Madeleine

marie-madeline-penitente.1247846075.jpgC’est d’abord une impressionnante statue en bois, de Madeleine pénitente, dépeinte comme une vieille femme édentée couverte de longs cheveux, pathétique, dont les mains tremblantes s’efforcent de s’unir pour la prière, c’est inconstestablement une des œuvres les plus poignantes de Donatello, sculptée vers 1454 (Comme dirait Marie-jo, c’est puissant ….), pour le Baptistère, de Florence, présence attestée une première fois vers la fin du XVe siècle. Après les dommages causés par l’inondation de l’Arno de 1966, une restauration s’impose. Il apparut qu’elle était dorée à l’origine. On peut la voir au musée du Duomo à Florence.
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image Insecula
Si l’on lit Daniel Arasse, Madeleine est une figure « composite », le fruit d’une condensation, accessoirement une fausse blonde ( voir la toison de Madeleine !) Pour DA, sa chevelure est un attribut féminin. Ses cheveux sont son image de femme, la manifestation de son corps femelle, tellement exubérante qu’ils nous empêchent de rien voir. C’est à cause d’eux que Madeleine existe, pour eux, grâce à eux, rien d’autre. Sans ses cheveux Madeleine n’existerait pas. A son avis elle n’a jamais existé.
Je fais court, reportez-vous à la page 97 du livre de DA, « on n’y voit rien » vous ne le regretterez pas…
Frère Jacques a tout inventé : elle voit Jésus, elle a honte de son passé, se repent, pleure, renonce à ses plaisirs en lui lavant les pieds, les essuie avec sa longue chevelure, les parfume et n’arrête plus de pleurer… en fait elle est Marie, la sœur de Marthe qui passe son temps à la cuisine, et de Lazare que Jésus ressuscite ; Luc parle d’une autre Madeleine, la vraie selon DA. Jésus l’avait ramassée à Magdala, sur le lac de Tibériade, juste une hystérique que Jésus a exorcisé de ses 7 démons, pas moins… Une putain de la ville, à Naïn, quand Jésus déjeunait chez Simon vient lui laver les pieds, les parfumer et les baiser.
Ceci donne lieu à une belle histoire, un cocktail de Marie la sœur de Marthe, Marie la putain, à cause du lavement des pieds, et de Madeleine, l’hystérique aux 7 démons, une parabole, Marie-Madeleine, avec Jean, favorite de Jésus.
Il lui apparaît après la résurrection, sous la forme d’un jardinier, lorsqu’elle reconnaît Jésus il prononce le « Noli me tangere » (ne me touche pas pas) non je n’ajouterai pas comme DA,  » des fois qu’avec ses larmes, son parfum et ses cheveux, elle lui aurait trop bien lavé les pieds et lui aurait cicatricé les stigmates !… »
Quand ils ont inventé Madeleine, (DA) ils ont construit un triangle sémiotique dans lequel les femmes trouvent leur destin. Entre Marie, la pure, la vierge, un dogme, Eve la précheresse et Madeleine la prostitué repentie, il permet aux filles d’Eve de devenir des filles de Marie, puisque repenties. C’est la sainte des femmes par excellence. Da continue, les femmes sont toutes des filles d’Eve, bien comme leur mère, tentatrices, séductrices, menteuses, bavardes, il en passe et non des moindres, que poouvaient-elles faire les femmes ? D’Eve à Marie, pas de passage, pas de transformation possible. Il n’y a rien à faire, Eve et Marie sont contraires. La preuve, quand Gabriel s’adresse à Marie, il lui dit « Ave » vous croyez que c’est le hasard ? Ave c’est le contraire de Eva, dès le premier mot on a tout compris, Marie renverse Eve, elle annule la malédiction. Mais que peuvent faire les filles d’Eve ? Rien. Rien jusqu’à ce qu’on invente Madeleine, parce qu’avec elle c’est le passage de l’une à l’autre, ou plutôt de l’une vers l’autre, parce qu’aucune femme ne pourra jamais être Marie, alors qu’elles peuvent devenir Madeleine …. Sa chevelure exhibe sa pénitence actuelle et son impudeur passée. En fait la seule qui a une grande chevelure c’est Madeleine l’Egyptienne, qui expie ses turpitudes dans le désert, vieille, hagarde, amaigrie, édentée.

