Sommaire du mois de juillet 2020

Chez ta mère, la guinguette de Motoco
photo Antonio Piccarreta Talis

25 juillet 2020 : The Incredible World of Photography Collection Ruth et Peter Herzog
23 juillet 2020 : Friedrich Dürrenmatt. La satire dessinée
12 juillet 2020 : POP-UP artistes
03 juillet 2020 : BPM-Biennale de la Photographie de Mulhouse

The Incredible World of Photography Collection Ruth et Peter Herzog

Jusqu’au 04.10.2020, Kunstmuseum Basel | Neubau
Commissaires : s : Olga Osadtschy, Paul Mellenthin

Pour tous ceux qui ont toujours rêvé de voir cette collection, sans avoir jamais réussi à trouver un créneau horaire ou une date, cette fois c’est enfin possible.
Avec l’exposition The Incredible World of Photography, le Kunstmuseum Basel célèbre simultanément deux premières :
– c’est la première fois qu’un large portrait de la collection de photographies Ruth et Peter Herzog est présenté en Suisse et,
– pour le Kunstmuseum, il s’agit de la première exposition abordant l’histoire de la photographie.
C’est la possibilité de feuilleter un album photo, comme si c’était le  vôtre, avec le numérique en plus.

La collection

Une trouvaille sur un marché aux puces dans les années 1970 a conduit à la naissance de la collection Ruth et Peter Herzog, une collection photographique à nulle autre pareille qui réunit désormais plus de 500 000 photographies. Les fonds de la collection datant des débuts du médium jusqu’aux années 1970, toutes les évolutions majeures de la photographie analogique y sont représentées.
Pour le XIXe siècle en particulier, le couple de collectionneurs a fait
d’importantes découvertes qui ont permis d’affiner la compréhension de l’histoire mouvementée de la photographie.
Aujourd’hui, Ruth et Peter Herzog comptent parmi les grands collectionneurs de photographies sur le plan international.

Les Herzog ont, ni plus ni moins, constitué une encyclopédie photographique de l’existence humaine à l’ère industrielle. Les myriades de chef-d’œuvres anonymes mettent en lumière un nombre presque insaisissable de motifs et de thèmes aux quatre coins du monde et montrent comment la photographie raconte la petite et la grande histoire. La diversité de la collection offre
différentes approches pour explorer le monde avec et à travers de la photographie. À cet effet, il apparaît clairement que la photographie n’existe pas. Chaque photographie révèle au contraire un dense réseau de relations sociales, institutionnelles et historiques.

Le début d’une coopération à long terme

33.5 x 43 cm (Seite); Albuminabzüge

Les quelques 400 pièces exposées provenant du riche fonds présentent des axes choisis de cette collection unique. Parmi ceux-ci, la photographie amateur, commerciale et scientifique du XIXe siècle, mais aussi la photographie publicitaire et de presse du XXe siècle. Sont présentées des œuvres de photographes suisses et internationaux encore jamais exposées jusqu’ici.
Tandis que le tirage individuel est la forme photographique privilégiée dans les musées d’art, l’exposition montre la diversité matérielle des objets photographiques : daguerréotypes, ambrotypes, ferrotypes, tirages sur papier salé, sur papier albuminé, autochromes et tirages au gélatino-bromure d’argent.

L’exposition marque le début d’une coopération durable entre le Kunstmuseum Basel et le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel, auquel appartient la collection photographique Ruth et Peter Herzog depuis 2015.
Le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel, consent à ces prêts précieux ; en outre,
il a conçu pour le Kunstmuseum une architecture d’exposition innovante développée à partir de la situation de travail au cabinet et de la confrontation avec le large spectre de la photographie historique et sa matérialité. Elle se caractérise par des réflexions sur la perception et sur la présentation de ces objets souvent de petit format et sensibles à la lumière.

Parcours

La diversité de la collection photographique Ruth et Peter Herzog et son caractère d’ « encyclopédie de l’existence » (Martin Heller, 1989) sont transposés dans un parcours de neuf salles successives. Chacune d’entre elle propose aux visiteur.euse.s plusieurs possibilités de s’immerger dans la quantité finalement insaisissable de motifs et de thèmes. Elles vont de l’observation d’objets à travers des vues d’ensemble disposées sur des tables à des projections d’images sur les murs.


Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel. Juni 2020

À certains endroits du parcours, l’exposition réunit des photographies historiques avec des œuvres majeures du Kunstmuseum Basel et des prêts de la collection de la Emanuel HoffmannStiftung, dont des peintures de Vincent Van Gogh et Robert Delaunay, des travaux sur papier


Bernd et Hilla Becher.

d’Andy Warhol et de Martin Schongauer, mais aussi des photographies de Thomas Demand et de Bernd et Hilla Becher. Cette configuration permet non seulement de mettre en lumière les rapports complexes entre la photographie et l’art, mais aussi d’interroger leurs correspondances du point de vue du motif et de la forme ainsi que leurs déliminations (discutables). L’influence
réciproque se fait exemplaire au travers des questions essentielles que soulève la photographie, à l’instar de la sérialité, la reproduction et le rapport à la couleur, respectivement son absence.

