Sommaire de mars 2013

Week end de l’art contemporain – performance au FRAC Alsace

04 mars 2013 : Week-end de l’art contemporain en Alsace
08 mars 2013 : Art Kalsruhe 2013 10e salon
13 mars 2013  : Des vitraux de Hans Erni dans le temple de Martigny
21 mars 2013 : Sam Szafran, 50 ans de peinture
22 mars 2013 : Collection Renard à la Fondation Beyeler
29 mars 2013 : « Interférences / Interferenzen. Architecture. Allemagne – France, 1800-2000 »

« Interférences / Interferenzen. Architecture. Allemagne – France, 1800-2000 »

Interférences vue de l’exposition

Cette vaste exposition d’architecture, d’art et d’histoire, présentée au Musée d’art Moderne et Contemporain de Strasbourg (MAMCS) très dense, dresse un panorama inédit des interactions architecturales et urbaines entre France et Allemagne, des lendemains de la Révolution française et de l’Empire à nos jours. Elle propose une nouvelle manière d’aborder l’histoire franco-allemande au regard de l’architecture et de l’urbanisme.
 De Karl-Friedrich Schinkel à Jean Nouvel, en passant par Gottfried Semper, Viollet-le-Duc, Le Corbusier ou Rudolf Schwarz, les architectes, artistes et intellectuels qui ont oeuvré à l’intersection des civilisations française et allemande sont présentés.


Les édifices et les territoires n’ont cessé d’être des enjeux dans les relations entre la France et l’Allemagne au cours des deux derniers siècles. L’exposition explore à travers le prisme des villes, monuments, débats et grandes figures intellectuelles, l’espace architectural européen tel qu’il a évolué au cours des deux derniers siècles.
Une attention particulière est également portée aux relations en miroir entre les grandes villes comme Paris et Berlin, aux territoires frontaliers transformés par le jeu des annexions et des occupations, comme Strasbourg, Metz, la Rhénanie et la Sarre. Riche de plus de 400 oeuvres et objets rarement ou jamais exposés, « Interférences / Interferenzen. Architecture. Allemagne – France, 1800-2000 » rend compte du dynamisme de ces échanges, ces regards croisés, ces « interférences, à travers une grande variété de supports : plans et dessins d’architectes, maquettes, photographies, films, livres et oeuvres d’art parmi lesquelles des oeuvres majeures de Victor Hugo, Fernand Léger, Marcel Gromaire et Gerhard Richter. Fernand Léger,

Le parcours, qui suit un fil chronologique, ménage également un certain nombre d’approches thématiques tout en favorisant croisements et confrontations. La scénographie conçue par Béatrice Julien,  en forme de cathédrale présente les objets, répartis dans des absides, tout en formant une belle unicité.

Les neuf sections rythmant l’exposition mettent en lumière les débats à propos du gothique et du classicisme, les développements de l’âge industriel, la question des nouvelles urbanités et des nationalismes à la fin du XIXe siècle, les esthétiques de la réforme, la modernité dans l’entre-deux-guerres, l’occupation et la reconstruction, la spectacularisation de l’architecture, la crise du moderne et le retour à l’urbanité dans les années 1960 à 1980 et enfin, les perspectives européennes depuis la chute du Mur de Berlin. La Ville de Strasbourg et ses architectures remarquables se situent au coeur de l’exposition.

L’histoire de la Neustadt (ou ville allemande) fait l’objet d’un développement particulier, inscrit dans la dynamique d’extension du périmètre du classement Unesco que la municipalité a initiée. Sont également représentés les cités-jardins et les plans d’urbanisme de Paul Schmitthenner datant de 1942, les cités ouvrières (gravure de Cacheux) à l’initiative d’Emile Muller (Mulhouse).
L’évocation de Strasbourg se clôt sur la passerelle de Marc Mimram (2004), qui relie Strasbourg à Kehl.

Commissaires généraux : Jean-Louis Cohen, historien de l’architecture et Professeur à New York University et Hartmut Frank, historien de l’architecture et Professeur à la Hafen-City Universität de Hambourg.

Frank Harmut et Jean Louis Cohen

Un livre-catalogue d’exposition réunissant une vingtaine d’auteurs et 450 illustrations accompagne l’exposition. Cette exposition est réalisée en partenariat avec le Deutsches Architekturmuseum de Francfort, qui la présentera du 28 septembre 2013 au 13 janvier 2014. Elle bénéficie du label de l’Année franco-allemande – Cinquantenaire du Traité de l’Élysée.

Informations pratiques :
Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg 1 place Hans Jean Arp –
67000 Strasbourg
Horaires : du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Fermé le lundi Tarifs : 7 euros (réduit : 3,5 euros) www.strasbourg.musees.eu
Passmusées.
Une série d’animations et d’activités sont organisées pour l’occasion que vous pouvez consulter dans le lien ci-dessus.

du 30.03 > 21.07.2013

Collection Renard à la Fondation Beyeler

Sam Francis

La Fondation Beyeler est la bénéficiaire d’une généreuse donation de trente-trois œuvres de la collection d’art du couple français Claude et Micheline Renard. En raison de la grande estime qu’ils éprouvaient pour Ernst Beyeler et pour son musée, les Renard ont exprimé le vœu explicite de transmettre à la Fondation Beyeler les œuvres clés de leur collection. Cadre chez Renault, Claude Renard (1928–2005) a été en 1967 l’initiateur de la création de la division « Recherches, art et industrie », fondant ainsi la première grande collection d’entreprise d’art contemporain en France. Avec sa femme Micheline, il a conçu et organisé, toujours dans le cadre de l’association
« L’incitation à la création », de nombreuses expositions d’art contemporain à l’abbaye de Sénanque. Cet engagement durable et cette passion pour l’art se sont concrétisés à travers une remarquable collection de toiles, de sculptures et de travaux sur papier d’artistes internationalement reconnus comme Jean Fautrier, Jean Dubuffet, Sam Francis, Jean Tinguely, Antoni Tàpies, Sigmar Polke et Jean-Michel Basquiat – des artistes qui sont souvent devenus des amis du couple Renard. La transmission des pièces de la donation de la Collection Renard à la Fondation Beyeler est à l’origine de la rencontre entre deux collections, largement différentes certes par leur profil et leur portée, mais qui se caractérisent par des parallèles et des points de contact tout à fait opportuns.

