Max Beckmann (Leipzig, 1884 – New York, 1950) est l’un des géants de la modernité, pourtant, il se considérait comme le dernier des grands maîtres classiques. Il n’a fait partie d’aucune des avant-gardes du XXe siècle, mais son oeuvre est marquée par
l’impressionnisme, l’expressionisme, la Nouvelle Objectivité et l’art abstrait.
Pendant longtemps, Beckmann a été considéré comme un artiste typiquement allemand et ce n’est que récemment que des rétrospectives à Paris, Londres et New York ont permis
de reconnaître son importance, à un niveau international.
Contre la tendance de l’art moderne à dissoudre les genres traditionnels, Beckmann s’est attaché sa vie durant aux genres classiques de la peinture : à la représentation de la figure humaine, sous la forme du portrait, des tableaux mythologiques et des nus, aux natures mortes et aux paysages. Réputé comme peintre de la « condition humaine », il s’est aussi
consacré intensément à la peinture de paysage et l’a renouvelée d’une façon exceptionnelle, comme presque aucun autre artiste du XXe siècle.
L’importante exposition organisée par le Kunstmuseum Basel se focalise sur ses
paysages. Elle présente 70 tableaux, parmi lesquels des chef-d’oeuvres, comme Le Port de Gênes (St. Louis Art Museum)
ou le Bord de Mer (Musée Ludwig, Cologne), mais aussi des oeuvres d’exception, issues de nombreuses collections privées, dont certaines n’ont quasiment jamais été montrées au public. L’évolution artistique de Beckmann se manifeste nettement dans ses paysages. Dotés d’un contenu allégorique moindre, ils donnent immédiatement à voir les magnifiques qualités picturales de ses oeuvres. La vue distanciée que Beckmann porte sur le paysage est remarquable : vues par la fenêtre, rideaux, balustrades, colonnes et points de vue en hauteur jouent souvent un rôle de médiation entre l’espace habité et la nature
illimitée.
Des objets personnels, fragments de nature morte, apparaissent fréquemment au premier plan, laissant deviner la présence de l’artiste. La dramaturgie des regards montre bien que Beckmann associe l’image d’un paysage abstraitement élaboré au souvenir d’une impression paysagère qui est au fondement de chaque tableau. Le regard qu’il porte sur la nature clarifie sa position et le place dans un certain rapport au monde. Comment ce rapport se modifie, c’est ce dont témoignent les paysages peints au cours des différents épisodes de sa vie, tel le tournant de Francfort-sur-le-Main, après la Première Guerre mondiale, ou les années d’exil à Amsterdam.
Max Beckmann est né un 12 février 1884 à Leipzig. Sa famille s’installe à Brunswick en 1894. De 1900-1903 il étudie à l’École des Beaux-Arts du Grand-Duché de Saxe-Weimar. Après avoir décroché son diplôme, il passe quelques mois à Paris. De 1904-1914 Beckmann vit à Berlin où il devient membre de la Sécession berlinoise ; il sera plus tard l’un des membres fondateurs de la Sécession libre.
En 1906, Il épouse Minna Tube, puis en 1908 nait son fils Peter.
De 1914 à 1915, Il est aide-soignant pendant la Première Guerre mondiale.
Suite à une dépression nerveuse, Beckmann s’installe à Francfort-sur-le-Main en 1915.
Ce changement de lieu marque un tournant artistique. Un an après avoir divorcé de sa première femme, en 1925, il épouse Mathilde von Kaulbach, dite Quappi.
Un première grande rétrospective en 1928 a lieu à la Kunsthalle de Mannheim. Il commence à enseigner au Städelsches Kunstinstitut. Il loue un appartement et un atelier à Paris. Dans l’expostion figurent quelques toiles de son séjour parisien, ainsi que quelques paysages de la côte d’azur notament des paysages de neige. La crise économique mondiale (1932) le contraint à se défaire de son atelier et de son appartement parisiens.
Le 30 janvier 1933, les Nationales-Socialistes accèdent au pouvoir. Beckmann est démis de ses fonctions de professeur un peu plus tard. Il déménage à Berlin. Puis il fuit à Amsterdam en 1937.
Les oeuvres exposées dans les musées allemands sont confisquées. En 1938, Beckmann participe à l’exposition Twentieth Century German Art à Londres
Le 10 mai 1940, lorsque les troupes allemandes entrent aux Pays-Bas, cela l’empêche, pour plusieurs années, de voyager à l’étranger. Le 4 mai 1945 c’est l’ entrée des Alliés à Amsterdam, en tant que citoyen allemand, Beckmann redoute d’être expulsé de Hollande. Ce qui le fait accepter en1947, un poste à la Washington University Art School à Saint Louis.
En 1949, il est nommé à la Brooklyn Museum Art School à New York.
Max Beckmann meurt le 27 décembre 1950, à New York.
C’est ainsi que l’exposition suit un accrochage chronologique et thématique, montrant la correspondance et les divers catalogues de ses expositions dans des vitrines.
À l’occasion de cette exposition parait un catalogue richement illustré, Max Beckmann –Die Landschaften, aux éditions Hatje Cantz. Il comprend des
contributions de Hans Belting, Eva Demski, Nina Peter et Beatrice von Bormann et sera aussi disponible en anglais (Max Beckmann – The Landscapes). www.shop.kunstmuseumbasel.ch
Deux autres expositions complètent idéalement ce parcours et offrent une occasion
unique d’appréhender l’ensemble de l’oeuvre de Beckmann : « Max Beckmann. Face
à face », au Musée des Beaux-Arts de Leipzig (17 septembre 2011 – 22 janvier 2012)
et « Max Beckmann et l’Amérique », au Städel Museum de Francfort-sur-le-Main (7
octobre 2011 – 8 janvier 2012).
Les commissaires de l’exposition sont Bernard Mendes Bürgi et Nina Peter Jusqu’au 22 janvier 2012 auKunstmuseum de Bâle images visuels presse courtoisie du Kunstmuseum, sauf la dernière photo de l’auteur clic sur les images pour les agrandir
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À l’occasion du centenaire de la naissance deLouise Bourgeois (25.12.1911 – 31.5.2010)
la Fondation Beyeler rend hommage à l’une des personnalités artistiques les plus remarquables et des plus influentes de notre temps.