Installation interactive

Un exigeant projet d’inventaire et de numérisation des fonds de la collection de photographies Ruth et Peter Herzog mené par le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel, depuis 2015 a servi de base au travail sur l’exposition The Incredible World of Photography.


Le studio d’architecture médiale iart, en collaboration avec des étudiants en bachelor Digital Ideation à la Haute École de Lucerne, a réalisé une installation interactive dans l’exposition à partir de ces fonds numériques.
Cette installation permet aux visiteur.euse.s un acces individuel
à cette abondante collection.

Catalogue et Digitorial®

Une publication scientifique aux éditions Christoph Merian Verlag (360 pages, 300 reproductions d’œuvres) tient lieu de catalogue de la collection, informatif et accessible à la fois. Il contient des textes de Martina Baleva, Jan von Brevern, Eva Ehninger, Steve Edwards, Peter Geimer, Valentin Groebner, Michael Hagner, Peter Herzog, Katja Müller-Helle, Katja Petrowskaja,
Vanessa R. Schwartz et Kelley Wilder.

12.6 x 17.6 cm; Handkolorierter Silbergelatineabzug

Dans le cadre de l’exposition The Incredible World of Photography, le Kunstmuseum Basel réalise pour la première fois un outil de médiation en ligne appelé digitorial. L’initiative fait partie du projet digitorials.ch.
Avec le soutien d’Engagement Migros et en coopération avec l’agence
maze pictures swiss, ce projet élabore des stratégies spécifiques pour huit musées suisses, afin de répondre aux défis du tournant numérique. Le digitorial® associe storytelling innovant et usage de plusieurs médiums – image, son et texte – pour établir de nouveaux critères dans la
médiation de contenus culturels.
Les digitorials® ont été développés au Städel Museum, à la
Liebieghaus Skupturensammlung et à la Schirn Kunsthalle de Francfort en Allemagne.
L’exposition est conçue en coopération avec le Jacques Herzog und Pierre de Meuron Kabinett, Basel. Cette fondation d’utilité publique tient à conserver la collection dans son intégralité comme patrimoine culturel à Bâle et à la rendre accessible au public ainsi qu’aux spécialistes dans le cadre de leurs recherches et à des fins de publication. 

Kunstmuseum Basel | Neubau,
St. Alban-Graben 20, 4052 Basel
Tram N° 2 arrêt Bankverein (pas d’arrêt Kunstmuseum, travaux)

Horaire
Mardi au dimanche 10 h /18 h
Mercredi 10 h / 20 h

Friedrich Dürrenmatt. La satire dessinée

Les noces de Cana

Jusqu’au 31 octobre 2020
Au Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration,
à Strasbourg

« Par rapport à mes œuvres littéraires, mes dessins ne sont pas un travail annexe, mais des champs de bataille, faits de traits et de couleurs »
écrivait en 1978 l’auteur suisse Friedrich Dürrenmatt (1921-1990).

Pourtant, même si ses pièces de théâtre comme Les Fous de Dieu
(1947), La Visite de la Vieille Dame (1955) et Les Physiciens (1962) ont été traduites en plus d’une quarantaine de langues, son œuvre graphique reste aujourd’hui largement méconnue. C’est pourquoi le Musée Tomi Ungerer-Centre international de l’Illustration propose de faire découvrir pour la première fois en France près de 100 dessins originaux de l’auteur, grâce aux prêts généreusement consentis par le Centre Dürrenmatt Neuchâtel et les collections privées suisses Liechti et Bloch.

Mythologie et bible

Inspirés par Goya et et Bosch l’univers dessiné de Friedrich Dürrenmatt et peuplé entre autres de figures issues de la bible et de la mythologie.
Il aime représenter des scènes terrifiantes comme celles de l’Apocalypse et des figures monstrueuses comme le Minotaure. Dans son répertoire iconographique une place est réservée aux Anges, ces intermédiaires entre le divin et l’humain, qu’il traite de manière humoristique et même satirique.

Tomi Ungerer, Babylone

Tomi Ungerer et Friedrich Dürrenmatt partageaient le même regard critique sur la société de leur époque. L’auteur suisse écrivit même une préface pour Babylon, un recueil de dessins satiriques de Tomi Ungerer publié en 1979 chez leur éditeur commun, Diogenes Verlag à Zurich.  Il qualifie ceux-ci de hyéroglyphes de la terreur. Tomi Ungerer illustre dans un style graphique qui évoque les lithographies de Daumier, les grands maux de notre société moderne, de la déshumanisation et de la surconsommation.

