Objets ludiques au musée Tinguely

L’art des possibilités
Jean Tinguely Rotozaza n°1
À travers une centaine de réalisations d’artistes, cette exposition présente l’histoire et la diversité de l’oeuvre d’art variable. L’« objet ludique » modulable, qualifié aussi par l’histoire de l’art d’objet de « variation » ou de « participation », connut son apogée à la fin des années 1960, notamment dans le domaine de l’art concret constructif et cinétique. Le but des artistes était d’impliquer l’observateur directement et de différente manière dans le processus de réalisation et de transformation de leurs objets artistiques. L’observateur modifie ainsi les compositions (conçues pour être mobiles) d’images, de reliefs et de sculptures, et choisit la constellation qui lui convient. Il est dès lors acteur direct entre l’artiste et l’oeuvre d’art.
Le Musée Tinguely offre une occasion unique de découvrir et vivre en direct la variabilité de ces oeuvres autour desquelles est proposé un riche éventail de plus de 300 visites et manifestations interactives.
Dieter_Hacker
Les pionniers de l’objet ludique
Un chapitre introductif sur l’objet d’art modulable présente des sculptures des années 1930 et 1940 qui annoncent ce qui deviendra l’« objet ludique », de plus en plus en vogue dans les années 1960. On pourra voir les travaux mobiles, en bois et métal, du groupe argentin MADI, crée par les artistes Gyula Kosice et Carmelo Arden Quin, ainsi que la sculpture Game de l’artiste britannique William Turnbull qui évoque de toute évidence un plateau de jeu. Outre les travaux plus anciens de Hugo Weber et Hans Erni, la sculpture Mobile de Le Corbusier (connu surtout comme architecte) rappelle que les artistes suisses ont été également novateurs dans le domaine de l’oeuvre d’art modulable.
Jeppe Hein
Le « Play Art » constructif et concret
L’exposition se concentre principalement sur les années 1950 à 1970, au cours desquelles ce sont surtout les artistes constructifs et concrets qui traitent le thème de l’implication directe de l’observateur. Ils développent alors toute une gamme de techniques et utilisent des matériaux très divers. Les oeuvres présentées dans cette section centrale de l’exposition sont notamment les premiers reliefs mobiles de Karl Gerstner, les Spielobjekte de Gerhard von Graevenitz, une grande Kugelbild de Paul Talman, le Grosser Drehflügel Serie E et la Vierkantrohre Serie DW de Charlotte Posenenske. Dès ses premières oeuvres, Dieter Roth rompt avec les règles structurelles strictes de l’art constructiviste. Dans Drehrasterbild, par exemple, des mouvements de rotation créent des interférences visuelles à la manière de l’Op-Art. Dans Gummibandbild, le support de l’oeuvre avec ses rangées orthogonales de clous devient zone de jeu : l’utilisateur, invité à tendre des caoutchoucs autour des clous, crée ainsi toutes sortes de motifs et de formes. Il est alors lui-même artiste en participant à un art pour tous.
Alberto Biasi
D’autres artistes, tels les Sud-Américains Carlos Cruz-Diez ou Mary Vieira, ont réalisé des sculptures modulables en bois ou métal brillant et fait de leur art participatif un manifeste sociopolitique. Les artistes italiens du gruppo T à Milan, réuni notamment autour de Gianni Colombo, Gabriele Devecchi et Grazia Varisco, ont beaucoup travaillé les notions d’espace, de temps et de mouvement. Sur les reliefs de Varisco, par exemple, des rubans et éléments magnétiques peuvent être déplacés. Quant à la Superficie in variazione de Colombo, elle change de structure au moyen de leviers placés à la surface de l’oeuvre.
Machines et art ludiques pour tous les sens
Julio_Le Parc
Plusieurs oeuvres exposées, tel le Tableau tactile sonore de Yaacov Agam, sollicitent des sens divers. En touchant les éléments métalliques montés sur des ressorts, ceux-ci se mettent à vibrer et donnent tout type de sons. Avec Essbild, de l’artiste allemand Dieter Hacker, l’utilisateur peut lui-même décider s’il veut déplacer les dragées blancs au chocolat sur le plateau de jeu noir ou s’il préfère les enlever de la « composition artistique » et les manger.
Par leurs concepts hautement individuels, tous ces artistes entendaient réagir à leur environnement, aux thèmes de l’actualité sociale, à la politique et la science. Ce faisant, ils ont créé des objets artistiques à partir de matériaux courants et autres pièces utilitaires de fabrication industrielle. Pour ses Kaufhaus-Objekte Rolf Glasmeier a délibérément repris des marchandises de masse sans valeur artistique. Des poignées de fenêtres ou des clapets de boîtes aux lettres permettent ainsi à l’« utilisateur artistique » de réaliser autant de constellations différentes. La Rotozaza No. 1 (vidéo)  peinte en noir de Jean Tinguely est une gigantesque machine qui lance des balles et invite le visiteur à jouer.
Par une simple pression sur un bouton, tel autre pourra déclencher avec l’Ensemble de onze jeux surprises de Julio Le Parc quantité de « surprises » à la fois visuelles et auditives. Son Jeu avec balles de ping-pong, un peu comme un flipper, entraîne les balles dans une danse mécanique.
Yayio Kusama
Nouveaux objets ludiques
Dans l’installation interactive The obliteration room, de l’artiste japonaise Yayoi Kusama, le public est convié à recouvrir d’une multitude de points bariolés et vifs un espace complètement blanc. Chaque visiteur laisse ainsi sa trace et, tout au long de l’exposition, des milliers de points s’accumulent et colorent l’espace.
De même avec l’Intervention Impact de Jeppe Hein le visiteur prend part de manière ludique à la réalisation de l’oeuvre d’art. 300 gros cubes en carton blanc, dont un coin est coupé, fonctionnent comme les éléments d’un jeu de construction, donnant sans cesse de nouvelles structures au gré des passages.
Afin de découvrir et vivre en direct la variabilité des oeuvres de l’exposition, le Musée Tinguely propose plus de 300 visites et manifestations interactives à son public. Pour plus de détails, veuillez consulter notre agenda d’événements
www.tinguely.ch
Publication L’exposition Objets ludiques – l’art des possibilités est accompagnée d’un catalogue en trois parties publié par le Kehrer Verlag dans un coffret avec couverture modulable et des contributions d’Annja Müller-Alsbach, Frederik Schikowski, Roland Wetzel, des interviews aves les artistes Mary Bauermeister, Peter Lindbergh, Grazia Varisco, et une anthologie, 208 pages, environ 200 illustrations, prix en boutique du Musée: 48 CHF, édition allemande: 48 CHF, ISBN: 978 3 868 28 49 28
Informations générales:
Horaires d’ouverture :
tous les jours, sauf le lundi, 11h à 18h
Ouvertures exceptionnelles : Vendredi Saint, 18 avril:
fermé Lundi de Pâques, 21 avril: 11 – 18 h Jeudi, 1er mai, fête du travail: 11 – 18 h
Tarifs : Adultes : 15 CHF Scolaires, étudiants, apprentis, AHV, IV : 10 CHF Groupes (20 personnes au moins) : 10
Passmusées
 
jusqu’au 11 mai 2014
 
 

Bill Viola sculpteur du temps

Bill Viola en février 2014, lorsque je me suis approchée du couple pour leur remettre un cadeau E.I.

