Machines musicales / Musique machinale

Musée Tinguely, Bâle: Jusqu’au 22 janvier 2017

Après avoir fêté en grande pompe son 20e anniversaire,
le 25 septembre 2016, le Musée Tinguely présente les
Machines Musicales

Le Klamauk de Jean Tinguely (1979) sera de nouveau en circulation, au bout de cinq ans, à l’occasion du « Out of Order Day ». © photo : 2011, Musée Tinguely, Bâle
Le Klamauk de Jean Tinguely (1979) 
© photo : 2011, Musée Tinguely, Bâle

Les sculptures de Jean Tinguely ont toujours
une dimension acoustique,
que l’artiste a lui-même délibérément
composée et réglée comme
une partie intégrante de ses oeuvres.
Cet aspect musical culmine
dans les quatre Méta-Harmonies
réalisées entre 1978 et 1985.

Musicales Machines Tinguely

L’exposition « Machines musicales / Musique machinale »
offre pour la première fois l’occasion de voir dialoguer les unes avec
les autres ces quatre gigantesques sculptures sonores qui se trouvent sinon
à Karuizawa (Japon), Vienne et Bâle.
Les Méta-Harmonies serviront de cadre à des productions
d’artistes contemporain(e)s expérimentant avec la dimension sonore.
De nombreux concerts, interventions artistiques, workshops et événements
auront lieu entre le 19 octobre 2016 et le 22 janvier 2017 au Musée Tinguely.
Le
programme interdisciplinaire permettra ainsi aux visiteuses et
visiteurs de faire de leur visite au musée une expérience sensorielle multiple
et variée.

Le coup d’envoi sera donné par une installation de l’artiste suisse Zimoun
qui a conçu spécialement pour l’exposition un travail mural de onze mètres
de long, 275 prepared dc-motors, filler wire 1.0mm (2009/2010), aux accents filigranes et minimalistes.
Parmi les autres « Tinguely’s Méta-Harmonies‘ Guests» figurent notamment
Julian Sartorius, l’Ensemble Phoenix, Barry Altschul 3dom Factor,
le Musée des automates à musique, l’Ensemble ö!, Bianca Hildenbrand,
Eliza Coolidge et Timothy Severo, Thom Luz.

Jean Tinguely
Les Méta-Harmonies (1978-1985) de Tinguely (à voir et à entendre ici)
Ça couine, crisse, grince, craque et tape, et parfois, on entend même une suite
de sons. Les quatre machines, que Tinguely a nommées Méta-Harmonies,
offrent bric-à-brac chaotique et sonore qui paraît tout sauf composé.
« Mes machines ne font pas de la musique, mes machines utilisent les sons ;

je joue avec les sons et construis parfois des machines à mixer les sons qui laissent les sons s’échapper en toute liberté. »
Ce faisant, l’artiste ne signifie pas seulement que les sons des machines
vont à l’encontre de la notion habituelle d’harmonie musicale.
Il souligne également son dessein de faire de la Musique nouvelle en utilisant
les sonorités de ses machines : le son devient pour lui matériau artistique.
Détail Meta Harmonie Tinguely
Si les Méta-Harmonies de la fin des années 1970 sont d’abord et avant tout des machines faites avec des instruments de musique, le titre des oeuvres
des années 1980
, avec le mot « harmonie » met en évidence que Tinguely
va de plus en plus dans le sens d’un spectacle global,

à la fois visuel et acoustique, où ces deux aspects, en plus du mouvement,
sont en tension.

C’est dans le cadre de la Hammer-Ausstellung (Bâle, 1978) que
Tinguely présenta sa première
Méta-Harmonie.
Faite de nombreux instruments de musique différents, d’objets quotidiens et des grandes roues typiques de l’oeuvre tardive de Tinguely, elle est aussi la plus « mélodieuse ».

Chaque élément qui la compose a été fixé par l’artiste dans une structure-cadre
métallique verticale en hauteur. Cet ensemble bariolé est « dirigé »
par le hasard contrôlé qui résulte de la mécanique des constructions.
Pour son exposition de 1979 au Städel, à Francfort/Main, Tinguely a dû
fabriquer une deuxième Méta-Harmonie : la première, vendue entre-temps
au célèbre couple de collectionneurs Peter et Irene Ludwig, était désormais
visible et audible à Vienne.

Meta Harmonie n 2 TinguelyLa nouvelle Méta-Harmonie II (1979) ressemble fortement à sa prédécesseur
et comporte quantité d’éléments semblables : un piano, un harmonica et,
surtout, plusieurs instruments à percussion.

Elle est nettement plus dense dans sa composition et, de ce fait, moins claire
en apparence, mais on reconnaît quand même bien les différentes parties et
l’agencement en triptyque. Cinq ans plus tard, pour la chaîne tokyoïte de
magasins
Seibu, Tinguely reprend ce même thème et réalise Pandämonium
No. 1
Jean Tinguely Meta Harmonie n° 1Méta-Harmonie 3 (1984). En plus des nombreux tambours, cymbales,
incontournables cloches de vache et autres instruments à percussion,
Pandämonium comporte aussi deux crânes d’animaux qui, par leurs
grincements de dents, contribuent au caractère morbide de l’oeuvre.
Dans Pandämonium – le lieu où séjournent les démons –, les préoccupations
de Tinguely à cette époque sur le thème de la mort sont tangibles.
Mais la noirceur est toujours abordée avec joyeuseté.

Jean Tinguely, méta harmonie n° 3
Jean Tinguely, méta harmonie n° 3

Une « burlesquification » de la mort, selon le propos de Tinguely.
Sa troisième « machine à mixer les sons » est ainsi non seulement encore plus désordonnée et fouillis, mais elle s’étale un peu partout dans l’espace.
Par son bouillonnement baroque, elle déborde
de son cadre métallique.
Comme la troisième, cette quatrième et plus grande Méta-Harmonie intitulée Fatamorgana (1985) est surtout une Méta-Harmonie percussive.
Pourvu de plusieurs grandes roues de couleur,
le mécanisme est
de nouveau plus évident, du moins visuellement.

Jean Tinguely, Meta Harmonie n°4
L’oeuvre a été construite par Tinguely et son assistant Josef Imhof (Sepi) dans une usine désaffectée d’Olten, en Suisse, où étaient stockés plusieurs gabarits en bois inutilisés de la société Von Roll AG. C’est là que Tinguely a pu récupérer
notamment les plus grands pour cet imposant rouage.
La Méta-Harmonie IV est de ce
fait aussi plus lente et plus massive, ses sonorités sont plus sourdes :
elle donne à entendre le son mécanique d’une machine géante.
Détail Jean Tinguely
Pendant toute la durée de l’exposition, les Méta-Harmonies servent en
quelque sorte de « scène » aux productions d’artistes contemporain(e)s
réalisant des expériences sur la dimension acoustique.

Des concerts, interventions artistiques, workshops et événements
auront lieu entre le 19 octobre 2016 et le 22 janvier 2017 au
Musée Tinguely, permettant ainsi aux visiteuses et visiteurs
de faire de leur visite au musée une
expérience sensorielle
multiple et
variée, conformément à l’esprit de Tinguely.

Détail Jean Tinguely
À partir de petits moteurs électriques et de fils à souder, l’artiste
bernois
Zimoun (né en 1977) a conçu un travail mural de onze mètres
qui remplit l’espace avec des bruissements rythmés et vibrants :

275 prepared dc-motors, filler wire 1.0mm, 2009-2010
(du 19 au 30 octobre 2016). À la fois installation multimédia et performance,
Things You Do Seldom de Bianca Hildenbrand, Eliza Coolidge et
Timothy Severo
, de New York, est une machine musicale interactive
émettant 100 bruits différents sur la base du morceau composé par Jürg Frey.
Les 100 bruits enregistrés ont été générés par les sculptures sonores,
elles-mêmes réalisées à partir de matériaux de tous (du 20 décembre 2016 au 6 janvier 2017).
Quant à l’installation Unusual Weather Phenomena Machine, 2016,
de Thom Luz,
elle produit de la musique au hasard avec des ballons à l’hélium
(du 12 au 18 décembre 2016).

