Les Picasso sont là

Par conséquent il ne faudrait surtout pas les rater.
C’est une exposition unique qui couvre toute la période artistique de Picasso.
C’est à Bâle au KUNSTMUSEUM jusqu’au 21 juillet 2013.

Pablo Picasso
Arlequin assis, 1923
Öl auf Leinwand
130.2 x 97.1 cm
Kunstmuseum Basel
Depositum der Einwohnergemeinde der Stadt Basel 1967
Foto: Kunstmuseum Basel, Martin P. Bühler
© Succession Picasso / ProLitteris, Zürich

 
Cette histoire singulière débute par une catastrophe. Le 20 avril 1967, un avion de la compagnie charter bâloise Globe Air s’écrase sur l’île de Chypre, provoquant la mort de 126 personnes et la faillite de Peter Staechelin, propriétaire de la compagnie. Pour payer ses dettes, il vend quatre oeuvres d’art achetées par son père, dont un van Gogh. Mais quand il annonce vouloir aussi vendre les deux tableaux de Pablo Picasso,
« Les Deux frères » et « Arlequin assis » ,
Pablo Picasso
Les deux frères, 1906
Öl auf Leinwand
141.4 x 97.1 cm
Kunstmuseum Basel
Depositum der Einwohnergemeinde der Stadt Basel 1967
Foto: Kunstmuseum Basel, Martin P. Bühler
© Succession Picasso / ProLitteris, Zürich

que son père avait donné en prêt à long terme au Kunstmuseum, les évènements prennent une tournure exceptionnelle. La valeur marchande des deux toiles était alors estimée à 8,4 MF (millions de francs suisses) de l’époque. Pour sauver ces deux pièces maîtresses du musée des Beaux-arts, le gouvernement cantonal vote un prêt de 6 MF et lance un appel au mécénat pour financer les 2,4 MF restant. Un comité de citoyens, mobilisé par un garagiste peu sensible à l’art moderne, lance alors un référendum, qualifiant d’« insensé » ce prêt pour des oeuvres d’un peintre vivant qui incarne à leurs yeux le « déclin de l’art ». C’est le premier référendum pour des oeuvres d’art. Une campagne digne d’enjeux politiques se déroule alors à Bâle et dans tout le canton, les pro-Picasso organisent des rassemblements avec badges et banderolles « We like Picasso » . C’est dans une ambiance survoltée que se déroule le 17 décembre 1967, pour la première fois en Europe, un référendum pour ou contre l’achat d’oeuvres d’art. Le « oui » l’emporte avec 5 000 voix d’avance (32 118 contre 27 190).
Foto Kurt Wyss
20.12.1967: In seinem Atelier in Notre Dame de Vie bei Mougins stellt Picasso zwei Gemälde aus der aktuellen Produktion nebeneinander. Kurz darauf wird er sie Basel schenken und ihnen die Titel „Vénus et l‘Amour“ und „Le couple“ geben.

Les Bâlois ont sauvé leurs deux Picasso. Picasso, âgé de 86 ans à l’époque, fut si touché par cette marque d’amour de la population bâloise qu’il invita, dès le lendemain, le directeur du Kunstmuseum, Franz Meyer, dans sa maison à Mougins. « Picasso lui a dit de choisir une des toiles de l’année 1967 qui remplissaient son atelier », raconte Kurt Wyss, ancien photographe du journal bâlois National Zeitung , témoin de la scène. Franz Meyer a demandé au maître espagnol de poser deux toiles « Vénus et l’Amour » et « Le Couple » côte à côte. « Je ne sais pas laquelle des deux choisir. » Face à l’indécision du Bâlois, Jacqueline Picasso suggère à son mari : « Pourquoi pas les deux ? Ils doivent rester ensemble… » Picasso acquiesce. Puis, dans la salle à manger où ils allèrent boire un thé, était posée en évidence contre un mur une toile  » Homme, Femme et Enfant » de la période rose comme les deux tableaux sauvés par les Bâlois. Picasso rajouta cette toile, qu’il avait gardée 61 ans, au « cadeau » pour les Bâlois, ainsi qu’une grande esquisse des Demoiselles d’Avignon.
Foto Kurt Wyss
Banner an der Fassade des Kunstmuseums Basel, 6. Januar 1968