Satire sociale et politique

Il s’est montré un juge féroce de notre temps dans ses œuvres graphiques et littéraires. Tracés au stylo à bille ou à l’encre ses dessins sont mordants et spontanés. Il a illustré des sujets très divers allant des critiques littéraires à l’église, la dictature, la bombe atomique. Sa critique politique atteint un sommet dans Die Heimat im Plakat. Ein Buch für Schweizer Kinder (la patrie dans l’affiche, un livre pour les enfants suisses) où il se livre à une attaque violente de son propre pays.

Le Monde, un théâtre

L’œuvre graphique et picturale de FD « dessinateur dramaturgique » est intimement liée à son œuvre littéraire. S’il illustre rarement ses propres créations, en revanche, il donne à ses dessins une dimension tragique. Le collage qu’il expérimente en parallèle sur le plan littéraire avec le montage

(Portrait d’une planète) est l’une des techniques qui y contribue.
Ce n’est qu’à la fin des années soixante qu’il l’utilise avec des documents découpés associés à la gouache.

Les livres pour enfants

Mais cet ogre était aussi capable de tendresse comme en témoigne le livre, haut en couleurs et plein de fantaisie, qu’il avait dessiné dans les années 1950 pour ses trois enfants.

Un livre pour les enfants suisse est un recueil de dessins satiriques réalisés par FD, suite à l’épidémie de typhus qui a contaminé en 1963 la célèbre station de
Zermatt et que les autorités ont voulu dissimuler. L’artiste a choisi d’intituler le dessin qui montre un cadavre pendu par un cor de chasse qui est suspendu à un crochet de boucher, « Auf Hor steht Todesstrafe », littéralement « sur le cor est inscrit peine de mort » Il se livre à un jeu de mot à partir de « Horn » qui signifie cor de chasse. Le mot apparait aussi dans le nom de la montagne qui domine Zermatt, « Matterhorn » (le Cervin) et qui pourrait être déformé en « Marterhorn » (pic de la torture). Dürrenmatt joue ainsi sur les anti-thèses (santé-maladie, paradis-enfer) qui reflètent toute l’ambiguité de la situation de l’époque

Commissariat : Thérèse Willer, conservatrice en chef du Musée Tomi Ungerer
et avec le conseil scientifique de Peter André Bloch, professeur émérite à l’Université de Haute-Alsace

 INFORMATIONS PRATIQUES
Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration
2, avenue de la Marseillaise, Strasbourg
Ouvert tous les jours de 10h à 18h – sauf le mardi
Tél. +33 (0)3 68 98 50 00

POP-UP artistes

Dynamisme et force créative de la région Rhénane

Du 1er juillet au 13 septembre 2020,
la Fondation Fernet-Branca accueille pour sa réouverture l’exposition
POP-UP ARTISTES. C’est un régal, la fête de l’art, un mini-festival à déguster sans modération.

La pandémie a crée des idées, la nécessité d’ouvrir à nouveau les lieux d’exposition, malgré les contraintes sanitaires. Chose qui ne vous empêchera pas, d’aller voir, les lunettes embuées, dans l’odeur de sa propre haleine et les grésillements de l’élastique frottant sur les écouteurs de son appareil auditif.

Pierre-Jean Sugier directeur de la Fondation

POP-UP ARTISTES présente le dynamisme et la force créative de la région Rhénane. Après près de trois mois de confinement, la Fondation Fernet-Branca invite pour sa réouverture des artistes pour la majorité de la région.
Cette exposition permet de montrer à son public la richesse et la pluralité des approches artistiques que propose chacun de ses artistes. Cette biodiversité artistique nous renvoie à ce souci de chaque artiste dans son atelier, où il remet en question, refait, repose et transforme ce qu’il a fait la veille. Ce glissement, cette plasticité créatrice, nous entraîne dans un univers très différent et dont le souci est d’entrer en contact avec vous, le public et de partager ces émotions. Chaque artiste dispose d’un mur qu’il aménage à sa façon et s’est beaucoup investi dans la présentation. Il y  des mulhousiens, des colmariens,  certains originaires d’Italie, de Corée, mais tous résidents dans le Grand Est, à deux exceptions près.
Pierre-Jean Sugier est devant la tapisserie des
quatre saisons d’Anne-Sophie Tschiegg

Rencontres avec les artistes

Chaque week-end,  vous pouvez rencontrer des artistes de l’exposition
POP-UP ARTISTES


                              photo Antonio Piccarreta Talis
Programme des rencontres

Les rencontres débutent à 14h.

Possibilité de déjeuner, à partir de 13h, avec un pique-nique tiré du sac dans la cour de la Fondation, si le temps est favorable.
Et n’oubliez pas de vous inscrire !