Hans Hartung "le geste et la méthode"

« Lorsque j’avais entre huit et douze ans, j’étais passionné d’astronomie. Je cherchais à dessiner des éclairs ». Hans Hartung

st-paul-de-vence-161_dxo52.1227543194.jpgCette exposition s’articule ainsi sur l’histoire même de l’artiste, puisque Hans Hartung collectionneur et conservateur de son propre travail a laissé à sa mort, au sein de ce qui allait devenir une fondation, les chefs-d’œuvre qu’il a souhaité réunir et conserver. Cet immense corpus, généreux, impressionnant, est montré dans sa nouvelle actualité comme l’aboutissement d’un désir de maîtrise qui vise un concept globalisant, l’œuvre entre geste et méthode.
Avec la présentation des « Hartung de Hartung », la Fondation Maeght renoue avec les grandes expositions monographiques et magnifie le travail patient de la Fondation Hans Hartung et Anna-Eva Bergman qui s’attache à développer des programmes de recherche autour de cette oeuvre majeure. A cette occasion, la Fondation Maeght offre un rendez-vous exceptionnel au public avec Hans Hartung pour mieux appréhender son travail pictural. Cette exposition se veut un véritable plaisir de peinture : une présentation expressive et érudite, exaltée par la rencontre d’une œuvre forte et d’un lieu rare pour créer un moment d’exception. Il décline tantôt sur papier baryté, tous les médiums : peinture, encre, avec des outils tels que : plumes, pinceaux, spalters, rouleaux, griffes.
Ce papier, composé d’une surface très lisse de poudre de marbre blanc, offre à l’artiste un terrain favorable, pour recueillir le dynamisme d’une expression, comme la construction méthodique d’un signe. Compris comme un répertoire graphique de l’oeuvre de Hans Hartung, cet ensemble résume le désir insistant de l’artiste d’inscription et de réinscription de signes privilégiés.
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 clic sur l’image pour l’agrandir
Un film montre l’artiste dans ses divers travaux. Entre les carnets intimes, un ensemble cohérent nous montre un panorama de son oeuvre. Une série de céramiques fabriquées à la fondation même profitant de la présence d’un four, il a abordé cette technique de manière spontanée, avec des inscriptions audacieuses, ludiques et inventives en essayant d’adapter sa technique à la céramique. Véritable musée dans la nature, la Fondation Maeght est un lieu exceptionnel qui possède une des plus importantes collections en Europe de peintures, sculptures, dessins et oeuvres graphiques du XXème siècle : Bonnard, Braque, Calder, Chagall, Giacometti, Léger, Miró… Elle s’apparente avec la Fondation Gianadda à Martigny et l’actuelle exposition du musée Frieder Burda de Baden Baden. c’est en voyant 2 de ses toiles au Musée Wurth que j’ai eu envie d’en savoir plus sur cet artiste au graphisme élégant. Une fontaine Pol Burry a fait son apparition à la Fondation Jusqu’au 16 novembre. photos de l’auteur autorisées contre une légère contribution financière.
photos de l’auteur

Günter Grass au forum Würth

Si sa maîtrise d’écrivain éclipse un peu les qualités de son œuvre graphique, celle-ci est cependant loin d’être négligeable. Son activité d’artiste plasticien, ne peut être entièrement séparée de son travail d’écrivain. Günter Grass, qui n’a jamais été séduit par le non-figuratif, est en effet un remarquable artiste animalier qui s’exprime par le dessin, la gravure, la lithographie, la sculpture. La vocation de sculpteur qui marqua ses débuts n’a toutefois pas pu s’affirmer au même degré : de l’aveu de Grass, elle implique un engagement trop exigeant pour supporter la cohabitation avec l’activité également prenante de l’écriture.