La conférence de presse suivie par la visite de l’exposition

du  05 Mars 2014 au  21 Juillet 2014 au Grand Palais Paris
« Je suis né en même temps que la vidéo »,
dit souvent Bill Viola (site officiel), qui vit le jour en 1951.
Bill Viola est spiritualité, humanité, un artiste charismatique.
C’est à un voyage initiatique, une expérience sensorielle et intime que nous convie Bill Viola. (vidéo)

Biographie de Bill Viola
 lien

E12100 Video installation Martyrs (Earth, Air, Fire, Water) by American artist Bill Viola at St Paul’s Cathedral in London, UK

 

Vous pouvez visionner ci-dessous :
La vidéo de la conférence de presse
La vidéo du vernissage
Avec vingt œuvres magistrales, soit plus de trente écrans et des heures d’images, Bill Viola au Grand Palais constitue l’une des plus larges rétrospectives consacrées à l’artiste. Plongée dans l’obscurité presque totale, la scénographie y est millimétrée au service d’une puissance visuelle rarement atteinte.
Tout est parti de l’enfance pour Bill Viola. Un jour il est tombé dans un lac, à l’âge de 6 ans, il a coulé au fond. C’est son oncle, qui en plongeant, l’a sauvé en le ramenant à la surface. Bill le repoussait, sans se rendre compte. Il a vu le monde le plus beau, qu’il n’avait jamais pu contempler, avec des plantes qui ondulaient, une lumière bleue, la lumière sous-marine qui est absolument extraordinaire, lorsqu’on est sous l’eau il n’y a pas de gravité, on flotte, il aurait voulu rester dans cet élément, s’il n’avait pas été repêché. Il n’a pas eu vraiment peur, s’est senti très bien dans l’élément aquatique, à partir de ce moment il n’a plus jamais eu peur de la mort.
Une des premières œuvres qu’il a faite a été Reflecting Pool, le bassin miroir.
C’était l’expression d’une quasi noyade,

The Dreamers (2013), est la plus récente œuvre,
« je suis toujours en relation avec l’eau, avec les fluides, comme l’électricité,
une force active qui vibre en nous et qui vit et qui relie les gens, qui est essentiel »
Bill Viola
C’est une installation composée de sept grands écrans plasma, qui présentent dans une même salle, sept personnes immergées dans le fond d’un cours d’eau. Elles ont les yeux fermés et paraissent sereines. L’eau ondule sur leurs corps et anime subtilement leurs mouvements. Le son de l’eau qui coule envahit l’espace, tandis que la pièce se remplit progressivement de rêves.
The Dreamers

Les quatre décennies de l’œuvre de Viola sont représentées dans l’exposition du Grand Palais , de The Reflecting Pool(1977-79) à The Dreamers (2013): films vidéos (Chott El Djerid (A Portrait in Light and Heat), 1979), installations monumentales (The Sleep of Reason, 1988), portraits sur plasma (The Quintet of the Astonished, 2000),
pièces sonores ( Presence, 1995), sculptures vidéos (Heaven and Earth, 1992), œuvres intimistes (Nine Attempts to Achieve Immortality, 1996) ou superproductions (Going Forth By Day, 2002). Tous les genres de l’œuvre de Bill Viola sont là, et toutes ses grandes séries emblématiques, des Buried Secrets du pavillon américain de Venise en 1995 (The Veiling) aux Angels for the Millennium (Ascension, 2000), des Passions (Catherine’s Room, 2001) à The Tristan Project (Fire Woman et Tristan’s Ascension, 2005), des Transfigurations (Three Women, 2008) aux Mirages (The Encounter, 2012)
Le déluge
Walking the Edge (2012),
Pensée en dialogue avec l’artiste comme un voyage introspectif, cette exposition propose un itinéraire en trois temps, autour des questions métaphysiques majeures :
Qui suis-je ? Où suis-je ? Où vais-je?
Dans ses œuvres, Bill Viola interroge la vie, la mort, la transcendance, la renaissance, le temps et l’espace, utilisant souvent la métaphore d’un corps plongé dans l’eau pour représenter la fluidité de la vie. Ses images cherchent à fournir une autre perception de ces questions fondamentales qui caractérisent l’existence humaine. Une dimension qui confère à son travail une puissance d’universalité particulière, au-delà de tout courant ou de toute mode, et qui explique que cet œuvre vidéo fascine depuis quarante ans aux quatre coins du monde.

« La transformation est une chose importante, une force qui agit en permanence un processus lent, qui permet la construction d’un nouvel être humain, qui se produit au moyen de ce que nous voyons de ce que nous lisons, et apprend aussi des erreurs que nous commettons, une chose merveilleuse chez l’humain, est le changement et l’évolution, la liberté de changer d’avis est une des choses les plus importantes pour l’humain. » BV
Bill Viola a énormément voyagé durant sa carrière : au sein des Etats-Unis, Italie, Japon, France, Indonésie, Australie, Allemagne, Tunisie… Chaque destination étant une source d’innovation pour l’artiste. Dans son voyage à Java et à Bali notamment, où il a pu enregistrer de la musique traditionnelle et des spectacles. Au Canada, afin d’enregistrer des paysages de la Prairie en hiver, ou dans le désert du Sahara pour filmer des mirages, à l’aide de téléobjectifs adaptés à la vidéo. Son voyage spirituel en Inde, dans le Ladakh, fût aussi pour lui une occasion de filmer et d’observer l’art et les rituels religieux. Il a été l’élève puis l’assistant du pionnier de l’art vidéo, le sud coréen, Nam June Paik.

L’usage de la technologie vidéo par Bill Viola convoque un univers d’images digitales s’inscrivant dans l’histoire de l’art. On trouve dans l’exposition des références aux grands maîtres tels que Goya (The Sleep of Reason, 1988) et Jérôme Bosch (The Quintet of the Astonished, 2000). Le spectaculaire polyptyque Going Forth By Day (2002) forme un vaste ensemble mural de tableaux digitaux dans le même esprit que les fresques de Giotto dans la basilique Saint-François d’Assise – sommet inégalé de l’installation artistique selon Viola et référence ultime de l’artiste1932/2006)
Le public va prendre ce qu’il souhaite dans ses œuvres, il ne veut rien imposer, il fait partie de l’œuvre en y pénétrant, en la regardant, en s’y attardant, en y revenant. Trop d’informations de publicité est pollution. Il a aimé le calme et le silence comme dans son passé familial.

Peter Sellars et Bill Viola ont travaillé ensemble lors de la création du Tristan et Isolde de Wagner à l’Opéra Bastille en 2005, spectacle repris cette année dans le même lieu. L’artiste a conçu pour le célèbre metteur en scène américain un tableau vidéo projeté en toile de fond comme décor.  Peter Sellars parle de leur collaboration et du regard qu’il porte sur l’œuvre de Bill Viola.

Commissariat : Jérôme Neutres , conseiller du Président de la Réunion des musées nationaux–Grand Palais et Kira Perov, Executive Director du Studio Bill Viola scénographie : Bobby Jablonski, directrice technique du Studio Bill Viola et Gaëlle Seltzer, architecte à Paris.
catalogue de l’exposition, Studio Bill Viola
en français, 24,5 x 29 cm, 180
pages, 160 ill., relié, 35 €
augmenté par l’application Ipad Iphone etc …
Certaines photos proviennent du site du Grand Palais et d’Internet
autres photos de l’auteur

 

Week end de l'art contemporain

 
Versant Est
WEek end de l'art contemporain
15 et 16 mars 2014
Chaque année, le réseau des lieux d’art contemporain en Alsace vous propose au printemps le Week-end de l’art contemporain. Foisonnement de propositions artistiques : expositions, rencontres, ateliers, concerts, performances, projections… autant d’événements singuliers qui rythment la vie culturelle alsacienne du troisième week-end de mars.
Parcours en bus le dimanche 16 mars
Pour les curieux, possibilité de profiter de plusieurs parcours en bus le dimanche
inscription jusqu’au 12 mars 03 88 58 87 55
info@artenalsace.org
Tarif plein : 10 Euros Tarif réduit : 5 Euros (étudiants, chômeurs…) De préférence par chèque, à l’ordre de : VERSANT EST Agence culturelle d’Alsace, 1 Espace Gilbert Estève, BP 90025 – 67601 Sélestat Cedexau départ du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
 
Fil rouge
Pour les passionnés, un fil rouge, création artistique originale offerte par les structures participantes, invite à des découvertes et rencontres inédites.
Le réseau d’art contemporain en Alsace, VERSANT EST rassemble des personnes, des ressources, des projets et des évènements mis en oeuvre par une vingtaine de membres : des lieux d’expositions temporaires, des lieux de création et de résidence, des collections publiques, des écoles d’art, des festivals, etc. Cette dynamique collective permet de favoriser la rencontre et les échanges autour de l’art contemporain et de découvrir la richesse et la diversité des rendez-vous artistiques proposés tout au long de l’année au public. Le foisonnement et la richesse de cette offre est notamment rendu visible à travers la diffusion trimestrielle par VERSANT EST du calendrier art contemporain Strasbourg & Alsace. Nous espérons que cette nouvelle édition du week-end de l’art contemporain sera une nouvelle fois l’occasion de belles découvertes artistiques.
 
