James Ensor, les masques intrigués.

James Ensor, les masques intrigués.
Du Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers et des collections suisses
Commissaire : Nina Zimmer
Jusqu’au 25 mai 2014 au Kunstmuseum Basel

James Ensor Die Intrige, 1890 Öl auf Leinwand, 90 x 150 cm Königliches Museum für Schöne Künste Antwerpen © 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich
James Ensor
Die Intrige, 1890 Öl auf Leinwand, 90 x 150 cm
Königliches Museum für Schöne Künste Antwerpen
© 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich

« Je n’ai pas d’enfants, mais la lumière est ma fille, complètement et sans partage »

Des masques, fantômes, crânes, squelettes et autres figures macabres qui se juxtaposent en de bizarres arrangements : l’oeuvre de l’artiste belge James Ensor (1860 –1949) est grotesque, ironique, parfois agressive et provocateur, mais toujours portée par un humour profond.
L’intrigue, 1890, peut émaner autant du Carnaval d’Ostende, que représenter les passions qui agitent la vie des hommes, une réflexion philosophique dans les Masques se disputant un pendu. Sa technique brutale, son utilisation des couleurs qui s’opposent sans harmonie, donnent beaucoup de relief, à son expression presque surréaliste, ses écriteaux allusifs, nous placent devant devant le débat entre les bons et les mauvais, entre la vie et la mort. Des artistes comme Alfred Kubin, Paul Klee et les expressionnistes allemands Emil Nolde et Ernst Ludwig Kirchner se sont inspirés au début du XXème siècle de sa force créatrice et de son déni radical de l’idéal de beauté propre à l’histoire de l’art occidental.
James Ensor Der Fall der rebellischen Engel, 1889 Öl auf Leinwand, 108 x 132 cm Königliches Museum für Schöne Künste, Antwerpen © 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich
James Ensor
Der Fall der rebellischen Engel, 1889 Öl auf Leinwand, 108 x 132 cm
Königliches Museum für Schöne Künste, Antwerpen
© 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich

Une rétrospective au Musée d’Orsay et au Museum of Modern Art à New York en 2009 a rendu définitivement ses travaux célèbres au niveau international.
Ensor à ses débuts s’est adonné au pleinairisme et fut un compagnon de route du réalisme européen et du naturalisme. Dans un deuxième temps, il a développé une variante spécifiquement belge du symbolisme. Dans sa phase de création la plus connue, le grotesque devient la caractéristique principale de son art. C’est un précurseur le l’expressionnisme. James Ensor est né à Ostende en 1860. Ce milieu original exerce une influence déterminante et durable sur le peintre, comme il le reconnaît plus tard :
 » Mon enfance a été peuplée de rêves merveilleux et la fréquentation de la boutique de la grand’mère toute irisée de reflets de coquilles et des somptuosités des dentelles, d’étranges bêtes empaillées et des armes terribles de sauvages m’épouvantaient […] certes le milieu exceptionnel a développé mes facultés artistiques ».
Dès les premières manifestations de sa vocation, le jeune homme peut sans doute compter sur le soutien de son père, un homme intellectuel et sensible Il réalise son premier tableau important à l’âge de 19 ans.
James Ensor Badewagen, Nachmittag des 29. Juli 1876 Öl auf Karton, 18 x 23 cm Königliches Museum für Schöne Künste Antwerpen © 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich
James Ensor
Badewagen, Nachmittag des 29. Juli 1876 Öl auf Karton, 18 x 23 cm Königliches Museum für Schöne Künste Antwerpen
© 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich

En quête de modernité, formé à l’Académie de Bruxelles, à laquelle il s’inscrit en 1877, Ensor en rejette rapidement l’enseignement et préfère revenir travailler dans sa ville d’Ostende dès 1880. A l’exception de quelques voyages à Londres, au Pays-Bas ou à Paris, et de nombreux passages à Bruxelles, il y demeure jusqu’à la fin de ses jours. Après son séjour dans la capitale belge, il se met à élaborer son univers personnel, explorant son environnement dans de nombreuses peintures et dessins.
Au cours des dix années de vie du groupe des XX, Ensor précise son propos plastique, réalisant notamment la série de dessins les auréoles du Christ ou les sensibilités de la lumière, lançant son cycle exceptionnel de gravures et découvrant ensuite, à travers les thèmes du masque et du squelette, la manière de répondre, dans le cadre du symbolisme ambiant mais de manière toute personnelle, à ses angoisses et à sa vision du monde. Ensor réalise des paysages, des natures mortes, des portraits ainsi que des scènes de genre mettant en scène sa soeur, sa mère, sa tante.
James Ensor Die Austernesserin (Im Land der Farben), 1882 Öl auf Leinwand, 207 × 105 cm Königliches Museum für Schöne Künste, Antwerpen © 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich
James Ensor
Die Austernesserin (Im Land der Farben), 1882 Öl auf Leinwand, 207 × 105 cm Königliches Museum für Schöne Künste, Antwerpen
© 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich

La mangeuse d’huîtres, oeuvre majeure de la période, conjugue magistralement ces divers genres picturaux. On y voit sa soeur Mitche absorbée par un repas d’huîtres. Une profusion de fleurs, d’assiettes et de linge de table se déploie devant elle, La mangeuse d’huîtres. Paris 2009.
Ensor n’a cessé de se représenter. Jeune, fringant, plein d’espoir et de fougue, triste mais somptueux parfois, ainsi apparaît-il dans ses premiers tableaux. Bientôt cependant il laisse exploser sa rancoeur en soumettant son image à de multiples métamorphoses. Il est un hanneton, il se déclare fou, il se « squelettise »…
James Ensor Der Schmerzensmann, 1891 Öl auf Holz, 21,9 x 16 cm Königliches Museum für Schöne Künste Antwerpen © 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich
James Ensor
Der Schmerzensmann, 1891 Öl auf Holz, 21,9 x 16 cm Königliches Museum für Schöne Künste Antwerpen
© 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich

Il s’identifie au Christ puis à un pauvre hareng saur. Il se caricature, se ridiculise. L’ensemble paraît distiller la quintessence des peintures de Bosch, Bruegel et Goya, amalgamé avec une technique d’une agressivité chromatique particulière, un violent empâtement et une grande rudesse des formes. Le procédé consistant à traduire certains détails, comme la main du personnage tenant un enfant, en teintes obscures, mises en valeur, par des touches lumineuses, appliquées ultérieurement, rappelle les « peintures noires » de Goya.
James Ensor Die schlechten Ärzte, 1895 Kupferradierung Platte: 17,8 x 25,2 cm, Blatt: 27,7 x 36,3 cm Kunstmuseum Basel, Kupferstichkabinett, erworben 1928, Inv. 1928.283 © 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich
James Ensor
Die schlechten Ärzte, 1895
Kupferradierung
Platte: 17,8 x 25,2 cm, Blatt: 27,7 x 36,3 cm
Kunstmuseum Basel, Kupferstichkabinett,
erworben 1928, Inv. 1928.283
© 2014, Lukas-Art in Flanders vzw, Foto Hugo
Maertens und d/arch / ProLitteris, Zürich

En 1933, il est proclamé « Prince des peintres »; il mourra couvert d’honneurs, mais ceux-ci semblent lui avoir échu trop tard. Le musée royal des Beaux-Arts d’Anvers possède la plus grande et la plus importante collection au monde d’oeuvres d’Ensor. La fermeture prolongée du musée pour des travaux d’assainissement offre l’opportunité d’accueillir l’ensemble de cette collection formidable, complétée par une sélection de dessins montrés parfois pour la première fois, ainsi qu’un ensemble de peintures en provenance de collections suisses et des gravures issues du cabinet des estampes du Kunstmuseum Basel.
photos courtoisie du Kunstmuseum Basel

Robert Cahen, Entrevoir au MAMCS

Robert Cahen
Jusqu’au 11 mai
la  commissaire, qui a choisi la thématique est  Héloïse Conesa, la scénographie a été conçue par Thierry Maury,
Le poète dit « Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité »
extrait du journal d’un inconnu de Jean Cocteau