Louise Bourgeois, d’origine française, qui s’installa à New York en 1938, est devenue en quelques années un cas particulier dans l’histoire de l’art, référence majeure de l’art moderne et contemporain par son œuvre polymorphe.
Artiste aujourd’hui parmi les plus admirées, elle fut reconnue à près de soixante-dix ans. C’est selon elle, cette reconnaissance tardive qui lui permit de travailler en toute tranquillité. De ce fait elle échappe à tous les courants esthétiques : le surréalisme, l’expressionnisme abstrait, l’art conceptuel – elle ne s’est laissée séduire par aucun d’eux, et est restée rétive à toute classification. Se méfiant des concepts et théories, c’est sur son roman familial, sur sa sensibilité de femme et sur « le paradis de l’enfance », qu’elle s’appuya pour réaliser son travail. Quel que soit le mode d’expression employé, le moteur de son art réside dans l’exorcisme des traumatismes d’enfance, influencé par sa position singulière entre deux mondes, entre deux langues, entre le féminin et le masculin, ordre et chaos, organique et géométrique.
Sa sculpture hybride, témoigne de ce va-et- vient entre deux pôles opposés, de ce dédoublement.
En allant au plus profond de son inconscient, LB rejoint les mythes universels, donnant une version à la fois obscène et dionysiaque de la figure maternelle.
C’est aussi son rapport au père, qui introduisit sa maîtresse Sadie, une jeune gouvernante anglaise, dans la maison familiale, la mère consentante (avait-elle un autre choix ?), s’enferma dans le silence. Ils vécurent ainsi pendant une dizaine d’années. L.Bourgeois parle de cette expérience comme d’une « trahison », qui fut également la faille d’où surgissent la rage et la source créatrice. Si cela se passait dans les années trente à Paris, ce ne fut qu’en 1982 que Louise en parla et mit cette histoire en rapport avec l’œuvre, avec ses peurs et son besoin de « réparer » par la sculpture.
Cette exposition présente environ 20 pièces, pour certaines en plusieurs parties, offrant un condensé de l’oeuvre de Bourgeois qui rend compte des thèmes centraux de sa création : son intérêt pour d’autres artistes, son rapport conflictuel avec sa propre biographie et sa volonté de traduire des émotions dans des créations artistiques. Parallèlement à des oeuvres et à des séries conservées dans des musées internationaux de renom et de grandes collections particulières, on pourra découvrir de nouveaux travaux – dont le cycle tardif À l’infini (2008) – qui n’ont encore jamais été montrés. Des ensembles d’oeuvres issues de la Collection Beyeler leur viennent en résonance. La rencontre avec les toiles de Fernand Léger et de Francis Bacon est particulièrement enrichissante, tout comme la juxtaposition avec les sculptures d’Alberto Giacometti. Ces artistes, avec lesquels Louise Bourgeois a entretenu une relation spéciale, ont été pour elle des présences marquantes et stimulantes. Mais aussi la juxtaposition avec la femme de Cézanne et un paysage de van Gogh. À l’infini – Alberto Giacometti L’homme qui marche
Sur 14 gravures de grand format, Louise Bourgeois a donné libre cours à son imagination graphique à l’aide de couleur, de mine de plomb et d’ajouts de papier. Comme presque toutes ses œuvres, À l’infini est une sorte d’autoportrait constitué d’émotions devenues images, ou de fragments d’inconscient qui ont pris forme. Dans le thème de cette série d’aspect très poétique consacrée au principe de la vie humaine formée d’un nombre infini de configurations de rencontre analogues mais jamais identiques, les enchevêtrement de lignes d’À l’infini se rapprochent des sculptures de Giacometti. Les efforts que ce dernier fit toute sa vie durant pour représenter la complexité du mouvement, pour le concevoir comme une succession d’immobilités, ainsi que ses tentatives pour représenter la réalité essentielle d’un être humain par ses portraits travaillés de manière exhaustive, relèvent d’une prise de possession qui se rapproche de la conception de Louise Bourgeois.
L’accrochage dans cette salle est absolument remarquable, le choix des sculptures de Giacometti est à saluer.
Maman
Dans le parc de Beyeler, la sculpture de bronze est moins impressionnante qu’aux Tuileries, où elle se dressait fascinante et menaçante, elle semble protégée par les arbres. Après la Tate Modern de Londres (2000/2007) au Jardin des Tuileries de Paris (2007/2008), au Guggenheim Museum de Bilbao (depuis 2001) et à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg (2001,) cette sculpture a suscité l’enthousiasme du public et a attiré beaucoup de monde. Maman est montrée en Suisse pour la première fois, Genève, Zurich, Berne, Bâle,
La statue de Louise Bourgeois représentant une araignée monumentale et intitulée Maman (927,1 x 891,5 x 1023,6 cm) est une œuvre-clé pour la compréhension de son oeuvre : il s’agit d’une part d’un hommage à la mère de l’artiste, restauratrice de tapisseries à Paris et qui ne cessait, telle l’araignée, de réparer ses toiles. Louise Bourgeois voit d’autre part dans l’araignée un symbole suprême de l’histoire infinie de la vie, dont le principe est de se renouveler constamment : ce qui est tout aussi réconfortant qu’inquiétant, car il n’existe aucune échappatoire à ce cycle éternel. Maman de Louise Bourgeois constitue donc un monument commémoratif grandiose à l’existence du changement. The Blind Leading the Blind vs. Barnett Newman Uriel
La version de The Blind Leading the Blind présentée à la Fondation Beyeler date de 1947-1949. Constituée de cales de bois grandeur nature, peintes en noir et en rouge, elle présente une remarquable irrégularité régulière : irrégulière parce qu’elle est délibérément composée de morceaux similaires mais qui ne sont pas tout à fait identiques. Régulière, parce qu’elle se livre à une répétition des mêmes éléments, comme des triangles isocèles. Dans sa radicalité trigonométrique, The Blind Leading the Blind s’apparente aux inventions iconiques révolutionnaires contemporaines de Barnett Newman. D’où sa juxtaposition avec Uriel de 1955. La réduction de la peinture à la surface et à la couleur à laquelle se livre Newman trouve un écho dans la réduction de la sculpture de Louise Bourgeois à quelques formes trigonométriques de base, combinées entre elles. Mais elle peut aussi s’idenfier à un peigne, instrument de tapissier, omniprésent dans le travail de L.b
The Waiting Hours
L’un des derniers groupes d’œuvres auxquels Louise Bourgeois a travaillé est formé d’images cousues à partirdes étoffes de vêtements qu’elle a elle-même portés au cours de sa vie. À travers ses souvenirs de situations qu’elle a vécues dans certains vêtements précis, elle a créé des tableaux historiques éminemment personnels. Le temps a été un sujet de préoccupation majeur de Louise Bourgeois dans les dernières années de sa vie. Les Waiting Hours étaient pour elles avant tout les heures nocturnes durant lesquelles elle restait souvent éveillée, réfléchissant intensément à de nouvelles œuvres. The Insomnia fait aussi référence à ces heures nocturnes de réflexion. Est mise en regard de ce travail dans une vitrine, un oeuvre en tissu, faite de rondeurs grises, très connotée, arborant un sexe de couleur rose.