Bus 1 au départ de Strasbourg
Rendez-vous | Treffpunkt und Abfahrt 9h à Stimultania (33 rue Kageneck, Strasbourg) Découverte et visite d’exposition Musée Würth (Erstein) Fondation François Schneider (Wattwiller) Espace Lézard (Colmar) Schaufenster et le Frac Alsace (Sélestat)
Retour prévu à Strasbourg | Ankunft 18h30
Bus 2 au départ de Strasbourg
Rendez-vous | Treffpunkt und Abfahrt 9h au Syndicat Potentiel (13 rue des Couples, Strasbourg) Découverte et visite d’exposition Musée Würth (Erstein) La Filature et La Kunsthalle (Mulhouse) CRAC Alsace (Altkirch)
Retour prévu à Strasbourg | Ankunft 18h30
Bus 3 au départ de Saint-Louis et Mulhouse
Rendez-vous | Treffpunkt und Abfahrt 9h Fondation Fernet Branca (2 rue du Ballon / Saint-Louis) 10h15 Gare de Mulhouse Découverte et visite d’exposition Schaufenster et le Frac Alsace (Sélestat) Musée Würth (Erstein) La Chambre, la HEAR et le CEAAC (Strasbourg) 18h
Retour prévu à Mulhouse | Ankunft 18h30 Retour prévu à Saint-Louis | Ankunft

16 mars Fil rouge

Clément Cogitore

Une invitation à Clément Cogitore
Après des études à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (désormais Haute école des arts du Rhin), et au Fresnoy-Studio national des arts contemporains, Clément Cogitore développe une pratique à mi-chemin entre cinéma et art contemporain. Mêlant films, vidéos, installations et photographies, son travail questionne les modalités de cohabitations des hommes avec leurs images. Autour d’une actualité forte en Alsace, plusieurs lieux d’art de la région présenteront performance, films et vidéos de Clément Cogitore, une invitation à découvrir de manière inédite et privilégiée le travail de l’artiste.

Les Événements
Samedi
Strasbourg

CEAAC 11h brunch-rencontre avec Clément Cogitore, Olivier Grasser et Estelle Pietrzyk, autour de son exposition et de son édition Brunch und Begegnung mit dem Künstler
LA CHAMBRE 14h u17h atelier photo pour les 10 à 15 ans Gratuit sur réservation au 03 88 36 65 38 Foto-Workshop / Anmeldung erforderlich
STIMULTANIA 15h visite guidée de l’exposition de photographies d’Amelie Zadeh «Around you, around me» Führung durch die Ausstellung
GAL ERIE BERTRAND GILLIG 17h u19h vernissage en présence de l’artiste
Erstein MUSÉE WÜRTH FRANCE ERSTEIN 14h30 visite guidée de l’exposition Anthony Caro. Oeuvres majeures de la collection Würth Führung durch die Ausstellung
Wattwiller FONDATION FRANÇOIS SCHNEIDER 16h visite guidée de l’exposition Fabrizio Plessi Führung durch die Ausstellung
MulhouseVue de l’exposition The Night of the Great Season © La Kunsthalle Premier plan: Alina Szapocznikow, Autoportait II, 1966

Vue de l’exposition The Night of the Great Season © La Kunsthalle
Premier plan: Alina Szapocznikow, Autoportait II, 1966

LES AT ELIERS PÉDAGOGIQUES D’ART S PLA STIQUES DE LA VILLE DE MULHOUSE
14h + 15h ateliers artistiques parents/enfants Workshops für Familien Gratuit sur réservation au 03 69 77 77 38 ou par mail: ateliers_pedagogiques_arts_plastiques@ mulhouse-alsace.fr
LA KUNSTHALLE 15h visite guidée, entrée libre Führung durch die Ausstellung
Altkirch CRAC ALSACE 16h visite commentée de l’exposition Anti-Narcisse | Führung durch die Ausstellung
Saint-Louis FONDATION FERNET BRANCA
19h débat – rencontre sur le thème Art et argent,
« La passion et la spéculation, sont-elles les soeurs ennemies de l’art contemporain ? » A.Martin-Fugier, Yves Michaud – Vortrag
Participation | Unkostenbeitrag : 7€ Réservation obligatoire : info@fonda_onfernet-branca.org


 

Dimanche
MAMCS, Strasbourg « Fictions » Exposition personnelle (15.03-21.09) (voir rubrique événements) CEAAC, Strasbourg « Visions » Exposition personnelle (14.03 – 13.04) (voir rubrique événements) FRAC, Sélestat 16.03., 14h30 et 16h30 « Cabinet de curiosités #1 », une performance/concert de Clément Cogitore et Eric Bentz du groupe Electric Electric (voir rubrique événements) LA CHAMBRE, Strasbourg « Angelu(s)x » 2008 – Vidéo – 11 min – boucle SCHAUFENSTER, Sélestat « Neon concerto » 2008 – Pièce sonore SIMULTANIA, Strasbourg « Porteur » 2004 – Vidéo – 3 min – boucle MUSÉE WÜRTH, Erstein « Bielutine » 2011 – Documentaire – 35 min ESPACE LEZARD, Colmar « Le Chevalier noir (2) » 2012 – Photographies de performance LA KUNSTHALLE, Mulhouse « Cohabitations » 2009 Installation vidéo Triptyque – 11 min boucle LA FILATURE, Mulhouse « Passages » 2006 – Installation vidéo sur 6 moniteurs – 4 min boucle CRAC, Altkirch « Burning Cities » 2009 – Vidéo – 5 min

Pour informations et réservations +33 (0)3 88 58 87 55 info@artenalsace.org

L'odeur du Crime par Bernard Fischbach

Petits Meutres et grands Bandits au bord du Rhin
Bernard Fischbach, romancier
 « L’argent n’a pas d’odeur »,
dit l’adage, mais le crime, lui, en a visiblement une !
C’est en tout cas l’idée que défend Elisa, non voyante dotée d’un nez particulièrement sensible. Alors qu’un crime est commis sur le pas de sa porte, l’odeur du tueur, qu’elle n’oubliera plus, se représente bien vite à elle. Mais comment convaincre la police de la culpabilité de quelqu’un que l’on n’a même pas vu ?
Plus que la maison d’Elisa, c’est tout le domaine voisin du Rhin, sur lequel elle habite, qui semble être le théâtre de drôles d’affaires où se nouent et se dénouent de sombres histoires de main-d’œuvre clandestine.
Dans ce nouveau roman policier, Bernard Fischbach, fait s’entrecroiser crimes passionnels et grand banditisme dans une Alsace de fiction.
Bernard Fischbach, après une carrière de grand reporter aux Dernières Nouvelles d’Alsace, est un auteur reconnu.
Directeur d’une collection de romans policiers, »pendant plus de dix ans, il a écrit une trentaine d’ouvrages, des polars et des romans historiques.
L’équipe de la librairie se tient à votre disposition et vous attend pour ce nouveau roman
À la librairie 47° Nord, vous avez toute latitude
T 03 89 36 80 00 –
librairie@47degresnord.com
Maison Engelmann – 15 rue de la Moselle – Mulhouse
http://www.47degresnord.com/
 photo Frédérique Versolato

Sommaires février 2014

Zurbaran St François en extase
05 février 2014 : M.MATA, Abstraction géométrique
08 février 2014 : Les Ateliers de Dom POIRIER
10 février 2014 : Odilon Redon à la Fondation Beyeler
16 février 2014 : Zurbarán, maître de l’âge d’or espagnol
22 février 2014 : Anthony Caro dans la collection Würth

Anthony Caro dans la collection Würth

Le Musée Würth organise une grande rétrospective en mémoire d’Anthony Caro, décédé en octobre 2013.
L’exposition intitulée Anthony Caro. Œuvres majeures de la collection Würth offre un ensemble exceptionnel et représentatif de ses réalisations depuis près de 40 ans. Le fonds d’œuvres de Caro rassemblé dans la collection Würth est, avec celui de la Tate Gallery, le plus important sur le plan mondial.