Pas de chemise bleue ? interroge une admiratrice de l’artiste, en effet c’est de violet qu’il s’habille (la chemise) ce jour de vernissage
Le violet est une couleur royale qui représente la subtilité, le mystère, le romantisme, l’idéalisme, la protection, la mélancolie, la fraicheur, la pureté, la paix et le luxe. (dictionnaire)
Le violet est, dans la synthèse soustrative [……… ] une couleur secondaire issue du mélange entre le bleu et l’orange et, dans la synthèse additive (lumière), etc …
C’est toute la caractéristique de l’oeuvre de Robert Cahen.
Dans l’exposition Entrevoir du Musée d’Art Moderne et contemporain de Strasbourg ce sont les deux dernières décennies qui sont montrées, 16 vidéos et installations, dans l’espace conséquent du musée.  Elle nous donne l’occasion d’
« Entrevoir » :
Subtilité, mystère, romantisme, idéalisme, mélancolie, fraîcheur, pureté, paix, sérénité, lumière, spiritualité.
Certaines oeuvres déjà connues, mais aussi des nouveautés comme « Entrevoir » qui donne son titre à l’exposition. Une mystérieuse traversée de la forêt vosgienne, nous mène à travers champs,  avec une tonalité bergmanienne, à la recherche des Fraises Sauvages.
L’Entre, les passants du monde. Françoise Endormie.
Robert Cahen Visions Fugitives
Dès l’entrée du musée, les Visions Fugitives laissent entrevoir cette partie d’Asie que l’artiste aime tant.
Jeune compositeur, ancien élève de Pierre Schaeffer,  à l’orée des années 70, diplômé du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris Service de la recherche de la RTF, qui l’intègre dans son équipe en tant que chercheur, responsable de recherches à l’INA, pour ensuite produire ses propres créations.  Robert Cahen rencontre à New York un certain Nam June Paik (1977),  année au cours de laquelle  il pose les bases de son travail de l’image. Lauréat, hors les murs, de la Villa Médicis à Rome, (1992) il parcourt le monde. Professeur associé au Fresnoy, dans les années 2012, il réalise un film sur Pierre Boulez, le maître du temps dirigeant  « Mémoriale » que l’on peut voir de face comme de dos.
Le fil conducteur  des oeuvres de Robert Cahen interroge le temps, le passage, la mémoire, l’apparition et la disparition. Autant de façons de réfléchir sur l’humain et sa “finitude”, dans une gravité mélancolique qu’illustrent des pièces comme Suaire ou Françoise endormie, Traverses.  La foule ou la rue sont des sujets récurrents dans son travail, un poète de l’intériorité, de l’introspection méditative dont témoignent fortement ses Portraits.
Robert Cahen
Robert Cahen est à l’image de certains oiseaux migrateurs qui voguent d’un continent, l’autre, à la rencontre de la beauté et de la poésie du monde, qui sont au cœur de son travail . Mais qu’est-ce qui fait courir Robert Cahen ? Il n’est jamais à court d’idées, un projet à Macao juxtapose un autre aux Philippines, la Patagonie, l’Argentine, proustien et baudelairien, dans sa recherche du temps, qu’il ne perd jamais, en tentant de l’arrêter, par des effets qui lui sont si personnels, reconnaissables, flous, poétiques.
« C’est en regardant longtemps de l’eau tomber, et en écoutant le bruit de sa chute, que le temps semble s’arrêter ».Robert Cahen
Robert Cahen Entre
Du pôle nord, à l’équateur, en passant par l’Asie, les Etats Unis,  l’Europe, l’Alsace,  aux antipodes du monde, tout l’intéresse. Les traces de ses envolées sont visibles. Son œuvre vidéo est là pour nous montrer ses voyages et la réalité qu’il en extrait.  Dans ses nombreux voyages, il regarde défiler, le paysage, les gens. C’est ainsi que l’on croit percevoir, des souvenirs d’enfance, de vie d’adultes de tous âges, de toutes nationalités, avec une préférence pour l’Asie, des références cinématographiques à Hitchcock teintées d’érotisme, de fétichisme. Ce sont des rencontres, des apparitions, des disparitions,  qui évoquent le passage éphémère des choses et du temps. Ce temps suspendu, étiré, proustien dixit Stephan Audeguy, saturnien, onirique, où les personnages effectuent des passages, pour devenir flou avant de disparaître.
Robert Cahen
Les images sont musicales, les sons qui les accompagnent sont une évidence, le compositeur de musique concrète a rejoint l’œil du cinéaste, non pas comme dans un documentaire, mais dans un conte de souvenirs, une invitation à voir et regarder les choses, la beauté du monde, par le prisme du poète.
Dans un temps ralenti, arrêté,  pour mieux voir et en même temps nous faire toucher du regard, sinon de la conscience de l’éphémère de la vie. De l’eau qui coule, des corps qui flottent, comme le temps, la vie qui s’écoulent de façon immuable. Par cela même c’est une évocation constante de la mort, voire d’êtres chers disparus.
Contempler, pour en extraire les grâces, il a inventé un rapport à la beauté du monde. Affinité touchante avec les estampes, un désir de rendre au monde sa réalité, un rapport au temps et à l’éternité, tout en nous emmenant dans son voyage dans l’imaginaire.
C’est un personnage touchant, aux rêves communicatifs, ses amis du monde entier peuvent témoigner de sa curiosité, de sa cordialité, de son amabilité, et de son ouverture au monde.
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JR à Baden Baden chez Frieder Burda

Jusqu’au 29 juin 2014  au musée Frieder Burda de Baden Baden

L’artiste français JR (*1983) compte parmi les représentants les plus innovateurs de l’art contemporain international. Il vit et travaille à Paris et New York et tient à ce que sa véritable identité reste secrète. C’est pourquoi il ne se montre jamais sans son chapeau et ses lunettes. Cela lui permet d’assister de manière anonyme à ses propres vernissages, d’entendre, l’opinion des visiteurs, incognito.


C’est sur les murs du monde entier qu’il colle ses photographies monumentales en noir et blanc. En épousant l’architecture des villes, les travaux de JR s’adaptent aux contextes culturels et historiques actuels, dont l’impact émotionnel s’exprime sur les visages des gens qu’il photographie en gros plan. En se fondant sur cette idée, l’artiste a déjà réalisé des projets de grande ampleur en Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie. La motivation principale de JR est l’interaction avec les autres.
Dans ses travaux, il s’interroge sur la liberté et l’identité, et questionne la capacité de l’art à changer la perception de l’homme et de son environnement.
Son action attire également l’attention sur tous les dysfonctionnements de notre temps. L’art de JR se caractérise par les histoires qu’il raconte dans ses collages et par son talent à rapprocher des univers éloignés les uns des autres.
JR est un créateur de relations humaines, un chef d’orchestre qui donne un visage aux existences « anonymes » ou aux histoires méconnues voire oubliées.
JR s’est vu remettre en 2011, pour ses visions ambitionnant de transformer le monde, le prix américain TED, distinction déjà attribuée en son temps à Bill Clinton.
« Mon art ne change pas le monde; mais j’espère qu’il pousse à changer le regard sur le monde et sur les êtres », dit JR.
C’est Patricia Kamp qui, en étroite collaboration avec lui, assure le commissariat de l’exposition au Musée Frieder Burda. L’exposition présente d’anciennes photos et vidéos de l’artiste, tout comme des projets en cours, ce qui permet un regard panoramique sur son travail et son évolution récente.


TOUT A COMMENCÉ AVEC UN APPAREIL PHOTO TROUVÉ
JR commence sa carrière dans le graffiti. Adolescent, il trouve un appareil photo dans le métro parisien et commence alors à documenter ses pérégrinations sur les toits et dans les tunnels parisiens. Dès 2004, JR réalise son premier grand projet
PORTRAIT D’UNE GENERATION.
Suite à une première exposition sauvage sur les murs de la Cité des Bosquets à Montfermeil, JR s’installe en plein coeur de ce quartier et de la cité voisine de la Forestière à Clichy-sous-Bois, épicentres des émeutes de 2005 dans les banlieues parisiennes et françaises. Rapidement les premiers portraits sont exposés sur les murs des derniers quartiers populaires de la capitale, dans l’est parisien. Ces images provoquent le passant, dans le sens ou elles questionnent la représentation sociale et médiatique d’une génération que l’on ne saurait voir qu’aux portes de Paris.


En 2007, le projet FACE 2 FACE tente de montrer qu’au-delà de ce qui les sépare, Israéliens et Palestiniens se ressemblent suffisamment pour pouvoir se comprendre. JR entreprend alors de réaliser, sans autorisation la plus grande exposition d’art urbain au monde. Des hommes et des femmes israéliens et palestiniens, exerçant le même métier, acceptent ainsi de pleurer de rire, de crier ou de grimacer devant l’objectif de JR. Les portraits réalisés sont collés face à face, dans des formats monumentaux des deux côtés du mur de séparation et dans plusieurs villes alentours. Ce projet est une démonstration en images que l’art et le rire peuvent ensemble faire reculer les préjugés.