Jean Tinguely détail Harmonie
Quatre orchestrions du Musée des automates à musique de Seewen montrent par ailleurs comment fonctionnent et sonnent des automates du début du XXe siècle
(du 29 novembre au
11 décembre 2016). Dans le cadre d’un important programme de concerts, on pourra également entendre les classes de percussions et d’improvisation du Conservatoire de Bâle / FHNW
(7 janvier 2016), l’Ensemble Phoenix de Bâle (15 et 16 janvier 2017),
le groupe de jazz new-yorkais Barry Altschul 3dom Factor (27 novembre 2016)
et le
percussionniste Julian Sartorius (8 janvier 2017 en coopération avec le jazz club bird’s eye). Un programme interactif est en outre proposé pour
des dimanches en famille (23 octobre et 4 décembre 2016) ainsi que des

workshops pour jeunes visiteurs : Beatboxing / Human Vocal Percussion avec Claudio Rudin / aka. Ciaccolo (22 octobre 2016) et
Die magische Flüstermaschine, workshop de deux jours proposé par l’École de musique de Bâle, l’Académie de musique et K’Werk Bildschule bis 16, Schule für Gestaltung (5 et 6 novembre 2016).

Les jours de beau temps, une attraction particulière permettra de voir circuler plusieurs fois la Klamauk (1979) de Tinguely dans le Parc Solitude (23 octobre et 4 décembre 2016 / 8 et 22 janvier 2017).
Veuillez trouver un aperçu complet contenant tous les événements sur:
www.tinguely.ch/fr/ausstellungen_events/events et dans la brochure de formation.

L’exposition a été suivie par Annja Müller-Alsbach et Sandra Beate Reimann.

Publication
À l’occasion de l’exposition paraîtra à la fin novembre chez Kerber Verlag un catalogue richement illustré en allemand et en anglais avec des textes par
Annja Müller-Alsbach, Sandra Beate Reimann et Heidy Zimmermann ainsi qu’une préface par Roland Wetzel. En vente en boutique du musée et en ligne
pour 48 CHF, ISBN: 978-3-9524392-5-8

Informations pratiques
Horaires: mardi – dimanche: 11 – 18h
Horaires spéciaux:
Samedi, 24.12., 11 – 16h
Dimanche, 25.12., fermé
Lundi, 26.12., 11 – 18h
Samedi, 31.12., 11 – 16h
Dimanche, 01.01., 11 – 18h
Vendredi, 20.01. (Nuit des musées bâlois), 11 – 2h

Carl Andre : Sculpture as place, 1958-2010

La sculpture comme lieu, 1958-2010
jusqu’au 12 février 2017
Le Musée d’Art moderne rend hommage à Carl Andre
(né en 1935 à Quincy, Massachusetts), artiste américain
majeur du XXe siècle.
De Carl Andre je ne connaissais que les plaques d’acier que l’on a la
permission de fouler, tout un plaisir, car en général, les oeuvres
sont interdites au toucher même.
Carl Andre
L’exposition Carl Andre : Sculpture as place, 1958-2010 *
couvre tout le spectre de son oeuvre et en révèle la cohérence,
en présentant une trentaine de sculptures monumentales,
de nombreux poèmes, des photographies, des oeuvres sur papier
et des objets inclassables. Les pièces iconiques côtoient des éléments
jamais réunis, comme ses Dada Forgeries. Acteur principal du
minimalisme (avec Donald Judd et Robert Morris), Carl Andre
apparait aujourd’hui comme l’un des plus grands sculpteurs du XXe siècle.
Cette rétrospective révèle comment à partir d’éléments standards
répétés, de matériaux industriels bruts, l’artiste redéfinit la sculpture
comme un lieu d’expérience de l’espace, de la forme et de la matière.
Carl Andre
Carl Andre a également composé nombre de poèmes en employant
les mots pour leur valeur aussi bien sémantique et sonore que visuelle.
L’apparente simplicité des oeuvres remet en jeu les notions
traditionnelles de technique, de composition, d’installation
où le visiteur est partie prenante de l’oeuvre.
Carl Andre
Arrivé à New York en 1957, Carl Andre s’essaie à la poésie et réalise
ses premières sculptures de petit format. Il s’intéresse rapidement
aux propriétés de la matière : forme, poids, surface. Dès 1958, il emploie
des éléments industriels qu’il assemble lui-même : bois, métaux, briques,
bottes de foin, en relation avec les lieux où il expose.
L’artiste n’a de cesse depuis de réagir aux espaces proposés par les galeries,
musées, villes. Il travaille avec les éléments qu’il trouve sur place,
assemble ce qu’il peut manipuler seul, réalise des ensembles à la fois
très présents et en même temps si intégrés aux espaces qu’ils semblent
avoir toujours été là.
Carl Andre
Avec Carl Andre, l’oeuvre d’art change de statut : elle n’est plus un
élément symbolique ou figuratif, mais un objet réel qui fait partie du monde,
au même titre qu’un arbre ou un mur. Au cours des années soixante,
l’artiste a évolué dans sa conception de la sculpture, d’abord comme forme,
puis structure et finalement comme un lieu (« sculpture as place »).
« J’ai des désirs; je n’ai pas d’idées. C’est pour moi un désir
physique de trouver le matériel et un lieu où travailler »

(entretien de l’artiste avec Marta Gynp, 2015).
Cette première exposition consacrée à Carl Andre en France depuis vingt ans
(la dernière ayant eu lieu au musée Cantini à Marseille en 1997),
s’inscrit dans la politique du Musée d’Art moderne de relecture des grands
artistes fondateurs de la modernité.
Si vous visitez l’exposition, choisissez un jour où il fait beau, car la lumière
du jour, donne un relief tout particulier, à cette exposition, particulièrement
bien présentée.
Conçue par la Dia Art Foundation en collaboration avec l’artiste,
cette rétrospective a été présentée à New York (2014), Madrid (2015), Berlin (2016),
puis le sera à Los Angeles (2017).
Carl Andre, Uncarved Blocks, 1975 (détail), Vue de l’exposition Carl Andre, Sculpture as place, 1958-2010,
Directeur du MAM Fabrice Hergott
Commissaires de l’exposition
Sébastien Gokalp, Yasmil Raymond, Philippe Vergne
Fabrice Hergott, Yasmil Raymond, Philippe Vergne
Informations pratiques
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson
75116 Paris
Tel. 01 53 67 40 00
www.mam.paris.fr
Ouvert du mardi au dimanche
De 10h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h
Billetterie
Plein tarif : 9 €
Tarif réduit : 6 €
Billet combiné
Carl Andre / Bernard Buffet
Plein tarif : 15 €
Tarif réduit : 10 €
Catalogue édité par Paris Musées : 55 €, 400 pages
Offre culturelle
Renseignements et réservations
Tel. 01 53 67 40 80
Carl Andre
L’exposition itinérante internationale de Carl Andre : Sculpture as Place,
1958-2010 * a été rendue possible grâce au soutien de Henry Luce Foundation
et de Terra Foundation for American Art, ainsi que par celui de
Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte, The Brown
Foundation, Inc. de Houston, National Endowment for the Arts et Sotheby’s.
Cette manifestation est organisée dans le cadre du
Tandem Paris-New York 2016, mis en oeuvre par la Ville de Paris et
l’Institut français, en partenariat avec les services culturels de l’Ambassade
de France aux États-Unis d’Amérique et l’Ambassade de États-Unis d’Amérique en France, avec le soutien de la Ville de New York

Talents contemporains 2014

Dans le cadre du concours international « Talents Contemporains »,
la Fondation François Schneider présente jusqu’au 18 décembre 2016,
une exposition consacrée aux 7 lauréats de la quatrième édition du concours.
Le Grand Jury International s’est réuni au centre d’art contemporain
de la Fondation François Schneider le 29 mai 2015.
A l’issue des délibérations, le Président Jean-Noël Jeanneney
a communiqué la liste des lauréats :
laureats
Renaud AUGUSTE-DORMEUIL pour son oeuvre,
From here to Here,
projet d’installation
Benoît BILLOTTE pour son oeuvre, Wind Drift, Dessin
Gaëlle CALLAC pour son oeuvre, L’ABC de l’eau, Dessin
Cécile CARRIERE pour son oeuvre, Barques, Dessin
Jeremy LAFFON pour son oeuvre, Circuit fermé, Projet d’installation
Gustavo MILLON pour son oeuvre, D/H, Photographie
A l’unanimité, le « Talent d’Eau » a été attribué à Elizaveta KONOVALOVA
pour son oeuvre, Altstadt, Installation.
Elizaveta KONOVALOVA, Altstadt, 2014
Le concours « Talents Contemporains » : La Fondation François Schneider
a pour vocation de soutenir la création contemporaine sur le thème de l’eau.
Son ambition est de découvrir, d’accompagner et de
révéler de nouveaux talents au grand public.
La sélection des lauréats par le Grand Jury International :
Après sélection de 41 finalistes par 4 Comités
d’Experts, le Grand Jury International, composé de personnalités reconnues,
choisit les 7 lauréats du concours « Talents Contemporains ».
La dotation annuelle est de 300 000 € :
Les 6 lauréats recevront chacun 20 000 euros pour l’acquisition
de leur oeuvre, le Talent d’Eau 30 000 euros.
Une enveloppe de 150 000 € sera consacrée à la réalisation
des oeuvres présentées sous forme de projets.
jury
Le Grand Jury International est composé de :
Jean-Noël Jeanneney, Président du Jury, Michel Grilli,
Responsable du Comité d’acquisition d’oeuvres d’art contemporain de la BEI,
Daniel Lelong, Galerie Lelong (Paris & New York),
Rosa Maria Malet, Directrice de la Fondation Joan Miró à Barcelone,