 

Par contre, sur ses manuscrits, le texte s’accompagne souvent d’images qui viennent nourrir l’inspiration dans un chassé-croisé permanent entre les deux disciplines qui se fécondent mutuellement. C’est d’ailleurs, peut-être, par le dessin qu’il arrive le mieux à assumer l’expérience dérangeante de la misère indienne, mais aussi son engagement politique, son amitié pour Willy Brandt.

La rencontre de quelques blogueurs au Louvre

    Vidéo bricolée par l’auteur
    Un récit détaillé fait par

Louvre-Passion

    notre hôte, un autre résumé par

Alain, un poète

    , un amoureux de Vermeer.

 

    Notre passage dans la

salle Baouit copte

    et l’apothéose de la visite à mon goût, (il faut venir souvent au Louvre, mais surtout en-dehors des grands week-end, se fixer un thème),

la toile et les sculptures d’Anselm Kiefer .
Anselm Kiefer par d’Art d’Art

Salle de Baouit copte


Notre rencontre de blogueurs a débuté par une visite guidée, avec grand talent par Détours des Mondes, qui nous a permis une incursion dans l’art africain, dont elle est une spécialiste.
Nous avons traversé maintes salles, gravi pleins d’escaliers, guidé par Louvre-passion , qui se déplace au Louvre comme chez lui, pour voir une oeuvre installée depuis quelques temps au Louvre, de Daniele da Volterra double face, dont vous trouverez le détail ici, et là Après avoir revisité les « Stars du Louvre » nous nous sommes attardés devant les oeuvres d’une donation. Puis, Louvre-passion nous a fait découvrir un havre de paix la salle de Baouit copte .
Notre pérégrination louvresque s’est achevée en apothéose devant l’installation d’Anselm Kiefer, commentée avec l’érudition qu’on lui connait par Lunettes Rouges.
Cette belle rencontre s’est achevée devant un sympathique déjeuner, loin du tumulte de la foule pascale, dans un agréable restaurant. De nouveaux projets de rencontre se sont échaffaudés spontanément.

Anselm Kiefer au Louvre


Lunettes Rouges avec les « blogueurs réunis » sous mon objectif attentif

Anselm Kiefer a installé une peinture originale dans un escalier du Louvre. C’est la première fois, depuis Georges Braque en 1953, qu’un artiste contemporain crée une œuvre pérenne spécialement pour le musée. Toute l’œuvre, si contemporaine d’Anselm Kiefer dit la présence de l’Orient proche, des racines du monde judéo-chrétien, des mythes égyptiens et sumériens. C’est sur ce terrain que le Louvre a engagé cet automne le dialogue avec le peintre.
Découvrir Athanor, Hortus Conclusus et Danaé exige de se perdre au préalable dans les salles du département des Antiquités orientales entre Egypte, Mésopotamie et Iran. Puis, en haut de l’escalier nord, l’ensemble composé d’une toile et de deux sculptures se dévoile enfin, isolé de toutes autres œuvres. Le choc n’en est que plus saisissant, à la mesure du talent de Kiefer.
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Athanor, la toile rappelle « J’ai vu le pays du brouillard, j’ai mangé le coeur du brouillard » dédiée à Ingebord Bachmann, vu à Monumenta, même corps allongé, immobile, mais au crâne nu, livide, la tête plus basse que le corps, comme dans une position de méditation ou d’abandon total, le corps flottant, se détachant sur la terre ocre rouge, une ligne verticale jaillit du centre du corps rejoint une immense nébuleuse grise et blanche tel un vortex, à l’image des toiles de constellations; au centre une pluie d’or, un soleil, puis une ligne horizontale, une inscription juste en-dessous, divise la toile, au-dessus la nébuleuse blanche se partage, permettant d’imaginer une sorte de croix. Autoportrait de l’artiste ? Evocation de la mort ? Thème récurrent chez Kiefer qui nous renvoie à une réflexion sur nous-mêmes.