Avec WOMEN ARE HEROES, JR s’aventure en 2008 dans la Favela Morro da Providência de Rio de Janeiro, avec un plan audacieux en tête. Il veut y rencontrer les habitants et donner un visage aux femmes habituellement condamnées à l’anonymat. Elles sont les premières à souffrir de la violence liée au trafic de drogue tout en étant les plus vulnérables d’une société dont elles sont pourtant les piliers. Il décide alors de recouvrir les murs de la favela de leurs visages et de leurs regards.
Le projet WOMEN ARE HEROES, qui donnera son nom au documentaire sélectionné à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes en 2010, conduira JR au Kenya, au Liberia, en Sierra Leone, en Inde et au Cambodge.
JR place la génération des aînés au centre du projet


THE WRINKLES OF THE CITY. JR part à la rencontre de personnes âgées habitant des villes marquées par les grands bouleversements survenus au XXe siècle. En collant le portrait grand format de ces personnes ridées par la vie, JR superpose leur histoire personnelle et intime aux stigmates laissés par l’histoire sur les murs de ces villes. Pour ce projet, il a déjà voyagé à Carthagène, Shanghai, Los Angeles, La Havane et Berlin dont est présentée une sélection d’images au musée. La seconde guerre mondiale et le sort qui a été réservé à la ville de Berlin par les alliés a considérablement transformé la vie quotidienne des Berlinois et d’une partie de l’Europe pendant plus de 40 ans. Berlin est une métaphore du conflit qui a opposé ensuite l’Est à l’Ouest jusqu’à la chute du Mur de Berlin.


INSIDE OUT – CHACUN PEUT PARTICIPER (Mulhouse 2012)
En décidant d’imprimer le portrait de qui veut, JR fait don de son processus formel aux personnes du monde entier qui souhaite défendre une cause ou valoriser un combat. JR souhaite que les hommes assument publiquement ce qui compte pour eux. Plus de 200 000 personnes ont déjà fourni leur portrait pour participer au projet
INSIDE OUT. JR réussit en 2013 – il est le premier artiste à l’avoir fait – à couvrir Time Square de portraits au cœur de New York. Le portrait reste le moyen pour y parvenir. Ils sont envoyés sur le site internet du projet ou réalisées dans des cabines photographiques mobiles avant d’être collés par les participants eux-mêmes dans l’espace public. JR est devenu un imprimeur. L’idée va vite devenir un moyen d’expression politique: en Tunisie, les gens collent leur propre portrait par-dessus celui du dictateur; au Pakistan, les minorités dénoncent par le biais des photos INSIDE OUT les persécutions dont elles sont victimes; dans l’Arctique, un œil immense s’étale pour attirer l’attention sur la surexploitation de l’un des derniers écosystèmes encore intacts sur terre; aux États-Unis, les Indiens Lakotas placardent leurs tentes de portraits et à Berlin, de jeunes Russes manifestent contre l’homophobie qui règne dans leur pays.
Au Musée Frieder Burda aussi, les visiteurs peuvent se faire photographier dans une cabine photographique installée pour l’exposition et se joindre ainsi à ce projet artistique d’une ampleur inégalée.


UNFRAMED – L’ART SORT DANS LA RUE
Marseille, Bordeaux, Washington, São Paulo, Grottaglie dans le sud de l’Italie – le projet UNFRAMED a fait beaucoup voyager JR depuis 2009. Pour la première fois de sa carrière, il n’affiche pas ses propres photos, mais celles d’autres photographes connus ou anonymes. L’exposition montre des photos du projet réalisé à Vevey en 2010 et à Marseille, capitale européenne de la culture en 2013.
À Marseille dans le quartier de la Belle de Mai JR s’est intéressé à l’identité du quartier et a invité ses habitants à se pencher sur la mémoire de celui-ci en plongeant dans leurs albums personnels. Ces photos, anciennes ou actuelles, recadrées et agrandies ont formé une œuvre monumentale sur les façades du quartier. Elles transfigurent ces empreintes personnelles et plurielles de ce qui constitue une partie de l’histoire et de la mémoire collective de la Belle de Mai, quartier emblématique de la ville de Marseille.


Dans le cadre de la présentation au Musée Frieder Burda, UNFRAMED sera également présent à Baden-Baden. Le grand projet UNFRAMED BADEN-BADEN, occupant l’espace urbain de Baden-Baden, se penche sur l’histoire et de l’amitié franco allemandes. Dans la vieille ville, JR place le sujet dans un nouveau contexte en affichant des clichés historiques tirés d’albums privés et des archives municipales.
Pour ce faire, les citoyens de la ville de Baden-Baden ont été invités en amont à participer et à fournir des documents personnels. De tout temps, Baden-Baden a joué un rôle charnière entre l’Allemagne et la France. Le rapprochement hésitant des deux pays, qui furent des ennemis héréditaires durant des décennies, est ici littéralement palpable.


JR choisi pour recouvrir le Panthéon, pendant les travaux
Le président du CMN, Philippe Bélaval, a choisi de ne pas faire poser de bâche publicitaire pendant les travaux. Il a préféré commander une œuvre à un artiste français, dont il a révélé le nom, mardi 25 février. « Pour la première fois, les bâches d’un chantier d’un monument national deviendront le support d’une création artistique contemporaine, et non celui d’une campagne publicitaire lucrative », dit le CMN. Les coûts du projet doivent être pris en charge par un mécène anonyme.
Commissaire d’exposition : Patricia Kamp
Artsy JR

Musée Frieder Burda
Lichtentaler Allee 8b, 76530 Baden-Baden,
www.museum-frieder-burda.de
Téléphone : 07221/39898-0,
Télécopie: 07221/39898-30
Horaires d’ouverture : du mardi au dimanche 10h00-18h00,
fermé le lundi (sauf jours fériés)
Photos courtoisie musée Frieder Burda
photos de l’auteur 1 2 3 5