Janus fleuri, 1968
Bronze, patine dorée, pièce suspendue, 25,7 x 31,7 x 21,3 cm
Collection de l’artiste
Photo Christopher Burke
Dans la même année que Fillette, déjà vue à la Fondation, lors de l’exposition « Eros », Louise Bourgeois réalise d’autres œuvres suspendues qui sont des parties du corps humain à consonance sexuelle. Il s’agit d’une série de quatre sculptures de forme phallique, au titre évocateur de Janus parmi lesquelles Janus fleuri. Comme l’indique la référence à l’antique divinité latine, Janus, était le dieu à double visage, l’un tourné vers le passé et l’autre vers le futur, divinité des portes (janua), celles de son temple étaient fermées en temps de paix et ouvertes en temps de guerre. Tout s’ouvre ou se ferme selon sa volonté. C’est le côté bipolaire qui fascine l’artiste dans le choix du titre. « Janus fait référence à la polarité qui nous habite (…) la polarité dont je fais référence est une pulsion vers la violence extrême et la révolte (…) et le retrait », écrit l’artiste qui y voit aussi « un double masque facial, deux seins, deux genoux ».
Ici elle est mise en regard avec le nu couché jouant avec un chat de Picasso 1964
Passage Dangereux
Les représentations les plus impressionnantes peut-être que Louise Bourgeois a données de certains aspect de son Moi sont ses légendaires Cells, dont la plus grande, Passage Dangereux de 1997, est exposée dans le Souterrain de la Fondation Beyeler. L’artiste plaçait au tout premier plan les représentations de sentiments et d’émotions. Les nombreux objets du Passage Dangereux sont les symboles d’événements conscients et inconscients de son enfance et de sa puberté — dont la magie et les drames trouvent une mise en scène imagée dans une architecture créée à cette fin, et peuvent ainsi être dépassés. Jerry Gorovoy, – voir la vidéo ici-une autre là présent vendredi et samedi, a été l’assistant de Louise Bourgeois pendant plus de trente ans. C’est un excellent connaisseur de son œuvre, qui a joué, comme elle l’a souvent rappelé, un rôle décisif dans la genèse de ses pièces. Aux yeux de Louise Bourgeois, un grand nombre de ses œuvres n’auraient pas vu le jour sans son aide. Son discours (en anglais) s’est concentré particulièrement sur l’importance de Louise Bourgeois comme artiste et comme modèle pour des générations d’artistes.
Les oeuvres ne sont pas nombreuses, mais très justement mises en adéquation avec le fonds de la Fondation Beyeler par le commissaire Ull Küster, auteur d’un livre sur Louise Bourgeois. (anglais-allemand) On peut déplorer qu’il n’existe pas de version française, surtout étant donnée la double nationalité de l’artiste (américaine et française).
Il a eu l’occasion de préparer cette exposition avec elle. l’exposition est visible jusqu’au 8 janvier 2012 photos courtoisie de la Fondation Beyeler
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Aprèsl’exposition Monet au Grand Palais à Paris et la visite à Giverny de la maison de Monet guidée par Sylvie Partin, commissaire de l’exposition au Grand Palais et du jardin d’eau guidée par le jardinier en chef Gilbert Vahé, au départ à la retraite voici MONET à La Fondation Pierre Gianadda qui présente cet été quelque soixante dix peintures de Claude Monet, dont vingt cinq prêts historiques du Musée Marmottan-Monet à Paris et quelque quarante cinq tableaux prestigieux provenant des principaux musées et collections privées suisses. Certaines de ces oeuvres seront visibles pour la première fois depuis des décennies. L’exposition est agréable et accessible dès 9 h du matin, avant l’arrivée des groupes.
Ce large panorama de l’oeuvre de Monet mettra en lumière les principaux thèmes de l’artiste, notamment Argenteuil, Vétheuil, la Hollande, les Meules, la Cathédrale de Rouen, Londres, Bordighera, les Peupliers, les Nymphéas, le Pont japonais…
L’exposition offre ainsi aux visiteurs une promenade choisie sur ses lieux de prédilection, les bords de Seine, les côtes normandes, la Bretagne jusqu’en Italie avant, naturellement, la thébaïde de Giverny. Monet se réapproprie toujours le plein air sur le motif en subtiles variations chromatiques pour une invitation exigeante à partager l’étude immatérielle de la nature. Le peintre a, tout au long de sa carrière, eu le souci de capter le réel dans ses vibrations les plus fugitives, en un hymne puissant à la lumière et à la couleur.
En complément, sera présentée, pour la première fois en Suisse, une sélection de quelque
quarante estampes japonaises de la collection personnelle de l’artiste, prêtées par la Fondation Claude Monet à Giverny vues lors de la journée à Giverny.
Quelques thèmes et quelques tableaux . La Seine à Argenteuil, 1874,
«Champs de coquelicots près de Vétheuil», vers 1879
Huile sur toile, 71.5 x 91.5 cm
Fondation Collection E.G. Bührle, Zurich
Monet peint pendant plus de soixante ans et à l’aube de sa
vie il porte un jugement sur son travail et déclare! : «!…ma seule vertu, c’est d’avoir peint directement d’après nature, en essayant de transcrire les impressions que produisaient sur moi les changements les plus fugaces! ».