 

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A droite, Hortus Conclusus est un bouquet de douze tournesols dont les fleurs desséchées sont tournées vers le bas. Certaines ont la tige brisée. Elles ont poussé sur un sol de glaise, magmaesque, presque un tas de boue. Sa fascination pour la nature, l’architecture naturelle des plantes suscite une admiration presque enfantine chez l’artiste. Ses oeuvres proposent de reprendre contact avec la nature, les éléments naturels : l’argile, l’eau, le bois, les feuilles, mais aussi la cendre etc… Chacune de ces sculptures semble répondre à la toile placée au centre. L’impression morbide est très forte.

 

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A gauche, dans une niche, Danaé, empilement de livres de plomb au dessus desquels se dresse une immense tige de tournesol, ensemble monochrome gris clair parsemé de pépites de tournesol tombées sur les livres. On songe évidemment à la pluie d’or du tableau, mais aussi à la magnifique bibliothèque de plomb et de verre de Chute d’étoiles. La fascination d’Anselm Kiefer pour les livres est profondément ancrée dans sa pratique artistique. De son propre aveu, s’il n’avait été peintre, il aurait été écrivain. La littérature est pour lui un territoire inépuisable pour la création de ses oeuvres plastiques.

Le mythe, la subjectivité, la passion… grâce à l’apport de l’art conceptuel, mais avec des moyens essentiellement picturaux, Kiefer tente de déconstruire et de mettre à plat un sujet délicat et ambigu : le concept de germanité, profondément enraciné dans l’idéologie allemande et mis à mal après la Seconde Guerre mondiale, pour dégager une nouvelle identité, débarrassée d’une connotation excessivement idéaliste et inhumaine, purifiée de ses tabous et de ses refoulements, déculpabilisée. De plain-pied dans l’histoire mais se situant dans le présent, l’œuvre de Kiefer, est la pluspart du temps de dimensions monumentales.
    Dérangeante et complexe, l’œuvre de Kiefer, en ne privilégiant pas la forme par rapport au contenu, en s’interrogeant au contraire sur le rôle de l’art dans la société, et de la responsabilité de l’artiste, sans en nier l’aspect esthétique, a réhabilité une peinture « porteuse de sens ».

 

 

 

 

 

 

Anselm Kiefer au Louvre

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Douleur extase et volupté

ludovicina-albertoini-le-bernin.1295999079.jpgVoici ce qu’en dit le très sérieux Guide Bleu :

ce n’est pas très glamour : Eglise San Francesco a Ripa
Reconstruite au XVIIe s, occupe l’emplacement de l’hospice
S. Biagio où séjourna St François d’Assise.
De l’intérieur assez laid, on ne retiendra que (4° chapelle g)

la statue de la bienheureuse Louise Albertoni ** oeuvre du Bernin (1674), qui par sa composition scénique et son exécution d’une virtuosité éblouissante, est à rapprocher de la Ste Thérèse de S. Maria della Vittoria.

le pudique Gallimard :

La « bienheureuse Louise Albertoni », Comme à Santa Maria della Vittoria, le Bernin a ménagé à la Chapelle Altieri, divers effets lumineux. Ainsi une lumière indirecte tombe sur la statue, au drapé mouvementé, de la bienheureuse agonisante. Le corps repose sur un matelas de marbres polychromes ourlé de franges de bronze doré. Au-dessus, un tableau de Baciccio (la Vierge à l’enfant avec Ste Anne) révèle la vision de la bienheureuse.
Dans la 1° chapelle il y a une naissance de la Vierge du français Simon Vouet.
Et pour mon amie genvoise d’origine italienne …. :
les nombreux monuments funéraires font penser à cette chronique italienne rapportée par Stendhal :