Il est très difficile de parler de 40 artistes à la fois
aussi je vous invite à consulter ma page FaceBook où j’ai publié de
nombreuses photos de leurs travaux

Les artistes de Motoco

Nicola Aramu

« Ma peinture est inspirée du quotidien, de la mémoire et de l’histoire. Le passé de ceux
qui nous ont précédés me réapparaît en images : en cartes postales et anciennes
photographies en noir et blanc … des souffles de nostalgie et de douce mélancolie
des choses perdues. En donnant une deuxième vie à ces souvenirs privés et publics,
je m’applique à la création d’une poésie fantastique et parfois ambiguë qui inspire
notre mémoire et imagination. Ainsi j’emploie la couleur pour créer des nouvelles émotions
visuelles ». 

 

Les artistes du Séchoir

Vincent Campos

« Mon travail oscille souvent entre le jeu et la mise en avant d’une réalité où
l’humour peut retentir comme un écho à l’adversité des choses. Au travers de
récits bercés d’une insouciante légèreté, le temps semble s’être arrêté mais nous
sommes invités à suivre le mouvement.
Bâtir des forêts, ériger des ponts fragiles, faire résonner des tours de papier
sont des actions potentielles. En jouant sur des territoires en pleine mutation,
je questionne notre rapport au monde et ses potentialités.
Je me laisse surprendre par la matière, pris dans une nouvelle temporalité, saisi
par un bouleversement qui ne saurait témoigner des évènements à venir ».

Quelques coups de coeur

Il faut bien faire un choix, pour vous inciter à y aller,c’est  tout près de chez vous,
Didier Paquignon

 

nous montre des peintures de voyages , les vaches indiennes,(sacrées) de Pondichery, qui déambulent dans la ville, qui font les sacs poubelles
en totale liberté, mais aussi une vue d’Istanbul qu’il a retravaillée pour l’exposition, avec la mer du Bosphore.
Des vues d’Espagne, un peu abstraites avec de chaudes couleurs ocres.

Eric Béridon
« Mes travaux s’intéressent à la question universelle de la présence de l’homme dans le monde, de son origine et sa destinée en cherchant à s’approcher au plus près du lien qui peut exister entre le corps et l’esprit, le matériel et le spirituel.
Tout mon travail consiste à traduire par le langage plastique cette réflexion.
Je ne voulais pas montrer le corps par la figuration, je cherchais quelque chose de plus antérieur et à l’origine de la matière ; je ne voulais pas non plus maitriser le dessin et laisser à la nature son pouvoir créatif, c’est pourquoi le corps dans mon travail est représenté par l’empreinte de restes de feu imprégnés sur la toile ».

Céline Martin
« Mon travail interroge la perception, la place, « le traitement » de l’altérité, de la vulnérabilité et de la fragilité dans nos sociétés.
J’y traite par essence d’humanité, de corporalité, de sollicitude, de soin et d’éthique.
C’est pour moi une nécessité prégnante d’expérimenter, de matérialiser pour discerner et traduire ce que j’observe des relations inter-humaines ».
Puis elle cite
«Ce que je fais : je regarde. Je n’ai jamais fait que regarder les gens. Je n’ai fait que voir ou essayer de voir les rapports humains afin d’en parler. Voilà ce qui m’intéresse. Je ne connais d’ailleurs rien de plus important.»
Pina Bausch

OH Kee Hyung
Lorsqu’elle quitte ses pinceaux, OH Kee Hyung prend l’argile.
Ses pérégrinations vers l’Extrême Orient l’amènent à d’autres rencontres, visages émotions, lissés par la lumière, creusés par des sillons de vie. Et comme dans ses
aquarelles, elle retrouve ce Geste Universel, geste de son père calligraphe, geste
qui donne vie à ses visages en céramique. Geste-Souffle qui émerge de ses mains et donne à ses céramiques émotion, sérénité, lumière tel le lotus qui s’élève de la boue.

Pour conclure ne manquez pas d’aller dans le mystérieux sous-sol de la fondation pour y contempler l’échiquier d’Yves Bringert :
Mat en deux coups

Fondation Fernet-Branca
2, rue du Ballon
68300 Saint-Louis
fondationfernet-branca.org

Horaires d’ouverture :
du mercredi au dimanche
de 13h à 18h

Pass-musées

Je profiterai des vacances d’été, pour parler plus avant de vous tous

BPM-Biennale de la Photographie de Mulhouse

Du fait de la pandémie de Covid-19, l’édition de la BPM 2020 n’a pas pu
avoir entièrement lieu en juin comme prévue.
Cette édition plus archipélique est reportée en septembre-octobre pour les expositions en galerie et musée,
hormis l’exposition de Christophe Bourguedieu qui aura lieu du 22 août au 13 septembre à la Filature.
Les expositions en plein air, à Hombourg, Chalampé, Ottmarsheim et sur les Berges de l’Ill à Mulhouse sont visibles depuis le mois de juin.
C’est un joli but de promenade et de déambulations dans la nature et dans
de coquets villages moins connus, au charme certain.