Et le Kunstmuseum hérita, cette année-là, d’un cinquième Picasso, Le Poète , un portait offert par Maja Sacher, l’une des héritières du fondateur du groupe chimique Hoffmann-La Roche.
Mais les relations privilégiées entre des Bâlois et Picasso remontent encore plus loin. Déjà avant la seconde guerre mondiale des collectionneurs comme Raoul La Roche, Rudolf Staechelin, Karl Im Obersteg et Maja Sacher-Stehlin ont constitué des collections significatives, au sein desquelles Picasso occupait une place centrale. Les tableaux de premier ordre qui furent achetés par ces amateurs ont pour la plupart enrichi, depuis lors, le fonds du Kunstmuseum Basel où ils y sont présentés en tant que prêts à long terme. Le musée lui-même a procédé à ses premiers achats de Picasso dans les années 1920 pour le cabinet des estampes, par la suite, dès les années 1950, il n’a cessé de développer ce fond par l’achat de toiles importantes.
Pablo Picasso
Le repas frugal, 1904
Radierung
65.6 x 50.9 cm
Kunstmuseum Basel, Kupferstichkabinett
Foto: Kunstmuseum Basel, Martin P. Bühler
© Succession Picasso / ProLitteris, Zürich

Après la guerre, Ernst Beyeler a fait mieux connaître l’œuvre de l’artiste espagnol aux amateurs bâlois en organisant des expositions dans sa galerie, tandis qu’il constituait sa propre et imposante collection. C’est ainsi que se trouve aujourd’hui en mains bâloises une étonnante concentration d’œuvres, aussi bien en termes qualitatifs que quantitatifs.
La réunion de tous ces fonds donne lieu à une exposition exhaustive qui traite toutes les phases importantes de la carrière de Picasso à travers l’exemple d’œuvres de première qualité. Pour la première fois depuis l’exposition van Gogh en 2009, c’est l’intégralité du 2e étage du musée qui est consacré à cette exposition. On y découvre des peintures, des dessins, des gravures, tout comme des sculptures de l’artiste. Cela permet au visiteur de jouir d’une vue d’ensemble de toutes ses périodes les plus fascinantes, des périodes bleue et rose, en passant par le cubisme, le néoclassicisme et les tableaux surréalistes des années 1930, jusqu’aux travaux des années 1940-50, sans oublier l’œuvre tardive.
La collection de la Fondation Jean et Suzanne Planque est déposée au musée Granet à Aix-en-Provence pour quinze ans. Chapelle des Pénitents blanc – ouverture le 24 mai 2013.
Jean Planque rencontre le marchand bâlois Ernst Beyeler dont il restera le collaborateur jusqu’en 1972. Envoyé par la Galerie Beyeler de Bâle, il apporte une peinture de Cézanne
« Portrait de Mme Cézanne » que Picasso souhaitait acheter. La vente n’aura pas lieu, le tableau ayant été fortement restauré mais cette réunion sera la première de beaucoup d’autres.  C’est en découvrant cette collection à la Fondation Fernet Branca de St Louis (anciennement Centre d’art) que nous avons découvert l’étroite collaboration entre Ernst Beyeler et Jean Planque, mais surtout le lien qu’il établit avec Picasso.
L’exposition du Kunstmuseum réunit environ 60 toiles, 100 travaux sur papier, ainsi que des sculptures. Des photographies et un film de la télévision suisse documentent la fameuse « Année Picasso »
Un catalogue richement documenté illustré chez Hatje Cantz Verlag, paraît. Un programme de médiation culturelle variée est proposé.
photos courtoisie du Kunstmuseum
texte presse

Ateliers ouverts et Atelier Nomade

Ateliers ouverts
Chez Bernard Latuner  la vue  sur les toits de Mulhouse est fantastique, sur l’aiguille du Temple St Etienne, on entend l’heure sonner.
Bernard prend des photos dans la presse de lieux en démolition ou très abîmés, il imagine peindre dessus une image de nature, ce bloc sortit de terre, et son retour à la nature. (retour de la nature à la nature) Il s’inquiète de du fait que l’homme veut transformer la nature en musée, en la domestiquant.