Objets ludiques au musée Tinguely

L’art des possibilités
Jean Tinguely Rotozaza n°1
À travers une centaine de réalisations d’artistes, cette exposition présente l’histoire et la diversité de l’oeuvre d’art variable. L’« objet ludique » modulable, qualifié aussi par l’histoire de l’art d’objet de « variation » ou de « participation », connut son apogée à la fin des années 1960, notamment dans le domaine de l’art concret constructif et cinétique. Le but des artistes était d’impliquer l’observateur directement et de différente manière dans le processus de réalisation et de transformation de leurs objets artistiques. L’observateur modifie ainsi les compositions (conçues pour être mobiles) d’images, de reliefs et de sculptures, et choisit la constellation qui lui convient. Il est dès lors acteur direct entre l’artiste et l’oeuvre d’art.
Le Musée Tinguely offre une occasion unique de découvrir et vivre en direct la variabilité de ces oeuvres autour desquelles est proposé un riche éventail de plus de 300 visites et manifestations interactives.
Dieter_Hacker
Les pionniers de l’objet ludique
Un chapitre introductif sur l’objet d’art modulable présente des sculptures des années 1930 et 1940 qui annoncent ce qui deviendra l’« objet ludique », de plus en plus en vogue dans les années 1960. On pourra voir les travaux mobiles, en bois et métal, du groupe argentin MADI, crée par les artistes Gyula Kosice et Carmelo Arden Quin, ainsi que la sculpture Game de l’artiste britannique William Turnbull qui évoque de toute évidence un plateau de jeu. Outre les travaux plus anciens de Hugo Weber et Hans Erni, la sculpture Mobile de Le Corbusier (connu surtout comme architecte) rappelle que les artistes suisses ont été également novateurs dans le domaine de l’oeuvre d’art modulable.
Jeppe Hein
Le « Play Art » constructif et concret
L’exposition se concentre principalement sur les années 1950 à 1970, au cours desquelles ce sont surtout les artistes constructifs et concrets qui traitent le thème de l’implication directe de l’observateur. Ils développent alors toute une gamme de techniques et utilisent des matériaux très divers. Les oeuvres présentées dans cette section centrale de l’exposition sont notamment les premiers reliefs mobiles de Karl Gerstner, les Spielobjekte de Gerhard von Graevenitz, une grande Kugelbild de Paul Talman, le Grosser Drehflügel Serie E et la Vierkantrohre Serie DW de Charlotte Posenenske. Dès ses premières oeuvres, Dieter Roth rompt avec les règles structurelles strictes de l’art constructiviste. Dans Drehrasterbild, par exemple, des mouvements de rotation créent des interférences visuelles à la manière de l’Op-Art. Dans Gummibandbild, le support de l’oeuvre avec ses rangées orthogonales de clous devient zone de jeu : l’utilisateur, invité à tendre des caoutchoucs autour des clous, crée ainsi toutes sortes de motifs et de formes. Il est alors lui-même artiste en participant à un art pour tous.
Alberto Biasi
D’autres artistes, tels les Sud-Américains Carlos Cruz-Diez ou Mary Vieira, ont réalisé des sculptures modulables en bois ou métal brillant et fait de leur art participatif un manifeste sociopolitique. Les artistes italiens du gruppo T à Milan, réuni notamment autour de Gianni Colombo, Gabriele Devecchi et Grazia Varisco, ont beaucoup travaillé les notions d’espace, de temps et de mouvement. Sur les reliefs de Varisco, par exemple, des rubans et éléments magnétiques peuvent être déplacés. Quant à la Superficie in variazione de Colombo, elle change de structure au moyen de leviers placés à la surface de l’oeuvre.
Machines et art ludiques pour tous les sens
Julio_Le Parc
Plusieurs oeuvres exposées, tel le Tableau tactile sonore de Yaacov Agam, sollicitent des sens divers. En touchant les éléments métalliques montés sur des ressorts, ceux-ci se mettent à vibrer et donnent tout type de sons. Avec Essbild, de l’artiste allemand Dieter Hacker, l’utilisateur peut lui-même décider s’il veut déplacer les dragées blancs au chocolat sur le plateau de jeu noir ou s’il préfère les enlever de la « composition artistique » et les manger.
Par leurs concepts hautement individuels, tous ces artistes entendaient réagir à leur environnement, aux thèmes de l’actualité sociale, à la politique et la science. Ce faisant, ils ont créé des objets artistiques à partir de matériaux courants et autres pièces utilitaires de fabrication industrielle. Pour ses Kaufhaus-Objekte Rolf Glasmeier a délibérément repris des marchandises de masse sans valeur artistique. Des poignées de fenêtres ou des clapets de boîtes aux lettres permettent ainsi à l’« utilisateur artistique » de réaliser autant de constellations différentes. La Rotozaza No. 1 (vidéo)  peinte en noir de Jean Tinguely est une gigantesque machine qui lance des balles et invite le visiteur à jouer.
Par une simple pression sur un bouton, tel autre pourra déclencher avec l’Ensemble de onze jeux surprises de Julio Le Parc quantité de « surprises » à la fois visuelles et auditives. Son Jeu avec balles de ping-pong, un peu comme un flipper, entraîne les balles dans une danse mécanique.
Yayio Kusama
Nouveaux objets ludiques
Dans l’installation interactive The obliteration room, de l’artiste japonaise Yayoi Kusama, le public est convié à recouvrir d’une multitude de points bariolés et vifs un espace complètement blanc. Chaque visiteur laisse ainsi sa trace et, tout au long de l’exposition, des milliers de points s’accumulent et colorent l’espace.
De même avec l’Intervention Impact de Jeppe Hein le visiteur prend part de manière ludique à la réalisation de l’oeuvre d’art. 300 gros cubes en carton blanc, dont un coin est coupé, fonctionnent comme les éléments d’un jeu de construction, donnant sans cesse de nouvelles structures au gré des passages.
Afin de découvrir et vivre en direct la variabilité des oeuvres de l’exposition, le Musée Tinguely propose plus de 300 visites et manifestations interactives à son public. Pour plus de détails, veuillez consulter notre agenda d’événements
www.tinguely.ch
Publication L’exposition Objets ludiques – l’art des possibilités est accompagnée d’un catalogue en trois parties publié par le Kehrer Verlag dans un coffret avec couverture modulable et des contributions d’Annja Müller-Alsbach, Frederik Schikowski, Roland Wetzel, des interviews aves les artistes Mary Bauermeister, Peter Lindbergh, Grazia Varisco, et une anthologie, 208 pages, environ 200 illustrations, prix en boutique du Musée: 48 CHF, édition allemande: 48 CHF, ISBN: 978 3 868 28 49 28
Informations générales:
Horaires d’ouverture :
tous les jours, sauf le lundi, 11h à 18h
Ouvertures exceptionnelles : Vendredi Saint, 18 avril:
fermé Lundi de Pâques, 21 avril: 11 – 18 h Jeudi, 1er mai, fête du travail: 11 – 18 h
Tarifs : Adultes : 15 CHF Scolaires, étudiants, apprentis, AHV, IV : 10 CHF Groupes (20 personnes au moins) : 10
Passmusées
 
jusqu’au 11 mai 2014
 
 

Bill Viola sculpteur du temps

Bill Viola, Ascension 2000
du  05 Mars 2014 au  21 Juillet 2014 au Grand Palais Paris
« Je suis né en même temps que la vidéo »,
dit souvent Bill Viola (site officiel), qui vit le jour en 1951.
Bill Viola est spiritualité, humanité, un artiste charismatique.
C’est à un voyage initiatique, une expérience sensorielle et intime que nous convie Bill Viola. (vidéo)

Biographie de Bill Viola
 lien

Bill Viola et Kira Perov

Vous pouvez visionner ci-dessous :
La vidéo de la conférence de presse
La vidéo du vernissage
Avec vingt œuvres magistrales, soit plus de trente écrans et des heures d’images, Bill Viola au Grand Palais constitue l’une des plus larges rétrospectives consacrées à l’artiste. Plongée dans l’obscurité presque totale, la scénographie y est millimétrée au service d’une puissance visuelle rarement atteinte.
Tout est parti de l’enfance pour Bill Viola. Un jour il est tombé dans un lac, à l’âge de 6 ans, il a coulé au fond. C’est son oncle, qui en plongeant, l’a sauvé en le ramenant à la surface. Bill le repoussait, sans se rendre compte. Il a vu le monde le plus beau, qu’il n’avait jamais pu contempler, avec des plantes qui ondulaient, une lumière bleue, la lumière sous-marine qui est absolument extraordinaire, lorsqu’on est sous l’eau il n’y a pas de gravité, on flotte, il aurait voulu rester dans cet élément, s’il n’avait pas été repêché. Il n’a pas eu vraiment peur, s’est senti très bien dans l’élément aquatique, à partir de ce moment il n’a plus jamais eu peur de la mort.
Une des premières œuvres qu’il a faite a été Reflecting Pool, le bassin miroir.
C’était l’expression d’une quasi noyade,
Bill Viola Reflecting Pool
The Dreamers (2013), est la plus récente œuvre,
« je suis toujours en relation avec l’eau, avec les fluides, comme l’électricité,
une force active qui vibre en nous et qui vit et qui relie les gens, qui est essentiel »
Bill Viola
C’est une installation composée de sept grands écrans plasma, qui présentent dans une même salle, sept personnes immergées dans le fond d’un cours d’eau. Elles ont les yeux fermés et paraissent sereines. L’eau ondule sur leurs corps et anime subtilement leurs mouvements. Le son de l’eau qui coule envahit l’espace, tandis que la pièce se remplit progressivement de rêves.
Bill Viola, The Dreamers, 2013, extrait
Les quatre décennies de l’œuvre de Viola sont représentées dans l’exposition du Grand Palais , de The Reflecting Pool(1977-79) à The Dreamers (2013): films vidéos (Chott El Djerid (A Portrait in Light and Heat), 1979), installations monumentales (The Sleep of Reason, 1988), portraits sur plasma (The Quintet of the Astonished, 2000),
Bill Violapièces sonores ( Presence, 1995), sculptures vidéos (Heaven and Earth, 1992), œuvres intimistes (Nine Attempts to Achieve Immortality, 1996) ou superproductions (Going Forth By Day, 2002). Tous les genres de l’œuvre de Bill Viola sont là, et toutes ses grandes séries emblématiques, des Buried Secrets du pavillon américain de Venise en 1995 (The Veiling) aux Angels for the Millennium (Ascension, 2000), des Passions (Catherine’s Room, 2001) à The Tristan Project (Fire Woman et Tristan’s Ascension, 2005), des Transfigurations (Three Women, 2008) aux Mirages (The Encounter, 2012)
Le déluge
Walking the Edge (2012),
Pensée en dialogue avec l’artiste comme un voyage introspectif, cette exposition propose un itinéraire en trois temps, autour des questions métaphysiques majeures :
Qui suis-je ? Où suis-je ? Où vais-je?
Dans ses œuvres, Bill Viola interroge la vie, la mort, la transcendance, la renaissance, le temps et l’espace, utilisant souvent la métaphore d’un corps plongé dans l’eau pour représenter la fluidité de la vie. Ses images cherchent à fournir une autre perception de ces questions fondamentales qui caractérisent l’existence humaine. Une dimension qui confère à son travail une puissance d’universalité particulière, au-delà de tout courant ou de toute mode, et qui explique que cet œuvre vidéo fascine depuis quarante ans aux quatre coins du monde.
Bill Viola, Tristan
« La transformation est une chose importante, une force qui agit en permanence un processus lent, qui permet la construction d’un nouvel être humain, qui se produit au moyen de ce que nous voyons de ce que nous lisons, et apprend aussi des erreurs que nous commettons, une chose merveilleuse chez l’humain, est le changement et l’évolution, la liberté de changer d’avis est une des choses les plus importantes pour l’humain. » BV
Bill Viola a énormément voyagé durant sa carrière : au sein des Etats-Unis, Italie, Japon, France, Indonésie, Australie, Allemagne, Tunisie… Chaque destination étant une source d’innovation pour l’artiste. Dans son voyage à Java et à Bali notamment, où il a pu enregistrer de la musique traditionnelle et des spectacles. Au Canada, afin d’enregistrer des paysages de la Prairie en hiver, ou dans le désert du Sahara pour filmer des mirages, à l’aide de téléobjectifs adaptés à la vidéo. Son voyage spirituel en Inde, dans le Ladakh, fût aussi pour lui une occasion de filmer et d’observer l’art et les rituels religieux. Il a été l’élève puis l’assistant du pionnier de l’art vidéo, le sud coréen, Nam June Paik.
Bill Viola
L’usage de la technologie vidéo par Bill Viola convoque un univers d’images digitales s’inscrivant dans l’histoire de l’art. On trouve dans l’exposition des références aux grands maîtres tels que Goya (The Sleep of Reason, 1988) et Jérôme Bosch (The Quintet of the Astonished, 2000). Le spectaculaire polyptyque Going Forth By Day (2002) forme un vaste ensemble mural de tableaux digitaux dans le même esprit que les fresques de Giotto dans la basilique Saint-François d’Assise – sommet inégalé de l’installation artistique selon Viola et référence ultime de l’artiste1932/2006)
 