Alors que la Collection Beyeler illustre de manière exemplaire l’art moderne de la fin du XIXe jusqu’au début du XXIe siècles à travers de nombreux chefs-d’œuvre, la Collection Renard se concentre sur un petit nombre d’œuvres d’artistes internationaux de l’après-guerre. On ne peut manquer d’être frappé par d’étroites correspondances entre ces deux collections, qui ne portent pas seulement sur le choix des artistes, mais concernent également les critères artistiques et la prédilection pour certaines positions esthétiques. Ces correspondances s’expriment de façon particulièrement significative dans les œuvres de Jean Dubuffet, Sam Francis et Antoni Tàpies – trois artistes représentés aussi bien dans la Collection Beyeler que dans la Collection Renard. Avec les œuvres de ces représentants majeurs de l’art d’après-guerre principalement, la Collection Renard apporte une contribution substantielle qui vient renforcer et compléter le fonds de la Fondation Beyeler.

La donation Renard permet en outre à certains artistes encore absents de la Fondation Beyeler d’y faire leur entrée, une présence qui élargit la collection de façon cohérente par des apports de toute première importance. On peut citer ainsi Jean Fautrier, Jean Tinguely, Sigmar Polke et Jean-Michel Basquiat, dont les œuvres permettent de prolonger de façon dynamique certains fils conducteurs déjà existants de la Collection Beyeler. L’intégralité des œuvres données — dont certaines n’ont encore jamais été montrées en public — est présentée dans le cadre de cette exposition, ce qui permet à de nombreux visiteurs de les découvrir pour la toute première fois.
Le commissaire de cette exposition est Raphaël Bouvier.
Fondation Beyeler, Beyeler Museum
AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
Images courtoisie de la Fondation Beyeler

Sam Szafran, 50 ans de peinture

En 1999, avant la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence, la Fondation Pierre Gianadda  présentait une grande rétrospective de cette oeuvre inclassable et méconnue, révélant la série des «Ateliers», celle des «Rocking Chairs», ou encore les «Escaliers». Jean Clair, commissaire de l’exposition, ancien directeur du Musée Picasso à Paris et vieil admirateur de Sam  Szafran, jetait un regard perspicace sur les dessins de son ami, «prétextes à un jeu abstrait, d’une parfaite maîtrise, qui anime l’inanimé et qui donne… la puissance de la vie à l’inerte».
De Sam Szafran, on connaît déjà les grands formats( 7.50 sur 3.50 de haut) la céramique, l’escalier qui peut être vu de la rue, «Escalier» en 2005, sont composées de 220 carreaux peints à la main, formant un décor de 7 mètres 50 de long et 3 mètres 50 de haut,qui orne la pavillon qui porte son nom, et qui est orné du côté jardin de phylodindron sur fond blanc, autre plante habituelle de SSZ, «Feuillages» en 2006.

Leur graphisme tendu, touffu, oppressant crée une oeuvre à l’atmosphère automnale. Dans cette commande, Sam Szafran aurait trouvé «le goût, sinon la confiance, du monumental.» C’est ainsi qu’il s’est attaqué à « Cosmos » en hommage à Jean Clair et à son exposition de 1999, à la Fondation Pierre Gianadda dont il était le commissaire .
La céramique a été réalisée dans l’atelier de Joanet Artigas, dans son atelier de Gallifa près de Barcelone. La Fondation expose les dessins préparatoires de ces oeuvres monumentales. Après avoir travaillé pendant des années sur des formats moyens, il n’a pas hésité à s’attaquer à une autre grande toile terminée, il y a juste 1 mois pour l’exposition de Gianadda. La rétrospective martigneraine comporte quelques unes de ces très grandes œuvres, Daniel Marchesseau, le commissaire confiant :
«Il y a quelques morceaux de bravoure. C’est éclatant et d’une très grande puissance.» Cette oeuvre n’a cessé depuis de surprendre, reprenant des thèmes anciens et les développant par séquences. Ses villes se déplient aujourd’hui «telles un jeu de l’oie, dans un jeu de miroirs déformants». La virtuosité de lignes et des compositions, le jeu des couleurs et de la lumière, est guidée par une réflexion sans cesse renouvelée.
Daniel Marchesseau reprend le mot de Léonard de Vinci pour en parler :
«La puissance de ce travail est d’être pleinement cosa mentale», une affaire d’intellect, autant qu’une réussite plastique et esthétique. Il réinvente la nature, avec une virtuosité qui transcende les ateliers et cages d’escaliers. Ce sont des intérieurs et non des paysages, des palettes de couleurs avec une atmosphère .

Hommage à Jean Clair pour son
exposition « Cosmos »
2012
Aquarelle
250 x 300 cm (cadre 270 x 320
cm)
Collection particulière
© Patrice Schmidt

L’homme est à la fois secret et bavard, (Daniel Marchesseau,) l’exposition peut être l’apothéose de son parcours, difficile, hiératique, douloureux. Il laisse une œuvre extrêmement rare, exprimée avec beaucoup de pudeur, de lenteur, à travers un prisme de vie qui est d’abord un terrain douloureux, par sa naissance, son parcours pendant la guerre, il échappe à la rafle du Vél’ d’hiv, alors que son père est déporté parmi les premiers à Auchwitz, en 1944 les wafen SS le prennent à la gare d’Orléans, il a à peine 10 ans, il est embarqué pour Drancy, il n’échappe que de très peu, au dernier convoi pour les camps. Ce parcours forge ce tempérament plus que révolté et facilite ce désir de fuite en avant. Cet instinct de survie le conduit encore aujourd’hui à créer.

