KunstKosmos Oberrhein (les arts du Rhin supérieur)

KunstKosmos Durbach
Museum für Aktuelle Kunst – Sammlung Hurrle Durbach bei Offenburg
jusqu’au 13 octobre 2019
Commissaires : Dr. Katrin Hesse
Prof. Germain Roesz, Strasbourg

l’image en exergue est une peinture de
Raymond Waydelich,
Memory painting 2006

Kunstkosmos bannière

C’est l’espace partagé par la Suisse, la France et l’Allemagne.
C’est une entité complexe, étroitement liée en réseau et par
une histoire qui remonte au Moyen-âge. En tant que voie
naviguable le Rhin (qui fut parfois une frontière au passé
sanglant) est une porte ouverte sur le monde, mais aussi
un chemin pour une Europe unie.
L’objectif de l’exposition est de découvrir la diversité du paysage artistique trinational du Rhin supérieur, de montrer les relations,
mais aussi les différences, et d’explorer « l’autre côté ».
Pour des raisons d’espace, cet hommage à notre région,
riche en art, en culture et en paysages, n’est aucunement exhaustif.
Il n’est ainsi qu’un aperçu qui donne envie d’en savoir davantage

Patrick Bailly Maitre Grand NY 1985 photographie

C’est la période 1950 à aujourd’hui qui est présentée. L’exposition commence par un maître rhénan du musée Unterlinden, de Colmar, attribué à Martin Schoengauer, ( une vierge à l’enfant) . C’est à Colmar qu’est né Auguste Bartholdi qui créa la statue de la liberté, en guise de transmission,  les photographies de Patrick Bailly Maître Grand y trouvent tout naturellement leur place.
L’objectif de l’exposition est de découvrir la diversité du paysage artistique trinational du
Rhin supérieur, de montrer les relations,
mais aussi les différences, et d’explorer
« l’autre côté ». Pour des raisons d’espace,
cet hommage à notre région, riche en art, en
culture et en paysages, n’est aucunement
exhaustif. Il n’est ainsi qu’un aperçu qui
donne envie d’en savoir davantage.

le paysage pénètre dans le musée
une œuvre de
Daniel Depoutot

Un hommage tout naturel est réservé dans une salle à
Tomi Ungerer.
Son œuvre comprend 140 livres et quelques 40 000 dessins, plus de 300 affiches, des dizaines de peintures à l’huile, des lithographies, des gravures et des sculptures

Tomi Ungerer

L’objectif de l’exposition est de découvrir la diversité du paysage artistique trinational du Rhin supérieur, de montrer les relations, mais aussi les différences, et d’explorer « l’autre côté ». Pour des raisons d’espace, cet hommage à notre région, riche en art, en culture et en paysages, n’est aucunement exhaustif. Il n’est ainsi qu’un aperçu qui donne envie d’en savoir davantage.
Sachant qu’il est impossible de mettre en lumière tous les aspects, de présenter tous les artistes, l‘exposition se concentre sur la variété artistique du Rhin Supérieur, avec plus de 100 œuvres, de l’art conceptuel aux approches informelles, de l’art concret à l’art figuratif dans toutes ses variantes. Le regard porté au-delà de la frontière, notamment, mène sans cesse à de nouvelles découvertes et à des parallèles surprenants. li y a toujours eu et il y a encore des projets transfrontaliers communs et des artistes, comme Tomi Ungerer, qui s’emploie tout particulièrement à créer un lien esthétique et artistique et à qui une petite exposition est dédiée dans le cabinet.

 

Rudiger Hurrle devant une peinture de Raymond Waydelich
autre artiste iconique, qui a représenté la France à la biennale de Venise de 1978

Dans le même temps, le peintre fribourgeois Bert Jager est mis à l’honneur, à l’occasion de son 100ième anniversaire, dans une exposition spéciale de la série
« Profils artistiques du Rhin Supérieur». Ses œuvres sont fortement influencées par l’avant-garde française, l’informel et l’Expressionnisme abstrait.

