Comment ne pas le rapprocher, avançant Wrapped Oil Barrels sur ce « chemin du réel » qu’est pour lui le dessin avec un constant souci du textile et de sa représentation, d’artistes ayant pratiqué l’art du drapé, notamment d’un Léonard de Vinci, lui aussi obsédé par cette quête du réel et de la vie, couvrant des carnets entiers de tombées d’étoffes ?
L’empaquetage du Reichstag.
Reinhold Würth avait également sollicité le couple d’artistes pour un empaquetage de l’intérieur du Museum Würth de Künzelsau (BadeWurtemberg), en 1995, l’année de l’empaquetage du Reichstag. Aux côtés de l’habillage du Reichstag (1971-1995) – représenté par la maquette mais aussi par de nombreux dessins – est évoqué l’empaquetage intérieur du Museum Würth en Allemagne (1994-1995) et celui, extérieur, des arbres de la Fondation Beyeler (Suisse, 1997-1998).
Christo et Jeanne Claude, l’empaquetage du Reichstag1971-1995
Encourager de nouvelles expériences sensorielles
La première pièce de l’étage met en scène les dessins et photos d’un projet initié en 1984, étiré non plus seulement dans le temps mais aussi dans sa géographie : en 1991, trois mille cents parapluies sont plantés et ouverts simultanément à Ibaki, au Japon (parapluies bleus), et sur trente kilomètres au nord de Los Angeles, aux États-Unis (parapluies jaunes), créant une œuvre jumelle inscrite dans des espaces et des cultures différents.
parapluies jumelés d’Ibaki Prémonition des Floating Piers italiennes, les Surrounded Islands habillent, dès les années 1980, les îles de Biscayne Bay, en Floride, d’un voile rose. Le Pont-Neuf reflète quant à lui, en 1985, son drapé jaune d’or dans la Seine. L’eau est très souvent présente dans les projets de Christo et Jeanne-Claude – illustration de cette « expérience sensible » que le couple invite à vivre avec ses œuvres. En témoignent encore les dessins des chemins recouverts de Kansas City (Wrapped Walk Ways, 1977-1978), du ruban flottant sur les collines californiennes de Running Fence (1972-1976), du rideau orange tendu entre deux falaises du Valley Curtain Project for Rifle (1970-1972), de l’empaquetage de la Little Bay en Australie (1968-1969)…
Quand Christo emballe une femme
Wrapping Woman Düsseldorf, 1963
On peut voir sur une vidéo, le déroulement de l’opération
Christo et Jeanne-Claude : un geste poétique à quatre mains
«Il n’y a aucun message, confiait Christo à propos de son Mastaba installé sur le lac Serpentine à Londres en 2018. Il y a quelque chose à découvrir soi-même. C’est une invitation géante, comme un escalier tendu vers le ciel.» Avant de clore son parcours à travers ce riche corpus, le Musée Würth d’Erstein évoque des projets pensés dans les années 1960-1970 – réalisés ou non – pour Barcelone, Milan, Rome, Time Square, la Kunsthalle de Berne, le Whitney Museum of American Art et la documenta IV de Cassel. « On voit que le dessin, dès les débuts de l’artiste, précise Claire Hirner, a accompagné la pensée de Christo, conscientisé ses interrogations, ses réflexions sur la faisabilité de ses projets. » La boucle est bouclée avec les Wrapped Oil Barrels, que l’on peut voir comme des préliminaires, en 1958, du Mur de 1999 abordé en début d’exposition.▪
D’origine bulgare, naturalisé américain, Christo (1935‑2020) a depuis longtemps tissé des liens étroits avec Paris : installé dans la capitale française de 1958 à 1964, il y rencontre son épouse Jeanne‑Claude (1935‑2009), avec qui il donnera naissance à un œuvre singulier, et y habille son plus vieux pont, le PontNeuf. Christo et elle seraient nés le même jour à la même heure. L’inédit du propos, le gigantisme de l’œuvre et son accessibilité au grand public, le renouvellement du regard sur le patrimoine parisien auquel elle invite créent à l’époque l’enthousiasme, après des années de négociations et d’études.
Fondation Beyeler
au Japon
Craters 1959
le Pont Neuf
Informations
Entrée gratuite pour tous et tous les jours Horaires Du mardi au samedi, de 10h à 17h Dimanche, de 10h à 18h Groupes et visites guidées Renseignements et réservations +33 (0)3 88 64 74 84 mwfe.info@wurth.fr Visites guidées : Français : tous les dimanches à 14h30
Andy Warhol, The Three Gentlemen, 1982. Acrylique/sérigraphie/toile
Jusqu’au 4 octobre 2020 au Museum Frieder Burda, de Baden-Baden Un festival de couleurs. Expressionnisme et euphorie. Une exposition présentant des chefs-d’œuvre de l’expressionnisme des trois collections de Frieder, Hubert et Franz Burda. Dans une mise en scène du peintre américain Carl Ostendarp. L’exposition a été conçue et organisée par Patricia Kamp et Udo Kittelmann.