23957
Le public va prendre ce qu’il souhaite dans ses œuvres, il ne veut rien imposer, il fait partie de l’œuvre en y pénétrant, en la regardant, en s’y attardant, en y revenant. Trop d’informations de publicité est pollution. Il a aimé le calme et le silence comme dans son passé familial.

Peter Sellars et Bill Viola ont travaillé ensemble lors de la création du Tristan et Isolde de Wagner à l’Opéra Bastille en 2005, spectacle repris cette année dans le même lieu. L’artiste a conçu pour le célèbre metteur en scène américain un tableau vidéo projeté en toile de fond comme décor.  Peter Sellars parle de leur collaboration et du regard qu’il porte sur l’œuvre de Bill Viola.

Commissariat : Jérôme Neutres , conseiller du Président de la Réunion des musées nationaux–Grand Palais et Kira Perov, Executive Director du Studio Bill Viola scénographie : Bobby Jablonski, directrice technique du Studio Bill Viola et Gaëlle Seltzer, architecte à Paris.
catalogue de l’exposition, Studio Bill Viola
en français, 24,5 x 29 cm, 180
pages, 160 ill., relié, 35 €
augmenté par l’application Ipad Iphone etc …
Certaines photos proviennent du site du Grand Palais et d’Internet
autres photos de l’auteur
 
 
 

Week end de l'art contemporain

 
Versant Est
WEek end de l'art contemporain
15 et 16 mars 2014
Chaque année, le réseau des lieux d’art contemporain en Alsace vous propose au printemps le Week-end de l’art contemporain. Foisonnement de propositions artistiques : expositions, rencontres, ateliers, concerts, performances, projections… autant d’événements singuliers qui rythment la vie culturelle alsacienne du troisième week-end de mars.
Parcours en bus le dimanche 16 mars
Pour les curieux, possibilité de profiter de plusieurs parcours en bus le dimanche
inscription jusqu’au 12 mars 03 88 58 87 55
info@artenalsace.org
Tarif plein : 10 Euros Tarif réduit : 5 Euros (étudiants, chômeurs…) De préférence par chèque, à l’ordre de : VERSANT EST Agence culturelle d’Alsace, 1 Espace Gilbert Estève, BP 90025 – 67601 Sélestat Cedexau départ du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
 
Fil rouge
Pour les passionnés, un fil rouge, création artistique originale offerte par les structures participantes, invite à des découvertes et rencontres inédites.
Le réseau d’art contemporain en Alsace, VERSANT EST rassemble des personnes, des ressources, des projets et des évènements mis en oeuvre par une vingtaine de membres : des lieux d’expositions temporaires, des lieux de création et de résidence, des collections publiques, des écoles d’art, des festivals, etc. Cette dynamique collective permet de favoriser la rencontre et les échanges autour de l’art contemporain et de découvrir la richesse et la diversité des rendez-vous artistiques proposés tout au long de l’année au public. Le foisonnement et la richesse de cette offre est notamment rendu visible à travers la diffusion trimestrielle par VERSANT EST du calendrier art contemporain Strasbourg & Alsace. Nous espérons que cette nouvelle édition du week-end de l’art contemporain sera une nouvelle fois l’occasion de belles découvertes artistiques.
 
Bus 1 au départ de Strasbourg
Rendez-vous | Treffpunkt und Abfahrt 9h à Stimultania (33 rue Kageneck, Strasbourg) Découverte et visite d’exposition Musée Würth (Erstein) Fondation François Schneider (Wattwiller) Espace Lézard (Colmar) Schaufenster et le Frac Alsace (Sélestat)
Retour prévu à Strasbourg | Ankunft 18h30
Bus 2 au départ de Strasbourg
Rendez-vous | Treffpunkt und Abfahrt 9h au Syndicat Potentiel (13 rue des Couples, Strasbourg) Découverte et visite d’exposition Musée Würth (Erstein) La Filature et La Kunsthalle (Mulhouse) CRAC Alsace (Altkirch)
Retour prévu à Strasbourg | Ankunft 18h30
Bus 3 au départ de Saint-Louis et Mulhouse
Rendez-vous | Treffpunkt und Abfahrt 9h Fondation Fernet Branca (2 rue du Ballon / Saint-Louis) 10h15 Gare de Mulhouse Découverte et visite d’exposition Schaufenster et le Frac Alsace (Sélestat) Musée Würth (Erstein) La Chambre, la HEAR et le CEAAC (Strasbourg) 18h
Retour prévu à Mulhouse | Ankunft 18h30 Retour prévu à Saint-Louis | Ankunft

16 mars Fil rouge

Clément Cogitore

Une invitation à Clément Cogitore
Après des études à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (désormais Haute école des arts du Rhin), et au Fresnoy-Studio national des arts contemporains, Clément Cogitore développe une pratique à mi-chemin entre cinéma et art contemporain. Mêlant films, vidéos, installations et photographies, son travail questionne les modalités de cohabitations des hommes avec leurs images. Autour d’une actualité forte en Alsace, plusieurs lieux d’art de la région présenteront performance, films et vidéos de Clément Cogitore, une invitation à découvrir de manière inédite et privilégiée le travail de l’artiste.

Les Événements
Samedi
Strasbourg

CEAAC 11h brunch-rencontre avec Clément Cogitore, Olivier Grasser et Estelle Pietrzyk, autour de son exposition et de son édition Brunch und Begegnung mit dem Künstler
LA CHAMBRE 14h u17h atelier photo pour les 10 à 15 ans Gratuit sur réservation au 03 88 36 65 38 Foto-Workshop / Anmeldung erforderlich
STIMULTANIA 15h visite guidée de l’exposition de photographies d’Amelie Zadeh «Around you, around me» Führung durch die Ausstellung
GAL ERIE BERTRAND GILLIG 17h u19h vernissage en présence de l’artiste
Erstein MUSÉE WÜRTH FRANCE ERSTEIN 14h30 visite guidée de l’exposition Anthony Caro. Oeuvres majeures de la collection Würth Führung durch die Ausstellung
Wattwiller FONDATION FRANÇOIS SCHNEIDER 16h visite guidée de l’exposition Fabrizio Plessi Führung durch die Ausstellung
MulhouseVue de l’exposition The Night of the Great Season © La Kunsthalle Premier plan: Alina Szapocznikow, Autoportait II, 1966

Vue de l’exposition The Night of the Great Season © La Kunsthalle
Premier plan: Alina Szapocznikow, Autoportait II, 1966