Lilette enceinte
1965
Fusain
73 x 53 cm
Collection particulière
© Jean-Louis Losi, Paris

Il connu très tardivement la réussite, avec sa compagne Lilette, ils ont donné naissance à un fils handicapé. Tout ceci a constitué le moteur de sa création. Le corpus de ses œuvres est limité à 2 000 oeuvres, 800 à l’aquarelle et 1200 au crayon ou au pastel. L’artiste est totalement autodidacte. Il passe une partie de son adolescence en Australie, où il parcourt la National Gallery où il découvre l’art des grands illustrateurs du 18e s, qui vont l’influencer et dont la coloration britannique et marginale vont être déterminant dans son originalité.

1981
Pastel à l’huile sur quatre feuilles de papier
montées ensemble
154 x 113.5 cm
Collection du Centre Pompidou, Mnam/Cci –
achat en 1982. no inv. AM
1982-35
© ADAGP
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist.
RMN-Grand Palais / Droits réservésAnnées de galère au retour en France, il quitte sa famille à l’âge de 17 ans, connaît les petits boulots, puis il s’intéresse à la gravure de Dürer. Il se réfugie au Louvre et au musée d’histoire naturelle Il apprend l’art du dessin, s’inscrit aux cours du soir de dessin de la ville de Paris, gagne misérablement sa vie et s’installe dans le quartier de Montparnasse. En 1953, il s’inscrit à l’atelier de la Grande Chaumière et rencontre d’autres artistes (Ipoustéguy, Pélayo, Clavé). Une rencontre importante est celle avec Django Rheinardt, en 1955, qui lui donne la passion du jazz. A la fin des années 50, il se lie avec des sculpteurs, Jacques Delahaye, Alberto et Diego Giacometti en 1961, Raymond Mason, Joseph Erhardy. D’autres influences se font sentir après ses rencontres avec Nicolas de Staël et Jean-Paul Riopelle, des peintres qui lui ouvrent les portes de l’abstraction. En 1958, retour à la figuration. Sam Szafran reçoit une première boîte de pastels. Il abandonne la peinture à l’huile. Il expose pour la première fois dans la galerie de Max Kaganovitch, grâce à Riopelle, en 1963. César et Ipoustéguy le signalent ensuite au galeriste Claude Bernard qui l’expose dès l’année suivante.

Sam Szafran

La série des «Choux» date de cette époque. Il épouse Lilette Keller, originaire de Moutier en Suisse…… il se rapproche d’Arrabal, Roland Topor et Jodorowsky, se lie d’amitié avec Henri Cartier Bresson auquel il donne des cours de dessin. Il développe une nouvelle série, les «Imprimeries». Il s’installe à Malakoff en 1974, dans une ancienne fonderie, et amorce la série des «Escaliers». De 1986 date l’apparition des grandes aquarelles des Ateliers, des Serres et des Escaliers:
«Mon obsession des plantes a trouvé là le meilleur terrain pour s’exprimer». Dans les années 90, il découvre un nouveau support pour ses aquarelles, la soie, et explore des compositions en mosaïque à partir de polaroïds. Dans la série des «Escaliers», les images se déploient en lames d’éventail. Il a le sens du vertige hallucinant, l’appréhension de l’espace, qu’il nous fait partager, les végétations sont à l’intérieur, les gammes de couleurs se déploient dans ses toiles avec somptuosité, il joue avec les ombres portées des fenêtres dans ses cages d’escaliers. Il décline à l’infini, une variété de tons, allie pastel et aquarelles. Dans ses dessins il manie le fusain avec tout autant de dextérité.

«l’une des oeuvres les plus secrètes et les plus poétiques de ce temps».
Alain Weinstein, producteur de France culture :
« entretiens avec Sam Szafran. »
Sam Sz 78 ans, a fait un énorme effort pour cette exposition, en matière de communication, il a librement ouvert son cœur.
RENSEIGNEMENTS
Tel_: + 41 27 722 39 78 Fax_: + 41 27 722 52 85
Contact_: info@gianadda.ch site_: www.gianadda.ch
HORAIRES DE L’EXPOSITION Tous les jours_: 10h à 18h
COMMENT S’Y RENDRE Correspondance gare CFF par bus (arrêt Fondation Pierre Gianadda) ou train Martigny- Orsières (gare Martigny-Bourg). Train panoramique Chamonix – Mont-Blanc – Châtelard – Martigny: 1 h 45. Paris – Lausanne (TGV) – Martigny: 5 h
images courtoisie de la Fondation Gianadda

Des vitraux de Hans Erni dans le temple de Martigny

 

Femme à l’enfant vitrail de Hans Erni

C’est à 15 km d’Ecône, qu’a été construit le temple protestant de Martiny, en 1932.
Au hasard d’une  consultation des archives, Léonard Gianadda, apprend que c’est son grand-père maçon, d’origine piémontaise, devenu entrepreneur, qui  a construit cet édifice.
Autre coïncidence l’année 1932 est l’année de naissance d’Annette Pavid protestante, épouse de Léonard Gianadda catholique. Le couple se heurtant à l’intolérance des ultra conservateurs  doit « s’exiler »  dans le canton de Vaud, pour se marier.
détail vitrail Hans Erni