Bernard Latuner

Bernard Latuner a convié Mathieu Husson aux pensées parallèles, il présente la maquette d’une palette en bois précieux d’acajou, provenant d’une forêt d’Amazonie péruvienne, clouée avec des clous dorés à la feuille d’or. Cette œuvre a été réalisée en résidence en Belgique.
C’est une œuvre militante pour s’élever contre la déforestation de l’Amazonie par les sociétés d’exploitation minière. Il aimerait revendre la palette aux enchères, afin de pouvoir reverser les fonds aux associations luttant contre la déforestation.
Mathieu Husson

Parallèlement il y a un dessin d’un arbre qui repousse et des projets d’architectures utopiques pour des tours aux US voire même en Alsace.
 
Atelier Nomade
Cet atelier fonctionne comme une ruche où 7 photographes exposent et s’affairent.
Pendant l’année ils se réunissent à St Louis sous la houlette de Philippe Litlzer, pour échanger et confronter leurs idées, innovations et points de vue. On sent une belle cohésion entre eux.
Néophyte de l’histoire des appareils photos et de la photo en général, adepte du numérique, j’ai pris un grand plaisir, à les écouter exposer leur passion, leur manière de photographier, j’ai tenté de percer leurs secrets de prise de vue, les dispositions magiques qui restituent des images fantastiques.
François Carbonnier

Ici on passe de l’appareil photo datant des Grecs de François Carbonnier, qui fonctionne sans pile, sans bouton,  un petit trou laisse passer la lumière, puis il nous montre une chambre et un appareil qui fait des photos en noir et blanc avec une luminosité particulière, grâce à un film à sensibilité particulière, à Bernard Bay avec ses compositions originales en noir et blanc de carrefours,  de voitures accidentées.
 
Bernard Bay


Renaud Spitz, (voir son album en ligne) absent  ce dimanche montre  des images très pures de bords de mer et de voyages au loin, dont on demeure curieux.
Renaud Spitz

Puis il y a Jean Jacques Delattre dont les photos ressemblent à des peintures,
Jean Jacques Delattre

Sylvain  Scubbi virtuose des prises de vue de la vitesse, des courses de vachettes comme si on y était.

Marie Paule Bilger avec sa vidéo visible aussi à la galerie Hors Champs.
Je crois que j’ai « raté » le 7e L.Georges.  Une belle brochette d’artistes virtuoses de la photo, que je vous invite à suivre dans leurs expositions, collectives ou personnelles.
 

Play-Back d’Eden – Gloria Friedmann

La première œuvre de Gloria Friedmann que l’on voit en entrant dans le parc de sculptures de la Fondation Maeght, est « les Inséparables » avec lesquelles elle s’intègre naturellement. (si on connaît les autres) C’est un singe qui nous regarde moqueur, assis confortablement sur une tête d’homme. Le matériau de terre se marie avec le mur en briques, pendant que la sculpture baigne dans l’eau sur son socle. Le crâne est plat afin d’apporter plus de confort au singe. Menaçant ou mise à niveau de l’homme avec le primate ?

Le thème du singe est repris sous une autre forme, un petit macaque se regarde dans un miroir, si l’on se penche pour y regarder, c’est son propre visage qui apparaît, à côté du singe. Ironie de l’artiste sur notre vanité, qui nous pose à égalité avec l’animal ?
« Toi et moi »

Gloria Friedmann © Toi et Moi – animal naturalisé, miroir, acier, 140 x 55 x 35 cm Adagp. Paris 2013

Un dessin au fusain « LSD I » nous montre un petit singe qui jongle et danse sur la main d’un personnage dont le visage n’est pas défini.
« L’oeuvre de Gloria Friedmann est un théâtre où les hommes et les animaux dialoguent, conscients d’appartenir au même espace, conscients d’avoir la capacité d’user de leur intelligence, même si cela est souvent nié. Dans une sorte de fiction en acte, Gloria Friedmann s’interroge sur leur histoire commune ou ce qu’il en reste, à travers leurs ossements découverts ici ou là. Héritière de certains collages photographiques Dada (Hannah Höch, Raoul Haussmann), Gloria Friedmann propose une pensée du cosmos très vivante et très contemporaine. Je suis heureux que cette artiste sur le « qui vive » ait accepté notre invitation : son exposition délivre autant d’intelligence sur le sort du monde que de tendresse vis-à-vis de notre condition d’être vivant » commente Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght.
Un homme en pied vêtu d’un pardessus froissé est muni d’un long chapelet de clés,
« L’Intouchable » ouvre l’exposition intérieure, il tient un chapelet de clés, St Pierre ? en principe son attribut se résume à une clé de grande taille. A t’il les clés pour nous ouvrir ses pensées et réflexions, car son front est troué d’une serrure ? Il est seul, isolé, il nous interpelle.
loria Friedmann © l’Intouchable plâtre acier crylique 203 x 50 x 60 Adagp Paris 2013