 

A minuit, dans cette même église éclairée par un millier de cierges, une princesse romaine fit célébrer un office funèbre pour l’amant qu’elle allait faire assassiner…

 

Le Hachette :
Je vous la fais courte : Une oeuvre à elle seule, justifie la visite : l’éblouissante statue de la bienheureuse Ludovica Albertoni, du Bernin, dans la

chapelle Altieri (4° gauche) coup de chance c’est la même.

Et en fin lu sur un blog :
La bienheureuse Ludovica Albertoni, dont la statue immortalisée par Bernin en 1674 gît à Rome dans l’église San Francesco a Ripa, ne lasse de me séduire et de m’intriguer.
D’un côté, l’explication officielle mettra abondamment en valeur la vie exemplaire de cette femme qui consacra sa vie au secours des pauvres du Trastevere. Toujours selon l’hagiographie officielle, c’est alors qu’elle allait être terrassée par la fièvre qui devait l’emporter en 1533, que Ludovica trouva réconfort dans l’Eucharistie, en attendant impatiemment la mort pour s’unir au Christ.
Les convulsions du corps alangui de la sainte sont, toujours selon ces sources, les signes de l’extase qui la gagne au fur et à mesure que s’approche le moment de sa délivrance dans la mort. Ludovica se laisse emporter par la vague de plaisir qui submerge sa douleur. Quant à l’artiste, le Bernin, les critiques mettront sur le compte de l’âge (c’est sa dernière oeuvre), l’expression jugée excessive de pathos.
La bouche entrouverte, les yeux clos, plaquant le drapé au bas des côtes avec sa main gauche alors qu’elle se caresse le sein de sa destre, les genoux légèrement desserrés, tout dans sa posture n’est qu’abandon et jouissance. Et comment croire, sous le soleil de Rome, que les traits transfigurés de la sainte désignent l’extase mystique qui illumine, et non pas, plus trivialement, le plaisir qui inonde ? Equivoque sublime où le Très-Haut scelle une alliance inattendue avec sa créature, où le plaisir devient trait d’union entre l’esprit qui reçoit et le corps qui se donne… à moins que ce ne soit l’Esprit qui se donne et le corps qui reçoit.
Pour ceux qui aimeraient fréquenter d’autres figures de l’ambiguïté :
1. L’extase de Sainte Thérèse d’Avila, à la chapelle Cornaro, Sainte-Marie de la Victoire, Rome, 1645 (photo ci-dessous). Pour une interpréation sensible et sensuelle, je vous renvoie au très beau texte de Katrine Alexandre — alias Mademoiselle K — initulé « Jouissance et Sainteré » et paru dans la « Vénus Littéraire
« .

photos de l’auteur sauf la 2°

Commentaires

1. Le 08 mars 2008 à 12h, par Jean-Marc

Merci Elisabeth pour la référence que vous faites au billet « Douleur et volupté » posté sur mon blog au sujet de l’agonie de la bienheureuse Ludovica Albertoni.J’en profite pour ajouter deux précisions. La première, c’est que le lien que vous indiquez sur votre billet est erroné. Il va bien pointer sur mon blog. Il va bien sur une statue du Bernin, mais par sur la douce Ludovica ; il cible sur le Rapt de Proserpine, autre oeuvre d’une confondante sensualité. A toutes fins utiles, il vous suffit de cliquer sur mon nom au dessus (ou au dessous) du présent commentaire pour accéder directement à l’article de référence.