Emil Nolde 1936
L’origine des collections
Les pièces collectionnées par leurs parents, Aenne et Franz Burda, ont attisé l’engouement des trois frères, Franz, Frieder et Hubert pour l’art. C’est le début d’une passion de toute une vie. Les visages brillent d’un rose intense, les corps se prélassent dans un jaune vif, des paysages colorés s’étalent devant le spectateur, des bordures noires bordent les surfaces comme des gravures sur bois : c’est l’expressionnisme allemand, auquel les couleurs doivent leur émancipation des choses et de la réalité, qui les met au service de l’expression subjective immédiate des émotions, des univers de l’âme et de l’expérience du monde. D’Ernst Ludwig Kirchner, Karl Schmidt-Rottluff et Gabriele Münter à Max Beckmann, c’est aussi l’expressionnisme allemand par lequel les trois frères, Franz, Frieder et Hubert découvrent l’art pour la première fois. La collection de leurs parents, tous deux éditeurs et entrepreneurs des médias prospères d’Offenburg, leur permet de faire l’expérience de la puissance immédiate des couleurs, comme la promesse d’un monde fascinant derrière et avec les images. Dans le même temps, la collection encourage et incite les trois frères à s’émanciper de l’héritage de leurs parents et à trouver leur propre voie dans l’art de leur époque. Karl Schmidt Rottluff
Historique
L’exposition du musée Frieder Burda retrace les origines de la constitution des collections des trois frères. Préparée alors que Frieder Burda était encore ne vie, elle rend justice à son voeu de voir réunis dans une même présentation, les oeuvres d’art des trois frères, sans indiquer le propriétaire respectif de chacune des oeuvres. Elle donne ainsi également les clés de ce que peut signifier une vie avec et pour l’art. Elle a été conçue du vivant de Frieder Burda et reflète son grand désir personnel de réunir l’art des trois frères dans une exposition commune dans son musée.
Ernest Ludwig Kirschner L’exposition débute par le célèbre portrait de groupe « The Three Gentlemen » des trois frères Burda par Andy Warhol, légende du Pop Art américain, dans ses trois différentes variations de couleurs, chacun des frères se voyant attribuer l’une d’entre elles.
Mise en scène
La mise en scène de l’exposition est également expressive et colorée, abandonnant l’architecture blanche classique, (le white cube) du bâtiment de Richard Meier au pouvoir de la couleur. C’est à quoi a été invité le peintre américain contemporain Carl Ostendarp (né en 1961 dans le Massachusetts). Sa peinture murale repose sur un système ingénieux de codage des couleurs. Il se réfère dans le même temps à un style BD en deux dimensions qui permet à la couleur de s’exprimer en la laissant couler sur les murs comme un glacis délicat. Les œuvres accrochées auparavant apparaissent comme des étapes centrales dans le déroulement de ces lignes de vie imaginaires avec leurs hauts et leurs bas. Elles s’intègrent dans les courbes et les amplitudes créées de manière ludique et sont ainsi enrichies et renforcées avec humour dans leur effet. Elles en ressortent magnifiées dans leurs éclatantes couleurs. L’ensemble du musée se transforme en un cosmos coloré global palpable pour l’observateur. Une sorte de danse harmonique, une écriture musicale où le contrepoint est un tableau.
Une salle dédiée sera consacrée aux jeunes visiteurs : les œuvres d’art seront accrochées à hauteur de leurs yeux, comme l’avait fait Andy Warhol dans l’une de ses expositions.
Une exposition sur l’histoire contemporaine
Tout a commencé par la couleur – Hubert Burda le confirme aujourd’hui, tout comme son défunt frère Frieder l’avait souligné très tôt et n’a cessé de le faire. Ici, l’histoire individuelle de la famille et des collections coïncide avec l’histoire culturelle : à une époque comme la nôtre où les images déferlent, la couleur va de soi et est omniprésente.
Cependant, le début du XXe siècle et l’art moderne sont caractérisés par une émancipation de la couleur. Tout a commencé avec l’expressionnisme. Avec la publicité et la consommation, elle est passée dans la vie urbaine et la vie quotidienne. Avec les médias, elle les domine de plus en plus : ce n’est pas un hasard si le grand magazine allemand d’après-guerre de Burda s’appelle BUNTE (coloré) et est la promesse d’une vie plus colorée. Et avec le Pop Art, on rend définitivement hommage à la vie séduisante et colorée du monde mercantile.
Magazine
Un magazine de 60 pages, que les visiteurs de l’exposition reçoivent gratuitement, suit cette évolution générale en texte et en images, de l’invention de la technologie d’impression de masse en quadrichromie par la société Burda, dont les possibilités ont été inspirées par les techniques d’impression artistiques, à l’idée d’inviter Andy Warhol comme rédacteur de l’INTERVIEW à Offenburg et consultant pour BUNTE, à partir de l’idylle familiale d’après-guerre jusqu’au déploiement des carrières individuelles des trois frères, l’histoire familiale des Burda se feuillette ici. Elle fonctionne donc aussi comme un miroir de l’histoire allemande contemporaine et d’après-guerre, dans une interaction passionnante entre l’art et les médias, la couleur et la passion.