Dans une autre salle un dessin au fusain nous montre « No Men’s Land II) encore un homme dans un tourbillon d’eau, encerclé, au-dessus de sa tête un petit cercle comme une auréole.
Le long des murs (des peintures en terre) courent des squelettes, des animaux, une tête d’homme surmontée d’un serpent, ou d’un oiseau, sorte de sarabande ou « Totentanz » Dans le fond, un homme surmonté d’un squelette au bec conique rouge « Attraction fatale » qui l’enserre de ses membres osseux, fait pendant avec une femme la
« Matrix » portant une sphère en terre, ils sont séparés par l’« l’Ancêtre du futur »
Gloria Friedmann

Une frise de crânes de vache avec un petit téléviseur à la place du cerveau de chacune « En direct » nous renvoie sans doute aux émissions de télévisions chargées de
« vendre du temps de cerveau humain disponible »
« Karaoké » est une peinture à l’acrylique sur Plexiglas qui, vue de loin, relève de l’expressionnisme abstrait vivement coloré. De près, il apparaît qu’un perroquet empaillé est posé au centre de la peinture, son plumage étant aussi coloré que la peinture, perroquets qui faisaient le bonheur des écoliers visiteurs.
« En fait, la peinture, ce mode d’expression, me démangeait et les perroquets et leurs couleurs multiples m’ont ouvert une voie. » Gloria Friedmann
Un cabinet de curiosités « Wunderkammer » où une dizaine de têtes, faites de terre et de matériaux divers (ProteinSpecies), ne sont plus seules, désormais, mais se dressent parmi une centaine d’animaux naturalisés. L’histoire de ce changement, de cette humanité est l’histoire de cette exposition.
Des vidéos montrent l’actualité : un taureau entrant dans l’abattoir où la carcasse d’un bœuf est prémonitoire. Deux joueurs d’échec imperturbables devant la centrale nucléaire de Cattenom continuent leur partie.
Une autre sculpture dans la cour  « Le Passager » montre un homme, jambe repliée, songeur, assis sur une sphère charriée par une tortue.
Gloria Friedmann – le Passager 2013, Terre, plâtre, résine 320 x 140 x 140 © Adagp Paris 2013

Dans le parc une sculpture toute blanche attire le visiteur, telle une mariée. Ophélie ou Dulcinée ? Un corps de femme portant dans ses branches trois squelettes tout en se transformant en arbre. A la manière d’une héritière du romantisme allemand, la sculpture « Elle » construit un état de visions et de rêves.
Gloria Friedmann © Elle 2011 – plâtre, polyester, acier, 310 x 150 x 150 Adagp Paris 2013

« Un être humain se promenant dans la nature sent souvent s’établir des liens étranges entre cette nature et lui-même » précise l’artiste.
Les œuvres suscitent la surprise, la stupeur parfois, un malaise ou un mouvement d’effroi.  Chaque fois, le spectateur est contraint de s’arrêter et de s’interroger.

 « J’aime que l’oeuvre signifie quelque chose et que la personne en face reçoive du sens, mais je ne suis pas, pour autant, une artiste à message. Je n’ai pas mieux compris que les autres, je suis semblable à tous, mais j’aime trouver la juste forme d’une idée – juste et inattendue » précise Gloria Friedmann dont l’oeuvre présente néanmoins une volonté d’alerte, de mise en éveil. « Ce que je souhaite, c’est proposer aux autres une expérience, et, peut-être des possibilités de vie différentes. » Gloria Friedmann 

Si vous avez la chance de passer dans le coin n’hésitez pas à aller voir le travail de cette artiste hors des sentiers battus, défenseur de la nature, dans le cadre superbe de la Fondation Maeght.
jusqu’au 16 juin 2013
 
visuels 1 courtoisie de la Fondation et photos de l’auteur
 

Marie Paule Bilger – Question de temps

Marie Paule Bilger milite pour la paix à la

Galerie Hors Champs, 16 rue Schlumberger 68200 Mulhouse
jusqu’au 7 juin 2013

L’artiste qui nous avait habitué aux fleurs japonisantes  et à l’écologie,
se consacre  à un travail minutieux,

« peindre la guerre pour défendre la paix »

A partir d’un album familial « cahier 1941 » elle construit des pièces en consultant les médias, de la période 2001 à 2013. Elle nous confronte avec les horreurs de la guerre, afin que nos conscience n’oublient rien.
Elle simule des ready made, en reproduisant des documents d’époque, en réécrivant à la main des articles de presse (11 septembre 2001) de journaux de la période concernée, en exposant des photos de masques à gaz etc …une vidéo, des maquettes.