Fabrizio Plessi, Artiste, a représenté l’Italie à la 42ème
Biennale de Venise en 1986.
Une fondation, une thématique :
Dirigée depuis peu par Léa Guzzo, la Fondation François Schneider provoque l’imaginaire grâce au fil conducteur de sa programmation : l’eau.

Léa Guzo
Léa Guzo

« Au coeur du village alsacien de Wattwiller dans l’atelier désaffecté
d’anciennes sources thermales, comme bon nombre de nos visiteurs,
vous serez surpris de découvrir notre magnifique Fondation avec
ses 2 500 m2 d’espace d’expositions dédiés à l’art contemporain
et spécifiquement à l’émergence de nouveaux talents.
Quand l’eau n’est pas au centre, elle est périphérie de la vie.
C’est le parti pris de notre Fondation :
être implantée dans un territoire rural en offrant
toute la richesse de la création contemporaine à nos
visiteurs. A travers différentes initiatives, dont le concours
«Talents Contemporains», nous permettons à des artistes
de développer leur pratique, gagner en visibilité et
avancer dans leur carrière. En tant qu’incubateur
pour la création contemporaine, nous soutenons et
accompagnons les plasticiens dans leurs parcours artistiques
grâce à l’acquisition de leurs oeuvres, un soutien financier,
des expositions, des publications, des résidences,
des programmes pour qu’ils acquièrent de nouvelles
compétences ou encore en leur faisant bénéficier de nos réseaux.
Les perspectives sont grandes, tout comme nos ambitions.
Ayant à coeur de mettre également le public au centre de notre Fondation,
nos expositions s’accompagnent d’échanges, moments forts
et évènements pour que votre expérience soit la plus
riche possible.»
Léa Guzzo, Directrice de la Fondation François Schneider
Vue de l'expositionSanna Moore, Commissaire de l’exposition
présente les artistes :
Ebb and flow – Flux d’Eau
Les sept artistes du concours « Talents Contemporains »,
exposés cette année, ont axé leur travail sur
le flux de l’eau, en particulier le temps qui passe
et l’érosion qui se produit à travers le mouvement
naturel et continu de l’eau. Que ce soit en observant
le changement des marées, des conditions
météorologiques défavorables ou de la condition humaine,
ils ont tous placé l’eau au coeur de leur
travail.
Renaud AUGUSTE-DORMEUIL, From here to Here
Renaud AUGUSTE-DORMEUIL, From here to Here

Les oeuvres sculpturales de Renaud Auguste-Dormeuil
capturent l’eau dans trois états de mouvement,
un flux continu, un outil à la dissolution et un moment glacé.
Son installation in-situ dans le jardin relie
la Fondation par un tunnel imaginaire à son antipode
dans l’océan Pacifique Sud.
Benoît BILLOTTE, Wind Drift
Benoît BILLOTTE, Wind Drift

Benoit Billotte a réalisé un dessin mural immense
qui reprend la topographie des mouvements du vent
à travers les océans et les mers du monde.
Ses symboles graphiques simplifiés rappellent les flèches
tourbillonnantes retraçant les mouvements du vent sur
les cartes météo.
Gaëlle CALLAC, L’ABC de l’eau
Gaëlle CALLAC, L’ABC de l’eau

Gaëlle Callac utilise les pages titres de livres anciens
et contemporains comme base de son travail dans
« L’ABC de l’Eau » (une série de 27 gravures).
Chaque page fait référence à l’eau d’une certaine façon
en mots ou en images.
Gaëlle Calla, Maternité Blanche 2015
Gaëlle Calla, Maternité Blanche 2015

Les dessins mystiques de Cécile Carrière représentent
les cycles de la vie. Les rivières coulent de la
source en traversant des paysages de montagnes
ou les rivières connectent des personnages les uns
aux autres.
Elizaveta KONOVALOVA, Altstadt, 2014
Elizaveta KONOVALOVA, Altstadt, 2014

Pour son installation « Altstadt, » Elizaveta Konovalova
dispose des cailloux collectés le long des rives
de l’Elbe. La couleur intense de terre cuite donne un indice
sur l’origine de ces pierres : les restes de
briques rouges de maisons côtières détruites
par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
Lentement érodés au fil des ans, ces cailloux sont classés
par taille : de la taille d’une paume de main
aux fragments minuscules qui semblent presque disparaitre.
Jérémy LAFFON, Circuit fermé,
Jérémy LAFFON, Circuit fermé,

Jérémy Laffon réalise un projet audacieux avec un immense
cube de glace rappelant la sculpture en
acier de Tony Smith, « Die », des années 1960.
Pourtant, le travail de Laffon n’a pas de permanence. Il
conserve sa forme pour seulement quelques jours.
Au cours de l’exposition, la glace fond et l’eau
s’écoule le long des canalisations au sol pour enfin
être recueillie dans des fûts en acier.
Gustavo MILLON, D/H,
Gustavo MILLON, D/H,


Gustavo Millon
fait une forte critique sur la crise
de l’eau qui sévit dans son pays natal, le Chili, depuis
plus de neuf ans. Dans une série de photos prises au même
endroit au cours de plusieurs mois, il capture
chaque jour le ciel. La couleur du ciel reflète l’état de la sécheresse.
Un beau ciel bleu signifie malheureusement qu’aucune pluie
ne tombera encore aujourd’hui.
Depuis l’antiquité, les artistes se sont emparés de l’eau
dans leur travail, tant pour ses effets positifs
que néfastes, puisqu’elle est fondamentale dans la façon
dont nous vivons nos vies. Comme sujet, elle
offre aux artistes une abondance de possibilités à explorer.
Cette exposition présente l’eau sous forme
solide, liquide et comme un flux infini d’idées et d’interprétations.
AUTOUR DE L’EXPOSITION
Jeudi 17 novembre film documentaire, programmation en cours
Dimanche 4 décembre « Atelier Mannala » avec goûter ( enfants de 7/13 ans)
vendredi 16 décembre fin des ateliers périscolaires

acces
 

"Die Kerze"

La Bougie – Museum Frieder Burda   jusq’au 29 janvier 2017
Cette exposition s’ordonne autour du tableau  « Die Kerze »
« La Bougie » de Gerhard Richter et réunit plus de 50 tableaux,

Gerhart Richert, die Kerze 1982
Gerhart Richert, die Kerze 1982

sculptures, installations, vidéos et photographies réalisés
notamment par Marina Abramović, Georg Baselitz,
Christian Boltanski, Thomas Demand, Urs Fischer,
Eric Fischl, Peter Fischli et David Weiss, Jörg Immendorff,
Karin Kneffel, Jeff Koons, Alicja Kwade, Nam June Paik,
A. R. Penck, Andreas Slominski et Thomas Ruff,

oeuvres qui témoignent de l’actualité de ce thème dans
l’art contemporain. Une bougie bien droite – symbole de la durée d’une vie,
lumière apportée par la raison, lueur d’espoir à l’horizon,
mais aussi expression latente du désir sexuel.
De la luminescence matérielle à la transcendance spirituelle,
des vanités à l’Eros : le motif de la bougie possède de multiples
significations.
Avec ce tableau de Gerhard Richter, qui a acquis un caractère iconique
au fil du temps, le Musée Frieder Burda possède une oeuvre centrale
sur ce thème; elle est ici prétexte à mettre en lumière la complexité du sujet et à en explorer l’actualité dans l’art contemporain.
Die Kerze musée Frieder Burda
Frieder Burda déclare au sujet de l’exposition:
La “Bougie“ de Gerhard Richter fait partie des tableaux-phares
de ma collection. Nombre de visiteurs et amis de notre institution
vont jusqu’à identifier l’idée de cette oeuvre à l’essence même de la collection.
Ma satisfaction n’en est que plus grande devant l’exposition de grande tenue, protéiforme, parfois même provocante, que nous avons réussi
à mettre sur pied. »