LES AT ELIERS PÉDAGOGIQUES D’ART S PLA STIQUES DE LA VILLE DE MULHOUSE
14h + 15h ateliers artistiques parents/enfants Workshops für Familien Gratuit sur réservation au 03 69 77 77 38 ou par mail: ateliers_pedagogiques_arts_plastiques@ mulhouse-alsace.fr
LA KUNSTHALLE 15h visite guidée, entrée libre Führung durch die Ausstellung
Altkirch CRAC ALSACE 16h visite commentée de l’exposition Anti-Narcisse | Führung durch die Ausstellung
Saint-Louis FONDATION FERNET BRANCA
19h débat – rencontre sur le thème Art et argent,
« La passion et la spéculation, sont-elles les soeurs ennemies de l’art contemporain ? » A.Martin-Fugier, Yves Michaud – Vortrag
Participation | Unkostenbeitrag : 7€ Réservation obligatoire : info@fonda_onfernet-branca.org


 

Dimanche
MAMCS, Strasbourg « Fictions » Exposition personnelle (15.03-21.09) (voir rubrique événements) CEAAC, Strasbourg « Visions » Exposition personnelle (14.03 – 13.04) (voir rubrique événements) FRAC, Sélestat 16.03., 14h30 et 16h30 « Cabinet de curiosités #1 », une performance/concert de Clément Cogitore et Eric Bentz du groupe Electric Electric (voir rubrique événements) LA CHAMBRE, Strasbourg « Angelu(s)x » 2008 – Vidéo – 11 min – boucle SCHAUFENSTER, Sélestat « Neon concerto » 2008 – Pièce sonore SIMULTANIA, Strasbourg « Porteur » 2004 – Vidéo – 3 min – boucle MUSÉE WÜRTH, Erstein « Bielutine » 2011 – Documentaire – 35 min ESPACE LEZARD, Colmar « Le Chevalier noir (2) » 2012 – Photographies de performance LA KUNSTHALLE, Mulhouse « Cohabitations » 2009 Installation vidéo Triptyque – 11 min boucle LA FILATURE, Mulhouse « Passages » 2006 – Installation vidéo sur 6 moniteurs – 4 min boucle CRAC, Altkirch « Burning Cities » 2009 – Vidéo – 5 min

Pour informations et réservations +33 (0)3 88 58 87 55 info@artenalsace.org

L'odeur du Crime par Bernard Fischbach

Petits Meutres et grands Bandits au bord du Rhin
Bernard Fischbach, romancier
 « L’argent n’a pas d’odeur »,
dit l’adage, mais le crime, lui, en a visiblement une !
C’est en tout cas l’idée que défend Elisa, non voyante dotée d’un nez particulièrement sensible. Alors qu’un crime est commis sur le pas de sa porte, l’odeur du tueur, qu’elle n’oubliera plus, se représente bien vite à elle. Mais comment convaincre la police de la culpabilité de quelqu’un que l’on n’a même pas vu ?
Plus que la maison d’Elisa, c’est tout le domaine voisin du Rhin, sur lequel elle habite, qui semble être le théâtre de drôles d’affaires où se nouent et se dénouent de sombres histoires de main-d’œuvre clandestine.
Dans ce nouveau roman policier, Bernard Fischbach, fait s’entrecroiser crimes passionnels et grand banditisme dans une Alsace de fiction.
Bernard Fischbach, après une carrière de grand reporter aux Dernières Nouvelles d’Alsace, est un auteur reconnu.
Directeur d’une collection de romans policiers, »pendant plus de dix ans, il a écrit une trentaine d’ouvrages, des polars et des romans historiques.
L’équipe de la librairie se tient à votre disposition et vous attend pour ce nouveau roman
À la librairie 47° Nord, vous avez toute latitude
T 03 89 36 80 00 –
librairie@47degresnord.com
Maison Engelmann – 15 rue de la Moselle – Mulhouse
http://www.47degresnord.com/
 photo Frédérique Versolato

Sommaires février 2014

Zurbaran St François en extase
05 février 2014 : M.MATA, Abstraction géométrique
08 février 2014 : Les Ateliers de Dom POIRIER
10 février 2014 : Odilon Redon à la Fondation Beyeler
16 février 2014 : Zurbarán, maître de l’âge d’or espagnol
22 février 2014 : Anthony Caro dans la collection Würth

Anthony Caro dans la collection Würth

Le Musée Würth organise une grande rétrospective en mémoire d’Anthony Caro, décédé en octobre 2013.
L’exposition intitulée Anthony Caro. Œuvres majeures de la collection Würth offre un ensemble exceptionnel et représentatif de ses réalisations depuis près de 40 ans. Le fonds d’œuvres de Caro rassemblé dans la collection Würth est, avec celui de la Tate Gallery, le plus important sur le plan mondial.

Anthony Caro Shadows 2012-2013, Acier rouillé, Collection Annely Juda Fine Art, Londres
Anthony Caro Shadows 2012-2013, Acier rouillé, Collection Annely Juda Fine Art, Londres

Devant le musée, c’est “Cathedral” qui s’offre à nous, un ensemble en inox en partie peint (1988_1991), ainsi que Jupiter (2005)
Puis l’impressionnant Shadows, donne le ton, imposant et gigantesque.
La grande salle du rez-de-chaussée du Musée Würth est entièrement occupée par une installation monumentale, la plus importante des années 1990, intitulée
« Le Jugement dernier (1995/1999)».
Anthony Caro, Le Jugement Dernier 1995/1999, en partie céramique, béton, laiton, acier, bois de jarrah, bois d'ekki et chêne
Anthony Caro, Le Jugement Dernier 1995/1999, en partie
céramique, béton, laiton, acier, bois de jarrah, bois d’ekki et chêne

Présenté pour la première fois en France, cet ensemble de 28 pièces témoigne des réalités d’un millénaire déchiré par les guerres, les atrocités, la rapacité et les excès en tous genres. Ses sources sont la mythologie grecque, les écrits bibliques ou encore l’histoire de l’art, mais trouvent aussi un écho dans l’actualité. Il exploite les limites de la sculpture et de l’architecture, entre cloisonnement et volume, avec une esthétique tout à fait personnelle. Cette oeuvre est à regarder pièce par pièce, en partant du clocher, passant par la porte de la mort, et terminant sur les trompettes du Jugement Dernier,(une brochure est prévue pour vous guider)
les Trompettes  du Jugement dernier et Lodan Caro
les Trompettes du Jugement dernier et Lodan Caro

Cette œuvre était présentée à la 48e biennale de Venise (1999) à l’Antichi Granai,
sur l’île de la Giudecca.
En 1966 AC a déjà été sélectionné pour représenté le groupe des « Five Young British Artits » pour occuper le pavillon britannique à la 33e biennale de Venise.
Anthony Caro est aussi associé avec l’architecte Sir Norman Foster et l’ingénieur Chris Wise, pour la construction du « Millenium Bridge » qui relie la Cathédrale St Paul et la Tate Modern (2000) L’oeuvre de « Sir » Anthony Caro est unique et originale.
L’artiste donne forme à des métaux de toutes sortes (déchets et résidus d’usinage) réalisant des créations impressionnantes de par leurs proportions. Ses sculptures sont un régal pour les yeux, quel que soit l’angle sous lesquels on les observe.
Il est fait Chevalier en 1987, sur la liste d’honneur de l’anniversaire de la Reine, puis en 2000, il est décoré de l’ordre du mérite britannique ,sur la même liste.
Anthony Caro
Ses Oeuvres témoignent d’une culture de l’histoire de l’art, de mysticisme, de romantisme, (Moonlight Folly 1992/1995, Deaming 1993/1997, Secret Message 1991/1993)) d’une sensibilité extrême à l’histoire de l’humanité. (Requiem for my mother ). De nombreuses expositions lui ont été consacrées en Europe, en Asie et aux Etats Unis. Une mention particulière pour la chaise de van Gogh
Anthony Caro, la Chaise de van Gogh
Anthony Caro, la Chaise de van Gogh