Il vit toujours non loin de la Seine, et c’est dans sa vallée qu’il trouve la plupart de ses sujets
Son intérêt pour les paysages et l’eau ne se démentira jamais, même loin de son pays, à Londres. Le parlement dont il peint les effets architecturaux atteste de ce nouvel urbanisme de Londres comme les récentes réalisations du baron Hausmann à Paris. L’étude de l’irisation de l’eau et de ses multiples miroitements trouvent son apothéose dans les Nymphéas, 190 (Musée Marmottan Monet, Paris) et dans Le Pont japonais, 1918 (Musée
Marmottan Monet, Paris). A part l’eau et son spectacle sans cesse renouvelé, Monet est un
homme de son temps, il rend aussi hommage par huit vues de la gare Saint-Lazare, antichambre de tous les départs vers les banlieues à la mode, vers sa chère Normandie, vers Londres…!
Le pont de l’Europe Gare Saint-Lazare, 1877 (Musée Marmottan Monet, Paris), restitue toute une poétique de la vie moderne.
L’exposition Claude Monet de la Fondation, grâce à ces prêts prestigieux, offre au public un voyage où la réalité est recomposée à partir des touches de lumière en variations infinies. Une invitation à l’étude de la nature, des paysages, de l’urbanisme de l’époque dans un souci de capter le réel dans ses apparences les plus fugitives. Un véritable hymne à la lumière et à la couleur.
Le Musée Marmottan »: la plus importante collection au monde d’oeuvres de Monet.
La Fondation bénéficie de prêts du Musée Marmottan, des musées et de collections particulières suisses. Ancien pavillon de chasse du duc de Valmy, ledit musée est acquis en 1882 par Jules Marmottan. Son fils Paul, en fait sa demeure et l’agrandit d’un pavillon de chasse destiné à recevoir des objets d’art. A sa mort en 1932, il lègue à l’Académie des Beaux-Arts, l’ensemble de ses collections ainsi que cet hôtel particulier. Le musée Marmottan naît en 1934 dans ce bel hôtel particulier du XIXe siècle avec un ensemble exceptionnel de chefs-d’oeuvre du Premier Empire.
En 1957, le Musée bénéficie d’une donation de la collection de Victorine Donop de Monchy,
héritée de son père le docteur Georges de Bellio, médecin de Monet, un des premiers amateurs de la peinture impressionniste. En 1966, Michel Monet, fils du peintre, lègue les tableaux reçus de son père au Musée Marmottan qui devient ainsi le Musée de la plus importante collection au monde d’oeuvres de Claude Monet.
L’artiste a réuni cette collection en suivant deux principes : d’une part les critères picturaux qui reflètent bien l’homme épris de lignes et de couleurs; d’autre part la qualité des épreuves, l’état et le tirage. Nous sommes ainsi devant une collection variée où figurent un certain nombre de pièces célèbres.
«Saule pleureur», 1918-1919
huile sur toile, 92 x 73 cm
Collection particulière La collection d’estampes japonaises de Claude Monet
Les trois plus grands graveurs de l’Ukiyo-e, images du «temps qui passe»,
Utamaro, Hokusai, Hiroshige, occupent plus de la moitié de la collection et
témoignent de la connaissance de Claude Monet de la xylographie Nippone.
Le commissariat de l’exposition est assuré par M. Daniel Marchesseau, Conservateur général du patrimoine.
Le catalogue de l’exposition Monet au Musée Marmottan et dans les Collections suisses
reproduit en couleurs toutes les oeuvres exposées, avec des textes de Daniel Marchesseau,
Jacques Taddéi, Hugues Gall, Caroline Durand-Ruel Godfroy, Lukas Gloor, Hugues Wilhelm. Prix de vente CHF 45.-
Fondation Pierre Gianadda
Rue du Forum 59
1920 Martigny (Suisse)
Tél. n°: +41 (0) 27 722 39 78
Fax n°: +41 (0) 27 722 52 85
OUVERT TOUS LES JOURS :
9 h – 19 h
Images visuels presses
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Le nouveau musée Courbet, à Ornans (Doubs), a ouvert ses portes le 2 juillet 2011.
Une surface quadruplée, une scénographie résolument moderne, une ouverture sur les paysages qui ont tant inspiré le maître du Réalisme…
Le musée Courbet, labellisé « musée de France », constitue la pièce maîtresse du projet
« Pays de Courbet, pays d’artiste », porté par le Conseil général du Doubs.
Il offre plus de 1000 m² d’expositions permanente et temporaire. Il est empreint d’une grande modernité tout en respectant le caractère historique et intime de cet ensemble immobilier et de son environnement. Sa nouvelle configuration permet de réaliser des expositions temporaires en simultané avec l’exposition permanente. Le parcours muséographique entraîne le visiteur de l’une à l’autre, tout en lui offrant des vues inédites sur la Loue et Ornans. Un musée à l’image de Courbet
Avec un aménagement de plus de 2000 m2 de surface totale et 22 salles d’exposition, le nouveau musée Courbet, propriété du Département du Doubs, s’étend sur trois bâtiments : la maison Borel, l’hôtel Hébert et l’hôtel Champereux. Un musée ouvert sur les paysages d’Ornans
Ornans et ses paysages n’ont jamais cessé d’inspirer Courbet. Un lien intime et durable unissait le peintre à son « pays ». Le musée s’ouvre désormais en transparence sur les paysages environnants et offre des vues inédites sur la Loue et la ville d’Ornans grâce à une galerie vitrée, une vigie, un sol vitré au rez-de-chaussée qui invite à marcher sur la Loue…
Presque un gadget …. Une authenticité préservée
L’hôtel Hébert qui se parcourt en tout début d’exposition permanente, a gardé toute son
authenticité et l’atmosphère d’antan. Quant au jardin, adossé au musée, il retrouve le charme suranné des petits jardins des demeures de bord de Loue.
Un musée se veut résolument moderne. Quoique les œuvres sont toujours aussi mal éclairées et ne sont pas de premier choix.
Les volumes des maisons Champereux et Borel ont été adaptés aux exigences d’un musée
moderne à vocation internationale. Des moyens audiovisuels ont été intégrés au parcours pour une mise en valeur optimale des oeuvres et un regard en continu sur les paysages de Courbet.