Gerhart Richte, crâne avec bougie 1983
Gerhart Richter, crâne avec bougie 1983

Helmut Friedel, commissaire de l’exposition poursuit:
«Le thème de la bougie exerce une véritable fascination sur
le spectateur en raison des questions existentielles élémentaires
auxquelles il renvoie, sur la vie, l’amour et la mort. Ses contenus
et niveaux d’expression complexes permettent au tableau de
Richter qui appartient à la collection Frieder Burda de former
le point de départ d’une exploration d’oeuvres d’art contemporaines
s’étant emparé du même sujet.»
Christian Boltanski, les Ombres 1984
Christian Boltanski, les Ombres 1984

La bougie, motif familier dans la peinture
Du baptême à la chambre  mortuaire, la bougie nous accompagne
toute une vie, elle brûle  sur les couronnes de l’Avent
et les gâteaux d’anniversaire, dans les églises et lors de
rassemblements politiques silencieux  ou de dîners romantiques.
Après les attentats de Paris et Bruxelles,
des milliers de gens allumèrent des bougies non seulement sur les lieux
du drame mais aussi partout ailleurs dans le monde. Ils exprimaient
ainsi leur douleur et leur solidarité avec les victimes. Depuis toujours
les bougies sont indissociables des pratiques religieuses –
et tout particulièrement de celles qui touchent à la frontière
entre la vie et la mort, l’éternité divine et la fragilité de l’homme:
elles incarnent l’immatériel ou la transcendance et symbolisent
le lien entre l’esprit et la matière.
Frieder Burda vue de l'expo die Kerze
Genèse du motif
Dès la fin du Moyen Âge, la bougie est ancrée dans le répertoire
iconographique religieux, conférant un caractère symbolique
aux scènes de la vie du Christ ou de la Vierge.
Chez Le Caravage et ses successeurs, la lumière des chandelles
plonge les intérieurs dans une atmosphère dramatique –
et constitue un renvoi crypté à un message sous-jacent lourd de sens.
L’idée du caractère éphémère de toute vie exprimée par la bougie
est particulièrement présente dans les natures mortes des peintres hollandais.
Au siècle des Lumières, la bougie symbolise l’acquis scientifique,
tandis que l’époque romantique l’utilise, elle, pour évoquer des désirs
profonds, enfouis et vagues. Les expressionnistes quant à eux en font un moyen d’expression plein de force. Max Beckmann, par exemple, reprend dans
de nombreux tableaux des schémas de signification traditionnels
en les associant à son renouvellement pictural révolutionnaire.
Pablo Picasso a lui aussi recours à la multiplicité symbolique du thème
de la bougie dans certaines de ses natures mortes, et peut l’interpréter
de manière toute personnelle, comme dans l’un de ses tableaux
de 1952 où la bougie représenterait la
fin de ses amours avec Françoise Gilot.
Thomas Demand, Trubite 2011
Thomas Demand, Trubite 2011

La «Bougie» de Gerhard Richter
De tous ces faits Gerhard Richter est sans nul doute conscient
lorsqu’ en 1982 il se tourne intensivement vers le thème de la bougie,
même si c’est pour lui la simplicité même du motif qui l’attire.
Il explique son inclination envers les natures mortes (à la bougie)
en ces termes:
«Parce qu’elle nous entoure. Nous en avons tous besoin. Mon travail, c’est aussi d’essayer de faire quelque chose qui peut être compris aujourd’hui.»
L’artiste renvoie ici à une qualité particulière intrinsèque de la bougie:
elle est pour nous un objet symbolique familier.
Jusqu’à ce jour, Gerhard Richter a réalisé 29 tableaux sur le sujet,
l’un d’eux fait partie de la collection Frieder Burda; un autre («Crâne et bougie»)
, ainsi que trois éditions de la bougie et quatre panneaux de l’atlas,
que l’artiste utilisera pour préparer le cycle consacré à la bougie, sont exposés ici en point de référence visuel.
Un intense rayonnement Karin Kneffel, élève de Gerhard Richter, a en outre réalisé tout spécialement pour cette exposition une nouvelle série de tableaux faisant référence à son motif emblématique de la bougie.
Carinne Kneffel
Karin Kneffel

Kneffel y reprend le format propre à Richter, la composition, l’organisation du tableau. Mais son univers est celui des réflexions, des reflets, de l’impossibilité de réaliser. La froideur et le traitement tout en nuances du caractère dominateur de ce motif à tous égards chargé de sens, caractérisent ces tableaux. La bougie en tant que motif présent dans les moyens d’expression les plus divers de l’art contemporain Karin Kneffel n’est pas la seule artiste contemporaine à s’être penchée sur ce sujet, d’autres l’ont fait en passant par moyens d’expression les plus variés, avec à leur tête la phalange des grands peintres allemands des années 80.
Georg Baselitz
Georg Baselitz

Aux côtés de Markus Lüpertz et A.R. Penck, il convient d’évoquer Georg Baselitz et Jörg Immendorff. Sous le titre aux allures de jeu de mots
«Kerzenfriedenfreud» (BougiePaixJoie), Baselitz provoque quasiment le spectateur pour le contraindre à un possible déchiffrage, – Freud(e) étant aussi le mot allemand pour «joie»-, et la bougie est ici le symbole d’une sexualité refoulée et de la concupiscence. Intitulé «Négrillon à la bougie» par l’artiste lui-même, l’oeuvre de
Jörg Immendorff est une pure provocation.
Jörg Immendorff
Jörg Immendorff

C’est la représentation exagérément débonnaire d’un Noir qui souffle une bougie en gonflant les joues –
un commentaire révélateur autant que corrosif de toute forme
de racisme petit-bourgeois. Plus flamboyant – quoique gardant ses distances
par rapport au pop art- le grand artiste américain des années 80: Jeff Koons.

Jeff Koons, Candle 2001
Jeff Koons, Candle 2001

Bikinis et sous-vêtements, peau nue, fleurs pareilles à des morceaux
de paysages pleins de montagnes et de lacs sont rassemblés en un collage
exubérant dans le tableau «Candle». Il est question ici de la sexualisation
du monde marchand par la publicité, laquelle génère des biens de consommation
en dégénérant d’innocents symboles d’une quête du bonheur inatteignable.
Robert Gober
Robert Gober

Robert Gober joue lui aussi avec la prétendue banalité et familiarité du sujet.
Sa composition faite d’un morceau de cire d’abeille aplati sur lequel
sont collés des poils humains et dont émerge une chandelle semble
parfaitement insolite. Bien que cette bougie soit «vierge» – elle n’est pas allumée
et ne doit pas l’être-, elle a pourtant perdu toute innocence, tant est évidente son identification avec un phallus. Ce travail a été réalisé à l’époque de la crise
du SIDA en Amérique, lorsque le débat chargé de peurs autour du VIH
envahit aussi l’univers artistique. Il est aussi un hommage silencieux
à tous ceux qui furent victimes de l’épidémie.
Jorg Immendorff
Jorg Immendorff

Le duo d’artistes Fischli/Weiss confronte le spectateur avec une bougie
décorative noire, une imitation coulée en résine acrylique d’une laideur pathétique. Fischli/Weiss, durant leur période de création commune (jusqu’à la mort de David Weiss en 2012) aspirèrent à dé-hiérarchiser le monde des objets. Ils se moquèrent
ainsi méthodiquement de la folle aspiration ambiante à l’originalité en lui
opposant une autre manière d’expliquer l’univers, toute simple, avec beaucoup
d’humour et d’ironie. Urs Fischer, un autre artiste suisse qui vit maintenant
à New York, enflamme les oeuvres d’art de ses collègues artistes.
Sa réplique coulée dans de la cire dans les dimensions originales de la sculpture de Giambologna, présentée à la Biennale de Venise en 2011 où elle fondit
peut à peu de manière spectaculaire, est restée inoubliable.
Le Musée Frieder Burda lui fait rencontrer
Urs Fischer
Urs Fischer

«Monument 1 for V. Tattin» de Dan Flavin, une installation faite de tubes fluorescents blancs. Fischer la traduit dans la matière contraire, la cire.
Tandis que Flavin permet à la sculpture d’exister par la lumière (électrique)
même, chez Fischer, c’est la lumière (de la bougie) qui déclenche sa
destruction. Le processus même de cette lente fonte est ici l’élément
le plus important de sa sculpture, comme il le déclare lui-même:
«la nature est tout simplement belle, et c’est pourtant la déliquescence
qui constitue véritablement sa beauté».