Comme l’église réformée de Martigny est vétuste, la communauté locale entreprend des travaux de rénovation. Le pasteur Pierre Boismorand consulte Léonard Gianadda, l’homme qui a lancé la Fondation du même nom à trois pas de l’église réformée, ami de Hans Erni, afin que celui-ci le sollicite pour un projet de vitrail pour la rénovation du temple.
Hans Erni, dans la fougue de ses 102 ans, accepte immédiatement d’exécuter et d’offrir le projet et Léonard  Gianadda offre la fabrication. C’est un verrier de Reims, l’atelier Marq qui travaille d’arrache-pied, pour transposer les esquisses d’Erni du papier au verre.
D’un vitrail unique,  devenu 3, auxquels on rajoute 4, puis 5, le nombre s’est multiplié par 12, offerts par Hans Erni et Léonard Gianadda. Ce sont d’admirables vitraux nimbés de couleurs et de lumière qui se dressent à présent dans le temple. Un seul a subi quelques bris au montage, et sera complet dans un mois. Croyant ou athée, vous ne pouvez qu’être touché et illuminé par leur splendeur.
L’artiste suisse n’en est pas à son coup d’essai avec l’atelier de Reims, qui a déjà réalisé avec lui les vitraux de l’église oecuménique de Sihlcity à Zurich.
La fontaine Ondine qui se trouve devant la fondation a été ornée par Erni, un rond point à Martigny, surmonté d’un minotaure est son œuvre, parmi d’autres créations
Le parvis de l’église sera agrandi, un parking à l’arrière de l’église sera aménagé.
Vitrail Hans Erni

Sur les dessins grandeur nature, première transposition des esquisses, Benoît Marq, le maître verrier, a tiré la ligne de plomb et choisi les couleurs. L’atelier dispose d’un grand nuancier de 1200 tonalités. « Dans ce travail particulier des verres gravés, la peinture intervient comme un accompagnement, explique Alain, le peintre-compagnon. C’est une traduction du geste de l’artiste. Vous voyez les grands gestes qu’Erni a lancés sur la maquette, ces grands aplats de couleur, et ce mouvement qui est général ! Cette vie, c’est étonnant ! »
Vitrail H Erni

Pour donner du mouvement et du relief, Alain utilise de la peinture à la grisaille faite de limaille de fer. « Avec elle, on arrive à modeler la peinture en lui donnant plus ou moins d’intensité, en atténuant les couleurs trop fortes, en les adoucissant. Si on a envie de souligner quelque chose, on accompagne le trait, on fonce les teintes. On peut aussi retirer de la peinture à la grisaille pour redonner davantage de brillance à certaines parties de l’œuvre. »
Une fois le vitrail monté, l’équipe juge de l’effet de la lumière à travers les couleurs.
« C’est un moment très important. On a une idée à peu près exacte de ce que donnera le vitrail in situ en le regardant indirectement dans un miroir », explique Mme Marq. Au passage, elle tient à éradiquer deux idées reçues touchant à l’art du vitrail: « On ne coule pas du plomb entre les parties de verre. On fait le sertissage avec des baguettes de plomb très malléables. Et au préalable, on ne colorie pas le verre ». Le verre est fabriqué et soufflé, déjà coloré, par la verrerie Saint-Juste-sur-Loire avant d’être livré par plaques à l’atelier Marq.

Une fois montées, peintes, retouchées, les pièces du vitrail sont cuites à plus de 600 degrés. Les couleurs prennent alors leur vraie teinte, plus douces, et le verre est scellé par le plomb.
Hans Erni a choisi des tons assez forts, car il faut tenir la lumière,
Si les portes des églises sont souvent fermées, à Martigny, elles ne devraient plus le rester longtemps. « Notre souhait, dit le pasteur Pierre Boismorand, c’est que le plus de personnes  possible puissent entrer dans notre église, y voir quelque chose de beau, en sortir heureuses et grandies, touchées par une parole si elles viennent lors d’une célébration. Rajouter de la lumière, de la couleur, des nuances, de la beauté dans une église, cela me semble tout à fait pertinent »
C’est aussi le souhait de Hans Erni, qui a essayé d’exprimer une atmosphère de paix dans le projet de ses vitraux, (attesté par une lettre manuscrite adressée à Annette Gianadda)
A ne manquer sous aucun prétexte lors de votre passage à Martigny.
photos de l’auteur sauf la 1

Art Kalsruhe 2013 10e salon

L’ouverture du dixième salon Art KARLSRUHE le 6 mars 2013, était assurée par le directeur du Deutscher Kulturrat (Conseil culturel allemand) Olaf Zimmermann, le journaliste d’art Hans-Joachim Müller, mais aussi la directrice du salon Britta Wirtz et le commissaire d’exposition Ewald Karl Schrade .

Art Karlsruhe 2013

« Avec passion pour l’art »,  sa devise, le parcours des 35 000 m² de surface d’exposition, favorise la confrontation avec les œuvres d’art et leur plus forte perception, tout en invitant à l’achat plaisir en toute détente. Pas moins de 200 One-Artist-Shows, 20 espaces sculpturaux et de nombreuses oasis de repos procurent un meilleur aperçu et une promenade agréable dans les halls. VIP et presse se côtoyaient ce jour et savouraient le plaisir de partir à la découverte. 48 000 visiteurs sont attendus du 7 au 10 mars pour découvrir l’actualité de l’art. Les créations plastiques déjà établies sont délibérément mises en balance avec des expériences artistiques récentes. C’est ce qui fait la séduction particulière du salon.
La structure thématique des halls apporte aussi une plus grande clarté.
Dans le hall 1, vous trouverez essentiellement les éditions, la photographie et les objets d’art, les halls 2 et 3 étant entièrement consacrés à la peinture et aux sculptures.
Pour mieux les apprécier, les « Nouvelles Positions » sont regroupées dans un hall qui leur est réservé : le hall 4 (dm-arena). L’atmosphère du salon n’est pas uniquement caractérisée par des halls lumineux et par l’agencement architectural généreux des stands choisi par le Commissaire du salon, d’exposition Ewald Karl Schrade L’ambiance est détendue et la bonne humeur est de mise ; à l’écart de la cohue régnant habituellement sur les foires d’art, les artistes, les galeristes et les amateurs d’art se retrouvent à cette exposition pour des échanges intensifs, d’égal à égal
Strumbelkapelle

En exclusivité, l’édition spéciale « Liebe, Glaube, Hoffnung » [« Amour, foi, espoir »] de Stefan Strumbel, la jeune star de l’actuelle scène artistique allemande, marque ce dixième salon. Dès le foyer on hésite entre art et kitch, Christ en croix, écureuil avec une bombe, inscriptions contestataires, devant ces gigantesques installations. Dans le hall 4 du salon c’est une chapelle qui est dressée, « StrumbelKapelle » , un toit rayé noir et blanc avec un écusson « Holy Heimat » au-dessus un clocher rose, surplombée d’une croix dorée, à l’intérieur de la chapelle un autel avec une croix, Heimat en guize de Christ, des tableaux, avec des squelettes et des cœurs, sorte de memeto mori, en guise de vitraux, des bougies, des livres, avec les mêmes signes, sur les côtés les mêmes croix roses, avec l’inscription « heimat », une série de bancs d’église, pour permettre aux visiteurs, de contempler et de se recueillir, il ne manque même pas le tronc (factice), pour recevoir les symboliques offrandes.