Six salles consacrées aux expositions temporaires accueilleront deux fois par an des œuvres venues d’autres musées ou collections privées, sur des thèmes en rapport avec Gustave Courbet.
À l’occasion de son ouverture, le musée présente l’exposition « Courbet-Clésinger, oeuvres croisées » du 2 juillet au 3 octobre 2011. Gustave Courbet, le peintre et Jean-Baptiste Auguste Clésinger, le sculpteur, étaient amis et partageaient les mêmes goûts artistiques pour la nature et les femmes. Leurs oeuvres mises en parallèle grâce à cette exposition révèlent leurs sensibilités communes.
C’est la première fois qu’une exposition est consacrée à Jean-Baptiste Auguste Clésinger.
L’artiste, gendre de Georges Sand, fréquentant la Bohème parisienne, a pourtant marqué le XIXe siècle, créant la polémique, à l’instar de Courbet, par ses choix et audaces réalistes.
Une cinquantaine d’oeuvres issues de musées prestigieux tels que le musée d’Orsay à Paris, le musée national d’Art occidental de Tokyo ou encore le musée cantonal des Beaux-arts de Lausanne, mettent en regard et en évidence les ressemblances artistiques de ces deux figures franc-comtoises.
Les portraits de femmes de Courbet côtoient les bustes féminins de Clésinger :
« Portrait de femme » (Courbet, musée national d’art occidental de Tokyo) et « La dame aux roses » (Clésinger, musée d’Orsay, Paris). « La femme piquée par un serpent » de Clésinger (muséed’Orsay, Paris, nu grandeur nature dont la posture suggère moins la souffrance ou la peur que la pâmoison et l’orgasme.
La critique de l’époque, s’indigne de cette lascivité d’autant plus violemment que la rumeur révèle bientôt que l’oeuvre a été exécutée à partir du moulage du corps nu d’Aglaé-Joséphine Savatier, connue dans l’histoire des arts et des lettres sous ses surnoms de Madame Sabatier et de la Présidente, égérie des artistes et poètes modernes, dont Gautier, Nerval et Baudelaire.
Elle évoque sans conteste « La Bacchante » de Courbet (Fondation Rau pour UNICEF – Allemagne)… mais rappelle aussi « le Sommeil ou les deux amies (petit palais) On ne serait pas surpris d’y croiser ‘ « l’origine du Monde » (Musée d’Orsay)
Sous le Second Empire, les deux artistes s’écartent peu à peu l’un de l’autre, pour des raisons tant politiques qu’artistiques. Clésinger, en quête de commandes, s’efforce de plaire à Napoléon III et à sa cour, que Courbet défie ouvertement. En 1865, le sculpteur propose à l’empereur de dresser une colonne à sa gloire place de la Concorde. Elle serait parée de tout ce qu’il faut d’allégories antiques. Alors que Courbet prend totalement me contre-pied, accusé d’avoir participé à la destruction de la colonne Vendôme, il est condamné à la faire relever à ses propres frais.
L’autoportrait (Gustave Courbet – Autoportrait à Sainte-Pélagie – Vers 1872 -musée Courbet) dépôt de la ville d’Ornans, relate son triste séjour en prison. Privé de pinceaux et de palette, dès qu’il y a accès, il peint quelques toiles de fleurs durant son séjour forcé. Libéré de prison, il se réfugie en Suisse où il finira ses jours à la La Tour-de-Peilz (au bord du lac Léman), La toile du château de Chillon qu’il a peint en de nombreux exemplaires.
Cette exposition est organisée par le musée Courbet en collaboration avec le musée d’Orsay à Paris.
L’exposition permanente : un parcours autour de la vie et de l’oeuvre de
Courbet
La collection permanente a fait l’objet d’une restauration complète pendant la fermeture du musée. Elle est composée de 75 oeuvres (peintures, dessins, sculptures, lettres, archives) dont 41 peintures et quatre sculptures de Courbet.
Elle conserve également des oeuvres d’artistes de son entourage : ses premiers maîtres (dont Claude-Antoine Beau), ses amis (Max Claudet, Max Buchon) ainsi que ses élèves et suiveurs (Louis-Augustin Auguin, Marcel Ordinaire, Cherubino Pata).
La diversité de cette collection permet d’aborder toutes les périodes de la vie de Gustave Courbet que le visiteur découvre à travers un parcours chronologique. Sont évoqués, d’Ornans à Paris, sa carrière, la rupture esthétique qu’il mena, les milieux artistiques qu’il fréquenta, son engagement politique jusqu’à son exil et sa mort en Suisse.
La dernière salle est consacrée au peintre Robert Fernier et à son travail pour la création du musée Courbet en 1971
Après la visite du musée, le visiteur est invité à découvrir les lieux symboliques de sa vie, dans la vallée de la Loue, qui ont fortement inspiré son oeuvre :
– la ferme familiale à Flagey qui accueille un café librairie (café de Juliette), des expositions et animations et trois chambres d’hôtes quatre épis, Gîtes de France,
– le site de la source de la Loue,
– les sentiers de Courbet, des itinéraires aménagés qui parcourent les lieux d’inspiration du peintre,
– et, à venir, son dernier atelier à Ornans en cours de restauration.
Le public se précipite mais repart sur sa faim, car cela n’a que très peu à voir avec l’exposition Courbet au Grand Palais de 2008. Œuvres croisées : Courbet, Clésinger », Musée Courbet, place Robert-Fernier, Ornans (Doubs). Tél. : 03-81-86-22-88. Jusqu’au 3 octobre. De 10 heures à 18 heures, en août et septembre ; puis de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures. Fermé mardi. De 4 € à 6 €. Musee-courbet.fr Tel : +33(3) 81 86 22 88 visuels presse sauf la photo 2 de l’auteur
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Avec Splendeurs des collections du prince de Liechtenstein, le Palais Lumière d’Évian accueille pour la première fois en France les chefs-d’oeuvre issus de la plus importante collection privée européenne à ce jour. En effet, l’activité de mécénat et de commanditaire aux plus importants artistes de leur époque remonte jusqu’à Hartmann von Liechtenstein (1544-1585). Après 1800, la collection est rendue partiellement accessible au public. Le magnifique Palais Liechtenstein à Vienne, qui date de 1700 environ, accueille de nouveau les Collections Princières depuis 2004.