Son désir « agir avec lenteur » dans cette période d’Ipad et d’immédiateté,
elle veut conserver les informations et archiver les documents, en les examinant au plus près.
Elle oeuvre comme une tisseuse d’évènements et de reconstitution de souvenirs, en s’inspirant de divers supports, en espérant conjurer les
horreurs de la guerre.

Marie Paule Bilger 11 septembre 2001

« Je me suis particulièrement intéressée à ce « corps social » et à cette masse dont
Elias Canetti décrit si bien sa puissance de révolte ».
MP Bilger

Marie Paule Bilger

Une cabine de visionnage projette une vidéo « Springs »  (lien vers)
décrivant son cheminement

photos de l’auteur

« morceaux choisis » Jeune Art Contemporain

« morceaux choisis »
L’exposition au 35 rue des Vergers.
Le fragment conserve la trace (… )  d’un réel qui se meurt perpétuellement…

Fragments d’Ivresse – Hyeyoung Yun

Entre accumulation et dispersion, il se manifeste comme le symptôme de la domestication contemporaine qui s’opère par la division toujours croissante des représentations et des gestes. Le fragment une esthétique au péril de l’éthique ? Pour l’artiste, cette circulation allant de l’apparition à l’évanouissement des formes peut être un moyen de déterminer le champ de sa pratique qu’être une manifestation sensible de son impression sur le monde.
Texte du programme.
Les 2 premières oeuvres des hôtes, porte renaud et Siam Angie sont pour le moins minimalistes.
Siam Angie est fanatique des pois, à tel point qu’elle les remarque partout et qu’elle porte une robe à pois. Aussi a t’elle collecté des rebus de capsules d’enjoliveurs des voitures PSA. A l’aide de ce matériau en forme de rond, elle a reconstitué sur le mur de l’appartement  le motif de l’aération des façades des murs, qu’elle croise dans son quartier, en gardant le même espacement, à la même hauteur pour en  recréer le même mouvement. Intitulé l’ « Echappement » lien entre les voitures utilisées par les voyageurs, l’air par l’aération des maisons, mais aussi les problèmes sociaux des travailleurs de PSA dont le travail se raréfie, ainsi qu’un clin d’oeil à son prénom Siam (SIAM).
Siam Angie – Echappement

Survivances de porte renaud, est un fragment architectural de clôture, recouvert de résidus organiques, en béton, que l’artiste  a récupéré, afin d’en faire une nouvelle interprétation en le  retravaillant comme une sculpture. Ce fragment est posé simplement contre un mur. Cela est le début vers un nouveau travail, faisant suite à une exposition plus ancienne, où il avait crée 2 colonnes factices complétant une colonne existante.
porte renaud – Survivances

Marina Krüger présente des « Mines de verre »
On se retrouve en « terrain miné » est-ce la raison du sous-sol ?
C’est un travail minutieux, parfois même fastidieux de plusieurs mois, qui a été nécessaire pour réaliser ces modèles. Elle  appelle « mines de verre », ces sculptures créées à l’aide de bris de verre et de miroirs, qui brillent comme des objets précieux dans le sous-sol. Elle  travaille essentiellement sur la notion de dualité entre attraction et répulsion. C’est récurrent dans tout ce qu’elle réalise.

Marina a un goût certain pour les brisures, les miroirs cassés, c’est ainsi qu’elle a imaginé une perfomance, un peu dans l’idée de celle de Niki de St Phalle, à la différence qu’elle demande aux visiteurs munis de frondes de sa fabrication et des cailloux servant de projectiles, de tirer sur leurs propres images reflétées dans les miroirs disposés sur les murs du jardin.
Tel Narcisse détruisant sa propre image, cela donne lieu à des phases inédites.