Bert Jäger

Voici une sélection subjective d’artistes présentés :

Marie-Amélie Germain
Robert Cahen et Pascal Poirot
Robert Cahen et Pascal Poirot
Bernard Latuner
Bernard Latuner
Dan Steffan
Haleh Zahedi
Liste des artistes

Musée d’art contemporain
Collection – Hurrle Durbach

Vier Jahreszeiten Durbach GmbH & Co. KG
 Almstraße 49
 D-77770 Durbach

Télefone +49(0)781 / 93 201-402
E-Mail mail@museum-hurrle.de

Horaire
Mercredi à vendredi
 14h à 18h
 Samedi, dimanche et jours fériés
 11h à 18h

Leiko Ikemura – vers de nouvelles mers

Jusqu'au 1er septembre 2019, Kunstmuseum Basel | Neubau
Commissaire : Anita Haldemann
Le jardin des désirs et memento mori

Aujourd’hui, l’artiste helvético-nippone Leiko Ikemura est connue dans le monde entier pour ses mondes oniriques peuplés d’êtres fabuleux où des figures féminines fusionnent avec des paysages en formation. Au Japon, elle est célébrée comme une artiste qui a pris conscience de ses origines en se plongeant dans l’art occidental et qui est parvenue à une synthèse singulière des deux cultures.

Leiko Ikemura

Le Kunstmuseum Basel présente Leiko Ikemura. Vers de nouvelles mers, une rétrospective resserrée qui réunit des dessins, des peintures et des sculptures réalisés tout au long de son parcours artistique. Organisée dans le Neubau, cette exposition a été conçue en collaboration avec l’artiste et en coopération avec le National Art Center à Tokyo qui figure parmi les cinq institutions artistiques majeures du pays. Pour la première fois, la petite cour située au niveau inférieur du Neubau fait partie intégrante d’une exposition : pour l’occasion l’artiste a refondu Usagi Kannon, une sculpture haute de plus de trois mètres dans laquelle il est possible d’entrer.

Leiko Ikemura, Usagi Kannon

Leiko Ikemura commence par étudier la littérature au Japon et en Espagne, puis la peinture à la Real Academia de Bellas Artes de Santa Isabel de Hungría à Séville à partir de 1973. Par la suite, elle déménage à Zurich pour plusieurs années, avant de s’installer en Allemagne dans les années 1980 où elle vit toujours entre Berlin et Cologne. Aujourd’hui méconnue, l’oeuvre de ses débuts développée au sein du milieu des « Nouveaux Fauves » dans les années 1980 se caractérise par des dessins au fusain à la fois expressifs et énigmatiques et par des peintures de grand format. En réalité, c’est en Suisse que Leiko Ikemura est repérée pour la première fois au début des années 1980 avec son univers visuel abordant les thèmes de l’agressivité, de la violence et de la lutte des sexes.

Leiko Ikemura Tarentule

Fusion du corps, du paysage et de deux cultures
L’année 1983 marque un tournant dans l’oeuvre de jeunesse d’Ikemura. Pour la première fois, elle peut se consacrer pleinement au dessin et à la peinture pendant plusieurs mois en tant que dessinatrice pour la ville de Nuremberg. Peu après, elle prend conscience de ses racines japonaises. L’histoire récente du Japon, son empreinte religieuse et son précieux héritage littéraire donneront dès lors une impulsion considérable au travail d’Ikemura. À la suite d’un séjour dans le canton des Grisons en 1989, elle développe un nouveau langage visuel qui mène à la fusion des corps et des paysages dans le groupe d’oeuvres des Alpenindianer. Viennent ensuite des êtres hybrides archaïques se manifestant en nombre dans la sculpture également.

Leiko Ikemura Alpenindianer

Dans les années 1990, des personnages féminins vulnérables et inaccessibles à la fois apparaissent dans son oeuvre. Ils semblent se profiler en apesanteur à l’horizon entre terre et ciel, passé et futur. Ces « images de petites filles » deviennent sa marque formelle. Elles échappent à toute description précise, les traits du visage et l’âge des sujets demeurant indéterminés. Néanmoins, ces représentations ne sont aucunement anodines en ce qu’elles renvoient également à l’(auto)destruction et à la violence.

Leiko Ikemura

Dans ses travaux les plus récents, Ikemura a largement recours au lavis, technique picturale de l’Asie orientale. Elle fait communier l’homme et la nature dans des paysages oniriques de l’âme. Des silhouettes fantomatiques se font jour ; montagnes, roches et plantes connaissent un réveil spirituel. Depuis l’an 2000, l’oeuvre d’Ikemura ne cesse d’être parcourue par l’idée de la transformation continue de l’être humain et de son environnement. En cela, ces phénomènes de formation et de métamorphose établissent un lien avec son oeuvre de jeunesse. Ces oeuvres abordent notamment l’inquiétude quant à l’avenir de notre planète face à la menace grandissante qui pèse sur notre habitat.