Si le baroque est célébré au sein de la collection, il sera également largement représenté au Palais Lumière.
Environ 70 tableaux (dont des oeuvres de dimensions monumentales), 20 sculptures et 15 pièces de mobilier sélectionnés pour leur exceptionnelle qualité seront ainsi visibles pour la première fois en France.
Le choix des oeuvres illustre le double patrimoine du LIECHTENSTEIN MUSEUM à Vienne :
– le baroque, le sud : la peinture et sculpture italienne ;
– le baroque, le nord : la peinture flamande.
Parmi ces deux grands ensembles, on se doit de citer les grands maîtres tels que Marcantonio Franceschini,
Guido Reni, Canaletto ou encore Massimiliano Soldani Benzi. Au Nord de l’Europe, les plus brillants artistes de leur époque sont représentés : Rubens, Rembrandt ou encore Van Dyck, pour n’en citer que quelques-uns.
Une deuxième partie des oeuvres est consacrée au classicisme mais ce qui fait la particularité des Collections Princières est surtout la richesse des oeuvres dédiées au Biedermeier. Amerling, Gauermann ou Waldmüller sont les protagonistes de ce mouvement du XIXe siècle, qui témoigne non seulement d’un nouvel élan artistique, mais aussi d’un changement au sein de la société.
En guise de prologue, une salle sera consacrée à l’histoire de la Famille Liechtenstein. Des portraits des princes mécènes témoigneront d’une passion pour l’art, ininterrompue depuis plusieurs siècles.
L’exposition est accompagnée par un catalogue comprenant la totalité des oeuvres exposées, ainsi que plusieurs essais inédits. Il constituera la première publication en langue française relative aux Collections Princières. Commissariat : Johann Kräftner, directeur du LIECHTENSTEIN MUSEUM, Caroline Messensee, historienne de l’art.
Les Collections du Prince von und zu Liechtenstein réunissent cinq siècles de chefs-d’oeuvre de l’art européen et comptent parmi les collections privées les plus importantes au monde.
Leurs naissances remontent au XVIIe siècle, elles découlent de l’idéal baroque du mécénat
princier à vocation artistique. La Maison de Liechtenstein a transmis cet idéal sans rupture
de génération en génération, complétant ses collections avec clairvoyance. Une politique
d’acquisition dynamique est aujourd’hui au service de l’élargissement du fonds. Ceci permet d’approfondir et de développer les axes majeurs de l’actuelle collection en lui adjoignant régulièrement des oeuvres d’une qualité exceptionnelle qui renforcent à long terme l’attrait du lieu d’exposition des Collections Princières,
le LIECHTENSTEIN MUSEUM.
Les Collections Princières abritent aujourd’hui environ 1 700 tableaux, des chefs-d’oeuvre
allant des tout débuts de la Renaissance au romantisme autrichien. QUELQUES OEUVRES PHARES
Pieter Brueghel le Jeune, dit d’Enfer (c. 1564–1638), Le recensement de Bethléem
Signé et daté sur la carriole au centre du tableau : P.BRUEGHEL.16 7
Huile sur bois, 122 x 170 cm
Ce tableau est une copie de l’original célèbre de Pieter Bruegel l’Ancien
conservé dans les Musées Royaux des Beaux-Arts à Bruxelles, signé et
daté 1566. Cet épisode du recensement est situé dans une scène contemporaine de
la vie quotidienne d’un village. Marie, vêtue d’une cape bleue et chevauchant une mule à droite, au premier plan, et Joseph, qui marche devant avec une scie sur son épaule, se distinguent à peine des activités hivernales de la vie villageoise. Acquis en 1820 par le Prince Johann I, le tableau est remarquable par la richesse narrative des détails et sa
représentation réaliste des nombreuses activités qui se déroulent devant le fond enneigé. Friedrich von Amerling (1803–1887), Jeune fille au chapeau de paille, 1835
Huile sur toile, 58 x 46 cm
La vente aux enchères sensationnelle de ce tableau en 2008 a augmenté d’un seul coup le grand nombre de toiles de Biedermeier dans les Collections Princières – dont environ une vingtaine sont de Friedrich von Amerling lui-même – et qui plus est, grâce à un chef
d’oeuvre absolu.
Friedrich von Amerling a peint cette toile en 1835 au cours de sa période la plus innovante et productrice. Elle est remarquable non seulement pour la qualité de la technique picturale, en partie vernie, mais aussi par le choix du sujet. Comme dans son tableau Perdue dans ses rêves, également daté de 1835, Amerling reflète avec exactitude la mélancolie et la contemplation qui prédominent dans l’état d’âme de la jeune
femme. Cet effet est intensifié par sa tête, presque entièrement détournée du spectateur et reposant sur sa main, ainsi que son regard, légèrement tourné vers le haut. Le ruban vert de son chapeau, simplement enroulé autour de son avant bras droit, ainsi que son châle
rouge et le chapeau à large bords, accentuent et articulent la structure de la toile, vue directement d’en bas. Le tableau est impressionnant non seulement par ses couleurs mais par sa composition astucieuse. Peter Paul Rubens (1577–1640), Esquisse pour Mars et Rhéa Silvia, c. 1616/17
Huile sur toile, 46 x 66 cm
Les Collections Princières ne sont pas seulement propriétaires de
l’oeuvre elle-même mais aussi de l’esquisse complexe à l’huile, (vers laquelle va ma préférence), de Mars et Rhea Silvia par Peter Paul Rubens – le premier tableau que le Prince Hans-Adam II von und zu Liechtenstein a acquis pour les Collections
Princières.
Le mythe classique rapporte que Mars était amoureux de Rhea Silvia,
une prêtresse de Vesta, déesse du foyer, vénérée en tant que protectrice
de la famille, de l’hospitalité et de la vie communautaire bien
organisée. Ovide raconte que Mars a vaincu la vierge vestale pendant
son sommeil.
Rubens a placé la scène dans le temple, où le dieu porté par les nuages
s’approche fougueusement de la prêtresse, qui s’éloigne atterrée, car,
en tant que vierge vestale, elle a prononcé un voeu de chasteté. Mars
s’est débarrassé temporairement de son casque et donc de ses
ambitions guerrières. Cupidon, dieu de l’amour se comporte en
entremetteur et conduit Mars vers Rhea. Le feu perpétuel de Vesta
entretenu par la prêtresse flambe sur l’autel à droite.