L’autre commentaire fait lui place à un étonnement. Contrairement à ce qu’évoque le « pudique Gallimard », la statue de la Bienheureuse Ludovica Albertoni n’est pas à la Madonna dell’Orto ; elle est à San Francesco a Ripa, comme l’indique très justement le Guide Bleu. Ces deux églises sont certes toutes deux à Trastevere. Mieux : pas plus de 150 mètres ne les éloignent l’une de l’autre. Mais voilà quand même une erreur bien surprenante.

Bien à vous

Jean-Marc

2. Le 08 mars 2008 à 16h, par DominiqueL

Rfce du guide « Rome: où trouver ..Le Bernin… » Ed ScalaPour Ste Thérèse à la Chapelle Cornaro (Ste Marie de la Victoire):
« …L’extase mystique…, décrite par la réformatrice carmélite dans ses écrits, est interprétée au pied de la lettre par l’artiste, qui accentue le trouble de l’esprit et des sens. »
D’un point de vue spatial, Ste Thérèse est placée tête à droite.

Pour Ludovica Albertoni ( San Francisco A Ripa)
« La mystique des sens du Bernin est fort bien exprimée dans cette célèbre statue gisante…représentant la mort de la sainte en un abandon quasi érotique. »
D’un point de vue spatial, Ste Ludovica est cette fois-ci placée tête à gauche.

Les explications ont le privilège d’être claires…
Dans un vocabulaire quasi-médical, le moment de la jouissance est appelé « la petite mort ». Voilà une façon de retomber sur ses pieds…

Dernier détail: pour la statue de Ste Cécile,il est vrai que l’on se trouve loin de la statue de Ste Cécile de Maderno, à l’église Ste Cécile in Trastvere, où cette dernière est placée face contre terre( position inspirée de la position dans laquelle elle fut retrouvée à l’ouverture de son tombeau).

Quand la petite histoire rejoint la grande histoire…

DominiqueL.

3. Le 08 mars 2008 à 18h, par Louvre-passion

La composition de la statue de la bienheureuse Louise Albertoni est effectivement équivoque et peut aussi s’interpréter comme une manifestation de volupté. L’expression du visage, la main sur le sein…
Le Bernin a t’il laissé un sous entendu ?

4. Le 08 mars 2008 à 22h, par elisabeth

« Beata Ludovica Albertoni » est ainsi située dans la bonne église, de Francesco A Ripa, grâce à Jean-Marc que je remercie.
Bernin devait être un coquin, il a fait preuve de virtuosité et d’intelligence. Il faut toujours se situer dans le contexte de l’époque, les papes avaient des neveux sinon des enfants illégitimes, peut-être que quelqu’un en sait plus sur une ressemblance, entre cette « beata Ludovica » et une dame de la société romaine, ou peut-être les traits les plus beaux de certaines dames ont été retenus par Bernin, en esthète qu’il devait être, si l’on considère ses autres chefs d’oeuvre.
Merci à Dominique pour ses recherches (spatiales…) je reviendrai en privé avec toi sur Ste Cécile !
En tous cas, j’ai hâte d’y être et de contempler tous ces chefs d’oeuvre

Carla = Cécilia ?