Dans une tout autre perspective, solidement ancrée dans la tradition de la
méditation et du recueillement extrême-orientaux, l
a célèbre installation aux bougies réalisée en 1989 par Nam June Paik
porte le titre de «Bouddha». En combinant la technologie occidentale et la pensée orientale, Paik crée un lien entre la croyance bouddhiste en la réincarnation et la reproduction infini du même objet par un outil électronique.
Nam June Paik, Budhha 1989
Nam June Paik, Boudhha 1989

Aussi Paik se trouva-il en 1989 au coeur du débat autour des théories sur les médias. Dans sa vidéo tout aussi spectaculaire «One Candle» que Nam June Paik réalisa en 1989 au Portikus de Francfort, une captivante relation s’engage entre la simple flamme d’une bougie et une technologie vidéo complexe.
Nam June Paik One Cande
Nam June Paik One Cande

Christan Boltanski choisit lui-aussi le motif de la bougie,
d’autant plus expressif qu’il est réduit à son minimum, dans nombre de ses travaux.
«Les Ombres» est l’une de installations les plus connues de sa série
«Théâtre d’Ombres». Six petites silhouettes découpées dans de la tôle, éclairées par les flammes de petites bougies chauffe-plats, renvoient leur reflet tremblotant sur le mur, délicates autant qu’étrangement inquiétantes. Son théâtre d’ombres permet à Boltanski de transporter son thème du travail de mémoire sur le terrain de l’allégorie, où s’exprime la puissante interaction de la vie et de la mort.
Jeppe Hein, Candle Box 2014
Jeppe Hein, Candle Box 2014

«Candle Box», réalisé en 2013 par Jeppe Hein a lui aussi un caractère spirituel.
La bougie placée derrière un miroir sombre renvoie à la croyance spirituelle
en un oeil intérieur capable de percevoir l’univers au-delà d’une acuité visuelle
habituelle et qui permettrait d’accéder à un état particulier d’illumination
spirituelle. De même, la flamme qui brille à hauteur de la tête rappelle le miracle de la Pentecôte qui permit aux Apôtres de parler d’autres langues afin qu’ils puissent être entendus de tous les hommes, indépendamment de leur nationalité ou de leur ethnicité. En analogie avec cette iconographie, la «lumière se fait» également chez le spectateur de «Candle Box», tenu de «se regarder dans le miroir» qui lui est tendu.
Marina Abramovic, portrait with a cancle
Marina Abramovic, portrait with a cancle

Mais les hommes ne sont pas les seuls à se consacrer à ce sujet complexe:
Marina Abramović, qui a exploré dans ses performances les limites du supportable physiquement et moralement, contraint quasiment le spectateur,
avec son autoportrait «Artist Portrait With a Candle» appartenant à la série
«With Eyes Closed I See Happiness», à accéder à un état méditatif
de calme intérieur au travers de l’observation d’une bougie qui se consume.
Sa jeune con-soeur Alicja Kwade, a «téléporté» dans un travail du même
nom trois bougies qui brûlent posées sur le sol, en les plaçant de telle manière le long d’une paroi de verre articulée comme un paravent, qu’elles se reflètent à plusieurs reprises dans les murs opposés, semblant passer d’un côté à l’autre; c’est la possibilité de transporter la lumière ou l’énergie qui est questionnée ici.
Louise Lawler, Still Life 2003/2016
Louise Lawler, Still Life 2003/2016

La célèbre artiste conceptuelle Louise Lawler joue avec les moyens d’expression que sont le dessin et la photographie. Son travail «Still life (Candle)» remonte à une photographie en couleurs de 2003 qui montre ce que l’on appelle un
«date painting» de l’artiste japonais On Kawara sur le mur d’un intérieur privé.
Tout comme le tableau sur le mur, la table placée dessous parle elle aussi du temps
qui s’écoule implacablement: des verres á vin vides, les bougies, un cendrier plein et une serviette froissée rappellent que peu de temps auparavant, la table a été le théâtre d’un repas animé.
Thomas Demande
Thomas Demande

La photographie est également le fait de Thomas Ruff. Ce travail est
une photo en noir et blanc floue, une scène prise dans une salle de séjour
des années 1980 au centre de laquelle trône un téléviseur démodé en marche.
Sur la télévision elle-même se dresse une pyramide en forme de sapin faite
de bougies allumées. Entre 1981 et 1991, l’artiste collectionna quelque
2 500 photos relevées dans des journaux germanophones avant de sélectionner
400 d’entre elles, qu’il photographiera à nouveau, numérotera et restituera sans leur donner de titre explicatif. Les travaux qui en résultent sont l’occasion de se demander dans quelle mesure les photos restent compréhensibles lorsqu’elles sont sorties de leur contexte d’origine – contraignant le spectateur à se glisser dans la peau d’un détective. Au-delà de ses déclinaisons dans les arts plastiques, l’exposition élargit le regard porté sur la bougie en évoquant son rôle dans le film. Une compilation filmée,
«Die Kerze im Scheinwerferlicht» (Pleins feux sur la bougie) a parcouru toute l’histoire du cinéma pour en extraire divers critères de forme et de contenu, et donner de la visibilité à l’espace dans lequel évoluent et se croisent l’image et le film.
Film
Le catalogue d’exposition contient des essais portant sur l’histoire du motif de la bougie, sur la signification des tableaux de Gerhard Richter consacrés à ce thème, ainsi que sur les représentations de la bougie au cinéma.
Publié par la maison d’édition de la librairie Walther König.
Prix spécial au musée 38 euros.
Horaires:
du mardi au dimanche 10h à 18 h, ouvert tous les jours fériés
www.museum-frieder –burda.de

Sommaire d'octobre 2016

Kackson Pollock, Water Bull 1946 expo du Kunstmuseum de Bâle
Jackson Pollock, Water Bull 1946
expo au Kunstmuseum de Bâle

01 octobre 2016 : Maya Rochat « META FILTRES »
03 octobre 2016 : EVA & ADELE YOU ARE MY BIGGEST INSPIRATION*
08 octobre 2016 : Roni Horn
10 octobre 2016 : Otto Dix-le Retable d’Issenheim
22 octobre 2016 : Une aventure de jeunesse
23 octobre 2016 : MICHEL-ANGE par Hector Obalk
26 octobre 2016 : Mexique 1900 – 1950
28 octobre 2016 : La Porte de l’Enfer, Rodin
30 octobre 2016 : Le Pollock figuratif

Le Pollock figuratif

Jusqu’au 22.01.2017 au Kunstmuseum de Bâle

Jackson Pollock Stenographic Figure 101.6 x 142.2 cm; Oil on linen
Jackson Pollock Stenographic Figure 101.6 x 142.2 cm; Oil on linen

«Lorsque vous peignez à partir de l’inconscient,
les figures sont prêtes à émerger»
déclarait Jackson Pollock lors d’un célèbre entretien avec
Selden Rodman en 1956.
Cette déclaration peut surprendre tant il est d’usage d’associer le peintre
américain à ses drip paintings abstraits. Bien qu’abondante,
son œuvre figurative réalisée auparavant demeure méconnue,
tout comme ses peintures figuratives consécutives à la période
« dripping »
.
En abordant pour la première fois le travail de l’artiste sous cet angle,
la rétrospective organisée par le Kunstmuseum Basel souhaite
mettre en lumière l’aspect figuratif de son œuvre et poser un regard
nouveau sur sa création artistique longue de près de trois décennies.
Jackson ¨Pollock the Moos Woman 1942
Jackson ¨Pollock the Moos Woman 1942

Les problèmes de relation avec sa mère, puis son alcoolisme
l’obligent à passer quatre mois dans un hôpital psychiatrique
où il commence sa première analyse, cela lui permet plus tard
de rédiger un carnet de croquis les « Dessins psychanalytiques »

jackson Pollock, Pschycoanalytic Drawing
Jackson Pollock, Pschycoanalytic Drawing