Anthony Caro Shadows 2012-2013, Acier rouillé, Collection Annely Juda Fine Art, Londres
Anthony Caro Shadows 2012-2013, Acier rouillé, Collection Annely Juda Fine Art, Londres

Devant le musée, c’est “Cathedral” qui s’offre à nous, un ensemble en inox en partie peint (1988_1991), ainsi que Jupiter (2005)
Puis l’impressionnant Shadows, donne le ton, imposant et gigantesque.
La grande salle du rez-de-chaussée du Musée Würth est entièrement occupée par une installation monumentale, la plus importante des années 1990, intitulée
« Le Jugement dernier (1995/1999)».
Anthony Caro, Le Jugement Dernier 1995/1999, en partie céramique, béton, laiton, acier, bois de jarrah, bois d'ekki et chêne
Anthony Caro, Le Jugement Dernier 1995/1999, en partie
céramique, béton, laiton, acier, bois de jarrah, bois d’ekki et chêne

Présenté pour la première fois en France, cet ensemble de 28 pièces témoigne des réalités d’un millénaire déchiré par les guerres, les atrocités, la rapacité et les excès en tous genres. Ses sources sont la mythologie grecque, les écrits bibliques ou encore l’histoire de l’art, mais trouvent aussi un écho dans l’actualité. Il exploite les limites de la sculpture et de l’architecture, entre cloisonnement et volume, avec une esthétique tout à fait personnelle. Cette oeuvre est à regarder pièce par pièce, en partant du clocher, passant par la porte de la mort, et terminant sur les trompettes du Jugement Dernier,(une brochure est prévue pour vous guider)
les Trompettes  du Jugement dernier et Lodan Caro
les Trompettes du Jugement dernier et Lodan Caro

Cette œuvre était présentée à la 48e biennale de Venise (1999) à l’Antichi Granai,
sur l’île de la Giudecca.
En 1966 AC a déjà été sélectionné pour représenté le groupe des « Five Young British Artits » pour occuper le pavillon britannique à la 33e biennale de Venise.
Anthony Caro est aussi associé avec l’architecte Sir Norman Foster et l’ingénieur Chris Wise, pour la construction du « Millenium Bridge » qui relie la Cathédrale St Paul et la Tate Modern (2000) L’oeuvre de « Sir » Anthony Caro est unique et originale.
L’artiste donne forme à des métaux de toutes sortes (déchets et résidus d’usinage) réalisant des créations impressionnantes de par leurs proportions. Ses sculptures sont un régal pour les yeux, quel que soit l’angle sous lesquels on les observe.
Il est fait Chevalier en 1987, sur la liste d’honneur de l’anniversaire de la Reine, puis en 2000, il est décoré de l’ordre du mérite britannique ,sur la même liste.
Anthony Caro
Ses Oeuvres témoignent d’une culture de l’histoire de l’art, de mysticisme, de romantisme, (Moonlight Folly 1992/1995, Deaming 1993/1997, Secret Message 1991/1993)) d’une sensibilité extrême à l’histoire de l’humanité. (Requiem for my mother ). De nombreuses expositions lui ont été consacrées en Europe, en Asie et aux Etats Unis. Une mention particulière pour la chaise de van Gogh
Anthony Caro, la Chaise de van Gogh
Anthony Caro, la Chaise de van Gogh

« En travaillant à partir de cette peinture, le défi que je devais relever, c’était extraire un objet du monde des objets quotidiens, cette chaise que van Gogh a investie avec tellement d’art, et l’abstraire tout juste suffisamment pour qu’elle conserve son caractère de chaise, tout en transformant l’ensemble en une sculpture, pour ainsi dire abstraite » Anthony Caro.
Ce qui attirait Caro dans le van Gogh, c’était son prosaïsme, sa simplicité, ce qu’il appelle sa choséïté, car il dépeint un objet d’usage quotidien etc… John Golding,  Anthony Caro and painting Working.
Anthony Caro, Variations Duccio
Duccio Variations N°2 et n° 6, Caro a réalisé les sept Ducio Variations, à l’invitation de la National Gallery de Londres, qui souhaitait marquer le tournant du millénaire en invitant 24 artistes originaires de différents pays à réagir, à un tableau conservé dans le musée. Caro choisit « l’Annonciation » 1311, l’instant décrit dans Luc 1.28, quand l’ange Gabriel, la main levée en signe de salutation, s’approche de Marie, lui annonçant qu’elle sera enceinte et qu’elle enfantera le Christ-enfant.
Caro choisit le laiton pour figurer le fond or, le vase est représenté par un simple bol, placé à hauteur de regard au centre de la sculpture et surmontant une structure souterraine semblable à une voûte qui la soutient.
La 6e est en fonte, uniformément recouverte d’une rouille de couleur claire, ses différents éléments sont boulonnés de façon très visible sur les surfaces horizontales… les arches en facades, forment presque comme une symétrie axiale qui confère à la sculpture une grande lisibilité et toute sa massivité (Dieter Blume, Anthony Caro, catalogue raisonné).
Il y a aussi les œuvres sur papier toutes en délicatesse.
Anthony Caro, sculpture n°9
“LE PLUS GRAND ARTISTE BRITANNIQUE DE SA GÉNÉRATION” *
Ian Barker Commissaire de l’exposition
Extrait du catalogue Anthony Caro. Œuvres majeures de la collection Würth (p. 14)
On s’accorde très largement à considérer Caro comme le dernier grand moderniste, car il a réinventé la sculpture au sein de la tradition moderniste qui plonge ses racines dans le cubisme et les sculptures construites par Picasso et González. Depuis plus de soixante ans, son travail lui a valu une reconnaissance internationale. Dans l’histoire récente de la sculpture britannique, l’œuvre d’Anthony Caro demeure sans égal. Quand, à la fin des années 1950, il fait descendre la sculpture de son socle traditionnel pour la poser à même le sol, directement dans l’espace que partage avec elle le regardeur, il ouvre très concrètement la voie à une nouvelle approche de la sculpture. Caro a emprunté dans son travail des voies diverses, parfois difficiles à suivre, enfreignant sans jamais la moindre hésitation les règles (y compris celles qu’il s’était fixées), si cela devait lui permettre de conserver sa sculpture focalisée sur sa créativité. Par conséquent, il ne sera pas inutile de rappeler les quatre axes qui déterminent le contexte de sa sculpture et les directions dans lesquelles elle s’est développée. Le premier axe est celui des matériaux utilisés
– chaque matériau ou variation de forme disponible dans ce matériau donne naissance à un ensemble différent de possibilités.
Le second axe, celui de la figuration-abstraction, a évolué au fil du temps. Au début des années 1960, à l’époque où Caro définit les éléments d’un nouveau langage sculptural, il lui faut opter pour davantage d’abstraction, de sorte que les œuvres ne puissent se référer qu’à leur propre réalité ; ultérieurement, à mesure que ce langage est progressivement reconnu et admis, la question de l’abstraction devient moins cruciale.
Les limites qui définissent la sculpture, et qui bornent un champ confinant à la peinture d’un côté et à l’architecture de l’autre, ont déterminé le troisième axe des préoccupations de Caro.
Une quatrième dimension s’est rajoutée plus récemment, celle de la narration telle que manifestée dans des sculptures des années 1990 comme The Trojan War et The Last Judgement. * Anthony Caro Obituary,
The Independent, p. 50, 25.10.2013 (nécrologie)
Catalogue de l’exposition Anthony Caro.
Oeuvres majeures de la collection Würth
Format : 24 x 30,5 cm – 116 pages Ouvrage relié,
couverture cartonnée
Le catalogue est un projet de Würth France S.A. Catalogue (allemand ou anglais) accompagné de son livret de traduction française
The Last Judgement Format : 24 x 30,5 cm – 208 pages
Ouvrage relié, couverture cartonnée Edité par Swiridoff Verlag (2001)
De nombreux évènements sont programmés
Retrouvez la PROGRAMMATION CULTURELLE ici
Musée Würth France Erstein Z.I. ouest /
rue Georges Besse / BP 40013 F – 67158 Erstein cedex
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Nouveaux horaires d’ouverture
Du mardi au samedi de 10h à 17h
Le dimanche de 10h à 18h
Tarifs d’entrée du musée
Normal : 6 € Réduit : 4 € (étudiants, seniors, groupes, carte Cezam)
Gratuit : Pass Musées, handicapés, scolaires (uniquement sur réservation)
Gratuit pour tous les mercredis et samedis
Tarifs de la programmation culturelle
Normal : 12 € Réduit : 10 € (étudiants, seniors, groupes, carte Cezam, Pass Musées, Accent 4) Jeune : 5 € (enfant de moins de 12 ans) Spectacles jeune public : 5 € (enfants) et 8 € (adultes)
photos courtoisie du Musée Würth Erstein
 
 
 
 
 
 

Zurbarán, maître de l’âge d’or espagnol

Zurbarán. Maître de l’âge d’or espagnol
« maître peintre de la ville de Séville »
 BOZAR rend hommage au travail du peintre baroque à travers une sélection exceptionnelle de 50 toiles.
Une rétrospective unique de l’œuvre de Francisco de Zurbarán, une première en Belgique !
jusqu’au 25.05.2014 au Bozar de Bruxelles .