la-dame-a-la-licorne-leonard-de-vinci.1233587324.jpg Ne trouvez-vous pas que la nouvelle épouse du président des français, Carla Bruni ressemble quelque peu au portrait de La Dame à l’hermine (Cecilia Gallerani), huile sur bois, 1488-1490. Musée de Cracovie, Pologne, peint par Léonard de Vinci ?La toile représente Cecilia Gallerani, la maîtresse de Ludovic Sforza, duc de Milan, qui fut d’abord son tuteur et le protecteur de Léonard. La peinture est l’un des quatre portraits de femme peints par Léonard de Vinci, les trois autres étant le portrait de Mona Lisa, celui de Ginevra de Benci et celui de la Belle Ferronière . En dépit de nombreux dommages, elle est néanmoins en meilleur état que plusieurs autres peintures de De Vinci.
Léonard a rencontré Cecilia Gallerani à Milan en 1484, lors de l’épidémie de peste, alors que tous deux habitaient au Castello Sforzesco, le palais de Ludovic Sforza, le More. Jeune et belle, âgée de seulement 17 ans, Cecilia était la maîtresse du duc.
La légende veut que dans la Vierge aux rochers, Léonard a peint l’ange à l’image du visage de Cecilia, alors qu’elle était une inconnue pour lui. Il ne l’aurait rencontrée qu’après.
Plusieurs interprétations iconographiques de l’hermine que tient la jeune femme ont été proposées. On y a vu le symbole de la pureté ou encore l’emblème du More, qui était « l’ermellino », une petite hermine. Ce pourrait être également un calembour sur son nom de famille, Gallerani, l’hermine en grec se disant galay. Ou encore un élément de la mode de l’époque, la jeune femme étant représentée avec un seul collier, alors que son protecteur et commanditaire de la toile la couvrait de bijoux. À proprement parler, l’animal du tableau semble ne pas être une hermine mais plutôt un furet blanc.
La peinture a été acquise par Adam Jerzy Czartoryski, le fils d’Izabela Czartoryska et d’Adam Kazimierz Czartoryski en Italie en 1798 et intégrée dans les collections de la famille Czartoryski en 1800. L’inscription dans le coin haut gauche de la peinture,
« La Bele Ferioniere.Leonard d’AWinci. », a été probablement ajoutée par un restaurateur peu de temps après son arrivée en Pologne. Léonard, comme c’était l’usage à cette époque ne signait pas ses toiles. Les artistes s’incluaient dans leurs tableaux, dans la représentation d’un personnage, en général caché parmis d’autres, mais très souvent, regardant le spectateur. En 1939 elle a été saisie par les nazis et envoyée au musée Kaiser Friedrich à Berlin. En 1940 Hans Frank, gouverneur général de la Pologne, a demandé qu’elle soit restituée à la ville de Cracovie et il l’accrocha, par la suite, dans ses bureaux. À la fin de la seconde Guerre mondiale, elle a été découverte par les troupes alliées dans la maison de Frank en Bavière. Elle est revenue en Pologne et est actuellement exposée au musée Czartoryski à Cracovie.
Le film polonais Vinci (2004) a pour sujet un vol du tableau.

Léonard De Vinci, La Dame à l’Hermine

Ce n’est pas l’histoire d’une toile mystérieuse mais plutôt celle d’un secret de fabrication. En 2014, le laboratoire parisien Lumieres Technology révèle que La dame à l’hermine de De Vinci a donné beaucoup de mal à l’artiste, qui à dû s’y reprendre à trois fois avant d’arriver au résultat que l’on connait. A l’origine, le portrait se passait de cette hermine mystérieuse, symbole politique, ajoutée puis retravaillée, obligeant le peintre à modifier la position du bras de son personnage ainsi que d’autres détails plus discrets.
Dama_1

 