Leiko Ikemura, Genesis

Aux côtés de 47 oeuvres provenant de la collection du Kunstmuseum Basel, l’exposition présente environ 70 prêts d’oeuvres consentis par l’artiste ainsi que par des collections de Suisse, d’Allemagne, de Belgique et du Japon.

Leiko Ikemura
Leiko Ikemura

Dans le cadre de l’exposition, un catalogue abondamment illustré paraît aux éditions Prestel Verlag avec des contributions d’Anita Haldemann, de Mitsue Nagaya et de Stefan Kraus.

Leiko Ikemura

voir ici la vidéo du vernissage TV

Kunstmuseum Basel |Neubau
St. Alban-Graben 8, Case postale CH–4010 Bâle
horaires
du mardi au dimanche de 10 h à 18 h
mercredi jusqu'à 20 h

THOMAS SCHÜTTE

C’est jusqu16 Juin 2019 à la Monnaie de Paris
La Monnaie de Paris organise la première rétrospective
parisienne de l’artiste allemand, majeur et inclassable,
Thomas Schütte (né en 1954 et vivant à Düsseldorf).
Élève de Gerhard Richter à la Kunstakademie de Düsseldorf
jusque dans les années 80, il est aujourd’hui reconnu comme
l’un des principaux réinventeurs de la sculpture.

Il fait partie du top ten des artistes allemands, comme
Gerhard Richter Sigmar Polke, Anselm Kiefer et
Georg Baselitz, avec lequel nous, habitants frontaliers
sommes familiarisés, grâce aux musées suisses et allemands,
ou encore colmarien. Après l’avoir admiré à la Fondation Beyeler,
ses migrants à la dOCUMENTA IX  , devant la Dogana et
Lion d’or à la Biennale de Venise 2005, c’est à une rétrospective
que nous sommes conviés.
Il fait figure de benjamin espiègle avec son « troisième animal »
(Trittes Tier) sorte de dragon aux naseaux
fumants qui vous accueille dans la cour arrière.

Il est autant marqué par l’art minimal et conceptuel que
par la sculpture classique et ses grands codes de représentation.
Ses oeuvres font partie des collections des plus grands musées
et sont très régulièrement exposées.
Cette rétrospective est intitulée, « Trois Actes », traduction
de Dreiakter, oeuvre la plus historique de l’exposition,
datant de 1982 et appartenant aux collections du Centre
Pompidou.
«Mes oeuvres ont pour but d’introduire un point d’interrogation
tordu dans le monde».

Le choix des oeuvres témoigne de sa troublante et grinçante
analyse de l’organisation de la société et de son impact sur
les individus. L’exposition construite en trois temps,
de manière thématique, inclut la présentation de plusieurs
séries majeures de son travail comme les United Enemies,
les Aluminium Frau et Vater Staat ainsi que des oeuvres
inédites.
C’est un pur bijou d’éclectisme et de curiosités, allant
des spirituelles marionnettes de pâte à modeler des années
1993-1994 aux multiples maquettes de maisons construites
pour des collectionneurs, présentées sous les ors du musée.
Inspiré des jouets de ses enfants dit-il, Thomas Schütte
a l’art de manipuler tous les médiums (céramique, bronze,
acier, aluminium, verre, textile, mais aussi aquarelle et gravure.

Le premier acte s’articule autour de la représentation
de la figure humaine – homme et femme – tantôt monumentale,
tantôt minuscule qui se plie à toute sorte de distorsions
et transformations.
Le deuxième acte conduit le visiteur à découvrir la relation
étonnante que l’artiste entretient avec la mort et ses
possibles représentations : masques mortuaires, esprits facétieux,
fleurs fanées, urnes funéraires…

Le troisième acte présente les modèles architecturaux qui
sont autant de monuments de notre civilisation
faisant grimacer, à l’instar de One Man House, tout à la fois
lieu de retraite et prison, ou Ferienhaus für Terroristen aux
accents modernistes. Plusieurs de ses maquettes
ont été réalisées à l’échelle 1 dont Kristall II installée
dans le Salon Dupré, maison de contemplation dans laquelle
le visiteur peut entrer.

L’artiste passe de la maquette à l’architecture grandeur nature,
de la miniature à la sculpture monumentale.
Les oeuvres de Thomas Schütte investissent l’espace public
et s’exposent dans la totalité des cours intérieures avec
des sculptures magistrales et inédites, accessibles à tous.
Ainsi cette rétrospective est construite en tandem, à
l’image de son oeuvre, les espaces intérieurs faisant écho
aux espaces extérieurs de la Monnaie de Paris.