Pollock figuratif explore l’œuvre de jeunesse de Pollock marquée
tour à tour par le régionalisme hérité de son professeur
Thomas Hart Benton et par les grands noms de l’histoire de l’art tels
El Greco, Michel-Ange, Rembrandt et les maîtres du baroque italien.
Durant les années qui suivent, Pollock se tourne vers l’art moderne
européen et étudie sans relâche le travail de Pablo Picasso.
jackson-pollock
L’oeuvre en tête est fortement marquée par l’oeuvre de
Picasso : Intérieur avec fillette dessinant, mais aussi à la palette
de Matisse.Son œuvre se nourrit également de l’art des premiers
habitants de l’Amérique du Nord. Les fresques monumentales
des peintres muralistes mexicains réalisées dans les années
1930 et 1940 constituent une autre source d’inspiration majeure
pour l’artiste américain :  le travail de David Alfaro Siqueiros,
José Clemente Orozco  et Diego Rivera
(
actuellement visible dans l’exposition
« le Mexique au Grand Palais, Paris)
– que Pollock rencontre personnellement –, bouleversera sa manière
d’appréhender la figuration.
 Jackson Pollock, the gardians of the secret

Jackson Pollock, the Gardians of the Secret

L’exposition propose une vue d’ensemble de la trajectoire figurative
du peintre américain, depuis le milieu des années 1930 jusqu’à son décès
prématuré dans un accident en 1956. Les fameux drip paintings monumentaux réalisés sur une courte période, entre 1947 et 1950,
ne figurent dans l’exposition qu’à titre indicatif.
Jackson Pollock, composition with ritual scene
Jackson Pollock, composition with ritual scene

Leur absence volontaire crée un vide qui permet de mieux saisir
la continuité entre les œuvres des années 1930 et 1940, souvent marginalisées,
et les célèbres tableaux monumentaux des années 1950. Ainsi, l’exposition
présente un ensemble impressionnant de Black and White Paintings issus de la période « dripping » aux côtés des dernières œuvres des années 1950
à travers lesquelles Pollock n’a cessé d’explorer la question de la figure.
Jackson Pollock
Au total, l’exposition présente une centaine de peintures et travaux sur papier,
dont des œuvres majeures issues de collections privées et
des pièces d’exception provenant de collections de musées européens,
des États-Unis, d’Australie et du Japon.
Commissaire : Nina Zimmer
Kunstmuseum Basel

Tram n° 2

Mar, mer, ven, sam, dim 10–18h
Jeu 10–20h
Lun fermé

St. Alban-Rheinweg 60
CH-4010 Basel
Tel. +41 61 206 62 62
Fax +41 61 206 62 52

La Porte de l’Enfer, Rodin

Jusqu’au 22 Janvier 2017 au musée Rodin de Paris

L’exposition L’Enfer selon Rodin invite le public à revivre
la création d’une icône de l’art : La Porte de l’Enfer.
Plus de 170 oeuvres – dont 60 dessins rarement présentés
au public et de nombreuses sculptures restaurées pour l’exposition
– plongent les visiteurs dans l’histoire fascinante de ce chef-d’oeuvre
dont l’influence fut considérable dans l’évolution de la sculpture et des arts.
Avec cette porte mystérieuse et imposante qui ne s’ouvre pas,
Rodin offre une vision spectaculaire des Enfers, pleine de fièvre
et de tourments.

Comment Rodin passe de l’Enfer de Dante aux Fleurs du Mal de Baudelaire

Exemplaire original des Fleurs du Mal illustré par des dessins de Rodin
Une double inspiration littéraire. La Porte de l’Enfer est l’oeuvre centrale
de toute la carrière de Rodin. Lorsque le sculpteur obtient en 1880
la commande de ce qui devait être une porte destinée au musée des arts décoratifs,
il est un artiste encore peu connu. Il se lance dans des recherches
passionnées pendant près d’une décennie, s’inspirant d’abord de la
Divine Comédie de Dante
puis de

plus en plus des Fleurs du Mal de Baudelaire.
Travaillant aussi bien la dimension architecturale de la Porte
(bas-reliefs, pilastres, éléments décoratifs) que les personnages
qui grouillent à sa surface, Rodin crée des formes inédites pour exprimer
les passions humaines – selon les mots du critique Gustave Geffroy,
« les recherches et les trouvailles du sculpteur apparaissent visibles
dans ces réalisations triomphantes de sa pensée et de ses mains :
des attitudes nouvelles ».

L’Âge d’Airain | Musée Rodin
Première œuvre importante de Rodin, réalisée à Bruxelles,
cette figure montre déjà toute la maîtrise du sculpteur,
son attention à la nature vivante dans l’attitude et le modelé.
Un jeune soldat belge, Auguste Ney, posa pour cette œuvre dépouillée
de tout attribut permettant d’identifier le sujet.
Elle fut exposée au Cercle artistique de Bruxelles en 1877,
sans titre, puis au Salon, à Paris, sous le nom de L’Âge d’airain,
où elle fit scandale.
La statue, dite aussi L’Homme qui s’éveille ou Le Vaincu, évoque l’homme des premiers âges. Elle tenait à l’origine une lance dans la main gauche, comme le montre une photographie de Gaudenzio Marconi, mais Rodin choisit de la supprimer pour dégager le bras de tout attribut et donner au geste une ampleur nouvelle.

Rodin, tête de Jean Baptiste

Accusé, lors de son exposition à Paris, de l’avoir moulée directement sur le modèle, Rodin dut prouver que la qualité du modelé de sa sculpture provenait bien d’une étude approfondie des profils et non d’un moulage sur nature. Ses détracteurs finirent par reconnaître la bonne foi du sculpteur. Ce scandale attira cependant l’attention sur Rodin et lui valut  la commande de La Porte de l’Enfer en 1880.

 La genèse du chef d’oeuvre.

Les très nombreux groupes et figures de damné(e)s que Rodin dessine,
modèle et assemble constituent un véritable répertoire de formes
qu’il réutilise ensuite jusqu’à la fin de sa carrière, avec une inventivité
toujours renouvelée.

 Bien des oeuvres parmi les plus connues découlent
de cet élan qui propulse Rodin sur le devant de la scène artistique,
à commencer par le Penseur, le Baiser, Ugolin, la Danaïde ou les Ombres.


La lecture de La Porte de l’Enfer éclaire toute l’oeuvre de Rodin.

On y trouve un condensé de ses recherches stylistiques, et un point de départ
pour de nombreuses variations permises par ses techniques de prédilection : fragmentation, assemblage, agrandissement, réduction, répétition…

Rodin, Ugolin penché sur ses enfants morts
Des oeuvres inédites. Fasciné par le corps, qu’il soit douloureux, violent ou érotique,
Rodin dessine, modèle et retravaille sans cesse ses créations antérieures afin de saisir et d’exprimer tous les élans de l’âme. La présentation exceptionnelle de plus de 50
« dessins noirs »,
souvent annotés par Rodin, donne à voir cette recherche de la composition et du mouvement. Particulièrement fragiles et précieux,
ces dessins au trait rehaussés de lavis d’encre et de gouache ne sont exposés
qu’avec parcimonie. Une trentaine de sculptures restaurées pour
l’exposition sont présentées pour la première fois.

Le parcours de l’exposition se poursuit dans le jardin de sculptures
du musée, où se trouve un exemplaire en bronze de la Porte, tandis que les visiteurs du musée Rodin de Meudon peuvent aller admirer le grand plâtre que Rodin
présenta au public dans sa grande exposition personnelle de 1900 – une version dépouillée de ses figures et groupes les plus en saille, état d’une oeuvre où l’effet de foule tenait pourtant une place si importante.
Le baiser n’est pas dans la porte de l’Enfer, on y voit ce couple,
Francesca da Rimini et Paolo Malatesta, représentant l’amour fou,
l’amour interdit et le châtiment.

Sur le site Internet du musée, des ressources en ligne permettrent d’approfondir la visite.
Une manière de voir la porte de l’Enfer depuis chez vous, sans qu’aucun
détail ne vous échappe


Commissaire : François Blanchetière, conservateur du patrimoine, adjoint au responsable du service de la conservation

Mexique 1900 – 1950

Diego Rivera, Frida Kahlo, José Clemente Orozco et les avant-gardes
Jusqu’au 23 janvier 2017 au Grand Palais
Galeries nationales
Cette exposition est organisée par la Rmn-Grand Palais et
la Secretaría de Cultura / Instituto Nacional de
Bellas Artes / Museo Nacional de Arte, México.
C’est une exposition très dense, divisée en 4 parties, se répartissant
sur  2 étages du Grand Palais.