Grünewald le Rhénan

Derniers jours à voir absolument
grunewald.1247848706.jpgdu 8/12/2007 au 2/3/08 à Colmar et à Karlsruhe Étrange lacune : bien qu’il figure parmi les chefs-d’oeuvre de la Renaissance, aucune exposition n’avait encore été consacrée au retable d’Issenheim. Ni même, en France, à son auteur. Comment Mathis Gothard Nithard, peintre franconien, actif dans le diocèse de Mayence, que la postérité retiendra sous le nom de Matthias Grünewald (1475/80-1528), a-t-il peint cette oeuvre hallucinante d’expressivité et de force pour les Antonins d’Issenheim ? Dans quels contextes artistique, religieux et social, une telle commande s’inscrit-elle ?
Ce sont des éléments de réponse qu’apportent le musée Unterlinden de Colmar et la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe. Le premier dispose du chef-d’oeuvre absolu de l’artiste, la seconde de quatre tableaux et un dessin – pour un catalogue raisonné limité à 25 panneaux peints, tous d’inspiration religieuse, et 37 dessins. Il convient d’emblée de lever une équivoque : il ne s’agit en rien d’une rétrospective Grünewald, quoique plusieurs originaux aient été rassemblés – la Kunsthalle réunit 9 peintures et 6 dessins, Colmar ajoute 14 dessins à son retable. Mais pour qui ira de Karlsruhe à Colmar, de Colmar à Karlsruhe, les contours de l’artiste apparaîtront plus précisément. La Kunsthalle s’attache à restituer l’esprit de ce début du XVIe siècle riche d’une nouvelle vision naturaliste de l’art – celle des Dürer, Holbein, Cranach, Altdorfer… -, tandis qu’Unterlinden se concentre sur son retable avec 50 dessins et sculptures.
Concernant ce dernier, Pantxika De Paepe, conservateur en chef d’Unterlinden, et Philippe Lorentz, historien d’art médiéval, commissaires de l’expo colmarienne, bousculent les idées reçues. A commencer par celle de la réalisation non-simultanée des peintures de Grünewald et des sculptures de Nicolas de Haguenau. Il était jusqu’alors admis que le sculpteur strasbourgeois avait travaillé en 1490, soit 20 ans avant que le peintre n’exécute ses panneaux.grunewald-colmar-karlsruhe.1247848848.jpg

« Aucune preuve convaincante n’était avancée. De telles commandes étaient toujours conçues dans leur globalité, en totale interdépendance entre sculpture et peinture », indique Pantxika De Paepe. Qui ne croit pas non plus à la version d’un Grünewald peignant à Issenheim, le regard hanté par les souffrances des malades frappés du terrible mal des ardents dont se nourrirait sa représentation du Christ en croix.
Très romantique, certes, mais il semble plus probable que Grünewald, travaillant de concert avec Nicolas de Haguenau, ait été accueilli dans l’atelier de ce dernier. Les panneaux du retable sont d’ailleurs en tilleul, très prisé des sculpteurs, quand les peintres privilégiaient l’épicéa. Grünewald se serait simplement servi auprès du sculpteur. Le retable serait donc né à Strasbourg avant d’être acheminé à Issenheim.
Avec 160 oeuvres, la Kunsthalle offre le plateau le plus conséquent, et souligne l’exceptionnelle dramaturgie du corps souffrant propre à Grünewald – Cranach ou Dürer, à côté, semblent fades. « C’est lui qui va le plus loin », observe Pantxika De Paepe. Moins tonitruante, l’exposition colmarienne se révèle émouvante : les dessins préparatoires nous font entrer dans le processus de création du peintre.
« On quitte Grünewald à jamais halluciné », écrivait Huysmans. Il n’y a là, depuis, rien à ajouter.
Serge Hartmann les DNA Un magnifique catalogue intitulé « Regards sur un chef-d’oeuvre » rédigé par Pantxika De Paepe et Philippe Lorentz a été créé pour l’occasion, j’ai eu le plaisir d’avoir une dédicace très personnelle de la part de l’auteur. curieusement c’est Lucifer l’ange déchu
qui a été choisi pour la 1e de couv,
cela change des madones de la renaissance
quoique celle de Grünewald soient belles

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Commentaires1. Le 10 décembre 2007 à , par lobitahallucinante d’expressivité et de force…
ce sont des paroles qui conviennent parfaitement à l’oeuvre de ton artiste..

.2. Le 11 décembre 2007 à , par elisabeth« Pantxika De Paepe. Qui ne croit pas non plus à la version d’un Grünewald peignant à Issenheim »
Pourtant j’ai vu de mes yeux dans l’ancien couvent des Antonins, l’endroit même, où Grünewald aurait peint le retable, c’est suffisament haut de plafond, pour que l’on puisse y croire

.3. Le 24 février 2008 à , par elisabethwww.latribunedelart.com/E…