Max Beckmann, nature morte 1917 August Macke 1912 Hans Purrmann1924/25 Gabriele Münter 1937 August Macke 1912 Max Pechstein 1916
Heures d’ouverture Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h ouvert tous les jours fériés Accès depuis la gare DB bus 201 et 216 arrêt Augusta Platz
Museum Frieder Burda · Lichtentaler Allee 8b · 76530 Baden-Baden Téléphone +49 (0)7221 39898-0 · www.museum-frieder-burda.de
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Pour tous ceux qui ont toujours rêvé de voir cette collection, sans avoir jamais réussi à trouver un créneau horaire ou une date, cette fois c’est enfin possible. Avec l’exposition The Incredible World of Photography, le Kunstmuseum Basel célèbre simultanément deux premières : – c’est la première fois qu’un large portrait de la collection de photographies Ruth et Peter Herzog est présenté en Suisse et, – pour le Kunstmuseum, il s’agit de la première exposition abordant l’histoire de la photographie. C’est la possibilité de feuilleter un album photo, comme si c’était le vôtre, avec le numérique en plus.
La collection
Une trouvaille sur un marché aux puces dans les années 1970 a conduit à la naissance de la collection Ruth et Peter Herzog, une collection photographique à nulle autre pareille qui réunit désormais plus de 500 000 photographies. Les fonds de la collection datant des débuts du médium jusqu’aux années 1970, toutes les évolutions majeures de la photographie analogique y sont représentées. Pour le XIXe siècle en particulier, le couple de collectionneurs a fait d’importantes découvertes qui ont permis d’affiner la compréhension de l’histoire mouvementée de la photographie. Aujourd’hui, Ruth et Peter Herzog comptent parmi les grands collectionneurs de photographies sur le plan international.
Les Herzog ont, ni plus ni moins, constitué une encyclopédie photographique de l’existence humaine à l’ère industrielle. Les myriades de chef-d’œuvres anonymes mettent en lumière un nombre presque insaisissable de motifs et de thèmes aux quatre coins du monde et montrent comment la photographie raconte la petite et la grande histoire. La diversité de la collection offre différentes approches pour explorer le monde avec et à travers de la photographie. À cet effet, il apparaît clairement que la photographie n’existe pas. Chaque photographie révèle au contraire un dense réseau de relations sociales, institutionnelles et historiques.
Le début d’une coopération à long terme
33.5 x 43 cm (Seite); Albuminabzüge
Les quelques 400 pièces exposées provenant du riche fonds présentent des axes choisis de cette collection unique. Parmi ceux-ci, la photographie amateur, commerciale et scientifique du XIXe siècle, mais aussi la photographie publicitaire et de presse du XXe siècle. Sont présentées des œuvres de photographes suisses et internationaux encore jamais exposées jusqu’ici. Tandis que le tirage individuel est la forme photographique privilégiée dans les musées d’art, l’exposition montre la diversité matérielle des objets photographiques : daguerréotypes, ambrotypes, ferrotypes, tirages sur papier salé, sur papier albuminé, autochromes et tirages au gélatino-bromure d’argent.
L’exposition marque le début d’une coopération durable entre le Kunstmuseum Basel et le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel, auquel appartient la collection photographique Ruth et Peter Herzog depuis 2015. Le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel, consent à ces prêts précieux ; en outre, il a conçu pour le Kunstmuseum une architecture d’exposition innovante développée à partir de la situation de travail au cabinet et de la confrontation avec le large spectre de la photographie historique et sa matérialité. Elle se caractérise par des réflexions sur la perception et sur la présentation de ces objets souvent de petit format et sensibles à la lumière.
Parcours
La diversité de la collection photographique Ruth et Peter Herzog et son caractère d’ « encyclopédie de l’existence» (Martin Heller, 1989) sont transposés dans un parcours de neuf salles successives. Chacune d’entre elle propose aux visiteur.euse.s plusieurs possibilités de s’immerger dans la quantité finalement insaisissable de motifs et de thèmes. Elles vont de l’observation d’objets à travers des vues d’ensemble disposées sur des tables à des projections d’images sur les murs.
Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel. Juni 2020
À certains endroits du parcours, l’exposition réunit des photographies historiques avec des œuvres majeures du Kunstmuseum Basel et des prêts de la collection de la Emanuel HoffmannStiftung, dont des peintures de Vincent Van Gogh et Robert Delaunay, des travaux sur papier
Bernd et Hilla Becher.
d’Andy Warhol et de Martin Schongauer, mais aussi des photographies de Thomas Demand et de Bernd et Hilla Becher. Cette configuration permet non seulement de mettre en lumière les rapports complexes entre la photographie et l’art, mais aussi d’interroger leurs correspondances du point de vue du motif et de la forme ainsi que leurs déliminations (discutables). L’influence réciproque se fait exemplaire au travers des questions essentielles que soulève la photographie, à l’instar de la sérialité, la reproduction et le rapport à la couleur, respectivement son absence.