Zurbaran, Nature morte avec poteries
Zurbaran, Nature morte avec poteries

 
Francisco de Zurbarán (1598/1664) est l’un des principaux peintres baroques de l’âge d’or espagnol, à l’instar de Velázquez et de Murillo. Exactement 350 ans après sa mort un aperçu de sa production artistique est exposé en Belgique.
BOZAR et la Fondazione Ferrara Arte, en collaboration avec le Museo Nacional del Prado (Madrid) et le Museo de Bellas Artes (Séville), ont réuni une cinquantaine de toiles exceptionnelles issues des plus prestigieuses collections. L’exposition rassemble des œuvres remarquables, comme par exemple la Nature morte avec poteries, du Prado, ou Agnus Dei du San Diego Museum.
Quatre œuvres récemment découvertes sont même dévoilées pour la première fois au public, dont : L’Apparition de la Vierge à saint Pierre Nolasque et le Mariage mystique de sainte Catherine d’Alexandrie.
Six peintures, dont Saint Nicolas de Bari, L’Archange Gabriel et Saint François ont été spécialement restaurées pour l’occasion.
Zurbaran, St François
L’exposition suit un parcours thématique et chronologique et passe en revue les principales phases de la carrière artistique du peintre. Le public découvre ainsi ses œuvres de jeunesse, caractérisées par l’influence du Caravage et un éclairage dramatique, et se termine par ses dernières toiles, plus poétiques et personnelles. L’œuvre de Zurbarán aborde principalement des sujets religieux, à l’instar de ses tableaux représentant la vie de saints, de martyrs et de moines, qu’il a surtout réalisés sur commande d’églises et de monastères. Tout comme ses bienfaiteurs, il a été très influencé par la pensée catholique et la contre-réforme.
Zurbaran Agnus Dei
Un autre facteur a joué un rôle fondamental dans le développement de l’art en Espagne comme dans les autres pays de l’Europe catholique : il s’agit des idées diffusées par le concile de Trente à travers le Décret sur l’invocation, la vénération et les reliques des saints, et sur les saintes images de 1563, et qui vont jouer un rôle fondateur dans l’élaboration des principes artistiques du baroque espagnol, tout particulièrement dans la peinture de Zurbarán.
Zurbaran
Le Concile avait mené une réflexion sur l’utilité de l’art, qui devait servir de trait d’union et de véhicule de communication entre l’homme et Dieu à travers les saintes images. Le décret prônait l’utilisation des images du Christ, de la Vierge et des saints, non pour leur valeur intrinsèque, mais au nom de ce qu’elles représentaient. . À l’époque, la peinture était considérée comme la lecture des croyants illettrés et elle devait donc être claire, simple et inspirante. Zurbarán obéissait à la doctrine et aux souhaits de ses commanditaires religieux, mais, d’un point de vue stylistique, il a outrepassé ce cadre stricte pour développer un langage visuel unique. Il mêle naturalisme pur et sensibilité poétique moderne. Ses tableaux apaisés surprennent aujourd’hui par leur modernité et leur intemporalité.
Zurbaran Nazareth
L’œuvre de Zurbarán est d’ailleurs une source d’inspiration pour bon nombre d’artistes et d’auteurs contemporains. L’écrivain Cees Nooteboom a ainsi écrit de superbes essais sur son œuvre, qui ont permis de rendre l’artiste espagnol plus populaire auprès du grand public nord-européen. En tant que maison pluridisciplinaire, BOZAR fait le lien avec d’autres formes d’art: la musique (le cycle de concerts L’Intime et le Sacré et le CD La Oreja de Zurbarán), le cinéma (Albert Serra) et l’art contemporain (Cristina Iglesias et Craigie Horsfield). Francisco de Zurbarán est l’un des peintres les plus remarquables du panthéon baroque espagnol, et assurément l’une de ses personnalités les plus authentiques. Même s’il n’a pas bénéficié de la fortune artistique qui a entouré la figure de Vélasquez ou de Murillo, cet enfant d’Estrémadure a exprimé sous une forme aussi personnelle que directe l’esprit de la société espagnole de la première moitié du XVIIe siècle, sa culture de la symbolique visuelle, sa profonde religiosité et le rôle de la peinture comme moyen de transcender le réel pour devenir un instrument de connaissance et d’émotivité. La peinture de Zurbarán est d’une lecture aisée, directe, franche et entend communiquer le sujet représenté de la manière la plus immédiate possible. Elle ne recèle pas de doubles lectures et ne cherche pas à nourrir de réflexions théoriques. De quelque nature qu’ils soient —objet quotidien, étoffe ou personnage , tous les éléments qui la composent participent d’une attention profonde. Zurbarán ne cherche pas à susciter une lecture allégorique mais présente une signification évidente à l’appui de la thématique qu’il illustre. Chez lui, il n’y a pas d’énigme. Bien au contraire, le peintre se manifeste dans sa plus grande simplicité: libéré de tout modèle de composition sophistiqué, partant souvent d’estampes réalisées par des artistes du XVIe siècle comme Dürer, reprenant des modèles traditionnels bien connus du peuple, modèles qu’il adapte à son propre langage grâce aux clefs fournies par la culture vernaculaire, la religiosité et les représentations théâtrales, loin de tout propos dialectique complexe. Il préfère les sources médiévales. Son art est aussi essentiel que celui des icônes orientales ou de la peinture du Moyen Âge. Cet aspect peut expliquer l’utilisation très particulière de la perspective chez Zurbarán, qui réduit la représentation de l’espace à un concept abstrait, à une catégorie intellectuelle plutôt qu’à une manifestation visuelle produite par une scénographie théâtrale. Zurbarán ne représente pas un espace, mais l’idée d’un espace concret lorsque la nécessité s’en fait sentir. Il n’entend pas montrer le réel, mais la voie du vraisemblable.
Zurbaran, Ste Casilde 1640
Zurbarán naît en 1598 à Fuente de Cantos, petite localité d’Estrémadure située à mi -chemin entre Madrid et Lisbonne. Son père, d’ascendance basque et de famille hidalgo, s’y était établi en 1548. Sa posi tion de marchand lui permettait d’être un propriétaire respectable. Le jeune peintre part donc à Séville en 1614. Il y est documenté pour un apprentissage de trois ans à partir du 15 janvier 1614 dans l’atelier de Pedro de Villanueva, peintre dont l’œuvre nous est inconnue et dont presque aucune trace ne s’est conservée. Il se marie à l’âge de 19 ans avec Maria Páez Jiménez, de neuf ans son aînée, et baptise sa fille aînée Maria en 1618. Après cette première fille naissent Juan (1620), qui deviendra un peintre de natures mortes connu. La femme de Zurbarán décède quelques mois après la naissance de ce dernier enfant. Entre -temps, les commandes régionales commencent à affluer et en 1622, le peintre signe un contrat pour un retable destiné à l’autel de la Vierge dans l’église Notre-Dame-de-la-Grenade de son village natal.
À partir de 1628, Francisco de Zurbarán intervient dans de nombreuses dépendances du couvent de la Merci Chaussée (Merced Calzada), qui abrite aujourd’hui le Musée des Beaux- Arts de Séville et qui n’a rien perdu de sa splendeur. Zurbarán reçoit commande de vingt Deux tableaux destinés au second cloître — à réaliser en l’espace d’un an, pour un salaire nettement plus élevé que pour la commande du couvent Saint-Paul, autour de la vie de saint Pierre Nolasque, fondateur de l’ordre des mercédaires, qui doit être canonisé le 30 septembre1628. Le prestige acquis par le peintre fit qu’en juillet 1629, le Conseil municipal de Séville l’invita à s’installer dans la ville à titre définitif avec sa famille.
Zurbaran, la Fuite en Egypte
Une commande décisive dans la carrière de Zurbarán est celle du collège sévillan Saint -Thomas. Zurbarán peinttoute une série d’œuvres indépendantes s’inscrivant dans des cycles et des grands Programmes iconographiques, et dans lesquelles il élabore ses solutions stylistiques personnelles. Les figures s’y dessinent solidement au sein de compositions claires, se détachant sur Des fonds obscurs qui enveloppent les personnages, instaurant un espace vide qui leur confère un volume bien défini. La lumière qui baigne les personnages et les objets dirige l’attentionvers les qualités particulières de la matière, à laquelle Zurbarán dédie la plus grande minutie technique. La plupart de ces œuvres sont des peintures dévotionnelles conçues avec un sens poétique très développé, chargées d’une signification profonde, marquées par un goût particulier pour les choses simples, Parmi les œuvres de cette période, on remarque tout particulièrement celles qui montrent la prédilection du peintre pour les figures infantiles dont l’innocence laisse filtrer une spiritualité intense.
Zurbaranl, la Vierge Enfant Endormie
L ‘enfance sacrée de de la Vierge. le peintre reviendra souvent au cours des années suivantes : l’agneau ou Agnus Dei. est représenté, isolé devant un fond plongé dans une obscurité totale, un agneau ou un veau aux pattes entravées, parfois nimbéou accompagné des paroles du prophète Isaïe, ce qui en fait une préfiguration du Christ et de la Passion.
Zurbaran, la Sainte Face
Un autre thème très personnel La plus ancienne peinture de la Sainte Face est signée en 1631, l’interprétation du peintre reste la plus frappante : l’effet de trompe-l’œil induit par l’étoffe accrochée à deux clous contraste avec l’empreinte presque diaphane du visage du Christ souffrant, légèrement tourné, conférant à la représentation l’apparence achevée d’un reliquaire ou d’un parement d’autel.
 