Le festival a pour objectif de montrer une pratique photographique contemporaine en perpétuel mouvement et interrogation. Le rapport de la production photographique à sa contemporanéité est l’un des axes de sa programmation : son rapport à l’évolution du médium mais aussi au contexte écologique, social, économique.

Intitulée « This is the End », enracinée dans la relation que la photographie noue avec la fin imminente, cette édition s’avère, bien malgré elle, au plus proche du moment de bascule que nous vivons, entre un avant et un après.

Sur les berges de l’Ill

Guillaume Collignon

Qu’il s’agisse de la fonte des glaciers, de sites touristiques ou encore d’infrastructures sportives monumentales quasiment inexploitées, les photographies de Guillaume Collignon interrogent la transformation et l’aménagement du paysage par l’homme. Des coins les plus reculés de la Turquie au glacier du Rhône (Alpes suisses), partout, le paysage fait face a des altérations majeures résultant des diverses activités de l’homme. Lorsqu’il photographie les vains efforts de ceux-ci pour contrer le recul inexorable des glaciers, Guillaume Collignon garde une distance avec le sujet.

Ces images silencieuses engagent de nombreux questionnements sur notre rapport à la nature. Notamment dans ses photographies alpine, dans lesquelles les touristes qui se pressent sur les sommets observent et participent inévitablement au destin tragique de ces montagnes de glaces.
Les tremplins de sauts à skis tirés de la série Monuments of Madness

 

présentent de véritables ovnis architecturaux exploités le temps d’une olympiade. Derrière les exploits d’une poignée de sportifs, il faut observer une infrastructure extrêmement coûteuse et spectaculaire qui transforme radicalement le paysage et ses environs. Bien souvent, ces réalisations ambitieuses tombent en désuétude. Leur entretien trop gourmand ne peut être assuré par les collectivités qui dans le meilleur des cas, parviennent à les détourner de leur utilisation première en les exploitant en tant que lieux touristiques et restaurant panoramique, alors que dans d’autres cas, ces structures sont abandonnées pour ne garder que le vague souvenir d’une utilisation qui aura duré le temps d’une compétition.
Né en 1985. Vit et travaille à Lausanne.

Jessica Auer

Travaillant principalement avec la photographie grand format, Jessica Auer crée des photographies qui adoptent la forme tableau pour examiner les façons dont les paysages ont été préservés ou modifiés pour le tourisme. À travers ses photographies, elle exprime une profonde préoccupation pour la nature et la vulnérabilité des sites et des communautés éloignés face au tourisme de masse. Ses images révèlent les réalités sociales et politiques du tourisme et le paradoxe de tenter de préserver les mêmes sites que l’industrie cherche souvent à exploiter.

Les photographies présentées à la Biennale de la Photographie de Mulhouse ont été prises au cours des quinze dernières années. En tant que photographe canadienne d’origine française et latino-américaine, Jessica Auer a commencé cette exploration en photographiant des destinations populaires en Amérique du Nord et du Sud. En photographiant des lieux qui rappellent « les colonies de peuplement qui ont poussé vers l’ouest », ses images montrent comment l’industrie du tourisme transforme et romance le paysage.

Plus récemment, Jessica Auer s’est concentrée sur l’Islande. Elle vit maintenant dans une petite communauté des fjords de l’Est et a documenté cette nouvelle frontière/limite dans le contexte du boom touristique de l’Islande.

Vers le Rhin

Geert Goiris à Hombourg

A la caserne des pompiers et devant le presbytère
L’oeuvre de Geert Goiris est d’une grande puissance narrative et suggestive. Les paysages photographiés à travers le monde véhiculent le pressentiment d’une fin proche. Geert Goiris présente ainsi ses dernières recherches :

« Le monde sans nous est une expérimentation visuelle qui anticipe un monde sans humains, un monde que nous ne connaissons pas. Cela procède de la notion largement partagée que nous sommes une société en danger, marquée par l’extinction massive des espèces. Des informations alarmantes et contradictoires suscitent des perceptions anxiogènes. J’ai adopté une perception paranoïaque, celle de vivre la fin d’une ère. Mon objectif est de faire des photographies qui peuvent être comprises comme des spéculations. Elles ne sont pas strictement référentielles, mais font appel à notre imagination. Je combine ces images dans des expositions et des publications afin de mettre en mouvement cette oscillation entre le familier et l’aliénant. »

Né en 1971 en Belgique, Geert Goiris vit et travaille à Anvers. Il a notamment présenté des expositions solos au FOAM d’Amsterdam (2015), à la Hamburger Kunsthalle (2010) ou à Art Basel Statements (2009). Son travail est présent dans de nombreuses collections à travers le monde : au Seattle Art Museum, au Musée de la photographie d’Anvers ou au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris pour n’en citer que quelques-unes. En 2008, il remporte le Grand Prix international de photographie de Vevey présidé par Balthasar Burkhard pour réaliser Whiteout