L’exposition est le fruit d’une étroite collaboration avec
Thomas Schütte grâce à son exceptionnelle implication. Elle
bénéficie également de partenariats avec les musées français
dont le Musée National d’Art Moderne, le Musée de Grenoble
et le Carré d’Art de Nîmes et la Pinault Collection.

Thomas Schütte Vater Staat

Cette exposition prolonge des axes forts de la programmation
de la Monnaie de Paris : exposer les grands sculpteurs des XXe
et XXIe siècles, réfléchir sur le savoir-faire et le geste artistique
sur un site dont l’usine est encore en activité.
Commissaire : Camille Morineau, Directrice des Expositions
et des Collections de la Monnaie de Paris
Commissaire associée : Mathilde de Croix, Commissaire
d’exposition à la Monnaie de Paris
Podcast France culture la Dispute
MONNAIE DE PARIS
Horaires d’ouverture
Du mardi au dimanche 11h – 19h
Mercredi jusqu’à 21h
11, Quai de Conti
75006 Paris

Le Cosmos du Cubisme – De Picasso à Léger

Jusqu’au 4 août 2019, au Kunstmuseum Basel | Neubau
Commissaire: Eva Reifert
Après le Centre Pompidou, le Kunstmuseum de Bâle
présente en 9 salles, l’exposition, Le Cosmos du Cubisme.
Le cubisme, créé au début du XXe siècle par Pablo Picasso
et Georges Braque, a révolutionné l’art.

Elle retrace cette époque à travers un vaste panorama chronologique
et vous invite à la redécouvrir. Élaborée en collaboration avec le
Centre Pompidou de Paris, cette rétrospective
réunit pour la première fois un grand nombre d’oeuvres cubistes
exceptionnelles issues des deux musées, offrant ainsi un
contexte idéal aux célèbres peintures bâloises de la donation
Raoul La Roche. Complétée par de prestigieux prêts de collections
internationales et avec près de 130 oeuvres au total, l’exposition
de Bâle offre un éventail complet de ce chapitre avant gardiste
de l’histoire de l’art moderne.

Le cubisme était pourvu d’une prodigieuse force d’innovation.
Il eut une influence majeure sur le cours de l’histoire de l’art
du XXe siècle et représente encore aujourd’hui une véritable
aventure pour notre regard. Grâce à leur créativité sans limites,
Pablo Picasso et Georges Braque ont, en quelques années, destructuré
un à un les concepts de l’art traditionnel jusqu’à ce que leurs
innovations constituent les bases d’un nouveau courant artistique.
La fragmentation des formes qui caractérise les oeuvres cubistes
est le résultat d’une rupture dans la relation picturale entre
l’art et la réalité; avec sa combinaison de signes et de fragments,
le cubisme s’adresse non seulement au regard mais également
à l’esprit. De nouveaux matériaux remettent en question la
notion de Grand Art et se mêlent de manière expérimentale
et ludique à la culture quotidienne qui se retrouve intégrée à
l’oeuvre sous forme de collages d’articles de journaux et de papiers
peints.

Picasso, Braque et l’esprit pionnier
Le Cosmos du Cubisme. De Picasso à Léger témoigne de l’esprit
pionnier et de la force vive du duo Picasso–Braque, mais également
de l’élargissement et de la différenciation de leur conception du
cubisme, devenue canonique au fil des décennies, à travers
des oeuvres du « cubisme de salon » : dès 1910, des artistes vivant
à Paris comme Juan Gris, Fernand Léger, Robert et Sonia Delaunay
ou encore Henri Le Fauconnier s’emparèrent de ce nouveau langage
visuel et le développèrent à leur tour. À partir de 1911, de grands
formats célébrant la vie moderne furent alors exposés dans les
salons du monde de l’art parisien, contribuant ainsi
largement à la diffusion internationale du cubisme.

Le Cosmos du Cubisme. De Picasso à Léger suit l’évolution
du cubisme de 1908 jusqu’à la fin de la Première Guerre
Mondiale. Grâce à ce vaste horizon temporel, l’exposition
montre l’immense étendue stylistique de ce mouvement
artistique ainsi que son potentiel révolutionnaire pour bon
nombre de développements ultérieurs de l’art du XXe siècle.