Diego Rivera (1886-1957) Portrait d’Adolfo Best Maugard 1913 Huile sur toile México, INBA, Museo Nacional de Arte Donation de Arturo Arnáiz y Freg, 1983 Photo © Francisco Kochen © 2016 Banco de México Diego Rivera Frida Kahlo Museums Trust, Mexico, D.F / Adagp, Paris Diego
Diego Rivera (1886-1957)
Portrait d’Adolfo Best Maugard
1913
Huile sur toile
México, INBA, Museo Nacional de Arte
Donation de Arturo Arnáiz y Freg, 1983
Photo © Francisco Kochen
© 2016 Banco de México Diego Rivera Frida Kahlo Museums Trust, Mexico, D.F / Adagp, Paris
Diego

La Réunion des musées nationaux-Grand Palais,
la Secretaría de Cultura / Instituto Nacional de Bellas Artes /
Museo Nacional de Arte, México (MUNAL) se sont associés
pour organiser une exposition dressant un vaste panorama
de la modernité mexicaine, depuis les prémices de la
Révolution jusqu’au milieu du XXe siècle, complété
par des interventions ponctuelles d’artistes contemporains.
L’art du Mexique au XXe siècle présente le paradoxe
d’être étroitement connecté aux avant-gardes internationales,
tout en présentant une incroyable singularité,
une étrangeté même, et une puissance qui défient
notre regard européen.
Ramon Cano Manilla, Indienne d'Oaxaca
Ramon Cano Manilla, Indienne d’Oaxaca

L’imaginaire collectif et les traditions du XIXe siècle.
Dans la première partie de l’exposition, on découvre comment
cette modernité puise son inspiration dans l’imaginaire collectif
et les traditions du XIXe siècle. Cette relation, évidente
dans l’art académique qui se développe après la restauration
de la République en 1867, se prolongera dans les préceptes
idéologiques de l’École Mexicaine de Peinture et de Sculpture,
dirigée par José Vasconcelos à partir de 1921.
Vue expo Mexiqiue la sarape rouge
Vue expo Mexique
la sarape rouge

Les courants internationaux viennent contrebalancer
cet ancrage dans la tradition.
Au tournant du XXe siècle, symbolisme et décadentismes
trouvent au Mexique des expressions fascinantes comme
le célèbre tableau d’Ángel Zárraga, La Femme et le pantin (1909).
Ángel Zárraga (1886-1946) La Femme et le Pantin 1909 Huile sur toile Collection Andrés Blaisten © DeAgostini/Leemage © Adagp, Paris 2016
Ángel Zárraga (1886-1946)
La Femme et le Pantin
1909
Huile sur toile
Collection Andrés Blaisten
© DeAgostini/Leemage
© Adagp, Paris 2016

Peu à peu s’affirment les expérimentations esthétiques
d’artistes mexicains en contact avec l’avant-garde parisienne
dans les premières décennies du siècle, au premier rang
desquels Diego Rivera.
Expo Mexique
La deuxième partie, la Révolution mexicaine
La deuxième partie de l’exposition s’attache à montrer
comment la Révolution mexicaine, en tant que conflit armé,
comportait la planification d’un nouveau projet national.
Diego Rivera, Paysage Zapatiste
Diego Rivera, Paysage Zapatiste

La création artistique des années qui ont suivi la révolution
revêt un caractère idéologique ; elle s’appuie sur d’autres moyens
David Alfaro Siqueiros Mort et Funérailles de Caïn 1947
David Alfaro Siqueiros
Mort et Funérailles de Caïn 1947

que la peinture sur chevalet, tels que le muralisme et le graphisme.
L’exposition met naturellement l’accent sur les oeuvres des
trois artistes phares du muralisme mexicain, los tres grandes :
Diego Rivera, David Alfaro Siqueiros, José Clemente Orozco.
José Clemente Orozco, Le Mort 1925/1928
José Clemente Orozco, Le Mort 1925/1928

Cette révolution masculine, qui a ouvert la voie à de nombreuses
possibilités nouvelles, a permis aux femmes de participer
à l’effort économique ; cette situation les a encouragé à se faire
elles aussi une place sur la scène artistique, en tant que peintres ou mécènes.
L’arbre Frida Kahlo ne doit pas cacher une forêt
Nahui Olin, autopotrait en étudiante
Nahui Olin, autopotrait en étudiante

de personnalités extraordinaires comme Nahui Olin, Rosa Rolanda ou les photographes Tina Modotti et Lola Álvarez Bravo.
Rosa Rolanda autoportrai
Rosa Rolanda autoportrait

Parallèlement à l’École Mexicaine de Peinture et de Sculpture des années 20 et 30,
cette période a également été marquée par l’avènement de nombreuses autres démarches expérimentales. Le triomphe du muralisme et de l’art nationaliste a éclipsé ces mouvements d’avant-garde alternatifs, qui ont revendiqué le droit de participer à la scène artistique internationale, indépendamment du paradigme révolutionnaire.
Gerardo Murillo « Dr. Atl »
Gerardo Murillo « Dr. Atl »

La troisième partie une sélection d’artistes et d’oeuvres se présentant comme des alternatives aux discours idéologiques de l’époque
La troisième partie de l’exposition permet de découvrir toute une sélection d’artistes et d’oeuvres se présentant comme des alternatives aux discours idéologiques de l’époque, des masques hallucinants de Germán Cueto aux portraits énigmatiques de Robert Montenegro et aux abstractions de Gerardo Murillo « Dr. Atl » ou Rufino Tamayo.
expo Le Mexique
la quatrième partie, intitulée Rencontre de deux mondes : Hybridation
Enfin, la quatrième partie, intitulée Rencontre de deux mondes : Hybridation, montre comment, depuis le début du XXe siècle, la présence d’artistes mexicains aux États-Unis, comme Marius de Zayas, Miguel Covarrubias et surtout les grands muralistes, a joué un rôle décisif pour les mouvements d’avant-garde de villes comme New York,
Détroit ou Los Angeles. Inversement, du fait de la notoriété acquise par les artistes mexicains à l’étranger durant les premières décennies du XXe siècle, de nombreux artistes étrangers ont décidé de délocaliser leur activité au Mexique.
Marius de Zayas
Marius de Zayas

En collaboration avec les artistes locaux, ils sont parvenus à développer une scène particulièrement riche, notamment autour du surréalisme avec Carlos Mérida, José Horna, Leonora Carrington et Alice Rahon.
Gabriel Orozsca
Gabriel Orozsca

L’exposition clôt la chronique de ces échanges, sources d’une perpétuelle « renaissance », avec l’arrivée de Mathias Goeritz au Mexique en 1949, mais leur vitalité est encore illustrée dans les oeuvres d’artistes majeurs de la scène actuelle, à l’image de Gabriel Orozco et de ses « frottages » pris dans le métro parisien.

Frieda Kahlo, le Cadre
Frieda Kahlo, le Cadre


v
oir ci-dessous le podcast de la Dispute à propos
de l’exposition le Mexique
commissaire: Agustín Arteaga
scénographie : Atelier Jodar Architecture
ouverture :
tous les jours de 10h à 20h, nocturne le mercredi jusqu’à 22h
Fermé tous les mardis et le 25 décembre.
Fermé à 18h les 24 et 31 décembre
accès :
métro ligne 1 et 13 «Champs-Elysées-Clemenceau»
ou ligne 9 «Franklin D.Roosevelt»
informations et réservations :
www.grandpalais.fr

MICHEL-ANGE par Hector Obalk

LE PREMIER LIVRE D’ART EN BD — MICHEL-ANGE
par Hector Obalk / Editions Hazan
vidéo chez Taddéi

michelange Ce livre a pour ambition de donner à voir et à comprendre,
le meilleur de toute l’œuvre peinte, de toute l’œuvre sculptée
et de toute l’œuvre dessinée de Michel-Ange,
et ceci
chronologiquement.