Lynn Alleva Lilley à Chalampé

Avenue Pierre Emile Luca, à côté de la bibliothèque
« Regarder la lumière du soleil briller sur l’eau et la voir se consumer ou être emportée par les vagues semblent m’offrir une claire mais fugace compréhension de la façon de vivre dans le monde. Un jour d’été, dans cet état d’esprit, j’étais en train de photographier la respiration de l’eau et la lumière tachetée quand j’ai aperçu quelque chose de surprenant. En regardant attentivement un objet sombre à la surface de l’eau, j’ai réalisé que c’était une limule nageant sur le dos.
Que faisait-elle ? Sa beauté et son étrangeté absolue m’attiraient comme si quelque chose de magique, un cadeau venait de m’être offert.

J’ai commencé à photographier de manière obsessionnelle la limule et son monde, y compris de nuit, sous l’eau, les pontes et les embryons. Le plus ancien fossile de la limule (limulus Polyphemus) vivait il y a 445 millions d’années. Cela m’a conduit à méditer sur la place actuelle de la limule au regard de cette temporalité et de l’impact humain sur notre planète ». L.Alleva Lilley
Lynn Alleva Lilley est une photographe américaine née à Washington DC et vivant actuellement à Silver Spring MD. Au cœur de son travail photographique on retrouve l’interconnexion avec le lieu et la nature. Elle s’intéresse particulièrement au livre photo en tant que manière particulièrement intime de présenter ses photographies.
Son premier livre Tender Mint (The Eriskay Connection, Pays-Bas, 2017) comprend des photographies réalisées en Jordanie alors qu’elle vivait là-bas avec sa famille de 2011 à 2014. Les photographies de son récent livre, Deep Time (The Eriskay Connection, 2019), présentent la vie et le monde mystérieux de la limule sur les rives de la baie du Delaware.

Jessica Auer à Ottmarsheim

On retrouve Jessica Auer devant la piscine d‘Ottmarsheim Aquarhin
La photo Niagara Falls, New York est extraite de la série Re-creational Spaces, une enquête sur l’interprétation des sites touristiques populaires. À travers cette série, Jessica Auer examine les interventions culturelles et établit des liens entre les traitements de paysages du monde entier. Nombre de lieux qu’elle photographie ont existé depuis l’époque géologique mais ont été profondément transformés. Les chutes du Niagara constituent un extraordinaire modèle de merveille naturelle, apprivoisée à des fins industrielles, puis transformées en une destination touristique.

De telles images invitent le spectateur à s’interroger sur la signification historique et culturelle de ces lieux.
Jessica Auer est une photographe et artiste visuelle canadienne qui partage son temps entre Montréal et Seydisfjördur en Islande. Son travail est principalement axé sur l’étude des paysages envisagés comme des sites culturels et porte sur des thèmes qui relient l’histoire, le lieu, le voyage et l’expérience culturelle. Elle a obtenu sa maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia de Montréal en 2007. Parmi ses expositions les plus récentes : la biennale Movimenta (Nice, 2017), la Galerie Patrick Mikhail (Montréal, 2016), Oslo8 ( Bâle, 2015), Musée d’art de Gotland (Visby, Suède, 2015). Jessica Auer enseigne la photographie à l’Université Concordia.

Biennale de la photographie de Mulhouse
Association l’Agrandisseur
26 Avenue de la 1ère Division Blindée 68100 Mulhouse
Tél :06 99 73 81 80
agrandisseur@gmail.com
tous les renseignements sur
www.biennale-photo-mulhouse.com

Sommaire du mois de juin 2020

Abbatiale d’Ottmarsheim, joyau de l’art roman

27 06 2020 : Sandra Kunz
26 06 2020 :LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE
23 06 2020 : Pedro Reyes. Return to Sender
17 06 2020 : La Force du dessin Chefs-d’œuvre de la Collection Prat
10 06 2020 : Didier Paquignon, dans son atelier
09 06 2020 : Art Basel 2020
07 06 2020 : OSEZ au Séchoir

Sandra Kunz

Sandra Kunz nous a quitté sur la pointe des pieds le 11 juin 2020.
Une étoile qui brille au firmament des artistes.
Tout le monde se souvient de son atelier à la Manufacture où elle nous accueillait avec tant de bonheur.