« En travaillant à partir de cette peinture, le défi que je devais relever, c’était extraire un objet du monde des objets quotidiens, cette chaise que van Gogh a investie avec tellement d’art, et l’abstraire tout juste suffisamment pour qu’elle conserve son caractère de chaise, tout en transformant l’ensemble en une sculpture, pour ainsi dire abstraite » Anthony Caro.
Ce qui attirait Caro dans le van Gogh, c’était son prosaïsme, sa simplicité, ce qu’il appelle sa choséïté, car il dépeint un objet d’usage quotidien etc… John Golding,  Anthony Caro and painting Working.
Anthony Caro, Variations Duccio
Duccio Variations N°2 et n° 6, Caro a réalisé les sept Ducio Variations, à l’invitation de la National Gallery de Londres, qui souhaitait marquer le tournant du millénaire en invitant 24 artistes originaires de différents pays à réagir, à un tableau conservé dans le musée. Caro choisit « l’Annonciation » 1311, l’instant décrit dans Luc 1.28, quand l’ange Gabriel, la main levée en signe de salutation, s’approche de Marie, lui annonçant qu’elle sera enceinte et qu’elle enfantera le Christ-enfant.
Caro choisit le laiton pour figurer le fond or, le vase est représenté par un simple bol, placé à hauteur de regard au centre de la sculpture et surmontant une structure souterraine semblable à une voûte qui la soutient.
La 6e est en fonte, uniformément recouverte d’une rouille de couleur claire, ses différents éléments sont boulonnés de façon très visible sur les surfaces horizontales… les arches en facades, forment presque comme une symétrie axiale qui confère à la sculpture une grande lisibilité et toute sa massivité (Dieter Blume, Anthony Caro, catalogue raisonné).
Il y a aussi les œuvres sur papier toutes en délicatesse.
Anthony Caro, sculpture n°9
“LE PLUS GRAND ARTISTE BRITANNIQUE DE SA GÉNÉRATION” *
Ian Barker Commissaire de l’exposition
Extrait du catalogue Anthony Caro. Œuvres majeures de la collection Würth (p. 14)
On s’accorde très largement à considérer Caro comme le dernier grand moderniste, car il a réinventé la sculpture au sein de la tradition moderniste qui plonge ses racines dans le cubisme et les sculptures construites par Picasso et González. Depuis plus de soixante ans, son travail lui a valu une reconnaissance internationale. Dans l’histoire récente de la sculpture britannique, l’œuvre d’Anthony Caro demeure sans égal. Quand, à la fin des années 1950, il fait descendre la sculpture de son socle traditionnel pour la poser à même le sol, directement dans l’espace que partage avec elle le regardeur, il ouvre très concrètement la voie à une nouvelle approche de la sculpture. Caro a emprunté dans son travail des voies diverses, parfois difficiles à suivre, enfreignant sans jamais la moindre hésitation les règles (y compris celles qu’il s’était fixées), si cela devait lui permettre de conserver sa sculpture focalisée sur sa créativité. Par conséquent, il ne sera pas inutile de rappeler les quatre axes qui déterminent le contexte de sa sculpture et les directions dans lesquelles elle s’est développée. Le premier axe est celui des matériaux utilisés
– chaque matériau ou variation de forme disponible dans ce matériau donne naissance à un ensemble différent de possibilités.
Le second axe, celui de la figuration-abstraction, a évolué au fil du temps. Au début des années 1960, à l’époque où Caro définit les éléments d’un nouveau langage sculptural, il lui faut opter pour davantage d’abstraction, de sorte que les œuvres ne puissent se référer qu’à leur propre réalité ; ultérieurement, à mesure que ce langage est progressivement reconnu et admis, la question de l’abstraction devient moins cruciale.
Les limites qui définissent la sculpture, et qui bornent un champ confinant à la peinture d’un côté et à l’architecture de l’autre, ont déterminé le troisième axe des préoccupations de Caro.
Une quatrième dimension s’est rajoutée plus récemment, celle de la narration telle que manifestée dans des sculptures des années 1990 comme The Trojan War et The Last Judgement. * Anthony Caro Obituary,
The Independent, p. 50, 25.10.2013 (nécrologie)
Catalogue de l’exposition Anthony Caro.
Oeuvres majeures de la collection Würth
Format : 24 x 30,5 cm – 116 pages Ouvrage relié,
couverture cartonnée
Le catalogue est un projet de Würth France S.A. Catalogue (allemand ou anglais) accompagné de son livret de traduction française
The Last Judgement Format : 24 x 30,5 cm – 208 pages
Ouvrage relié, couverture cartonnée Edité par Swiridoff Verlag (2001)
De nombreux évènements sont programmés
Retrouvez la PROGRAMMATION CULTURELLE ici
Musée Würth France Erstein Z.I. ouest /
rue Georges Besse / BP 40013 F – 67158 Erstein cedex
Tél. : + 33 (0) 3 88 64 74 84 Fax : + 33 (0) 3 88 64 74 88
www.musee-wurth.fr
mwfe.info@wurth.fr
Nouveaux horaires d’ouverture
Du mardi au samedi de 10h à 17h
Le dimanche de 10h à 18h
Tarifs d’entrée du musée
Normal : 6 € Réduit : 4 € (étudiants, seniors, groupes, carte Cezam)
Gratuit : Pass Musées, handicapés, scolaires (uniquement sur réservation)
Gratuit pour tous les mercredis et samedis
Tarifs de la programmation culturelle
Normal : 12 € Réduit : 10 € (étudiants, seniors, groupes, carte Cezam, Pass Musées, Accent 4) Jeune : 5 € (enfant de moins de 12 ans) Spectacles jeune public : 5 € (enfants) et 8 € (adultes)
photos courtoisie du Musée Würth Erstein
 
 
 
 
 
 

Zurbarán, maître de l’âge d’or espagnol

Zurbarán. Maître de l’âge d’or espagnol
« maître peintre de la ville de Séville »
 BOZAR rend hommage au travail du peintre baroque à travers une sélection exceptionnelle de 50 toiles.
Une rétrospective unique de l’œuvre de Francisco de Zurbarán, une première en Belgique !
jusqu’au 25.05.2014 au Bozar de Bruxelles .