Articulée selon neuf chapitres chronologiques et thématiques,
l’exposition révèle comment Picasso et Braque, entre autres,
se détachèrent de l’Académisme occidental et de la conception
classique de l’art en s’inspirant notamment de sculptures
des régions d’Afrique et du Pacifique comme en témoigne
l’exceptionnel Grand Nu (1907/08) de Braque

aux couleurs ocres. Si d’une part les deux artistes recherchaient
les caractéristiques de l’archaïque, du « sauvage » et du primitif,
l’influence de l’oeuvre de Paul Cézanne les incita à ne pas représenter
le réalisme de la nature mais plutôt à sonder les moyens d’en
exprimer l’essence et la vérité (L’influence de Cézanne, Salle 2).

Le plaisir d’expérimenter les éléments cristallins
Dès 1908, apparurent, chez les deux artistes, dans des paysages
créés à l’Estaque et des natures mortes illustrant des instruments
de musique, des éléments cristallins, quasi géométriques, donnant
l’impression d’un ordre intérieur basé sur le concept.
Introduite à la même époque, la réduction des couleurs à des
tons verts et bruns s’accentua rapidement au profit de l’utilisation
presque exclusive d’un gris et d’un brun lumineux, comme
le montrent de manière exemplaire Broc et Violon (1909/10)
de Braque ou encore Nu assis (1909/10) de Picasso
(L’éclatement de la forme homogène, Salle 3).

Braque et Picasso se consacrèrent chacun à leurs idées
novatrices avec un véritable plaisir de l’expérimentation
traduit par une méthode répétitive et variée. Dans un procédé
en apparence sériel, les deux artistes usèrent aussi de lettres,
de fragments de mots et de signes introduits dans les images,
faisant appel à la vue du spectateur et mettant également
à l’épreuve sa capacité de combinaison : un sens pictural ne
pouvait être construit que par l’assemblage interprétatif
des divers éléments de l’image, comme la célèbre
représentation bâloise
Le Portugais (1911/1912) de Georges Braque
(Lettres et signes, Salle 4).

Les portraits de marchands et d’écrivains, dont Gertrude Stein,
Guillaume Apollinaire et Daniel Henry-Kahnweiler, élargissent
l’aperçu de la connexion du cubisme avec les éditeurs,
les collectionneurs et les poètes qui firent la promotion du
mouvement et assurèrent sa diffusion et sa résonance dans la
littérature (Poètes et critiques, Salle 5).

Le changement qui survint en 1912 avec le retour de la
couleur et l’invention du collage est présenté dans deux
salles de l’exposition. La salle 6 montre l’utilisation
expérimentale des matériaux et de la couleur tandis
que la salle 7 expose le collage et l’assemblage avec
leur technique de combinaison de coupures de journaux,
de papiers peints et d’autres fragments de réalité.
L’accueil et la transformation du langage pictural dans
les milieux artistiques avant-gardistes parisiens sont
représentés dans Le cosmos du cubisme par des oeuvres
majeures exposées dans les salons parisiens de 1911 à 1914.
L’Abondance (1910/11) d’Henri Le Fauconnier,
Femme au cheval (1912) de Jean Metzinger, Udnie (1913)
de Francis Picabia et Prismes électriques (1914) de Sonia Delaunay
ne sont que quelques exemples de ce pan de l’histoire du cubisme
(Les « Salons Cubistes », Salle 8).

La dernière salle est consacrée au développement du
cubisme après le début de la Première Guerre Mondiale.
Elle présente les oeuvres des artistes cubistes mobilisés
dont les créations reflètent l’influence de la vie sur le front
ainsi que celles des protagonistes restés à Paris, Gris et Picasso,
dont les peintures sont alors à la frontière de l’abstraction
(La Première Guerre mondiale, Salle 9).
Kunstmuseum
St. Alban-Graben 8, Postfach
CH–4010 Basel
Horaires
mardi au dimanche 10 h / 18 h

Josef Nadj, Mnémosyne

C’est à la Filature de Mulhouse jusqu’au 10 mai
Il nous offre une oeuvre globale, associant projet
photographique et performance scénique.
Chorégraphe, danseur, mais aussi plasticien
et photographe, Josef Nadj, apparait comme sorti du
cadre du tableau de Magritte, le Baiser. (les amants)

Mnemosyne copyright Blandine Soulage

Josef Nadj livre une brève performance d’une rare
densité : chaque mouvement, chaque action, chaque instant
résonne avec son parcours, personnel et artistique, transfiguré
dans une épure empruntée à Beckett.Tel un mime, sa silhouette
massive s’anime en quelques mouvements de tai-chi.