Ovni dans le monde de l’édition, il est le fruit d’un dispositif éditorial hors norme : plusieurs centaines d’images, reproduisant les détails époustouflants de plus de cent peintures, sculptures et dessins, forment un récit visuel apparenté à la BD, où chaque image s’accompagne d’une phrase, ou d’une amorce de commentaire, dont la continuité produit une véritable et nouvelle histoire de l’artiste.

À égale distance du livre d’art classique, doctoral, et de l’album d’images, enfantin, le Michelangelo d’Obalk dialogue autrement avec son lecteur : il s’agit tout d’abord de dérouler un texte, dont chaque segment de phrase est illustré, sur le mode de la conversation.

Ce n’est donc ni une BD, ni un roman photo, d’abord parce qu’il n’y a pas de personnages ni de bulles (ou très rarement), mais aussi parce que seule la voix du narrateur court de case en case – et dirige la mise en pages.

Bref, c’est un essai édité sous l’apparence d’une BD.

Il découle de recherches conjuguées dans les champs de l’histoire de l’art (et de la critique d’art), du cinéma documentaire (puisqu’il a inspiré le scénario de la série Grand’Art diffusée sur arte), et du graphisme (la forme « BD »).

On y retrouve le ton d’Hector Obalk, critique, lyrique, volontiers subjectif, parfois poétique, toujours pédagogique et non dénué d’humour.

Minolta DSC
Pietà

Ce premier volume passe en revue l’œuvre de Michel-Ange depuis ses débuts (1490) jusqu’au plafond de la chapelle Sixtine (1508-1512), en passant par le Bacchus du musée Bargello, la Pietà de Saint-Pierre de Rome, le fameux David de Florence et le tondo Doni du musée des Offices. En 2017, le second volume sera consacré aux œuvres postérieures à 1512, incluant les Esclaves du Louvre, le Moïse de Rome, la chapelle Médicis de Florence, les Prisonniers laissés inachevés, la fresque du Jugement dernier de la chapelle Sixtine, la Pietà Bandini et tant de dessins exceptionnels.

 
 

Otto Dix-le Retable d’Issenheim

Au musée Unterliden de Colmar jusqu’au 30.1.17
La première exposition d’art moderne organisée par le Musée Unterlinden après son extension par Herzog & de Meuron rend hommage au célèbre peintre allemand
Otto Dix (1891-1969).

Commissaire de l’exposition
Frédérique Goerig-Hergott,
Conservatrice en Chef, chargée des collections d’art moderne et contemporain.
Avec plus de cent œuvres issues des plus grandes collections
publiques et privées, l’exposition montre comment
Otto Dix s’est inspiré du chef d’œuvre du musée peint par
 Grünewald, le Retable d’Issenheim (1512-1516).
Né en Thuringe le 2 décembre 1891, Otto Dix est l’une des
figures majeures de l’art allemand du 20 e s.
De cet admirateur de Nietzsche, on connait essentiellement
le portrait de la journaliste Sylvia von Hadern,
la vocation de l’exposition colmarienne
Otto Dix – le Retable d’Issenheim

est aussi de remettre en lumière une part injustement
méconnue de son oeuvre.
C’est à l’occasion du 125 e anniversaire de sa naissance et
des 500 ans du Retable d’Issenheim de Mathias  Grünewald,
Que cette exposition permet de faire un parallèle entre les
2 artistes.

De ses débuts expressionnistes à Dresde dans les années 1910
à la Première Guerre mondiale, de la Nouvelle Objectivité
à son statut d’artiste dégénéré sous le régime nazi, de son
« exil intérieur » sur les bords du lac de Constance
à son emprisonnement à Colmar en 1945-1946,
jusqu’à son retour en Allemagne, le retable
de Grünewald
n’a cessé de hanter son œuvre.
Un parcours chrono-thématique, déployé sur près de
800 m2, permet d’appréhender la richesse
de l’oeuvre d‘Otto Dix tout au long de sa carrière.

Le parcours est également ponctué de quelques tableaux
réalisés par les contemporains du peintre, de reproductions
à l’échelle d’oeuvres de Dix, dont une disparue pendant la
Seconde Guerre mondiale, et de documents d’archives (lettres, livres, photographies, journaux illustrés…).

On ignore encore si Otto Dix eu la possibilité de voir le retable lorsque ce dernier fut présenté à Munich. Pourtant il est certain que le peintre fut confronté à plusieurs occasions aux reproductions du polyptyque, à la fois dans la presse – à une époque où le retour du retable à Colmar, redevenue française, fait polémique – mais aussi au travers des nombreuses publications spécialisées dont Grünewald fut l’objet de prédilection dans les deux premières décennies du 20e siècle (et dont certaines figuraient dans la bibliothèque de l’artiste).


Otto Dix à Colmar (1945-1946)
« J’ai vu deux fois le Retable d’Issenheim, une oeuvre
impressionnante, d’une témérité et d’une liberté
inouïes, au-delà de toute « composition », de toute construction,
et inexplicablement mystérieuse dans ses différents éléments. »

Lettre d’Otto Dix à Martha, Colmar, le 15 septembre 1945.

Otto Dix, oeuvre disparue, reconstituée par Daniel Schlier et les élèves de la HEAR présentée dans la piscine

Considérant la guerre comme le symbole d’un nouveau départ
et la possibilité de laisser derrière soi une époque révolue
et bourgeoise, Otto Dix s’engage dans la Première
Guerre mondiale. À l’issue du conflit, hanté par la vision du chaos,
le peintre a recours au vocable des maîtres anciens pour exprimer
l’indicible horreur du conflit dans ses oeuvres comme
La Tranchée (disparu) en 1923 et les gravures de La Guerre en 1924.

Avec la montée du nazisme, Otto Dix doit démissionner en 1933,
de son poste de professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Dresde,
qu’il occupe depuis 1927. Taxé d’ « artiste dégénéré », deux cent soixante
de ses oeuvres sont confisquées par les autorités du IIIe Reich,
dont certaines sont exposées au sein de l’exposition
itinérante Entartete Kunst.

Faces aux menaces faites à l’encontre de la liberté artistique,
Otto Dix peint des oeuvres dénonçant l’idéologie nazie,
et pour lesquelles il se réfère toujours au Retable d’Issenheim.
Après son retour chez lui, à Hemmenhofen
en février 1946, Otto Dix continue d’être
hanté par le Retable. Afin d’exorciser sa période
d’incarcération, et fidèle à sa pratique de l’autoportrait,
il peint de nombreuses toiles exprimant l’horreur
du camp de prisonnier et l’humiliation subie.

À partir des années 1950, les références au Retable d’Issenheim se font plus ponctuelles, il n’en demeure pas moins que celles-ci persistent jusqu’à la fin de la vie de l’artiste.
À une époque où l’abstraction connaît son plein essor, Dix,
qui s’y est toujours refusé, est alors perçu comme un peintre du passé.
L’exposition permettra ici de présenter cette période longtemps
délaissée de la carrière de l’artiste et d’offrir au regard du public
des oeuvres encore mal connues.

Musée Unterlinden
Place Unterlinden – 68000 Colmar
Tél. +33 (0)3 89 20 15 51
info@musee-unterlinden.com
www.musee-unterlinden.com
Horaires :
Lundi, Mercredi 10-18 h
Jeudi 10-20 h
Vendredi – Dimanche 10-18 h
Mardi : fermé

Cycle histoire de l’art / Kunsthistorisches Zyklus
Profitez de la nocturne du jeudi soir pour découvrir
un aspect de la démarche artistique d’Otto Dix à l’occasion de visites en Français ou en Allemand.
Otto Dix, Grünewald, La Crucifixion par Aude Briau, assistante scientifique de l’exposition. Le 13 octobre à 18h30.
Dix, Grünewald, La Tentation de saint Antoine par Aude Briau, assistante scientifique de l’exposition. Le 20 octobre à 18h30.
Otto Dix und der Issenheimer Altar. En allemand par le Dr. Gitta Ho, assistante scientifique de l’exposition. Le 3 novembre à 18h30.
Otto Dix et les deux guerres mondiales par Aude Briau. Le 10 novembre à 18h30.
Otto Dix in Colmar. En allemand par le Dr. Gitta Ho. Le 17 novembre à 18h30.
La technique picturale d’Otto Dix, un empreint aux Maîtres anciens ? par Daniel Schlier, peintre et professeur de peinture, responsable du groupe de recherche Peinture(s) au sein de la Haute école des arts du Rhin, Mulhouse-Strasbourg.
Le 24 novembre à 18h30.