Hyeyoung Yun, c’est un travail sur le corps, intérieur, voire psychologique pour « Ivresse » extérieur pour « Peau »
Dans cette fresque couleur lie de vin, qui se termine couleur sang pour la signature, on pourrait se croire dans une leçon d’anatomie à la manière des mangas. C’est une BD où « Violetta ne se réveille jamais » Mais de quoi a t’elle abusé ? de vin, d’acide ? pour que ses organes soient apparents et en mouvement ? Son foie se révolte, son cœur bat, pire elle devient fantôme au point d’en être tourneboulée ….. ?
Ivresse Hyeyoung Yun

Mon interprétation occidentale et cartésienne n’a rien à voir avec le poème en français, joliment rimé par l’artiste coréenne.
C’est Violetta qui ressent dans le plus profond de son être, la répercussion de l’aura que ses amis peuvent émettre. Le cheminement de cette exaltation est décrit à la perfection, comme une vague qui nous envahit, lorsque l’on éprouve un sentiment puissant et profond.

Peau, une vidéo est une sorte de vanité.
Cette fois, Hyeyoung vidéaste explore son corps, à la caméra, se servant de l’environnement du lieu, la salle de bains. C’est bien l’endroit propice pour cet excercice. Sa peau est inspectée avec minutie et sans complaisance, des lignes des pieds au stries de la bouche, la peau de la main, en passant par le pubis, la couleur de la salle de bain se confondant avec sa peau, réflexion sur l’évolution du corps, l’usure, la vieillesse.
Photos et vidéo de l’auteur.
 
 
 

Art et voyage

Si vous me cherchez je suis dans ces parages

Basel World

C’est un endroit cossu, en dehors des contingences et préoccupations actuelles. Un monde où il n’y a que des nantis et des puissants. Les nouveaux bâtiments de la foire de Bâle sont absolument somptueux, futuristes, fonctionnels, luxueux, garnis de moquette douce, afin que vos pas, glissent vers le bonheur de la dépense. C’est une tour de Babel où toutes les langues sont pratiquées. Tout est luxe, affairisme  et somptuosité.

Mon parcours personnel :
A Basel World je me suis fait ‘refuser’ chez Bulgari,  malgré mon badge, le communiquant tentant de m’expliquer en plusieurs langues que, si je n’avais pas de rendez-vous, je ne pouvais entrer …. Puis je n’y étais pas le jour dévolu à la presse, étant au fond de mon lit ce jour là. Puis habillée en pantalon 123 et pull Darel, je n’avais pas le look bling bling, ni les bijoux de la Castafiore…. de peur de les perdre ou de me les faire voler, parce que le vol ça existe, (St Petersbourg avril 2013) le croirez-vous?

Je n’avais pas mis mes super boucles d’oreilles en diamant achetées un jour de folie aux Champs Elysées. Encore moins des bagues à chaque doigt, parce qu’ils ont élargi hélas et que je préfère le toc, encore qu’ à la vue de certaines, je me serais laissée tenter.
J’ai photographié la vitrine d’une Chinoise, elle est sortie comme une furie, m’a demandé d’annuler la photo. Je lui ai expliqué que je venais d’acquérir mon Sony la veille (puisque qu’on m’avait délesté de mon Canon, il y a à peine 8 jours ) et que je ne savais pas comment supprimer une photo. Qu’à cela ne tienne, elle me l’a démontré, et hop plus de photo, malgré mon badge de presse. Autant le dire qu’elle ne m’a pas crue. Dites la vérité et on vous croira jamais.

Ce qui est un comble, lors de la remise du badge au presse center, on nous demande de signer une acceptation, en gros de ne pas photographier de près des bijoux ou montres, c’est l’explication succincte que l’on m’a fournie, lorsque j’ai demandé quelle était la teneur du texte que l’on me demandait de signer. Enfin c’est ce que j’ai traduit de l’anglais, avec mes connaissances sommaires. Les visiteurs eux, n’ayant rien signé, ne se privent pas de photographier, avec leur Iphone ou tablette ce qui leur plait, c’est un comble. Paradoxe « worldien » ? L’application Iphone de Basel Worl, que j’avais téléchargée, propose de faire la collecte de ses propres photos et vidéos ….
Je voulais aussi voir les montres Maurice Lacroix, puisque j’en possède une depuis 15 ans, mais là aussi il faut montrer patte blanche, à l’extérieur, il n’y avait que des montres d’hommes exposées.