Josef Nadj a conçu une exposition photographique
foisonnante. Chacun des clichés accrochés aux abords
de la boîte raconte une histoire, où une grenouille
tient la vedette.
Elle est à appréhender comme un spectacle
suspendu. Chaque image recèle une mémoire en soi, connue
de l’artiste seul : s’y côtoient des objets trouvés retenus pour
leur puissance suggestive, des références patrimoniales
qui ne cessent de l’inspirer et toutes sortes de souvenirs.

Ces clichés suggèrent, parallèlement à la brièveté de la
performance, un rapport au temps qui s’étire sur plusieurs
années, de la recherche des formes à la composition
des images, du choix de la technique à la prise
de vue effective.
Hommage personnel et transversal à l’Atlas
demeuré inachevé de l’historien d’art allemand
Aby Warburg, Mnémosyne s’apparente à
une oeuvre d’art totale, à la fois installation,
performance et exposition, dont il reste pour
chacun une image, ultime, qui interroge à la
fois notre regard et notre mémoire :
qu’avons-nous vu ?
extrait du texte de Marylène Malbert
d’après un entretien avec Josef Nadj
club sandwich
jeu. 2 mai 12h30
visite guidée + pique-nique
inscription 03 89 36 28 28
apéro photo
ven. 10 mai 19h15
visite guidée + apéritif
inscription 03 89 36 28 28
 

Sommaire du mois d'avril 2019

Tous au Séchoir jusqu’au 26 mai 2019,

avec Mise au Vert et Fleurs, Fleurs, Fleurs
01 avril 2019 : Premier avril 2019
01 avril 2019 : La suppression des blogs du Monde ?
02 avril 2019 : La Collection Courtauld, Le parti de l’impressionnisme
05 avril 2019 : Fondation Louis Vuitton / La Collection : Le parti de la Peinture Nouvelle sélection d’oeuvres
13 avril 2019 : Talents Contemporains 7ème édition
16 avril 2019 : VASARELY, LE PARTAGE DES FORMES
18 avril 2019 : Thomas Houseago Almost Human
21 avril 2019 : Joyeuses Pâques
24 avril 2019 : Lois Weinberger – Debris Field
26 avril 2019 : Pas de poudre aux yeux, Françoise Saur
27 avril 2019 : Damien Deroubaix, Headbangers Ball – Porteur de lumière

Damien Deroubaix, Headbangers Ball – Porteur de lumière

L’exposition, jusqu’au 25 août 2019, au MAMCS
musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg
« Headbangers Ball – Porteur de Lumière »
dessine un parcours en forme de voyage initiatique
à travers l’univers de Damien Deroubaix.

Tout comme l’artiste circule d’un medium à l’autre
avec aisance et virtuosité technique, les thématiques
de l’alchimie, du chamanisme, du glissement vers
le surnaturel, de la perméabilité des frontières entre le réel
et l’onirique, sont les fils rouges de ce vaste déploiement
entre clarté et obscurité.
Constituée d’environ 45 oeuvres (peintures, sculptures,
gravures, installations et dessins), cette exposition est
l’occasion de découvrir des oeuvres présentées au public
pour la première fois, qui attestent du dialogue que
Damien Deroubaix engage avec les peintres du passé
(Picasso, Van Gogh, Munch, Goya, Géricault…).
Des pièces rarement montrées sont également
données à voir, tel qu’Homo Bulla, véritable tour
de force technique et énigme visuelle, fruit de plus
d’un an de recherches entre l’artiste et les maîtres
verriers du Centre International d’Art Verrier (CIAV)
de Meisenthal.

On croise également dans ce parcours des murs entiers
de bois gravés et des sculptures directement taillées
dans le bois qui imposent leur nature sauvage aux
visiteurs. Plongés dans l’obscurité d’une caverne,
le public peut ensuite faire l’expérience du passage
dans un autre monde, accompagné de totems,
fétiches et autres créatures souterraines, avant de
retrouver la lumière et de finir en beauté dans une
vaste salle où des installations monumentales côtoient
les plus grands formats peints de l’artiste.

Le bois, en tant que matériau et matrice pour le travail
de gravure, mais aussi le motif iconographique de l’arbre,
habitent l’ensemble du parcours.
Formé entre Saint-Etienne et Karlsruhe, germanophile
et germanophone, Damien Deroubaix (né en 1972 à Lille)
travaille aujourd’hui à Meisenthal et Paris.
Peintre et graveur, il réalise des installations où se
retrouvent les thèmes constitutifs de son oeuvre peuplée
de références artistiques choisies (danse macabre, oeuvres dada,
photomontages de John Heartfield, Jérôme Bosch, Picasso…)
et d’emprunts, notamment, à l’esthétique grindcore.