Zurbaran, Christ en croixLe Christ en croix peint en 1627 pour le couvent Saint-Paul avait valu à Zurbarán une immense notoriété. Représenté avec quatre clous et presque sans trace de son martyre, Les bodegones, terme espagnol désignant les natures mortes, constituent indéniablement l’un des apports les plus originaux du peintre, même s’ils ne peuvent être abordés comme un genre indépendant, attendu que les éléments qui y sont présentés de manière individualisée se retrouvent ensuite dans de grandes compositions. L’extraordinaire faculté du peintre à reproduire les différentes matières et textures superficielles des objets leur confère une dignité singulière qui contraste avec leur simplicité. En juin 1634, Zurbarán est appelé à la cour pour collaborer à la décoration du Palais du Buen Retiro, inauguré l’année précédente comme outil de propagande du monarque Philippe IV, dont le pouvoir amorçait alors son déclin.
Zurbaran
Les dix travaux d’Hercule peints par Zurbarán furent accrochés dans la partie haute, au- dessus des fenêtres. Zurbarán conçut son héros mythologique dans une perspective naturaliste : comme un être humain vigoureux placé devant des entreprises extraordinaires, bien loin de l’image idéalisée diffusée par la culture classique. Le séjour de Zurbarán à la cour laissera une profonde empreinte sur son style. Les collections royales lui ont permis de contempler la peinture de la Renaissance, mais aussi et surtout celle du baroque, qui l’influenceront, comme l’attestent en particulier l’adoucissement des contrastes lumineux et la complexité accrue des compositions. Le travail de Zurbarán pour la chartreuse de Jerez est peut-être la manifestation suprême de la maturité du peintre.
Zurbaran, l'Immaculée Conception Enfant, 1656Que ce soit dans les œuvres religieuses, St François en particulier, l’immaculée conception, avec ses putti, les bodegones, les séries, l’œuvre de Francisco Zurbaran est remarquable, et l’exposition de Bruxelles, démontre toute la grâce et la dextérité de ce maître sévillan, Caravage espagnol.
COMMISSAIRE IGNACIO CANO RIVERO
Ignacio Cano Rivero, ancien Directeur du Museo de Bellas Artes à Séville (2003/2007) et aujourd’hui Commissaire en Chef de ce même musée, est un expert de la peinture sévillane et de l’Âge d’Or Espagnol.
CONSEILLER GABRIELE FINALDI
Gabriele Finaldi, Directeur Associé de la Conservation et de la Recherche au Museo Nacional del Prado à Madrid, est vu comme l’un des experts majeurs du monde de la peinture espagnole et italienne.
photos courtoisie Musée Bozar