Installation interactive
Un exigeant projet d’inventaire et de numérisation des fonds de la collection de photographies Ruth et Peter Herzog mené par le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel, depuis 2015 a servi de base au travail sur l’exposition The Incredible World of Photography.
Le studio d’architecture médiale iart, en collaboration avec des étudiants en bachelor Digital Ideation à la Haute École de Lucerne, a réalisé une installation interactive dans l’exposition à partir de ces fonds numériques. Cette installation permet aux visiteur.euse.s un acces individuel à cette abondante collection.
Catalogue et Digitorial®
Une publication scientifique aux éditions Christoph Merian Verlag (360 pages, 300 reproductions d’œuvres) tient lieu de catalogue de la collection, informatif et accessible à la fois. Il contient des textes de Martina Baleva, Jan von Brevern, Eva Ehninger, Steve Edwards, Peter Geimer, Valentin Groebner, Michael Hagner, Peter Herzog, Katja Müller-Helle, Katja Petrowskaja, Vanessa R. Schwartz et Kelley Wilder.
12.6 x 17.6 cm; Handkolorierter Silbergelatineabzug
Dans le cadre de l’exposition The Incredible World of Photography, le Kunstmuseum Basel réalise pour la première fois un outil de médiation en ligne appelé digitorial. L’initiative fait partie du projet digitorials.ch. Avec le soutien d’Engagement Migros et en coopération avec l’agence maze pictures swiss, ce projet élabore des stratégies spécifiques pour huit musées suisses, afin de répondre aux défis du tournant numérique. Le digitorial® associe storytelling innovant et usage de plusieurs médiums – image, son et texte – pour établir de nouveaux critères dans la médiation de contenus culturels. Les digitorials® ont été développés au Städel Museum, à la Liebieghaus Skupturensammlung et à la Schirn Kunsthalle de Francfort en Allemagne. L’exposition est conçue en coopération avec le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel. Cette fondation d’utilité publique tient à conserver la collection dans son intégralité comme patrimoine culturel à Bâle et à la rendre accessible au public ainsi qu’aux spécialistes dans le cadre de leurs recherches et à des fins de publication.
Jusqu’au 31 octobre 2020 Au Musée Tomi Ungerer– Centre international de l’Illustration, à Strasbourg
« Par rapport à mes œuvres littéraires, mes dessins ne sont pas un travail annexe, mais des champs de bataille, faits de traits et de couleurs » écrivait en 1978 l’auteur suisse Friedrich Dürrenmatt (1921-1990).
Pourtant, même si ses pièces de théâtre comme Les Fous de Dieu (1947), La Visite de la Vieille Dame (1955) et Les Physiciens (1962) ont été traduites en plus d’une quarantaine de langues, son œuvre graphique reste aujourd’hui largement méconnue. C’est pourquoi le Musée Tomi Ungerer-Centre international de l’Illustration propose de faire découvrir pour la première fois en France près de 100 dessins originaux de l’auteur, grâce aux prêts généreusement consentis par le Centre Dürrenmatt Neuchâtel et les collections privées suisses Liechti et Bloch.
Mythologie et bible
Inspirés par Goya et et Bosch l’univers dessiné de Friedrich Dürrenmatt et peuplé entre autres de figures issues de la bible et de la mythologie. Il aime représenter des scènes terrifiantes comme celles de l’Apocalypse et des figures monstrueuses comme le Minotaure. Dans son répertoire iconographique une place est réservée aux Anges, ces intermédiaires entre le divin et l’humain, qu’il traite de manière humoristique et même satirique.
Tomi Ungerer, Babylone
Tomi Ungerer et Friedrich Dürrenmatt partageaient le même regard critique sur la société de leur époque. L’auteur suisse écrivit même une préface pour Babylon, un recueil de dessins satiriques de Tomi Ungerer publié en 1979 chez leur éditeur commun, Diogenes Verlag à Zurich. Il qualifie ceux-ci de hyéroglyphes de la terreur. Tomi Ungerer illustre dans un style graphique qui évoque les lithographies de Daumier, les grands maux de notre société moderne, de la déshumanisation et de la surconsommation.
Satire sociale et politique
Il s’est montré un juge féroce de notre temps dans ses œuvres graphiques et littéraires. Tracés au stylo à bille ou à l’encre ses dessins sont mordants et spontanés. Il a illustré des sujets très divers allant des critiques littéraires à l’église, la dictature, la bombe atomique. Sa critique politique atteint un sommet dans Die Heimat im Plakat. Ein Buch für Schweizer Kinder (la patrie dans l’affiche, un livre pour les enfants suisses) où il se livre à une attaque violente de son propre pays.