Zurbaran, Nature morte avec poteries
Zurbaran, Nature morte avec poteries

 
Francisco de Zurbarán (1598/1664) est l’un des principaux peintres baroques de l’âge d’or espagnol, à l’instar de Velázquez et de Murillo. Exactement 350 ans après sa mort un aperçu de sa production artistique est exposé en Belgique.
BOZAR et la Fondazione Ferrara Arte, en collaboration avec le Museo Nacional del Prado (Madrid) et le Museo de Bellas Artes (Séville), ont réuni une cinquantaine de toiles exceptionnelles issues des plus prestigieuses collections. L’exposition rassemble des œuvres remarquables, comme par exemple la Nature morte avec poteries, du Prado, ou Agnus Dei du San Diego Museum.
Quatre œuvres récemment découvertes sont même dévoilées pour la première fois au public, dont : L’Apparition de la Vierge à saint Pierre Nolasque et le Mariage mystique de sainte Catherine d’Alexandrie.
Six peintures, dont Saint Nicolas de Bari, L’Archange Gabriel et Saint François ont été spécialement restaurées pour l’occasion.
Zurbaran, St François
L’exposition suit un parcours thématique et chronologique et passe en revue les principales phases de la carrière artistique du peintre. Le public découvre ainsi ses œuvres de jeunesse, caractérisées par l’influence du Caravage et un éclairage dramatique, et se termine par ses dernières toiles, plus poétiques et personnelles. L’œuvre de Zurbarán aborde principalement des sujets religieux, à l’instar de ses tableaux représentant la vie de saints, de martyrs et de moines, qu’il a surtout réalisés sur commande d’églises et de monastères. Tout comme ses bienfaiteurs, il a été très influencé par la pensée catholique et la contre-réforme.
Zurbaran Agnus Dei
Un autre facteur a joué un rôle fondamental dans le développement de l’art en Espagne comme dans les autres pays de l’Europe catholique : il s’agit des idées diffusées par le concile de Trente à travers le Décret sur l’invocation, la vénération et les reliques des saints, et sur les saintes images de 1563, et qui vont jouer un rôle fondateur dans l’élaboration des principes artistiques du baroque espagnol, tout particulièrement dans la peinture de Zurbarán.
Zurbaran
Le Concile avait mené une réflexion sur l’utilité de l’art, qui devait servir de trait d’union et de véhicule de communication entre l’homme et Dieu à travers les saintes images. Le décret prônait l’utilisation des images du Christ, de la Vierge et des saints, non pour leur valeur intrinsèque, mais au nom de ce qu’elles représentaient. . À l’époque, la peinture était considérée comme la lecture des croyants illettrés et elle devait donc être claire, simple et inspirante. Zurbarán obéissait à la doctrine et aux souhaits de ses commanditaires religieux, mais, d’un point de vue stylistique, il a outrepassé ce cadre stricte pour développer un langage visuel unique. Il mêle naturalisme pur et sensibilité poétique moderne. Ses tableaux apaisés surprennent aujourd’hui par leur modernité et leur intemporalité.
Zurbaran Nazareth
L’œuvre de Zurbarán est d’ailleurs une source d’inspiration pour bon nombre d’artistes et d’auteurs contemporains. L’écrivain Cees Nooteboom a ainsi écrit de superbes essais sur son œuvre, qui ont permis de rendre l’artiste espagnol plus populaire auprès du grand public nord-européen. En tant que maison pluridisciplinaire, BOZAR fait le lien avec d’autres formes d’art: la musique (le cycle de concerts L’Intime et le Sacré et le CD La Oreja de Zurbarán), le cinéma (Albert Serra) et l’art contemporain (Cristina Iglesias et Craigie Horsfield). Francisco de Zurbarán est l’un des peintres les plus remarquables du panthéon baroque espagnol, et assurément l’une de ses personnalités les plus authentiques. Même s’il n’a pas bénéficié de la fortune artistique qui a entouré la figure de Vélasquez ou de Murillo, cet enfant d’Estrémadure a exprimé sous une forme aussi personnelle que directe l’esprit de la société espagnole de la première moitié du XVIIe siècle, sa culture de la symbolique visuelle, sa profonde religiosité et le rôle de la peinture comme moyen de transcender le réel pour devenir un instrument de connaissance et d’émotivité. La peinture de Zurbarán est d’une lecture aisée, directe, franche et entend communiquer le sujet représenté de la manière la plus immédiate possible. Elle ne recèle pas de doubles lectures et ne cherche pas à nourrir de réflexions théoriques. De quelque nature qu’ils soient —objet quotidien, étoffe ou personnage , tous les éléments qui la composent participent d’une attention profonde. Zurbarán ne cherche pas à susciter une lecture allégorique mais présente une signification évidente à l’appui de la thématique qu’il illustre. Chez lui, il n’y a pas d’énigme. Bien au contraire, le peintre se manifeste dans sa plus grande simplicité: libéré de tout modèle de composition sophistiqué, partant souvent d’estampes réalisées par des artistes du XVIe siècle comme Dürer, reprenant des modèles traditionnels bien connus du peuple, modèles qu’il adapte à son propre langage grâce aux clefs fournies par la culture vernaculaire, la religiosité et les représentations théâtrales, loin de tout propos dialectique complexe. Il préfère les sources médiévales. Son art est aussi essentiel que celui des icônes orientales ou de la peinture du Moyen Âge. Cet aspect peut expliquer l’utilisation très particulière de la perspective chez Zurbarán, qui réduit la représentation de l’espace à un concept abstrait, à une catégorie intellectuelle plutôt qu’à une manifestation visuelle produite par une scénographie théâtrale. Zurbarán ne représente pas un espace, mais l’idée d’un espace concret lorsque la nécessité s’en fait sentir. Il n’entend pas montrer le réel, mais la voie du vraisemblable.
Zurbaran, Ste Casilde 1640
Zurbarán naît en 1598 à Fuente de Cantos, petite localité d’Estrémadure située à mi -chemin entre Madrid et Lisbonne. Son père, d’ascendance basque et de famille hidalgo, s’y était établi en 1548. Sa posi tion de marchand lui permettait d’être un propriétaire respectable. Le jeune peintre part donc à Séville en 1614. Il y est documenté pour un apprentissage de trois ans à partir du 15 janvier 1614 dans l’atelier de Pedro de Villanueva, peintre dont l’œuvre nous est inconnue et dont presque aucune trace ne s’est conservée. Il se marie à l’âge de 19 ans avec Maria Páez Jiménez, de neuf ans son aînée, et baptise sa fille aînée Maria en 1618. Après cette première fille naissent Juan (1620), qui deviendra un peintre de natures mortes connu. La femme de Zurbarán décède quelques mois après la naissance de ce dernier enfant. Entre -temps, les commandes régionales commencent à affluer et en 1622, le peintre signe un contrat pour un retable destiné à l’autel de la Vierge dans l’église Notre-Dame-de-la-Grenade de son village natal.
À partir de 1628, Francisco de Zurbarán intervient dans de nombreuses dépendances du couvent de la Merci Chaussée (Merced Calzada), qui abrite aujourd’hui le Musée des Beaux- Arts de Séville et qui n’a rien perdu de sa splendeur. Zurbarán reçoit commande de vingt Deux tableaux destinés au second cloître — à réaliser en l’espace d’un an, pour un salaire nettement plus élevé que pour la commande du couvent Saint-Paul, autour de la vie de saint Pierre Nolasque, fondateur de l’ordre des mercédaires, qui doit être canonisé le 30 septembre1628. Le prestige acquis par le peintre fit qu’en juillet 1629, le Conseil municipal de Séville l’invita à s’installer dans la ville à titre définitif avec sa famille.
Zurbaran, la Fuite en Egypte
Une commande décisive dans la carrière de Zurbarán est celle du collège sévillan Saint -Thomas. Zurbarán peinttoute une série d’œuvres indépendantes s’inscrivant dans des cycles et des grands Programmes iconographiques, et dans lesquelles il élabore ses solutions stylistiques personnelles. Les figures s’y dessinent solidement au sein de compositions claires, se détachant sur Des fonds obscurs qui enveloppent les personnages, instaurant un espace vide qui leur confère un volume bien défini. La lumière qui baigne les personnages et les objets dirige l’attentionvers les qualités particulières de la matière, à laquelle Zurbarán dédie la plus grande minutie technique. La plupart de ces œuvres sont des peintures dévotionnelles conçues avec un sens poétique très développé, chargées d’une signification profonde, marquées par un goût particulier pour les choses simples, Parmi les œuvres de cette période, on remarque tout particulièrement celles qui montrent la prédilection du peintre pour les figures infantiles dont l’innocence laisse filtrer une spiritualité intense.
Zurbaranl, la Vierge Enfant Endormie
L ‘enfance sacrée de de la Vierge. le peintre reviendra souvent au cours des années suivantes : l’agneau ou Agnus Dei. est représenté, isolé devant un fond plongé dans une obscurité totale, un agneau ou un veau aux pattes entravées, parfois nimbéou accompagné des paroles du prophète Isaïe, ce qui en fait une préfiguration du Christ et de la Passion.
Zurbaran, la Sainte Face
Un autre thème très personnel La plus ancienne peinture de la Sainte Face est signée en 1631, l’interprétation du peintre reste la plus frappante : l’effet de trompe-l’œil induit par l’étoffe accrochée à deux clous contraste avec l’empreinte presque diaphane du visage du Christ souffrant, légèrement tourné, conférant à la représentation l’apparence achevée d’un reliquaire ou d’un parement d’autel.
 
Zurbaran, Christ en croixLe Christ en croix peint en 1627 pour le couvent Saint-Paul avait valu à Zurbarán une immense notoriété. Représenté avec quatre clous et presque sans trace de son martyre, Les bodegones, terme espagnol désignant les natures mortes, constituent indéniablement l’un des apports les plus originaux du peintre, même s’ils ne peuvent être abordés comme un genre indépendant, attendu que les éléments qui y sont présentés de manière individualisée se retrouvent ensuite dans de grandes compositions. L’extraordinaire faculté du peintre à reproduire les différentes matières et textures superficielles des objets leur confère une dignité singulière qui contraste avec leur simplicité. En juin 1634, Zurbarán est appelé à la cour pour collaborer à la décoration du Palais du Buen Retiro, inauguré l’année précédente comme outil de propagande du monarque Philippe IV, dont le pouvoir amorçait alors son déclin.
Zurbaran
Les dix travaux d’Hercule peints par Zurbarán furent accrochés dans la partie haute, au- dessus des fenêtres. Zurbarán conçut son héros mythologique dans une perspective naturaliste : comme un être humain vigoureux placé devant des entreprises extraordinaires, bien loin de l’image idéalisée diffusée par la culture classique. Le séjour de Zurbarán à la cour laissera une profonde empreinte sur son style. Les collections royales lui ont permis de contempler la peinture de la Renaissance, mais aussi et surtout celle du baroque, qui l’influenceront, comme l’attestent en particulier l’adoucissement des contrastes lumineux et la complexité accrue des compositions. Le travail de Zurbarán pour la chartreuse de Jerez est peut-être la manifestation suprême de la maturité du peintre.
Zurbaran, l'Immaculée Conception Enfant, 1656Que ce soit dans les œuvres religieuses, St François en particulier, l’immaculée conception, avec ses putti, les bodegones, les séries, l’œuvre de Francisco Zurbaran est remarquable, et l’exposition de Bruxelles, démontre toute la grâce et la dextérité de ce maître sévillan, Caravage espagnol.
COMMISSAIRE IGNACIO CANO RIVERO
Ignacio Cano Rivero, ancien Directeur du Museo de Bellas Artes à Séville (2003/2007) et aujourd’hui Commissaire en Chef de ce même musée, est un expert de la peinture sévillane et de l’Âge d’Or Espagnol.
CONSEILLER GABRIELE FINALDI
Gabriele Finaldi, Directeur Associé de la Conservation et de la Recherche au Museo Nacional del Prado à Madrid, est vu comme l’un des experts majeurs du monde de la peinture espagnole et italienne.
photos courtoisie Musée Bozar