 
Mon coeur s’est réjoui quand j’ai vu l’affichage de Corum. En effet lorsque nous étions jeunes mariés, nous avions acquis chaucun un montre Corum, splendide, un bijou qui faisait des envieux, aussi j’ai voulu voir les nouveautés. Lorsque je suis arrivée à la boutique, c’était comme chez Bulgari, il fallait un pass VIP pour accéder au « sein » des saints ! Je vous passe la succession de Longine, Oméga, etc … seule coquetterie de ma moitié.
 J’avais reçu une foule d’invitations des diverses marques présentes, auxquelles je n’avais pas répondues, à quoi cela m’aurait-il servi ? A faire une folie ?
Un seul commerçant m’a gentiment laissé prendre une photo d’une horloge en forme de fleur. « Chinese Flover Clock » une création originale, de Miki Eleta, que vous pouvez trouver à Zurich, Arbenstrasse 311.

Chinese Flower Clock

 
Je suis rentrée chez moi, forte d’une nouvelle expérience, lestée de  5 kilos de kit presse composé de catalogues argentés sur tranche, de quoi alimenter les conversations branchées et dans le constat qu’il y avait décidément 2 mondes.
photos ‘autorisées’ de l’auteur

Aujourd’hui pour demain

Visite commentée au Musée des Beaux-arts
Dimanche 5 mai à 15h

Dans le cadre de l’exposition « Aujourd’hui pour demain » qui rassemble une sélection d’artistes actuels significatifs du monde de l’art, Mickaël Roy, commissaire de l’exposition, propose de décrypter les mécanismes et les problématiques de création d’aujourd’hui à travers les propositions tantôt frontales, tantôt discrètes de Stephan Balkenhol, Jeremy Deller, Rineke Dijkstra, Dewar & Gicquel, Claire Fontaine, Bethan Huws, Sigalit Landau, Nelson Leirner, Julian Opie, Ben Vautier et Ai Wei Wei. 
Cette deuxième proposition d’Aujourd’hui pour demain poursuit le mouvement initié en 2012 en présentant une sélection d’œuvres d’artistes actuels internationaux, émergents ou confirmés, tous acteurs d’une scène de l’art mondialisée. Alors que la première proposition s’articulait autour de la notion fondamentale de l’espace de l’œuvre à travers des formes d’installations, ce nouvel accrochage accorde une place importante aux pouvoirs de l’image, peinte ou photographiée ainsi qu’à l’objet, manufacturé, culturel ou naturel. Imaginée pour faire apparaître des dualités en écho à une société dispersée, tiraillée, fragmentée, opposée et fissurée, l’exposition interroge souvent avec frontalité, tantôt avec un brin de légèreté, la véracité d’un monde en proie au spectacle, à la violence et à l’errance.

Sigalit Landau – Gdansk # 3 (2011)

Considérée comme un commentaire possible, bavard ou silencieux, de l’édifiante course à l’amenuisement du genre humain, chacune des œuvres présentées témoigne de la capacité de l’artiste d’aujourd’hui à s’emparer du réel, souvent en décalage, pour mieux dire ce que tout un chacun regarde sans comprendre ou écoute sans entendre. Si l’art n’est qu’une affaire de publicité et si le quotidien est la description même de la trivialité, n’y a-t-il pas un leurre à se sentir confiant devant toute perspective, offerte ou imposée ? En guise de réponse ouverte à cette crise de confiance, onze œuvres prennent position et invitent à réfléchir par la création, sans détour ni illusion, à un refuge pour l’humanité.
 texte Mickaël Roy
photos courtoisie musée des BA de Mulhouse

La fête du Muguet

Basel World

Qui a dit qu’il n’y avait pas de muguet cette année ?
Il suffit d’aller à la Messe Platz à Bâle pour en trouver.
Joyeux 1 mai à tous mes lecteurs.
 
photo de l’auteur
 
 

Sommaire d'avril 2013

Anna Akhmatova Ermitage St Petersbourg

01 avril 2013 :  Poissons Rouges
03 avril 2013 : « lac et autres contes » Pierre et Jean Villemin
05 avril 2013 :  Steve McQueen
09 avril 2013 :  Une Intime collection – Fondation des Treilles
13 avril 2013  :  Voyage