La Tate Modern de Londres offre un focus sur les papiers découpés de
Henri MATISSE (vidéo)jusqu’au 7 septembre 2014.
Cette exposition d’envergure, qui rassemble 120 oeuvres rapportées du monde entier, partira ensuite pour New York au mois d’octobre.
Elle offre une rétrospective unique de l’ultime période créatrice d’Henri Matisse. Cent-vingt collages pour mieux saisir la force de cette technique qui permit au peintre de
« dessiner avec des ciseaux ».
Elle témoigne d’une technique du découpage, qui remplace la peinture lorsque Matisse vieillissant est contraint à sa chaise roulante, terrassé par la maladie, n’était plus en mesure de tenir sur ses jambes et de se servir d’un pinceau.
Elle prend sa source dans le voyage de Matisse à Tahiti en 1930, où il introduit des formes végétales exotiques, et atteint sa plus grande intensité à la fin de sa vie à Nice.
Il a 72 ans lorsqu’il investit ses nouvelles formes-signes par un découpage à vif dans la couleur (il découpe directement au ciseaux des papiers colorés à la gouache), sans dessin préalable. Ce travail à la lisière de la sculpture et de la peinture, de la figuration et de l’abstraction, est un langage pur qui allie fraîcheur, rigueur et énergie pour atteindre l’essentiel de la forme.
Loin d’être une technique de secours, les découpages portaient Matisse
» à une très haute passion de peindre, car – dit-il – en me renouvelant entièrement, je crois avoir trouvé là un des points principaux d’aspiration et de fixation plastiques de notre époque. Jamais, je crois, je n’ai eu autant d’équilibre qu’en réalisant ces papiers découpés. »
(propos publiés dans XXème siècle en 1970).
Lydia Delectorskaya, sa muse et son assistante apparait brandissant les guirlandes, les disposant selon les ordre du maître, dans les photos, prises par Hélène Adant, Henri Cartier-Bresson ou des visiteurs anonymes. Elles montrent les gouaches découpées envahissant littéralement les murs, passant par-dessus les portes, se glissant le long des moulures, comme du lierre.
Etant donné la fragilité des collages, de leurs couleurs cette exposition ne sera pas montrée avant longtemps.
Des fleurs de neige aux danseurs, des scènes de cirque à l’ escargot célèbre, l’exposition présente un éventail éblouissant des œuvres réalisées entre 1936 et 1954. Audacieuse, exubérante et souvent de grande dimension, les découpes sont à la fois d’une simplicité déconcertante, doublée d’une incroyable sophistication créative. L’exposition marque un moment historique, puisque les trésors du monde entier, sont réunis et peuvent être vus ensemble. L’escargot de Tate 1953 est représentée aux côtés de sa sœur, mémoire de l’Océanie en 1953 et ainsi que la Grande Composition avec Masques 1953 de 10 mètres de long, les funérailles dePierrot, Zulma, son premier nu, le Perroquet et la Perruche, Noël,
des maquettes de St Paul de Vence.
Une photographie de l’atelier de Matisse révèle que les travaux ont été initialement conçu comme un tout, et c’est la première fois qu’elles ont été réunies depuis 50 ans .
La célèbre série des Nus Bleus de Matisse, représentent le regain d’intérêt de l’artiste pour le portrait.
Londres accueille en premier l’exposition, avant son déplacement à New York, au Musée d’Art Moderne et après quoi les œuvres seront rendues aux galeries, musées, et propriétaires privés, prêteurs dans le monde entier. Pour la première fois, est diffusé en direct dans les salles de cinéma à travers le UK un film exclusif sur l’exposition.
« Matisse Live » qui montre le cadre intime, les coulisses, l’artiste vu par le prisme de ses œuvres, des entrevues avec ses amis, ainsi que des images d’archives rares de Matisse au travail .
Ce type d’oeuvres est plus rare que les dessins, si bien que de petits formats peuvent prétendre au million, à l’instar d’une Algue rouge sur fond bleu ciel de 1952 mesurant 45 x 42 cm, cédée 580 000 £ en 2010 (924 000 $ et 1,1 m$ frais inclus, 2 février, Christie’s Londres).
Nous avons la chance de visiter plus près de chez nous, les Acanthes de Matisse à la Fondation Beyeler,ainsi que des nus bleus.
Henri Matisse: The Cut-Outs is curated by Nicholas Cullinan, Curator, Modern and Contemporary Art, The Metropolitan Museum of Art, New York; Nicholas Serota, Director with Flavia Frigeri, Assistant Curator, Tate and at the Museum of Modern Art, New York by Jodi Hauptman, Curator, Department of Drawings, and Karl Buchberg, Senior Conservator, with Samantha Friedman, Assistant Curator
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