Ailleurs aussi des croix, j’en ai vues composées avec des petits escargots sculptés, des objets d’usage courant détournés, un ange très musclé, affalé, aux ailes déployés, tenant une corbeille de pomme en guise de tête, à la Villa del Arte, des sculptures menaçantes, grimaçantes de morts, au milieu d’une série de coucous (horloges) à têtes de mort (Meine Heimat), un autre Christ sur du bois entouré de néon , sans oublier le pape mis en cage, une sculpture énorne d’un grand cardinal à la Galerie Vertes Modern de Zurich, elles marqueront de leur empreinte Art KARLSRUHE 2013.
Marcos Tamargo

Marcos Tamargo à la galerie Gaudi, montre d’étonnantes toiles abstraites à la lumière ambiante, qui s’illuminent et se transforment en portrait ou en paysages insolites. A la galerie ART-isotope (Dortmund), des toiles d’Eberhard Bitter, qui font penser aux hommes de Christophe Hohler dans leur désarroi, des sculptures de Guido Messer déjà présentées. Chez janinebeangallery (Berlin) Peter Simon Mülhaüber, montre des sculptures de bronze, à l’aspect soyeux, des bras sortant du mur, des têtes, des parties de corps, des adolescentes plongées dans leurs rêves et leur « spiritualité » dit-il.
Theresa Peter Simon Müllhaüber

Les 3 PUNTS GALERIA (Barcelone) dans la dm-arena, une étrange bibliothèque où têtes et livres se côtoient, voisine avec des sculptures d’hommes nus fort laids grimaçants.
Dans le hall 2, la galerie Rigassi (Berne) présente entre autres des travaux de Tilmann Krieg et Arnulf Rainer, la galerie Scheffel (Bad Homburg)

a dans ses cartons un bronze de Magdalena Abakanowicz, des dessins de Jaume Plensa, des dessins au fusain et des sculptures de David Nash, Max Uhlig et Bernar Venet.
Michael Schultz (Berlin, Séoul, Beijing) qui expose des oeuvres de Stephan Kaluza.
Magdalena Abakanowicz

L’artiste coréen déjà croisé à Solo à Art Basel  Bâle a attiré de nombreux curieux avec ses compositions JeongMin Suh
Eva et Adèle ont trouvé leur sculptrice Birgid Helmy (Galerie Cerny de Wiesbaden) qui les immortalise dans le marbre et l’or.
Eva und Adele Birgid Helmy

Dr. Marita Ruiter a placé au centre des regards, dans le hall 1, l’exposition temporaire de photographies de la collectionneuse luxembourgeoise, les portraits et reportages légendaires de l’icône de la photographie Gisèle Freund. On s’attarde devant les photographies d’Aragon, Elsa Triolet, Sartre, Simone de Beauvoir, Philipp Roth, Ionesco sur son canapé, Hermann Hesse lisant, Peter Ustinov avec son cigare, un paysage dévasté par le feu de Patagonie, tous ces personnages dans des attitudes caractéristiques et inattendues parfois.
Gisèle Freund

A l’extérieur de l’immeuble des sculptures accueillent les visiteurs.
Image 1 courtoisie Art Karlsruhe
Photos de l’auteur
 

Week-end de l’art contemporain en Alsace

16 + 17 mars 2013

 
 