Le Monde, un théâtre
L’œuvre graphique et picturale de FD « dessinateur dramaturgique » est intimement liée à son œuvre littéraire. S’il illustre rarement ses propres créations, en revanche, il donne à ses dessins une dimension tragique. Le collage qu’il expérimente en parallèle sur le plan littéraire avec le montage
(Portrait d’une planète) est l’une des techniques qui y contribue. Ce n’est qu’à la fin des années soixante qu’il l’utilise avec des documents découpés associés à la gouache.
Les livres pour enfants
Mais cet ogre était aussi capable de tendresse comme en témoigne le livre, haut en couleurs et plein de fantaisie, qu’il avait dessiné dans les années 1950 pour ses trois enfants.
Un livre pour les enfants suisse est un recueil de dessins satiriques réalisés par FD, suite à l’épidémie de typhus qui a contaminé en 1963 la célèbre station de Zermatt et que les autorités ont voulu dissimuler. L’artiste a choisi d’intituler le dessin qui montre un cadavre pendu par un cor de chasse qui est suspendu à un crochet de boucher, « Auf Hor steht Todesstrafe », littéralement « sur le cor est inscrit peine de mort » Il se livre à un jeu de mot à partir de « Horn » qui signifie cor de chasse. Le mot apparait aussi dans le nom de la montagne qui domine Zermatt, « Matterhorn » (le Cervin) et qui pourrait être déformé en « Marterhorn » (pic de la torture). Dürrenmatt joue ainsi sur les anti-thèses (santé-maladie, paradis-enfer) qui reflètent toute l’ambiguité de la situation de l’époque
Commissariat : Thérèse Willer, conservatrice en chef du Musée Tomi Ungerer et avec le conseil scientifique de Peter André Bloch, professeur émérite à l’Université de Haute-Alsace
INFORMATIONS PRATIQUES Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration 2, avenue de la Marseillaise, Strasbourg Ouvert tous les jours de 10h à 18h – sauf le mardi Tél. +33 (0)3 68 98 50 00
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Du 1er juillet au 13 septembre 2020, la Fondation Fernet-Branca accueille pour sa réouverture l’exposition POP-UP ARTISTES. C’est un régal, la fête de l’art, un mini-festival à déguster sans modération.
La pandémie a crée des idées, la nécessité d’ouvrir à nouveau les lieux d’exposition, malgré les contraintes sanitaires. Chose qui ne vous empêchera pas, d’aller voir, les lunettes embuées, dans l’odeur de sa propre haleine et les grésillements de l’élastique frottant sur les écouteurs de son appareil auditif.
Pierre-Jean Sugier directeur de la Fondation
POP-UP ARTISTES présente le dynamisme et la force créative de la région Rhénane. Après près de trois mois de confinement, la Fondation Fernet-Brancainvite pour sa réouverture des artistes pour la majorité de la région. Cette exposition permet de montrer à son public la richesse et la pluralité des approches artistiques que propose chacun de ses artistes. Cette biodiversité artistique nous renvoie à ce souci de chaque artiste dans son atelier, où il remet en question, refait, repose et transforme ce qu’il a fait la veille. Ce glissement, cette plasticité créatrice, nous entraîne dans un univers très différent et dont le souci est d’entrer en contact avec vous, le public et de partager ces émotions. Chaque artiste dispose d’un mur qu’il aménage à sa façon et s’est beaucoup investi dans la présentation. Il y des mulhousiens, des colmariens, certains originaires d’Italie, de Corée, mais tous résidents dans le Grand Est, à deux exceptions près. Pierre-Jean Sugier est devant la tapisserie des quatre saisons d’Anne-Sophie Tschiegg
Rencontres avec les artistes
Chaque week-end, vous pouvez rencontrer des artistes de l’exposition POP-UP ARTISTES
Possibilité de déjeuner, à partir de 13h, avec un pique-nique tiré du sac dans la cour de la Fondation, si le temps est favorable. Et n’oubliez pas de vous inscrire !
Il est très difficile de parler de 40 artistes à la fois aussi je vous invite à consulter ma page FaceBook où j’ai publié de nombreuses photos de leurs travaux
Les artistes de Motoco
Nicola Aramu
« Ma peinture est inspirée du quotidien, de la mémoire et de l’histoire. Le passé de ceux qui nous ont précédés me réapparaît en images : en cartes postales et anciennes photographies en noir et blanc … des souffles de nostalgie et de douce mélancolie des choses perdues. En donnant une deuxième vie à ces souvenirs privés et publics, je m’applique à la création d’une poésie fantastique et parfois ambiguë qui inspire notre mémoire et imagination. Ainsi j’emploie la couleur pour créer des nouvelles émotions visuelles ».
« Mon travail oscille souvent entre le jeu et la mise en avant d’une réalité où l’humour peut retentir comme un écho à l’adversité des choses. Au travers de récits bercés d’une insouciante légèreté, le temps semble s’être arrêté mais nous sommes invités à suivre le mouvement. Bâtir des forêts, ériger des ponts fragiles, faire résonner des tours de papier sont des actions potentielles. En jouant sur des territoires en pleine mutation, je questionne notre rapport au monde et ses potentialités. Je me laisse surprendre par la matière, pris dans une nouvelle temporalité, saisi par un bouleversement qui ne saurait témoigner des évènements à venir ».