Nourri de culture musicale et cinématographique, habité
par des images mentales qui se juxtaposent parfois dans
de violentes collisions, Damien Deroubaix explore
également depuis plusieurs années le champ des arts
premiers avec la présence récurrente de fétiches dans
ses grandes peintures dont l’aura gagne ainsi en puissance
ésotérique.
Commissariat : Julie Gandini, conservatrice au MAMCS
MAMCS
1 place Hans Jean Arp – 67000 Strasbourg
Téléphone +33 (0)3 68 98 51 55
 Horaire
du mardi au dimanche de 10 à 18 h
Accès
•Bus 4 ou 10 – arrêt Art Moderne
•Tram B ou F – arrêt Musée d’Art Moderne

Pas de poudre aux yeux, Françoise Saur

Plusieurs mois durant, la photographe

Françoise Saur
photo Emmanuelle Walter

Françoise Saur (site) a mené des ateliers de prises
de vue sur la thématique de l’environnement
culinaire et quotidien d’Épices, avec des élèves
de le SEGPA du Collège Kennedy, des mamans
du Centre maternel l’Ermitage, des jeunes de la
Plateforme d’accroche des « perdus de vue »
de Sémaphore MSA et des parents du quartier.
Elle a invité tous ces participants à dépasser
les apparences, ouvrir les yeux et regarder le
monde autour d’eux.
Françoise Saur et les équipes, photo Emmanuelle Walter

Avec des ingrédients, des ustensiles et même du
linge de cuisine, ils ont dû composer des images
en étant attentif au cadrage, à la couleur et à la
lumière, les mettre en rapport avec celles des autres…
À l’issue de ces séances, 8 photographies
ont été sélectionnées afin d’être exposées
de façon pérenne dans le jardin de
lassociation Épices (site).

Lois Weinberger – Debris Field

Jusqu’au 1er septembre 2019
En présentant « Lois Weinberger – Debris Field»,
le Musée Tinguely propose au public de découvrir
un travail de recherche archeo-poétique.

C’est à un véritable cabinet de curiosités que nous sommes
invités à découvrir.
A travers son travail, l’artiste autrichien Lois Weinberger
explore et révèle de manière fascinante des vestiges
de plusieurs siècles d’occupation de la ferme de ses
parents. Debris Field (2010- 2016) s’apparente a une
fouille se déployant dans les strates sédimentaires du
grenier et du plancher de la ferme. L’artiste considère la
maison comme les archives de l’existence et les vestiges
comme des notes marginales qui accompagnent l’essence
des archives, à savoir leurs espaces vides.

Il exprime ces lacunes essentielles et leurs espaces de
mémoire avec des oeuvres poétiques et rend le surréalisme
du quotidien visible à travers des objets, dessins, textes
et photographies.
Avec l’exposition consacrée à Lois Weinberger
s’ouvre un dialogue sur les différentes histoires de la
ferme qui ont servi de sources matérielles à chacune
des oeuvres.
Pionnier dans la recherche archeo-artistique
Les recherches artistiques pionnières de Lois Weinberger
(*1947 a Starns, Haut-Adige) associent l’art, la société et
la nature. Il accède à la notoriété lors de la documenta X
en 1997 lorsqu’il implante des néophytes invasives sur
une voie ferrée abandonnée
en guise de métaphore
des processus migratoires de notre époque. Il s’intéresse
à la beauté des rebuts et des choses dissimulées de l’envers du
paysage et des terrains vagues.

A travers une variété de formes d’expression et une
inclination pour l’expérimental, il entend présenter ses
recherches comme des processus complexes qui
témoignent du changement constant, du devenir et
semblable à des complices pour entreprendre un voyage
et faire des découvertes par-delà la disparition.
Par leur franchise et leur indétermination, ses installations
invitent les regardants semblables à des complices à
entreprendre un voyage et à faire des découvertes par
eux-mêmes.

Debris Field ( 2010- 2016 ) explore et révèle de manière
fascinante des vestiges de plusieurs siècles d’une ferme exploitée
jusqu’à nos jours par la famille de Weinberger.
Rattachée au monastère de Starns, la ferme reflète l’histoire
de leurs influences réciproques. Elle renferme des histoires
tour à tour pieuses et superstitieuses et d’autres qui racontent
l’austérité de vies de privations entre culture monastique
et pratiques associées au Moyen Age tardif.