Chaque année, le réseau des lieux d’art contemporain en Alsace vous propose au printemps le Week-end de l’art contemporain. Foisonnement de propositions artistiques : expositions, rencontres, ateliers, concerts,performances, projections…
autant d’événements singuliers qui rythment la vie culturelle alsacienne du troisième week-end de mars. Parcours en bus gratuit Pour les curieux, possibilité de profiter d’un parcours en bus gratuit le dimanche au départ du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
Pour les passionnés, un fil rouge, création artistique originale offerte par les structures participantes, invite à une expérience unique.
Pour informations et réservations
L’accès au bus est gratuit dans la limite des places disponibles.
Inscrivez-vous jusqu’au 12 mars :
+33 (0)3 88 58 87 55 info@artenalsace.org
Parcours vers le Haut-Rhin
Fahrt Richtung SüdEN
Rendez-vous | Abfahrt
9h CEAAC
Espace Lézard
La Filature
La Kunsthalle possibilité de se restaurer sur place
Essen im Cafe vor Ort CRAC Alsace
FABRIKculture
18h30 Arrivée prévue à Strasbourg
Parcours vers le Bas-Rhin
Fahrt Richtung NordEN
Rendez-vous | Abfahrt 9h La Filature
Schaufenster
Frac Alsace
Musée Würth France Erstein
possibilité de se restaurer sur place Essen im Cafe vor Ort
Stimultania
Musée d’art moderne et contemporain
Le dimanche 17 mars, dans le cadre du Week end de l’art contemporain en Alsace,
Kerwin Rolland, artiste qui travaille le son, interviendra sur les ondes de
Radio Campus Mulhouse pour proposer à l’écoute des pièces sonores créées par des artistes contemporains (ni musiciens, ni spécifiquement spécialistes du sonore). Il racontera les intentions, les conditions de création, et les moyens parfois surprenants utilisés pour produire ces oeuvres sonores.
Les Événements samedi 14 mars 2013
Strasbourg
Stimultania
14h visite guidée de l’exposition
16h visite guidée de l’exposition
19H apéro-mix de clôture : DJ et Hots dogs
Syndicat Potentiel
14h u19h présentation d’éditions et découverte de R-Diffusion Strasbourg, Réseau de diffusion d’ouvrages et revues d’art contemporain & Extension urbaine de l’exposition Erstein Musée Würth France Erstein
16h, visite guidée « transcendantaliste » avecles compagnies Le Talon Rouge et Des Châteaux en l’air. Parcours original et décalé dans les salles d’exposition (durée 1h).
15h30 visite accompagnée par un artiste de l’exposition |
Schaufenster
17h30 vernissage de l’exposition avec présentation des éditions originales 18h30 performance « Histoire de l’art » de Julie Vayssière, durée 15 min
Colmar Espace Lézard
14h30 Lézatelier de Mme Villaume (durée 3h)
Accessible sur réservation au Lézard
Mulhouse
La Kunsthalle  
La Filature-Scène Nationale  
Musée des Beaux-Arts
13h45 à 17h Dialogues N°8 : Regards croisés à l’occasion des expositions :
Walter Niedermayr,
Appareances ; Lendemains de lumière et
Sous nos Yeux (partie 1).
Le public est invité à parcourir trois lieux et à discourir autour des questions du paysage. . 13h45 RDV à la Filature
15h RDV au Musée des Beaux-Arts
16h RDV à la Kunsthalle
Possibilité de rejoindre le groupe à tout moment
La Kunsthalle
15h Visite guidée de l’exposition
Ateliers pédagogiques d’arts plastiques 14h-15h + 15h-16h + 16h-17h
atelier « parents-enfants » (de 5 à 12 ans)
17h vernissage autour de l’oeuvre de Patrick Corillon de la collection du Frac Alsace au Centre de Ressources
Altkirch CRAC Alsace 16h Visite guidée de l’exposition + performance de
Guillaume Barth

Les Événements DIMANCHE  15 mars 2013

Strasbourg

MAMCS (Musée d’art moderne et contemporain)
15h + 16h « rencontre-atelier à deux voix » autour de l’oeuvre La nuit de Vincent Bioulès. Mini-ateliers et discussions pour révéler (un peu) la magie de cette oeuvre monumentale de 1978. Cette animation s’adresse aux participants du circuit en bus
Stimultania
14h visite guidée de l’exposition
16h visite guidée de l’exposition
18h apéro-concert de Chausse Trappe + Réveil des Tropiques (noise rock)
Paf : 5 euros

Syndicat Potentiel
14h à 19h présentation d’éditions et découverte de R-Diffusion Strasbourg,
Réseau de diffusion d’ouvrages et revues d’art contemporain & Extension urbaine de l’exposition

Erstein Musée Würth France Erstein
11h visite guidée (traditionnelle) en allemand (traditionnelle)
14h visite guidée « transcendantaliste » avec les compagnies Le Talon Rouge et Des Châteaux en l’Air. Parcours original et décalé dans les salles d’exposition. |
15h30 visite guidée (traditionnelle) en Français

Sélestat Frac Alsace

11h ”It’s a little world“,
Performance de Giulia Francini et Inès Sassi (actrice : Claire Aprahamian)
Performance 15h « Émetteur / Récepteur », performance d’Agathe Berthaux et Iris Yolal  Performance 15h30 visite accompagnée par un artiste de l’exposition

Mulhouse
La Kunsthalle
11h visite guidée apéritive
15h visite guidée de l’exposition
Führung 16h Lecture-performance de Jean-Michel Espitallier

Hégenheim FABRIK culture
11h vernissage en présence des artistes
Vernissage 16h30 visite guidée de l’exposition
Saint-Louis
Forum de l’hôtel de ville 14h-18h rencontre avec l’artiste

CRAC Alsace

15h visite guidée de l’exposition + performance de Guillaume Barth
téléchargez le programme ici
 

Sommaire de février 2013

 

   Ferdinand Hodler

01 février 2013 : Fondation Beyeler 2012/2013
02 février 2013 : François Bruetschy « Poussière des Astres »
04 février 2013 : Matthieu Stahl – Love Maps 21
06 février 2013 : Ferdinand Hodler à la Fondation Beyeler
08 février 2013 : Frank Morzuch D.I.C.I.A.L.A
11 février 2013  : Antoine Watteau, la leçon de musique
12 février 2013  : Il était une foi chez MAD ART et DESIGN
13 février 2013  : Fenêtres De la Renaissance à nos jours Dürer, Monet, Magritte…
19 février 2013  : Sous nos yeux (partie1) Kunsthalle Mulhouse
25 février 2013  : Robert Cahen en Patagonie
 

Robert Cahen en Patagonie

Le voyage est un mode de vie typiquement contemporain. Mais il plonge aussi ses racines dans les profondeurs de l’histoire humaine. C’est au travers du voyage – déplacement, migration et vie nomade, exil même – que les êtres humains ont écrit leur histoire et créé leur identité – l’humanité. La vie est un éternel voyage, entre le point de départ et la destination finale, entre le passé et l’avenir, entre la mémoire et la réalité, entre l’émotion et l’imagination… Certains voyagent sur leur ordinateurs, d’autres dans leur imagination.

 Robert Cahen de par son œuvre est l’expression vivante de ce processus, résolument contemporaine par l’appel aux techniques les plus modernes (appareils électroniques pour produire sons et images), elle explore et expose aussi les aspects essentiels de notre vie d’aujourd’hui. C’est un mouvement permanent ou « passage », pour reprendre l’expression de l’artiste, entre stabilité, enracinement, voisinage et changement, déplacement, globalisation… et le fait même d’être créé au travers des échanges.
Robert Cahen, le monde entier connaît sa haute silhouette vêtue de noir, (ou de bleu) boucles devenues blanches, yeux bleus au regard soutenu, à la démarche virevoltante, voire flottante. RKN est à l’image de certains oiseaux migrateurs qui voguent d’un continent, l’autre, à la rencontre de la beauté et de la poésie du monde, qui sont au cœur de son travail . Mais qu’est-ce qui fait courir RKN ? Il n’est jamais à court d’idées, un projet à Macao juxtapose un autre aux Philippines. Proustien et baudelairien, dans sa recherche du temps, qu’il ne perd jamais, en tentant de l’arrêter, par des effets qui lui sont si personnels, reconnaissables, flous, poétiques.