Il faut bien faire un choix, pour vous inciter à y aller,c’est tout près de chez vous, Didier Paquignon
nous montre des peintures de voyages , les vaches indiennes,(sacrées) de Pondichery, qui déambulent dans la ville, qui font les sacs poubelles en totale liberté, mais aussi une vue d’Istanbul qu’il a retravaillée pour l’exposition, avec la mer du Bosphore. Des vues d’Espagne, un peu abstraites avec de chaudes couleurs ocres.
Eric Béridon « Mes travaux s’intéressent à la question universelle de la présence de l’homme dans le monde, de son origine et sa destinée en cherchant à s’approcher au plus près du lien qui peut exister entre le corps et l’esprit, le matériel et le spirituel. Tout mon travail consiste à traduire par le langage plastique cette réflexion. Je ne voulais pas montrer le corps par la figuration, je cherchais quelque chose de plus antérieur et à l’origine de la matière ; je ne voulais pas non plus maitriser le dessin et laisser à la nature son pouvoir créatif, c’est pourquoi le corps dans mon travail est représenté par l’empreinte de restes de feu imprégnés sur la toile ».
Céline Martin « Mon travail interroge la perception, la place, « le traitement » de l’altérité, de la vulnérabilité et de la fragilité dans nos sociétés. J’y traite par essence d’humanité, de corporalité, de sollicitude, de soin et d’éthique. C’est pour moi une nécessité prégnante d’expérimenter, de matérialiser pour discerner et traduire ce que j’observe des relations inter-humaines ». Puis elle cite «Ce que je fais : je regarde. Je n’ai jamais fait que regarder les gens. Je n’ai fait que voir ou essayer de voir les rapports humains afin d’en parler. Voilà ce qui m’intéresse. Je ne connais d’ailleurs rien de plus important.» Pina Bausch
OH Kee Hyung Lorsqu’elle quitte ses pinceaux, OH Kee Hyung prend l’argile. Ses pérégrinations vers l’Extrême Orient l’amènent à d’autres rencontres, visages émotions, lissés par la lumière, creusés par des sillons de vie. Et comme dans ses aquarelles, elle retrouve ce Geste Universel, geste de son père calligraphe, geste qui donne vie à ses visages en céramique. Geste-Souffle qui émerge de ses mains et donne à ses céramiques émotion, sérénité, lumière tel le lotus qui s’élève de la boue.
Pour conclure ne manquez pas d’aller dans le mystérieux sous-sol de la fondation pour y contempler l’échiquier d’Yves Bringert : Mat en deux coups
Fondation Fernet-Branca 2, rue du Ballon 68300 Saint-Louis fondationfernet-branca.org
Horaires d’ouverture : du mercredi au dimanche de 13h à 18h
Pass-musées
Je profiterai des vacances d’été, pour parler plus avant de vous tous
Du fait de la pandémie de Covid-19, l’édition de la BPM 2020 n’a pas pu avoir entièrement lieu en juin comme prévue. Cette édition plus archipélique est reportée en septembre-octobre pour les expositions en galerie et musée, hormis l’exposition de Christophe Bourguedieu qui aura lieu du 22 août au 13 septembre à la Filature. Les expositions en plein air, à Hombourg, Chalampé, Ottmarsheim et sur les Berges de l’Ill à Mulhouse sont visibles depuis le mois de juin. C’est un joli but de promenade et de déambulations dans la nature et dans de coquets villages moins connus, au charme certain.
Le festival a pour objectif de montrer une pratique photographique contemporaine en perpétuel mouvement et interrogation. Le rapport de la production photographique à sa contemporanéité est l’un des axes de sa programmation : son rapport à l’évolution du médium mais aussi au contexte écologique, social, économique.
Intitulée « This is the End », enracinée dans la relation que la photographie noue avec la fin imminente, cette édition s’avère, bien malgré elle, au plus proche du moment de bascule que nous vivons, entre un avant et un après.
Sur les berges de l’Ill
Guillaume Collignon
Qu’il s’agisse de la fonte des glaciers, de sites touristiques ou encore d’infrastructures sportives monumentales quasiment inexploitées, les photographies de Guillaume Collignon interrogent la transformation et l’aménagement du paysage par l’homme. Des coins les plus reculés de la Turquie au glacier du Rhône (Alpes suisses), partout, le paysage fait face a des altérations majeures résultant des diverses activités de l’homme. Lorsqu’il photographie les vains efforts de ceux-ci pour contrer le recul inexorable des glaciers, Guillaume Collignon garde une distance avec le sujet.