Des attributs inversés en miroir pour Athéna et Mars indiquent que le
tableau a servi de patron pour une tapisserie murale. Rembrandt Harmensz. van Rijn (1606–1669), Amour avec une bulle de savon, 1634
Huile sur toile, 75 x 93 cm
Soutenu par un coussin rondouillet, le dieu de l’amour, est allongé sur un lit couvert de tissu rouge. A l’aide d’une paille, il fait une bulle dans un coquillage. Ce motif est un symbole de Vanité familier dans l’art hollandais du XVIIe siècle ; cependant la notion du caractère éphémère de la vie n’est pas habituellement associée à Cupidon. Comme d’habitude, Rembrandt trouve une solution créatrice par une association avec la mythologie, en faisant de la bulle de savon un symbole de la fragilité de l’amour. Il est certes vrai que les couples formés par Cupidon avec sa flèche ne duraient que peu de temps. Il est possible que Rembrandt ait emprunté le motif à une gravure sur cuivre
de Hendrick Goltzius (1558–1617). Le tableau est daté 1634, et asurvécu en très bonne condition ; par ses qualités picturales, il est typique de l’oeuvre de jeunesse de Rembrandt. La composition fondée sur des diagonales, la lumière forte, rasante, qui néanmoins maintient le fond sombre et les couleurs rayonnantes sont des indices typiques de
son travail au début des années 1630.
Le parcours de l’exposition a été conçu par Caroline Messensee de façon à suivre dans ses grandes lignes l’accrochage au LIECHTENSTEIN MUSEUM à Vienne, basé sur une
cohérence entre les grandes écoles, une cohérence chronologique et thématique.
En débutant sa visite, le spectateur découvre les portraits des Princes de Liechtenstein et
avec eux l’histoire de la Maison Liechtenstein et leur passion pour les arts.
Ainsi le visiteur remonte les siècles que les grands mécènes ont marqués par leurs
acquisitions et leurs commandes avant d’entrer dans le monde baroque, premier point fort
des Collections Princières et de l’exposition à Evian.
La première salle, tout comme celles qui suivront, présente des oeuvres des grands maître du Baroque, en confrontant les écoles du Nord et celles du Sud.
Ainsi Jean Evangéliste lisant de Guido Reni
C’est un portrait intimiste du jeune évangéliste qui rompt avec l’iconographie traditionnelle.
L’artiste montre St Jean en train de lire. La scène emplit l’espace condensée dans un format horizontale et coupée par les bords du tableau. Les nuances chromatiques, rapidement appliquées, presque non achevées sur le vêtement, contrastent avec la partie achevée du visage. Il est ancré dans le monde d’ici-bas et pourtant déjà inverti d’une signification initiatique spirituelle,
fait face à la monumentale Déploration du Christ de Peter Paul Rubens.
Inspiré mêlée des flamands et des maîtres italiens, elle se distingue par une vue rapprochée du Christ mort, il est étendu en diagonale, en une perspective exagérée, on peut le rapprocher du Christ de Mantegna, le corps supplicié, est traité avec réalisme et sans complaisance, d’une couleur rose chaire blême , comme le visage figé de la vierge. Les autres protagonistes de la scène se laissent envahir par leur émotion.
La première salle, tout comme celles qui suivront, présente des oeuvres des grands maîtres
du Baroque, en confrontant les écoles du Nord et celles du Sud. Ainsi Jean Evangéliste
lisant de Guido Reni fait face à la monumentale Descente de la croix de Peter Paul Rubens.
Suit alors une salle entièrement consacrée aux scènes mythologiques avec des chefs-d’oeuvre tels que Mars et Rhea Silvia ou encore Victoire et Virtus, tous deux signés Rubens ou encore, Amour à la bulle de savon, oeuvre de jeunesse de Rembrandt.
Puis ce sont les portraits de Franz Hals et de Anthonis van Dyck qui capteront l’attention des visiteurs avant de découvrir dans la salle qui clôturera la visite du rez-de-chaussée les
paysages de Canaletto, Berckheyde ou encore Brueghel.
L’exposition se poursuit au sous-sol du Palais Lumière avec une salle consacrée à la
sculpture baroque et aux chefs-d’oeuvre de pierre-dure. Les bustes de Massimiliano Soldani Benzi seront ainsi rapprochés de ceux de Pierre Puget. Les maîtres de la pierre dure se nomment Pandolfini et Castrucci.
Suit alors un petit aperçu du baroque Autrichien avec une série de peintures sur émail par
Johann Georg Platzer et Franz Christoph Janneck et une oeuvre majeure du sculpteur
Autrichien Georg Raphael Donner, célèbre entre autre pour sa fontaine au coeur du centre
historique de Vienne.
En passant par le classicisme, illustré par des oeuvres majeures de Joseph Vernet ou encore d’Angelika Kauffmann, femme peintre rarissime pour l’époque, le visiteur termine le parcours de l’exposition avec le deuxième point fort dans les Collections Princières : le
Biedermeier. Les scènes de genre et les natures mortes de Ferdinand Georg Waldmüller, les paysages de Friedrich Gauermann ou Thomas Ender ou encore les portraits de Friedrich von Amerling donnent à voir des chefs-d’oeuvre d’une époque qui nécessite encore d’être découverte par le grand public.
Images Presse et catalogue
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Un de mes buts lors du tour du Leman avait comme point d’orgue la visite de l’atelier de restauration du retable de Konrad Witz, «la Pêche Miraculeuse » au musée d’Art et d’Histoire de Genève.
L’exposition Konrad Witz au Kunstmuseum de Bâle en 2011 a excité ma curiosité et m’a conduite jusqu’à ce lieu. Elle en présentait une reproduction dans les dimensions originales.
Grâce à l’accueil du conservateur Victor Lopes et de son équipe, que je remercie ici, j’ai pu constater le sérieux du travail accompli et le cheminement des 8 mois qui aboutiront à la remise en état, du moins à la conservation dans les meilleures conditions du précieux retable. Une équipe d’intervenants a été composée pour l’étude et le traitement :
1843-0010 Délivrance de St Pierre Conservation-restauration c.p. Victor Lopes
1843-0010 bis Présentation Conservation-restauration c.p. Helena de Melo
1843-0011 Pêche miraculeuse Conservation-restauration c.p. Victor MLopes
1843-0011 bis adoration des mages Conservation-restauration c.p. Mirella Bretonnière
Conservation-restauration c.p. Marine Perrin
suivi et documentation
scientifique Pedro Diaz-Berrio
1843-0010/1843-0011 support bois et encadrement
Jean-Albert Glatigny.