Odilon Redon à la Fondation Beyeler

« L’art est une fleur qui s’épanouit librement, hors de toute règle… »
Odilon Redon Ophelie
Odilon Redon (né en 1840 à Bordeaux, mort à Paris en 1916) compte, avec son cosmos chromatique, parmi les artistes les plus surprenants des débuts de l’art moderne. Marquant la jonction entre le XIXe et le XXe siècles, l’oeuvre de ce représentant majeur du symbolisme français est déterminée par l’interaction entre tradition et innovation.
Très prisé de ses contemporains tels que Paul Cézanne ou Paul Gauguin, Redon compte parmi les principaux pères fondateurs de l’art moderne.
« Redon a fait beaucoup pour les jeunes artistes. Il leur a montré la voie »,
remarquait le sculpteur Aristide Maillol au début du XXe siècle. De fait, de nombreux membres de la jeune génération d’artistes ont rapidement vu en lui un modèle. Pierre Bonnard admirait ainsi sa maîtrise de l’interaction entre matière et mystère, tandis qu’Henri Matisse était ensorcelé par son expressivité chromatique absolument unique, qui trouvera plus tard des échos dans ses propres tableaux.
Odilon Redon l'Araignée sourianteL’oeuvre de ce poète de la couleur se caractérise par des ruptures et des contrastes et suit une évolution conduisant du noir profond des premiers travaux au fusain et des lithographies précoces à l’« explosion chromatique » des pastels et des huiles ultérieurs. Complexes et énigmatiques, ses oeuvres passent de l’inquiétant à la sérénité : des monstres bizarres surgissent au côté de créatures célestes – rêve et cauchemar, nature et imagination se côtoient.
Odilon Redon le Printemps
La création de Redon annonce différents courants qui occuperont une place majeure dans l’art du XXe siècle : on peut évoquer ainsi le fauvisme, le cubisme et le surréalisme aussi bien que l’abstraction. D’où un lien évident avec la Collection Beyeler, dans laquelle Redon, sans y être représenté, constitue une référence pour de nombreux artistes qui y figurent. C’est le cas notamment de Pierre Bonnard, Henri Matisse, Pablo Picasso, Vassily Kandinsky, Piet Mondrian, Max Ernst ou même Barnett Newman et Mark Rothko.
Cette exposition propose ainsi un « autre » regard sur l’évolution de l’art des débuts du XXe siècle, complétant en quelque sorte la perspective d’Ernst et Hildy Beyeler sur leur grandiose collection. Même si le couple Beyeler n’a pas personnellement acquis d’oeuvres de Redon, un grand nombre de toiles et de travaux sur papier de l’artiste ont été vendus ou négociés par la Galerie Beyeler au fil des décennies.
On peut découvrir dans cette présentation tous les thèmes directeurs de la création de Redon, ainsi que les idées et les innovations essentielles de son oeuvre si variée tant par le contenu que par la technique. Les sources d’inspiration les plus diverses s’y côtoient — de l’histoire de l’art, de la littérature et de la musique aux sciences naturelles, en passant par la philosophie et la religion occidentales et orientales.
Odilon Redon le BouddhaL’exposition est organisée par groupes d’oeuvres au sein d’une chronologie libre. Ces ensembles illustrent les principales sphères d’intérêt de l’artiste ainsi que ses rapports à la modernité.
Les oeuvres exposées proviennent de collections particulières et de musées suisses et internationaux de renom, tels que le Museum of Modern Art et le Metropolitan Museum of Art de New York ou le Rijksmuseum d’Amsterdam. Le Musée d’Orsay a accordé à cette exposition un soutien exceptionnel avec le prêt de neuf chefs-d’oeuvre. Conçue sous forme d’une présentation tout à la fois vaste et concentrée de la quintessence de la création artistique de Redon, cette exposition se concentre sur sa dimension d’avant-garde et, partant, sur son importance de précurseur de l’art moderne.
Un des principes du symbolisme se reflète dans le culte artistique du mystérieux et de l’ambivalent cher à Redon. Dans son Manifeste littéraire de 1886 consacré au symbolisme, le poète français Jean Moréas écrivait :
« Le caractère essentiel de l’art symbolique consiste à ne jamais aller jusqu’à la conception de l’Idée en soi ».
Le symbolisme s’opposait également à l’imitation de la nature du réalisme et de l’impressionnisme et ne considérait le monde et ses aspects extérieurs que comme les symboles d’une réalité plus profonde, l’art servant d’intermédiaire entre ces différents niveaux. Dans le contexte des « Noirs » de jeunesse, les mystérieuses et inquiétantes représentations de têtes, de visages et d’yeux font partie des thèmes clés de l’oeuvre de Redon. Le fusain précoce Tête de martyr sur une coupe de 1877 (Kröller-Müller Museum, Otterlo) évoque l’état de transition entre mort, rêve et contemplation immobile — des thèmes majeurs de l’oeuvre de Redon en général —, tout en incarnant la souffrance sublimée que l’artiste a aussi célébrée dans l’image qu’il se faisait de lui-même. Dans l’étrange fusain de 1880 intitulé : Le Cube (collection particulière), un oeil isolé plane dans l’air telle une planète stylisée sous forme de dé. L’intégration de l’oeil dans un cube peut être interprétée comme un commentaire sur la technicisation du regard par l’appareil photographique et marque en même temps une crise de la représentation du corps dans l’art du XIXe siècle.Odilon Redon les yeux clos
Le groupe des Noirs comprend également des phénomènes cosmiques comme les ténèbres solaires apocalyptiques du Noyé de 1884 (Rijksmuseum, Amsterdam), ainsi que de curieux hybrides entre plante, humain et animal qui laissent déjà apparaître une affinité avec le surréalisme. Les monstrueuses chimères de L’Araignée souriante (Kunsthaus Zürich) ou de Fleur de marécage (Dian Woodner Collection, New York ), de 1881 l’une comme l’autre, témoignent en outre de l’intérêt précoce de Redon pour la théorie darwinienne de l’évolution.
Le recueil de 11 planches lithographiques de Redon intitulé Dans le Rêve de 1879 (Gemeentemuseum La Haye) se situe au début de son impressionnante création gravée et contient de nombreux motifs et figures caractéristiques de son oeuvre.
Dans ce premier album lithographique, Redon définit le rêve comme lieu de l’imagination artistique et en fait le programme même de sa création.
L’épanouissement proprement unique de la couleur chez Redon débute avec le motif des yeux clos et des scènes de nuit mystiques des années 1890 et symbolisent le passage dans son évolution artistique du noir ténébreux à la luminosité de la couleur. On peut également ranger parmi ces scènes de nuit le pastel très rarement montré : La Mort de Bouddha réalisé vers 1899 (Millicent Rogers Collection). Redon y témoigne de sa faculté toute particulière de prêter aux couleurs une intensité, un rayonnement et une pureté uniques. Cette conception de la couleur se manifestera plus tard dans les oeuvres d’Henri Matisse, qui admirait beaucoup l’art de Redon et fit l’acquisition de La Mort de Bouddha dès 1900. Le passage à la couleur dans l’oeuvre de Redon trouve son apogée dans des thèmes mythologiques tels que celui du char d’Apollon.
Odilon Redon Char d'Apollon
Dans son interprétation artistique du sujet, il rend hommage à son grand modèle Eugène Delacroix (1798–1863), qui avait traité le même sujet un demi-siècle auparavant dans une peinture destinée au plafond d’une galerie du Louvre. Le char du dieu du soleil Apollon représente pour Redon « le triomphe de la lumière sur les ténèbres. C’est la joie du grand jour opposée aux tristesses de la nuit et des ombres et comme la joie d’un sentiment meilleur après l’angoisse. »
Ce Char d’Apollon (vers 1910), un prêt exceptionnel du Musée d’Orsay de Paris, présente sous un jour particulièrement magistral cette apothéose de la lumière dans lequel le motif se dissout peu à peu en couleur pure.
Les tableaux spirituels présentant des thèmes bouddhistes et chrétiens sont un élément central de son oeuvre au même titre que les représentations méditatives de barques.
Le pastel d’une extrême subtilité intitulé Christ en croix (vers 1895, Stiftung Sammlung E. G. Bührle, Zürich), aux douces transitions chromatiques de rose, de bleu pâle et de gris, révèle en outre l’influence flagrante de Redon sur la période rose de Picasso.
Le botaniste Armand Clavaud, défenseur de la doctrine darwinienne de l’évolution, a influencé précocement les idées de Redon sur la nature et a affûté son regard
« microscopique ». Ce regard bien particulier trouve une manifestation particulièrement spectaculaire dans les visions aquatiques et aériennes de Redon, où observation précise de la nature et imagination libre se côtoient sans transition. En même temps, on prend ici clairement conscience de la rupture de Redon avec l’impressionnisme, trop « superficiel » à son goût.
L’idée, défendue par Clavaud, que la vie terrestre trouve son origine dans la vie aquatique, s’exprime de façon aussi prégnante que poétique dans les Papillons de 1910 (The Museum of Modern Art, New York). Comme surgi de la mer ou jailli d’une fleur, un essaim de papillons multicolores plane au-dessus d’une côte rocheuse, semblant vouloir animer la terre encore aride. Par leurs couleurs somptueuses et leur diversité formelle, ces papillons incarnent chez Redon l’art inhérent à la nature tout en symbolisant par leur faculté de métamorphose, la mutabilité et l’évolution fondamentales des formes naturelles. C’est ainsi que dans Papillons, Redon élabore à l’aide des éléments de l’air, de l’eau et de la terre sa propre vision d’une histoire de la création et de la genèse, de la flore et de la faune.
Odilon Redon PapillonsOn peut rattacher aux compositions florales ensorcelantes de Redon les représentations de femmes idéales de la littérature, comme Ophélie ou Béatrice, qui sont comme enchâssées dans les fleurs et entretiennent une mystérieuse interaction avec le monde végétal.
C’est ainsi que dans le tendre Hommage à Léonard de Vinci (vers 1914 ; Stedelijk Museum, Amsterdam), qui se réfère au célèbre tableau de Vinci intitulé La Vierge, l’Enfant et Sainte Anne, le personnage de Marie s’incline avec amour au-dessus d’une flore colorée, célébrant ainsi la force spirituelle de la nature. Mais l’idée d’une symbiose entre humain et fleur s’exprime également à travers les portraits féminins individuels de Redon, dans lesquels le modèle est entouré d’un entrelacement d’arrière-plans et d’éléments floraux qui accentue encore la fragilité de leur aspect.
Dans ses célèbres bouquets, Redon, en poète et en visionnaire de la couleur, finit par faire de la somptuosité débordante de la floraison une véritable explosion chromatique et un authentique hommage à la peinture pure et à l’art. Redon écrit ainsi dans « À soi-même » : « L’art est une fleur qui s’épanouit librement, hors de toute règle… »

Odilon Redon vase
Cette liberté et cette innovation de la création se manifestent dans les Fleurs (vers 1903 ; Kunstmuseum, Saint-Gall) de façon particulièrement marquée, ces extraordinaires fleurs irréelles annonçant déjà les « Muschelblumen », les « fleurs coquillages » des Fleurs de neige (1929) de Max Ernst appartenant à la Collection Beyeler. Le puissant pastel Vase au guerrier japonais (vers 1905 ; Courtesy Galleri K, Oslo) révèle en outre le vif intérêt de Redon pour l’art japonais, qui prêta alors de nouvelles impulsions à la peinture européenne.
Les panneaux muraux décoratifs de grand format destinés au château de son mécène, le baron de Domecy en Bourgogne et qui furent réalisés en 1900/1901 (Musée d’Orsay, Paris), représentent peut-être les compositions les plus radicales de Redon. Ces extraits de paysages se caractérisent par l’absence de représentation d’un lieu ou d’un espace définis. On distingue plusieurs troncs d’arbres portant des feuilles et des boutons de fleurs qui s’enfoncent dans l’espace dépourvu d’horizon et forment une structure recouvrant toute la surface. Dans ces décorations peintes, Redon dépasse l’ornemental pour accéder à l’abstraction, qui trouve ici, à l’aube du XXe siècle, une des ses formes d’expression picturale les plus précoces.
Le commissaire de cette exposition est Raphaël Bouvier, conservateur à la Fondation Beyeler, qui l’a conçue.
À l’occasion de cette exposition, un catalogue richement illustré en allemand et en anglais avec tiré à part en français est publié par Hatje Cantz Verlag, Ostfildern. Il contient notamment des contributions de Raphaël Bouvier, Jodi Hauptman et Margret Stuffmann. 176 pages, 127 illustrations en couleur, prix: 62.50 CHF (ISBN 978-3-906053-12-7, édition anglaise: 978-3-906053-13-4). Images

jusqu’au 18 mai 2014

vernissage de l’exposition voir la vidéo

2013 : Une bonne année pour la Fondation Beyeler, qui accueille 334 508 visiteurs et reste donc le musée d’art suisse qui enregistre le plus grand nombre d’entrées. Au cours de sa 16e année d’existence, le musée a eu le plaisir d’accueillir en mars 2013 son cinq millionième visiteur. Les visiteurs étrangers les plus nombreux viennent toujours de France et d’Allemagne (21% et 23% respectivement), le reste de l’Europe représentant cette année une proportion de 17%.

Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours de 10h00 à 18h00,
le mercredi jusqu’à 20 h.
Prix d’entrée de l’exposition : Adultes CHF 25.-
Groupes de 20 personnes et plus (avec réservation) et IV avec pièce justificative CHF 20.- Étudiants de moins de 30 ans CHF 12.-
Passe famille (2 adultes avec au moins 1 enfant de moins de 19 ans) CHF 50.- Jeunes de 11 à 19 ans CHF 6.- Enfants de moins de 10 ans,
membres de l’Art Club entrée libre
Passmusées accepté
Visite guidée publique en français
Dimanche 23 février 2014, 15h00-16h00
Dimanche 30 mars 2014, 15h00-16h00
Dimanche 13 avril 2014, 15h00-16h00
Dimanche 4 mai 2014, 15h00-16h00
Vendredi 25 avril 2014, 18h00-20h00
Visite guidée dans l’exposition « Odilon Redon » Prix: Tarif d’entrée + CHF 7.-
Journée Familles « Odilon Redon »
Dimanche 23 mars 2014, 10h00-18h00
Courtes visites guidées de l’exposition « Odilon Redon » pour enfants, jeunes, adultes et familles en différentes langues.
Un jeu dans le musée et différents ateliers invitent le public à des expériences. Prix : gratuit pour les enfants et pour les jeunes de moins de 25 ans ;
adultes : prix d’entrée habituel du musée.
Conférence de Guy Cogeval sur Odilon Redon
Mercredi 16 avril 2014, 18h30 Guy Cogeval, président du Musée d’Orsay et du Musée de l’Orangerie, replacera la création tout à fait singulière d’Odilon Redon dans le contexte des courants artistiques contradictoires de son temps et établira un pont entre ses tableaux, ses écrits théoriques et ses travaux littéraires.
Cette conférence aura lieu en français. En collaboration avec l’Alliance Française de Bâle et la Société d’Études Françaises de Bâle Manifestation comprise dans le prix d’entrée du musée.
Ensemble Modern – Hommage à Schumann
Dimanche 4 mai 2014, 11h00-12h00
Des solistes de l’Ensemble Modern interprètent des pièces de musique de chambre de Robert Schumann, Igor Stravinsky, Heinz Holliger et György Kurtág.
L’Ensemble Modern fait partie des formations de musique moderne et contemporaine les plus renommées sur le plan international. Hommage à Schumann, référence à l’oeuvre de Kurtág, est également le titre d’un pastel d’Odilon Redon, grand mélomane.
Ce programme musical associe romantisme et avant-garde.
Prix : CHF 50.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 25.-
Entrée du musée incluse dans le prix
 
photos et texte courtoisie de la Fondation Beyeler

M.MATA, Abstraction géométrique

Equilibre des formes et des couleurs qui incite à la réflexion.
M.MATA
voir la vidéo du vernissage par le furet mulhousien
M.Mata est un peintre autodidacte qui a commencé à peindre dès l’âge de quinze ans. Mais la peinture ne pouvait être pour lui qu’une passion, c’est pourquoi il n’a jamais souhaité en faire son métier. Directeur artistique d’une grande maison d’édition, marchand d’art, il continuait à manier le pinceau pour son plaisir personnel et n’est devenu qu’à sa retraite artiste à temps plein. Son métier de galeriste et de marchand lui a permis d’avoir un regard très critique envers l’Art et envers lui-même (il détruit d’ailleurs beaucoup de ses tableaux).
M.Matta
Pour lui une oeuvre d’art est celle dont on ne se lasse pas, celle dont on découvre de nouveaux mystères à chaque regard. Pour qu’un tableau soit intéressant il faut aussi pouvoir « reconnaitre la patte de l’artiste » et c’est selon lui plus facile dans l’abstraction que dans le figuratif, ce qui l’orientera d’ailleurs dans son choix de l’abstraction. Au fil des ans sa peinture est devenue plus minimaliste et proche de la géométrie. Ce qui l’intéresse, c’est le pouvoir de la couleur et ce sont les émotions que peut provoquer un tableau :
une sensibilité picturale organisée autour de formes géométriques.
M.MATA
Le bleu et le noir, couleurs dominantes dans ses oeuvres La prédominance du bleu et du noir, associés parfois à quelques touches de rouge ou, plus rarement encore, à quelques pointes de jaune ou de blanc, fait référence à deux artistes que Mata apprécie particulièrement : Yves Klein et Pierre Soulages.
Le bleu Klein a été breveté par le peintre Yves Klein en 1960 sous le nom de
« International Klein Blue » (IKB).
Mata a mis plus de deux ans pour s’approcher au plus près de l’IKB et obtenir à partir de peinture acrylique son propre bleu outremer. Intense et profond, ce bleu est une invitation à la sensibilité et à l’imaginaire. Il varie très peu d’une toile à l’autre.
Le noir en revanche connaît de nombreuses déclinaisons non seulement dans ses nuances mais aussi dans ses effets : lisse ou strié, mat ou lumineux, léger ou empâté etc. etc. Inventeur du noir-lumière et de « l’outre-noir », Pierre Soulages disait : « C’était en 1979. J’étais en train de peindre. Ou plutôt de rater une toile. Un grand barbouillis noir. J’étais malheureux, et comme je trouvais que c’était pur masochisme que de continuer si longuement, je suis allé dormir. Au réveil, je suis allé revoir la toile. J’ai vu que ce n’était plus le noir qui faisait vivre la toile mais le reflet de la lumière sur les surfaces noires. Sur les zones striées la lumière vibrait, et sur les zones plates tout était calme ».
M.MATA

Mata ne souhaite pas en dire davantage sur lui-même ou sur sa pratique artistique :
« L’artiste n’est pas important, seules comptent ses oeuvres et la rencontre du public avec elles. Si je vous dis que j’ai exposé à tel ou tel endroit, est-ce que vous regarderez mes oeuvres autrement ? » ; ou encore : « Il y a toujours trop de discours autour des artistes, l’oeuvre doit se suffire à elle-même ».
Alors, chers visiteurs, à vous de vous laisser porter par vos découvertes sensorielles, un rêve en  bleu et noir !
M.Mata
Les événements autour de l’EXPOSITION Musée des Beaux-Arts
Vendredi 7 février 20 H – CONCERT
« Musique classique versus Art abstrait »
Plongé dans les « Compositions » de Maurice MATA exposées au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse, l’ensemble Antichi Strumenti propose des compositions pour violon, cornet, ou pour violoncelle et théorbe ou encore pour les quatre instruments réunis.
Peut-on mettre en communication des œuvres abstraites avec des musiques du XVIIe siècle? Une question relevée par l’ensemble qui proposera une soirée pour illustrer une expérience sensorielle à la croisée d’esthétiques différentes.
Concert proposé par l’association Antichi Strumenti dans le cadre des Vendredis au musée.
Entrée gratuite mais réservation obligatoire au 03 89 33 78 11

Dimanche 16 février 15 H – RENCONTRE
« Paroles d’artiste »
Dans le cadre de l’exposition « Abstraction géométrique », le Musée des Beaux-Arts invite le public à venir à la rencontre de M.MATA pour une visite commentée et surtout pour des échanges autour de la peinture.
Jusqu’au 16 mars 2014 au musée des Beaux Arts de Mulhouse
photos de l’auteur, courtoisie de l’artiste M.MATA
 

Sommaire de janvier 2014

Raphael Zarka vidéo
Raphael Zarka
vidéo

01 janvier 2014 : Voeux 2014
02 janvier 2014 : Braque les derniers jours de la rétrospective
04 janvier 2014 : A Triple Tour à la Conciergerie
06 janvier 2014 : Pierre Huyghe, la rétrospective
07 janvier 2014 : Le surréalisme contemporain
09 janvier 2014 : Musée Würth France Erstein
10 janvier 2014 : Philippe Parreno, Anywhere, anywhere out of the world
13 janvier 2014 : Frida Kahlo – Diego Rivera, l’art en fusion
15 janvier 2014 : Nuit des musées bâlois
17 janvier 2014 : Bernard Plossu,  On dirait le Sud
20 janvier 2014 : Félix Vallotton, Le Feu sous la Glace
26 janvier 2014 : Naji Kamouche : Le JE est une arme
Didier Marcel
Didier Marcel