Ces images silencieuses engagent de nombreux questionnements sur notre rapport à la nature. Notamment dans ses photographies alpine, dans lesquelles les touristes qui se pressent sur les sommets observent et participent inévitablement au destin tragique de ces montagnes de glaces. Les tremplins de sauts à skis tirés de la série Monuments of Madness
présentent de véritables ovnis architecturaux exploités le temps d’une olympiade. Derrière les exploits d’une poignée de sportifs, il faut observer une infrastructure extrêmement coûteuse et spectaculaire qui transforme radicalement le paysage et ses environs. Bien souvent, ces réalisations ambitieuses tombent en désuétude. Leur entretien trop gourmand ne peut être assuré par les collectivités qui dans le meilleur des cas, parviennent à les détourner de leur utilisation première en les exploitant en tant que lieux touristiques et restaurant panoramique, alors que dans d’autres cas, ces structures sont abandonnées pour ne garder que le vague souvenir d’une utilisation qui aura duré le temps d’une compétition. Né en 1985. Vit et travaille à Lausanne.
Jessica Auer
Travaillant principalement avec la photographie grand format, Jessica Auer crée des photographies qui adoptent la forme tableau pour examiner les façons dont les paysages ont été préservés ou modifiés pour le tourisme. À travers ses photographies, elle exprime une profonde préoccupation pour la nature et la vulnérabilité des sites et des communautés éloignés face au tourisme de masse. Ses images révèlent les réalités sociales et politiques du tourisme et le paradoxe de tenter de préserver les mêmes sites que l’industrie cherche souvent à exploiter.
Les photographies présentées à la Biennale de la Photographie de Mulhouse ont été prises au cours des quinze dernières années. En tant que photographe canadienne d’origine française et latino-américaine, Jessica Auer a commencé cette exploration en photographiant des destinations populaires en Amérique du Nord et du Sud. En photographiant des lieux qui rappellent « les colonies de peuplement qui ont poussé vers l’ouest », ses images montrent comment l’industrie du tourisme transforme et romance le paysage.
Plus récemment, Jessica Auer s’est concentrée sur l’Islande. Elle vit maintenant dans une petite communauté des fjords de l’Est et a documenté cette nouvelle frontière/limite dans le contexte du boom touristique de l’Islande.
Vers le Rhin
Geert Goiris à Hombourg
A la caserne des pompiers et devant le presbytère L’oeuvre de Geert Goiris est d’une grande puissance narrative et suggestive. Les paysages photographiés à travers le monde véhiculent le pressentiment d’une fin proche. Geert Goiris présente ainsi ses dernières recherches :
« Le monde sans nous est une expérimentation visuelle qui anticipe un monde sans humains, un monde que nous ne connaissons pas. Cela procède de la notion largement partagée que nous sommes une société en danger, marquée par l’extinction massive des espèces. Des informations alarmantes et contradictoires suscitent des perceptions anxiogènes. J’ai adopté une perception paranoïaque, celle de vivre la fin d’une ère. Mon objectif est de faire des photographies qui peuvent être comprises comme des spéculations. Elles ne sont pas strictement référentielles, mais font appel à notre imagination. Je combine ces images dans des expositions et des publications afin de mettre en mouvement cette oscillation entre le familier et l’aliénant. »
Né en 1971 en Belgique, Geert Goiris vit et travaille à Anvers. Il a notamment présenté des expositions solos au FOAM d’Amsterdam (2015), à la Hamburger Kunsthalle (2010) ou à Art Basel Statements (2009). Son travail est présent dans de nombreuses collections à travers le monde : au Seattle Art Museum, au Musée de la photographie d’Anvers ou au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris pour n’en citer que quelques-unes. En 2008, il remporte le Grand Prix international de photographie de Vevey présidé par Balthasar Burkhard pour réaliser Whiteout
Lynn Alleva Lilley à Chalampé
Avenue Pierre Emile Luca, à côté de la bibliothèque « Regarder la lumière du soleil briller sur l’eau et la voir se consumer ou être emportée par les vagues semblent m’offrir une claire mais fugace compréhension de la façon de vivre dans le monde. Un jour d’été, dans cet état d’esprit, j’étais en train de photographier la respiration de l’eau et la lumière tachetée quand j’ai aperçu quelque chose de surprenant. En regardant attentivement un objet sombre à la surface de l’eau, j’ai réalisé que c’était une limule nageant sur le dos. Que faisait-elle ? Sa beauté et son étrangeté absolue m’attiraient comme si quelque chose de magique, un cadeau venait de m’être offert.
J’ai commencé à photographier de manière obsessionnelle la limule et son monde, y compris de nuit, sous l’eau, les pontes et les embryons. Le plus ancien fossile de la limule (limulus Polyphemus) vivait il y a 445 millions d’années. Cela m’a conduit à méditer sur la place actuelle de la limule au regard de cette temporalité et de l’impact humain sur notre planète ». L.Alleva Lilley Lynn Alleva Lilley est une photographe américaine née à Washington DC et vivant actuellement à Silver Spring MD. Au cœur de son travail photographique on retrouve l’interconnexion avec le lieu et la nature. Elle s’intéresse particulièrement au livre photo en tant que manière particulièrement intime de présenter ses photographies. Son premier livre Tender Mint (The Eriskay Connection, Pays-Bas, 2017) comprend des photographies réalisées en Jordanie alors qu’elle vivait là-bas avec sa famille de 2011 à 2014. Les photographies de son récent livre, Deep Time (The Eriskay Connection, 2019), présentent la vie et le monde mystérieux de la limule sur les rives de la baie du Delaware.