 
La vidéo est dans une certaine mesure comparable à une lanterne magique, objet proustien grâce auquel l’enfant qui est en l’homme peut projeter des images sur les murs de sa chambre, se raconter des histoires pour échapper au temps ; mais l’artiste, lui, connaît le secret du monde, et les vidéos de Robert Cahen le révèlent comme les derniers mots de : À la recherche du temps perdu.
Stephan Audeguy
Voyager/Rencontrer, titre d’une exposition en Asie, caractérise l’artiste. Les vidéos et installations sont inspirées de ses voyages dans différentes parties du monde. Le spectateur est entraîné dans un véritable monde flottant, voguant entre la réalité et la fiction, dans une expérience quasi physique du voyage.
Cette fois ce voyageur infatigable s’aventure en Patagonie, avant de nous réserver de multiples surprises en Europe et notamment en France pour 2013 et plus.
Robert Cahen participe au Festival International de documentation Expérimentale de Patagonie  « PAFID » avec les oeuvres suivantes :

 

clic sur les images

Sous nos yeux (partie1) Kunsthalle Mulhouse

 

Sous nos yeux

 
Sous nos yeux est un projet en plusieurs parties fait de rencontres, d’expositions et de publications. La proposition curatoriale explore des démarches artistiques comme autant d’écritures et d’inventions de matériaux. La petite histoire inscrit chaque oeuvre entre un lieu spécifique d’investigation et un espace commun d’intervention. Cette correspondance se révèle, dans le projet Sous nos yeux (partie1), tel un fil rouge, et prend la forme d’un rapprochement entre les montagnes du Rif, comme exemple géographique et La Kunsthalle de Mulhouse, son histoire, ses activités et sa fréquentation. Que le lieu d’investigation retenu par l’artiste soit réel ou virtuel, il nous amène à lire et penser les idées des oeuvres dans la grande histoire. C’est avec cette perspective, certes expérimentale, que le projet Sous nos yeux associe les artistes, les chercheurs et les professionnels de l’art et d’autres sciences humaines, inscrivant la notion d’oeuvre aux côtés des autres productions de la civilisation. Cette première partie se déploie entre divers lieux physiques, investis par les productions artistiques, dont La Kunsthalle est le quartier général.
La R22 radio est associée au projet comme un espace de dialogue, encadré par l’écrivaine et artiste Georgia Kotretsos, en collaboration avec la radio universitaire de Mulhouse (Radio Campus). R22 radio : www.radioapartment22.com
Radio Campus Mulhouse : www.radiocampusmulhouse.fr
 Abdellah Karroum est chercheur et directeur artistique basé entre Cotonou, Paris et Rabat. Son travail concerne les questions de création d’espaces et le vocabulaire de l’art. Commissaire invité à La Kunsthalle Mulhouse, Abdellah Karroum travaille sur le projet Sous nos yeux qui se poursuit au MACBA, Musée d’Art Contemporain de Barcelone en 2014.
Abdellah Karroum



 Adel Abdessemed (voir  Decor aux Unterlinden ) étudie tout d’abord à l’École des Beaux-Arts d’Alger. Il quitte l’Algérie en 1995 puis étudie à l’École des Beaux- Arts de Lyon. Il obtient une bourse d’artiste qui lui permet de se rendre à New York et d’y exposer en 2001. Il utilise la vidéo, la sculpture, la photographie et le dessin. Il met à l’épreuve les limites sociales, culturelles et politiques aussi bien dans les sociétés musulmanes qu’occidentales. Son travail aborde le thème de l’exil depuis son départ précipité d’Alger et de l’École des Beaux-Arts, le jour même de l’assassinat de son directeur, lors de la guerre civile des années 1990. La liaison qu’il entretient avec le monde témoigne d’une réalité malade de violences et d’exodes. La référence à Ulysse et à la Méditerranée est une constante dans son oeuvre. L’art est une « porte de sortie ». Son travail propose un langage de la transgression pour briser les tabous liés au corps et aux idéologies.
Les Mappemondes
Les Mappemondes Adel Abdessemed

 Elles sont réalisées avec le recyclage de métaux, boîtes de conserve et autres produits de consommation de masse. La carte est faite de l’assemblage de ces morceaux imprimés, marqués, pour reconstituer un monde « pris en otage par la publicité ». La Mappemonde proposée pour Sous nos yeux, composée d’océans rouges et de continents rouges, est d’une violence silencieuse. L’artiste invente un vocabulaire, dans lequel le concept d’oeuvre d’art implique celui de responsabilité. A.K.
Gabriella Ciancimino Née en 1978 à Palerme en Italie, elle y vit et travaille. Après avoir étudié la peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Palerme, Gabriella Ciancimino participe en 2003 à la création du collectif d’artistes UAU (United Artists Unknown). A cette occasion s’éveille son intérêt jamais démenti pour l’interaction entre les cultures et qui joue un rôle déterminant dans sa pratique. Elle se concentre sur les relations qui transforment l’oeuvre d’art en un moment de rencontre ou de confrontation. Elle crée ainsi des Zones Franches où des communautés différentes peuvent tisser des liens et explorer de nouvelles possibilités dans la diversité de leurs expressions. Son travail s’articule autour d’actions in situ et d’oeuvres collectives intégrant plusieurs médias (vidéo, musique, installation, dessin, graphisme, photo). Elle a exposé à l’American Academy de Rome (2009), au RISOMuseo d’Arte Contemporanea della Sicilia de Palerme (2010), à L’appartement 22 de Rabat (2010). Elle a contribué au Volume 1 du projet « Sentences on the banks and other activities » à Amman en 2010, ainsi qu’au « Projet pour le pavillon marocain de la 54e biennale de Venise » en 2011, et a participé à la biennale du Bénin en 2012. Plusieurs de ses oeuvres ont été acquises par des collections publiques comme le Museo del Novecento de Milan ou le FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur à Marseille. Le Jardin de la Resistance, 2013 Une oeuvre qui se développe depuis la première résidence réalisée par l’artiste dans le Rif, notamment en relation avec la coopérative de femmes Noua’Rif en 2011. À Mulhouse, Gabriella Ciancimino mène une recherche sur l’histoire des résistances et propose des productions collectives, en collaboration avec différents groupes d’étudiants, d’artistes ou de personnes de la vie associative. A.K