Bob Ghys
examen dendrochronologique Pascale Fraiture
(Bruxelles)
1843 – 0010/1843-0011 Radiographie (RX) Scanning Colette Hamard /
Pierre Grasset
1943-0010/1843-0011 Stratigraphies
(prélèvements existants) Isabelle Santoro
Matériaux de restauration Stefano Volpin
Technologie picturale Claude Yvel
ainsi qu’un Comité scientifique :
F. Elsig, C. Menz N. Schätti, J. Wirth, V. Lopes, L. Terrier.
Grâce au généreux soutien de la Fondation Hans Wilsdorf, le Musée d’art et d’histoire, en collaboration avec l’Université de Genève, entreprend cette année l’étude et le traitement de conservation des deux volets peints réalisés en 1444 par Konrad Witz.
Ces volets ont survécu à l’iconoclasme protestant de 1535, dont ils portent aujourd’hui les traces. Des hachures strient notamment les têtes des personnages, plusieurs ont été reconstituées par des repeints, visibles sur les documents d’analyse. Le visage du Christ lacéré en 1535, a été partiellement repris entre 1915 et 1917 par le restaurateur bâlois Fred Bentz .
Des fissures verticales du support en bois de sapin sont visibles. Les tensions inhérentes aux mouvements du bois ont provoqués la rupture des fibres qu’il s’agira de stabiliser. Le paysage fera l’objet d’un fixage de la couche picturale et d’un nettoyage de surface.
Ils ornaient à l’origine le retable, commandé par l’évêque François de Metz, destiné au maître-autel de la Cathédrale Saint-Pierre.
Ce projet fondamental pour les collections genevoises doit tout d’abord permettre de comprendre les étapes liées à la réalisation matérielle des panneaux, ainsi que le contexte historique et culturel qui les vit naître. Il s’agira également d’établir une «cartographie» de leur état de conservation pour définir les critères d’un traitement programmé à partir du mois de juillet. Cette intervention ainsi que l’ensemble des recherches aboutiront enfin à la publication d’un ouvrage qui accompagnera une exposition.
Le décrochage du tableau a eu lieu le 27 juin 2011 et travail de conservation-restauration durera jusqu’en mars 2012.
Pour des raisons de conservations les tableaux du retable ne quittaient plus la place qu’ils occupent au sein du musée : Le MAH. Actuellement à sa place, un panneau explicatif, montre les travaux entrepris.
De l’ensemble d’origine, deux volets peints des deux côtés, ont survécu. A ce jour on ignore quel était le sujet principal, qui ornait l’intérieur du caisson. Lorsque les volets étaient fermés, le fidèle pouvait voir sur celui de gauche la « Pêche Miraculeuse » et sur celui de droite la délivrance de St Pierre.
Ouverts ces derniers présentent une adoration des Rois mages, ainsi qu’un évêque, richement vêtu accompagné de St Pierre devant le trône de la Vierge. Le personnage agenouillé est le commanditaire du retable, François de Metz, évêque de Genève, fidèle de l’antipape du concile et crée par lui cardinal, dont les attributs figurent sur la toile. Le tableau le plus connu est le paysage au milieu duquel se déroule la Pêche miraculeuse. A cette occasion K.Witz, déplaçant la scène des bords du lac de Génésareth à ceux du Lac Leman, réalise le premier portrait d’un paysage connu. Il est d’ailleurs encore possible aujourd’hui, grâce au panorama de montagnes et au sommet enneigé du Mont-Blanc, de resituer la position exacte qui fut celle du peintre face à lui.
C’est ainsi que l’on distingue à gauche le mont Voirons, en face le Môle avec à l’arrière plan les Alpes et sur la droite le mont Salève.
Cette représentation exceptionnelle pour son époque K.Witz l’a sciemment dotée d’une inscription latine sur le cadre. Il y a fait figurer son nom, son lieu d’origine, Bâle, et l’année à laquelle il a terminé l’œuvre, 1444.
C’est la seule oeuvre datée et signée de la main de Witz, et jouit donc d’une position clé dans la recherche sur son activité artistique. Grâce à son style propre, l’artiste s’est imposé comme novateur et précurseur du paysage dans la peinture occidentale. Les peintures ont permis de redécouvrir la personnalité du peintre de le situer par rapport aux autres génies de la Renaissance :
Konrad Witz : 1400 – 1445 Léonard de Vinci 1452 – 1519 Albrecht Dürer 1471 – 1528
Mathias Gothard Nithart Grünewald 1475- 1528
photo 1 JR Itti Photos 2/3/4/5/6 courtoisie du musée d’art et d’histoire de Genève clic sur les images
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Lucian Freud, peintre est décédé mercredi 20 juillet, à son domicile de Londres. Il était âgé de 88 ans.
Vidéo ici Harry Bellet – Le Monde
Il aimait peindre la souffrance du corps, la déliquescence des chairs. De ses pinceaux rugueux, il maltraitait hommes et femmes sans distinction. C’est pourtant « paisiblement », selon son avocate, que Lucian Freud est mort mercredi 20 juillet, à son domicile de Londres. Il était âgé de 88 ans.
Né le 8 décembre 1922 à Berlin, il était le fils de l’architecte Ernst Freud et le petit-fils du psychanalyste Sigmund Freud. Il était aussi devenu l’artiste vivant le plus cher du monde, après que le milliardaire russe Roman Abramovitch eut acquis, en 2008, un de ses tableaux pour la somme record de 34 millions de dollars.
C’était aussi, sans doute, un des plus farouches : outre-Manche, la presse avait été scandalisée par son attitude, alors qu’il devait peindre le portrait de la reine. Il avait exigé que Sa Majesté vienne à l’atelier. On ne sait si elle accéda à la demande du maître, mais le portrait qu’il fit d’elle est un des plus atroces qui soient. la suite ici (réservée aux abonnés) ma visite de l‘exposition de 2010 sur mon blog