Biographie

Après avoir suivi des études en design graphique en Suisse et aux Etats-Unis, Sandra Kunz ouvre sa propre agence de design et signe de nombreuses collaborations avec notamment Design-Team pour l’exposition suisse Expo.01. En 2005 et 2010, elle complète ses études avec des Masters en design, art et innovation. En 2010, Sandra et l’artiste chinoise Yang Jiansa prennent part à l’exposition universelle de Shanghai avec une œuvre monumentale The container. L’ensemble de son travail artistique tourne autour des questions d’identité et de construction de la réalité.
Elle est aussi très active dans les domaines de la sculpture, de l’installation et de la photographie.
Sandra Kunz est née en 1960 à Reinach, BL en Suisse
                                                                                                      photo Armin Roth

Régionale 2012

Sandra Kunz livre de belles photographies, très pures, inspirées de l’opéra de Pékin. Ses modèles en jyjamas évoluent gracieusement, en noir et blanc sur les murs de son loft-atelier.

Sa vie entre le sud-est de la Chine et la Suisse s’inspire d’une recherche sur les chevauchements culturels et les interprétations spécifiques à ces deux sociétés. Par une immersion dans la culture collectiviste de la société chinoise elle a été confrontée à son individualisme, héritier de ses propre racines . Ces antipodes stimulent son processus créatif

Dans son atelier à la Manufacture

Un travail tout de grâce et d’ingéniosité, de délicatesse, inspiré de son séjour en Asie

A la Kunsthalle en 2013 Fait Et À Faire – Voir Et Revoir

Dans ce travail Sandra Kunz aborde le genre de l’autoportrait. A partir d’un jeu avec ses homonymes, les Sandra Kunz de Suisse, elle manipule les images et décline les portraits de manière énigmatique et dérangeante.
Chaque nom est associé à un visage.
«Mon visage m’appartient, mon nom aussi

Sandra Kunz est unique, elle est l’original, elle ne peut être confondue. Mais si Sandra Kunz est l’original, alors que sont les autres ? Et si toutes les Sandra Kunz sont des originaux, le nom Sandra Kunz n’a plus de raison d’être. Qui est vraiment Sandra Kunz, comment est-elle perçue et comment se perçoit-elle ? C’est le thème de ces quatre séries de portraits.

Sûr qu’elle était unique et combien cela résonne très fort dans notre souvenir.
Notre dernier entretien à la Kunsthalle était tout de gaité, avec son humour, elle
me disait « tu ne parles pas assez de moi « 
Et moi de lui répondre « tu ne perds rien pour attendre … »

Puis à Art Basel en 2016, elle parcourait les allées en compagnie de son amie
Clarisse Schwarb

www.sandra-kunz.ch

 

Une vue de son atelier

Toutes les photos sont de moi sauf la 2 qui est de Armin Roth,
merci à Eric Kehliff

La petite fille au ruban bleu

Suite à la projection sur France 5, je remonte mon article de 2009, sur le portrait d’Irène Cahen d’Anvers peint par Renoir en 1880.

J’ai été émue, mais aussi très admirative, de ce portrait croisé à la fondation Bürhle à Zurich. J’ai tenté par mes lectures d’en remonter l’histoire.

Voici ce qu’en disait Henri Michaux :

« Dans le visage de la jeune fille est inscrite la civilisation où elle naquit. Elle s’y juge, satisfaite ou non, avec ses caractères propres. Le pays s’y juge encore plus, et si l’eau y est saine, légère, convenablement minéralisée, ce qu’y valent la lumière, le manger, le mode de vie, le système social…Le visage des filles, c’est l’étoffe de la race même, plus que le visage des garçons…Le visage est leur oeuvre d’art, leur inconsciente et pourtant fidèle traduction d’un monde…visages mystérieux portés par la marée des ancêtres… visage de la jeune fille à qui on n’a pas encore volé son ciel… visage musical qu’une lampe intérieure compose plus que ses traits et dont le visage de madone serait l’heureux aboutissement »