Debris Field s’apparente à une fouille se déployant dans
les strates sédimentaires du grenier et du plancher
de la ferme. Dans cette « archéologie de l’habitable »,
l’absence de contact avec la terre et l’humidité a permis
de préserver une richesse semblable à un cabinet de
curiosités composant un remarquable cosmos de la vie
paysanne qui rend possible une plongée dans le quotidien.
Parmi les débris les plus captivants, ceux qui trouvent
leur origine dans des rites issus de la culture populaire
pour conjurer le malheur.

Ces objets para-religieux et apotropaïques –
crânes d’animaux , pattes de chien, momie de chat et
chaussures orphelines de défunts conservées sous
le plancher – s’imposent grâce a leur pouvoir instantané
aux cotes de témoignages de la foi chrétienne comme des
textes sacrés, des images d’indulgence et des billets de
confession, des insignes de pèlerins ou encore des reliquaires.

Weinberger considère la maison comme les archives
de l’existence et les vestiges comme des notes marginales
qui définissent l’essence des archives, à savoir leurs espaces
vides. Il exprime ces lacunes essentielles et leurs espaces
de mémoire avec des oeuvres poétiques et représente le
surréalisme du quotidien à travers des objets, dessins, textes
et photographies.
Ceux-ci se prêtent à des mises en scène ludico-animistes
conçues par association ainsi qu’à des réévaluations par
l’intégration de ce que l’archéologie classique perçoit
comme insignifiant.

Ainsi, des journaux fragmentés en morceaux par des souris
pour la construction de leur nid sont par la suite rongés
autour des caractères d’imprimerie par des poissons d’argent.
En dialogue avec
Mengele-Danse macabre de Jean Tinguely
« Lois Weinberger – Debris Field» est la troisième
d’une série d’expositions en dialogue avec

Mengele -Danse macabre (1986) de Jean Tinguely
qui s’attache à souligner le caractère pluridimensionnel
de cette oeuvre tardive. Dans le cadre de l’inauguration
du nouvel aménagement de la salle en 2017, une première
exposition consacrée à Jerome Zonder mettait en évidence
les aspects de la critique du totalitarisme.
En 2018, une seconde exposition organisée autour de
Gauri Gill abordait les thèmes du memento mori
et de la danse macabre. A présent, cette troisième
exposition consacrée à Lois Weinberger ouvre un
dialogue sur les différentes histoires de la ferme
qui ont servi de sources matérielles à chacune des
oeuvres.
Commissaire d’exposition:
Roland Wetzel, directeur du Musée Tinguely,

conjointement avec l’artiste .
Publication
A l’occasion de l’exposition paraitra en reférence à
la publication épuisée Debris Field Erkundungen im
Abgelebten, 2010-2016 de la documenta 14 (2017)
une nouvelle interprétation de cet ouvrage en
allemand et en anglais.
Une présentation d’oeuvres inédites sera complétée
par un texte poétique de Lois Weinberger ainsi
que deux contributions de Roland Wetzel et
Adam Szymcyzk, commissaire de la documenta 14 a Kassel et à
Athènes.
Musee Tinguely I Paul Sacher-Anlage 1 I 4002 Bale
Horaires: mardi – dimanche, 11h-18h
Site internet : www.tinguely.ch

Joyeuses Pâques

Joyeuses Pâques à tous

Les mots « Pâque » ou « Pâques » viennent du latin pascha
emprunté au grec πάσχα, lui-même, par l’intermédiaire de
l’araméen pasḥa, issu de l’hébreu biblique pesaḥ,
dérivé du verbe pasaḣ qui signifie « passer au dessus »
car, selon la bible, les juifs avaient reçu l’ordre de sacrifier
un agneau indemne de toute tare et d’en badigeonner
le sang sur les montants des portes afin que les puissances
qui viendraient détruire les premiers nés égyptiens
lors de la dixième plaie, passent au dessus de ces
portes sans s’arrêter.
Chaque année les juifs commémorent cet événement lors
de la fête de Pessa’h.
La Passion du Christ s’étant déroulée, selon les évangiles,
durant ses célébrations, le christianisme a recyclé cette fête
et sa symbolique, le Christ devenant l’agneau immolé
pour sauver l’humanité de ses péchés.

C’est seulement après le XVe siècle que la distinction
sémantique a été marquée par la graphie entre Pasque
(ou Pâque) désignant la fête juive et Pasques (ou Pâques)
désignant la fête chrétienne.