Jessica Auer à Ottmarsheim
On retrouve Jessica Auer devant la piscine d‘OttmarsheimAquarhin La photo Niagara Falls, New York est extraite de la série Re-creational Spaces, une enquête sur l’interprétation des sites touristiques populaires. À travers cette série, Jessica Auer examine les interventions culturelles et établit des liens entre les traitements de paysages du monde entier. Nombre de lieux qu’elle photographie ont existé depuis l’époque géologique mais ont été profondément transformés. Les chutes du Niagara constituent un extraordinaire modèle de merveille naturelle, apprivoisée à des fins industrielles, puis transformées en une destination touristique.
De telles images invitent le spectateur à s’interroger sur la signification historique et culturelle de ces lieux. Jessica Auer est une photographe et artiste visuelle canadienne qui partage son temps entre Montréal et Seydisfjördur en Islande. Son travail est principalement axé sur l’étude des paysages envisagés comme des sites culturels et porte sur des thèmes qui relient l’histoire, le lieu, le voyage et l’expérience culturelle. Elle a obtenu sa maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia de Montréal en 2007. Parmi ses expositions les plus récentes : la biennale Movimenta (Nice, 2017), la Galerie Patrick Mikhail (Montréal, 2016), Oslo8 ( Bâle, 2015), Musée d’art de Gotland (Visby, Suède, 2015). Jessica Auer enseigne la photographie à l’Université Concordia.
Biennale de la photographie de Mulhouse Association l’Agrandisseur 26 Avenue de la 1ère Division Blindée 68100 Mulhouse Tél :06 99 73 81 80 agrandisseur@gmail.com tous les renseignements sur www.biennale-photo-mulhouse.com
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Sandra Kunz nous a quitté sur la pointe des pieds le 11 juin 2020. Une étoile qui brille au firmament des artistes. Tout le monde se souvient de son atelier à la Manufacture où elle nous accueillait avec tant de bonheur.
Biographie
Après avoir suivi des études en design graphique en Suisse et aux Etats-Unis, Sandra Kunz ouvre sa propre agence de design et signe de nombreuses collaborations avec notamment Design-Team pour l’exposition suisse Expo.01. En 2005 et 2010, elle complète ses études avec des Masters en design, art et innovation. En 2010, Sandra et l’artiste chinoise Yang Jiansa prennent part à l’exposition universelle de Shanghai avec une œuvre monumentale The container. L’ensemble de son travail artistique tourne autour des questions d’identité et de construction de la réalité. Elle est aussi très active dans les domaines de la sculpture, de l’installation et de la photographie. Sandra Kunz est née en 1960 à Reinach, BL en Suisse photo Armin Roth
Régionale 2012
Sandra Kunz livre de belles photographies, très pures, inspirées de l’opéra de Pékin. Ses modèles en jyjamas évoluent gracieusement, en noir et blanc sur les murs de son loft-atelier.
Sa vie entre le sud-est de la Chine et la Suisse s’inspire d’une recherche sur les chevauchements culturels et les interprétations spécifiques à ces deux sociétés. Par une immersion dans la culture collectiviste de la société chinoise elle a été confrontée à son individualisme, héritier de ses propre racines . Ces antipodes stimulent son processus créatif
Dans son atelier à la Manufacture
Un travail tout de grâce et d’ingéniosité, de délicatesse, inspiré de son séjour en Asie
A la Kunsthalle en 2013 Fait Et À Faire – Voir Et Revoir
Dans ce travail Sandra Kunz aborde le genre de l’autoportrait. A partir d’un jeu avec ses homonymes, les Sandra Kunz de Suisse, elle manipule les images et décline les portraits de manière énigmatique et dérangeante. Chaque nom est associé à un visage. «Mon visage m’appartient, mon nom aussi.»
Sandra Kunz est unique, elle est l’original, elle ne peut être confondue. Mais si Sandra Kunz est l’original, alors que sont les autres ? Et si toutes les Sandra Kunz sont des originaux, le nom Sandra Kunz n’a plus de raison d’être. Qui est vraiment Sandra Kunz, comment est-elle perçue et comment se perçoit-elle ? C’est le thème de ces quatre séries de portraits.
Sûr qu’elle était unique et combien cela résonne très fort dans notre souvenir. Notre dernier entretien à la Kunsthalle était tout de gaité, avec son humour, elle me disait « tu ne parles pas assez de moi « Et moi de lui répondre « tu ne perds rien pour attendre … »
Puis à Art Basel en 2016, elle parcourait les allées en compagnie de son amie Clarisse Schwarb