Le portrait de Mademoiselle Irène Cahen d’Anvers, peint par Renoir en 1880, aujourd’hui unanimement reconnu comme un pur chef-d’œuvre. Traduisant avec délicatesse la rêverie mélancolique d’une jeune fille, ses grands yeux ingénus, sa chevelure rousse déployée sur le dos et ses mains sagement posées sur les genoux – « peu d’œuvres ont réussi comme celle-ci à capter tout ce qui nous demeure inaccessible du monde intérieur d’un enfant », écrit à son propos Pierre Assouline –, ce tableau n’eut pourtant pas une vie facile. Dès sa conception, l’œuvre déplaît fortement à la famille Cahen d’Anvers, et plus encore à la jeune Irène, qui déteste ce portrait d’elle-même et le détestera toute sa vie. Le chef-d’œuvre, comble d’infamie, sera relégué dans un placard, avant d’être recueilli, en 1910, par la propre fille d’Irène, Béatrice, offert par sa grand’mère la Comtesse Cahen d’Anvers.
Renoir et les Cahen d’Anvers se séparèrent dans de mauvaises conditions. Mécontents du travail de l’artiste, ils firent accrocher ces 2 tableaux (le pendant étant les 2 sœurs Elisabeth et Alice – Rose et Bleu) dans les communs de leur hôtel. On ne pouvait être plus méprisant, il mirent du retard à régler Renoir, d’autant plus qu’aucun prix n’avait été fixé par avance. Finalement avec mauvaise grâce, ils lui firent remettre 1 500 francs (1880). C’était plus qu’il n’avait jamais touché, mais nettement moins que ce qui se pratiquait ailleurs. D’autant plus que les Cahen d’Anvers étaient parmi les commanditaires présentés les plus riches.
Fort déçu de tant de pingrerie Renoir en eut des accès de mauvaise humeur antisémite que seule put tempérer la présence du portrait d’Irène dans une expositionà la galerie Durand-Ruel deux ans après.
Pour la petite fille au ruban bleu ce fut le début d’une presque légende.
Irène Cahen d’Anvers se laissa épouser par le comte Moïse de Camondo, à 19 ans le 15 octobre 1891. Elle se sépara du comte Moïse de Camondo, se convertit au catholicisme pour épouser celui qui avait entraîné les chevaux des écuries des Camondo, le comte Charles Sampieri.
C’est ainsi que la toile retourna dans la famille Cahen d’Anvers.
Trois décennies plus tard, la guerre s’abat sur les Cahen d’Anvers et les nazis raflent familles et tableaux. Le portrait de Mademoiselle Irène Cahen d’Anvers, dont la valeur, entre-temps, est devenue inestimable, (tombe entre les mains de Goering, qui le cède à un certain Georg Bührle), riche industriel suisse d’origine allemande, pourvoyeur d’armes lourdes pour la Wermacht et gros acheteur de tableaux volés. Léon Reinach époux de Béatrice de Camondo tente en vain de récupérer le tableau.
Mais à la Libération, Irène Cahen d’Anvers, ex-de Camondo et désormais comtesse de Sampieri, découvre dans l’exposition
« Chefs-d’œuvre des collections françaises retrouvés en Allemagne » une liste d’objets d’art pillés, la trace de son Renoir, et entreprend de le récupérer. La spoliation est manifeste, pour un tableau aussi connu et maintes fois exposé, et dont les légitimes propriétaires, Béatrice et Léon Reinach, ont disparu dans les camps. Aussi Irène héritière de sa fille, récupère-t-elle son tableau, mais c’est pour s’apercevoir qu’il lui déplaît toujours autant..
L’ex-épouse de Moise de Camondo, Irène devenue catholique et comtesse de Sampieri, divorcée du compte Sampieri, échappa aux nazis. Elle récupéra la fortune des Camondo par l’héritage Reinach après la guerre, et la dilapida.
Pauvre Renoir ! Rarement œuvre fut plus haïe par son modèle ! En 1949, elle le met en vente dans une galerie parisienne. Un amateur, aussitôt, s’en porte acquéreur. C’est… Georg Bürhle. Le portrait reprend le chemin de la Suisse, en toute légalité cette fois, et c’est ainsi qu’il se trouve aujourd’hui à Zurich, à la Fondation Bührle.
Dans le film que je viens de voir sur France 5, la cession par Goering à Bührle semble moins sûre.

D’après les dernières informations connues, il semblerait que c’est Irène Cahen d’Anvers qui aurait mis elle-même son  portrait en vente. Ce serait à  cette occasion que Monsieur Emil Bührle s’en est porté acquéreur. Il aurait aussi rendu les oeuvres spoliées à leurs propriétaires ou héritiers.

Kunsthaus, la Collection Emil Bührle

En 2021, à l’occasion de l’ouverture de l’extension du Kunsthaus, la Collection Emil Bührle, collection privée de renommée internationale, entrera au Kunsthaus. Le projet prévoit de placer les 166 tableaux et 25 sculptures de cette collection près de la section consacrée à l’art moderne afin d’offrir au public une continuité temporelle dans la présentation, dans un espace d’environ 1000 m2 spécialement conçu pour elles. Le regroupement des collections du Kunsthaus et de la Fondation Bührle dans un seul espace donnera naissance au plus important pôle européen de peinture impressionniste française après Paris.

Pour Zurich et la Société zurichoise des beaux-arts, la participation active d’Emil Bührle aux destinées du Kunsthaus a toujours été précieuse. Des dons comme les monumentaux tableaux de nymphéas de Claude Monet ou la Porte de l’Enfer d’Auguste Rodin sont désormais des incontournables de la collection. En finançant l’aile destinée aux expositions, Emil Georg Bührle a permis dans les années 1950 la naissance d’une plateforme dédiée à des événements originaux, où aujourd’hui encore, le public entre directement en contact avec l’art. Le travail de médiation culturelle auquel cette spectaculaire collection privée donnera lieu abordera bien sûr l’histoire de l’art, mais envisagera également la problématique des recherches de provenance, en replaçant les activités de l’entrepreneur et collectionneur Emil Georg Bührle (1890-1956) dans le contexte de l’histoire suisse.