 Badr El Hammami Né en 1979 au Maroc, il vit et travaille à Valence en France. Arrivé en France en 2001, Badr El Hammami est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Valence depuis 2009. Badr El Hammami expérimente de façon poétique le concept de frontière autour d’un ensemble d’installations, textes, photographies, vidéos et performances. Il questionne cette notion arbitraire sans laquelle l’étranger ne serait pas. Son statut d’étranger en France lui permet une lecture paradoxale des cartes et des territoires. Lorsque Badr regarde une carte, il ne voit pas « des pays juxtaposés, ni des formes », mais « un réseau de lignes, une forme rhizomique qui connecte tous les territoires ».
Cote a Cote, 2012, série de photographie et d’objets Cette première oeuvre photographique a été réalisée en dialogue avec les vendeurs ambulants, en majorité des Sénégalais en transit, dans les rues de Rabat. Lors de sa résidence à Mulhouse, l’artiste produit une « pièce » en relation avec la monnaie d’échange dans le Rif des années franquistes espagnoles, notamment en circulation dans la zone de Melilla. Cette oeuvre fait écho à la première, dans un devenir figé. A.K.

 Pedro Gómez-Eg aÑa Né en 1976 en Colombie, il vit et travaille au Danemark et en Norvège. Pedro Gómez-Egaña est un artiste colombien. Il a étudié la composition musicale et les arts plastiques au Goldsmiths College de Londres et à l’Académie Nationale des Arts de Bergen, ainsi que dans le cadre du programme national de recherche norvégien sur les arts. Pedro Gómez-Egaña a recours aussi bien à la sculpture qu’à la vidéo, la photographie ou aux oeuvres in situ qui explorent notamment les liens entre mouvement et temporalité. Certaines de ses oeuvres consistent en des mises en scène complexes où les spectateurs assistent aux transformations de compositions sculpturales. Son travail souligne également l’importance du temps dans les concepts de désastre, d’angoisse ou de catastrophe, si prévalant culturellement, tout en résistant à la logique du choc qui s’impose dans les médias. Il en résulte des oeuvres à la fois ludiques et fantomatiques, qui vont de la vidéo performative à la production théâtrale élaborée, avec ses dispositifs de réception soigneusement mis au point. Anytime Now, 2008, vidéo Réalisée à L’appartement 22, Rabat. Le film, conçu au départ comme une performance pour caméra, est réalisé en extérieur sur le seuil de l’espace d’exposition. Pendant le tournage, le projet est dérouté par un événement extérieur qui rattrape le scénario initial : les cris des manifestants qui se lèvent au milieu de la performance, occupent le champ sonore de l’oeuvre et la ramène à la réalité du lieu de production et de son contexte politique. A.K.

 
 Younès Rahmoun Né en 1975 au Maroc, il vit et travaille à Tétouan. Younès Rahmoun est l’un des artistes les plus actifs de la «génération 00s» au Maroc. Cette génération développe un vocabulaire artistique inspiré des réalités sociales des années d’alternance politique et de transition démocratique dans le Maroc des années 2000, et dans le contexte global de l’art auquel ils participent. Depuis sa sortie d’école en 1999, il expérimente et pratique les interventions dans le paysage pastoral du Rif, comme dans l’oeuvre « Tammoun » ou « Ghorfa », et dans les musées, à l’instar de l’exposition « l’objet désorienté » organisée par Jean-Louis Froment, dans une réflexion sur le passage de l’art « de l’esthétique à l’éthique ». Il développe une oeuvre multiple, mêlant des influences provenant de son univers personnel, de ses origines, croyances et expériences. Déclinant un vocabulaire de chiffres, de couleurs et de formes, l’artiste crée des oeuvres souvent esthétiques, d’où émane une quête d’universalité. Loin de se restreindre à l’utilisation d’un seul et même médium, il explore avec curiosité les possibilités que lui offre son époque. Sa pratique va ainsi de l’installation au dessin en passant par les nouvelles technologies et le multimédia. Younès Rahmoun présente une cartographie de la Ghorfa, et des productions réalisées en amont ou après la réalisation de l’oeuvre comme espace architectural dans les montagnes du Rif. L’artiste propose une intervention pour inscrire les lignes de son parcours dans un aller/retour entre le paysage initial de son oeuvre et l’espace urbain de son exposition. A.K.

 
 LMDP dont l’idée est de n’en avancer aucune, s’est joint par cette disposition naturelle à la proposition Sous nos yeux d’Abdellah Karroum et la Kunsthalle Mulhouse. Espérant ainsi aller voir de plus près encore cette condition des évidences et de leurs contraires, qui interroge aux yeux du groupe le matériau même du travail de l’art. LMDP est une forme de petit poème pour dire aussi que dans cette posture de travail tout se résout dans la possibilité de l’oeuvre. Abdellah voulait qu’on voit Marrakech, finalement tout le monde se verra à Mulhouse !
visites guidées, Kunstapéro, visites d’enfants etc … à voir sous Kunsthalle
photos courtoisie Kunsthalle
sauf la 2 et la dernière